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Les manuels scolaires coréens commencent à intégrer la diversité ethnique

jeudi 15 août 2013 à 11:51

La Corée du Sud devient rapidement un pays multi ethnique mais l'adaptation des mentalités et des institutions se fait lentement. Le blog Grand Narrative signale [en anglais] un manuel d'école primaire coréen qui présente des familles de différentes origines, et donne des liens qui expliquent comment les Coréens, qui ont appris à l'école qui'ils étaient “ethniquement homogènes”, réagissent à cette nouvelle réalité.

Egypte : “J'ai littéralement senti une balle me passer au-dessus de l'épaule”

jeudi 15 août 2013 à 00:14

Le photo-journaliste égyptien Mosa'ab Elshamy s'est fait tirer dessus, une balle lui a frôlé l'épaule, et son matériel lui a été dérobé alors qu'il se hasardait dans Rabaa Al Adawiya, où un sit-in pro-Morsi a été violemment dispersé aujourd'hui au Caire.

Il relate ce qu'il lui est arrivé en une série de tweets, qui nous donnent un aperçu de ce qu'a pu être ce matin l'évacuation du sit-in des Frères Musulmans à Nasr City.

Trouver le sit-in de Rabaa n'était pas compliqué :

De la fumée noire continue à s'élever de Rabaa. Visible pratiquement de presque partout à Nasr City

Là, il a d'abord eu affaire au gaz lacrymogène :

Finalement arrivé dans Rabaa. Gaz lacrymogène insupportable.

Les horreurs qu'il a vues, il les a enregistrées dans un portfolio de photos qu'il partage sur flickr. [Avertissement : certaines images, notamment des cadavres à la morgue, peuvent choquer]

La scène sur la ligne de front à Rabaa ressemble à une zone de guerre. Les affrontements durent maintenant depuis six heures.

ElShamy est tout près des tireurs embusqués :

Le pire est de ne pas savoir d'où viennent les tirs. On s'accroupit derrière le truc le plus proche et on espère pour le mieux…

Mais il reste sur place et continue à déclencher alors que les heurts s'intensifient :

Les heurts de Rabaa s'intensifient..

Une balle lui passe au-dessus de l'épaule. Il tweete :

Ai littéralement senti une balle me passer au-dessus de l'épaule. Ai entendu un bourdonnement comme d'un moustique géant se déplaçant à la vitesse de la lumière. Angoissant.

Avec cela, plus les chevrotines dans son dos, Elshamy renonce :

Ceci, s'ajoutant aux trois plombs que j'ai reçus dans le dos, m'a décidé à m'en aller.

Mais il n'était pas quitte pour autant.

En m'en allant de Rabaa, je suis tombé sur un groupe local d'auto-défense qui m'a volé mon matériel. Heureusement j'avais mis la carte-mémoire dans ma chaussette.

Ne manquez pas le reportage photo d'ElShamy des affrontements d'aujourd'hui sur son compte flickr ici.

Des églises coptes incendiées en Egypte

mercredi 14 août 2013 à 23:54

Des églises et commerces coptes ont été attaqués dans toute l'Egypte aujourd’hui [14 aout] par des personnes décrites comme “des membres des Frères musulmans et leurs partisans”.  Les attentats fanatiques ont suivi l’évacuation meurtrière des sit-ins pro-Morsi [fr] au Caire. De très nombreux égyptiens ont été tués ou blessés.

Sur les médias sociaux égyptiens, beaucoup sont d'avis que les Frères musulmans ont attisé le fanatisme, dressant les musulmans contre les chrétiens, pour aboutir aux attaques d'aujourd'hui, d'une ampleur jamais connue à ce jour.

Les deux sit-ins étaient organisés par les partisans de l'ancien président Mohammed Morsi, membre des Frères musulmans. Son mandat a été interrompu le 3 juillet, après des manifestations monstres demandant sa démission et de nouvelles élections.

Depuis des semaines, les partisans de Morsi et des Frères musulmans campaient à Rabaa Al Adawiya, à Nasr City, et sur la place Al Nahda , près de l'université du Caire. Ils demandaient le retour à la ‘légitimité”, et celui du président élu d'Egypte.

Ishak Ibrahim, chargé de recherche pour l’Initiative égyptienne pour les droits individuels, a tweeté [ar]:

Le bilan des attaques d'aujourd'hui dans neuf gouvernorats est le suivant : 20 églises, un monastère, deux immeubles de services, trois écoles, trois associations religieuses et un orphelinat ont été incendiés et sept églises ont été attaquées et saccagées.

Dans un autre tweet, il précise :

Les attaques ciblées des Frères musulmans et de leurs partisans contre des tribunaux, des églises, des conseils municipaux et des commissariats découle avant tout de leur perte de confiance en l'Etat.

The Big Pharaoh tweete:

Jusqu'ici, 16 églises ont été brûlées, certaines importantes historiquement. C'est sans précédent. La dernière fois remonte à des centaines d'années.

Il ajoute :

La majorité des églises auxquelles ils ont mis le feu sont en Haute Egypte, où vivent la plupart des chrétiens et où les Frères musulmans bénéficient toujours d'un soutien considérable.

Il poursuit :

Je crois que des attaques contre les chrétiens d'une telle ampleur, et sur un aussi grand territoire géographique, n'avait pas été vues depuis le Moyen Age.

Fouad MD partage une photo d'une église à Sohag, incendiée aujourd'hui :

— Fouad, MD (@FouadMD) August 14, 2013

Une photo de la très belle église historique brûlée aujourd'hui par les partisans de Morsi à #Sohag #Egypt aujourd'huipic.twitter.com/HVdRPGhRb3

Dalia Ziada, une activiste, lie les attaques sur les églises à l'évacuaton des pro-Morsi. Elle écrit :

Des informations de Haute Egypte : les islamistes lancent des séries d'attaques sur les églises en représailles des massacres de l'évacuation des Frères musulmans #MuslimBrotherhood #Egypt

Firas Al Atraqchi commente :

Les attaques contre des institutions coptes en Egypte trahissent l'acception qu'un gouvernement islamiste puisse jamais être inclusif. Ou tolérant.

Et Leil_Zahra Mortada rappelle :

Vous pouvez être contre les #MB (Frères musulmans) et dénoncer le massacre commis par l'armée et le MOI (Ministère de l'Intérieur égyptien), être contre les crimes contre les coptes. #Egypt

Outre les églises, des entreprises coptes ont également été attaquées aujourd'hui, dit Schehrazade :

A Louxor, on dirait que les partisans de Morsi ciblent les magasins, les hôtels et les personnes coptes. L’hôtel Horus, à côté de chez nous, appartenait à des coptes. Il a brûlé.

Des habitation privées ont aussi été détruites, dit Marian Kirollos :

Mon informateur à Delga dit que des dizaines de maisons de coptes ont été incendiées, et que la police ne s'est pas montrée.

Cette vague de mort et de destructions fait du 14 août une journée noire de l'Histoire égyptienne. Yossra Farghaly résume ce sentiment, et a des remords.

Je regrette d'avoir fait partie de jan25 [ndt, première manifestation de la Révolution égyptienne]…qui a dégénéré, jusqu'à ce que nous vivons maintenant. Je regrette d'être Égyptienne.

La couverture de la presse britannique des attaques à l'acide de Zanzibar risque d'attiser les tensions religieuses

mercredi 14 août 2013 à 20:34

[Sauf mention contraire, tous les liens renvoient vers des pages en anglais]

La couverture faite par la presse britannique de l’attaque à l’acide dont ont été victimes deux adolescentes anglaises, Kirstie Trup et Katie Gee, toutes deux âgées de 18 ans, est trompeuse et risque d’attiser les tensions religieuses en Tanzanie, ainsi que l'explique Ben Taylor sur son blog consacré au développement, à la politique, aux médias et à la Tanzanie.

Zanzibar est actuellement le foyer de tensions politiques et religieuses latentes. Plus tôt dans l'année, un prêtre catholique avait été abattu et une église incendiée au cours du festival « Sauti Za Busara » [Sons de la sagesse] qui œuvre à la promotion de la tolérance religieuse. Les tensions politiques de l'île ont pour principal objet les questions relatives à l'union du Tanganyika (Tanzanie continentale) et de Zanzibar. Certains voudraient voir cette union dissoute.

Les deux adolescentes ont été attaquées à Zanzibar le 7 août 2013, alors qu'elles étaient venues y travailler en tant que bénévoles pendant leurs vacances. Il reste encore à établir si l'attaque a un lien avec les tensions politiques et religieuses de l'île.

Les critiques émises par Ben Taylor envers la presse britannique se concentrent sur les articles relatifs au dignitaire musulman radical Cheikh Issa Ponda après qu'il a été la cible de tirs et arrêté. Cheikh Ponda, le secrétaire du Council of Islamic Organisations [conseil des organisations islamiques], a été blessé par une bombe lacrymogène tandis qu'il tentait d'échapper à la police. Il se trouve actuellement à Muhimbili, l'hôpital principal de Tanzanie situé à Dar Es Salaam.

Presque tous les plus grands organes de presse britanniques, dont le Sun, le Mirrorle TimesSky News, et le Telegraph, ont établi un lien entre l'arrestation et l'agression des deux adolescentes.

Toutefois, selon un communiqué de presse [swahili] de la police tanzanienne, Cheikh Ponda a été arrêté pour avoir incité à la violence dans ses discours enflammés.

Dans son billet, Taylor commence par critiquer la presse britannique et fait l'éloge de la presse tanzanienne :

A screen shot of Mail Online on Ben Taylor's post.

Une capture d'écran de Mail Online  dans le billet de Ben Taylor.

 

Sans surprise, les médias britanniques suivent de près l'histoire de deux adolescentes qui ont été victimes d'une terrible attaque à Stone Town, à Zanzibar. Mais dans leur hâte de publier une histoire intéressante, et dans une situation où peu de faits sont connus, ils commettent de graves erreurs.

Hier, si l'on en croit ce que rapportent les médias tanzaniens, Cheikh Ponda, un dignitaire religieux radical de Zanzibar, a été touché par des tirs et blessé dans la ville de Morogoro. Certains disent que ces tirs venaient de la police, d'autres racontent que la police a plusieurs fois essayé de l'arrêter, sans succès. D'autres sources médiatiques contestent ces « faits », soutenant qu'il est maintenant à l'hôpital. Dans l'ensemble, et c'est tout à son honneur, la presse tanzanienne semble réagir avec précaution face à cette incertitude, en jouant clairement la transparence face des faits qui ne sont pas établis avec certitude.

En outre, aucun de ces médias (à ma connaissance) n'a fait de lien entre Cheikh ou ces prétendus tirs/tentative d'arrestation et l'attaque à l'acide de Zanzibar.

Mais voyez comment les médias britanniques ont couvert cette même histoire.

Il poursuit  en identifiant des erreurs graves dans la couverture qu'en a fait la presse britannique et conclut que :

Si j'ai raison, c'est franchement honteux de la part de la presse britannique. Tout d'abord, cela trompe les familles de ces deux filles en leur laissant penser que l'on progresse dans la traque de leurs agresseurs. Ensuite, et c'est peut-être ce qu'il est le plus inquiétant, cela risque d'attiser davantage les tensions religieuses en Tanzanie, sur la base de preuves des plus ténues.

Il n’y a à ma connaissance rien qui prouve que les motifs de cette attaque étaient religieux ou politiques, et qu'elle a à voir avec Cheikh Ponda [un dignitaire religieux extrémiste]. Il est possible que cela soit le cas, tout comme il est possible qu'elle ait été motivée par de tout autres raisons. Une grande partie de la presse britannique semble déjà s’être fait sa propre opinion. Les faits (ou l'absence de faits) ne semblent pas les entraver dans leur quête de la bonne histoire, quels que soient les dégâts que cela pourrait engendrer.

Il souligne que le procureur général [Director of Public Prosecution - DPP] tanzanien  a demandé l'arrestation de Cheikh Ponda pour des raisons qui sont apparemment sans lien avec les attaques à l'acide. Le DPP a déclaré que Ponda avait désobéi à une ordonnance du tribunal.

A market stall in Stone Town, Zanzibar, which is one of the most popular sites for tourists. Photo released under Creative Commons (CC BY-SA 3.0) by Wikipedia user Esculapio.

Un étal à Stone Town, à Zanzibar, qui est l'un des sites les plus touristiques. Photo publiée sous licence Creative Commons (CC BY-SA 3.0) par l'utilisateur Wikipedia Esculapio.

Le jour suivant, le 12 août 2013, Taylor a publié une mise à jour dans le même billet.

Le Mirror et le Mail ont tous deux considérablement modifié leurs articles, que l'on peut trouver à la même adresse URL que ceux que j'ai mis en lien hier. En d'autres termes, les anciens articles ne sont plus disponibles.

Dans une mise à jour, il remarque que le Mirror a supprimé tout ce qui pouvait suggérer que Cheikh Ponda était recherché dans le cadre de l'attaque à l'acide, tandis que le Mail, qui a eu la même démarche, est allé jusqu'à suggérer qu'il pourrait y avoir un autre mobile à l'attaque.

Il écrit :

Le Times et le Telegraph ont posté (à deux reprises) de nouveaux articles qui reprennent la thèse selon laquelle Ponda est recherché dans le cadre de l'attaque.

Et finalement, le Guardian s'est intéressé à l'histoire. Leur chroniqueur des médias phare, Roy Greenslade, se demande si les médias britanniques ne se sont pas trompés et cite cet article de blog.

Mike Pflanz (@MikePflanz) un correspondant basé au Kenya couvrant l'Afrique de l'Est, l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale pour le Daily Telegraph et l'Afrique de l'Est pour le Christian Science Monitor, s'est entretenu avec Cheikh Ponda à l'hôpital. Il a réfuté les allégations selon lesquelles il aurait été l'instigateur de l'agression :

 

Cheikh Issa Ponda, recherché pour être interrogé re #Zanzibar #acidattack me dit depuis son lit d'hôpital qu'il n'a pas été l'instigateur de l'attaque. Article à venir

— Mike Pflanz (@MikePflanz) 12 août 2013

Une des deux adolescentes blessées dans l'attaque, Kirstie Trup, a été autorisée à quitter l'hôpital. Toutes deux auront besoin de greffes de la peau pour soigner leurs blessures.

Le New York Times a cité Jaf Shah, le président d’Acid Survivors Trust International [association combattant les attaques à l'acide], qui déclare que l'attaque à l'acide semble être la première agression de ce type envers des touristes occidentaux ou des travailleurs humanitaires à Zanzibar.

Selon Acid Survivors Trust International, on enregistre 1500 cas par an dans le monde, bien que les chiffres exacts soient peut-être plus élevés. Les victimes sont des femmes et des filles dans 75 à 80 % des cas. Sur l'ensemble des victimes de sexe féminin, environ 30 % ont moins de 18 ans.

VIDEO : Venez faire vos courses au ‘Barrio’ à Asunción, au Paraguay

mercredi 14 août 2013 à 19:22
Video ad for small neighborhood market in Asunción, Paraguay. Click on image to visit site with video.

Pub en vidéo pour un petit marché de quartier, à  Asunción, au Paraguay. Cliquer sur l'image pour visiter le site de la vidéo

La campagne ‘Volvé al barrio’ (Revenez dans le quartier) veut promouvoir les petits commerces de proximité dans le quartier Loma San Jerónimo de Asunción, la capitale du Paraguay, par des publicités en vidéo. Ce sont les habitants du quartier eux-mêmes qui présentent leurs commerces et fournisseurs.

Sur le blog Hallucina [espagnol], une auteure de Global Voices, Gabriela Galilea, on peut voir trois de ces vidéos : sur un barbier, un petit marché de quartier et un magasin de chaussures.