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En Afrique, les avocats qui ont la cote sont ceux venus de l’Occident

mercredi 30 avril 2014 à 10:25

A propos d'une mauvaise utilisation des ressources humaines assez répandue en Afrique,  du Bénin, relève dans un billet publié sur son blog que :

Politiciens, hommes d’affaires africains ont un goût très poussé pour le luxe occidental. Un amour aliénant dont ils ne sont pas encore prêts à se débarrasser.

Dans les palais de présidence en Afrique, les avocats qui ont la cote sont ceux venus de l’Occident. Pour les pays francophones d’Afrique, le consortium international d’avocats des chefs d’Etat se réduit assez vite à un conglomérat d’avocats français. Et le trompe-œil parfait est juste d’y infiltrer un avocat «africain» pour jouer assez tristement et bien souvent à la «figuration» ou au «communicant» du palais au pays pour des affaires loufoques.

 

 

Recherches du vol MH370 : Les promesses non tenues du Premier Ministre australien

mardi 29 avril 2014 à 22:45

Ocean Shield deploys the Bluefin 21 underwater vehicle

L'Ocean Shield déploie le véhicule sous-marin Bluefin 21
Page Flickr officielle de la Marine américaine [CC-BY-2.0]

L'actuel Premier Ministre australien Tony Abbott n'est pas le seul à aspirer au statut de célébrité mondiale. Son prédécesseur Kevin Rudd aimait parader devant une audience planétaire. Pour autant, la récente incursion de Tony Abbott dans les eaux politiquement dangereuses de la recherche et du renflouage d'avion a réveillé de nombreux cyniques et détracteurs de son pays.

Les recherches de l'avion disparu du vol malaisien MH370 se sont déroulées dans l'océan au large de Perth. Sous les feux des médias mondiaux pendant sa visite en Chine, M. Abbott annonçait, triomphant, le 12 avril que :

Nous sommes sûrs de connaître la position de la boîte noire de l'enregistreur de vol avec une précision de quelques kilomètres, mais la certitude de la position approximative de la boîte noire n'est pas la même chose que la récupération de l'épave à une profondeur de presque quatre kimomètres et demi sous la mer.

Les Chinois ont été particulièrement intéressés puisque la majorité des passagers étaient de Chine.

Un gros défi devant lequel il a paru reculer lorsqu'il s'est adressé aux médias le 28 avril :

Jadis “confiant et victorieux” de trouver la boîte noire du MH370, le premier ministre australien Abbott à présent “perplexe et déçu” que les recherches ont fait chou blanc

Beaucoup y ont vu une reculade :

Pourquoi Tony Abbott a-t-il raconté à la face du monde il y a quelques semaines qu'il était “certain” que l'armée australienne avait trouvé la boîte noire de l'avion ? #politique australienne

Abbott ne croit pas avoir dit en Chine que l'Australie avait retrouvé le MH370……. mais c'est ce que le monde a retenu de ses paroles

Sans craindre d'en rajouter dans l'hyperbole, le Premier Ministre a persévéré lors de sa prestation médiatique :

Abbott : “Ce sont probablement les recherches les plus difficiles de l'histoire de l'humanité.” 

#MH370 Abbott est donc sans vergogne ? Un peu de respect pour les familles, arrêtez l'hyper médiatisation ?

Un thème n'a pas tardé à émerger sur Twitter : celui d'une tentative supposée de distraire le public australien de scandales ravageurs autour de collègues de son Parti Libéral, soulevés par la Commission Indépendante de la Corruption [ICAC] de Nouvelle Galles du Sud. Après la démission du Premier Ministre de cet Etat la semaine précédente, de nouvelles têtes politiques sont tombées pour blanchiment d'argent.

Mdr L'annonce sensationnelle de 14h d'Abbott sur le MH370 Quelle blague, une diversion des allégations de blanchiment à l'ICAC #politique australienne

Abbott a déclaré les recherches du MH370 “les plus grandes recherches de l'histoire de l'humanité”. Mais les recherches de l'ICAC à l'intérieur du Parti Libéral pourraient les éclipser #politique australienne

Tony Abbott est prêt à payer ce que coûtera son machisme, mais certains trouvent que c'est du gaspillage :

Il y a 19 jours les responsables australiens espéraient retrouver l'épave du MH370 “en quelques jours”. Maintenant on parle de mois. Et de 60 millions de dollars de dépenses.

La zone de recherches a été élargie une fois de plus, malgré le scepticisme mondial croissant :

Abbott nous dit en substance qu'il n'ont pas la moindre idée de l'endroit où se trouve le MH370  

Netizen Report : L’ordonnance anti-terroriste pourrait menacer la liberté d’expression en ligne au Pakistan

mardi 29 avril 2014 à 22:18
"Right to Privacy is inviolable in the constitution of Pakistan." Campaign poster by Bytes 4 All, design by Anny Zafar.

« Le droit à la vie privée est inviolable dans la Constitution au Pakistan ». Affiche de campagne de Bytes 4 All, conçue par Anny Zafar.

Hae-in Lim, Lisa Ferguson, Ellery Roberts Biddle et Sarah Myers ont participé à l’élaboration de ce bulletin.

[Les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais, sauf mention contraire.]

Le Netizen Report de Global Voices Advocacy présente un résumé des défis à relever, des victoires et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde. L’édition de la semaine dernière met tout d’abord l’accent sur le Pakistan, où le Sénat discute une loi controversée qui donnerait de vastes pouvoirs aux forces de sécurité au nom de la lutte contre le terrorisme et pourrait avoir des conséquences négatives pour les employés du secteur des médias ainsi que pour la liberté d’expression en ligne. Le groupe Digital Rights Foundation Pakistan a mené une campagne nationale contre cette loi, avec le soutien de plusieurs partis politiques. Approuvée le 7 avril par l’Assemblée nationale, la proposition a depuis rencontré une résistance significative de la part de divers groupes politiques. Les mentions spécifiques à l’informatique contenues dans la proposition originale ont été supprimées. Toutefois, les défenseurs des libertés numériques considèrent que le travail est encore conséquent pour s’assurer que cette loi ne menace pas la liberté d’expression en ligne.

Plusieurs autres propositions de loi qui limiteraient aussi les libertés numériques sont en cours d’étude, notamment le Fair Trial Act, qui étend le droit des agences de sécurité de surveiller les communications électroniques et le Cyber Security Council Bill qui vise à établir un conseil d’experts pour contrôler la surveillance internationale et le hacking.

Autre nouvelle plus positive : le comité des droits de l’homme du Sénat a adopté lundi 21 avril une résolution pour lever l’interdiction de YouTube, bloqué au Pakistan depuis la controverse et les violents conflits concernant la vidéo « L’innocence des musulmans » qui avait pris de grandes proportions en automne 2012. Le groupe de défense des libertés numériques Bolo Bhi a réclamé une audience publique à ce sujet qui pourrait se tenir le 5 mai déjà.

Gouvernance d’Internet : le Brésil adopte une déclaration des droits lors du coup d’envoi de la coupe du monde sur Internet

Le Global Multistakeholder Meeting on the Future of Internet Governance (NETmundial) a débuté mercredi 23 avril à Sao Paulo, au Brésil. Nnenna Nwakanma, de la fondation World Wide Web, défenseuse nigériane d’un Internet libre, s’est exprimée au nom de la société civile soulignant l’importance de pouvoir avoir confiance en l’écosystème mondial d’Internet. Pour en savoir plus sur cet événement, consultez les articles rédigés par les collaborateurs de Global Voices participant au NETmundial.

Quelques heures avant le début de la rencontre, la chambre des députés brésilienne a adopté le Marco Civil da Internet, une loi sur la protection des internautes promulguée par la présidente Dilma Rousseff. Si ce texte a été salué de toutes parts, certains militants craignent que les mentions concernant la protection de droits de l’homme, notamment celles relatives à la protection des données, aient été diluées dans la version du texte adoptée.

Violences : des militants algériens sont la cible de harcèlement et de menaces de mort sur Facebook

Les persécutions et les violences à l’encontre des groupes d’opposition se sont intensifiées en Algérie où les militants rapportent que les autorités ont créé des dizaines de pages et de groupes Facebook où elles publient des informations personnelles à leur sujet, des photos ainsi que leurs coordonnées. Certaines pages appellent même à assassiner les leaders de l’opposition. Les tensions se sont renforcées depuis la réélection mi-avril du président Abdelaziz Bouteflika, pourtant souffrant, suite à un amendement de la Constitution lui permettant de se présenter pour un quatrième mandat.

En Thaïlande, deux journalistes, Alan Morison et Chutima Sidasathian, ont été libérés sous caution après avoir été arrêtés pour un reportage en ligne dénonçant la participation de membres de l’armée à la traite de personnes. La marine royale thaïlandaise a déposé plainte pour diffamation et crime informatique contre les auteurs de l’article publié en juillet dernier sur le site Phuketwan.

Charles Xue, homme d’affaires et importante personnalité sur les médias sociaux chinois, est apparu à la télévision d’État pour promouvoir la campagne de surveillance du Web du gouvernement. Alors qu’il critiquait ouvertement les politiques chinoises relatives à l’information, Charles Xue a été arrêté à Pékin l’année dernière pour avoir prétendument engagé des prostituées, puis a été libéré sans procès.

Liberté d’expression : la tentative chinoise de débarrasser Internet  de la pornographie

Les autorités chinoises ont lancé une campagne ce mois pour « balayer le porno » et « s’attaquer aux rumeurs » [zh] en ligne. La campagne, dont l’objectif est de supprimer le contenu jugé amoral ou dépravé par le parti communiste a déjà donné lieu à la fermeture ou à la mise sous enquête de plus de 20 sites [zh].

Economie Internet : la censure est mauvaise pour les affaires, déclare Sina Weibo

Après que son offre de titres financiers au public a rapporté nettement moins que prévu, Sina Weibo Corp. a averti que la censure imposée par les autorités chinoises pouvait porter préjudice à ses affaires.

Une délégation de cadres de Twitter est arrivée à Ankara la semaine dernière pour rencontrer des membres des autorités turques. Le pays avait bloqué l’accès à la plateforme en mars. Le gouvernement aurait demandé que Twitter communique l’identité des personnes ayant publié des informations relatives à une enquête de corruption et que la société ouvre un bureau en Turquie.

Google a récemment modifié ses conditions d’utilisation afin de clarifier sa manière d’analyser les courriers électroniques et d’autres contenus envoyés, stockés et reçus au moyen de ses produits afin de personnaliser des services tels que les résultats de recherche et la publicité. Ces changements interviennent suite à un recours collectif déposé contre la société aux États-Unis par des personnes n’utilisant pas Gmail ayant découvert que des informations envoyées à des utilisateurs de Gmail étaient scannées par Google.

Défense des droits des internautes : Enrique Peña Nieto est anti-Internet selon les manifestants mexicains

Au Mexique, suite aux manifestations des opposants à la proposition de réforme de la législation relative aux télécommunications, Yo Soy Red TV a diffusé un appel vidéo à passer à l’action sur YouTube pour mobiliser les citoyens en vue de la manifestation du 22 avril. Les jeunes mexicains, qui composent la majeure partie du mouvement, considèrent que la réforme menace la liberté d’expression.

Human Rights Watch a adressé une lettre collective de la société civile à la Freedom Online Coalition, un groupe de gouvernements intéressés à soutenir les libertés numériques, exprimant leur colère suite aux révélations d’Edward Snowden selon lesquelles des groupes de défense des droits de l’homme avaient fait l’objet d’une surveillance ciblée de la part de l’Agence nationale américaine de la sécurité (NSA). La lettre indique : « Si les déclarations d’Edward Snowden sont exactes, ces faits offrent un nouvel éclairage sur l’étendue de la surveillance de la NSA et constituent une violation flagrante des engagements pris par les États-Unis en matière de droits de l’homme et de libertés numériques. Ils soulèvent aussi la possibilité que des communications entre ces organisations et des sources confidentielles aient été interceptées. Le partage de ce type d’informations avec d’autres gouvernements pourraient faire encourir un danger imminent aux victimes et aux défenseurs des droits de l’homme. » La lettre en question a été signée par divers groupes de l’Argentine au Pakistan en passant par la Thaïlande, dont Global Voices Advocacy.

Le groupe britannique de défense des libertés numériques Open Rights Group a lancé un appel de financement collaboratif pour une campagne visant à lutter contre le filtrage d’Internet au Royaume-Uni. Il espère récoleter ainsi 12 000 livres via sa page Indie Gogo pour produire un film exposant les conséquences négatives du filtrage.

Publications et études

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Indonésie : les gagnants et les perdants des législatives 2014

mardi 29 avril 2014 à 16:28
Une banderole « Jokowi président » dans le centre de Jakarta. Photo par Herianus, Copyright @Demotix (3/15/2014)

Une banderole « Jokowi président » dans le centre de Jakarta. Photo par Herianus, Copyright @Demotix (3/15/2014)

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais.

190 millions d'électeurs, 12 partis, 560 sièges au parlement.

Les Indonésiens voteront deux fois cette année : le 9 avril à l'occasion des élections législatives locales et nationales et trois mois plus tard, le 9 juillet pour l'élection présidentielle. Un parti doit remporter 20 pour cent de sièges aux législatives ou 25 pour cent des votes populaires pour pouvoir nommer un candidat à la présidentielle. Mais selon des estimations rapides, aucun parti n'aurait atteint le score minimum, ce qui signifie qu'une coalition devra être formée. En dépit de ces estimations, Endy M. Bayuni souligne l'importance des récentes élections :

Indonesia is now quite comfortable with the constant changing of the guard. These changes reflected the will of the people who exercised their sovereign rights through the periodic elections. The elected leaders are too learning that their positions and influence are not permanent, and that they have to account for their policies and actions.

L'Indonésie est désormais assez à l'aise vis à vis des changements réguliers au gouvernement. Ces changements reflètent la volonté de la population qui exerce son droit souverain au moment des scrutins. Les élus apprennent aussi que leurs postes et leur influence ne sont pas permanents et qu'ils doivent rendre des comptes à la population pour leurs mesures et leurs actions.

Deux présidents seulement ont gouverné l'Indonésie pendant 53 années à partir de  1945. Mais depuis l'implémentation des réformes démocratiques de 1998, les Indonésiens ont déjà connu 4 présidents. Cependant la vie politique Indonésienne est toujours marquée par des problèmes de corruption ou de bureaucratie inefficace, ce que relève Zak Rose :

The political establishment in Indonesia has never seemed less popular. Stalled democratization initiatives and rampant corruption in the halls of political and military power have not gone unnoticed by the Indonesian public. Party loyalty has hit rock bottom, and an increasingly cynical electorate is eager to find alternatives to the status quo.

La classe politique en Indonésie n'a jamais été moins populaire. Les initiatives de démocratisation bloquées et la corruption endémique dans les milieux militaire et politique n'ont pas échappé aux Indonésiens. Le sentiment de loyauté envers le parti s'est considérablement affaibli et l'électorat, de plus en plus cynique, est pressé de trouver des alternatives au statu quo.

En quête d'alternatives, beaucoup placent leurs espoirs et expriment leur soutien au Gouverneur de Jakarta, Joko « Jokowi » Widodo, une figure politique montante admiré pour son style de gouvernance au service du peuple. Le phénomène de sa popularité est souvent surnommé « l'effet Jokowi ».

Mais « l'effet Jokowi » s'est avéré limité à l'occasion de ce scrutin si l'on doit interpréter les récents résultats. Wimar Witoelar essaye d'expliquer pourquoi le parti d'opposition de Jokowi n'a pas atteint ses objectifs dans cette élection :

I was wrong. The media was wrong. The polls were wrong. There is no Jokowi Effect. Or maybe there is one, but it is not strong enough to break the stranglehold Indonesia’s party oligarchy has on the electorate.

Jokowi backers might have the morality but not the will to win, as they are not investing in the Jokowi candidacy by voting for the party that will launch him.

The quick count results are a humiliation. It’s sad to have violators of human rights and blatant power manipulators show equal strength as a fresh popular leader. It demonstrates failure to translate Jokowi’s popularity into electoral votes.

Je me suis trompé. Les médias se sont trompés. Les sondages se sont trompés. Il n'y a pas d'effet Jokowi. Ou peut-être y'en a-t-il un, mais pas assez fort pour casser l'emprise de l'oligarchie de parti indonésienne sur l'électorat.

Les partisans de Jokowi ont sans doute un sens moral, mais il leur manque la volonté de gagner puisqu'ils n'investissent pas dans la candidature de Jokowi lorsqu'ils ne votent pas pour le parti qui le présentera à la présidentielle.

Les résultats de la première estimation sont une humiliation. Il est triste de constater que des manipulateurs et violateurs des droits de l'homme notoires puissent se positionner au même niveau qu'un nouveau leader populaire. Cette situation démontre l'échec de la popularité de Jokowi quand il s'agit de la traduire en bulletins dans les urnes.

Winarno Zain analyse pourquoi le secteur financier ne déborde pas d'enthousiasme face au résultat des élections, en particulier concernant « l'effet Jokowi » :

First, given the distribution of votes among parties, it is clear that whatever coalition government is formed, it would be weak and not effective, as the debate on government policies and the decision-making process would drag on for a long time in the House of Representatives.

Second, during the campaign, the rhetoric of populist and nationalist policies were at high pitch, even harsh words against foreign-business interests were heard, shocking the business community, who are already wary of the back sliding of some government policies in trade and investment, as reflected in the recently approved investment and trade laws.

Jokowi, the frontrunner, has not even spelled out his thinking on economic issues. We only know that he was a manufacturer and exporter of furniture.

Pour commencer, étant donné la répartition des votes entre les partis, il est clair que quelque soit le gouvernement de coalition formé, il sera faible et inefficace étant donné que les débats sur les mesures gouvernementales et les prises de décisions traîneront à la chambre des représentants.

Ensuite, pendant la campagne, la rhétorique des mesures populistes et nationalistes a battu son plein, des mots durs ont même été prononcés contre les intérêts des investisseurs étrangers. Ceci a fait scandale dans un monde des affaires déjà méfiant depuis le recul de certaines mesures gouvernementales en matière d'échanges et d'investissement, démontrée par les législations récemment passées dans ces domaines.

Jokowi, le favori, n'a même pas mentionné ses positions sur les questions économiques. Tout ce qui se sait, c'est qu'il était fabricant et exportateur de meubles.

L'Indonésie est le pays musulman le plus peuplé au monde. Les partis islamistes ont participé au processus électoral mais ont vu leurs votes diminuer ces dernières années. Et pourtant sur ce scrutin beaucoup d'analystes sont surpris de constater l'augmentation de leurs scores. Le Dr Greg Fealy clarifie cependant que cela ne reflète pas forcement une résurgence de l'islam politique :

This election result does not show a resurgence of political Islam but it does indicate its resilience and ability to adapt to changing attitudes in the electorate. The four Islamic parties that have gained parliamentary seats have done so partly because they have moved closer to the centre of the political spectrum, and away from a doctrinaire Islamic position.

Ces résultats d'élection n'indiquent pas une résurgence de l'islam politique mais plutôt sa résilience et sa capacité à s'adapter aux attitudes changeantes au sein de l’électorat. Les 4 partis islamistes qui ont pu remporter des sièges parlementaires doivent leurs victoires à leur rapprochement vers le centre du spectre politique et à leur prise de distance par rapport à une position doctrinaire islamiste.

Certains magnats des médias se sont également présentés mais leurs partis n'ont pas dominé le scrutin. Pour Agus Sudibyo, cela signifie que les électeurs savent faire preuve de jugement critique vis-à-vis du discours des médias :

They take into account core ties like ethnicity and faith; quite apart from credibility and quality.

People are not merely blank canvases that can be painted upon by the media. They are competent in giving feedback; therefore one would need to reconsider the view that citizens are merely passive media consumers.

Ils discernent les liens essentiels comme l'ethnie et la religion de la crédibilité et de la qualité.

La population n'est pas juste une toile vierge sur laquelle les médias peuvent peindre. Les citoyens peuvent réagir de manière constructive, c'est pourquoi chacun devrait reconsidérer l'idée qu'ils sont de simples consommateurs de médias passifs.

Un autre aspect de la campagne a été la participation des jeunes électeurs. Hasyim Widhiarto a enquêté sur l'impact du vote des jeunes :

The abundance of young people has also explained why Indonesia has earned the title as one of the most active nations on social networking websites like Twitter and Facebook in the past few years, inspiring political parties and politicians to field their election campaigns in cyberspace.

Le grand nombre de jeunes a aussi expliqué pourquoi l'Indonésie a été reconnu comme l'un des pays les plus actifs sur les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook ces dernières années. Une forte activité qui a pu inspirer les partis politiques et les politiciens à étendre leurs campagnes électorales jusqu'à internet.

Le gouverneur de Jakarta Joko Widodo et sa femme votent aux élections législatives à Jakarta. Photo de Denny Pohan, Copyright @Demotix (4/9/2014)

Le gouverneur de Jakarta Joko Widodo et sa femme votent aux élections législatives à Jakarta. Photo par Denny Pohan, Copyright @Demotix (4/9/2014)

Les partis politiques d'Indonésie sont maintenant occupés à former des alliances en vue de l'élection présidentielle de juillet. Jokowi reste le candidat le plus populaire, Christian von Labke explique pourquoi :

The idea of a non-establishment contender from the midst of society – who is not a scion of a political dynasty, nor a business tycoon, nor a ranking army general, and who actually listens to people’s concerns – has stirred much enthusiasm.

L'idée d'un candidat hors des hautes sphères et issu du cœur de la société – qui n'est ni un rejeton d'une dynastie politique, ni un magnat de la finance, ni un haut général de l'armée, et qui est vraiment à l'écoute des intérêts du peuple – a suscité beaucoup d'enthousiasme.

Mais certains s'inquiètent aussi de ceux qui se tiennent derrière Jokowi :

In the eyes of sceptical observers, the former mayor of Solo already finds himself entangled in web of entrenched interests, power brokers, and campaign financiers.

Aux yeux d'observateurs sceptiques, l'ancien maire de Solo se trouve déjà emmêlé dans un écheveau d'intérêts personnels, de faiseurs de rois et de sponsors de campagne.

Donny Syofyan prévient des risques d'une mauvaise utilisation du pouvoir de « l'effet Jokowi » :

The ‘Jokowi effect’, that is the overwhelming influence of Jokowi due to his current popularity, is subject to misuse.

Jokowi should not be exploited as a media darling. Jokowi often benefits from his personal magnetism but this should not lead to media immunity for him and his proponents.

« L'effet Jokowi », c'est à dire l'écrasante influence de Jokowi du fait de son actuelle popularité, peut donner lieu à une utilisation abusive.

Jokowi ne devrait pas être exploité comme une coqueluche des médias. Jokowi profite souvent de son magnétisme personnel, mais cela ne doit pas mener le candidat et ses partisans à une immunité médiatique.

Bientôt la OuiShare Fest 2014, le grand rendez-vous de l'économie collaborative

lundi 28 avril 2014 à 22:51

 OuiShare Fest 2014 réunira des milliers de participants et d'activistes lors de cette conférence sur l'économie collaborative, du 5 au 7 mai prochain, à Paris. L'objectif de ce rassemblement est l'échange sur une vision commune de l'économie, basée sur des réseaux horizontaux et les communautés. Voici une vidéo de présentation de l'événement.