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La mystérieuse mort d'un ministre ougandais à Dubaï enflamme l'Internet

jeudi 1 octobre 2015 à 22:12
Une des dernières photos du général Aronda prises en Corée du Sud. (Internet Photo)

Une des dernières photos du général Aronda prise en Corée du Sud. (Internet Photo)

Le samedi 12 septembre 2015, l'Ouganda s'est réveillé avec la nouvelle choquante de la mort soudaine de son ministre de l'intérieur et ancien chef de l'armée, le général Aronda Nyakairima [fr] Sa mort est survenue à Dubaï lors d'un transit pour une visite en Corée du Sud.

Après la diffusion de la nouvelle, beaucoup de personnes se sont précipitées sur les médias sociaux pour envoyer des messages exprimant leurs condoléances. Certains d'entre eux, cependant, ont commencé à avancer des théories de complot à propos de sa mort. Pendant les obsèques du général Aronda le 19 septembre 2015, le Ministre d'Etat à l'Intérieur, James Baba, a mis en garde les utilisateurs de médias sociaux contre leur mauvaise utilisation pour diffuser des informations potentiellement fausses et préjudiciables. Le ministre a également déclaré que le gouvernement avait l'intention de mettre au point un cadre juridique pour réprimer les utilisateurs de médias sociaux répandant des informations malveillantes.

Un rapport d'autopsie publié le 17 septembre 2015 indique que le général était mort d'une insuffisance cardiaque. Pendant le service de requiem pour le général, cependant, sa veuve, Mme Lindah Aronda  a dit :

Ce problème cardiaque, dont vous parlez, OK, il peut avoir existé, mais nous [la famille] ne l'avons jamais su.

Mes [deux] enfants sont mes témoins. Il était plein de force … Depuis 19 ans, il n'est jamais tombé malade ou n'a manqué de se lever du lit.

Toutefois, le Président Museveni a dit qu'il a réussi à obtenir des rapports médicaux qui indiquaient que le général Aronda avait eu “une hypertension légère” pendant de nombreuses années.

L'utilisateur de Facebook Peter Clever partage les soupçons de la veuve du Général Aronda :

Elle a toutes les raisons d'en douter, car avant même le rapport de l'autopsie, des sources du gouvernement avaient dit qu'il était mort d'une insuffisance cardiaque ; où ont-elles obtenu cette information avant que des médecins ne soient envoyés pour enquêter sur sa mort? Ces morts silencieuses seront mises au clair un jour.

Un autre utilisateur de Facebook, Namanya Robert se demande comment les Ougandais connaitront-ils jamais la vérité sur cette affaire :

Pour que quelqu'un meure d'insuffisance cardiaque il doit avoir eu des antécédents de pathologie cardiaque, car l'insuffisance cardiaque évolue progressivement, comment saurons-nous jamais la vérité

Un collègue et le meilleur ami de feu le général, le brigadier Kasirye Gwanga, a déclaré que le général n'était pas mort de crise cardiaque mais qu'il a été plutôt tué. Dans une vidéo publiée en ligne, il a promis de poursuivre ceux qui l'avaient fait.

En 2013, lorsque le général Aronda Nyakairima a été nommé Ministre de l'intérieur, une de ses principales tâches était de lutter contre la corruption qui est profondément enracinée dans le ministère de l'Immigration et le bureau des passeports. Lors de son discours d'acceptation, il avait promis de travailler jour et nuit pour faire de l'Ouganda un pays meilleur.

Le félicitant pour son travail, le journaliste chevronné de la NTV Uganda [la chaine de TV nationale], Maurice Mugisha, a tweeté :

Au 1er jour de son mandat en tant que ministre, le général Aronda avait dit: “Notre mandat sera marqué par la prestation de services”. En effet, il l'a été … Adieu, mon général

Commentant sur ​​le site du New Vision, M. Wamala Isaac, a également estimé qu'il y avait quelque chose de louche à propos de la mort du Général Aronda :

désolé pour la perte que nous avons enregistrée, mais il doit y avoir quelque chose derrière sa mort ; aucun mot ne suffirait pour expliquer combien nous aurions voulu que vous soyez encore en vie

Dalton Owponya trouve la mort du Général Aronda déroutante :

Peut-être l'homme le plus fort (physiquement) du gouvernement, mourir d'une crise cardiaque? C'est curieux. Une grosse perte du seul ancien de la OB Kitgum High School au sein du gouvernement; mourir si jeune !

L'utilisateur Brian Akandwanaho a comparé la mort du général Aronda à celle de l'ancien chef de l'armée ougandaise James Kazini :

Je me demande vraiment qu'est-ce qui se passe avec nos chefs des forces de défense ? De Kazini à Aronda tous sont morts mystérieusement. RIP et que Dieu choisisse d'autres pour poursuivre vos meilleurs plans pour le pays

Jims Marie demande au gouvernement de lancer une enquête approfondie avant de tirer des conclusions finales sur la cause de la mort du général Aronda :

Quelque chose est terriblement anormal …. ! Il doit y avoir une enquête approfondie et une autopsie effectuée par le gouv ougandais. Qu'a-t-il mangé dans l'avion ou avant de quitter la Corée du sud ? Qui a-t-il rencontré durant les dernières 24 heures avant qu'il ne quitte la Corée du sud ..? A-t-il rencontré des officiels étrangers, et qui étaient-ils et de quels pays? … Toute l'affaire semble suspecte .. !! Des enquêtes sérieuses sont nécessaires pour aller au fond de ce qui est vraiment arrivé ? Les crises cardiaques peuvent être induites par toutes sortes de produits chimiques ou de médicaments. Était-il en mission officielle ..? Qui voyageait avec lui parmi les membres de son ministère ou du gouv? Compte tenu de sa stature, de sa personnalité et de ses responsabilités nationales en ce qui concerne les questions de sécurité nationale et de renseignements, le gouv doit répondre à ces questions et enquêter de manière approfondie sur les circonstances de sa mort …! Quelque chose semble très anormal ici ..!

Le général Aronda Nyakairima représentait également l'armée ougandaise au Parlement, ce qui l'a mis souvent en désaccord avec certains des autres politiciens. La loi ougandaise ne permet pas aux officiers actifs de l'armée d'occuper des postes politiques, comme celui de ministre. On ne sait pas pourquoi il a été autorisé à représenter l'armée ougandaise au Parlement alors qu'il était déjà ministre.

Le leader de l'opposition, M. Kiiza Besigye, demande une enquête complète sur la mort du général Aronda. Les membres du Parlement ougandais, cependant, sont partagés sur la nécessité d'enquêter sur sa mort.

Au Nicaragua, l'espoir de justice s'éloigne pour les femmes

jeudi 1 octobre 2015 à 14:25
Exania Obregón. Credit: Sara Van Note. Used with PRI's permission

Exania Obregón. Crédit: Sara Van Note. Utilisée avec la permission de PRI.

Cet article et reportage radiophonique de Sara Van Note pour The World sont initialement parus sur PRI.org le 10 septembre 2015, et sont ici republiés dans le cadre d'un accord de partage de contenus.

D'après l'Organisation panaméricaine de la santé, au Nicaragua, un tiers environ des femmes souffrent de violence domestique, et plus de 15 pour cent d'entre elles ont connu des violences sexuelles. C'est pourquoi les législateurs nicaraguayens ont adopté en 2012 une loi qui vise à renforcer la protection légale des femmes pour un certain nombre de crimes liés au genre. Elle est connue sous le nom de loi 779, et a reçu les éloges de la communauté internationale.

Listen to this story on PRI.org »

Mais des défenseur-e-s des droits des femmes affirment que la loi a a depuis été vidée d'une partie de sa substance, et l'expérience de nombreuses femmes qui l'ont fait valoir pour se protéger le prouve.

Exania Obregón, 25 ans, a tenté d'utiliser la loi 779. Elle vient de l'Etat rural de Matagalpa dans le nord et a eu sa fille lorsqu'elle avait 14 ans à peine, après être partie de chez elle avec un homme de 10 ans son aîné. Ils ont divorcé par la suite.

Un soir de l'année dernière, Obregón et sa fille ont découvert en rentrant chez elles qu'il n'y avait plus de courant. La jeune femme explique qu'elle venait de se coucher quand quelqu'un lui a sauté dessus et a commencé à l'étouffer. Elle dit qu'alors qu'elle se débattait pour s'échapper, elle a réalisé qu'il s'agissait de son ex-mari.

Exania Obregon is a single mom who sought help under Law 779 after being attacked by her ex-husband.  She says the police didn’t take her case seriously, and her ex-husband was never arrested or even charged. Credit: Sara Van Note. Used with PRI's permission

Exania Obregón est une mère célibataire qui a cherché protection aux termes de la loi 779 après avoir été attaquée par son ex-mari. La police n'a selon elle pas pris son cas au sérieux, et son ex-mari n'a jamais été arrêté ni même jugé responsable. Crédit: Sara Van Note. Utilisée avec la permission de PRI.

«Il avait la main fourrée dans ma bouche, et plus j'essayais de crier plus il appuyait», confie-t-elle.

Sa fille de 10 ans l'a aidée à le repousser, et elles se sont réfugiées chez un voisin. Au petit matin le jour suivant, Exania Obregón s'est rendue au commissariat. Là, elle a attendu des heures pour remplir un dépôt de plainte.

«Je répétais, ″Il est venu pour me tuer″,» dit-elle, «Et le policier a simplement pris un formulaire, l'a rempli et a déclaré, ″médiation″.»

Au Nicaragua, de nombreuses affaires, y compris criminelles, sont résolues à travers la médiation. A l'origine, la loi 779 a été élaborée pour exclure la médiation dans ces cas spécifiques, mais elle a depuis été modifiée. Pour les défenseur-e-s des droits des femmes, cela désavantage fortement les femmes qui vivent des relations de violence.

Lucia Rodriguez dirige la commission de police sur les femmes et les enfants de Matagalpa, l'agence étatique auprès de laquelle les femmes signalent les actes de violence. Elle souligne que «c'est aussi le rôle de la femme» de résoudre les conflits. Le gouvernement a initié une nouvelle campagne sur le sujet appelée «Un foyer se construit dans l'amour.»

«Je pense que c'est très important de consolider la famille afin que moins d'affaires soient portées devant les tribunaux et que les problèmes soient réglés au sein de la famille,» estime Yader Morazan, avocat et secrétaire du tribunal spécialisé sur la violence de genre de Matagalpa, qui a été créé par la loi 779.

A young activist marches on International Women’s Day in 2012 with a sign that reads, “This body will not be touched, will not be raped, will not be murdered.”  Since Law 779 was passed in 2012, it has been modified to allow mediation. Credit: Sara Van Note. Used with PRI's permission

Une jeune activiste défile avec une pancarte qui indique, «Ce corps ne se touche pas, ne se viole pas, ne se tue pas», lors de la Journée internationale des femmes en 2012. Depuis que la loi 779 a été adoptée en 2012, elle a été modifiée pour permettre la médiation. Crédit: Sara Van Note. Utilisée avec la permission de PRI.

Mais la défenseure des droits des femmes Ruth Matamoros soutient que les filles sont le plus souvent victimes de violences sexuelles perpétrées par des membres de leur famille ou d'autres personnes qu'elles connaissent.

Selon Matamoros, «C'est au sein du foyer que sont commis les crimes en raison de la confiance dans la protection de la famille.»

Exania Obregón dit que son ex-mari l'a menacée à plusieurs reprises les jours qui ont précédé l'attaque. Mais elle était épuisée quand elle a parlé à la police et a accepté la médiation parce qu'elle ne savait pas ce que c'était.

«Maintenant je sais que ce qui m'est arrivé ne peut passer par la médiation», déclare-t-elle. «Comment puis-je négocier pour ma vie alors qu'en quelques secondes il aurait pu me tuer?»

Par ailleurs, le manque de moyens nécessaires à l'application de la loi est énorme. Suite à leur dépôt de plainte aux termes de la loi 779, les femmes doivent rassembler elles-mêmes la plupart des preuves. La commissaire de police Rodriguez évalue à environ 150 le nombre de cas que son bureau traite par mois, et parle de 200 autres pour ce qui est de la médiation. Le personnel se compose de seulement six personnes, et, selon Rodriguez, «dans l'idéal, il en faudrait le double.»

Au Nicaragua, la police n'arrête en général que ceux qui ont commis les crimes les plus violents, ou les auteurs de crimes liés à la drogue, ce qui fait que beaucoup restent libres durant leur procès. Exania Obregón affirme que son ex-mari a continué de l'appeler et de la menacer, et qu'elle et sa fille dormaient avec les lumières allumées.

In a march for International Women’s Day in 2012, activists highlighted the growing number of femicides.  Since the passage of Law 779 in 2012, it has been rewritten so fewer murders are counted as femicides. Credit: Sara Van Note. Used with PRI's permission

Lors d'une marche à l'occasion de la Journée internationale des femmes en 2012, des militant-e-s ont mis en lumière le nombre croissant de féminicides. Depuis l'adoption de la loi 779 en 2012, elle a été modifiée afin que moins de meurtres ne soient considérés comme des féminicides. Crédit: Sara Van Note. Utilisée avec la permission de PRI.

«Si j'ai déposé plainte, comment cela se fait-il que l'on ne m'ait toujours pas aidée?», se demande la jeune femme. «J'ai le sentiment qu'ils n'ont pas pris mon cas au sérieux.»

Même si le cas d'Obregón était porté devant l'un des nouveaux tribunaux spécialisés du Nicaragua, l'avocat de l'Etat Morazan souligne qu'il pourrait ne pas être tranché. «Ce n'est un secret pour personne que le processus est souvent suspendu à cause des ordres de capture des accusés.»

Il est difficile de juger du succès de la loi à ce jour— le gouvernement n'a pas fourni de données nationales détaillées sur les dépôts de plainte ou les procès aux termes de la loi 779. Et le bureau du procureur de Matagalpa n'a pas répondu à nos demandes d'interview.

L'avocate Matamoros considère comme illégaux les amendements du gouvernement à la loi 779. Selon elle, «[Nous avons] le sentiment que les droits des femmes sont en réalité négociés par les politiciens avec les églises.»

Matamoros affirme qu'elle et d'autres avocat-e-s vont se battre pour défendre la loi 779. «Et nous n'allons pas décevoir les femmes,» précise-t-elle. «Beaucoup de femmes s'engagent sur une autre voie pour échapper à la violence.»

C'est ce qu'Exania Obregón a choisi de faire — elle a abandonné son travail et a déménagé dans une autre ville avec sa fille. Et, pour l'instant, elle a abandonné les poursuites en justice aux termes de la loi 779. A la place, elle dit s'efforcer de terminer ses études secondaires et faire le nécessaire pour avancer dans la vie.

Encore des kilomètres avant qu'ils ne se reposent : Au passage de la frontière entre Serbie et Croatie

jeudi 1 octobre 2015 à 13:00
PHOTO: Marcelo Baglia. Used with permission.

PHOTO: Marcelo Baglia. Utilisation autorisée.

À quelques kilomètres de Sid, petite ville frontalière serbe, un chemin de terre à travers les champs de maïs et de navets sert de passage à des dizaines de milliers de femmes, d'enfants et d'hommes à la recherche d'un refuge et d'une vie avec plus de possibles. Le passage clandestin de la frontière entre la Serbie et la Croatie est entouré de champs ensoleillés et verdoyants avec des pommeraies un peu plus loin, et d'un calme qui donne un répit temporaire à ceux qui sont sur les routes depuis des semaines, voire des mois. Le temps d'un instant, les voyageurs arrivent à mettre de côté la menace des frontières militarisées ainsi que le souvenir récent du long chemin et de ses conditions inhumaines, alors qu'ils s'arrêtent pour boire du cidre fraîchement pressé proposé par un fermier du coin, pour discuter et se reposer avant de continuer leur chemin.

Des parents portent des jeunes enfants dans leurs bras, un bambin sur les hanches, et sur leur dos un grand sac contenant les affaires sauvées de leur vie interrompue. Narin, une enseignante de Mossoul, hésite alors qu'elle et son groupe de rescapés irakiens yézidis et kurdes, approchent d'une voiture de la Douane isolée à l'endroit où un champ de maïs en Serbie devient quelques mètres plus loin, un champ de maïs en Croatie. “Chaque pas qui nous éloigne de l'Irak, du massacre de notre peuple et de ceux qu'on a laissés là-bas est tellement difficile,” confie-t-elle. “Ici, ça paraît trop facile – on a oublié ce que c'était de se sentir en sécurité.”

Fatima, enceinte de son troisième enfant, arrive épuisée, mais malgré la chaleur, la poussière et la distance, évoque des souvenirs de virées familiales au village de ses parents en Syrie. Mohammed Ali, son fils de trois ans, court devant elle. Il porte des tongues, un short et une veste trop grande pour lui, traînant dernière lui une licorne en peluche qui lui a été offerte par des bénévoles lors d'un autre passage de frontière. “Il ne se sépare jamais de cette licorne,” dit Fatima. “Il la nourrit, dort avec elle, et lui raconte des histoires sur notre voyage”.

Mahmoud, étudiant palestinien du camp de réfugiés de Yarmouk à Damas, tenant la main de son jeune neveu, dit : “C'est notre sort. On vit ce que nos grands-parents et nos parents ont vécu. Mais à chaque génération, chaque exil, nous sommes éparpillés encore plus loin de chez nous”.

Plus tard, pendant les sept heures passées à attendre sous la chaleur que leur nom soit enregistré par des douaniers croates relativement sympathiques, Mahmoud chante des chansons qui parlent de perte, de combat, et d'amour à ceux qui sont assis autour de lui.

Dès le lever du soleil, les bus arrivent, amenant un flux continuel de personnes cherchant refuge et venant d'une multitude de situations impliquant guerre et conflit, et de manière générale, précarité. Une constante parmi tous ceux-là, est le sentiment de dislocation et souvent de vulnérabilité, exprimé par des mots, des questions, une recherche de réconfort, ou encore par des contractions d'épaule, et une respiration haletante lorsque sont rappelés de douloureux souvenirs, lointains ou récents.

Kamaal et Sabiha, un couple Kurde d'âge moyen de Mossoul, sont accompagnés par leur cousin, le digne Jamaal, qui se meut péniblement avec ses béquilles sur le chemin de terre. Kamaal était à l'hôpital, à se remettre d'une attaque cardiaque, lorsque Mossoul a été pris par l'Etat Islamique, il y a de cela plus d'un an. Lui, Sabiha, et leur fils aîné s'étaient précipités chez eux pour trouver leur maison sans dessus dessous et leur quatre enfants adolescents, dont leur fille de treize ans, disparus. Ils sont restés en Irak à les rechercher pendant presque un an, avant de partir, dans l'espoir que peut-être, leur quête soit plus efficace de l'extérieur. Alors que nous marchons, Sabiha commence à pleurer. Son mari passe son bras autour d'elle, ses épaules à lui prises de sursauts. Plus tard, ils passent la frontière bras dessus-bras dessous, Jamaal claudiquant à leur côté.

Jeunes, vieux, en fauteuil roulant portés par des amis et des proches, blessés, en famille, seuls, en couple se tenant la main, tous débarquent de bus dans la ville serbe, frontalière et tranquille, et parcourent les quelques kilomètres restants à pied, jusqu'à une autre ville frontalière en Croatie. Là, dans le chaos dégradant, épuisant et exposé aux intempéries de la gare de Tovarnik, dans le camp de repos le mieux organisé et le plus accueillant tenu par des bénévoles, ou encore dans le camp établi par les autorités, ils vont attendre de longs jours un moyen de transport qui, avec de la chance, les amènera à une étape plus proche de leur destination finale – et de leur famille élargie, de leurs amis ou d'un quelconque réseau d'entraide qui attendent certains d'entre-eux là-bas.

Plus tard, alors que la nuit commence à tomber, les arrivants expriment leur appréhension et leurs doutes. Le chemin n'est pas balisé, à part par la présence d'une poignée de bénévoles, et les marcheurs s'inquiètent de la présence de mines sur le chemin et ses alentours, des rafles d'arrestation, des rencontres brutales avec la police; des récits qui émanent de ceux restés bloqués à Horgos et Roszke, à la frontière hongroise.

Au dessous d'un exceptionnel ciel rempli d'étoiles, Khalid, arrière-grand-père et Circassien âgé de 77 ans, venu de Quneitra accompagné de sa famille élargie, marche avec un bâton et refuse poliment lorsque qu'on lui propose de l'aide pour porter le gros sac qu'il a sur le dos. “Continuez d'avoir confiance en vous et les uns dans les autres,” conseille-t-il à ses compagnons de voyage. “Nous sommes forts et nous ferons face à n'importe quelle difficulté qui se trouve sur notre route, comme nous avons fait face à tout le reste durant ce voyage”.

Un groupe d'Erythréennes et un voyageur solitaire du Congo partagent entre eux un sac d'oranges.” Nous avons parcouru d'encore plus longues distances et nous sommes plus habituées à la rudesse du voyage et à marcher sur de longues distances,” dit Mariam, une étudiante infirmière âgée de 22 ans. “Nous sommes jeunes et fortes mais c'est tellement difficile de voir comment tous ces enfants souffrent.”

Un petit garçon Irakien supplie son père, qui porte déjà son jeune frère et leur bagage, de le porter. Ses pieds, comme ceux de beaucoup d'autres,  sont écorchés vifs et boursoufflés, rendant chaque pas douloureux. Il sanglote, supplie, puis pleure silencieusement alors que son père le tire en avant d'un air désolé, inquiet que la frontière puisse être fermée, ce qui les laisserait bloqués. Nous emmenons l'enfant à la tente d'infirmerie pour panser à la hâte ses pieds. Ensuite, ils continueront de nuit.

Zaynab et Mustafa, deux enfants en fauteuil roulant, sont transportés à travers champs avec leur famille dans le camion d'un bénévole. La mère de Mustafa raconte les difficultés auxquelles ils ont fait face au cours des dernières semaines. Le bateau pneumatique surchargé dans lequel ils ont traversé la mère Egée jusqu'à Lesbos avait commencé à couler, et dans le but de le maintenir à flot pour la dernière centaine de mètres qui les séparait de la côté, ils ont dû jeter par dessus bord toutes leurs dernières possessions. Elle a dû convaincre ses compagnons de voyage de faire une exception pour le lourd fauteuil roulant de Mustafa. Dormant dans la rue et dans des camps provisoires, il n'a pas pu rester propre. “J'ai l'impression de le négliger,” dit-elle. “Je ne peux pas le changer ou lui donner un bain régulièrement, et il se sent vraiment honteux quand je dois le faire sans aucune intimité.”

Rima, une jeune étudiante d'Alep, syrienne et elle-même mère, accompagne Hiba, une petite fille de huit ans, récemment devenue orpheline. La famille restante de Hiba l'attend en Suède. Elle regarde avec de grands yeux les centaines de personnes marchant avec eux à travers les champs. Les étoiles au dessus d'eux et le mince croissant de lune ne suffisent pas à éclairer le chemin ; les marcheurs se fient donc à leurs téléphones pour les aider à rester groupés alors que certains membres de leur famille ralentissent, épuisés par leur voyage et ses centaines de kilomètres parcourus à pied.

Pour la plupart de ceux qui font la traversée, le voyage est loin d'être terminé, et ils sont parfaitement conscients du lourd niveau de sécurité des frontières à venir ainsi que des conditions humiliantes qu'ils auront encore à endurer. Mais la ténacité, le courage et la force de ceux qui cherchent l'asile est incommensurable, alors qu'ils marchent à travers ces champs, sur les routes et à travers les frontières, qui les mèneront vers les espoirs leur permettant de reconstruire leur vie dans la dignité.

Caoimhe Butterly est une animatrice, diplômée et activiste des droits des migrants. Elle a passé quatorze ans à travailler au sein de mouvements sociaux et de projets de développement local en Amérique Latine, dans le monde arabe et ailleurs. 

Comment la Tchétchénie combat les recruteurs de Daech

mercredi 30 septembre 2015 à 17:42
Чеченский лидер Рамзан Кадыров. 27 мая, 2008. Фото Сергея Л. Лойко. CC 2.0.

Le président tchétchène Ramzan Kadyrov jouant avec un tigre dans son zoo privé. 27 mai 2008. Photo Sergueï Loïko. CC 2.0.

Alors que Moscou agit militairement en Syrie, l'agenda de la Russie dans ce pays du Moyen-Orient fait couler beaucoup d'encre dans le monde entier. On se demande si le soutien du Kremlin au président Bachar El-Assad est compatible avec la lutte de l'Occident contre Daech, même en incluant la possibilité de laisser le président syrien au pouvoir. Et si certains mettent en question la motivation de la Russie à lutter contre l'Etat islamique en Syrie, nul ne peut nier la campagne qu'elle mène à domicile contre les groupes extrémistes. Cette semaine, Ramzan Kadyrov, le dirigeant de la Tchétchénie, République qui fait partie de la Fédération de Russie, a rappelé à chacun à quoi ressemble cette guerre.

Dans un message sur VKontakte (le réseau social le plus populaire en Russie), Kadyrov partage une brève vidéo où l'on voit une douzaine d'hommes debout en rang, la tête basse. Kadyrov prend la parole en langue tchétchène tout en les désignant d'un geste accusateur. Un homme âgé suivi d'une femme âgée, en pleurs, les prennent à partie avec colère. Ils les montrent du doigt. Ils crient. Ils se couvrent le visage de leurs mains.

Ces Tchétchènes ont été convaincus de recrutement pour Daech sur les réseaux sociaux, et les gens âgés qui leur crient dessus sont des personnes de leur famille ou des chefs de clans locaux. Kadyrov présume aussi que ces individus ont été dénoncés à la police par leurs propres familles.

Я встретился с родственниками молодых людей, выступавших в соцсетях в поддержку Иблисского государства. Также пригласил имамов и глав населённых пунктов. У всех заблудших, уважаемые и глубоко религиозные родители, которые искренне осуждают поступки сыновей. Родители однозначно заявили, что растили сыновей в надежде на то, что они станут опорой в семье, будут истинными мусульманами и достойными гражданами. Они подчеркнули, что им не нужны такие сыновья, предавшие семьи, родных, близких, ислам и народ.

Один из юношей искал слабохарактерных, слабоумных ровесников и агитировал выехать в Сирию. Он рассылал сообщения, в которых содержались угрозы представителям власти и их семьям.

Я еще раз заявил, что в Чечне нет места тем, кто даже смотрит в сторону Иблисского государства. Самое главное, что родители тесно сотрудничают с духовенством и органами власти. При подозрительном поведении сыновей, они сразу же ставят в известность полицию и глав администраций. Это позволяет предотвратить худшие последствия.

J'ai rencontré les familles de jeunes qui ont exprimé leur soutien au groupe Etat islamique sur les réseaux sociaux. J'ai également reçu des imams et des chefs de villages. Tous ces jeunes paumés ont des parents respectables et profondément religieux, qui jugent avec sincérité la conduite des leurs fils. Leurs parents m'ont tous juré qu'ils les avaient élevés dans l'espoir que ceux-ci deviendraient le soutien de leur famille, de vrais musulmans et de bons citoyens. Ils m'ont déclaré qu'ils n'avaient pas besoin de fils qui trahissent leur famille, leurs parents, leurs proches, l'islam et le peuple.

L'un de ces jeunes a recherché des gens de son âge faibles de caractère et d'esprit, et les a poussés à partir en Syrie. Il a diffusé des messages qui contenaient des menaces aux représentants des autorités et à leurs familles.

J'ai réaffirmé qu'il n'y a pas de place en Tchétchénie pour ceux qui regardent du côté de l'Etat islamique. Le principal, c'est que les parents collaborent avec les autorités religieuses et civiles. S'ils ont des soupçons quant aux agissements de leurs fils, ils les communiqueront aussitôt à la police et à l'administration. Cela permettra de prévenir des conséquences plus graves.

On connaît l'extrême réactivité de Kadyrov sur les médias sociaux. Il a 1,2 million de followers sur Instagram (son compte est désormais fermé aux utilisateurs non abonnés) et plus de 235 800 abonnés sur VKontakte. Il prend souvent en photo des personnes accusées d'extrémisme islamique devant leurs parents et des chefs de clan. Ainsi, en juin 2015, il a mis en scène de la même façon des parents courroucés à côté d'une douzaine de jeunes hommes coupables d'obliger leur femme à porter le voile (les femmes tchétchènes portent habituellement un foulard sur leurs cheveux, qui ne cache pas leur visage).

Vladimir Poutine devant l'Assemblée Générale des Nations Unies : Au-delà des hashtags

mercredi 30 septembre 2015 à 15:09
Edited photo shared widely and anonymously online.

Photo-montagre anonyme largement diffusé en ligne.

Trente-six dirigeants mondiaux se sont lu leurs discours lundi 28 septembre, à la 70ème session de l'Assemblée Générale des Nations Unies, à New York. En Russie, l'allocution du Président Vladimir Poutine à la tribune de l'ONU a été un événement médiatique national. Les réseaux télévisés ont diffusé une couverture-marathon, et la parole poutinienne a été rapportée en direct et en prime-time. Quand il eut terminé, des débats télévisés ont réuni des table-rondes pour analyser son discours. Sur la télévision d'Etat Pervyi Kanal, les invités ont débattu de l'efficacité de sa joute avec Barack Obama ou de son rapprochement avec la communauté mondiale.

Sur l'Internet, les journalistes ont mis en valeur une poignée de hashtags qui s'avéraient le fruit du travail promotionnel de plusieurs réseaux de bots informatiques. Le plus fréquent d'entre eux, “PutinPeacemaker” [PoutineFaiseurDePaix] visait, en sonnant proche de “Pacemaker”, à louer les actions du président russe pour résoudre la guerre civile syrienne en appuyant le président Bachar al-Assad. A l'aide de ce hashtag et d'analogues, les efforts n'ont pas été minces pour faire croire à la convicton des gens ordinaires en la capacité de Vladimir Poutine à résoudre ce conflit et d'autres.

Si la popularité électronique en tous genres se gonfle aisément par le recours au bots, c'est une autre paire de manches avec les hashtags, dont la manipulation est hasardeuse.

L'application TweetDeck offre un moyen un peu différent d'isoler les tweets “populaires”, c'est avec elle qu'ont été collectés les tweets ci-dessous sur Poutine. On trouvera ci-après un assemblage de tweets citant le nom de Poutine (avec la graphie en russe) ayant été retweetés plus de 25 fois. A une exception, les tweets d'agences d'information ont été exclus, de même que ceux qui se contentaient de citer un propos de Poutine pendant son discours ou à l'une de ses rencontres postérieures. Le but de cette typologie : mettre en exergue quels commentaires sur Poutine semblent le mieux en résonance avec les utilisateurs russophones de Twitter aujourd'hui.

Les zélateurs de Poutine

Premier de la liste, ce tweet du média d'Etat russe RIA, qui laisse entendre que Poutine a réussi à atteindre un accord d'importance avec les Etats-Unis aujourd'hui à New York. A noter que RIA Novosti use aussi du hashtag #PutinPeacemaker, peu présent dans les “top tweets” enregistrés par TweetDeck, malgré les efforts d'un apparent réseau de bots.

Poutine a recommandé de ne pas chercher de sens cachés dans les photos de son déjeuner à l'ONU. #PutinPeacemaker

Une interprétation commune de la visite de Poutine à New York était que sa réception aux Etats-Unis marque l'échec de l'Occident à isoler la Russie. Les photos d'Obama et Poutine dînant et se serrant la main sont supposées prouver que la Russie est, de fait, un membre vital de la communauté mondiale—et même aux Etats-Unis, maîtres d'oeuvre de la campagne de sanctions contre la politique ukrainienne de Moscou.

En plein isolement.

Le hashtag #PutinPeacemaker n'a réussi qu'une fois à attirer encore un nombre significatif de retweets sur cette liste. Le tweet, en question, ci-dessous, est représentatif de beaucoup d'entrées arborant ce hashtag (à part le fait que d'autres utilisateurs de Twitter l'ont effectivement partagé). Comme dans le tweet de Ria Novosti, on y trouve un Vladimir Poutine tout sourire levant un verre de vin, apparemment en signe de triomphe.

Photo du jour

La louange de Poutine serait incomplète sans une pique contre l'opposition politique russe au Kremlin. De nombreux observateurs ont relevé que Poutine ne prononce jamais en public le nom du militant anti-corruption Alexeï Navalny, considéré par certains comme le chef de l'opposition. Si les partisans de Navalny attribuent ce silence à la crainte de Poutine que le nommer le consacreraient comme adversaire, les Russes qui n'apprécient guère le fouineur anti-Kremlin inclinent plutôt à attribuer les rouspétances des pro-Navalny à de l'arrogance pure et simple.

Les partisans de Navalny ont à nouveau relevé que Poutine n'a pas mentionné une seule fois Navalny.

Parmi les textes abondamment re-tweetés figurent plusieurs entrées de partisans de Poutine de premier plan. Le conseiller municipal moscovite Alexeï Lissovenko s'est voulu le porte-parole de la planète :

J'ai écouté attentivement les discours d'Obama et Poutine aujourd'hui à l'ONU. Je peux le dire en toute certitude : le monde doit être reconnaissant d'avoir Poutine.

Un compte qui régurgite les déclarations de Dmitri Kisseliev, éminent présentateur télé et président du conglomérat médiatique sous contrôle du Kremlin Rossiya Segodnya [Russie aujourd'hui], a aussi averti le monde entier :

Poutine a  clairement formulé qu'une seule force doit prédominer en ce monde : l'ONU. Un message compris par tous les pays, sauf les USA et leurs satellites.

D'autres utilisateurs de Twitter n'ont vu dans le discours de Poutine qu'une bonne occasion de rire des Américains :

Poutine n'a pas dit une seule fois “pédales”, mais tout le monde a compris qu'il parlait des USA.

L'influence supposée de Poutine sur les marchés a été un thème exploité tant par ses fans que par ses détracteurs. Dans cet exemple, un utilisateur de Twitter sous-entend que les propos de Poutine à New York ont réussi à faire baisser le dollar.

Poutine se pavane et les changeurs tremblent.

Le président ukrainien Petro Porochenko n'est pas resté indemne non plus. L'agenda prestigieux de Poutine, comparé aux rendez-vous relativement plus modestes de Porochenko, a nourri les plaisanteries sur l'isolement croissant de Kiev au terme de la lune de miel post-Maïdan de l'Ukraine avec l'Occident.

Poutine a rencontré le Secrétaire Général de l'ONU, le Président iranien, les premiers ministres d'Irak et du Japon, le Président Obama. Porochenko a rencontré un écureuil.

Dans la spéculation effrénée sur le sens des photos, une image d'Obama tendant la main à Poutine a semblé prouver à de nombreux utilisateurs russes que la Maison Blanche mentait probablement en prétendant que le Kremlin “avait mendié” l'organisation d'une rencontre entre Obama et Poutine.

Vous vous rappelez les titres de la presse ukrainienne et américaine sur “Poutine implorant Obama pour une rencontre “? On voit qui a imploré qui :)

Les détestateurs de Poutine

Les tweets sur la virée poutinienne à l'ONU qui ont eu le plus d'écho hier n'étaient pas que hashtags d'adulation et photos de consommation d'alcool ; les anti-Poutiniens étaient en force aussi pour inonder le Web de leur propre marquage au fer rouge et aigre ironie.

Pendant que les fans du président russe célébraient son apparente capacité à influer sur les échanges à Wall Street, ses détracteurs ont lié les propos de leur champion à la légère dépréciation du rouble contre le dollar pendant son discours à l'ONU.

POUTINE ROIIIRK LEADER ROIIIRK MONDIAL RRRRR ROIIIRK

D'aucuns ont vu dans la confusion par la chaîne d'information en continu américaine CNN entre Poutine et feu Boris Eltsine (le premier président de la Russie post-soviétique) une occasion de plaisanter sur le vieillissement de Poutine :

CNN a pris Poutine pour Eltsine. Ça montre que Poutine est déjà mort pour tout le monde civilisé.

Alors que Poutine exerce ses fonctions de chef d'Etat depuis bientôt plus de 15 ans (en comptant son temps de premier ministre sous Dmitri Medvedev)a fixation sur sa disparition prochaine est palpable. Pour beaucoup, dans le pays comme hors de ses frontières, une nouvelle Russie est impensable sans un départ préalable de Poutine, ce qui ne promet pas de se faire dans le calme.

L'important n'est pas quand Poutine va rencontrer Obama. Mais plutôt, quand il retrouvera Kadhafi…

La mise en garde de Poutine à l'Occident de ne pas répéter ses erreurs libyennes en Syrie n'a pas impressionné le blogueur anti-Kremlin Kirill Mikhaïlov, qui estime que la Syrie est déà beaucoup plus sanglante et chaotique que la Libye.

Poutine tient à ce que la Syrie ne se transforme pas en Libye. [Voici les] statistiques des morts et réfugiés de ces pays depuis 2011.

Ceux qui ne fantasment pas sur un Poutine mort se satisfont de visions du président russe en jugement, supposément pour crimes de guerre en Ukraine, ou peut-être pour la répression à domicile. Les photos de Poutine assis sur une chaise avant son discours à la tribune l'ont fait apparaître peu flatteusement de petite taille. Une image propice aux plaisanteries sur le “procès Poutine”.

Devant le tribunal de La Haye Poutine siègera aussi face la communauté mondiale avec un policier dans son dos.

Tous les tweets anti-Poutine n'ont pas été des conjectures chimériques sur la fin du président russe. Le commentateur politique Andreï Piontkovski n'a pas évoqué le funeste destin de Poutine, mais averti que celui-ci entraînait la Russie dans une guerre sainte moyen-orientale.

En sauvant les fesses d'Assad, Poutine jette la Russie dans la fournaise d'une querre de religion médiévale entre chiites et sunnites.

Et pour finir, des utilisateurs russes se sont gagné un auditoire en retournant la rhétorique des pro-Poutine.

Question aux poutinistes : si Obama est un minable, et Poutine lui a serré la main, ça fait quoi de Poutine ?