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Au Cambodge, la première femme élue au parlement est aussi une pionnière des réseaux sociaux

lundi 11 mars 2013 à 17:00

[Tous les liens sont en anglais]. Dans la foulée de la journée internationale de la femme, nous vous invitons à découvrir Mu Sochua, la première femme à jamais avoir été élue au parlement cambodgien, et une des rares personnalités politiques au Cambodge à utiliser activement les médias sociaux.

Sochua souhaiterait faire des questions de la femme une priorité dans l'élaboration des lois et est connue pour son opposition au gouvernement du premier ministre Hun Sen.

Elle est d'ailleurs actuellement sous la menace de poursuites judiciaires menées par le gouvernement pour ses déclarations faites en 2009 dans lesquelles elle explique qu'elle portera plainte contre le premier ministre pour avoir ouvertement tenu des propos désobligeants et menaçants contre elle lors d'un discours prononcé au cours d'une visite dans la province de Kamptot, dans le sud ouest du Cambodge. Toujours est-il que la cour a rejeté la plainte de Sochua alors qu'elle acceptait celle qu'avait déposée son adversaire. Elle pourrait encourir une peine de prison si la Cour suprême décidait de maintenir sa condamnation pour diffamation à l'égard du premier ministre.

Mu Sochua à la rencontre de femmes lors d'une réunion dans une zone provinciale du Cambodge. Photographie provenant de la page Facebook de Sochua Mu.

Mu Sochua à la rencontre de femmes lors d'une réunion dans une zone provinciale du Cambodge. Photographie provenant de la page Facebook de Sochua Mu.

Malgré cette affaire, elle continue de vouloir atteindre ses objectifs politiques et le nombre croissant de « citoyens du net » ainsi que la montée des médias sociaux, qui, selon elle, permettent d'apporter de nouvelles idées et des points de vue différents en politique, la rendent optimiste. C'est au cours d'une interview faite par mail que Sochua nous fait part de sa vision de la politique et des médias sociaux.

1. Pour quelles raisons êtes-vous entrée en politique ?

Après avoir entendu madame Hilary Clinton quand elle était encore première dame parler des « droits de la femme au même titre que les droits de l'homme » et du pouvoir dont les femmes ont besoin pour mettre en place de véritables changements et avoir un statut plus important ; les femmes doivent prendre le pouvoir et se politiser. C'était lors de la 4ème conférence des femmes. Quand je suis rentrée de Beijing, je me suis vue proposer une place de conseillère auprès du premier ministre. J'ai alors rejoint un parti politique et suis toujours restée politiquement active depuis.

2. Quand avez-vous commencé à tenir un blog ? Comment gérez-vous votre emploi du temps ?

Voilà deux ans maintenant que j'ai une page Facebook et mon propre blog. Twitter est venu plus tard. Je consacre en moyenne deux heures quotidiennes aux réseaux sociaux, presque chaque jour de la semaine dans la mesure où je considère qu'il est important de communiquer directement avec ses fans et ses amis. Je trouve que c'est également une façon responsable de communiquer, puisque selon moi, la politique est une question personnelle. Généralement, je fais des recherches sur les problèmes que je mentionne. J'utilise même parfois mes propres photographies.

3. Vous êtes la seule personnalité politique à tenir un blog au Cambodge. Qu'est ce qui vous a poussé à le faire ?

Cela vient de mon intérêt pour les moyens de communication, la lecture, l'écriture et l'envie d'apprendre et de m'informer. Et, bien évidemment, de mon envie de gagner des voix électorales, et de promouvoir et soutenir mon parti politique.

4. L'utilisation des médias sociaux se développe au Cambodge. Dans quelle mesure contribuent-ils à votre travail dans le monde politique ?

Le public concerné est jeune, ce qui est très important ; les jeunes peuvent apporter une vision nouvelle de la politique et du développement. J'ai de bon retour et de nombreuses réponses de la part de la jeunesse, et particulièrement de la jeunesse locale. C'est très gratifiant et très encourageant. Je pense qu'il s'agit là d'un procédé démocratique, ouvert, loin de toute peur ou tentatives d'intimidation. Mais je reçois également des messages haineux, parfois très violents, avec de fausses accusations ; ceci étant dit, toute personnalité publique doit s'attendre à ce genre de choses.

5. Comment les médias sociaux peuvent-ils influencer le monde de la politique au Cambodge ?

Le phénomène devient de plus en plus important chaque jour. J'espère trouver de plus en plus d'amies et fans féminins. Je suis une femme politique connue, et le fait que des amis ou des fans communiquent avec moi est un signe que la politique change. Les médias sociaux apportent de nouvelles idées, des nouveaux points de vue, comme sur la question du développement. Plus d'idées, plus d'opinions, plus de différence apporte de la diversité et nous poussera à être plus tolérant. Quoi de mieux pour le Cambodge ?

6. Où vous voyez-vous dans cinq ans?

Toujours dans la politique et j'espère plus sage encore.

La Constitution hongroise “n'est pas un jouet”

dimanche 10 mars 2013 à 23:37

Selon une publication [hongrois] sur la page Facebook “La Constitution n'est pas un jouet,”  une centaine de manifestants ont occupé le siège du parti au pouvoir en Hongrie ; un groupe pro-gouvernement est également entré en scène. Les protestataires ont clamé leur opposition au nouvel amendement prévu à la Constitution hongroise, adoptée en 2011 après l'obtention par le parti Fidesz des deux tiers des votes en 2010, et qui est depuis au centre des débats à l'intérieur et à l'extérieur du pays. La dernière en date des critiques de cet amendement par le professeur de Princeton, Kim Lane Scheppele a été publiée ici [en anglais].

Brésil: Lancement d'un nouveau parti mené par Marina Silva

dimanche 10 mars 2013 à 22:24

Le mouvement mené depuis deux ans par l'ex-ministre de l'environnement Marina Silva, a été porté sur les fonds baptismaux à Brasilia le 16 février, sous le nom de Réseau de la Durabilité.

Quelques 1700 personnes, parmi lesquelles des militants, des fondateurs, et des idéologues, étaient présentes au lancement de ce Réseau qui souhaite être rapidement reconnu comme un véritable parti politique – même si l'idée est justement de ne pas être un parti politique conventionnel. Basé sur l'utilisation d'internet comme outil fondamental d'action politique et centré sur la question de la durabilité, l'objectif du Réseau est de rassembler, avant septembre 2013, les 500 000 signatures nécessaires à sa reconnaissance en tant que parti.

Brasília - A ex-senadora Marina Silva fala no lançamento de seu novo partido. Foto José Cruz/Agencia Brasil (CC BY 3.0)

Brasília – L'ex-sénatrice au lancement de son nouveau parti. Photo de José Cruz/Agencia Brasil (CC BY 3.0)

Ce mouvement s'est formé sur internet, dans la continuité de la campagne présidentielle de Marina Silva sur les réseaux sociaux en 2010. Aux élections qui ont suivi, elle a obtenu presque 20 millions de voix, sous la bannière du Parti des Verts (PV), ce qui lui a assuré la troisième place et a entraîné un second tour auquel le Parti des Travailleurs (PT) ne s'attendait pas, pensant remporter ce scrutin haut la main dès le premier tour, avec la victoire de Dilma Roussef.

La candidature de Marina Silva à la présidence de la République aux élections de 2014 dépend donc de la capacité de ce Réseau à exister en tant que nouveau parti avant octobre 2013, ce qui dépend non seulement des signatures recueillies, mais aussi de la publication de statuts [en portugais, comme les liens suivants] et de leur approbation par la justice électorale. Le Manifeste Politique qui tient sur cinq pages a été divulgué à l'occasion du lancement du Réseau de la Durabilité, et il est l’œuvre des idéologues et fondateurs, Heloísa Helena, João Paulo Capobianco et Walter Feldman.

Captura de ecrã do website http://brasilemrede.com.br/

Capture d'écran du site web BrasilEmRede.com.br

“Ni majorité, ni opposition”

Sur Internet, les commentaires qui ont fait suite à la nouvelle, dans leur ensemble peu favorables à l'initiative, critiquent le fait que le mouvement de Marina Silva se déclare “ni dans la majorité ni dans l'opposition”. Ce commentaire de Carlos Afonso Quintela da Silva est emblématique de cette position:

[A Rede de Sustentabilidade] Irá “pescar” aqui e ali afiliados nas outras legendas. Certamente os insatisfeitos. Ou seja mais uma legenda para reunir os oportunistas e deserdados pelos seus ex-correligionários. Vai ser a cara de tantos outros já existentes.

[Le Réseau de la Durabilité] Va partir “à la pêche” aux voix de militants d'autres partis. Certainement des insatisfaits. C'est donc un parti de plus qui réunira les opportunistes et ceux qui ne sont plus en odeur de sainteté dans leur propre parti. Copie conforme d'autres partis existants.

On peut cependant percevoir, que suite à l'émission Roda Viva du 18 février, dans laquelle Marina Silva a saisi l'opportunité d'éclaircir un certain nombre de points concernant le mouvement, et en particulier, celui de n'être “ni majorité, ni opposition”, les commentaires sur internet sont devenus plus équilibrés.

Roberto de Santana Conceição se fait l'écho de l'opinion d'une bonne partie des téléspectateurs qui ont vu l'interview et ont été impressionnés :

[...] Marina parabéns pela entrevista, já estava decepcionado de ser Brasileiro, de ser gente, acredite, sei do poder das palavras tão usadas pelos grandes líderes políticos e religiosos, mas senti que poso [sic] voltar a votar, espero não me decepcionar.

Mas não se esqueça, vivemos num Pais que a corrupção viro [sic] tradição e a batalha será árdua.

Marina, félicitations pour l'interview, las d'être Brésilien, d'être une personne, croyez-le, je connais le pouvoir des mots tellement rabâchés par les grands leaders politiques et religieux,  j'ai senti que je pouvais recommencer à voter, j'espère ne pas être déçu.

Mais ne l'oubliez pas, nous vivons dans un pays où la corruption est devenue une tradition et la bataille sera dure.

Adoptant un point de vue opposé à celui de la fondation du parti de Marina Silva, Amaro Doce fait part de l'observation suivante sur le Blog des Amis du Président Lula:

Nada decepciona mais nesse partido da Marina Silva do que a negação da luta política dos mais fracos e da pregação ao conformismo submisso aos mais fortes.

Rien ne déçoit davantage, dans ce parti de Marina Silva, que la négation de la lutte politique des plus faibles et le culte du conformisme soumis aux plus puissants.

Il fait ensuite mention du soutien déclaré par Maria Alice Setúbal, héritière et actionnaire de [la banque] Itaú et de Guilherme Leal (candidat à la vice-présidence sous la bannière de Marina en 2010 et propriétaire président de Natura) au mouvement Réseau de la Durabilité:

É a “utopia sonhática” do Itaú, da Globo, do bilionário neoliberal dono da Natura. É a sustentabilidade reacionária e conservadora. Os bilionários mandam, eles são os “sábios” conselheiros, orientadores e ideólogos de um hipotético governo, cuja REDE Marina se encarregaria de manter conectados os brasileiros, obedientes à ordem dominadora moldada por eles. Todos conformados, igual aos dominados no filme Matrix. Semelhante aos primeiros 502 anos da história do Brasil.

C'est “l'utopie chimérique” de l'Itaú, de Globo, du milliardaire néolibéral propriétaire de Natura. C'est la durabilité réactionnaire et conservatrice. Les milliardaires dirigent, ils sont les “sages” conseillers, guides et idéologues d'un gouvernement hypothétique, dont le RÉSEAU Marina aurait la charge de relayer le discours auprès des Brésiliens, obéissants à l'ordre dominateur par eux créé. Tous conformes, tels les dominés du film Matrix. Semblable aux 502 premières années de l'histoire du Brésil.

Suivant le même raisonnement, de renoncement à la lutte politique et aux idéaux socialistes, le commentaire de Sonia Maria de Gouveia en devient significatif :

O escritor Homero temia as imperfeições da palavra escrita, devemos, então, ter em mente o quão problemáticos são os textos escritos quando analisamos as ideias da ex-senadora e evangélica, de um lado ela tem um forte pé da nas ideais socialistas e favor dos pobres, de outro precisa cativar os jovens e pessoas sem ideologia comuns em nossa época, logo repudia sua formação socialista [em] prol do projeto pessoal de poder. A derrocada do socialismo apenas causou sofrimento ao mundo, no qual vemos a teoria da prosperidade obliterar qualquer preocupação social mais profunda.

Homère redoutait les imperfections de la parole écrite, nous devons, quant à nous, garder en tête combien peuvent être problématiques les textes écrits lorsque l'on analyse les idées de l'ex-sénatrice évangélique, d'un côté elle a un pied dans les idéaux socialistes, en faveur des pauvres, de l'autre elle a besoin d'attirer les jeunes et les personnes sans idéologies, communes à notre époque, alors elle sert son projet personnel d'accession au pouvoir, au détriment de sa formation socialiste. La chute du socialisme n'a apporté que de la souffrance à ce monde, dans lequel on peut voir la théorie de la prospérité prendre le pas sur toutes préoccupations sociales plus profondes.

Dans ces circonstances, Reinaldo Azevedo sur son blog édité par la revue Veja commente:

Neste [16 de fevereiro de 2013], [Marina Silva] reuniu os “marineiros” para dar largada à criação da legenda que não é nem oposição nem situação, mas “posição”; que não é nem pragmático nem utópico, mas “sonhático”… Estava no melhor da sua forma, e isso quer dizer, então, que ninguém entendeu quase nada do que ela disse, mas todos acharam genial

Aujourd'hui [le 16 février 2013], [Marina Silva] a réuni les “mariniers” pour lancer la création du parti qui n'est ni dans l'opposition ni dans la majorité, mais dans la “position”; qui n'est ni pragmatique ni utopique, mais “chimérique”… Elle était au meilleur de sa forme, et cela veut donc dire que personne n'a rien compris à ce qu'elle a dit, mais tout le monde l'a trouvée géniale

Parmi les phrases qui émaillaient le discours de Marina lors du lancement du Réseau, le blogueur relève la suivante:

  Estamos vivendo uma crise civilizatória e não temos o repertório necessário para enfrentá-la.

Nous sommes en train de vivre une crise de civilisation et nous ne disposons pas du répertoire nécessaire pour l'affronter.

Pour, ensuite, formuler une critique de son “caractère évidemment réactionnaire”:

Quando alguém diz que “vivemos uma crise e não temos repertório”, afirma, de modo oblíquo, que, nas crises passadas, o tal repertório existia. O que parece “progressista” no discurso de Marina é, no fim das contas, regressista. Ela tem saudade de um passado que nunca houve.

Lorsque quelqu'un dit que “nous traversons une crise et que nous ne disposons pas du répertoire”, il affirme, de manière détournée, que, lors des crises passées, le dit répertoire existait. Ce qui semble “progressiste” dans le discours de Marina, est en fin de compte, régressiste. Elle a la nostalgie d'un passé qui n'a jamais existé.

Registro Partido Rede, Cartório Venâncio 2000, Brasília DF. Foto de Luiz Alves no Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

Enregistrement du Parti Réseau,  Étude de notaire Venâncio 2000, Brasília DF. Photo de Luiz Alves sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

D'un autre côté, adoptant une posture plus favorable à la constitution d'un nouveau parti, le blogueur Paulinho affirme:

[A]o contrario de muita gente, que acha um exagero 30 partidos políticos no Brasil, creio que deveria ter pelo menos o triplo, uma vez que nosso país hoje, passa de 200 milhões de habitantes, sendo que 80% deles, são eleitores, portanto não acredito que 30 partidos políticos, representam suficientemente todas as correntes de pensamento no país.

A l'inverse de beaucoup de gens qui trouvent exagéré le nombre de 30 partis politiques au Brésil, je crois qu'il devrait y en avoir le triple, puisque notre pays, aujourd'hui, dépasse les 200 millions d'habitants, dont 80 % sont électeurs, je ne crois donc pas que 30 partis politiques puissent représenter correctement tous les courants de pensées.

Il importe alors de rester attentifs à la suite des informations concernant la possible consolidation de ce Réseau en Parti – même si l'intention est de ne pas perdre ses caractéristiques de réseau. Y-a-t-il une chance pour que cela devienne un jalon dans la progression de la politique partisane brésilienne ?

Pour les Sud-Coréens, la menace de la Corée du Nord contre l'armistice : demande d'aide alimentaire ?

dimanche 10 mars 2013 à 22:01

(Les liens associés sont en anglais, sauf mention contraire)

La Corée du Nord a menacé d’abroger l'armistice qui a mis fin à la guerre de Corée, faisant monter la tension déjà élevée en Asie de l'Est et laissant les Sud-Coréens confus face à la pression impudente de leur voisin du nord.

L'ultimatum de la Corée du Nord laisse pantois, alors que le pays vient de réaliser le mois dernier son troisième essai nucléaire [français]. Furieuse des sanctions mises en place par les Nations Unies, la Corée du Nord a déclaré le 5 mars 2013 que si les Etats-Unis et la Corée du Sud poursuivaient leurs exercices militaires annuels conjoints, cela conduirait à l'interruption du cessez-le-feu entre les deux Corées et et à la coupure du téléphone direct avec la Corée du Sud.

Bien que la paix dure depuis 60 ans, la Corée du Nord et du Sud sont techniquement en guerre depuis que la guerre de Corée [français] a pris fin par une trêve en 1953.

Les internautes sud-coréens ont rapidement analysé et interprété la menace. En majorité, ils estiment qu'il s'agit là de la manœuvre la plus agressive et la plus osée que la Corée du Nord ait mise en place pour obtenir plus d'aide alimentaire de la part de la Corée du Sud et dissuader les Etats-Unis de prendre des sanctions plus lourdes.

North Korean Soldier at DMZ

Soldat nord-coréen dans la zone démilitarisée (DMZ), domaine public

Initialement, la réaction en ligne de la Corée du Sud était quelque peu chaotique, remplie de tweets trop médiatiques d'organes d'information et de Sud-Coréens qui essaient de se rappeler qu'ils vivent techniquement à deux pas de la guerre [coréen].

@ubbbe: 일부 안보개념이 부족한 분들을 위해서 말씀 드립니다. ” 정전협정 폐지” 는 ” 휴전 상황 종료 ” 입니다. 북한이 이제 막바지로 버티나봐요.

@ubbbe: Je souligne ce fait pour quelques personnes qui n'ont aucune idée sur la question de la sécurité nationale. “Abroger l'armistice” signifie “terminer la trêve de guerre (que nous avions)”. Cela montre aussi que le régime nord-coréen est dans une impasse.

Le chaos s'est intensifié grâce aux communiqués trompeurs des média locaux sur Twitter qui ont conduit certains à croire que la Corée du Nord avait déjà déclaré la guerre [coréen]:

@iron_heel: 언론사 트윗의 속보에 낚이지 말자. 북한이 1953년 정전협정을 철회하겠다고 일제히 [속보] 트윗을 날렸다. 근데 북한이 내세운 전제조건은 쏙 뺏다. 한미 훈련을 실시하면….이라는 전제 조건을 말이다.

@iron_heel: Ne soyez pas induits en erreur par les tweets des média (coréens). Ils ont tweeté “La Corée du Nord a annoncé qu'elle abrogerait l'armistice de 1953″, en faisant omission de la précondition qu'elle a mentionnée. La Corée du Nord a déclaré (et ils le feront) “si nous poursuivons les manoeuvres conjointes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud”.

Cependant, plusieurs utilisateurs de Twitter ont répondu au tweet ci-dessus [coréen] en déclarant que de tels communiqués sont probablement exacts même s'ils ont omis la précondition, car les exercices militaires annuels des Etats Unis avec la Corée du Sud sont rarement annulés sous la seule pression de la Corée du Nord. Une des réponses a été [coréen]:

@v542v:어이없어서 글남깁니다.언론사에서 이런 장난치겠습니까.그것도 찌라시도아니고 모든언론에서기사가 나오는데.[...] 미군이 주둔해있는이상 한미훈련은 계속할수밖에없을겁니다.

@v542v: J'écris ceci parce que (vos propos) sont trop absurdes. Pourquoi les média voudraient-ils induire en erreur d'une telle façon ? Presque tous les organes d'information sont allés dans ce sens, et pas seulement les tabloïds (discrédités). (…) Tant que l'armée américaine est en Corée du Sud, les manoeuvres militaires conjointes des Etats-Unis et la Corée du Sud continueront comme cela a été planifié.

Le fait que la Corée du Nord ait spécifié la date du 11 mars 2013 pour mettre fin à l'armistice a conduit de nombreuses personnes à interpréter la menace comme une stratégie nord-coréenne. Ci-dessous, quelques analyses postés par les internautes sur un fil de question-réponse [coréen] sur un site populaire de partage d'informations, Naver KIN (Knowledge-IN) :

Q (by user ID: shk****) : 방금어떤기사보니까 11일부터 폐지?라고 북한이 선포했다는데. 왜이리날짜를 자세하게알려주지[...] 진짜전쟁할꺼였으면 지금당장하지않았을까요? [...]저 날짜까지 식량좀달라는거아닐까요? A (by user ID: helicomoon): 일종에 남한 정부에게위협주고 미국에 대화하자고 신호를보내는방식입니다. 그 수단이 외교적인 것이 아니고 군사적 위협이란 것입니다 [...] 휴전협정 파기를 갖고 이미 수 십번 공갈친 전력이 있어 새로운 소재는아니지만 현정부와 대화창구가 절실하다는 것입니다

Question (par l'utilisateur: shk****): Il existe des articles de presse disant que la Corée du Nord a souhaité abroger l'armistice à partir du 11 mars. Cela m'a fait penser, pourquoi ont-ils spécifié une date précise ? S'ils pensaient sérieusement à la guerre, ils auraient pu commencer tout de suite. Je suis plus enclin à penser que la Corée du Nord nous dit en fait “Donnez-nous la nourriture avant cette date limite”.
Réponse : (par l'utilisateur: helicomoon) : C'est leur manière de dire qu'ils veulent discuter avec les Etats-Unis, tout en montrant leurs muscles au (nouveau) gouvernement sud-coréen. Ils communiquent dans le style militaire, au lieu de le faire de manière diplomatique. La stratégie de la Corée du Nord n'est pas tout à fait nouvelle et ils nous ont menti tellement de fois avec leur chantage, en disant qu'ils allaient mettre fin à l'armistice. Mais cela signifie aussi qu'ils ont réellement besoin d'un canal pour discuter avec le gouvernement actuel.

Et cet utilisateur de Tweeter a étayé cette affirmation en la reliant à un article publié en 1995 :

@warden_pn사실 이번에 북한에서 한 정전협정 파기 드립은 [링크연결]옛날에도 한번 있었던 일이다. 이번에도 초강수 한번 둔건데 그걸로 북한이 해주는대로 하자면 그건 북한에게 놀아나자는 꼴.

@warden_pn: En réalité, la manœuvre de la Corée du Nord consistant à nous menacer de mettre fin à l'armistice s'est déjà produite auparavant. [lien vers un article de 1995 où la Corée du Nord fait une menace similaire]. C'était juste le degré le plus élevé d'agression et d'audace. Et si nous (répondons à leur menace) en leur donnant tout ce qu'ils veulent, cela reviendrait à jouer exactement leur jeu.

Une majorité d'internautes a interprété de manière similaire le geste de la Corée du Nord, comme un accès de rage pour obtenir de la nourriture pour leur pays en famine. De nombreux usagers du site internet TodayHumor ont souligné [coréen] que la Corée du Nord ne s'est jamais réellement tenue à ses engagements dans l'armistice, au vu de ses nombreuses provocations militaires dans le passé. Et si elle pensait sérieusement à commencer une guerre, elles l'aurait déjà déclarée et lancé des missiles dès le départ.

D'autres utilisateurs de Twitter ont mentionné que les politiciens de la Corée du Sud essaieront de profiter de la peur collective suscitée par ces tensions militaires accrues, comme ils l'ont toujours fait :

@ex_armydoc: 아시는지 모르겠지만, 북한은 매년 한미 합동훈련, 그리고 호국훈련 때마다 비슷한 이야기를 반복하고 있습니다. 물론 이번 ‘정전협정 백지화’는 꽤 크긴 합니다만, 심심하면 ‘서울을 불바다로 만들겠다’고 하는 애들이고, 또 매번 정부는 이를 이용하죠.

@ex_armydoc: Pour certains d'entre vous qui ne le savent pas : la Corée du Nord a appliqué la même stratégie presque tous les ans pendant les exercices militaires conjointe des Etats-Unis et de la Corée du Sud et pendant l'exercice militaire annuel nommé “Sauvegarder la Nation”. Cela ne signifie pas que cette “annulation de l'armistice” est un grand événement. Mais n'oubliez pas que la Corée du Nord a constamment répété qu'elle “réduirait la Corée du Sud en cendres” et notre gouvernement a toujours utilisé cela à son avantage politique.

Thaïlande : élection du gouverneur de Bangkok, victoire surprise de l’opposition

dimanche 10 mars 2013 à 21:19

[Les liens de ce billet renvoient vers des pages web en anglais.]

Sukhumbhand Paribatra, du Parti démocratique de l’opposition, a été réélu gouverneur de Bangkok, alors que les sondages à la sortie des bureaux de vote prédisaient sa défaite.

Bangkok Pundit fournit une première analyse des données relatives au vote :

E. Il s’agit de l’élection la plus serrée (180 000 contre 292 402 en 2004, soit 6,5 % contre 12,3 % en 2004).

F. Le vote en faveur des indépendants est tombé en-dessous des 300 000 votes (11,28 %). Nous pouvons constater à échelle nationale que la Thaïlande tend vers un système bipartite.

Bangkok Governor Sukhumbhand Paribatra holding a press conference. Photo by Piti A Sahakorn, Copyright @Demotix (3/3/2013)

Sukhumbhand Paribatra, gouverneur de Bangkok, tient une conférence de presse. Photo de Piti A Sahakorn, Copyright @Demotix (03/03/2013)

Bangkok Governor Sukhumbhand Paribatra beside former Thailand Prime Minister Abhisit Vejjajiva. Photo by Piti A Sahakorn, Copyright @Demotix (3/3/2013)

Sukhumbhand Paribatra, gouverneur de Bangkok, aux côtés de l’ancien premier ministre thaïlandais, Abhisit Vejjajiva. Photo de Piti A Sahakorn, Copyright @Demotix (03/03/2013)

Le mot-clic #bkkvote regroupe quelques réactions des internautes thaïlandais :

@Tinapotjanank : Si j’étais domicilié à Bangkok, j’aurais voté pour Suharit (n° 17). Quoi qu’il en soit, félicitations à Sukhumbhand, quatre nouvelles (ennuyeuses) années…

@tulsathit : Oh, avant de partir, il semblerait que Sukhumbhand ait battu le record de Samak Sundaravej en termes de pouvoir de rassemblement.

@veen_NT : Participation historique de 64 % à Bangkok, joli travail ! Faites encore plus d’efforts la prochaine fois.

‏@Saksith : Si je ne me trompe pas, Bangkok est l’une des deux provinces du pays où le gouverneur est élu et non nommé.

Praj Kiatpongsan commente à propos de l’état d’esprit au siège du parti vaincu :

Au siège du parti Pheu Thai, l’atmosphère est devenue amère lorsque certains supporters de Pongsapat ont donné un coup de poing dans un écran de télévision, crié des grossieretés et pointés du doigt M. Sukhumbhand Partibatra, qui prononçait son discours de victoire en direct depuis le siège du parti démocratique.

Suthichai Yoon appelle les instituts de sondages à revoir leurs techniques de travail :

Différents instituts de sondages devraient maintenant avoir une sérieuse réflexion et revoir leurs techniques de travail puisqu’il est désormais prouvé que leurs résultats ne sont pas ceux attendus. Il faudra un certain temps avant que ces célèbres instituts regagnent la confiance. Ceux-ci doivent admettre qu’il est injuste et peu professionnel d’accuser les votants d’avoir « menti » aux bénévoles en charge des sondages.

Les habitants de Bangkok se sont exprimés, clairement. La participation, de 64 %, est beaucoup plus importante que celle des dernières élections malgré le déluge dans certaines circonscriptions ce jour-là.