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Le Premier Ministre russe Dmitri Medvedev choisit Facebook pour s'exprimer sur l'Ukraine

lundi 3 mars 2014 à 15:34
"Dmitry Anatolyevich, are you sleeping again? Dmitry Anatolyevich?" Anonymous image found online.

“Dmitri Anatolievitch, vous dormez de nouveau ? Dmitri Anatolievitch ?” Image anonyme trouvée en ligne.

Le Premier Ministre Dmitri Medvedev, qui était resté aussi muet que son patron le Président Poutine au sujet de l'Ukraine et de son intégrité territoriale, a choisi un canal inattendu pour s'exprimer enfin. Il, ou probablement un de ses assistants, s'est fendu d'une entrée [russe] sur son compte Facebook, qui a déjà recueilli plus de 5.000 commentaires, 6.000 “j'aime” et 3.000 partages. Il y faisait plusieurs constatations, dont voici la plus étrange :

Да, авторитет президента Януковича практически ничтожен, но это не отменяет того факта, что по Конституции Украины он – легитимный глава государства.

Oui, l'autorité du président Ianoukovitch est pratiquement nulle, mais ceci ne change rien au fait que de par la constitution ukrainienne il est le chef de l'Etat légitime.

Il continuait en suggérant que le Parlement ukrainien mette Ianoukovitch en accusation si telle est sa volonté. Cette description (exacte) de l'autorité de Ianoukovitch a amené certains utilisateurs de Twitter à extrapoler sur la stature vacillante de Medvedev lui-même.

Arnold Schwarzenegger and Dmitry Medvedev with swapped heads. Anonymous image found online.

Arnold Schwarzenegger et Dmitri Medvedev ont échangé leurs têtes. “Jumeaux” inversés. Image anonyme trouvée en ligne.

Un tweet repris plus de 150 fois a plaisanté :

Pendant la durée de la guerre on a ramené Dmitri Medvedev chez sa grand-mère

Un autre blogueur a tweeté :

Medvedev a trouvé quelqu'un d'encore plus pitoyable que lui et qui continuera à essayer de sautiller sur le cadavre politique.  

D'autres ont relevé qu'un président à l'autorité nulle est un “oxymore [russe].”

"Don't worry Vic[tor], we've got this." Anonymous image found online.

“Ne t'inquiète pas Vitek, on a trouvé ça.” Image anonyme trouvée en ligne.

Et Medvedev de conclure son texte sur Facebook en appelant l'Ukraine un “parent pauvre” : 

России нужна сильная и стабильная Украина. Предсказуемый и экономически состоятельный партнер. А не бедный родственник, вечно стоящий с протянутой рукой.

La Russie a besoin d'une Ukraine stable et forte. D'un partenaire prévisible et économiquement sain. Pas d'un parent pauvre, qui tend éternellement la main.

Le ton des commentaires à la note est d'abord positif (“Oui, je suis d'accord” et “Bien dit”), mais vire rapidement à la critique de l'attitude russe en Ukraine et de l'intervention ostensible en Crimée. Il reste à Medvedev, ou son équipe de presse, à leur répondre.

Ukrainiens et Russes sur les réseaux sociaux : ‘S'il y a une guerre, chacun perdra !’

lundi 3 mars 2014 à 13:08
30,000 rally against Russian troops introduction to Ukraine on Independence Square in Kiev, March 2, 2014. Photo by Danil Prikhodko, copyright © Demotix, March 2, 2014.

30.000 personnes se sont rassemblées le 2 mars 2014 sur la Place de l'Indépendance à Kiev contre l'entrée des troupes russes en Ukraine. Photo Danil Prikhodko, copyright © Demotix.

Près d'une semaine après sa destitution, l'ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch est réapparu en Russie, pendant que les forces armées russes envahissaient la Crimée, la région autonome d'Ukraine localisée sur une péninsule de la Mer Noire.

Les troupes russes ont d'abord refusé de s'identifier. La Russie a ensuite reconnu sa présence militaire. Samedi 1er mars, le Conseil de la Fédération de Russie a officiellement avalisé la décision du Président russe Vladimir Poutine de déployer des troupes en Ukraine, une déclaration de guerre de facto contre son voisin. Le gouvernement de Poutine a utilisé pour prétexte la défense de la vie des Russes de souche en Ukraine, prétendument en danger immédiat. Toutes les informations de Russes malmenés en Crimée ont pourtant été infirmées [russe] par la suite par les défenseurs des droits humains.

Les réactions des utilisateurs ukrainiens et russes des médias sociaux ne se sont pas fait attendre.

Sur Facebook, le Russe Yevgueni Youriev a mis en garde [russe] ses compatriotes qu'une guerre avec l'Ukraine ferait perdre à la Russie sa réputation au niveau mondial :

Пройдет совсем немного времени, и большинство поймет, что Путин безумен. Но проблема в другом. Его просто не станет, и все. Куда потом встроить человечеству миллионы людей, которые поддержали безумие. И смерти чужих детей, и смерти своих детей. Никогда уже у России не будет прежнего места в мире. И детям нашим. Все, о чем так красиво и благородно недавно вспоминали, ничего этого больше никогда не будет. Ни медалей Олимпиады, ни Пушкина, ни Толстого, ни балов, ни супрематистов. Ни загадочной и красивой русской души. Ни победы в Великой Войне с фашистами. Все это станет скотство и ложь. По красной площади 9 Мая уже никогда не пройдут победители.
Россия не проживет долго за новым железным занавесом, это понятно. И вот когда он рассыплется снова, мир будет смотреть молча на нас. Всегда. Это будет вечный позор.

Il se passera très peu de temps avant que la majorité comprenne que Poutine est fou. Mais le problème est ailleurs. Lui ne durera pas, et ça sera fini. Mais qu'adviendra-t-il des millions de gens qui auront soutenu [sa] folie. Et la mort des enfants des autres, et la mort de nos enfants. La Russie n'aura plus jamais sa place d'avant dans le monde. Ni nos enfants. Tous nos souvenirs récents beaux et nobles, tout cela disparaîtra à jamais. Plus de médailles olympiques, plus de Pouchkine, de Tolstoï, de bals, de suprématistes. Finie la belle et mystérieuse âme russe. Plus de victoire dans la Grande Guerre contre les fascistes. Tout cela deviendra saleté et mensonge. Les vainqueurs ne défileront plus sur la Place Rouge le 9 mai. La Russie ne survivvra pas longtermps derrière le nouveau rideau de fer, c'est sûr. Et quand il [ce rideau] tombera à nouveau, le monde nous regardera en silence. Pour toujours. Cela sera [notre] honte éternelle.

Faisant revivre la tradition des Orthodoxes orientaux du Dimanche du Pardon [anglais], l'activiste de Moscou Roman Udot a déposé une petite icône de la Mère de Dieu [anglais] devant l'ambassade d'Ukraine à Moscou et a écrit [russe] :

Я никогда не просил прощения у целой страны. Вкусной, веселой, бесшабашной страны. Близкой и уютной. Я не знаю правильного ритуала. Есть ли он? И хотя мои отношения с концепцией бога неоднозначны, я все-таки решил использовать этот древний символ нашего родства, общности культуры и истории.

Оставлю у ограды украинского посольства. Попрошу прощения. И пусть потом суеверные полицейские – а все бандиты суеверны – ломают голову как это выбросить.

Боже, храни Украину.

Je n'ai jamais demandé pardon au pays entier. Un pays délicieux, joyeux, imprudent. Proche et confortable. Je ne connais pas le rituel exact. Y en a-t-il un ? Et bien que ma relation avec le concept de dieu soit ambivalente, j'ai malgré tout résolu d'utiliser ce symbole antique de notre parenté, de notre culture et de notre histoire partagées.

Je laisserai [l'icône] à la clôture de l'ambassade d'Ukraine. Et demanderai pardon. Que les policiers superstitieux – tous les bandits sont superstitieux – se cassent la tête pour s'en débarrasser.

Dieu, protège l'Ukraine.

Inutile de dire que beaucoup d'Ukrainiens ont été stupéfaits de la décision du gouvernement russe d'envoyer les troupes en Ukraine.

Un utilisateur de Facebook à Kharkiv, Yevguen Bessonov, a écrit [russe] :

Мы не убили ни одного россиянина, не взяли ни пяди их земли, не ввели войска на их территорию, не захватили их ресурсы. Мы просто на неделю стали свободной страной. И этого хватило, чтобы Россия объявила нам войну ЕДИНОГЛАСНЫМ решением СФ и при тотальной поддержке населения!!! За что они нас так ненавидят? За свободу? За инакомыслие? За что мы удостоены такой лютой и всенародной ненависти, что война оправдана в глазах россиян? 1 марта 2014 года – …..?

Nous n'avons pas tué un seul Russe, n'avons pas pris un pouce de leur terre, n'avons pas envoyé de troupes sur leur territoire, ne nous sommes pas emparés de leurs ressources. Nous sommes justes devenus un pays indépendant pour une semaine [depuis le renversement du Président Ianoukovitch soutenu par les Russes [anglais]]. Et cela a suffi à la Russie pour nous déclarer la guerre par une résolution UNANIME du Conseil de la Fédération et avec le soutien total de la population !!! Pourquoi nous haïssent-ils tant ? Pour notre liberté ? Pour notre non-conformisme ? Pourquoi sommes-nous dignes d'une haine si féroce et nationale qu'elle justifie la guerre aux yeux des Russes ? 1er mars 2014 – …?

Entre-temps, les médias russes justifiaient l'envoi de troupes en Ukraine [anglais] par la nécessité de défendre les Russes de souche et les russophones dans le pays. De nombreux Ukrainiens russophones ont souligné l'absence de motifs à une telle “défense” et ont même adressé une péition à Poutine [anglais] pour qu'il stoppe l'intervention militaire en Ukraine.

Un Russe habitant Kiev, Mitya Gerasimov, a publié [russe] ceci sur sa page Facebook :

Я гражданин РФ, русский еврей, пять лет живу в Украине. У меня ни разу не возникло здесь проблем ни с моим русским языком, ни с моей еврейской музыкой. Ни во Львове, ни в Киеве, ни на Майдане. Никаких «фашистов-бендеровцев», нацистов и антисемитов я не видал в глаза, это миф. Путин при широкой поддержке населения России ввел войска в Украину, и это никакая не защита от экстремистов. Это война против мирной независимой страны. Позор России. Беда.

Je suis citoyen de la Fédération de Russie, juif russe, je vis en Ukraine depuis cinq ans. Je n'ai jamais eu le moindre problème ni avec ma langue russe ni avec ma musique juive. Ni à Lviv, ni à Kiev, ni sur Maïdan. Je n'ai vu de mes yeux aucun “fasciste-bandériste“, nazi ou antisémite, c'est un mythe. Poutine, avec le large soutien de la population de la Russie, a envoyé des troupes en Ukraine, et ce n'est pas une protection contre les extrémistes. C'est une guerre contre un pays indépendant. Une infamie pour la Russie.

La critique d'art Ekaterina Stukalova a publié [russe, ukrainien] ceci sur Facebook :

Устройте мне встречу с Путиным, Обамой, Баррозу. Даже не встречу, нет, перекрестный допрос. Я могу рассказать им, как ущемляются мои русскоязычные права в Украине. Я – на три четверти этническая русская, на одну четверть этническая армянка, получившая советский паспорт в 16 лет и украинский в 19. Училась в русской школе, украинский язык в ней преподавался, но настолько спустя рукава, что я его так и не имела возможности нормально выучить. Поступила в Киевский Государственный Художественный Институт в 1990, на втором курсе всех преподавателей лихорадило, что в связи с независимостью их заставят преподавать на украинском, а как они будут это делать, если все книжки на русском? Так никто и не заставил за 20+ лет, более того, студенты-первокурсники с Западной Украины, вынужденные пользоваться русско-украинским словарем в библиотеке при чтении литературы, к третьему курсу переходили на русский. Аналогичная ситуация была везде, где я потом работала.

Мои дети говорят по-русски, старшая учит украинский в школе, но на переменках дети общаются между собой по-русски. Ні, зачекайте. Десь з грудня 2013 вони намагаються і на перервах спілкуватися українською. І я це підтримую. Але дуже хотілося б краще опанувати українську, щоб не робити помилок і знати, як виправляти помилки в зошитах моїх дітей. Може, є якісь курси, де в Україні дорослим російськомовним можна вивчити українську? Ні, не чула. Мене це дуже непокоїть, панове Путін, Обама, Баррозу. Мої україномовні права вочевидь порушені.

Organisez-moi une rencontre avec Poutine, Obama, [le président de la Commission Européenne José Manuel] Barroso. Non, même pas une rencontre, une audition contradictoire. Je peux leur raconter comment sont bafoués mes droits linguistiques russes en Ukraine. Je suis d'origine aux trois quarts russe et un quart arménienne, j'ai reçu le passeport soviétique à 16 ans et ukrainien à 19. J'ai étudié à l'école russe, la langue ukrainienne était enseignée, mais tellement par-dessous la jambe que je n'ai pas eu la possibilité de l'apprendre correctement. En 1990 je suis entrée à l'Institut d'Art d'Etat de Kiev, en deuxième année la fièvre a travaillé tous les professeurs qu'avec l'indépendance ils seraient forcés de faire cours en ukrainien, et comment y arriver si tous les livres sont en russe ? Mais personne ne les y a forcés en + de 20 ans, qui plus est, les étudiants de première année d'Ukraine occidentale [parlant majoritairement l'ukrainien] devaient utiliser un dictionnaire russe-ukrainien à la bibliothèque pour lire les manuels et passaient au russe en troisième année. Même situation partout où j'ai travaillé ensuite.

Mes enfants parlent russe, mon aînée apprend l'ukrainien à l'école mais pendant les récréations les enfants parlent entre eux en russe. [NdT : La suite de la citation est en ukrainien] Non, minute. Depuis décembre 2013 ils ont commencé à essayer de parler ukrainien pendant les récréations aussi. Et je suis pour. Et [j']aurais aimé mieux savoir l'ukrainien pour ne pas faire de fautes et pouvoir corriger les fautes dans les devoirs de mes enfants. Il y a peut-être des cours d'ukrainien pour les adultes russophones. Mais je n'en connais pas. Ça m'inquiète beaucoup, Messieurs Poutine, Obama, et Barroso. Mes droits à parler ukrainien sont réellement enfreints.

Un Ukrainien de Crimée vivant à Kiev, Vitaliy Dyshlovy, a écrit [russe] :

Я родился и вырос в Крыму. Так как живу в Киеве, последние несколько дней провожу консультации на тему “Что думают крымчане?”. За всех не скажу, но мои родственники по своему окружению судят так: все хотят спокойной жизни и никакой защиты им ни от кого не нужно. В целом впечатление – пассивность: ни позицию Украины, ни присоединение к России активно поддерживать не собираются. Конечно, конфликта не хочет никто. Действия же России невозможно объяснить никак – от войны проиграют все. На голову эти действия не налазят никому – ни мне, ни родителям, ни знакомым в Крыму. Желающим жить в России и махающим триколором в некоторых городах неделимой Украины предлагаю решать вопрос индивидуально – переезжать в Россию и наслаждаться. Слава Украине!

Je suis né et ai grandi en Crimée. Comme j'habite Kiev, depuis quelques jours je donne une consultation sur le thème “Que pensent les Criméens ?”. Je ne peux pas parler pour eux tous, mais mes proches et leur entourage jugent ainsi : tous veulent une vie calme et n'ont besoin de la protection de personne. L'impression générale est la passivité : ils ne veulent soutenir activement ni la position de l'Ukraine ni l'union avec la Russie. Evidemment personne ne veut du conflit. Aucun n'arrive à expliquer les actes de la Russie – s'il y a la guerre tout le monde perdra. Ces actes sont incompréhensibles à tous – moi, mes parents et connaissances en Crimée. A ceux qui souhaitent vivre en Russie et agitent le drapeau tricolore [russe] dans quelques villes de l'Ukraine indivisible, je leur propose d'agir individuellement – en déménageant en Russie et qu'ils s'en donnent à coeur joie. Vive l'Ukraine !

Un Russe de Tcherkassy, Dmitri Zorin, a lancé un appel [russe] aux deux pays :

Я живу в Украине 14 лет.
Я убежал сюда из России.
Я объехал всю Украину с востока до запада и с севера до юга.
Я официально заявляю, что за время моего пребывания Я ни разу не встретил ни малейшего неуважения ко мне.
[...]
Я безмерно благодарен Украине за то, что Я и моя семья – Граждане Украины.
Украинцы! Что бы ни случилось, Я с ВАМИ!!
Я не побегу.
Я бился в беспомощности с 2009 года. Я не верил в Майдан. Я верил в украинцев.
Борьба за свободу сплотила нас. Я благодарен ВАМ за это!
Я знаю, что МЫ УЖЕ СВОБОДНЫ!
Даже, когда понимаем беспомощность нашей армии перед захватчиком.
[...]
Россияне!
Я знаю, что вы не объявляли войну Украине.
Я знаю, что большинство из вас не обдурить инфой из ящика. И нет смысла говорить, что есть правда. Вы её и сами берете из ленты.
Я официально заявляю, что никого из своих друзей не считаю врагом.
Я знаю, что вам не легко. Вы чувствуете себя достаточно сыто и разрозненно, чтобы предпринимать резкие движения. Я понимаю это.
Я официально заявляю, что если вам вдруг понадобится уйти в Украину, Я приму вас. Я буду помогать вам. Я не назову за это цены и никогда не предъявлю.
Я знаю, что жить в страхе долго не получится. Одно кончается. Или жизнь или страх.
Я официально заявляю, что когда у вас исчезнет страх, Я подскажу и помогу морально. Когда бы это ни произошло.

Je vis en Ukraine depuis 14 ans.
Je me suis sauvé de Russie ici.
J'ai parcouru toute l'Ukraine d'est en ouest et du nord au sud. Je déclare officiellement que je n'ai jamais rencontré le plus petit manque de respect.
[...]
Je serai éternellement reconnaissant à l'Ukraine que ma famille et moi sommes citoyens ukrainiens.
Ukrainiens ! Quoi qu'il arrive je suis avec VOUS !!
Je ne fuirai pas.
Je me sens impuissant depuis 2009. Je n'avais pas foi en [Euro]Maïdan. J'avais foi dans les Ukrainiens.
Le combat pour la liberté nous a unis. De cela, je VOUS remercie !
Je sais que NOUS SOMMES DÉJÀ LIBRES !
Même quand nous comprenons la faiblesse de notre armée devant l'agresseur.
[...]
Russes !
Je sais que vous n'avez pas déclaré la guerre à l'Ukraine.
Je sais que la majorité d'entre vous ne se laisse pas duper par les infos de la télé. Et aucune raison de vous dire ce qui est la vérité. Vous la trouvez vous-même.
Je déclare officiellement que je ne considère aucun de mes amis comme un ennemi.
Je sais que ce n'est pas facile pour vous. Vous vous sentez trop rassasiés et isolés pour entreprendre des actions brusques. Je comprends cela.
Je déclare officiellement que si vous avez besoin soudain de venir en Ukraine je vous accueillerai. Je vous aiderai. Je n'y mettrai pas un prix et n'en réclamerai jamais.
Je sais que vivre dans la peur ne va pas longtemps. Quelque chose cède. Ou la vie, ou la peur.
Je déclare officiellement que lorsque votre peur diparaîtra, je vous conseillerai et vous aiderai moralement. A tout moment.

Le 2 mars, des citoyens des deux pays [anglais] ont tenu des manifestations contre l'intervention militaire russe en Ukraine.

La présence des femmes portoricaines sur le net : genre, créativité, égalité

lundi 3 mars 2014 à 11:26
In 2013, the Movimiento Amplio de Mujeres (Women's Broad Movement) painted a mural with the intention of creating awareness of gender-based violence. In 2010, the municipal government of San Juan, then under the administration of Jorge Santini, ordered the work to be stopped and imposed fines on some of the women. With the recent change in administration, the municipal government has accepted that the prohibition was unconstitutional, thereby permitting the completion of the mural. Image taken from the blog Movimiento Amplio de Mujeres.

En 2013, le Movimiento Amplio de Mujeres (le Mouvement général des femmes) a réalisé une peinture murale avec l'intention de sensibiliser à la violence fondée sur le genre. En 2010, la Municipalité de San Juan, à l'époque sous l'administration du maire Jorge Santini, a ordonné l'arrêt des travaux et a infligé des amendes à quelques unes des femmes. Depuis les récents changements dans l'administration, le gouvernement municipal a accepté le fait que la prohibition est inconstitutionnelle, ce qui a permis à la peinture murale de reprendre son cours. Image tirée du blog Movimiento Amplio de Mujeres.

Tous les liens renvoient à des pages en langue espagnole, sauf mention contraire.

Bien des gens, aujourd’hui, ne comprennent toujours pas pourquoi il est nécessaire de parler des femmes dans l'Histoire. En bref, ce n'est qu'en étudiant, en reconnaissant et en valorisant les expériences des femmes ainsi que leurs contributions à la société dans toute leur diversité, que nous pouvons réellement parler de l’histoire de l’Humanité. C’est pourquoi ce billet va présenter quelques espaces en ligne que des femmes portoricaines ont créés pour exprimer des idées, apporter de la créativité, échanger des informations ou pour fournir des ressources pour éduquer sur les enjeux spécifiques aux femmes et sur l’égalité.

Culture et histoire

L’histoire des femmes à Porto Rico est longue et complexe, de sorte qu’il est impossible de s’y attarder ici. Il suffit de dire qu’elle est remplie de conquêtes durement réalisées qui continuent d’être contestées dans une société encore patriarcale comme celle du Porto Rico. La vidéo qui suit présente l’avis de différentes femmes sur la violence basée sur le genre, les droits du travail et la santé dans un contexte électoral. 

Pour en savoir plus, il est possible de visiter la compilation d'articles en ligne sur les femmes, que l'on trouve dans le journal des sciences humaines Homines, publié par la Universidad Interamericana de Puerto Rico, qui contient d'excellents articles sur les femmes à Porto Rico. L'universitaire et journaliste féministe Norma Valle Ferrer a également publié une brève histoire des femmes au Porto Rico “Las mujeres en Puerto Rico” qui offre une pléiade d’informations. 

Les femmes portoricaines ont légué un riche héritage dans plusieurs domaines, mais nous allons nous allons parler des arts, et plus particulièrement de littérature. De la poétesse Julia de Burgos (dont le 100è anniversaire est célébré cette année) à des auteures contemporaines tel que Mayra Santos-Febres et Yolanda Arroyo Pizarro, en passant par des auteurs de la diaspora comme Maria Teresa Hernández, mieux connue sous son pseudonyme Mariposa [en], les femmes ont grandement contribué aux lettres qui ont été étudiées, surtout depuis l’avènement du mouvement féministe. 

Afin d’encourager plus de femmes à trouver leur voix en tant qu’auteures, le blog Ovarios de Acero (Ovaires d'acier) a été créé pour offrir à ces femmes un espace consacré à la publication de leurs poèmes, nouvelles et essais dans un environnement offrant sécurité et soutien. Leur activité est également visible sur leur page Facebook. La section A propos du blog stipule:

Es un espacio que no juzga o requiere que seas una escritora profesional, solo debes ser mujer y tener el genuino deseo de crear y compartir. El concepto del blog, mayormente recoge una sola voz, pero Ovarios de Acero propone recoger todas las voces posibles. De esta forma creamos una antología de lecturas maravillosas y una diversidad sin límites.

Cet espace ne porte pas de jugement ni ne requiert que tu sois une auteure professionnelle, simplement que tu sois une femme avec un réel désir de créativité et de partage. Le concept du blog représente principalement une seule voix, mais Ovarios de Acero propose de rassembler autant de voix que possible. Ainsi nous créerons une anthologie de lectures magnifiques et d’une diversité sans limites.

Donner une voix aux femmes

Le blog Mujeres en Puerto Rico (Femmes au Porto Rico), créé par VeronicaRT (@MujeresenPR), offre des nouvelles, des commentaires ainsi que des liens vers d’autres contenus dans le web qui sensibilisent au concept du féminisme et autonomisent les femmes. Il a également une chaîne Youtube dont le contenu vient compléter les publications du blog. Dans le même esprit, le blog Poder, Cuerpo y Género (Pouvoir, corps et genre) par Nahomi Galindo offre aussi des nouvelles, des commentaires et du contenu de l’ensemble du web. Le blog de la coalition féministe Movimiento Amplio de Mujeres constitue aussi une importante ressource en ligne. 

Un important effort qui a largement contribué à l’autonomisation des femmes a été fourni par Proyecto Matria, qui cherche à aider des femmes rescapées de la violence basée sur le genre, ou devant subvenir à leur famille avec très peu de revenus, à devenir des personnes financièrement indépendantes et autosuffisantes. L’association non lucrative gère une série de services au Porto Rico dont, entre autres, des services psychosociaux, l’assistance dans le lancement de micro entreprises ainsi qu’une aide pour rendre l’éducation plus accessible. Son approche innovatrice transcende les notions encore présentes, qui présentent les femmes comme des victimes passives à qui l’on offre la charité, et cherche à aider les femmes à devenir non seulement des entrepreneuses prospères, mais aussi des être humains accomplis.

Mettre fin à la violence basée sur le genre

Malheureusement,  la violence basée sur le genre coûte à bon nombre de femmes leur bien être émotionnel et psychique et, chaque année, leur vie. C’est la raison pour laquelle Ada M. Alvarez Conde a décidé de lancer une organisation dont le but serait d’éduquer des adolescents ainsi que les jeunes adultes, femmes et hommes, sur la violence dans les fréquentations amoureuses, un sujet rarement abordé au Porto Rico. La Fundación Alto al Silencio (Fondation Stop au silence) organise des groupes de discussions dans des écoles dans tout le pays, afin de sensibiliser les jeunes et collecter des ressources sur tous les réseaux pour alimenter son site, son blog, ainsi que sa page Facebook qui non seulement fournissent des informations sur les signes précurseurs d’une relation malsaine et sur où trouver de l’aide, mais également des statistiques, des nouvelles, ainsi que des programmes de formations adressés aux personnes qui souhaitent s’impliquer. Álvarez Condes nous dévoile comment la fondation est née :

Comenzó la inauguración de la fundación con un entrenamiento a más de 150 personas en la Convención Anual de la Coalición Nacional en Contra de la Violencia Doméstica, en donde hay personas de los 50 estados que trabajan con víctimas y están encargados de los refugios a mujeres entre otros programas comunitarios. Alto al Silencio es la primera organización dedicada a tratar el tema de la violencia en el noviazgo (señales, relaciones saludables, autoestima, organización comunitaria)  en español y para la comunidad latina como enfoque principal.

La fondation a démarré avec plus de 150 personnes qui ont suivi une formation lors de la Convention annuelle de la coalition nationale contre la violence domestique, qui rassemble des personnes venues des 50 états [des États-Unis d’Amérique] et qui, parmi d’autres programmes communautaires, travaillent auprès des victimes et s’occupent des abris. Alto al Silencio est la première organisation à se charger de la violence dans les fréquentations amoureuses (signes, relations saines, l’estime de soi, organisation communautaire) en espagnol avec, comme première cible, la communauté latino. 

One of the talks offered by Fundación Alto al Silencio in Cabo Rojo, Puerto Rico, to 200 students. Image taken from Fundación Alto al Silencio's Facebook page.

Une des conférences offerte à 200 étudiants par la Fundacion Alto al Silencio au Cabo Rojo, Porto Rico. Image prise de la page Facebook.

Quelques mots de fin sur le féminisme

Bien que les femmes du Porto Rico partagent une histoire commune riche et fascinante, nourrie de contributions et de victoires dans leur lutte pour forger une société plus équitable, beaucoup reste encore à faire. Il incombe aux d’hommes et aux garçons de prendre leurs responsabilités et de réaliser leur rôle essentiel dans ces efforts et de ressentir que, eux aussi, peuvent prendre part au mouvement féministe. Car, en fin de compte, le féminisme n’a pas pour seul but de libérer les femmes, mais aussi de sensibiliser au rôle des hommes dans la lutte contre le patriarcat et le sexisme. Dans un de ses billets de son blog intitulé Brujas y Rebeldes (Sorcières et rebelles), la militante pour les droits de l’homme, Amarilis Pagan, dit:

Cuando las mujeres que trabajamos por derechos humanos hablamos del machismo, lo hacemos con plena conciencia de qué implica el término y quiénes son los que mueven la rueda de la violencia.  Reconocemos, inclusive, cómo el machismo también oprime a los hombres al castrar su capacidad de sentir emociones, de amar libremente, de elegir qué hacer con su vida sin ser estigmatizados por renunciar a los privilegios que su sexo les otorga al nacer. También reconocemos las implicaciones económicas del pensamiento machista y cómo esa rueda de violencia tritura a hombres y mujeres que viven en pobreza, en desigualdad racial y de orientación e identidad sexual.  Por eso seguimos apostando a la educación, al activismo, pero muy en especial al amor que nos sostiene en tiempos de pérdida o cuando se recrudece la violencia institucional y social hacia nuestros grupos más vulnerables.

 

Lorsque nous les femmes, qui travaillons pour les droits de l'homme, parlons du machisme, nous sommes entièrement conscientes de ce que ce terme implique et de qui sont ceux qui font tourner la roue de la violence. Nous reconnaissons, en fait, que le machisme oppresse aussi les hommes en les castrant de leur capacité à éprouver des émotions, à aimer librement, à choisir leur vie sans être stigmatisés pour avoir délaissé les privilèges qu'ils ont acquis à leur naissance grâce à leur sexe. Nous reconnaissons également les implications économiques de la pensée masculine machiste, et comment cette roue de la violence détruit les hommes et les femmes vivants dans la pauvreté et dans une inégalité de l’identité raciale et sexuelle. C’est pour cela que nous mettons tout notre espoir dans l’éducation, l’activisme, mais plus particulièrement dans l’amour qui nous porte aux heures difficiles et quand la violence institutionnelle et sociale éclate envers nos groupes les plus vulnérables. 

Photos : Un message pour le monde du Arab Bloggers Meeting 2014

lundi 3 mars 2014 à 10:52

Les photos ont été prises par Amer Sweidan durant la réunion des blogueurs arabes 2014 à Amman, en Jordanie. Ci-dessous, Amer décrit le processus de collaboration du projet.

Quelques artistes participant à la réunion des blogueurs arabes ont organisé une petite séance de travail, dont le but était de proposer un projet artistique collaboratif à présenter lors de la dernière journée. C'est alors que l'idée de la série de photos est venue à la lumière.

Egalité et justice

Egalité et justice

L'idée de ce projet était de mettre nos voix ensemble, exprimant divers messages de changement et montrer que nous sommes une communauté en dépit de nos différences.
 
La révolution est une affaire personnelle

“La révolution est personnelle.”

J'ai demandé à chaque participant d'écrire un message qui reflète sa lutte ou ses espoirs en tant que journaliste, blogueur ou militant. Plus tard, Ahmed Asery a écrit le tout en style calligraphique.
 
"C'est nous qui défions les gouvernements, et non le contraire"

“C'est nous qui défions les gouvernements, et non le contraire”

Le plus grand défi de la séance photo était de transmettre le message de chacun, de manière à ce qu'il se reflète sur son visage, pour que les portraits soient intéressants et expressifs. J'ai dû demander à chaque participant d'exprimer son message, d'y penser un moment. De cette façon, les messages et les pensées se manifesteraient visiblement.
 
Arrêtez de tuer et de prendre de mire les journalistes

‘Arrêtez de tuer et de prendre pour cible les journalistes’

Tenant compte du peu de temps que j'avais pour réaliser le projet, du manque d'équipements et d'espace, je suis satisfait des résultats. Je suis reconnaissant du travail d'équipe fourni par les participants, de l'aide de 7iber pendant le tournage et de Ahmed Asery pour la calligraphie, et de l'enthousiasme des participants.
 
 
Amer Sweidan AB14 series
 
 Visitez le site Web de Amer pour voir la série complète de photos. Elles sont toutes sous copyright. Nous les avons reproduites ici avec la permission de Amer.

Décoder les hochements de tête des Indiens en moins de 2 minutes

lundi 3 mars 2014 à 10:29

(Les liens mènent vers des contenus en anglais.)

 


Beaucoup ne savent trop quoi penser lorsqu'un Indien hoche la tête ni comment l'interpréter et faire la même chose pour communiquer. Cela explique sans doute le succès viral de cette vidéo humoristique qui propose de déchiffrer la signification des différents hochement de tête des Indiens. Cette vidéo d'1mn44 intitulée “Indian headshakes, what do they mean?” ["Les dodelinements indiens, que veulent-ils dire ?"] a été vue plus d'1,2 million de fois depuis sa publication sur Youtube le 16 février 2014. Elle a engendré des réactions intéressantes sur différentes plateformes de réseau social tels que Reddit et Twitter :

J'ai toujours aimé le hochement de tête indien – mais je l'aime encore plus maintenant. C'est vraiment bien trouvé.

Paul Mathtex, auteur et réalisateur de la vidéo a déclaré à la BBC : “Si nous avions su que cette vidéo allait atteindre un telle audience, nous l'aurions filmée un peu mieux.