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La pollution de Téhéran en images

samedi 19 janvier 2013 à 15:16

La pollution de l'air est un ennemi public pour des millions d'Iraniens, et l'est depuis des années. Personne n'est plus surpris de nos jours quand le gouvernement ferme les administrations en raison de la pollution atmosphérique.

Au début du mois de janvier, le ministère de la Santé a annoncé que l'an dernier, plus de   4 400 personnes sont décédées des conséquences de cette pollution à Téhéran, la capitale.

Iran de poussières noires

Plusieurs dessins et caricatures ont été partagés sur les réseaux sociaux avec les autres Iraniens, consacrés à la pollution à Téhéran. Omid a posté ce dessin sur Iroon.com figurant un Téhéran noir de poussière.

Omid, Iroon.com

Mana Neyastani n'a pas oublié la politique dans ses dessins sur la pollution. “Grand-père” dit :  ”C'est à nouveau le matin, et je devrais me lever…Il n'y a que des mauvaises nouvelles…exécutions, prison…”. “Grand-père” prend une grande inspiration devant la fenêtre ouverte pour bien commencer sa journée et s'effondre, à côté d'un journal portant la manchette : “Pollution meurtrière de l'air à Téhéran”.

Mana Neyestani, Mardomak.

Iran irrespirable

Voici une vidéo filmée lors de l'atterrissage d'un avion à l'aéroport de Mehrabad, révélant une ville couverte d'un nuage sombre de pollution.

Pas d'oxygène

Zeyton, un blogueur iranien,écrit [farsi] :

Nos avions l'habitude de dire que nous nous pouvions respirer nulle part dans ce pays. Nous faisions allusion à la répression politique et sociale du régime. Mais aujourd'hui, il n'y a littéralement plus d'oxygène pour respirer. Un régime incapable de fournir de l'oxygène à ses citoyens prétend exporter sa façon de gouverner dans le monde entier.

Nous ne devons pas oublier que les habitants d'autres villes iraniennes sont victimes de la pollution aussi, comme dans la ville du sud, Ahwaz [farsi].

 

Sri Lanka: réactions à la destitution de la Présidente de la Cour Suprême

samedi 19 janvier 2013 à 13:28

[Liens en anglais] La destitution de Shirani Bandaranayake, 43ème Présidente de la Cour Suprême de Sri Lanka, a été le principal sujet de discussion dans tout le pays. Bandaranayake a eu une carrière universitaire et son manque d'expérience dans le domaine judiciaire a conduit à plusieurs manifestations d'avocats et de juges lors de sa nomination en 2011. Des allégations d'abus de pouvoir et de dissimulation de revenus et de capitaux à l'étranger ont été faites contre elle. Elle dit ne pas être coupable des charges que le gouvernement a retenues contre elle. Cependant, on soupçonne que les procédures de destitution ont été déclenchées par une opinion largement défavorable en raison de son invalidation du Divenguma Bill (projet de loi Divenguma). Le blog Law and Other Things explique :

Le projet de loi aurait centralisé les fonds de développement précédemment alloués aux autorités locales, ce qui aurait accordé plus de pouvoirs discrétionnaires au Ministre des Affaires Economiques. Ce transfert était réclamé depuis longtemps par les partis tamouls et était apporté dans le cadre du processus de paix. Cependant, les politiciens cinghalais ethno-nationalistes veulent annuler les transferts même limités déjà mis en place. Basil Rajapakse, le Ministre des Affaires Economiques, est le frère du Président Mahinda Rajapakse. Le Président du Parlement, qui a initié les procédures de destitution et qui est à la tête de la commission parlementaire, est un autre frère du Président.

Photographie de la 43eme et première femme Présidente de la Cour Suprême de Sri Lanka, l'Honorable Shirani A Bandaranayake. Copyright Shaveen Bandaranayake CC BY 3.0.

La motion de destitution contre la Présidente de la Cour Suprême Bandaranayake a été signée par 117 députés du parti au pouvoir et a été présentée au Président du Parlement le 1e novembre 2012. Une commission parlementaire (CP) de onze membres a été nommée pour enquêter sur les charges à son encontre, conduisant à trois auditions, et les députés d'opposition se sont retirés de la commission le 7 décembre 2012. Dans un rapport remis au Président de la CP, il a été révélé que trois des cinq accusations retenues contre Bandaranayake avaient été prouvées et que cela était suffisant pour la destituer de ses fonctions. Les députés de l'opposition ont quant à eux rejeté le rapport de la commission parlementaire.

Le blog Law and Other Things écrit :

Le 15 décembre, l'Association du Barreau de Sri Lanka a adopté une résolution en faveur de la Présidente de la Cour Suprême Bandaranayake et a affirmé qu'elle ne coopèrerait pas si une autre personne était nommée à sa place par le Président Rajapakse. (Détails dans le communiqué ici dans le journal The Hindu).

Le 19 décembre, la Présidente de la Cour Suprême s'est présentée devant la Cour d'appel, demandant l'annulation des procédures de destitution à son encontre. Les détails de sa plaidoirie sont disponibles dans cet article du Washington Post.

Les protestations de rues se sont poursuivies dans le pays. Indi.ca a révélé que les manifestations en faveur de la Présidente de la Cour Suprême ont été interrompues par les partisans du gouvernement et que la police n'a pas réagi.

Le 3 janvier 2013, la Cour Suprême a déclaré que la commission parlementaire n'avait aucun pouvoir pour enquêter sur les allégations contre la Présidente de la Cour Suprême et que pour cette raison, sa destitution était inconstitutionnelle, basée sur une mauvaise interprétation de la Constitution. Mais la semaine suivante, la motion de destitution contre Bandaranayake a été débattue au Parlement et elle a été adoptée avec la majorité des voix. Ce mouvement a soulevé de nombreux débats sur la justice.

Le 13 janvier 2013, la Présidente de la Cour Suprême Shirani Bandaranayake a été remplacée par Mohan Peiris.

Dans un entretien sur Groundviews, Asanga Welikala, chercheur au Centre for Policy Alternatives (Centre de Politiques Alternatives), a qualifié cette destitution comme dévastatrice. Le député UNP (United National Parti - Parti de l'Union Nationale) Eran Wickramaratne a déclaré que le Parlement était l'instrument utilisé par le Président pour affaiblir la Justice.

Patta Pal Boru a réagi concernant cette nouvelle nomination :

Comment une personne qui a conseillé le Président de n'importe quel pays dans les trois dernières années peut être à son tour nommé comme le Président de la Cour Suprême puisque par définition, sa loyauté et son objectivité peuvent être remis en question, quelle que soit sa place dans la société ?

Tisaranee Gunasekara écrit :

La destitution causée par Rajpaksa a ainsi rendu Rajpaksa, Président de la Cour Suprême. Mohan Peiris, l'acolyte de confiance de Gotabhaya Rajapaksa, l'homme qui a menti au monde entier au nom de ses maîtres politiques, a été le choix idéal pour diriger la Justice Rajapaksa, en l'absence critique de frère, fils ou neveu qui aurait pu tenir ce fort.

Des manifestants réunis devant la Cour Suprême à Colombo, lors d'un rassemblement contre la Présidente de la Cour Bandaranayake. Photo Tharaka Basnayaka. Copyright Demotix (4/12/2012)

Il existe aussi des avis favorables au remplacement du Président de Cour Suprême. Malinda Seneviratne a écrit après la destitution :

Le CJ (Président de la Cour Suprême), avec ou sans le consentement/ la complicité de ses protecteurs ou plutôt le cirque anti-régime, ne se fait en réalité aucune faveur. (…) La mise en scène du gouvernement et de leurs protecteurs a sûrement rendu possible l'étiquette “chasse aux sorcières” pour leur procédé. (…)

Le comportement du Président de la Cour Suprême, avant et après que la procédure ne commence, montre qu'elle était largement en deçà des attentes. Elle a, par omission et par commission, contribué à compromettre la dignité de sa position.

Après sa destitution, Bandaranayake a déclaré avoir craint pour sa vie et celles de son mari et de son fils.

Pakistan : Les manifestations de solidarité avec les chiites prennent fin pacifiquement

samedi 19 janvier 2013 à 13:23

Les manifestations de solidarité avec les chiites organisées dans plus de cent villes à travers le Pakistan se sont finalement achevées. Elles avaient été déclenchées par les attentats qui ont tué plus de 100 membres de la communauté chiite Hazara à Quetta, dans le sud-ouest du pays, le 10 janvier 2013.

Les attentats ont marqué l'un des jours les plus sanglants dans l'histoire de la province du Baloutchistan. Des membres du groupe interdit Laskher-e-Jhangvi ont revendiqué la responsabilité de ces attentats effroyables.

Suite aux attaques, des membres de la communauté Hazara de Quetta s'étaient rassemblés sur Alamdar Road et avaient entamé leur sit-in pacifique. Alors que les images de ces personnes assises sous une pluie glaciale auprès des cercueils de leurs proches se répandaient dans les médias sociaux, des manifestations de solidarité sous forme de sit-in pacifiques se répandaient comme une traînée de poudre à travers tout le pays. Des Pakistanais de tous ordres religieux et de toutes tribus ont joint leurs mains pour condamner le terrorisme au nom de l'Islam.

Les manifestants à Quetta avaient un simple ordre du jour :

“Mettre Quetta sous le contrôle de l'Armée du Pakistan et sous la tutelle du gouvernement.”

Le gouvernement a mis quatre jours à régler cette affaire, mettant fin finalement à ces sit-in pacifiques qui ont duré quatre jours. De plus, les proches refusaient d'enterrer les corps de leurs défunts avant que leurs demandes soient satisfaites. Maintenant que les manifestations ont pris fin, les victimes se font enterrer.

Des citoyens ont organisé des sit-in à travers tout le Pakistan. Des manifestations ont eu lieu sur des lignes ferroviaires importantes et même sur des autoroutes. Selon des articles, des sit-in ont été enregistrés dans plus de 100 villes et villages. Des sit-in ont  même été organisés dans la ville de in Skardu, où la température nocturne est descendue à -14°. Le but était simple :

Faire accepter les demandes des manifestants de Quetta.

Voici des photos de certaines des manifestations organisées dans les principales villes du Pakistan :

Karachi

Protest infront of Bilawal House against Shia Killing.

Manifestation en face de la Bilawal House contre le meurtre de chiites. Source : ‏@ArsalanMKhan

Protest infront of Bilawal House against Shia Killing. Source: FacebookSyed Sabih Abbass Rizvi</a>. Copyight: Used with author's permission

Manifestation en face de la Bilawal House contre le meurtre de chiites. Copyight : Facebook Syed Sabih Abbass Rizvi. Avec sa permission.

Protest at Karachi Press Club.

Manifestation au Club de la presse de Karachi. Source : @‏faisalkapadia

A child during a protest near Numaish Chowrangi.

Un enfant pendant une manifestation de solidarité avec les chiites près de Numaish Chowrangi. Source : @arifaBatool

Une vidéo de Numaish, manifestation de Karachi.

Hyderabad

Protest near Hyderabad Bypass.

Manifestation près de la rocade d'Hyderabad. Source : ‏@ImZeesh

Lahore

#WeAreAllHazara protests in Lahore.

Manifestation #NousSommesTousHazara à Lahore. Heure : 2:00 du matin. Source : ‏@XumarShirazi

Protest infront of Governor House Lahore. Time: 11:30 pm.

Manifestation en face de la Maison du Gouverneur à Lahore. Heure : 11:30. Source: Qurrat-ul -in Haider (‏@mojesma)

A young Shia girl asking her "Sunni Brothers" to join the protest.

Une jeune chiite demandant à ses “frères sunnites” de se joindre à la manifestation. Source : ‏@annyzaidi

Sit in continues all night.

Le sit-in continue toute la nuit. Source : FaceBookTaimour Mubashar

Islamabad

Women and children during a peaceful sit-in.

Femmes et enfants lors d'un sit-in pacifique. Source : ‏@Zulfi25

Trying their best to fight the cold climate.

Essayant de faire de leur mieux pour lutter contre le froid. Source : ‏@Mehr_Shah

Peshawar

A youngster participates in the protest.

Un très jeune participant à la manifestation. Source : ‏@Khushal

Peshawar Sit-in.

Sit-in à Peshawar. Source : Hassan Turi (‏@spin_ghar)

Quetta

People sitting in Quetta with the cadaver of their loved ones.

Foule assise à Quetta près des corps de leurs proches. Source : Humayoun Behzad (‏@behzadjee)

Hunger strike organized by Hazara Development Party (HDP) in Quetta.

Grève de la faim organisée par le Parti pour le Développement Hazara (HDP) à Quetta. Source : Humayoun Behzad (‏@behzadjee)

People sitting firm. Night temperature in Quetta stays below zero degree centigrade.

Les manifestants tiennent bon. La température nocturne à Quetta est sous zéro degré. Source : Humayoun Behzad (‏@behzadjee)

Le combat des Bayakas pour sauver la forêt congolaise

samedi 19 janvier 2013 à 13:18

Bande-annonce du documentaire Ndima, réalisé par Luis Leitao.

Ndima (qui signifie forêt en dialecte bayaka) est un documentaire décrivant le combat mené par les Bayakas pour protéger les forêt du bassin du Congo et préserver leurs conditions de vie. Une initiative similaire est menée en parallèle par l'organisation Mapping for Rights [en anglais], qui s'efforce d'aider les communautés vivant dans les régions forestières de la République du Congo à acquérir des droits officiels sur leurs terres en créant des cartes à partir de données communiquées par ces peuples.

Bolivie : une rencontre inattendue avec le passé

samedi 19 janvier 2013 à 12:33

Sur son blog Citizen of La Paz [en espagnol], Luis Enrique Ramos se souvient d'un ancien camarade de classe surnommé “el Hernán” [Le Hernán], qui “faisait partie de ceux qui passent inaperçus”. “En fait, la plupart du temps, c'était comme s'il était invisible”, précise-t-il, avant de raconter combien “el Hernán” excellait au football et à quel point ils s'entendaient bien et aimaient jouer ensemble.

En décembre 2012, Ramos a croisé par hasard sur son vieil ami dans une rue de La Paz :

Je me suis retourné et j'ai vu Hernán appuyé contre un mur. Il portait des vêtements sales et usés. Particulièrement poisseux, ses cheveux étaient en bataille et son visage enflé et couvert de tâches qui dessinaient les contours d'un pays inconnu. (…) Ses yeux ont tenté de me reconnaître, jusqu'à finalement y parvenir. Sa réaction a été de baisser la tête. (…) Je me demande bien ce qu'il a pu traverser pour finir ainsi, lui, le plus grand joueur de football avec lequel j'ai jamais joué sur le terrain.