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Les vaccins expérimentaux contre Ebola sont-ils sans danger?

jeudi 6 novembre 2014 à 17:20
Vaccins expérimentaux contre Ebola - domaine public

Vaccins expérimentaux contre Ebola – domaine public

Selon les dernières statistiques fournies par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'épidémie de l'Ebola accélère son expansion dans les trois principaux pays qui en sont victimes. Entre le 5 et le 8 octobre, le nombre de cas certifiés a atteint 8 376 personnes infectées avec 4 024 décès.

Le Liberia enregistrait à la date du 11 octobre 943 cas confirmés, 1874 probables et 1259 suspectés. A la date du 14 octobre, le nombre total d'infestions s'élevait à 3254, avec 1183 décès dont 926 sont confirmées, en Sierra Leone. Dans chacun des deux pays, seulement une circonscription du nord, à la frontière avec la Cote-d'Ivoire, n'a encore enregistré aucune infection et dans le second, à la frontière avec la Guinée est dans la même situation. 

En Guinée, l'organisation non-gouvernementale Médecins sans frontières (MSF) signale qu'elle enregistre une nouvelle flambée du virus Ebola et que ses capacités d’accueil des malades de Conakry, la capitale, arrivent à saturation. Elle ajoute que cette nouvelle flambée concerne en particulier cette ville. 

La communauté internationale intensifient les initiatives pour enrayer l'épidémie par la fourniture de spécialistes et d'équipements pour soutenir les structures sanitaires locales déjà faibles avant l'épidémie et qui sont entrain de perdre du personnel de tous les niveaux. Plusieurs pays ont annoncé la découverte de vaccins ou de médicaments dont certains sont déjà utilisé sans avoir suivi le cours normal exigé pour tout médicament avant l'autorisation de sa mise sur le marché. Dans d'autres cas, des volontaires vont servir de “pionniers” pour ces nouveaux traitements.   

Dans un billet publié sur le site Journal du Mali, Célia d'Almeida pose la question “Quel risque pour les volontaires?”  et y répond ainsi

Selon les chercheurs, il est quasi nul. En effet, le matériel génétique contenu dans le vaccin expérimental ne peut pas provoquer l'infection d'un individu vacciné. Le candidat vaccin distille le matériel génétique d'Ebola dans les cellules humaines, mais ne le réplique pas. Au contraire, il permet aux cellules du receveur de vaccin d'exprimer une protéine et cette protéine provoque une réponse immunitaire chez l'individu.

Les livraisons de doses de vaccins, qui pourraient être disponibles avant la fin de l’année, devraient être limitées dans un premier temps. La campagne de vaccination portera en priorité sur les personnes les plus exposées au virus d'Ebola, notamment le personnel médical.

D'autres personnes à risques, notamment les proches des personnes infectées, ainsi que les membres des services affectés aux funérailles des personnes ayant succombé au virus Ebola, sont considérées comme prioritaires.

Argentine : Histoire de Reina Maraz, inculpée ne parlant que le quechua, condamnée à la détention à perpétuité

jeudi 6 novembre 2014 à 17:19
Facade of the Criminal Court in Quilmes, Argentina, where Reina Maraz was sentenced to life imprisonment. Photo by Andar Agency used with authorization.

Entrée de la cour d'assises de Quilmes, où Reina Maraz a été condamnée à la détention à perpétuité. Photographie de Andar Agency utilisée avec autorisation.

Après avoir passé trois ans en prison sans pouvoir comparaître devant un juge, Reina Maraz a été condamnée à la prison à perpétuité le mardi 28 octobre 2014 en Argentine, pour le meurtre de son mari.

Dans sa chronique pour le journal Página 12, le journaliste Horacio Cecchi rapporte la question de Reina Maraz : “Pourquoi me condamnent-ils puisque je n'ai rien fait?”, a-t-elle demandé à son interprète Frida Rojas après que celle-ci lui a traduit la version espagnole de la condamnation de la cour d'assises de Quilmes (TCO).

Le TCO, présidé par les juges Silvia Etchemendi, Marcela Vissio et Florencia Buterriez, a condamné la jeune femme à l'unanimité. A 26 ans, elle a été reconnue coupable d'homicide aggravé sur la personne de son mari Limber Santos en novembre 2010.

Reina Maraz avait signalé la disparition de son mari quelques jours avant son arrestation. Elle a été emprisonnée alors qu'elle était enceinte et sans connaître les raisons des poursuites à son encontre. Elle comprend et parle à peine l'espagnol.

Jusqu'en 2012, elle n'a pas été autorisée à connaître les détails de son dossier. A cette date, elle a reçu l'assistance de la Commission provinciale pour le souvenir (CPM), une organisation non gouvernementale qui a demandé l'aide d'un interprète pour la jeune femme.

La CPM a fait pression sur la cour suprême pour valider la présence officielle d'un interprète. Bien que des milliers d'immigrants indigènes y vivent, il n'existe pas, dans les tribunaux de la province de Buenos Aires, de registre officiel des interprètes de langues indigènes.

Grâce à son interprète,  Reina Maraz a pu, pour la première fois, raconter sa version des faits. Elle a raconté son histoire de migrante, venue d'un village isolé de l'Altiplano bolivien, ainsi que les violences domestiques et sexuelles qu'elle a subies de son mari Limber Santos et de “Tito” Vilca, un voisin dont on a fait son complice. D'après le blog de la CPM, Vilca est décédé en prison de cirrhose du foie il y a quelques mois.

Maraz a affirmé que son voisin a abusé d'elle quand son mari l'a offerte comme monnaie d'échange pour payer ses dettes.

Mi-octobre, le procureur a réclamé l'emprisonnement à vie sur la base de la déposition du fils aîné de Maraz. Celui-ci avait cinq ans quand il a été interrogé et filmé sous un dôme Gesell, un miroir sans tain en forme de dôme sous lequel les enfants peuvent être observés et interrogés sans être dérangés.

Margarita Jarque, directrice des procès stratégiques pour la CPM, regrette que la condamnation suive le réquisitoire du procureur sans en montrer les limites. Le site 8300 a dénoncé :

El tribunal no ha escuchado ni incorporado la voz de Reina, su relato. Resulta inexplicable una sentencia basada exclusivamente en una cámara Gesell que durante el debate oral tres peritos especialistas cuestionaron de manera fundada y la consideraron como una prueba no válida.

Le tribunal n'a pas écouté la voix de Reina ni son histoire. De façon inexplicable, le jugement a été basé uniquement sur un enregistrement de type Gesell, test dont trois experts ont déclaré l'invalidité pendant le débat.

Le cas a suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. Sur son compte Twitter, Irene Valiente l'a exprimé ainsi :

Le cas honteux de Reina Maraz : Quechua, victime de violence conjugale, sans interprète pendant trois ans, condamnée à la détention à perpétuité http://t.co/fiGvbejXMI

La CPM a republié une déclaration de l'artiste et militant des droits de l'homme Adolfo Perez Esquivel, qui a reçu le prix Nobel de la paix en 1980 :

“On dirait qu'être une femme indigène et pauvre est une malédiction et que ce tribunal les discrimine”, dit Esquivel à propos de la condamnation de Reina Maraz.

Cesar Javier Garzón ‏a commenté sur son compte Twitter :

Justice aveugle et sourde : emprisonnement à vie pour Reina Maraz. http://t.co/Ddrylpo3FF

Les obstacles légaux auxquels Maraz a dû faire face n'ont pas échappé aux commentateurs. L'auteur du blog General Ramos et autres herbes a écrit :

Quiero imaginar el interrogatorio de la justicia a Reina Maraz y me doy cuenta que ni siquiera han indagado en lo mínimo, ni las circunstancias o contexto.

Sus Señorías no son solo ciegas, huelen a podrido.

Je veux imaginer l'interrogatoire de Reina Maraz par le jury, et je m'aperçois qu'ils ne se sont même pas renseignés sur l'essentiel, ni les circonstances ni le contexte.

Vos Honneurs ne sont pas seulement aveugles, elles sentent le pourri.

José María Mastronardi, l'avocat de Maraz, a promis de faire appel.

Guinée: Des services hospitaliers entiers fermés à cause du virus Ebola

jeudi 6 novembre 2014 à 17:05
Le CHU de Conakry via Koaci avec leur permission.

Le CHU de Conakry via Koaci avec leur permission.

La peur envahit le personnel médical guinéen car déjà 28 de ses membres ont perdu la vie et 50 agents supplémentaires ont été hospitalisés depuis  le 17 septembre. En outre, le manque de matériel de protection est tel que les gants de protection à usage médical sont vendus au marché noir. Pour illustrer le climat qui règne parmi les membres du personnel soignant, Amadou Tham Camara a écrit sur Guinée News:

Déjà traumatisé par la mort de six collègues au mois d’avril dernier, le  personnel soignant de l’hôpital sino guinéen de Kipé est dorénavant dans une sinécure paranoïaque : les médecins refusent de soigner. Et tous les jours, ils maudissent le17 mars, ce jour où ils ont reçu ce patient venu de Dabola qui a contaminé neuf de leurs collègues. 

Dans les autres grands hôpitaux nationaux de Conakry, des services entiers ne sont plus ouverts à cause des nouveaux cas d’Ebola détectés. Ainsi, depuis deux semaines, le service de réanimation de l’hôpital Ignace Deen est fermé. Le service gynécologique du même hôpital est barricadé  pour les mêmes raisons. De même la maternité de l’hôpital Donka, la plus grande du pays, ne fonctionne plus. 

Dans ce pandémonium, le paludisme qui reste le premier problème de santé publique en Guinée, avec plus de 30% des consultations, et la première cause de décès en milieu hospitalier(14%), selon l’OMS, a encore de beaux jours pour améliorer ses chiffres macabres. Tout ceci, à cause du silence feutré provoqué par le tintamarre assourdissant  autour d’Ebola.

Il y a 10 ans, le premier billet du site Global Voices était publié…

jeudi 6 novembre 2014 à 13:09

Il y a 10 ans, le premier billet du site Global Voices était publié. Photo de Georgia Popplewell (CC BY-SA 3.0)

À 22h03, le mardi 26 octobre 2004, quelque part à Cambridge (ville de l'État du Massachusetts), Rebecca MacKinnon, ancienne journaliste de CNN devenue membre du Harvard's Berkman Centre for Internet and Society, mettait les dernières barres sur ses t ainsi que les derniers points sur ses i, et appuyait sur le bouton “Publier” en bas du blog WordPress que son collègue du Berkman, Ethan Zuckerman, avait créé quelques jours auparavant. C'est ainsi qu'est né le premier billet du blog de Global Voices.

Comme c'est le cas pour de nombreux premiers messages, il n'y avait pas grand chose dans ce billet. Il y était question de l'ordre du jour d'une réunion que Rebecca et Ethan avaient réussi à caler dans le programme d'une conférence ayant lieu le 11 décembre de cette année-là à la Faculté de droit de Harvard. Cette réunion, décrite par Rebecca dans un second billet publié plus tard ce soir-là, s'intitulait: Global Voices Online - Les journalistes indépendants bloguent, les citoyens et les militants sont aussi concernés. Y étaient programmés divers “ateliers libres et de discussion” axés sur:

 “…l'utilisation des blogs et autres nouvelles technologies pour renforcer le dialogue mondial ainsi que le plaidoyer politique. On pourra trouver parmi les participants: des blogueurs du monde entier, des journalistes ainsi que des activistes intéressés par les techniques de communication en ligne. Parmi les points essentiels qui seront abordés lors de cette réunion: le développement de stratégies pour permettre également à la société civile et aux activistes de communiquer de cette façon, ainsi qu'aux journalistes qui se trouvent dans des lieux qu'ignorent généralement les principaux médias du monde entier.”

10 années plus tard, c'est chose faite. Depuis le premier billet de Rebecca, nous avons publié plus de 88 000 articles. Nous sommes devenus une très importante communauté de traducteurs. Nous avons développé des sections spécialement conçues pour défendre  la liberté d'expression et proposer des formations. Nous avons reçu de nombreux prix. Nous sommes devenus des interprètes recherchés et recommandés par les professionnels des médias, les responsables politiques, les intellectuels… Par toutes les personnes qui cherchent à communiquer avec différents publics et découvrir l'actualité racontée par des citoyens et des médias sociaux du monde entier. Il ne s'agit pas seulement de traduire en plusieurs langues, mais aussi de suivre l'actualité culturelle et politique, de comprendre la dynamique sociale. Et nous avons organisé plusieurs réunions et sommets. Un autre sommet, d'ailleurs, aura lieu en janvier prochain

Members of the community at the Global Voices Citizen Media Summit 2010 in Santiago, Chile. Photo by Georgia Popplewell (CC BY-NC-SA 3.0)

Des membres de la communauté lors d'un Sommet des médias citoyens organisé par Global Voices, en 2010 (à Santiago, au Chili). Photo de Georgia Popplewell (CC BY-NC-SA 3.0)

   

Mais l’exploit dont nous sommes peut-être le plus fiers, c'est le développement et le maintien d'une vaste communauté de bénévoles énergiques qui collaborent pour que les personnes du monde entier puissent communiquer de façon efficace sur Internet. Aujourd'hui, nous commençons à célébrer le dixième anniversaire de Global Voices. Nous nous préparons aussi à célébrer notre anniversaire officiel, qui aura lieu le 11 décembre. Voici quelques extraits de témoignages de certains de ces collaborateurs au sujet de leurs premiers pas sur Global Voices. 

Eddie Avila (Bolivie): “Un jour, en 2005, j'ai remarqué un rétrolien [sur mon blog] m'informant que, sur un blog intitulé Global Voices, avait été créé un lien vers un billet sur la politique en Bolivie. Suite à cela, j'ai reçu un mail. David Sasaki m'a écrit pour savoir j'étais intéressé par l'idée d'écrire chaque semaine à partir des blogs de Bolivie des billets concernant les événements s'y déroulant. Bien sûr, ce fut pour moi un honneur, mais j'ai également compris que donner une bonne image de mon pays auprès de personnes du monde entier qui semblaient n'avoir sur lui que clichés et stéréotypes, c'était une responsabilité.” (Lire le billet complet ici)

Rezwan (Bangladesh): “Je rédigeais déjà de petits résumés au sujet de l'Asie du Sud sur mon blog. J'écrivais aussi des articles sur quelques blogs régionaux. Et puis, en juillet 2005, j'ai reçu un mail de Rebecca MacKinnon, co-fondatrice de Global Voices: “Nous constatons que nous sommes assez fréquemment en lien avec vous et nous serions ravis d'en savoir un peu plus sur vous…” Elle m'a demandé d'écrire un billet pour Global Voices. L'idée de rédiger un article pour ce site m'a enchanté. La suite, on la connaît.” (Lire le billet complet ici)

Portnoy (Taïwan): “J'ai commencé à écrire sur des blogs et j'y ai découvert l'existence d'un tout nouveau monde. J'ai découvert Global Voices par hasard, j'ai lu des billets et j'ai été surpris par son côté innovant et son réseau. Sans aucune hésitation, j'ai commencé à traduire des articles intéressants en chinois. Cet article est le premier que j'ai traduit, j'y ai ajouté mon commentaire personnel pour le partager avec mes amis blogueurs de Taïwan. Je ne savais pas qui allait les lire mais, chaque fois que j'effectuais une traduction, je me sentais connecté avec quelqu'un sur cette planète…. J'ai continué à traduire des articles jusqu'à ce que, un jour, je reçoive un message de Rebecca MacKinnon, notre chère co-fondatrice, qui lit le chinois et m'a invité à rejoindre les collaborateurs de Global Voices…. Je gère actuellement plusieurs nouveaux projets médiatiques à Taïwan, en essayant de mettre au défi les médias et leurs morts-vivants.” (Lire le billet complet ici)

Marianna Breytman (États-Unis): “Ma folle aventure au sein de Global Voices à débuté en 2011. Alors que je recherchais des opportunités de bénévolat, je suis tombée sur un article concernant Global Voices dans le quotidien The New York Times. Peu après, j'ai rejoint l'équipe de Lingua et j'ai commencé à traduire des billets de l'espagnol vers l'anglais. Le premier article que j'ai traduit traitait de la polémique au sujet la participation de Mario Vargas Llosa à la Foire Internationale du Livre d'Argentine, en 2011… Ce premier travail de traduction m'a ouvert tellement de portes: élargir mon réseau professionnel, me faire de nouveaux amis dans le monde entier, etc.” (Lire le billet complet ici)

I-Fan Lin (Taïwan): “J'ai écrit mon premier billet pour Global Voices en 2007…. Je me demandais sans cesse, en rédigeant ces articles, pourquoi des étrangers seraient intéressés par ce qui se passe sur cette île.  Le premier sommet de Global Voices auquel j'ai participé a eu lieu à Budapest en 2008. Lors de cette réunion, une personne est venue vers moi. Elle m'a dit: “Oh, comme j'apprécie votre billet qui parle des Îles Matsu et aussi d'autres événements culturels de Taïwan.”  J'ai donc été convaincu que cela valait la peine de partager nos histoires avec d'autres gens. C'était un moment magique.” (Lire le billet complet ici)

Abdoulaye Bah (Guinée/Italie): “Un soir de décembre 2008 — à l'époque, j'avais déjà pris ma retraite —, pour ne pas me disputer avec ma femme au sujet du programme télé, j'ai commencé à rechercher une activité bénévole sur Internet. Parmi les sites que j'ai parcourus, il y avait Global Voices. J'ai lu quelques billets et je les ai appréciés. J'ai contacté immédiatement Claire Ulrich, qui s'occupe de l'équipe française et c'est là que ma participation a commencé… Je n'avais aucune expérience des blogs. Je ne savais même pas ce qu'étaient Facebook, Twitter, les net-citoyens, les médias citoyens, les blogs ou encore les billets. Tout ce que j'avais fait avant, c'était créer un forum pour les victimes de la dictature dans mon pays.  Je suis devenu blogueur grâce à la patience de Claire Ulrich, qui m'a aidé à créer Konakry Express, blog destiné à diffuser des informations concernant les graves violations des droits de l'Homme qui se sont produites en Guinée le 28 septembre 2009.” (Lire le billet complet ici)

Kevin Rennie (Australie): “Juste après les feux de brousse du Victoria, en 2009, la directrice de la rédaction de Global Voices, Solana Larsen, m'a demandé de rédiger un article à ce sujet. J'en ai été surpris, car je pensais que ce désastre que nous avions vécu n'intéresserait personne dans le monde: il existait déjà les inondations, les tremblements de terre ainsi que les tsunamis qui tuent par milliers ou par dizaines de milliers. À ma grande surprise, l'article Australia: Bushfires devastate Victoria fut l'un de ceux les plus appréciés de cette année-là.” (Lire le billet complet ici)

Community members at the Global Voices Citizen Media Summit 2012 in Nairobi, Kenya.

Membres de la communauté lors d'un Sommet des médias citoyens organisé par Global Voices, en  2012 (à Nairobi, au Kenya). Photo de Global Voices (CC BY-NC-SA 3.0)

Nwachukwu Egbunike (Nigeria): C'était en 2011, l'année des élections législatives au Nigeria. Nous assistions alors au théâtre habituel de l'absurde et du normal qui caractérise depuis fort longtemps ce pays… du point de vue politique. J'ai écrit ce billet intitulé Endless Chatter in Naija’s Political Space. D'une certaine manière, je suis tombé sur Global Voices précisément ce jour-là. Cela m'a impressionné, bien que ne sachant rien sur ce site. J'ai écrit un mail à Ndesanjo Macha, l'éditeur régional de Global Voices pour l'Afrique subsaharienne, en insérant le lien vers mon billet. Je lui ai demandé si celui-ci pourrait être republié sur Global Voices. Ndesanjo m'a répondu par l'affirmative et… après plusieurs échanges de mails, je lui ai dit que j'adorerais faire partie des contributeurs. Je dois dire que j'ai été assez impressionné par la discussion franche que nous avons eue… Cela peut paraître banal mais, étant donné que je vivais dans un milieu bien dominé par le syndrome du “grand homme”, j'ai été surpris qu'il me réponde tout de suite.” (Lire le billet complet ici)

Suzanne Lehn (France): “2008, c'était l'année de la grâce, de l'espoir, de la campagne et de l'élection de Barack Obama. Beaucoup de personnes ont retenu leur souffle et sentaient que le moment du changement se profilait. Et c'est alors qu'est né Voices without Voices, ce beau projet de Global Voices, mené par Amira Al-Hussaini. Il se trouve maintenant dans les archives du Net. J'ai eu l'envie irrésistible de faire partie de cette aventure passionnante. Amira a guidé mes premiers pas d'auteur, qui étaient au départ hésitants, avec fermeté et gentillesse. J'ai ainsi fait une étude au sujet des premières réactions de francophones face à l'élection de Barack Obama.” (Lire le billet complet ici)

Mamisoa Isabelle Raveloaritiana (Madagascar): “J'ai découvert le site de Global Voices en me rendant au bureau de Jentilisa, qui est l'éditeur de Global Voices en langue malgache. Nous travaillions ensemble dans la même entreprise. Je l'ai vu en train de travailler sur son ordinateur. Sur l'écran, j'ai vu les mots Global Voices et je suis tombée sur un article, écrit par Lova Rakotomalala et intitulé Françafrique casts shadow in Gabon, Madagascar, and Mauritania. J'ai constaté que cet article avait été traduit en malgache… J'ai été très impressionnée par Ies qualités syntaxiques de Jentilisa, et j'ai réalisé toute la beauté et l'importance de notre langue maternelle… L'idée d'en savoir plus sur Global Voices m'a intéressée et j'ai demandé à Jentilisa de m'en parler.” (Lire le billet complet ici)
 

Dercio Tsandzana (Mozambique):

“Conheci o Global Voices graças a visita da Sara Moreira (ex editora do Global voices Lusofonia) ao meu país, onde visitou a minha Universidade e falou do Global Voices e convidou-nos a juntar-me a família GV.

Naquele dia fiquei impressionado com o GV, e disse para mim mesmo que o meu sonho passaria por publicar um Artigo e assim foi no dia 18 de Dezembro de 2013. No Global Voices conto actualmente com 25 artigos escritos e traduções que foram publicados em menos de um ano que estou nesta grande família. Não existe ainda um grande activismo social pelas redes socais em Moçambique como em outros países, mas actulamente a consciência tende a mudar e as pessoas a despertar.

O Global Voices projectou-me para o mundo e me está a abrir muitas portas, dei entrevistas a DW para Moçambique, tenho artigos saídos do Global Voices em Jornais Nacionais e até artigos publicados no Canal France 24.”

“J'ai découvert le site de Global Voices grâce à une visite de Sara Moreira (ancienne éditrice de Global Voices Lusophonie) dans mon pays. Elle s'est rendue dans l'université où j'étudiais pour nous parler de Global Voices et nous a invités à rejoindre cette famille. Ce jour-là, j'ai été très impressionné et j'ai eu très envie d'écrire pour Global Voices. J'ai préparé 25 articles et traductions durant ma première année passée au sein de cette grande famille. Au Mozambique, l'activisme ne s'est pas encore considérablement développé via les réseaux sociaux, comme c'est le cas dans d'autres pays, mais aujourd'hui, nous pouvons constater une prise de conscience qui commence à s'opérer. Global Voices m'a projeté dans le monde et j'ai pu ouvrir de nombreuses portes. J'ai donné des interviews à la Deutsche Welle pour le Mozambique, j'ai rédigé des articles pour Global Voices qui paraissent dans des journaux nationaux et qui sont publiés sur le site France 24.” (Lire le billet complet ici)

Prudence Nyamishana (Ouganda): “Mon premier article traitait de David Tinyefuza, général de l'Armée nationale d'Ouganda qui était entré avec le président et dénonçait maintenant la politique gouvernementale… À cette époque… je ne travaillais pas et tous mes amis se demandaient pourquoi j'acceptais un emploi sans attendre de salaire… Je leur ai expliqué que j'allais faire ce que j'aimais… et que raconter des histoires au sujet de l'Ouganda était une opportunité. Mon père était plus inquiet: il avait connu la difficile période du régime répressif et dictatorial d’Idi Amin. Il m'a dit: “J'espère que ce que tu fais n'a rien de politique. Je ne veux pas que tu aies des ennuis. Tu sais, quand des gouverneurs veulent rester au pouvoir, ils deviennent répressifs, ils ont peur de leurs propres ombres.” J'ai pris à cœur ses paroles, sans avoir pour autant l'intention de faire machine arrière.” (Lire le billet complet ici)

Laura Vidal (Venezuela): “J'ai écrit à Eddie Avila pour lui demander si je pouvais tenter ma chance en tant qu'auteur et il… m'a accueillie dans le groupe des auteurs. Dans mon premier billet, j'ai parlé d'un drôle de personnage sur lequel j'avais lu des choses dans le blog d'un professeur d'université…. Je me suis bien amusée en rédigeant ce billet, je trouvais cela formidable de faire quelque chose pour satisfaire les gens qui souhaitaient découvrir des histoires d'un Venezuela rarement évoqué. Parce qu'il n'en existait pas beaucoup.” (Lire le billet complet ici)

Sami Boutayeb:

“Ma première traduction, en 2011 a été suscitée par un appel lancé par le responsable d'un forum fréquenté par des traducteurs participant à la localisation du projet OLPC. Il était question d'un blogueur égyptien, Alaa Abdel Fattah, qui avait été actif dans la communauté des traducteurs de logiciels libres, et qui avait été emprisonné arbitrairement. C'est ainsi que j'ai traduit pour GV Advocacy et que j'ai rejoint la formidable équipe GV francophone. J'ai eu la joie d'apprendre par la suite que Alaa Abdel Fattah avait été libéré (provisoirement car il a été ensuite à nouveau arrêté).” (Lire le billet complet ici)

“Ma première traduction, en 2011 a été suscitée par un appel lancé par le responsable d'un forum fréquenté par des traducteurs participant à la localisation du projet OLPC. Il était question d'un blogueur égyptien, Alaa Abdel Fattah, qui avait été actif dans la communauté des traducteurs de logiciels libres, et qui avait été emprisonné arbitrairement. C'est ainsi que j'ai traduit pour GV Advocacy et que j'ai rejoint la formidable équipe GV francophone. J'ai eu la joie d'apprendre par la suite que Alaa Abdel Fattah avait été libéré (provisoirement car il a été ensuite à nouveau arrêté).” (Lire le billet complet ici)

Mohamed EGohary (Égypte): “J'ai rejoint l'équipe de Global Voices en tant que traducteur de langue arabe en février 2009. À l'époque, j'étais un blogueur bilingue; je rédigeais des articles concernant aussi bien les événements en Égypte que le web 2.0…. Le rédacteur qui m'a accueilli à Global Voices s'appelait Yazan Badran. C'était probablement la première fois qu'un Égyptien entrait vraiment en relation avec un Syrien…Le premier article que j'ai traduit traitait de Gaza. Avant que je n'intègre l'équipe de Global Voices, la Palestine se résumait, dans mon esprit, à des informations que je ne faisais que lire dans les grands journaux. Jamais on ne pourra y obtenir de détails au sujet des conflits… Avec Global Voices, j'ai découvert que de très nombreuses personnes souffrent de ces conflits. Chacune a sa vie personnelle, ses souvenirs, ses joies et ses peines…”  (Lire le billet complet ici)

Lisez tous les témoignages de collaborateurs de Global Voices au sujet de leur “premier billet” et “première traduction” sur le blog de la communauté de Global Voices. Il y a toujours des animations à l'occasion de ce dixième anniversaire, n'hésitez pas à vous renseigner ! 

Le militant des droits humains Iyad El-Baghdadi parle de ​​son expulsion des Emirats

jeudi 6 novembre 2014 à 13:03
Iyad El-Baghdadi a été arrêté et expulsé des Émirats arabes unis à cause de ses Tweets

Iyad El-Baghdadi a été arrêté et expulsé des Émirats arabes unis à cause de ses Tweets

Le 30 avril 2014, le blogueur palestinien et défenseur des droits humains Iyad El-Baghdadi, un résident permanent des Émirats arabes unis, est soudainement devenu silencieux sur Twitter. Jusqu'à la semaine dernière, on savait peu de son sort.

Le 20 octobre, M. El-Baghdadi a refait surface à Oslo, en Norvège ; des informations ont révélé qu'il avait été arrêté par les autorités des Émirats arabes unis le 30 avril. Le blogueur a été détenu sans aucune accusation formelle - on lui avait simplement dit qu'il avait le choix entre vivre en détention illimitée dans les Émirats arabes unis ou l'expulsion vers la Malaisie. Il a choisi la Malaisie, où il est arrivé le 13 mai. Étant dépourvu de documents personnels, il est resté à l'intérieur de l'aéroport de Kuala Lumpur jusqu'au 8 ou 9 juin quand il a obtenu un passeport de l'Autorité palestinienne. El-Baghdadi ne pouvait pas quitter le pays jusqu'à la semaine dernière.

Le lendemain, El-Baghdadi a raconté son expérience lors d'un événement à Oslo, recueillant une grande empathie et le soutien du public. Dans une interview par email avec Global Voices, El-Baghdadi a raconté les réactions au du public au discours.” Les gens venaient vers moi en me disant combien ils avaient pleuré. Les gens m'écrivaient en me disant qu'ils regardaient ça en larmes. Je souhaite que cela puisse constituer un tournant ainsi qu'une étape et un appel à l'action “.

Il est resté en Malaisie jusqu'en octobre avant de continuer vers la Norvège, où il a demandé l'asile politique. El-Baghdadi se demande si des tweets spécifiques ont provoqué son expulsion, mais il dit  qu'il ne “pensait pas à un  tweet en particulier mais à mon militantisme global.”

Iyad El-Baghdadi a été un ardent défenseur des droits de l'homme et de la démocratie sur les médias sociaux et sur la blogosphère. Son blog décrit son implication dans les soulèvements arabes de 2011:

En 2011, avec les soulèvements du “Printemps arabe”, Iyad a commencé à tweeter à propos de la révolution égyptienne, traduisant des communiqués, des chants et des vidéos de l'arabe en anglais, permettant ainsi à aux internautes du monde entier de comprendre ce qui se passait. En février 2011, il a traduit le désormais célèbre “appel précédant la révolution” de Asmaa Mahfouz, invitant les égyptiens à descendre dans les rues pour protester. Cette vidéo a recueilli plus d'un million de visites, et la traduction de Iyad est devenue celle de référence dans la littérature consacrée à cette révolution.

Au cours de la révolution libyenne, Iyad a continué à twitter, puisant dans des sources d'information fiables, faisant de lui l'une des voix les plus actives et les plus importantes. Entre le 17 février et l'intervention internationale le 19 mars 2011, il est devenu connu pour ses cartes signalant des positions stratégiques sur le terrain. 

El-Baghdadi est un fervent utilisateur de Twitter et son silence pendant 40 jours – après son dernier tweet le 30 avril – a attiré l'attention. Alex Rowell raconte:

Il n'a pas fallu longtemps après le dernier tweet d'Iyad El-Baghdadi, le 30 avril, pour que je réalise que quelque chose n'allait pas. Ce fut Iyad, après tout, un homme qui envoyait (littéralement) en moyenne 35 tweets par jour et pouvait confortablement doubler ce chiffre quand il était en action ou lorsque le discours de quelque nouveau dictateur ou un massacre inter religieux l'avait mis en colère. Pour lui, ne pas avoir tweeté du tout pendant plusieurs semaines était, franchement, alarmant. Je me suis demandé d'abord s'il n'observait pas un silence de 40 jours de deuil pour la mort tragique de Bassem Sabry, l'écrivain égyptien, et un de ses amis, décédé la veille. Mais ce  délai est passé sans nouvelle. J'ai craint qu'il ait aussi eu quelque malheur et j'ai demandé sur Twitter si quelqu'un savait quelque chose. Personne ne savait, mais plusieurs personnes ont re-tweeté la question, ce qui suggérait que beaucoup d'entre nous avaient les mêmes préoccupations.

Mais les autorités des Émirats arabes unis ont été évidemment interpellées par son militantisme et  l'ont arrêté. Glenn Greenwald dans L'interception a donné des explications détaillées sur l'arrestation, la détention et l'expulsion ultérieure  de El-Baghdadi:

Baghdadi … . a entretenu une présence très active sur les médias sociaux pendant les révolutions qui allait devenir soudainement silencieuse cette année, peu de temps après la mort de son ami et militant égyptien bien connu, Bassem Sabry. Son dernier Tweet, sur la mort de Sabry, datait du 30 avril.

Le lendemain, il a été convoqué à un bureau d'immigration aux Émirats arabes unis, arrêté et informé qu'il serait immédiatement expulsé du pays. “Le matin, j'ai été arrêté,” a dit Baghdadi: “Je me suis réveillé encore en pleurant pour sa perte… Je ne voulais pas porter son deuil comme les autres.”

En outre, il a tweeté ce qui suit:: 

Je viens de demander l'asile en Norvège.

 

J'ai été arrêté le lendemain de la mort de #Bassem_Sabry. J'atteins la sécurité et je présente ma demande d'asile le jour de son anniversaire.

 

Tout depuis la mort de Bassem – y compris sa mort – me semble un rêve. Tout cela.

  

Ma première nuit en prison, tous mes rêves étaient plein de Bassem Sabry.

Bassem “était un ami d'El-Baghdadi, un camarade, un collègue et un  frère.” Il doit encore surmonter la douleur causée par la perte de son ami Bassem,  tombé d'un balcon et mort au Caire. El-Baghdadi a écrit à propos de Bassem: 

Sa sincérité et son amabilité ont touché tous ceux qu'ils rencontraient ou travaillaient avec lui. Il était bien sûr très intelligent et ambitieux, mais au dessus de tout, c'était son humanité et sa chaleur qui séduisaient. Lui-même était un libéral, mais il parlait et travaillait avec tout le monde pour le bien de l'Egypte et du monde arabe. Surtout, il était très bien comme créateur de réseaux et plaque tournante par laquelle tant de militants connaissaient d'autres militants et finalement devenaient les meilleurs amis. Bassem connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait et l'aimait. Sa mort à un si jeune âge et de façon si tragique est particulièrement triste parce que Bassem était quelqu'un qui aurait pu devenir un grand homme politique, un nouveau type de politiciens, pas attiré par le pouvoir et la cupidité, mais par un désir sincère de faire du bien. Bassem aurait pu faire du chemin, je crois honnêtement qu'un jour il aurait été président de l'Egypte. Même s'il n'a pas pu le faire, et n'a pas réalisé beaucoup de choses dans sa courte vie, il a été tout de même grand et nous ne l'oublierons jamais. Il sera toujours un symbole et une idole pour notre mouvement.

Les réactions sur l'épreuve de El-Baghdadi ont varié, quelques unes soutenant les actions des Émirats arabes unis et d'autres les dénonçant. Nous avons demandé à El-Baghdadi ce qu'il pensait de ces réactions:

L'écrasante majorité des réactions ont été le choc, le dégoût et la colère contre la décision, et une sympathie sincère. Les réactions m'ont réchauffé le cœur sur toute la ligne, même dans ces circonstances difficiles. Tant de gens m'ont écrit pour me témoigner leur soutien et me dire qu'il s'agissait seulement d'un échec mineur et que j'allais continuer à être une voix importante. Une petite minorité – les amoureux des tyrans – continuent à m'insulter et à me traiter de tous les noms, mais je ne me suis jamais soucié d'eux avant, je ne commencerai pas à m'en préoccuper maintenant.

Interrogé sur sa décision de demander l'asile, il a répondu: “La plupart des gens ne sont pas surpris et me disent que c'est la bonne décision, nécessaire pour ma protection et pour être en mesure de poursuivre mes activités au maximum de ma productivité et de ma capacité sans harcèlement.”

Nous souhaitons le meilleur à El-Baghdadi et nous espérons que sa famille puisse le rejoindre.