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La diversité linguistique africaine à l'honneur dans une nouvelle campagne Twitter

jeudi 21 mars 2019 à 11:33

Illustration composite créée par Eddie Avila, avec l’icône de l'oiseau de Sara Novovitch, ES au Noun Project, celle de l'Afrique par Nikita Kozin du Noun Project, celle du partage par Share by Alequinho du Noun Project et un nuage de mots de Word It Out.

À partir du 20 mars et pour le restant de l'année 2019, des militants numériques pour les langues africaines animeront tour à tour un nouveau compte sur Twitter, @DigiAfricanLang, créé pour souligner le rôle que la technologie et Internet peuvent jouer dans la promotion et la revitalisation des langues sur le continent africain. L'objectif-clef de cette campagne est la reconnaissance de l'implication des Africains qui tirent parti de tous les types de médias numériques pour accroître la visibilité de leurs langues et de leurs cultures en ligne, et attirer ainsi une nouvelle génération de locuteurs.

En partenariat avec le projet Yoruba Names et Global Voices en Yoruba, Rising Voices va coordonner la participation à la campagne de plus de quarante militants numériques de tout le continent pendant l'Année internationale des langues autochtones [fr].

Les hôtes du compte @DigiAfricanLang partageront leurs connaissances et leurs perspectives sur les langues africaines, dont leur histoire, leur utilisation actuelle sur internet mais aussi dans la vie quotidienne, les défis auxquels elles font face et les nouvelles stratégies de revitalisation. Bien que la technologie puisse jouer un rôle important, elle n'est qu'une partie d'un contexte contemporain plus large qui affecte la vitalité des langues autochtones.

Cette campagne fait suite à une initiative similaire [fr] en cours en Amérique latine avec le compte @ActLenguas. Rising Voices soutient les militants numériques de cette région du monde depuis longtemps, et @DigiAfricanLang espère générer un effort semblable parmi les militants africains.

Les hôtes sont des particuliers qui travaillent en yoruba, igbo, swahili ou twi sur des plates-formes comme Wikipedia, des applications de jeux et d'apprentissage de langues, des dictionnaires en ligne, des projets de traductions ou de localisation d'applications de sécurité numérique et d'autres campagnes sur les médias sociaux. Consultez la liste des premiers participants en bas de cette page.

Cette initiative a été inspirée par d'autres, telle que @IndigenousX, en Australie, et dont le fondateur Luke Pearson nous a donné d'importants conseils pendant notre préparation. Le compte Instagram de Global Voices, lui aussi géré par une rotation de membres de la communauté, a été une autre façon d'obtenir un aperçu de la diversité des vies de nos contributeurs.

Bien que les tweets seront majoritairement écrits en anglais, nous espérons également la participation de militants de région où la lingua franca peut être une autre que l'anglais, comme en Afrique de l'Ouest ou en Afrique du Nord.

Soutenez la campagne en vous abonnant à @DigiAfricanLang tout au long de l'année et en republiant les messages qui vous inspireront. Nos hôtes ne demandent qu'à recevoir des retours et feront de leur mieux pour vous répondre.

Lettre d'information DigiGlot : Les innovations de l'IA, de bonnes et mauvaises nouvelles pour les langues autochtones et minoritaires

mercredi 20 mars 2019 à 15:43

Image : albyantoniazzi. Utilisée sous licence CC BY-NC-SA 2.0.

Les technologies de l'intelligence artificielle (IA) peuvent interpréter le langage humain de différentes manières. Elles suscitent ainsi un énorme intérêt. Les chatbots, les logiciels de traduction et les assistants intelligents comme Siri ou Alexa dépendent tous de la compréhension de notre utilisation du langage.

Il y a quelques semaines, la société de recherche à but non lucratif  OpenAI a publié un article [en] présentant leur nouvelle approche de la modélisation informatique de la langue anglaise. Les auteurs fournissent un nombre d'exemples de textes générés par ordinateur à partir de leur nouveau modèle. Selon eux, il s'avère impossible de distinguer ces textes de ceux qu'un humain pourrait produire. OpenAI a décidé de ne pas publier le modèle par crainte qu'il soit détourné, par exemple, pour créer des robots malveillants sur Twitter ou d'autres plateformes de médias sociaux.

Et comme toujours, cela pourrait signifier à la fois de bonnes et de mauvaises nouvelles pour les langues autochtones et minoritaires. La bonne nouvelle, c'est que ces modèles ne nécessitent pas de données spéciales pour la formation. Ils peuvent être réalisés tant que les programmeurs disposent d'une collection suffisamment importante de textes dans la langue cible (par exemple à partir de Wikipédia). Une fois qu'un modèle est créé, il peut être utilisé pour développer des technologies d'IA plus avancées dans cette langue.

Quelques mauvaises nouvelles malgré tout : premièrement, ces modèles nécessitent une énorme quantité de texte à former, des millions ou des milliards de mots, et une puissance informatique importante. Deuxièmement, la recherche dans ce domaine continue de se concentrer à près de 100 % sur l'anglais et rien ne garantit que les mêmes modèles fonctionneront aussi bien pour les langues plus complexes. Et il faut toujours se rappeler que ces technologies peuvent être utilisées aussi aisément pour servir l'intérêt public que pour faciliter la collecte de données par les entreprises technologiques. Toutefois, nous espérons découvrir plus de recherches dans ce domaine pour les langues sous-financées, et éventuellement des technologies d'IA qui soutiennent ces langues.

Écoutez les « Derniers chuchotements » des langues mourantes

Une énigme zen vieille de plusieurs siècles pose la question suivante : Quel est le bruit d'une main qui applaudit ? Elle est destinée à libérer une personne de son état d'esprit habituel, afin de permettre une autre façon de penser.

Lorsque Lena Herzog, artiste plasticienne multimédia, a examiné la biodiversité linguistique mondiale et a mesuré le rythme alarmant de l'extinction des langues. Elle a alors décidé de représenter les langues en péril d'une manière totalement différente.

Elle a rassemblé des enregistrements de langues presque disparues ou déjà éteintes avec des images de sites naturels prises par des drones, pour produire ce qu'elle décrit comme un « oratorio immersif de 45 minutes ». Le résultat, appelé Last Whispers, est un voyage audiovisuel envoûtant en noir et blanc à travers une forêt de sons articulés en Tehuelche, Nivkh, Nahuatl, Warlpiri, Ainu, Koyukon, Nafsan, Jul'hoan, Surel, Ongota et Qaqet. Lorsque ces langues perdent leurs derniers locuteurs, les auditeurs se retrouvent dans une forêt absolument silencieuse.

La cartographie des langues premières d'Australie

First Languages Australia a récemment relancé sa ressource en ligne Gambay qui affiche les noms privilégiés de langues des Aborigènes et Insulaires du Détroit de Torrès ainsi que leurs emplacements respectifs à travers le pays. Le mot Gambay signifie « ensemble » en butchulla. Développée sur Mapbox, une plateforme de cartographie open source, la carte permet aux utilisateurs de localiser les centres de langues qui sont en première ligne des efforts de revitalisation linguistique, avec les meilleures options pour intégrer les médias numériques provenant d'une variété de sources.

Capture d'écran de la carte Gambay.

 

S'abonner à la lettre d'information DigiGlot par courriel

 

 

Cette étude a vu le jour grâce aux contributions de Kevin Scannell, Filip Noubel et Eddie Avila ainsi qu'au travail d’édition d’Ellery Biddle.

Le Kazakhstan éteint le mégaphone du Xinjiang

mardi 19 mars 2019 à 18:10

L'activisme de Serikjan Bilach menaçait les relations Kazakhstan-Chine.

Serikjan Bilach (Serikzhan Bilash dans la transcription anglo-saxonne). (Photo: Eurasianet)

Cet article [en] publié par le site Eurasianet [en] est reproduit par Global Voices dans le cadre d'un accord de partenariat. Note du rédacteur: depuis la publication de cet article, Bilach est sorti de prison et a été placé en résidence surveillée.

Les services de sécurité du Kazakhstan suivaient de près le militant Serikjan Bilach, qui attirait l'attention sur la situation au Xinjiang bien avant son arrestation soudaine durant le week-end du 10 mars.

Quand le correspondant d'Eurasianet a rencontré pour la première fois Bilach à Almaty en juin 2018, ce dernier venait juste de recevoir un avertissement officiel du procureur lui interdisant de participer à une manifestation organisée par un opposant depuis l'étranger.

Bilach, orateur charismatique qui bénéficie d'un important soutien parmi les Oralmans, ou rapatriés du Kazakhstan, était plutôt perplexe. «Je ne sais pratiquement rien de cet individu et de son organisation, a-t-il dit au sujet de Moukhtar Abliazov, l'ennemi attitré du président Noursoultan Nazarbaïev. Ma seule priorité est le Xinjiang.»

Bilach combat avec une détermination inlassable et passionnée les violations des droits ethniques des Kazakhs par les autorités chinoises dans la province du Xinjiang.

Ses activités ont provoqué le mécontentement d'Astana, toujours réticente à soulever des questions susceptibles de compromettre ses relations avec Pékin. Le Kazakhstan réagit avec la plus grande prudence aux informations de plus en plus insistantes selon lesquelles le gouvernement chinois, sous prétexte de lutte contre l'extrémisme, aurait jeté dans des camps de rééducation des centaines de milliers de musulmans du Xinjiang, parmi lesquels des Ouïgours, des Kazakhs et des Kirghizes. Astana s'est gardé de toute critique, préférant mettre l'accent sur «la confiance mutuelle, le bon voisinage et le respect».

L'arrestation brutale de Bilach s'explique peut-être par cette volonté d'Astana de rester en bons termes avec Pékin. Le 10 mars après minuit, les forces de l'ordre ont interpellé le militant dans une chambre d'hôtel d'Almaty où il se trouvait par mesure de sécurité. Puis il a été mis dans un avion pour Astana, où il a été informé qu'il était accusé d'incitation à la haine ethnique.

L'avertissement du procureur l'an dernier cité plus haut n'était qu'un des ballons d'essai lancés par les autorités, qui s'inquiètent de la popularité grandissante de cet activiste politique indépendant.

Le bureau de son organisation non officielle Atajurt était régulièrement investi par des policiers en uniforme. Cette association s'occupait activement d'organiser des conférences de presse et de diffuser des vidéos de témoignages sur les présumées violations commises par les autorités chinoises au Xinjiang.

«C'est notre ami.» C'est ainsi qu'un Bilach souriant a présenté au correspondant d'Eurasianet, lors de sa venue au bureau d'Atajurt en janvier, le policier impassible en faction à ses côtés [ru].

«On est contents qu'il nous laisse faire notre travail», a-t-il ajouté.

Le 10 mars, ce même policier, qui répond au nom de Baourjan, a pu voir ses collègues embarquer dans des sacs en plastique noir les ordinateurs d'Atajurt, avant de mettre des scellés sur la porte. Les bénévoles de l'association qui étaient présents ont ensuite été interrogés par la police.

Les conséquences potentielles de la fermeture d'Atajurt, qui couvre les événements dans le Xinjiang, sont difficiles à évaluer.

Le bureau d'Atajurt renferme de nombreux témoignages vidéo de Kazakhs sur des proches détenus dans des camps au Xinjiang, qui mettent en lumière une répression accrue de la part des autorités chinoises.

La frontière sino-kazakhe (Eurasianet).

Ces derniers mois, certains d'entre eux ont été informés que leur parent avait été libéré du camp de rééducation… pour être envoyé en camp de travail forcé. Les autres ont appris que leur proche allait être transféré en prison pour y purger une longue peine.

Gaoukhar Kourmangalieva a un cousin, Askar Azarbek, de nationalité kazakhe, qui a été arrêté par les hommes des services spéciaux chinois dans la zone libre de Khorgos en décembre 2017. Elle est l'un de ces témoins devenus bénévoles à l'association Atajurt.

Jusqu'à ce qu'elle visionne sur internet en mars 2018 la vidéo d'un discours de Bilach, Mme  Kourmangalieva travaillait comme femme de ménage à mi-temps pour un salaire de 50.000 tengas (114,50 euros) et n'était pas consciente de l'ampleur de la répression au Xinjiang.

A Atajurt, elle a trouvé de nombreux compagnons d'infortune tout prêts à l'écouter. Tout au long de l'année, elle a donné des coups de téléphone et envoyé des mails réguliers, jusqu'à ce qu'elle finisse par recevoir une réponse du ministère de l'Intérieur kazakh. Fin 2018, les employés du ministère l'ont informée que son cousin était détenu pour avoir enfreint la loi qui interdit la double nationalité.

«Ils ont fermé Atajurt et arrêté Serikjan Bilach. Où est-ce que je vais aller maintenant?» se demande Gaoukhar Kourmangalieva.

Bilach avait déjà eu des ennuis avec la justice. En février, il a été condamné à une amende équivalente à une centaine d'euros parce qu'il dirigeait une association non enregistrée.

Mais alors que les uns voient en lui un croisé que n'effraient pas les menaces, d'autres le tiennent pour un dangereux démagogue.

En janvier, un groupe de personnalités kazakhes parmi lesquels l'ancien député et écrivain Moukhtar Chakhanov ont signé une pétition contre lui. Les signataires y affirmaient que Bilach semait la discorde et instrumentalisait les Oralmans [en] pour «marquer des points».

«Les bénévoles d'Atajurt font plus de mal que de bien», est-il dit dans la pétition. Bilach a précisé ensuite à Eurasianet que c'est suite à cette pétition qu'il avait été emmené au commissariat pour interrogatoire.

Certains pensent d'ailleurs que les signataires avaient subi des pressions des autorités. Il faut ajouter qu'en devenant populaire, Bilach s'est fait des ennemis.

Kydiarali Oraz, qui se considère comme le fondateur d'Atajurt, n'a pas démérité dans la lutte pour les droits des Kazakhs au Xinjiang, puisqu'il est même intervenu en leur faveur au siège de l'ONU en novembre 2018. Mais peu après cette intervention, Oraz et Bilach se sont brouillés. Ce dernier accusait Oraz d'avoir commis des irrégularités financières et de trahir la cause commune.

Oraz a fondé une autre association qui a été reconnue aussitôt par les autorités, ce qui a éveillé les soupçons et l'animosité de ses anciens camarades.

Après l'arrestation de Bilach le 10 mars, Oraz a enregistré un message vidéo [ru] où il exprime sa solidarité envers Atajurt et toute la communauté oralman. Mais ses relations avec son ancien camarade restent tendues.

«Si quelqu'un n'est pas d'accord avec lui [Bilach], il se fait coller une étiquette d'espion chinois», s'était plaint Oraz dans une interview donnée antérieurement à Eurasianet.org.

L'une des principales alliées de Bilach, quant à elle, ne l'a pas abandonné. Sayragul Sauytbay, ancienne fonctionnaire et membre du Parti communiste chinois, a fait sensation dans les médias l'an dernier. Elle était la première à témoigner devant un tribunal sur les camps de rééducation en Chine. Elle comparaissait en qualité d'accusée, passible de déportation en Chine pour franchissement illégal de la frontière sino-kazahke.

Si cette affaire a trouvé un assez large écho dans les médias locaux et étrangers, c'est en grande partie grâce au travail d'Atajurt.

Après chaque audience du procès Sauytbay, Bilach a fait des discours enflammés à destination des Oralmans, dont un grand nombre s'entassaient dans la salle d'audience exiguë du tribunal de la ville provinciale de Jarkent. Une fois, Bilach a même poursuivi jusqu'à leur voiture deux diplomates chinois paniqués, qui assistaient au procès en tant qu'observateurs. Quand le tribunal a finalement décidé de libérer Sayragul Sauytbay, son statut d'icône nationale était assuré.

Mais les autorités kazakhes lui refusent l'asile permanent, ce qui l'oblige à faire renouveler régulièrement son autorisation temporaire de séjour et la rend vulnérable aux pressions du gouvernement, explique son avocate Aïman Oumarova, primée en 2018 pour son implication dans la défense des femmes par le Département d'Etat américain [en].

Selon Mme Oumarova, les services spéciaux ont récemment exigé de Sayragul Sauytbay qu'elle désavoue publiquement Bilach à la télévision kazakhe.

«Il est dans leur viseur parce qu'il est celui qui élève le plus la voix sur la question des droits des Kazakhs au Xinjiang», a-t-elle affirmé à Eurasianet, se disant prête à défendre les intérêts de Bilach devant le tribunal.

Mme Sauytbay a décliné la demande des autorités malgré les menaces que ce refus peut faire peser sur elle.

«Elle m'a dit: “Si je prends position contre lui après tout ce que ces gens ont fait pour moi, alors qui suis-je?”», rapporte Mme Oumarova.

La base de données des victimes du Xinjiang est la plus importante qui existe en anglais pour permettre de rechercher les victimes de la répression toujours en cours dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang.

Un cyclone détruit tout sur son passage au Zimbabwe et à travers l'Afrique australe

mardi 19 mars 2019 à 13:18

Les secours sont acheminés mais le bilan des morts s'alourdit

Le cyclone Idai a dévasté le Zimbabwe, le Malawi, le Mozambique et l'Afrique du Sud avec des inondations massives, des éboulements et des coulées de boue. Photo d'inondation au Mozambique, largement diffusée sur les médias sociaux.

Le cyclone tropical Idai a laissé un sillage dévastateur de destruction et de mort après avoir balayé le Mozambique, Malawi et le Zimbabwe en Afrique australe.

Au moins 162 personnes dans la région ont déjà perdu la vie à cause de la tempête dévastatrice. Au Mozambique, la ville de Beira a été presque entièrement anéantie.

MISE A JOUR Le cyclone qui a percuté le Mozambique la semaine dernière a endommagé ou détruit 90 pour cent de la ville de Beira, dit la Croix-Rouge, et le bilan des morts dans le pays et au Zimbabwe voisin a atteint 157 morts

Voici une carte des lieux frappés par le cyclone :

Les provinces de Manica, Zambezia et Inhambane au Mozambique ont été les plus durement frappées par le cyclone Ildai.

Les premières informations indiquent des dégâts importants à Beira et ses environs, avec des maisons détruites.

Au moins 89 personnes sont mortes au Zimbabwe seulement, avec des craintes d'un nombre plus élevé, dans le district de Chimanimani dans le Manicaland, situé à 406 kilomètres de la capitale du Zimbabwe, Harare, avec des maisons et des ponts emportés par une tempête tropicale qui a débuté vendredi.

Il y a des gens qui essaient encore de traverser le pont à Chimanimani  au Zimbabwe, malgré le danger

Il y a plus de 300 disparus, selon les autorités.

L'ONU au Zimbabwe a indiqué que plus de 8.000 personnes sont touchées par les inondations dans la partie est du pays. “Hélas des vies ont été perdues et des biens détruits”, écrit United Nations Zimbabwe dans un tweet :

L'ONU au Zimbabwe est sur place dans le district de Chimanimani et d'autres zones pour apporter de l'assistance – 8.000 personnes touchées par les inondations et glissements de terrain causés par le cyclone Idai. Hélas des vies ont été perdues et des biens détruits. Veuillez prêter attention aux alertes SMS et sur les médias de la Protection civile

Selon les autorités, l'endroit de Chimanimani où le cyclone Idea a fait le plus de victimes est la commune de Ngangu. Plus de cent maisons ont été emportées par les éboulis et coulées de boue.

La tempête s'est formée dans l'océan Indien et a provoqué des pluies diluviennes qui se sont abattues jeudi sur le Mozambique, avec des vitesses de vent atteignant 160 kilomètres à l'heure à qui on a attribué des vagues océaniques de 9 mètres de haut.

Nous n'avons pas d'idée de l'ampleur des dommages causés par le cyclone Idai – humains et autres – surtout autour de Beira. Routes bloquées, lignes électriques à terre, téléphones cellulaires sans connexion. Ça pourrait être largement pire que ce qu'on sait pour le moment.

La police et l'armée ont été déployées pour aider à l'évacuation des victimes.

La visibilité s'est significativement améliorée aux dires du ministère de l'Information, ce qui aidera les hélicoptères militaires à évacuer plus de monde.

L'aviation et l'armée nationale du Zimbabwe sont sur zone et sauvent des vies.

Le président Emmerson Mnangagwa a déployé une équipe d'élite des Forces armées zimbabwéennes et du CIO [les services de renseignement] et autres forces de sécurité pour distribuer l'aide et les secours aux victimes du cyclone Idai.

Les ingénieurs militaires vont aussi donner leur assistance à la reconstruction.

Le ministre des administrations locales July Moyo a déclaré que l'on voit en ce moment des corps flotter dans les cours d'eau, et qu'il n'y a pas grand-chose à faire [à ce sujet] dans l'immédiat.

Routes, ponts et téléphonie sont actuellement coupés et des centaines d'habitations ont été détruites.

Le directeur-pays de la Croix-Rouge internationale (CRI) Zimbabwe Paolo Cernuschi a déclaré que les équipes de la CRI au Zimbabwe tentent d'atteindre les collectivités affectées par le cyclone, mais que les dommages aux infrastructures sont sévères et que les équipes n'ont pu atteindre Chimanimani ni Chipinge.

“Les réparations urgentes des routes sont en cours, nous réessayerons donc dans la matinée”, a écrit Cernuschi.

Nos équipes de la Croix-Rouge ici au Zimbabwe essayent d'atteindre les communes affectées par le cyclone Idia, mais les dommages aux infrastructures sont sévères et les équipes n'ont pu atteindre Chimanimani ni Chipinge. Les réparations urgentes des routes sont en cours, nous réessayerons donc dans la matinée.

Le gouvernement zimbabwéen a tenu une réunion interministérielle samedi matin, à la suite de laquelle dix sous-commissions ont été formées pour traiter les zones les plus lourdement frappées, en matière de sécurité alimentaire, de mobilisation des ressources, de sécurité et mise à l'abri, de transport, d'eau et d'assainissement, entre autres domaines essentiels.

Un responsable des Services météorologiques a indiqué que le cyclone s'est considérablement affaibli et se déplace de l'est vers le nord-est du Zimbabwe. “Jusqu'à 200 millimètres de précipitations ont été enregistrés à Chipinge [situé dans l'est du Zimbabwe], 118 millimètres au nord de Chipinge, et 102 à Buhera [sud-est du Zimbabwe],” a détaillé le responsable.

Il a averti que les montagnes de l'est du pays peuvent encore s'attendre à des inondations en raison des pluies torrentielles et à conseillé d'éviter de s'y rendre. Des précipitations réduites étaient attendues lundi, avec de légères averses et un début d'amélioration de la météo.

Les secours sont en cours d'acheminement, et l'effort de reconstruction sera de longue haleine.

Des sources d'informations fiables sur le Venezuela ? Elles existent, en voici

lundi 18 mars 2019 à 11:29

Emails, infographies et groupes de messagerie tiennent les Vénézuéliens informés

Photographie fournie par le média vénézuélien Efecto Cocuyo (Effet luciole), reproduit avec autorisation.

Sauf mention contraire, les liens de cet article renvoient vers des pages en espagnol.

Depuis la mi-janvier 2019, quand Juan Guaidó a ouvertement contesté [fr] la légitimité de la présidence de Nicolás Maduro, les Vénézuéliens cherchent partout des sources d'information fiables sur ce qui se passe vraiment dans leur pays.

Tant d'anxiété ! Tant de souffrance ! Tant de désespoir !

L'absence de médias traditionnels indépendents [fr], ainsi que la censure généralisée [fr] qui a causé la fermeture de chaînes de radio, de télévision et de médias numériques, ont poussé les internautes à se rendre aux confins d'Internet pour trouver des sources d'informations dignes de confiance. Voici quelques médias, parmi ceux qui fonctionnent encore, que les membres de Global Voices vous recommendent.

La très chère Arepita (“petite arepa [fr]“, en-cas vénézuélien à base de maïs) offre un résumé quotidien d'une situation complexe et mouvante avec une dose généreuse d'humour vénézuélien. Arepita est distribuée sous la forme d'une lettre d'information par email : contrairement à un site internet, les autorités ont plus de difficultés à censurer celles-ci.

N'importe où dans le monde 🌍, nous vous parlons de votre Venezuela adoré en code vénézuélien, avec des émoticones et un peu d'humour… et même, de temps en temps, avec une chanson. Nous sommes une lettre d'information faite avec amour. Abonnement gratuit ❤

D'autres sites d'information comme Efecto Cocuyo (“Effet luciole”) et le site anglophone Caracas Chronicles [en] (Chroniques de Caracas), une institution intellectuelle de longue date dans la diaspora vénézuélienne, se sont mis à envoyer des lettres d'information par email à leur fidèles lecteurs pour éviter la censure.

Après l'arrêt forcé du programme radio dont ils faisaient partie, Luis Carlos Díaz et Naky Soto, véritable couple de choc dans les médias numériques du pays, se sont tournés vers les réseaux sociaux et Patreon pour diffuser des vidéos quotidiennes expliquant de facon simple et pédagogique différents aspects de la situation. Díaz fait partie de la communauté de Global Voices depuis plus de dix ans [Récent : Lire la disparition, l’arrestation et la remise en liberté conditionnelle de Luis Carlos Díaz]

Nous répondons à la question de @marimaguita sur “les germes du chavisme / madurisme”, qui nous permet de parler du sort de l'argent sale issu de nombreuses années de corruption. Regardez la vidéo en entier…

D'autres se donnent pour mission d'aider les lecteurs à naviguer dans un trop-plein d'informations. Un groupe a créé des rapports périodiques sous forme d'infographies faciles à partager et qui résument les derniers événements sous le titre tout simple de “Que se passe-t-il au Venezuela ?”

Que se passe-t-il au #Venezuela? – #4M – Rapport à 19h.

Compte tenu de la mauvaise qualité de la connexion à Internet dans tout le pays, ainsi que de la désinformation constante qui rend l'Internet vénézuélien difficile à naviguer, ces infographies se sont révélées inestimables pour les citoyens tentant d'aider leurs familles et amis à rester informés sur la situation.

J'envoie ces images à mes connaissances qui vivent dans des zones où Internet a été coupé. Quand ils se rendent en ville ou entrent dans une zone avec un réseau sans fil, ils découvrent tout rapidement. Merci à ceux qui les font.

D'autres personnalités connues sur les médias sociaux se sont dirigées vers WhatsApp et Telegram pour diffuser des informations fiables avec leurs abonnés. C'est ainsi le cas du célèbre journaliste Fran Monroy, qui gère à présent trois groupes WhatsApp pour des usages distincts :

Nous avons ouvert 3 groupes sur WhatsApp : 2 sont unilatéraux : un pour les informations vérifiées, un autre pour notre programme @CodigoAbierto, et un troisième pour discuter librement de technologie. Si vous voulez prendre part, envoyez simplement un MP et nous vous enverrons les informations. Ok ?

Les dirigeants de l'opposition produisent aussi, en quelque sorte, leurs propres médias. Bien qu'ils retiennent l'attention des médias internationaux, les grands groupes médiatiques nationaux ne leur accordent que peu (ou pas) d'espace pour expliquer leurs positions. Pour toucher leurs supporteurs actuels et potentiels, ils utilisent à la place des flux audios et vidéos et des groupes sur Telegram et WhatsApp.

Malgré les nombreuses tentatives des acteurs institutionnels pour perturber les communications sur Internet ou influencer les récits mis en ligne, les Vénézuéliens trouvent des moyens de rassembler, d'organiser et d'évaluer les informations à leurs propres conditions.