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Au Myanmar un journaliste est détenu par les militaires, puis tué

dimanche 2 novembre 2014 à 23:35

De nombreux activistes en ligne mettent cette photo en profil de leur page Facebook. En birman on peut lire “on se mobilise tous pour connaître la vérité sur ce qui est arrivé au journaliste freelance Ko Aung Kyaw Naing @ Ko Par Gyi”

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des sites en anglais]

La mort mystérieuse de Ko Aung Kyaw Naing, journaliste connu sous le nom de Ko Par Gyi, a déclenché la colère dans de nombreux pays du sud-est asiatique.

Ko Par Gyi, anciennement garde du corps de Aung San Suu Kyi, couvrait les récents affrontements qui ont eu lieu entre l'armée du Myanmar et les forces armées des rebelles de la minorité Karen dans l'Etat Mon, quand il a été arrêté par l'armée birmane le 30 septembre. Après trois semaines, les responsables militaires ont informé le Conseil Intérimaire de la Presse du Myanmar que le journaliste freelance avait été tué lors de sa garde à vue le 4 octobre et qu'il avait été enterré.

La mort du journaliste alors qu'il était sous la responsabilité des militaires a provoqué l'indignation et amené un rassemblement de plus de 1.000 personnes dans le centre de Yangon, la capitale du pays, le 26 octobre. Des citoyens concernés, des activistes, et environ 46 mouvements de la société civile se sont depuis réunis pour demander une enquête sur la mort du journaliste. Selon Radio Free Asia, près de 20 manifestants ont été arrêtés et sont poursuivis conformément à un article non précisé du code pénal.

Selon un rapport non officiel de l'armée, Ko Par Gyi était accusé d'agir en tant “qu'agent de communication” pour le groupe armé d'opposition Karen (DKBA – Democratic Karen Benevolent Army) et a été tué alors qu'il tentait de prendre son arme à un garde pour s'échapper de la prison. Les responsables karen comme la famille affirment qu'il n'avait aucun lien avec ce groupe.

Than Dar, la femme du journaliste, activiste pro-démocratie, ne croit pas les militaires qui prétendent que son mari a tenté de s'évader. Elle craint qu'il n'ait été torturé et tué et demande une enquête approfondie sur sa mort, avec une exhumation et une autopsie de son cadavre.

La junte militaire est au pouvoir au Myanmar depuis 1962, même si des réformes démocratiques ont été mises en place ces dernières années. Aujourd'hui, il existe un gouvernement civil mais les militaires continuent d'exercer un pouvoir et une influence considérables sur la bureaucratie.

Min Ko Naing, de l'organisation Génération 88, pense que l'on a donné trop d'autorité à l'armée sans lui demander de rendre des comptes sur ses actions. Il s'est exprimé lors des manifestations et a cité [birman] les mesures constitutionnelles qui protègent l'armée :

C'est à prendre en considération ; il y a un article de la constitution qui stipule que quiconque appartenant à l'armée -du simple soldat au général- qui commet un crime quel qu'il soit ne peut être jugé devant un tribunal civil ; c'est la preuve qu'ils ont trop de privilèges et c'est un abus manifeste.

Ko Ko Gyi, activiste politique de la même organisation considère qu'il n'y pas d'état de droit et de la sécurité dans le pays. Il dit [birman] :

Considérez simplement la déclaration du Ministère de la Défense. Il a été arrêté le 30 septembre et tué le 4 octobre ; sa femme les a interrogés le 19 octobre mais ils ne lui ont pas donné de réponse, et ils n'ont publié une déclaration que le 24 octobre. Cela a pris presque un mois, plus de 20 jours. Qui est responsable de cela ?

Nay Myo Zin de l'organisation pour le Développement Social pense que l'engagement des militaires de donner une compensation à la famille du journaliste tué revient à dire que “la vie d'un citoyen ne vaut pas plus qu'une balle”.

Moethee Zun, activiste politique et fondateur du Parti Démocratique pour une Nouvelle Société, dit que l'armée n'aurait pas dû le tuer même s'il essayait de s'évader :

A l'évidence Ko Par Gyi n'a jamais tenu une arme. C'est quelqu'un de sérieux et de responsable. Même s'il était armé, ils (les militaires) n'auraient pas dû faire ce qu'ils ont fait.

Le blogueur Moe Zay Nyein pense [birman] lui aussi que les accusations de l'armée ne sont pas crédibles :

Ko Par Gyi n'était pas quelqu'un qui avait peur de la prison. Sa femme aussi a été prisionnière politique. Il savait qu'ils serait relâché s'il était arrêté. En ces temps de démocratie, il savait qu'il y aurait des gens qui le soutiendraient s'il lui arrivait d'être emprisonné. Le concept d'emprisonnement ne lui était pas étranger. Pour ces raisons, il est incroyable qu'il ait essayé de voler une arme pour s'enfuir et échapper à la prison.

Moe Thway de Generation Wave, l'un des organisateurs de la manifestation, presse [birman] les gens de soutenir les journalistes.

A l'époque où la liberté des médias n'existait pas, les activistes politiques étaient les journalistes. Même la femme de Ko Par Gyi a été condamnée à la prison à vie pour avoir écrit des articles politques. S'ils n'avaient pas risqué leurs vies, nous n'aurions jamais connu la vérité. Alors, au lieu de les considérer comme de simple journalistes ou activistes politiques, on devrait protéger ceux qui tentent de nous transmettre la vérité.

Une fois de plus cet assassinat démontre le besoin urgent de protection pour les professionnels de l'information dans le pays. Bien que le conseil de la censure ait été aboli, la mort de Ko Par Gyi est un triste rappel des limitations qui continuent de s'exercer sur la liberté des média et la démocratie.

Après le départ de Compoaré, la société civile Burkinabé nettoie les rues et s'oppose à l'armée

dimanche 2 novembre 2014 à 17:43
Saran Sereme, présidente du parti d'opposition CDP - via Manya Riche sur twitter

Saran Serémé Séré, présidente du parti d'opposition CDP – via Manya Riche sur twitter

Suite au départ de Blaise Compaoré et de son exil à Yamoussoukro, l'incertitude demeure sur la présidence de la transition au Burkina Faso jusqu'aux prochaines élections. Plusieurs personnalités se sont déjà déclarées leaders de la transition en l'espace de quelques jours : Gen. Honoré Traoré s'est déclaré président le 30/10 avant de se voir écarté par le Le lieutenant-colonel Zida, ancien numéro 2 de la garde présidentielle. Le général à la retraite Kouamé Lougué a aussi été longtemps pressenti comme président potentiel.  Un quatrième candidat issu de la société civile semble se démarquer : Saran Sérémé Séré, présidente du parti PCD et une des initiatrices des manifestations publiques nommées “la révolution des spatules” contre le pouvoir.

La société civile ne voit pas d'un très bon oeil les tentatives d’accaparement du pouvoir par les militaires pendant cette période d'incertitude politique. Saran Sérémé Séré a ainsi déclaré sur sa page Facebook :

Ne laissons pas prendre en otage notre révolution populaire. pourquoi des militaires, en l’occurrence le chef d’état major général des armées par ci et le chef d’état major adjoint de la sécurité présidentielle par là, se bagarreraient ils pour une présidence durant une période éphémère, transitoire et surtout pour la récupération d'une lutte menée par le digne peuple burkinabé?

Saran Sérémé et ses partisans ont tenté de faire une déclaration à la radio nationale pour annoncer la décision de piloter la transition mais ils ont été repoussés par les forces de l'ordre :

La tension entre l'armée et la société civile ne va pas tomber de sitôt car la société civile a déjà appelé les Burkinabés à manifester contre la prise du pouvoir par le lieutenant-colonel Zida. Zida se veut pourtant rassurant pour la jeunesse du Burkina qui a porté à bout de bras les manifestations qui ont abouti à la chute de Compaoré. L'opposition reste cependant sceptique sur les intentions de l'armée. En effet, la Constitution burkinabé est claire dans ce cas de figure,   c'est le président de l'Assemblée nationale qui doit assurer l'intérim en cas de “vacance” du pouvoir. Salif Ouedraogo à Ouagadougou affirme ainsi :

Nous sommes totalement contre la prise de pouvoir par les militaires. Nous réclamons un civil à la tête de l'État et demain nous allons nous regrouper place de la Révolution pour dire non au pouvoir militaire, même s'il faut que le peuple saigne davantage

Nettoyage de la ville de Ouagadougou par les manifestants - avec la permission de Oeil d'Afrique

Nettoyage de la ville de Ouagadougou par les manifestants – avec la permission de Oeil d'Afrique

Avant ces derniers affrontements devant la radio nationale qui ont causé un mort, la société civile avait montré l'exemple en nettoyant les rues de Ouagadougou après les manifestations qui ont attiré quelques millions de civils. Le collectif “Balai Citoyen” avait fait appel au sens civique des citoyens pour remettre en ordre la capitale. Un jeune manifestant explique l'importance de ce geste :

Hier on a balayé un président et aujourd’hui, on balaie les rues. Il fallait casser aussi, pour montrer qu'on n'a peur de rien [..]. Mais après tout ce qu'on a fait, il fallait rendre la ville propre. Maintenant, les étrangers vont venir, c'est comme si de rien n'était.

Le mystère reste encore entier sur l'avenir proche du Burkina Faso. Mais les actions de la jeunesse burkinabé ont déjà permis de mettre fin à 27 ans de règne d'un président africain. La vidéo ci-dessous retrace les actions du mouvement le balai citoyen pour réclamer plus de démocratie au Burkina Faso :

Il est certain que les autres dirigeants africains avec des velléités de réformes pour étendre leurs mandats (République démocratique du Congo, Burundi, Congo Brazzaville, Bénin) vont surveiller de près l'évolution des manifestations. Plus rien n'est acquis à vie, Compoaré est donc de ceux qui l'ont appris à leurs dépends.

Qu'est-ce que l'empreinte carbone ?

dimanche 2 novembre 2014 à 11:43

Image du blog Esturirafi. Utilisé avec autorisation.

De nos jours, on entend de plus en plus parler du changement climatique : c'est un sujet dont on parle tous mais dont on est rarement conscient des conséquences. Nous avons entendu dire souvent que nous sommes tous responsables de la destruction de la planète, mais comment pouvons-nous évaluer l'empreinte que nous laissons derrière nous ? C'est la question que pose Rut Abrain Sanchez sur son blog :

Para qué sirve

A nivel personal: para saber cuál es tu impacto sobre el medio ambiente. Por ejemplo, si consumes mucha electricidad y vas siempre en coche tu huella será alta. Es una manera situarnos en la escala eco-friendly :-)

À quoi ça sert

À un niveau personnel : pour connaître votre impact sur l'environnement. Par exemple, si vous consommez trop d'électricité et vous déplacez toujours en voiture, votre empreinte sera très élevée. C'est une façon de nous positionner sur une échelle écologique :-)

Nous recevons dans cet éco-blog des conseils pour calculer notre empreinte carbone (la quantité de CO2 produite au cours de notre vie) et pour devenir aussi respectueux de l'environnement que possible.

Ainsi que la blogueuse nous l'explique, nous n'avons besoin que de trois étapes pour parvenir au résultat : la première est la collecte des données, comme la consommation d'électricité, d'eau, de gaz etc. Ensuite, nous examinons les facteurs multiplicateurs, c'est-à-dire la quantité totale de CO2 libérée par type de consommation. Finalement, l'empreinte carbone est obtenue grâce à cette simple formule : Empreinte carbone = Quantité x Facteur d'émission.

Avec cette formule simple mais utile, nous pouvons prendre conscience des dégâts afin de les limiter le plus possible.

Suivez Rut Abrain sur Twitter.

Ce billet fait partie du 26e #LunesDeBlogsGV(le Lundi des blogs sur GV) du lundi 27 octobre 2014.

Des hooligans font irruption dans une fête LGBT en Macédoine

dimanche 2 novembre 2014 à 11:39

Le Balkan Investigative Reporting Network (BIRN) fait partie des quelques très rares médias à dénoncer une attaque survenue lors de la fête donnée dans un café de Skopje, dans la zone du Vieux Bazar, en l'honneur du deuxième anniversaire du Centre de soutien à la communauté LGBT local. Le 23 octobre 2014, une vingtaine de jeunes hommes aux visages masqués ont ainsi agressé les participants de la fête et vandalisé le café.

“Les hooligans sont entrés dans le café et se sont mis à lancer tout ce qu'ils avaient à portée de main, comme des bouteilles, des caisses… c'était la débandade. Une jeune femme a été blessée et emmenée aux urgences. Elle se porte bien, mais ne s'est pas encore complètement rétablie”, décrit la directrice du Comité Helsinki macédonien, Uranija Pirovska, qui était l'une des organisatrices de l'évènement.

L'ambassadrice sortante des Pays-Bas, Marriët Schuurman, s'est également publiquement entretenue avec le BIRN à propos de la violence employée pour “faire taire les gens” en Macédoine, exprimant notamment sa profonde inquiétude quant au fait que de telles pratiques se sont normalisées dans le pays.

Marriët Schuurman ajoute que la Macédoine s'expose à de sérieux problèmes quant à l'Etat de droit: “Les citoyens de ne sentent plus en protégés par les autorités qui, d'après la constitution, devraient pourtant protéger leurs droits, et tout particulièrement les droits des minorités”. 

La campagne “Ta voix compte, ne te tais pas !” de Mujeres Construyendo

samedi 1 novembre 2014 à 22:53

(Tous les liens sont en espagnol.)

Le site Web Mujeres Construyendo (Femmes en construction) essaye de nous sensibiliser en donnant un message principalement destiné aux femmes. L'inégalité homme-femme est bien présente, comme l'a constaté le centre des études économiques du Mexique, où l'on peut observer que la femme perçoit un salaire de 22 % inférieur en général, mais ce n'est qu'un parmi tous les problèmes auxquels elles sont confrontées dans leur vie. 

Dans la courte vidéo partagée depuis leur compte Twitter, deux jeunes filles discutent, l'une essaye de faire prendre conscience à l'autre que ce qu'elle a à dire compte et est aussi valide que le discours des autres. À la fin, la vidéo communique une série de messages  : 

Tu voz te da poder, te hace visible y presente. Tienes derecho a expresarte y a decir lo que piensas y sientes. El silencio es tu decisión, nadie te lo puede imponer.

Ta voix te donne du pouvoir, te rend visible et présente. Tu as le droit de t'exprimer et de dire ce que tu penses et ce que tu ressens. Le silence est ta décision, personne ne peut te l'imposer. 

Avec ce message, l'équipe de “Mujeres Construyendo” réclame une chose qui parait évidente en plein XXIe siècle, l’égalité des genres. 

On peut suivre Mujeres Construyendo sur Twitter.

#LunesDeBlogsGV 27 octobre 2014.