PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Le point de vue d’un Occidental sur la « guerre mondiale contre le terrorisme »

lundi 6 octobre 2014 à 23:19

A mesure que la coalition internationale dirigée par les États-Unis progresse dans sa lutte contre l'EI, le rejeton d'Al-Qaïda qui a étendu son contrôle sur une grande partie de l'Irak et de la Syrie en utilisant des tactiques brutales et violentes, le blogueur bermudien catch a fire, [l'incendiaire], fait part de son opinion au sujet de cette « nouvelle guerre », qui, selon lui, ne fera qu'aggraver le problème actuel :

Il [...] est plutôt hypocrite que l'Occident agisse tout à coup contre l'EI, alors qu’il n'a pas pu en prendre contre Israël avec ses récents crimes de guerre, mais je m'éloigne du sujet…

Se lancer dans une nouvelle guerre n’aboutit qu’à la création de nouveaux martyrs, en se faisant le terreau d’une nouvelle génération d'extrémistes qui avilit l’Islam. Cela ne s’attaque en rien aux causes premières de cet extrémisme – le manque d'espoir, l'effondrement économique et social ainsi que l’absence de démocratie [...] Si nous voulions vraiment vaincre l'EI [...] nous devrions nous attaquer à ces causes profondes, nous devrions lutter contre la pauvreté et cesser de soutenir des régimes autoritaires en fonction des intérêts occidentaux.

Le billet se poursuit par une énumération des différentes alternatives possibles pour gérer la situation.

Bangladesh : le corps d'un patient gardé en otage par un hôpital privé, pour défaut de paiement

lundi 6 octobre 2014 à 22:45
A police guards in front of the United Hospital in Dhaka. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix

Un policier surveillant l'entrée de l'United Hospital à Dacca. Image de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (7/7/2011)

Billet d'origine publié le 27 août 2014. Les liens associés renvoient à des pages en bengali.

L’United Hospital Ltd. [anglais], un hôpital privé situé à Dacca, la capitale du Bangladesh, s'est finalement incliné face à la pression et a cédé à la demande de la libération du corps d'un patient, décédé dans leurs locaux. Initialement, l'hôpital avait refusé, sa famille ne pouvant régler sa facture immédiatement, ce qui avait provoqué l'indignation publique. 

En provenance d'un autre hôpital, le patient, souffrant de problèmes cardiaques et de défaillances de plusieurs organes, avait été transféré à l'United Hospital le 3 juillet. Il était sous traitement dans l'unité de cardiologie. Il est décédé dans la nuit du 15 août 2014.

Un grand débat avait eu lieu dans les médias sociaux sur l'absence d'éthique dans le fait de conserver le corps d'un défunt pour un règlement de factures. Le blogueur Kowshik Ahmed a ainsi écrit sur son blog sur BDNews24.com :

কল্পনা করতে পারছি না যে, বিলের জন্য লাশ আটকিয়ে রাখতে পারে চিকিৎসার মত মহান পেশায় জড়িত ঢাকার অতি উন্নত একটা হাসপাতাল। ৩১ লাখ টাকা বিল ছিলো, কেবিন /আইসিইউ ভাড়া ছাড়া এত বিল কিভাবে হয় যদিও সেটা নিয়ে প্রশ্ন থাকছেই, যার ১২ লাখ টাকা মৃতের পরিবার সাথে সাথে পরিশোধও করেছে– বাকী ১৯ লাখ টাকার জন্য হাসপাতালটির এই পৈশাচিক চরিত্র প্রকাশ্য হয়ে পড়েছে।

Je n'arrive pas à imaginer qu'un hôpital aussi moderne de Dacca, qui est impliqué dans la haute responsabilité de soigner les gens, puisse conserver un corps en raison de factures impayées. La facture s'élevait à 3,1 millions de takas (environ 31 500€). Bien qu'on puisse se demander comment la facture, comprenant une chambre dans l'unité de soins intensifs (ICU) peut être aussi élevée, 1.2 millions de takas (environ 12 000€) avaient été immédiatement réglés par la famille du défunt. Il manquait 1.9 millions de takas (19 500€), grâce auxquels la cupidité de l'hôpital a été révélée. 

Le blogueur Russel Parvez a demandé que l'hôpital présente ses excuses pour l'absence d'éthique de son comportement : 

লাশ জিম্মি রেখে বকেয়া আদায়ের অসভ্য-অন্যায় আচরণের জন্যে আশা করছি আজ রাতেই হাসপাতাল কর্তৃপক্ষ ক্ষমা প্রার্থনা করবেন। প্রতিটি মৃত ব্যক্তির স্বজনের তার লাশ ধর্মীয় বিধান অনুসারের সৎকারের অধিকার রয়েছে। ইউনাইটেড হাসপাতাল কর্তৃপক্ষ পাওনা টাকা আদায়ের জন্যে এই অসভ্যতা করে বাংলাদেশে আইনানুগ ব্যবসা করছে কোনো জরিমানা না দিয়ে এমনটা হওয়া উচিত না।

J'espère que le personnel de l'hôpital présentera ses excuses dès ce soir pour son comportement contraire à l'éthique et injuste en gardant en otage un corps en raison d'impayés. Toute personne a droit à des funérailles en respect de sa religion. Il faut que le personnel de l'United Hospital se voie infliger une amende pour avoir eu un comportement irrespectueux dans leur activité juste pour récupérer une somme due.

Ce n'est pas la première fois que l'United Hospital retient le corps d'un patient le temps que ses factures soient payées, rappelle le blogueur et journaliste Abu Sufian.

L'United Hospital a publié un communiqué [anglais] révélant avoir informé la famille du patient sur les coûts des soins. L'hôpital a continué le traitement avec l'assurance que la famille était solvable et que les factures seraient payées. L'hôpital souligne que les 25 000$ (environ 19 500€) restants correspondent aux médicaments et à l'équipement utilisés et que l'absence de paiement occasionnerait une grande perte pour l'hôpital. Cependant, l'hôpital n'a pas mentionné avoir gardé le corps en otage de la famille pour l'absence de paiement.

D'après les statistiques de 2006, 40% des 1683 hôpitaux de Bangladesh sont des hôpitaux publics, alors que le reste correspond à des hôpitaux privés. En l'absence d'une politique d'assurance maladie efficace et à prix abordable [anglais], l'hospitalisation pour une maladie chronique peut rapidement être un fardeau pour n'importe quelle famille. Quelques hôpitaux privés fréquentés par l'élite, comme l'United Hospital, peuvent réclamer des honoraires qui vont au delà de la capacité de paiement pour les Bangladais ordinaires.

Le blogueur Nir Sondhani a posté ses commentaires sur Sachalayatan, décrivant la nature commerciale des hôpitaux privés de Dacca. Le journaliste and blogueur Mahbub Morshed a averti les citoyens de ne pas se rendre dans des hôpitaux privés s'ils n'en avaient pas les ressources financières :

দেশে কোটিপতিদের চিকিৎসা-সেবার জন্য কয়েকটি হাসপাতাল তৈরি হয়েছে। হাসপাতালগুলো দেখতে ভাল। যে কারো মনে হতে পারে, ভর্তি হয়ে যাই। তবে ভর্তি হওয়ার আগে বা কাউকে ভর্তি করানোর আগে একবার ভাবুন আপনি কি কোটিপতি? যদি না হয়ে থাকেন তবে লাখপতিদের হাসপাতালে যান। লাখপতি না হলে পিজি বা ডিএমসিতে ট্রাই করুন।

Au Bangladesh, quelques hôpitaux ont été construits pour les soins de personnes millionnaires. Ces hôpitaux sont de très belle apparence. N'importe qui pourrait vouloir y être hospitalisé. Mais avant d'être hospitalisé, posez-vous la question si vous êtes millionnaire. Si vous ne l'êtes pas, alors rendez-vous dans un hôpital moins cher. Si vous ne le pouvez toujours pas, allez plutôt dans les hôpitaux publics.

L'utilisateur de Facebook Durjodhon a expliqué comme un “complexe d'infériorité” l'audace de s'être rendu dans un hôpital privé, au lieu d'un hôpital public, sans même en avoir la solvabilité financière : 

[...] তারা কিন্তু আমাকে জোর করেনি আসার জন্য, জোর করেছে আমার “ইনফিরিয়রিটি কমপ্লেক্স”- সরকারী হাসপাতালের মতন বাজারে (!)গিয়ে চিকিৎসা নেব আমি ? আমার মাঝে বাঙ্গালি সমস্যা, অন্যের চোখে ক্ষুদ্র হয়ে যাবার সমস্যা [...] আমার সামর্থ্য আর সাধের মাঝে ফারাক বোঝার অক্ষমতা অথবা অনিচ্ছা- এইসবই এই প্রাইভেট হসপিটালগুলোর কাছে আমাকে শিকার বানিয়ে দিচ্ছে, আমার আত্মীয়ের লাশের জন্য এখন তাদের কাছে হাত পেতে থাকতে হচ্ছে ।

[...] Ce ne sont pas eux qui m'ont forcé à venir, plutôt mon “complexe d'infériorité”- puis-je aller me faire soigner sur le marché (!) des hôpitaux publics ? Je suis troublé par un souci bangladais, par le fait d'être perçu comme inférieur aux yeux des autres [...] Mon déni ou mon incapacité à gérer entre ma solvabilité et ma volonté – j'en suis réduit à ce point en raison de ces hôpitaux privés, je dois quémander auprès d'eux pour récupérer le corps d'un membre de ma famille.

A group of worker from a NGO forms a human chain in the city marking World Health Day. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotix (7/4/2012)

Un groupe de salariés d'une ONG à Dacca formant une chaîne humaine urbaine lors de la Journée Mondiale pour la Santé, pour protester contre la commercialisation des services de santé. Image de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (7/4/2012)

Les coûts entre les hôpitaux publics et privés varient grandement, non par le service ou la qualité du médecin, mais par la qualité des instruments médicaux, des équipements et du confort. Un traitement de plus de sept jours pour un patient souffrant du coeur peut coûter de 4000 à 5000 takas bangladais (soit 40 à 50€) grâce à des subventions de l'Etat. Dans un hôpital privé, le même patient devrait payer 100 000 takas bangladais (environ 1000€). 

Le Bangladesh, avec une population de 150 millions d'habitants, n'a que un médecin pour 2000 habitants. De même, il y a un lit d'hôpital pour 3000 habitants. Le Bangladesh possède des infrastructures de santé très étendues [anglais] dans le pays, mais dans les institutions publiques de santé, 48 % des postes de médecins ne sont pas pourvus [anglais]. Les défaillances dans les hôpitaux publics et les incertitudes dans leur service conduisent la population à choisir les hôpitaux privés malgré leur coûts excessifs. 

Ajouté à ceci, les patients doivent aussi faire face à de nombreuses allées et venues pour leur traitement. Helen Ahmed, une utilisatrice du réseau social Besto, se souvient de ce qui est arrivé à l'un de ses proches :

[...] বুকে pain হচ্ছে। তাই ডাক্তার একটা আল্ট্রাসনোগ্রাম করতে দেয়। বিকেলে রিপোর্ট আনে দেখি নিচে লেখা ছিল তার লিভার এ tumar ধরা পড়েছে। রিপোর্ট দেখে কাঁদতে কাঁদতে ডাক্তার কাছে গেলাম, বললাম আপা, ক্যান্সার তো লিভারে আছে, ডাক্তার বলল কাঁদবে না। রিপোর্ট ভুল আসতে পারে। তুমি এখনই ৭ হাজার টাকার লিভার ct স্ক্যান করাও। টাকার সমস্যা সত্তেও ওই দিন আবার লিভার ct স্ক্যান করাই। রিপোর্ট আসে লিভার ক্যান্সার নয়। ৭ দিন পরে আবার রিপোর্ট আসে ফুসফুসে ক্যান্সার। আমার কান্নায় আকাশ বাতাস এক হয়ে যায়। কেন বার বার এত হয়রানি।

[...] Il avait une douleur à la poitrine. Le médecin lui a donc prescrit de faire des ultrasons. J'ai récupéré le rapport dans l'après-midi, qui disait qu'il avait une tumeur au foie. Je suis allée voir le médecin en pleurant. Il a dit que le rapport pouvait être une erreur. Il a prescrit de faire un autre examen coûteux de 7 mille takas (soit 70€), un CT scan (de la tomodensitométrie) du foie. Je me suis arrangée difficilement pour réunir la somme qu'il fallait et nous avons réussi à faire le test. Le rapport de ce dernier a révélé qu'il n'avait pas de cancer à son foie. 7 jours plus tard, un autre examen montrait qu'il avait un cancer aux poumons. J'éclatais de nouveau en sanglots. Pourquoi tout ce harcèlement ? 

Le gouvernement a formé une commission pour enquêter sur l'incident de l'United Hospital. L'hôpital a accordé un délai de cinq mois à la famille pour régler une facture de 1.5 millions de takas bangladais, lui accordant un rabais de 25%. Dans le cas contraire, l'hôpital a menacé de poursuivre la famille en justice. 

40 jours pour 40 sourires : une initiative caritative ougandaise s'appuie sur les médias sociaux

lundi 6 octobre 2014 à 22:27
La fondatrice de 40 jour pour 40 sourires, Esther Kalenzi, tenant un bébé pendant la campagne #BeSanta. Photo utilisée avec sa permission.

La fondatrice de 40 jour pour 40 sourires, Esther Kalenzi, tenant un bébé pendant la campagne #BeSanta. Photo utilisée avec sa permission.

La fondation 40 jours pour 40 sourires (40 Days Over 40 Smiles Foundation) est une organisation caritative basée à Kampala, dirigée par des jeunes et visant à aider les enfants et les communautés vulnérables à accéder à l'autonomie à travers le soutien scolaire et l'appui dans la formation entrepreneuriale. L'organisation recourt aux médias sociaux comme plate-forme de sensibilisation et de solutions.

Le projet 40 jours pour 40 Smiles a débuté le 27 février 2012, quand Esther Kalenzi a ouvert une page Facebook et a ensuite demandé à ses amis de donner tout ce qu'ils pouvaient : la nourriture, vêtements, livres, jouets, argent et à se joindre à elle pendant le week-end de Pâques pour offrir ces articles et célébrer la fête avec les enfants dans deux orphelinats.

Le week-end de Pâques, ils ont visité deux orphelinats où ils ont joué avec les enfants, mangé, dansé et diverti. Ils ont créé plus de 40 Smiles.

J'ai récemment pris contact avec Esther Kalenzi pour parler de son initiative 40 jours pour 40 sourires.

Tumusiime Patrick (TP): Esther Kalenzi, qui êtes-vous ?

Esther Kalenzi (EK): Je suis une Ougandaise qui se passionne pour un changement positif au sein de sa communauté. J'utilise mes amis, mes compétences et les réseaux sociaux pour impliquer le plus grand nombre d'Ougandais, en particulier les jeunes, pour l'amélioration de la société où ils vivent.

TP: L'initiative 40 jours pour 40 sourires a attiré l'attention tant des médias locaux qu'internationaux. Dites-nous de quoi il s'agit et pourquoi le nom de “40 jours pour 40 sourires” ?

EK: C'est une confluence de l'énergie des jeunes qui utilisent des événements amusants et les médias sociaux pour recueillir des fonds pour soutenir des enfants vulnérables.

Il s'agit d'une organisation légalement enregistrée qui a tout simplement commencé comme un petit rêve que j'avais “d'être l'actrice du changement” que je voulais voir.

Le nom m'est venu en 2012 durant la période de carême (40 jours de jeûne) quand j'ai créé un groupe Facebook et invité mes amis et les membres de ma famille à donner du matériel pour ceux qui sont moins privilégiés et n'auraient pas pu célébrer Pâques. Par 40 sourires, j'entendais les 40 enfants ou plus que je voulais cibler. Ce week-end de Pâques, nous avons visité et distribué des articles à 150 enfants.

TP: L'an dernier, l'initiative 40 jours pour 40 sourires a été considérée comme la meilleure campagne de médias sociaux en Ouganda, en battant d'autres initiatives comme celles des compagnies MTN et Airtel qui sont des entreprises de télécommunications de premier plan en Ouganda. Comment avez-vous réussi cet exploit ?

EK: Comment avons-nous réussi l'exploit ? Je n'en ai aucune idée. Les gens nous ont choisis et nous avons gagné ! Je pense qu'une des choses qui nous ont favorisés, c'est que nous ne sommes pas une activité commerciale, nous sommes motivés uniquement par la volonté d'aider les autres. Nous avons investi notre temps, de l'énergie et des ressources sans relâche dans ce but. Nous ne pensions pas que nous pourrions battre ces marques, mais je suppose que nous avons fait quelque chose de bien.

TP: Il y a plusieurs façons de faire la collecte de fonds pour le caritatif, mais l'initiative 40 jours pour 40 sourires utilise principalement les médias sociaux pour recueillir des fonds. Pourquoi avez-vous choisi cette option ?

EK: Comme je l'ai déjà dit, l'organisation a commencé comme un groupe Facebook et ça a bien marché. J'ai pensé que nous devions continuer avec cette formule gagnante. En outre, elle est moins chère, proche de notre groupe cible qui est constitué de jeunes et c'est facilement accessible.

TP: De toutes les campagnes de médias sociaux que 40 jours pour 40 sourires a organisées pendant ces deux dernières années, laquelle a le mieux réussi et pourquoi ?

EK: C'est indéniablement #BuyABrick. Nous avons recueilli 8 millions de shillings ougandais (US $ 3024) en 10 jours en ligne pour construire un dortoir. L'équipe a fait un bon travail, nous avions un grand programme que nous avons exécuté et bien sûr le soutien de la blogosphère nous a comblés.

TP: Comment arrivez-vous à concilier vos activités de médias sociaux personnels et ceux pour l'initiative 40 jours pour 40 sourires ?

EK: Hmm, c'est une question délicate. Pour être honnête, les moments où je suis le plus active sur les médias sociaux sont quand je suis dans une intense mobilisation d'internautes pour une cause que j'ai à coeur ; que ce soit pour 40-40, la course contre le cancer ou autour de l'histoire d'une femme qui a réussi contre toute attente.

TP: Décrivez-nous un processus typique pour mener une campagne de médias sociaux, par exemple celle dénommée “Acheter une brique”.

EK: Pour la campagne  #BuyABrick (Acheter une brique), par exemple, nous devions penser à quelle est la plus petite composante d'un bâtiment. Bien sûr, il y a des choses plus petites qu'une brique, mais elle est plus facilement identifiable. Une fois que nous l'avons trouvé, nous avons choisi le hashtag, ensuite nous avons débattu de la façon de l'exécuter en utilisant les ressources disponibles.

Nous ne pouvons pas revendiquer la paternité de tout le succès, nous avons eu tellement de soutien auquel nous ne nous attendions pas.

TP: Pensez-vous que les Ougandais et les Africains, en général, considèrent les réseaux sociaux comme des outils majeurs pour créer une influence sociale positive?

EK: Oui ! Nous sommes la preuve vivante que cela fonctionne et doit continuer à fonctionner.

TP: Beaucoup de campagnes de médias sociaux n'ont pas réussi à dépasser un an. Comment l'initiative 40 jours pour 40 sourires a-t-elle pu survivre deux ans ?

EK: Pour être honnête, cela nous a bouleversés. Je crois fermement que l'équipe dévouée que j'ai et le fait que nous nous sommes passionnés par cette cause, nous aide. Nous n'avons pas cherché à gagner en popularité pour ensuite abandonner, nous serons encore ici, même si (à Dieu ne plaise), nous n'avions plus qu'un seul fidèle supporter.

 TP: Quels sont les principaux défis auxquels vous avez dû faire face dans l'utilisation des médias sociaux comme outil pour la collecte de fonds pour l'initiative 40 jours pour 40 sourires ?

EK: Sur les médias sociaux les gens ne sont pas toujours “sérieux”. Certaines personnes peuvent paraitre intéressées à aider, juste “pour faire du spectacle” parce qu'elles ont un public qu'elles cherchent à éblouir.

En outre, il y a la fatigue générale, parfois beaucoup de choses se passent et les gens n'y attachent pas beaucoup d'intérêt s'ils n'y voient un avantage personnel.

TP: Prévoyez-vous un élargissement de l'ampleur de la campagne 40 jours pour 40 sourires sur les médias sociaux au-delà des principales plates-formes que vous utilisez actuellement ?

EK: Oui, nous sommes déjà dans le processus. Nous sommes conscients de la nécessité constante de l'innovation et de la polyvalence. Nous voudrions atteindre autant de personnes que possible, mais avant tout, nous avons besoin qu'elles comprennent que ce n'est pas un projet sans lendemain ; c'est un choix de vie.

TP: Y a-t-il des gens que vous regardez comme source d'inspiration lorsque vous exécutez les activités de l'initiative de 40 jours pour 40 sourires ?

EK:  Il y a plusieurs leaders de notre temps ou avant notre génération qui n'ont cessé de suivre leurs rêves et qui ont réussi à obtenir du soutien, même s'il ne s'agissait pas de l'idée la plus populaire. Mahatma Gandhi et Nelson Mandela me viennent à l'esprit.

TP: Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient faire quelque chose de semblable à 40 jours pour 40 sourires ?

EK: Je voudrais bien qu'autant de gens que possible suivent leurs rêves, en particulier les jeunes. L'Ouganda est plein de positivité et nous avons besoin de maximiser la valorisation de notre population la plus jeune.

Ce ne doit pas nécessairement être ce que 40-40 est en train de faire, mais j'aimerais que nous inspirions des acteurs positifs et rêveurs que ce soit dans les arts, la musique ou autre chose. Ils ont simplement besoin d'être stimulés. Ça semble toujours impossible jusqu'à ce que ça devienne une réalité, si vous croyez en vous-même et persistez, vous verrez les résultats.

 

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères se prête aux questions-réponses sur un forum russe de geeks

lundi 6 octobre 2014 à 17:00
Pavel Klimkin holds up a piece of paper for a proof pic during his online chat. Image from Facebook.

Pavel Klimkine pose pour la photo d'identification pendant son tchat. Image : Facebook.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine est apparu le 4 octobre sur d3.ru, un forum russe de mordus d'informatique, pour une séance de questions-réponse du genre ‘Tout ce que vous avez toujours voulu savoir’ avec les usagers.

M. Klimkine, qui est très actif sur Twitter, a passé une heure à répondre aux questions de l'auditoire sur d3.ru (aussi appelé Dirty.ru [Cochon.ru]), un des plus anciens sites de blogs collectifs de l'Internet russe, créé en 2001, précurseur des Reddit et autres 4chan.

Ai eu une expérience unique aujourd'hui. Participé à une discussion en ligne avec des Russes. Il y avait aussi des Kazakhs et des Ukrainiens. Ça m'a plu.

Les usagers du site ont envoyé plus d'une centaine de questions au ministre, qui a réussi à répondre à plusieurs dizaines d'entre elles pendant la séance d'une heure, assisté par un agent du ministère. Le Ministère des Affaires étrangères a ultérieurement publié les minutes de la conversation sur sa page Facebook officielle.

Les questions posées par les internautes tournaient pour la plupart autour des tensions entre l'Ukraine et la Russie, des répercussions économiques du conflit pour l'Ukraine, et des relations avec les autres membres de la communauté internationale dans une époque diplomatiquement délicate.

Mais il y a eu aussi quelques questions plus provocatrices, lorsque des utilisateurs ont contesté que le ministre donne de son temps à un “site internet purement pro-russe.”

Вопрос: Уважаемый Павел! Как вы относитесь к тому, что вы выступаете сейчас на сугубо пророссийском ресурсе, поддерживающем политику Кремля?

Ответ: Во–первых, меня пока еще не приглашали давать интервью на Первом канале российского телевидения. И даже Лайф Ньюз обходит меня стороной. Разве что КоммерсантЪ до нас добрался. Поэтому выступаю на ресурсах, которые открыты для всех, в том числе и для меня

Question : Estimé Pavel ! Comment voyez-vous le fait que vous vous trouvez en ce moment sur un site foncièrement pro-russe, qui soutient la politique du Kremlin ?

Réponse : D'abord, je n'ai pas encore été invité pour une interview sur la Première chaîne de la télévision russe [Pervyi Kanal, la chaîne nationale russe]. Et même LifeNews m'évite. Peut-être Kommersant est venu vers nous. Alors je vais dans les sites ouverts à tous, y compris à moi.

Un autre usager a demandé si le diplomate s'était parfois senti obligé d'être non-diplomate pendant son travail quotidien.

Вопрос: Бывало ли за все время карьеры, что на переговорах хочется той стороне дать в морду, но нельзя, потому что в данной ситуации это была бы слишком резкая реакция? Насколько вообще сложно послам прятать личные эмоции под маской дипломата? Или такой проблемы вообще нет?

Ответ: Я, вообще–то, в своей спортивной карьере сначала классической борьбой занимался, потом самбо, потом каратэ. Поэтому арсенал средств только “дать в морду” не ограничивается . А эмоции иногда прятать приходится. Зато тем важнее их иногда по–настоящему показывать.

Question : Tout au long de votre carrière, vous est-il jamais arrivé d'avoir envie, pendant des négociations, de casser la gueule à l'autre, mais de n'avoir pas pu, parce que ç'aurait été une réaction trop brutale ? A quel point est-ce difficile pour les ambassadeurs de cacher leurs émotions personnelles derrière un masque diplomatique ? Ou ce n'est pas un problème du tout ?

Réponse : A vrai dire, pendant ma carrière sportive, j'ai d'abord fait de la lutte classique [gréco-romaine], puis du sambo, puis du karaté. Mon arsenal ne se limite donc pas à “casser la gueule”. Mais les émotions, il faut de temps en temps les cacher. En revanche, il est d'autant plus important de les montrer réellement en d'autres moments.

A en croire les remarques des utilisateurs, la plupart des visiteurs du site ont trouvé le ministre rafraîchissant dans son réalisme terre-à-terre, et ont souhaité que son exemple soit suivi par plus de personnalités politiques ukrainiennes.

[...] Не то чтобы я ждал каких–то откровений, тем более от дипломата, однако тенденция обнадеживает. Спасибо.

[...] Создаётся абсолютно новое лично для меня, невиданное прежде на просторах постсовкового фоллаута ощущение действующего канала связи с властью. Причём, вне зависимости от каких–то программных инициатив и заявлений со стороны неуклюжей государственной машины, но через единицы — осознавших, что проще и продуктивней конкурировать в естественном рабочем поле.

[...] Ce n'est pas que j'attendais des révélations, surtout d'un diplomate, mais la tendance est encourageante. Merci.

[...] Il se forme un canal actif de communication avec le pouvoir, absolument nouveau à mon sens, jamais vu dans le paysage des retombées post-soviétiques. avec cela, indépendamment d'initiatives quelconques de programmes et déclarations de la part d'une machine étatique lourdaude, mais par les individus qui se sont rendus compte qu'il est plus simple et plus productif de concourir dans leur environnement de travail naturel.

Un diplomate ukrainien qui s'aventure dans une communauté internet russe très fréquentée, c'est soit un signe de bonne volonté, soit une démonstration d'ouverture et de transparence du nouveau gouvernement d'Ukraine. On peut être plus ou moins dubitatif, mais lorsqu'un utilisateur de d3.ru a demandé si le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov envisageait de participer à son tour à une séance de questions-réponses ouvertes, on a senti une légère incrédulité. On imagine que RuNet ne se fait guère d'illusions.

6 blogs en anglais pour vous aider à mieux comprendre le Japon

lundi 6 octobre 2014 à 14:55
Photo by Flickr user Taro Yamamoto. CC BY-NC-SA 2.0

Photo de l'utilisateur Taro Yamamoto publiée sur Flickr. CC BY-NC-SA 2.0

Comparé à il y a une dizaine d'années, avant l'arrivée en force de Facebook, Twitter et des autres médias sociaux, il n'y a plus autant de blogs sur le Japon.

Mais on peut toutefois encore trouver quelques perles. Si vous avez envie de mieux comprendre le Japon, ces blogs écrits [en anglais] pour la plupart par des expatriés, fins connaisseurs du pays, seront pour vous un excellent point de départ.

SNA – Shingestu News Agency

Plus qu'un blog, Shingetsu est une agence de presse indépendante, régulièrement mise à jour et  proposant de nombreuses analyses sur l'actualité du Japon. Dirigé par le journaliste Michael Penn, collaborateur régulier à Al-Jazeera, le fil Twitter du SNA est une bonne façon de rester informé des dernières nouvelles du pays.

Shisaku

Si vous voulez vraiment avoir une bonne compréhension de la politique japonaise, Shisaku est un incontournable pour bien commencer.

Écrit par Michael Cucek – universitaire, journaliste et résident de la région métropolitaine de Tokyo depuis 1994 -, le blog du Shisaku tente d'identifier les personnalités et les partis qui influent sur la politique japonaise. Il offre souvent un point de vue informatif et sarcastique sur l’actualité.

Un excellent article de ce blog pour s'initier est celui décrivant l'absurdité de la position du Japon en faveur de la chasse à la baleine.

Tokyo Reporter

Reprenant là où l'excellent et défunt (et aujourd'hui interdit) Tokyo Confidential s'était arrêté, le Tokyo Reporter offre un tour d'horizon régulier des sordides histoires à sensation des tabloïds hebdomadaires du Japon.

Bien qu'il se complait à remplir des pages avec beaucoup de sexe et un peu de violence, ce blog – qu'il vaut mieux éviter de lire au travail – relate aussi d'intéressantes histoires qui ont échappé aux reportages des médias étrangers sur le Japon, comme celle de l'homme qui se cache derrière Godzilla.

Japan Subculture Research

Géré par Adelstein, un journaliste d'investigation qui a couvert pendant un temps la criminalité à Tokyo pour les quotidiens en langue japonaise, Japan Subculture Research est l'endroit où vous devez aller si vous voulez être informé des dernières rumeurs et informations inédites sur la mafia, le vice, la corruption en politique et le “côté obscur du pays du Soleil-Levant”.

Le livre Tokyo Vice d'Adelstein vaut la peine d'être lu. Des rumeurs circulent sur une prochaine adaptation au cinéma.

Tofugu

Étoile montante de la blogosphère japonaise en langue anglaise,Tofugu se démarque par un design de haute qualité et des commentaires fascinants sur la culture pop japonaise.

L'histoire la plus intéressante de Tofugu est actuellement une interview suivie à la fois sur YouTube et le média social à sensation, Medama-sensei.

Medama-sensei, qui étudie dans un monastère Zen, a suscité à parts égales louanges et condamnations pour exposer sur YouTube la discrimination dont il a fait l'objet durant son séjour en tant que professeur d'anglais à Okinawa. 

世論: What Japan Thinks

Dans le monde des blogs sur le Japon, ce site influent existe depuis longtemps.

What Japan Thinks étudie et traduit la manière dont les Japonais répondent aux sondages et aux enquêtes. Si vous aimez les données, ce site est fait pour vous.

Vous en avez un à ajouter sur la liste ? N'hésitez pas à nous le faire partager dans vos commentaires !