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Un Ministre paraguayen impliqué dans la déforestation sans précédent du Chaco

mercredi 27 septembre 2017 à 10:03

Le charbon exporté en Europe est produit à partir du quebracho blanc, un arbre typique de la région du Chaco. Photographie publiée dans Kurtural et reproduite avec l'aimable autorisation de Earthsight.

Cet article de Jazmín Acuña, fut à l'origine publié en espagnol sur Kurtural. Sauf mention contraire, les liens de cet article renvoient vers des pages en espagnol.

Le taux de déforestation le plus élevé au monde [fr] est au Chaco [fr], une région sud-américaine qui s'étend sur le Paraguay, le Brésil et l'Argentine. La déforestation y est causée par la production de charbon de bois et l'expansion des pâturages pour le bétail.

L'un des acteurs responsables de cette situation est Bricapar, le plus important exportateur de charbon de bois du Paraguay. Comme par hasard, selon l'organisation non-gouvernementale (ONG) britannique Earthsight [en], il se trouve que le ministre paraguayen des Travaux publics et des communications Ramón Jiménez Gaona détient un quart des actions de Bricapar.

Des enquêteurs infiltrés appartenant à l'ONG ont pisté les produits de l'entreprise, vendus dans les supermarchés européens avec un label de “développement durable”. Mais ils ont découvert une réalité différente dans l'un des centres de production de charbon de Bricapar, dans le département de Boquerón. Là, ils ont réalisé que la majeure partie des profits de l'entreprise provient de l'abbatage en aveugle d'arbres comme le quebracho blanc.

L'enquête approfondie de Earthsight [en] a révélé un plan de développement qui encourage une déforestation dramatique dans la région du Chaco. Les arbres sont coupés pour être transformés en charbon, ce qui libère la terre et permet son exploitation agricole en tant que pâturage. Ce schéma fut expliqué en détail par le gérant du centre de production de Bricapar, dans la ville de Teniente Ochoa, où l'entreprise obtient sa matière première, le bois, et abrite ses fours.

Les terres appartiennent à l'Institut de la protection sociale du Paraguay et sont louées à une entreprise d'élevage, Irasa, depuis 2008. Irasa possède un contrat de vingt ans qui lui permet d'exploiter trois parcelles de dix-huit mille hectares (sur les deux cent mille hectares que possède l'Institut de la protection sociale) et a obtenu la permission de l'Institut national des forêts d'y abattre des arbres depuis 2009. En même temps, l'entreprise d'élevage a conservé un contrat avec Bricapar depuis 2012 pour couper des arbres qui seront ensuite convertis en charbon.

Grâce à ce plan, qui contribue à une crise environnementale sans précédent, Bricapar est devenu “le plus important producteur et exportateur de charbon de bois du Paraguay”, selon son directeur commercial Sebastián Gorostiaga. D'après des déclarations de Guillermo Vega de Seoane [en], le directeur général d'un distributeur espagnol du charbon de Bricapar sur le marché européen Ibecosol, les produits de Bricapar sont vendus dans des supermarchés allemands, espagnols et britanniques.

Earthsight estime que Bricapar est responsable de la moitié des exportations de charbon du Paraguay sur le premier semestre  de 2017 et que les ventes ont généré environ un million de dollars de bénéfices par mois. Ceci alors que les images satellites montrent que dans la région de Teniente Ochoa, où Bricapar a établi ses fournaises, une surface équivalente à dix stades de football est déforestée chaque jour : cela représente un tiers de l'exploitation forestière quotidienne du Chaco nécessaire pour couvrir les besoins européens. La déforestation de la région est telle que l'ONG de protection de l'environnement Guyra Paraguay estime que sept arbres sont coupés chaque seconde.

Grâce aux conclusions de Earthsight, la chaîne de supermarchés Carrefour a annoncé au journal The Guardian [en] qu'elle avait lancé sa propre enquête et décidé de ne plus acheter de produits à Ibecosol pendant ce temps-là. En outre, l'ONG allemande Rainforest Rescue a publié une pétition pour exiger des supermarchés européens comme Aldi, Lidl et Carrefour de prendre “des mesures immédiates” pour “arrêter d'acheter du charbon de bois issu de la destruction des forêts paraguayennes.” La pétition a déja recueilli plus de 133.000 signatures [en].

Katsura Sunshine apporte l'art japonais du rakugo au public anglophone

mardi 26 septembre 2017 à 20:22
katsura sunhine

Katsura Sunshine (桂 三輝 Katsura Sanshain). Arrêt sur image de la vidéo sur YouTube de NikkeiTV.

Un comique et dramaturge canadien est en train de s'attaquer avec succès à l'une des formes de spectacle traditionnel japonais les plus populaires dans le but de la faire connaître dans le monde entier.

Katsura “Sunshine” (桂 三輝, Katsura Sanshain) maîtrise le rakugo [fr], l'art de la narration comique japonais. Il est même le seul artiste de rakugo qualifié à ne pas être japonais et a obtenu la première partie de son nom de Katsura Bunshi VI, le maître qui lui a enseigné son art.

La seconde partie de son nom de scène, 三輝, ou “Sanshain” [soleil, NdT], est une référence à son origine ainsi qu'un jeu de mots sur son tempérament enjoué et ses cheveux blonds.

En tant qu'art du spectacle, le rakugo lui-même est d'une simplicité trompeuse. D'après Katsura Sunshine :

A minimalistic performance art, Rakugo features a lone storyteller dressed in kimono, kneeling on a cushion, who, using only a fan and a hand towel for props, entertains the audience with a comic monologue followed by a traditional story.

Art du spectacle minimaliste, le rakugo présente un narrateur solitaire habillé en kimono, agenouillé sur un coussin et qui, au moyen d'un éventail et d'un essuie-mains, divertit le public avec un monologue comique suivi d'une histoire traditionnelle.

Bien que Katsura Sunshine se produise en japonais, il a également fait l'effort de traduire cet art en anglais. Voici un exemple de rakugo dans lequel il dissèque la complexité du language de la politesse japonais, avec des résultats qui laissent perplexes :

Originaire de Toronto, Katsura, alors nommé Gregory Robic, est arrivé au Japon pour la première fois en 1999 avec l'intention d'y rester six mois. Neuf ans plus tard, il y était toujours et a alors décidé de se former au rakugo. Ces dernières années, il a pris la route avec son spectacle et s'est produit devant un public international.

Voici un extrait de son spectacle :

Sur la même scène, Katsura Sunshine raconte l'histoire de Jugemu (寿限無 [en]), une histoire folklorique japonaise et l'une des plus célèbres du rakugo. Elle contient un mot que tous les écoliers japonais doivent mémoriser :

Katsura Sunshine vit à Ise, une petite ville de campagne au Japon. Il se produit régulièrement dans le monde entier et veut, à un moment, monter un spectacle de rakugo off-Broadway.

Ses spectacles de rakugo sont diffusés sur sa chaîne YouTube et sur Timeline, un site internet japonais consacré aux informations, à la technologie et au spectacle.

Condamné à un an de prison pour “incitation à manifester”, un journaliste marocain entame une grève de la faim

lundi 25 septembre 2017 à 23:35
Manifestants à un sit-in à Imzouren, à 14 km de la ville d'Al-Hoceima dans la région du Rif. Photo de AlhoceimasOfficiel. Utilisée avec la permission.

Manifestants à un sit-in à Imzouren, à 14 km de la ville d'Al-Hoceima dans la région du Rif. Photo de AlhoceimasOfficiel. Utilisée avec permission.

Le journaliste marocain Hamid El Mahdoui a entamé une grève de la faim après qu'une cour d'appel a alourdi sa peine de prison de trois mois auparavant à un an.

Dans les premières heures du 12 septembre 2017 et après un procès qui a duré plus de neuf heures, le tribunal d'appel d'Al Hoiceima a rendu un verdict qui a accru la peine de Hamid El Mahdaoui de trois mois à un an de prison, pour avoir prononcé un discours qui, d'après le tribunal avait incité d'autres citoyens à manifester et à violer la loi aux termes du code pénal marocain.

Mahdoui est le directeur et rédacteur en chef du site indépendant Badil.info. Il a été arrêté par les autorités marocaines le 20 juillet dans la région du Rif, où il était allé pour couvrir les manifestations, et a ensuite été reconnu coupable d'incitation à manifester.

La preuve principale utilisée contre lui a été une vidéo du 19 juillet filmée par un policier qui le montrerait incitant les gens à participer à une manifestation du 20 juillet qui avait été interdite par les autorités marocaines.

Les droits de manifestation et de réunion sont garantis par la constitution marocaine et la loi sur les rassemblements publics. Les organisateurs ne sont pas tenus de demander une autorisation préalable, mais ils doivent informer les autorités de l'endroit, de l'heure et de la date de la manifestation prévue. Cependant, les autorités peuvent interdire une manifestation si elles considèrent qu'elle pourrait perturber l'ordre public.

Après que le tribunal a annoncé son verdict le 12 septembre, Mahdoui a décidé de faire la grève de la faim pour protester contre son procès injuste et la violation de son droit à la liberté d'expression, a déclaré son épouse Bouchra El Khounchafi à l'édition marocaine de HuffPost.

Al Hoceima et d'autres villes de la région du Rif sont troublées par des manifestations depuis la mort du vendeur de poissons Houcine Fekri en octobre dernier, broyé dans la benne d'un camion à ordures en essayant de récupérer son poisson confisqué par un policier. Les manifestations se sont transformées en “Hirak” ou mouvement pour l'emploi et le développement économique, ainsi que contre la marginalisation et la corruption. En réponse, les autorités marocaines ont recouru à la répression, arrêté les manifestants ainsi que les militants et réprimé la couverture médiatique des manifestations.

El Mahdaoui s'exprime dans une vidéo sur la répression des manifestations à El Hoceima. Source: Capture d'écran d'une vidéo téléchargée sur la chaîne YouTube du journaliste le 28 juin.

El Mahdaoui s'exprime dans une vidéo sur la répression des manifestations à El Hoceima. Source: Capture d'écran d'une vidéo téléchargée sur la chaîne YouTube du journaliste le 28 juin.

Les groupes locaux et internationaux de défense des droits de l'homme disent que M. El Mahdoui n'a pas incité à manifester, mais qu'il a seulement exprimé son point de vue sur l'interdiction de la manifestation du 20 juillet lorsque des passants [ar] qui, le reconnaissant, l'ont interpelé pour discuter avec lui au sujet du Hirak.

L'organisation non gouvernementale Human Rights Watch a analysé la vidéo a lu la transcription utilisée comme preuve dans le procès de M. El Mahdoui :

Dans une transcription de la vidéo, Mahdaoui critique la décision du gouvernement d’interdire la manifestation du 20 juillet, en affirmant : « C’est notre droit de manifester de manière pacifique et civilisée ; […] opprimé et méprisé, j’ai le droit de m’exprimer et de manifester. »

Human Rights Watch, qui a visionné la vidéo et a pris connaissance de la transcription, n’a rien trouvé dans l’une ou l’autre qui relève d’une incitation directe de Mahdaoui à participer à la manifestation interdite du 20 juillet. Hajji, son avocat, a déclaré que le tribunal n’avait fourni aucune autre preuve en dehors de la vidéo et de la transcription.

Le site indépendant de Mahdaoui, Badil.info, couvre une variété de sujets au Maroc : la politique, les droits de l'homme ou la corruption, et a rendu compte des manifestations [ar] dans la région du Rif.

M. Mahdaoui est également connu pour ses critiques ouvertes en ligne contre les autorités marocaines. Il compte plus de 97 000 abonnés sur sa chaîne YouTube où il donne des commentaires sur la situation politique et des droits de l'homme au Maroc. Au cours des derniers mois, les vidéos téléchargées sur sa chaîne comprenaient des entretiens avec des militants des droits et des familles de manifestants du Hirak arrêtés, ainsi que des images montrant la violence policière contre eux à El Hoceima [ar] et à Rabat [ar]. Le 25 juin, M. Mahdaoui a publié une interview [ar] avec les parents du leader du mouvement, Nasser Zafzafi, en prison depuis le 29 mai 2017, après qu'un procureur a ordonné son arrestation pour avoir interrompu un prêche du vendredi critiquant le mouvement de protestation.

Ce n'est pas la première fois que les autorités marocaines poursuivent M. Mahdaoui à cause de son travail de journaliste ou pour s'être exprimé. Selon l'ONG Reporters sans frontières, “il a déjà fait l’objet d’une dizaine de plaintes notamment pour diffamation”. En juin de cette année, le ministre de l'Intérieur du Maroc a déposé une plainte pour diffamation contre M. Mahdaoui après une vidéo du journaliste l'accusant de corruption.

Le 29 juin 2015, un tribunal de Casablanca l'a condamné à quatre mois de prison avec sursis, lui infligeant une amende de 6 000 Dirhams marocains (540 euros) et au versement de 10 000 Dirhams (900 euros) de dommages et intérêts au chef de la direction générale de la sécurité nationale, pour des billets publiés sur son site Badil au sujet du militant politique Karim Lachqar, décédé en garde à vue. En août 2015, une cour criminelle dans la ville de Meknès a ordonné à Badil fr de fermer pendant trois mois et condamné Mahdaoui à 30 000 Dirhams (2.700 euros) d'amende pour avoir publié un billet sur un attentat à la voiture piégée dans la ville. Les articles des médias sur un attentat ont ensuite été démentis par le gouvernement.

Bien que le gouvernement marocain affirme que l'arrestation de M. Mahdaoui n'est pas liée à son travail, plusieurs autres journalistes ont été harcelés ou arrêtés par les autorités marocaines pour leur couverture des manifestations dans la région du Rif. Entre le 26 mai et le 22 juillet, l'ONG Reporters sans frontières a documenté l'arrestation de sept journalistes et travailleurs des médias en rapport à leur couverture du Hirak. Le Maroc a également recouru à l'expulsion de journalistes étrangers qui couvraient les manifestations, dont deux journalistes espagnols travaillant pour El Correo Diplomatico et un journaliste algérien travaillant pour le journal en français El-Watan à Alger.

En quadruplant la peine de M. Mahdaoui, les autorités marocaines ont montré qu'elles ne voulaient pas mettre fin à la répression des médias pour créer un environnement sécurisé pour les journalistes leur permettant de faire leur travail lors des troubles dans la région du Rif. En attendant, le journaliste poursuit sa grève de la faim [ar].

Netizen Report : La nouvelle loi allemande sur les médias sociaux fixe un prix aux discours de haine

lundi 25 septembre 2017 à 12:21

Le problème de la censure est XXXXXXXXX, Budapest, Hongrie. Photo de Cory Doctorow via Flickr (CC BY-SA 2.0)

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

La nouvelle loi allemande qui doit entrer en vigueur en octobre imposera des amendes élevées aux réseaux sociaux qui ne retireraient pas les discours de haine “manifestement illégaux” dans les 24 heures suivant publication.

Aux termes du Netzwerkdurchsetzungsgesetz, en abrégé NetzDG, les entreprises auront d'autre part sept jours maximum pour décider du retrait de contenus plus ambigus.

Le code pénal allemand définit déjà les discours de haine ; cette loi ne crée donc aucune disposition ou définition nouvelles. Elle oblige en revanche les entreprises de réseaux sociaux à faire la chasse aux discours de haine sous peine d'amendes astronomiques. Une première mondiale, susceptible de changer les règles du jeu au niveau planétaire.

Le texte final du projet de loi fixe des sanctions précises pour les entreprises qui ne s'exécuteraient pas, et place sur les entreprises mêmes la charge de déterminer quels messages, images ou vidéos relèvent du discours de haine. Il oblige aussi ces sociétés à créer des mécanismes plus solides de transparence autour de leurs procédures de retrait de contenus, sans aller jusqu'à prescrire une procédure juridictionnelle d'appel contre ces décisions.

Dans un entretien avec la BBC, un porte-parole de Facebook qui n'a pas donné son nom a indiqué que la loi “aurait pour effet de transférer la responsabilité de décisions juridiques complexes, des autorités publiques à des entreprises privées”.

Avant même la promulgation de cette loi, cette responsabilité existe déjà dans de nombreuses dimensions. Les entreprises ont classiquement une totale autorité sur les comptes et publications de leurs usagers : lorsque le compte d'un usager est suspendu ou que du contenu est retiré, la personne concernée est généralement dans l'incapacité d'accéder à une information sur les modalités de cette décision, ou d'entrer en contact direct avec un employé réel de l'entreprise pouvant aider à résoudre le litige. Même chose pour les usagers qui dénoncent du contenu ou des messages  abusifs et n'obtiennent pas satisfaction.

La principale inquiétude fait consensus chez les critiques : la loi entraînera une “surconformité”, et donc, une censure accrue, de la part des entreprises soucieuses d'échapper aux amendes.

Le rapporteur spécial de l'ONU pour la liberté d'expression David Kaye a dit de la loi :

Avec ces délais de 24 heures et sept jours – si vous êtes une entreprise vous allez vouloir éviter les amendes et la mauvaise image publique de votre plate-forme….S'il y a une plainte sur un post vous le retirerez tout simplement. Quel intérêt auriez-vous à le maintenir ? Je pense que le résultat probable sera une plus grande censure.

Les Rohingyas chassés de Birmanie… et de Facebook

Les militants Rohingya disent que leurs posts sur Facebook documentant ce que l'ONU désigne désormais comme un nettoyage ethnique de la population Rohingya au Myanmar (Birmanie) sont systématiquement retirés ou leurs comptes suspendus. Ce qui prend une signification particulière au vu de la prolifération de la propagande anti-Rohingya en ligne, et les barrières de plus en plus hautes pour accéder à des informations exactes sur le conflit. Ces facteurs font de Facebook et autres plates-formes de médias sociaux un espace essentiel de diffusion de l'information sur ce conflit.

Un tribunal des Émirats Arabes Unis statue contre un usager indien de Facebook ayant ‘insulté’ le Prophète

Un tribunal des Émirats arabes unis a confirmé le verdict condamnant un travailleur immigré indien à un an de prison pour avoir publié sur Facebook des commentaires qualifiés d’ “irrespectueux” et avoir “insulté” le prophète Mahomet. L'homme a invoqué un piratage de son compte, mais son appel a été rejeté.

Des développeurs iraniens pétitionnent Apple pour le maintien en ligne de leurs applis

Des développeurs iraniens d'applis sont en train de monter une pétition contre Apple Inc., qui exclut leurs applis de son App Store. Dans une pétition sur Change.org, un collectif de développeurs demande au PDG d'Apple de “cesser de retirer les applications iraniennes de [l’]App Store et de lever les mesures qui restreignent [notre] accès aux produits et services offerts via les plate-formes d'Apple”.

De multiples développeurs ont signalé que lorsqu'ils soumettent pour examen une appli, ils reçoivent un message indiquant que l'App store “ne peut pas héberger, distribuer, ou commercer avec, des applis ou développeurs en relation avec certains pays sous embargo des États-Unis”.

Apple a commencé à supprimer des applis iraniennes en août, le mois où le président américain Donald Trump a promulgué une nouvelle loi de sanctions, mais il rester à déterminer si son gouvernement entendait imposer de nouvelles restrictions aux entreprises du secteur des technologies. Les entreprises européennes ont levé toutes les sanctions contre l'Iran après la conclusion de l'accord de 2016 sur le nucléaire.

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Afef Abrougui, Ellery Roberts Biddle, Mohamed ElGohary, Pauline Ratze, Elizabeth Rivera et Sarah Myers West ont contribué à cet article.

L'histoire d'amour de la Hongrie avec LEGO a commencé avec un dessin animé

dimanche 24 septembre 2017 à 13:26

Arrêt sur image d'un film d'animation sportive en LEGO de 1986 produite en Hongrie

Des dizaines d'années avant que le film La Grande Aventure Lego devienne un blockbuster mondial, un studio de la Hongrie communiste utilisait des briques LEGO pour créer des films d'animation de haute qualité.

En 1986, le Studio Vianco à Budapest sortit une série de sept courts-métrages avec des personnages en briques Lego, qui offrait des visions humoristiques du hockey sur glace, du patinage artistique, du football, entre autres sports. Selon le magazine MAKE, ce fut “la plus ancienne production LEGO en stop-motion connue”.

A l'époque, ces animations furent diffusées par les télévisions nationales dans toute l'Europe. Elles furent aussi vendues en cassettes vidéo, que des fans ont depuis numérisées, ce qui permet à ces films de jouir d'un suivi stable sur YouTube.

Tous les personnages de ces animations sont faits de briques Lego “classiques”, et n'ont la forme d'aucune figurine. Ils mettent en valeur le potentiel créatif des Lego dans leur version la plus élémentaire, et permettent de comprendre pourquoi la marque est inséparable de l'enfance de millions de personnes à travers le monde.

Le Studio Vianco a continué à fonctionner après la sortie de ces courts-métrages, et, indique l'IMDb [la grande base de données des cinéphiles], a participé à la production du film Félix le Chat en 1988.

LEGO après le Rideau de Fer

Dans les années récentes, LEGO a bénéficié des subsides du gouvernement hongrois aux investissements directs étrangers. En 2006, la main d'oeuvre peu chère et la localisation géographique stratégique du pays a convaincu la compagnie danoise de prendre à bail une usine dans la ville de Nyíregyháza, dans l'est. La production a démarré en 2008.

En 2014, les Hongrois construisirent à Budapest la tour LEGO la plus haute du monde, d'une hauteur de 34,76 mètres, record battu l'année suivante par une équipe de bâtisseurs italiens, dont la performance atteignit 35,05 mètres.

L’année même où la Hongrie battit le record de hauteur, LEGO ouvrit une nouvelle usine à Nyíregyháza, qui fut inaugurée par le premier ministre Viktor Orban. En 2015 LEGO annonça le doublement de taille de cette usine, en vue de répondre à la forte demande pour ses produits. Une expansion soutenue par une subvention de 4,4 milliards de forints hongrois (près de 1,5 millions d'euros) du gouvernement.

En février dernier, le maire de Nyíregyháza Ferenc Kovács a fait saliver les amoureux locaux de LEGO en annonçant la réalisation d'un Centre de Découverte Legoland d'ici 2020 dans sa ville. Une promesse démagogique qui s'est vite heurtée au scepticisme, y compris du franchisé LEGO Merlin Entertainments, qui a déclaré n'avoir aucun projet d'y édifier un tel centre.

Au cas où la prétention du maire aurait quelque réalité — il a reconnu entre temps que c'était au mieux une proposition soumise à l'examen de Merlin — ce serait le premier Centre de Découverte Legoland d'Europe centrale et orientale.