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Protéger l'alphabet de la Géorgie à l'ère numérique

mercredi 15 février 2017 à 11:34

Alphabet géorgien entré dans le concours “Écrivez en géorgien”. Photographie du site officiel de ‘Write in Georgian’.

Cet article partenaire de EurasiaNet.org a été écrit par Monica Ellena et publié sur Global Voices avec autorisation.

Les doigts de Dato Dolidze se déplacent lentement sur le vieux combiné alors qu'il écrit un SMS à son fils.

« Mon téléphone n'a que l'alphabet latin, alors à chaque fois il faut que je traduise les lettres géorgiennes en lettres latines. C'est pénible », explique le vendeur d'oranges quinquagénaire sur son marché de Tbilissi.

Les smartphones récents permettent l'usage de l'alphabet géorgien mais en Géorgie, où le salaire moyen est d'environ quatre cent euros par mois, beaucoup sont comme Dolidze, coincés avec des téléphones moins chers et plus anciens.

L'alphabet unique de la Géorgie est l'une des victimes collatérales des compromis numériques.

Cette écriture toute en courbes séduit les érudits et les calligraphes depuis des siècles. En décembre dernier, l'UNESCO a ajouté l'alphabet géorgien dans la liste du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

Le géorgien utilise en fait trois alphabets : le mkhedruli, en usage aujourd'hui, et les plus anciens asomtavruli et nushkhuri, utilisés principalement dans les textes religieux et dans les anciens documents. D'après l’UNESCO, ces trois alphabets « coexistent grâce à leurs différentes fonctions, et reflètent la diversité de l'identité culturelle géorgienne. »

Ce système d'écriture n'est pas exactement en danger. Mais c'est un outsider, une exception utilisée seulement pour le géorgien et les langues apparentées comme le mingrélien et le svane, qui sont parlées par environ 3,7 millions de locuteurs, soit 0,06 % de la population mondiale. Alors que les langues les moins parlées au monde disparaissent au rythme d’une tous les deux semaines, certains en Géorgie veulent s'assurer que leur langue et leur alphabet survivront à long terme.

« Les langues minoritaires sont particulièrement vulnérables aujourd'hui et ont donc besoin d'être protégées », explique Nino Doborjginidze, qui dirige l'Institut d'études linguistiques de l'Université d'état Ilia Chavchavadze à Tbilissi. « La dissémination internationale d'informations importantes sur le géorgien dans différents médias – oral, manuscrit et imprimé – est difficile sans développement technologique.»

Selon un rapport de l'UNESCO publié en 2015, parmi les quelques 7,100 langues en usage aujourd'hui dans le monde, seulement 500 sont utilisées sur Internet, et 348 sont supportées par Google. Même les langues qui parviennent sur Internet ont des limitations : le géorgien, par exemple, ne possède qu'une seule police de caractères sur Microsoft Word.

Comme le géorgien n'a qu'une portée limitée sur Internet, l'alphabet latin est souvent utilisé à sa place. Les commerçants et les fournisseurs de service, par exemple, ont tendance à utiliser ce dernier dans leurs textes promotionnels : « 25% p’asdaklebas akhal ch’amosvlis » au lieu de « 25% ფასდაკლებას ახალ ჩამოსვლის » [moins 25% sur les nouveaux arrivages]

Des initiatives privées pour renforcer la présence du géorgien sur Internet ont vu le jour. Ainsi en 2015, le créateur industriel Zviad Tsikolia a monté un partenariat avec le plus grand établissement de crédit immobilier de Géorgie, TBC Bank, et a lancé le concours #WriteinGeorgian [écrivez en géorgien], à l'occasion duquel les participants devaient créer de nouveaux styles pour leur alphabet. Les Géorgiens ont suivi avec enthousiasme et ont soumis cent soixante nouvelles polices en cinq semaines.

« Notre langue et notre alphabet sont notre patrimoine. C'est un trésor qui doit non seulement être protégé mais aussi gardé en vie et mis à jour », explique Tsikolia, fervent partisan de l'utilisation de l'alphabet géorgien dans les communications numériques quotidiennes. « Le monde devient de plus en plus numérique, et nos caractères doivent être capables d'évoluer et de s'adapter à une réalité qui n'est plus faite que de papier. »

Toutes les polices de caractères seront téléchargeables librement depuis le site internet du concours d'ici mars, affirme Tsikolia. « Le futur est glocal : des citoyens du monde entier [global] qui adoptent des valeurs nationales, locales », note-t-il. « Basculer son clavier vers un clavier géorgien prend deux secondes, mais beaucoup n'ont même pas cette patience. »

Le pays voisin, l'Arménie, fait face à un défi similaire, car il possède lui-aussi un alphabet utilisé uniquement pour l'arménien.

« La translittération est courante, surtout dans l'importante diaspora, mais pas seulement », explique Gegham Vardanyan, rédacteur en chef de la plate-forme de discussion media.am. « L'alphabet latin n'est pas le seul en jeu : les Arméniens de Russie vont communiquer en arménien avec l'alphabet cyrillique. Le résultat est vraiment bizarre, et souvent incompréhensible. »

Comme en Géorgie, ce sont les enthousiastes qui ont pris l'initiative. Zohrab Yeganyan, attaché de presse du médiateur de la république pour les droits de l'homme en Arménie, s'est lassé de voir l'arménien maltraité sur Internet et a donné libre cours à sa frustration sur sa page Facebook : « Faisons du 7 février le jour où on écrit arménien sur Internet », a-t-il écrit dans un billet de 2012. La réaction fut massive et positive, à la fois en Arménie et dans la diaspora.

« Il y a eu les gens qui ne faisaient que parler arménien et qui ont décidé d'apprendre à l'écrire en commençant par des billets sur les réseaux sociaux », détaille Yeganyan pour Eurasia.net. Il souligne que bien que le gouvernement ait été relativement inactif dans son soutien à l'alphabet, des signes montrent que la sphère privée est en train de l'adopter. « Récemment, une entreprise de téléphonie mobile s'est mise à envoyer des SMS à ses clients avec l'alphabet arménien », dit-il.

Yeganyan argumente que la ruée populaire a aidé l'alphabet national à redevenir à la mode. Les citoyens se sont aperçus que leur alphabet se prête particulièrement bien à représenter les sons de leur langue.

« La translittération n'est plus à la mode », selon Yeganyan. Désormais, dit-il, « on l'emploie plutôt pour ridiculiser quelque chose ou quelqu'un. »

La crise du Burundi s'éternise, les voix dissidentes sont réduites au silence

mardi 14 février 2017 à 17:52

Des Burundais et amis du pays à Nairobi, Kenya, manifestent contre le troisième mandat du président Nkurunziza. — par Vincent Munga pour Demotix.

Depuis mi-2015, quand le président burundais Pierre Nkurunziza a déclaré son intention de se présenter comme candidat pour un troisième mandat, le gouvernement a été critiqué pour sa répression généralisée contre des insurgés, mais également des manifestants et opposants. Pourtant, en dépit des tensions internationales et un déclin économique, le gouvernement semble avoir consolidé son contrôle à l’intérieur du pays, en muselant les critiques et la société civile qui surveillent la situation.

Des groupes nationaux et internationaux, journalistes, officiels onusiens, et diplomates ont accusé des agents de sécurité et l’Imbonerakure (les jeunes militants du parti au pouvoir) d’avoir commis des crimes, y compris la violence sexuelle et les disparitions forcées, avec une impunité « sans loi ». Beaucoup d’opposants ont fui, surtout des quartiers « contestataires », ce qui a laissé l’opposition exilée divisée ; selon le HCR, la population des refugiés a récemment dépassé les 380.000.

Un rapport en novembre de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de la Ligue ITEKA, a décrit une oppression politique qui a changé au cours de 2016 de répression publique à violence à « huis clos », telle que les détentions secrètes. Pourtant, les officiels rejettent ces critiques, disant qu’elles sont biaisées et fondées sur les rumeurs.

La tension reste élevée

Selon International Crisis Group, les ex-guérilla, pro-Président Nkurunziza « durs » du parti au pouvoir – qui restaient sceptiques concernant l'accord de paix post-conflit et le partage du pouvoir – ont graduellement pris le contrôle du parti et de l’État, un processus qui a accéléré depuis le coup d’État raté de mai 2015.

Le Président Nkurunziza a récemment indiqué que la constitution pourrait être changée, ce qui lui permettrait de se présenter pour un quatrième mandat. Le journal indépendant Iwacu a rapporté plusieurs réactions, et Jean Minani, porte-parole de la coalition d’opposition le CNARED (le Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit), a évoqué la possibilité d’une escalade inquiétante de la confrontation :

Devant  un homme déterminé à enterrer l’Accord d’Arusha et la Constitution pour s’éterniser au pouvoir, il me semble qu’il n’y ait aucun autre choix que celui d’user de tous les moyens pour contrecarrer son plan.

Les médias étouffés

Beaucoup de journalistes et militants ont fui, et certains sont même portés disparus, par exemple, le journaliste Jean Bigirimana a été vu la dernière fois en juillet. RSF a déposé sa pétition, qui demande une enquête approfondie sur la disparition, à l’ambassade burundaise à Paris, sans vraie réponse.

Les journalistes qui restent au Burundi doivent actuellement être enregistrés auprès du Conseil National des Communications pour travailler. Quelques utilisateurs de WhatsApp ont aussi été arrêtés, accusés de diffamation, un incident qui, selon les critiques, fait partie d’une répression de la liberté d’expression.

Plusieurs radios indépendantes sont toujours fermées depuis le putsch raté. Radio Isanganiro a retrouvé les ondes en 2016, mais sous certaines conditions, et une émission participative a été suspendue pour avoir diffusé une chanson en Kirundi célèbrant les droits des journalistes. En décembre, SOS Médias Burundi a aussi relaté qu’un ministre est intervenu pour bloquer la couverture de Radio Isanganiro, d’abord diffusée en Kirundi, des changements juridiques dans les forces armées, apparemment pour des raisons de sécurité.

En décembre, l’organisation Amicale des Musiciens du Burundi a annoncé, approuvé par le Conseil National de la Communication, qu’il avait l’intention de censurer la diffusion des chansons qui « sapent » les efforts pour la paix. Pourtant, le Ministre de la Culture s’y est opposé.

La critique limitée

Des organisations « politisées » de la société civile – surtout du mouvement Halte au troisième mandat – font face aussi à une forte obstruction. Cinq organisations ont été radiées le 19 octobre, y compris la bien connue Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) pour avoir « perturbé l’ordre et la sûreté » et « terni » l’image du Burundi. Le 24 octobre, l’Union Burundaise des Journalistes et plusieurs organisations des droits humains, incluant la Ligue ITEKA, ont aussi été suspendues.

Le Procureur Général a mis fin aux poursuites judiciaires contre certaines associations, qui enquêtaient sur leur possible « responsabilité dans le mouvement insurrectionnel ». SOS Médias Burundi a pourtant relaté que le représentant d’une des associations n’avait « aucun espoir pour l'indépendance de son organisation ».

L’Assemblée Nationale a aussi adopté une loi pour surveiller étroitement les activités des ONG et contrôler leurs fonds. Ajouté à la fin de la coopération gouvernementale avec la Cour Pénale Internationale et le HCR, tout indique que le gouvernement a continué d’écarter et restreindre les organisations nationales et internationales qui surveillent la situation sur le terrain.

La détermination de contrôler le narratif a aussi touché les écoles. En l’été de 2016, des élèves adolescents ont été arrêtés, accusés d’avoir gribouillé sur l’image du président dans les manuels scolaires. Ceci était critiqué pour avoir transformé de façon disproportionnée une question de discipline scolaire en affaire judiciaire. SOS Médias Burundi avait rapporté le renvoi de plus que 200 élèves d’un lycée et que, jusqu’au 16 juin, « l’affaire gribouillis » avait affecté au moins 580 élèves dans quatre écoles. Le gouverneur régional Emmanuel Niyungeko a affirmé que des punitions dures étaient justifiées parce que les élèves avaient commis une « faute grave », vu que « après dieu, il y a le roi » et « aujourd’hui le roi du Burundi c’est le président ».

Un recensement de l’ethnicité des fonctionnaires avait aussi été annoncé, pour renforcer les quotas des accords post-conflit, qui visaient à garantir que les Hutus et les Tutsis soient bien représentés dans le gouvernement. Pourtant, ils n’étaient pas censés couvrir tous les employés de l’État, et donc certains s’inquiétaient d’un possible biais contre les Tutsis.

Il semble que le gouvernement burundais ait effectivement établi un contrôle autoritaire sur la crise, mais la récente tentative d’assassinat contre Willy Nyamitwe , le Conseiller en Communication du Président, et l’assassinat d’Emmanuel Niyonkuru, le Ministre de l’Environnement, montrent que la sécurité et la paix restent hors de portée.

Alors que la crise politico-sécuritaire perdure, les pénuries alimentaires et lle marasme économique empirent. Une nouvelle séance de pourparlers – jusqu’ici improductifs – est prévue pour le 16 février à Arusha. Patrick Nduwimana, le président de l'ABR (Association Burundaise des Radio-Diffuseurs) a estimé que la question de la liberté réduite de la presse risque d'être éludée. De plus, les opposants restent divisés et le gouvernement inflexible. Pourtant, des gestes de bonne volonté par l’opposition « radicale » et le gouvernement pourraient encore aider à adoucir la tension et s’acheminer vers un compromis productif.

L'Autorité Palestinienne interdit un roman pour ‘atteinte à la moralité publique et à la pudeur’

mardi 14 février 2017 à 17:34

La couverture de ‘Crime à Ramallah’ de Abbad Yahya. Source: Akhbar El Balad

Lundi 6 février 2017, le procureur général de l'Autorité Palestinienne (AP), Ahmad Barrak, a interdit un roman de l'auteur palestinien Abbad Yahya pour “atteinte à la moralité publique et à la pudeur“.

L'interdiction de ce roman policier, “Un Crime à Ramallah” (2016), fait suite à une enquête du bureau du Ministère public palestinien. Selon le communiqué publié par les services du procureur général, l'interdiction repose sur le fait que le roman contient du texte et des termes qui portent atteinte à la “pudeur, aux mœurs et à la décence” susceptibles de nuire aux individus, notamment aux mineurs et enfants. Le communiqué ajoute que le roman contrevient aux traités internationaux et à nombre de lois palestiniennes, comme la loi sur la presse et les publications, le code pénal, et la loi palestinienne relative à l'enfance.

Abbad Yahya a confirmé dans un statut Facebook que tous les exemplaires de son livre ont été retirés des librairies, bibliothèques et autres points de vente de Cisjordanie, et que lui-même, l'éditeur et le distributeur sont tous convoqués pour interrogatoire pour savoir s'ils étaient munis ou non des autorisations et licences requises.

L'important ici, chers amis : j'exprime mon extrême inquiétude, consternation et stupeur devant cette décision et ses conséquences d'enquête et de confiscation. Je suis surpris et inquiet pour la situation de la liberté de création et d'expression, de publication et d'écriture, et je suis vraiment sous le choc de ce qui est arrivé et de la façon dont c'est arrivé !

Je crois, et c'est pour tous les amis qui travaillent dans le domaine culturel, que nous sommes devant un défi sans précédent, et il faut que chacun prenne une position claire. Je suis sûr que nous avons dépassé en Palestine ce genre de situation. Personne n'acceptera que soit menacé ce qui a été réalisé en littérature et culture en Palestine, par le harcèlement et la confiscation.
J'espère que cela ne va pas empirer. En toute franchise, je suis très inquiet.

Tandis que le procureur général affirme que cette décision ne viole pas la liberté de parole, c'est la première fois qu'un livre fait l'objet d'une enquête ou d'une interdiction en Palestine.

Le magazine culturel palestinien Fus7a, a rapporté que l'interdiction est consécutive à une polémique antérieure dans la ville palestinienne de Naplouse, dans le Nord de la Cisjordanie, où une rencontre-débat sur le roman, prévue à la bibliothèque municipale, a été annulée par le maire de la ville, Sameeh Tbeileh.

Militants et écrivains palestiniens ont exprimé sur les médias sociaux leur colère de cette interdiction du roman. Certains ont partagé des liens vers une version PDF du roman, d'autres ont ironiquement remercié l'AP pour cette publicité gratuite donnée au livre.

Le célèbre écrivain et poète palestinien Mourid Barghouti  a commenté :

Le statut de Mourid Barghouti. Source: Facebook

L'Autorité Palestinienne, qui a interdit les livres d'Edward Said il y a des années de cela, interdit aujourd'hui un roman intitulé ‘Un Crime à Ramallah’ et le Procureur Général convoque l'auteur, l'éditeur et le distributeur pour enquête. Signez la déclaration ci-dessous. Je ne défends pas le livre puisque je ne I'ai pas encore reçu. Mais je condamne la confiscation de livres et la surveillance des esprits.

Abir Kopty, un militant palestinien de Nazareth, a tweeté :

Mince, on n'avait pas dit qu'on a maintenant un vilain régime arabe. Nous sommes devenus envieux de l’Égypte et voilà que nous interdisons un roman. Ici le #service_palestinien_des_procès_de_l'_imagination

Le journaliste et militant palestinien Hisham Naffa a tweeté :

Aucune entité juridique n'a le droit de vérifier la moralité de tel ou tel texte. Elle n'est pas responsable de la moralité ni mandatée pour [la] superviser. L'ordre contre le roman doit être annulé #A_Crime_in_Ramallah

Hazem AbuHelal, un militant des droits humains basé à Ramallah, a également tweeté :

Ainsi donc le gang d'#Oslo a tout de même une moralité publique #A_Crime_in_Ramallah

Un autre poète palestinien a aussi tweté :

Interdire le roman #A_Crime_in_Ramallah de #Abbad-Yahya et en confisquer les exemplaires est un crime réel à Ramallah et un dangereux précédent sur la scène culturelle palestinienne

En solidarité avec Yahya, le poète et Ministre palestinien de la Culture Ehab Bessaiso a fait savoir qu'il lirait le roman — un rejet sans ambiguïté des poursuites judiciaires contre les textes de création littéraire :

Je vais commencer aujourd'hui à lire le roman Un Crime à Ramallah de l'écrivain Abbad Yahya. L'ordre d'interdiction m'a rendu plus déterminé à lire l’œuvre pour chercher les motifs de son interdiction, malgré mon refus de toute intrusion de la loi dans le processus créatif. Ceci nécessite une longue discussion avant de pénétrer ses détails entremêlés.

Si certains défendent le roman, d'autres Palestiniens ont approuvé l'interdiction, citant son contenu sexuellement explicite. Des photos d'extraits où un garçon décrit, à la première personne, sa première expérience de masturbation, ont été partagées sur Facebook pour protester contre le livre.

“La guerre contre la drogue engendre une guerre pour la drogue”

mardi 14 février 2017 à 11:18
Fotografía de Eneas De Troya, tomada de su cuenta Flickr y publicada bajo licencia Creative Commons.

Photographie d'Eneas De Troya sur leur compte Flickr et publiée sous licence Creative Commons.

Le journaliste britannique Johann Hari est l'auteur du livre “La Brimade des Stups” faisant une analyse critique de la “Guerre contre la drogue”, la politique menée par les États-Unis à l'échelle mondiale et exportée de force au Mexique tout comme au reste de l'Amérique latine, et qui s'attaque au problème de la drogue, des armes et des prisons.

Estefanía Sepúlveda Portilla [es] en parle avec Hari pour le magazine chilien Pousta [es]. L'interview a d'abord été publiée sur leur site web sous licence Creative Commons 4.0 et est rééditée par Global Voices en deux parties. La deuxième partie de l'entretien se trouve ci-dessous.

La première partie de l'interview est disponible en cliquant sur : Pour ce journaliste britannique, le monde devrait s'excuser auprès de l'Amérique Latine pour la “guerre contre la drogue”

Estefanía Sepúlveda Portilla (ESP) : Pourquoi cette guerre continue-t-elle ? qui y gagne ? 

Johann Hari (JH): Hay dos maneras de responder esto: lo primero es que obviamente hay quienes se benefician de esta guerra. En Estados Unidos [votaron] para decidir si se [legalizaba] la marihuana en algunos estados. Los que financian las campañas en contra son las empresas que producen alcohol, porque no quieren esa competencia; la unión de gendarmes, porque si hay menos presos pueden perder sus trabajos; y los grupos evangélicos que tienen un sistema ideológico. Y bueno, hay otros grupos que, por supuesto, no apoyan campañas: los carteles.

Johann Hari (JH) : Il y a deux façons de répondre à cette question : la première évidemment c'est qu'il y a des personnes qui profitent de cette guerre. Aux États-Unis, [où il y a eu un vote] pour décider de la légalisation de la marijuana dans certains États : les financeurs des campagnes contre la légalisation sont les entreprises  de production d'alcool pour ne pas avoir de concurrence, les syndicats de police craignant de perdre leurs emplois si les incarcérations diminuent et les groupes évangéliques ayant une idéologie. Enfin, il y en a d'autres qui évidemment ne soutiennent pas ces campagnes : les cartels.

ESP : Ça semble logique car ils ont chacun leurs intérêts.

JH: Por supuesto, por eso creo que la principal razón por la que una guerra fallida de cien años continúa es porque en Chile, Gran Bretaña, o Estados Unidos, hay una mayoría que apoya la prohibición. Cuando cambia la opinión pública, cambia la política, entonces se trata de explicar bien a la gente cuáles son las otras opciones, y cómo pueden y resultan exitosas. Lo primero es que no hay nada abstracto ni teórico en las alternativas, en Colorado legalizaron la marihuana igual que el alcohol: sólo se puede consumir después de los 21 años, hay penas duras para los que venden a menores, se pagan impuestos, está regulado. Y ahora hasta la DEA dice que las actividades de los carteles casi desaparecieron, el consumo no subió tanto, incluso bajó harto en adolescentes, han recaudado fondos con los impuestos, ha sido exitoso. No es una teoría. Funciona. Legalizar otras drogas significa hacer otras cosas, porque son otros los objetivos.

JH : Bien sûr. Je crois que la raison pour laquelle cette guerre est perdue depuis de plus 100 ans est qu'au Chili, en Grande-Bretagne et aux USA il y a une majorité qui soutient l'interdiction. Quand l'opinion publique change, la politique suit. En fait, il s'agit plutôt d'expliquer à la population quels sont les autres choix, comment ils peuvent et apportent déjà des résultats satisfaisants. Il n'y a rien de compliqué ni de théorique dans ces alternatives. Dans l'Etat du Colorado, la marijuana a été légalisée comme l'est l'alcool : consommation autorisée seulement aux plus de 21 ans, vente aux mineurs entraînant de lourdes amendes, taxes et réglementation. Et aujourd'hui même la DEA [Agence américaine de lutte contre la drogue] affirme que les activités des cartels ont pratiquement disparu, la consommation n'a pas tellement augmenté, celle des jeunes a vraiment diminué et des fonds ont été récoltés grâce aux impôts. Il s'agit d'une réussite, pas d'une théorie et ça marche. Légaliser d'autres drogues signifie faire les choses autrement car les objectifs sont différents.

ESP : Existe-t-il d'autres exemples de légalisation d'autres drogues ? 

JH: Cuando hablamos de legalizar las drogas, la gente se asusta y cree que se trata de poder comprar crack en una tienda y no es así. Por supuesto que nadie quiere eso. Te doy un ejemplo: en Suiza, en los 80, tenían un problema terrible con la heroína. Intentaron meter presos a todos los adictos, les hicieron la guerra, y el problema se hizo peor. Despues llegó Ruth Dreifuss, que fue una gran presidenta, ella lo explicó a los suizos así: uno cree que la legalización significa anarquía y caos, pero que la verdadera anarquía y caos era hacer la guerra a las drogas, porque tienes a criminales en la oscuridad, vendiendo químicos que nadie sabe qué son, a drogadictos que también están en la oscuridad.

Todos eso provoca una mezcla de violencia, enfermedades, muerte y caos. La legalización es la forma de devolverle el orden a este caos. Lo que hicieron fue poner clínicas de heroína. Parecen peluquerías, te manda el doctor, vas muy temprano, una enfermera te la inyecta y te monitorea, luego te vas a tu trabajo. Te ayudan a encontrar casa, empleo, y todo eso, y resulta que desde entonces nadie, cero, literalmente nadie, ha muerto por sobredosis de heroína legal allá, el crimen bajó también. Los suizos son super conservadores, mi papá es de allá, y te juro que no es San Francisco. Y bueno, diez años después hicieron un referéndum para ver si seguían con esta politica y un 70% de la gente dijo que sí, porque bajó el crimen, las muertes, y las enfermedades, es un patrón que ves en todos lados.

JH : Quand on parle de légalisation de la drogue, les gens prennent peur et pensent qu'il s'agit de pouvoir acheter du crack en magasin alors qu'en réalité pas du tout. Évidemment personne ne veut cela. Par exemple, dans les années 1980 en Suisse, il y a eu un gros problème avec l'héroïne. Ils ont essayé d'emprisonner tous les toxicomanes, ils sont entrés en guerre contre eux et le problème a empiré. Ruth Dreifuss – une grande présidente – est arrivée au pouvoir en expliquant ceci aux Suisses : on croit que la légalisation signifie anarchie et désordre, alors que les véritables anarchie et désordre sont causés par la guerre contre la drogue car il y a des criminels revendant dans l'obscurité on ne sait quel type de produit aux toxicomanes qui se cachent aussi dans l'ombre.

Tout ceci engendre un mélange de violence, de maladies, de morts et de chaos. La légalisation est un moyen de restaurer l'ordre dans ce chaos. Ils ont alors créé des cliniques d'héroïne. Elles ressemblent à des salons de coiffure, le docteur vous fait une ordonnance, vous y allez tôt le matin, une infirmière vous injecte, vérifie votre état et vous retournez au travail. Ils vous aident à trouver un logement, un emploi et tout ce dont vous avez besoin. Il s'avère que depuis, personne, littéralement personne n'est mort d'overdose et la criminalité a aussi diminué. Les Suisses sont très conservateurs, mon père est de là et je vous jure que ce n'est pas San Francisco. En fait, dix ans plus tard, ils ont fait un référendum pour voir s'il fallait poursuivre cette politique : 70% de la population l'a approuvée car elle a réduit la criminalité, la mortalité, les maladies… C'est un exemple qui s'applique partout.

ESP : Ça ressemble à ce qui a été fait à Paris avec les salles de shoot. 

JH: Hay en Vancouver, Ginebra, y sí, en París son esenciales y reducen las muertes, pero son solo el comienzo de la alternativa. Francia dio un gran paso porque tienen pésimas políticas de drogas, pero la cosa es que para obtener las drogas ellos todavía tienen que comprarlas de los traficantes armados que siguen inyectando violencia a toda la cadena de producción. Si legalizas las drogas, sacas del juego a los traficantes y a la violencia de la cadena. No ves al gerente de Heineken disparándole en la cara al gerente de Smirnoff, pero los traficantes sí se disparan y matan todo el tiempo. Esa violencia se replica en todo el mundo: la guerra contra las drogas crea una guerra de la droga. Hay más gente que ha muerto por esto en Colombia y México que con la guerra y crisis de refugiados en Siria. Y es impactante lo poco de lo que se habla de esta cantidad de muertos que ha traído una guerra que les fue impuesta. Podríamos terminar con esa violencia rápidamente, llevar a la bancarrota al Chapo, los Zetas. ¿Dónde están los gangsters que vendían alcohol ilegal en Chicago? ¡No existen!

JH : Il y en a à Vancouver, Genève et oui : à Paris elles sont indispensables car elles réduisent la mortalité, mais elles ne sont qu'un préliminaire à l'alternative. La France a bien avancé car la politique antidrogue avait de mauvais résultats, mais le fait est que pour avoir de la drogue, les consommateurs doivent toujours passer par des trafiquants armés qui continuent d'injecter la violence dans la chaîne de production. En les légalisant, vous retirez les trafiquants et la violence de la chaîne. On ne verra pas le directeur de Heineken tirer sur celui de Smirnoff, mais les trafiquants se tirent les uns sur les autres tout le temps. Cette violence se répète partout : la guerre contre la drogue engendre la guerre pour la drogue. En Colombie et au Mexique, il y a plus de morts à cause de ça qu'avec la guerre et la crise des réfugiés en Syrie. Le nombre de morts qu'elle cause est effarant alors que cette violence pourrait cesser rapidement en menant à leur perte El Chapo et Los Zetas. Où sont les gangsters qui vendaient de l'alcool illégalement à Chicago ? Ils n'existent pas !

ESP : Avez-vous été critiqué par des personnes ayant une opinion différente de la guerre contre la drogue ? 

JH: Es cada vez más difícil encontrar a gente que la defienda, a menos que sean pagados. Creo que para ser justos, se puede decir que dieron una buena pelea durante cien años: gastaron un trillón de dolares, mataron a miles de miles de personas, metieron a dos millones de personas en la cárcel, y ni siquiera pueden mantener las drogas afuera de la cárcel, así que eso te da una buena idea de lo exitosa que fue su estrategia de mantenerlas afuera del mundo. Por eso creo que tratan de usar argumentos abstractos, morales, como que usar drogas es inmoral, pero para mí lo inmoral es provocar millones de muertes en una guerra que jamas ganarán, dejar que la gente más vulnerable y pobre se vuelva drogadicta. Particularmente en Latinoamérica yo creo que sienten que esta guerra ha sido una catástrofe. Me ha emocionado que un asesor del Presidente Santos en Colombia me dijo que leyó el libro y le hizo mucho sentido. Allá dije que el mundo les debía una disculpa, y en uno de esos lanzamientos, una joven se levantó emocionada y me dijo “nunca nadie nos ha dicho eso”, hemos tenido que pedir disculpas nosotros todo el tiempo. Eso fue muy emocionante. Creo que lo que le hemos hecho a Latinoamérica ha sido terrible hasta el extremo inimaginable, pero puede terminar. Está la alternativa.

JH: C'est de plus en plus difficile de trouver des personnes qui la défendent, sauf si elles sont payées pour ça. Je pense sincèrement qu'une bonne bataille a été menée pendant ces 100 ans : 3 millions de dollars ont été dépensés, des milliers de personnes ont été tuées, 2 millions ont été incarcérées et ils ne parviennent même pas à garder la drogue en dehors des prisons. Ceci vous donne une idée de la réussite de leur stratégie pour garder la drogue en dehors du monde.  C'est pour ça qu'ils ont tenté avec des arguments moraux et abstraits, d'avancer que consommer de la drogue est immoral. Mais selon moi, ce qui est immoral c'est de provoquer des millions de morts dans une guerre à jamais perdue, laisser les plus faibles et pauvres devenir des drogués. En Amérique latine surtout, je crois que l'on sait que cette guerre a été une catastrophe. J'ai été touché par un conseiller du président Santos en Colombie m'avouant qu'à la lecture de mon livre il a compris beaucoup de choses. Je lui ai dit que le monde devrait s'excuser et lors d'une de ces présentations, une jeune femme s'est levée et m'a dit bouleversée que “jamais personne ne nous a dit ça”, nous avons toujours dû présenter nos excuses. Ça a été très émouvant. Je crois que ce que nous avons fait à l'Amérique latine fut terrible, inimaginable, mais on peut l'arrêter. C'est l'alternative.

ESP : Comment analysez-vous la situation sur le continent ? 

JH: Lo que hizo Mujica en Uruguay es muy inspirador para el mundo. Cuando hice el lanzamiento en México, había dos políticos mexicanos que están a favor de la legalización, y ellos tenían que estar con guardaespaldas armados, porque los mayores enemigos de la legalización son los traficantes. Ellos son los que mas querrán defender la guerra contra las drogas. En Colombia, Santos ha dicho que hay que acabar la guerra de drogas. Creo que Latinoamérica, el lugar que más ha tenido que sufrir por esta política fallida, podría ser el lugar que enseñe al mundo a transformarlo todo. Al final, si es que hubiésemos escuchado a Leopoldo Salazar desde un principio [el médico que trabajó de cerca con pacientes adictos, hizo investigaciones sobre la mairjuana y que fue también un fuerte defensor de la legalización en México durante la década de 1930], nos habríamos ahorrado todo esto, no habría existido un Pablo Escobar, por dar ejemplo. Cuando todo esto acabe creo que hay que construir una estatua a Salazar. Esta guerra es algo que nunca tuvo que pasar, pero sobre todo, no tiene por qué continuar.

JH : Ce qu'a fait Mujica en Uruguay est une grande inspiration pour le monde. A la sortie du livre au Mexique, deux politiciens mexicains en faveur de la légalisation sont venus avec des gardes du corps armés car les pires ennemis de la légalisation sont les trafiquants. Ceux sont eux qui veulent le plus défendre la guerre contre la drogue. En Colombie, Santos a déclaré que la guerre des drogues devait s'arrêter. Je crois que l'Amérique latine, ce lieu qui a le plus souffert de l'échec de cette politique pourrait être l'endroit qui enseigne au monde à se transformer. Au final, si on avait écouté dès le départ Leopoldo Salazar [un médecin qui travaillait avec des patients toxicomanes en faisant des recherches sur la marijuana et plaidait pour la légalisation [lien en anglais] au Mexique dans les années 1930], nous aurions évité tout ça. Un Pablo Escobar n'aurait pas existé par exemple. Quand tout sera fini, je pense que quelqu'un élèvera une statue à Salazar. Cette guerre n'aurait jamais dû avoir lieu, mais elle n'a surtout aucune raison de continuer.

Retour (imaginaire) de la panique politique en Russie : Poutine réfléchit à sa réélection en 2018

lundi 13 février 2017 à 23:32

Photo: Pixabay

Une vidéo qui circule en ce moment sur RuNet montre deux femmes d'âge mûr paniquées à l'idée que Poutine pourrait quitter ses fonctions présidentielles. Une vidéo à l'authenticité douteuse, ce qui dépeint plutôt bien la situation qui se profile dans le pays pour l'année en cours, alors que les politologues russes et les militants de toutes obédiences se préparent à la première élection présidentielle depuis 2012.

Dans le clip vidéo ci-dessous, les deux retraitées racontent qu'elles «étaient en train de recueillir des signatures de soutien à Poutine», quand «le député local», pensent-elles, s'est approché d'elles pour leur dire qu'elles perdaient carrément leur temps. Poutine allait quitter le Kremlin, leur annonça le député, et c'est le maire de Moscou Sergueï Sobianine qui le remplacerait.

La nouvelle cause un vrai choc à nos deux militantes. L'une d'elles se plaint d'en avoir perdu le sommeil, tandis que son amie, la main sur le cœur, fait cette déclaration déchirante : «Nous sommes poutinistes! Nous ne voulons que lui !»

Après quoi une troisième femme, plus jeune, confirme tristement la rumeur aux deux femmes sous le choc: «C'est ce qui va se passer – c'est Sobianine, et non Poutine, qui va se présenter.»

La vidéo a été postée par «Justice sociale», un mouvement pro-Poutine de Krasnodar, qui s'est fait connaître grâce à «Lydia Arkadievna», l'une de ses militantes, qui a eu son heure de gloire sur internet avec un bavardage décousu et des attaques absurdes contre le leader d'opposition Alexeï Navalny. «Arkadievna» s'est particulièrement illustrée par des accusations (mensongères) à son encontre, comme quoi il aurait fait interner sa femme en hôpital psychiatrique pour courir les prostituées.

Quand les militants de «Justice sociale» ne font pas la chasse aux signatures pour documenter combien les Russes aiment Vladimir Poutine, il arrive qu'on les trouve en train de manifester devant la permanence de Yabloko (le plus ancien parti libéral russe) à Krasnodar.

Si les soupçons de mise en scène de la vidéo des retraitées se confirment, ce ne sera pas la première vidéo fabriquée en vue de l'élection présidentielle russe à devenir virale. La principale tentative [lien en anglais] à ce jour, dans laquelle quatre personnages de dessin aminé en costumes tabassent un homme sur la route, date de septembre 2014. La vidéo recense près de 13 millions de vues sur YouTube.

Mais pourquoi donc «Justice sociale» tente-t-elle de saper l'autorité de Sergueï Sobianine, celui-là même qui fut, en 2013, le rival numéro un d'Alexeï Navalny pour la mairie de Moscou?

Ce n'est pas la première fois que le bruit court d'un remplacement de Poutine par Sobianine : on peut considérer que cette rumeur est liée à la victoire de Sobianine sur Navalny en 2013, que de nombreux experts ont considérée comme une sorte de test du Kremlin.

Selon toute vraisemblance, le vrai sujet de ce film où des petites vieilles effrayées à la perspective d'une présidence Sobianine tiennent le premier rôle n'est pas le maire de Moscou. Il s'agit plutôt de rappeler à la population à quel point Poutine est essentiel au système politique russe. Le message pouvant être celui-ci : Vladimir Vladimirovitch (Poutine), vous êtes obligé de vous présenter l'an prochain, sinon ces vieilles dames et des millions d'autres vont tout simplement disjoncter.

Sobianine, quant à lui, se garde bien de défier celui qui l'a placé à la tête de l'administration moscovite. En 2013, presque aussitôt après sa victoire sur Navalny, il disait encore aux médias qu'il ne comptait pas briguer la présidence en 2018. Deux ans plus tard, il a de nouveau abordé le sujet de ses ambitions politiques, déclarant sobrement qu'il réfléchirait à se présenter pour un nouveau mandat quand celui-ci arriverait à son terme (c'est-à-dire en 2018 aussi).