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Salvador : les ‘tapis de fleurs’ de la Semaine sainte à Ayutuxtepeque

jeudi 24 avril 2014 à 13:19

A l'occasion de la récente Semaine sainte, le blog Hunnapuh a parcouru [es] les rues principales du district de Ayutuxtepeque au Salvador et a réalisé des photos des “tapis de fleurs” (Nldt : qui ne représentent pas nécessairement des fleurs) préparés pour les processions des “Saintes funérailles”.

Alfombra2

Preparation d'un tapis floral. Photo du blog Hunnapuh. Utilisée avec permission.

Alfombra1

Un tapis de fleurs traditionnel de la Semaine sainte. Photo du blog Hunnapuh. Utilisée avec permission. 

 

#EcuadorNoEsCopión: Société civile contre redevance pour copie privée

jeudi 24 avril 2014 à 13:13

Ecuador no es copión

Image de la page Facebook Ecuador no es copión [Equateur n'est pas un pirate]. Utilisée avec autorisation

En Équateur, le débat se poursuit sur ​​la rémunération compensatoire pour la copie privée, aussi connue comme la redevance pour copie privée. Le débat a été suscité par la réglementation proposée par l'Institut équatorien de la propriété intellectuelle (IEPI, selon son nom espagnol) qui imposerait une taxe supplémentaire de 4% à 10% sur l'importation de tous les appareils audio et vidéo, comme des téléphones portables, ordinateurs portables et les tablettes, ainsi que les supports vierges (CD, DVD, etc.).

La mesure n'a pas encore été adoptée, mais déjà les organisations de la société civile telles que Usuarios Digitales [es] (Utilisateurs digitaux) ont lancé une campagne contre l'initiative. Sous les hashtags #EcuadorNoEsCopión, Twitter et Facebook, les utilisateurs des réseaux sociaux ont uni leurs efforts pour diffuser le message contre la taxe.

En Mars, un groupe de travail [es] composé de représentants de l'IEPI et de la société civile s'est réuni, à la demande de ces derniers, pour discuter de la “Loi sur la propriété intellectuelle et sa relation avec la taxation des équipements et des supports vierges ainsi qu'à propos de la mesure proposée et de son application dans d'autres pays, et d'autres sujets tels que la participation de ENRUCOPI [l'agence équatorienne responsable de la reproduction privée de phonogrammes et idéogrammes] et les taxes perçues”. Certains de ces arguments et propositions formulées par les membres de la société civile comprennent:

  • El cobro de una remuneración por la compensación de una copia hipotética privada en Algún futuro, va contre la presunción de inocencia.
  • Este tipo de obstaculos VA contra las propuestas del gobierno réelle Como la massification del Acceso a internet (Mintel), el libre Acceso al conocimiento (SENESCYT) y el cambio de Matriz Productiva (vicepresidencia).
  • Se solicita soi hagan públicos los estudios en los cuales se Fundamenta el uso de dispositivos y soportes par copias privadas en Equateur, el fundamento de los Porcentajes (4% y 10%) Que se quiere cobrar Côme porcentaje adecuado para el incentivo de la industria artítica ecuatoriana, Entre otros.
  • Se propone llevar une consultation del artículo de esta Ley a la Comisión correspondiente de la Asamblea Nacional o Corte Constitutionnel.
  • Se propone Qué el Reglamento se pueda recoger observaciones ciudadanas, un través de una Wiki, Côme se ha hecho con el Cod. de la Economía Social del Conocimient
  • Facturer une rémunération compensatoire pour une copie privée hypothétique va à l'encontre de la présomption d'innocence.
  • Ce type d'obstacles va aussi à l'encontre même des propositions actuelles du gouvernement, tels que l'élargissement de l'accès général à Internet (Mintel), le libre accès à la connaissance (SENESCYT) et la modernisation du volume de la production du pays (vice-présidence).
  • Les études sur lesquelles se fonde la proposition devraient être rendues publiques, y compris les données sur l'utilisation des appareils et supports vierges pour la copie privée en Équateur et la base de calcul des pourcentages (4% -10%) qui sont considérés comme un prélèvement utile pour stimuler, entre autres, la production artistique en Équateur.
  • La consultation pour l'article proposé de la loi doit être effectuée par la commission correspondante de l'Assemblée nationale ou la Cour constitutionnelle.
  • La mesure proposée doit intégrer la participation des citoyens, par le biais de la consultation publique (wiki), comme cela a été fait pour la législation régissant l'économie de la connaissance sociale.

A quoi l'agence gouvernementale a répondu:

  • La Ley se hace en base a la presunción de que los ciudadanos realizan acceso a contenido dentro de la legalidad, no en base a la presunción de que los ciudadanos cometen un delito.
  • Se presume que todo acceso a contenido se realiza de manera legal, por lo que se hará en todo dispositivo una copia privada de ese material legal, copia que debe ser compensada.
  • La remuneración compensatoria se la está incluyendo también al Cód. de la Economía Social del Conocimiento.
  • No existe aún borrador del Reglamento ni items específicos en los cuales se aplicará, pero se especificó que se incluirán en un anexo.
  • Apoyan se haga uso de la participación ciudadana de conversar con miembros de su Consejo para hacer lobby y presentar argumentos para la no aplicación de la Remuneración Compensatoria.
  • Las consultas sobre alcances del art, de la Ley PI, deben partir de la sociedad civil. Es decir, que presenten propuestas a los entes rectores.
  • Consultarán sobre llevar borrador de Reglamento a wiki para colaboración en línea.
  • La Loi est fondée sur la présomption que les citoyens ont accès au contenu par des moyens légaux, et non sur la présomption que les citoyens commettent un délit.
  • On suppose aussi que l'accès à tous les contenus est réalisé de façon légale, il y aura dans le dispositif des dispositions pour la création d'une copie privée de ces contenus, copie qui doit être rémunérée. 
  • Aucun projet de règlement n'a encore été écrit, ni aucun de ces articles spécifiques auxquels elle s'applique, mais il a été précisé qu'ils seront inclus dans une annexe.
  • La participation des citoyens à travers des conversations avec les membres de leur Conseil est encouragée, afin de faire pression et de présenter leurs arguments contre l'application de la redevance pour copie privée.
  • Une consultation sur les implications de l'article de la Loi sur la propriété intellectuelle devrait commencer par la société civile; c'est-à-dire que les internautes pourront présenter leurs suggestions au autorités législatives.
  • Une consultation de la société civile sera faite sur l'opportunité de la publication du projet en ligne à des fins de collaboration, dans un wiki.

Alfredo Velazco, de l'organisation de la société civile Usuarios Digitales, et l'un des participants au groupe de travail, a donné son avis à Global Voices en ce qui concerne les résultats de la réunion:

Creo que el principal resultado es que, después de múltiples pedidos desde la sociedad civil, se haya invitado al diálogo para escuchar a quienes finalmente pagaremos el canon digital. Ahora lo importante es que las políticas públicas plasmen no sólo las opiniones de los beneficiarios, sino de todos los actores que son impactados.

Je pense que les principaux résultats sont que, après plusieurs demandes de la société civile, un dialogue a commencé en donnant une voix à ceux qui, à la fin, vont payer la redevance. L'important maintenant est que la politique officielle exprime non seulement les opinions des bénéficiaires, mais de toutes les parties concernées.

En outre, les membres du #EcuadorNoEsCopión, inspirés par les campagnes contre la redevance pour copie privée [es] en Espagne, ont parlé à Enrique Dans, l'un des leaders principaux de la lutte. Interrogé sur ce qui pourrait être utile en Équateur de l'expérience espagnole dans la lutte contre les prélèvements, Dans a déclaré :

El canon logró cosas como, por ejemplo, hundir a toda la industria local de fabricación de CDs y DVDs, y hacer menos competitivas las compras de tecnología contribuyendo así al retraso tecnológico de nuestro país con relación a su entorno. Lo único que se puede aprender, aparte de fundamentos jurídicos que pueden llegar a ser muy útiles tras su necesaria transposición a la legislación local, es que el activismo es la única respuesta, y que este tiene que ser constante y persistente.

Un exemple de résultat de l'expérience de la redevance pour copie privée est la destruction de l'industrie locale de production de CD et de DVD, ainsi que de rendre la technologie plus chère, contribuant ainsi au retard technologique entre notre pays et ses voisins. La seule leçon qui puisse en être tirée, à part la base juridique qui peut être très utile  sur la nécessaire adaptation à la législation locale, c'est que l'activisme est l'unique réaction possible, à condition qu'elle soit constante et durable.

De Loja, en Equateur, Carlos Correa publie sur son blog bitácora de Calu, une histoire locale partiellement vraie, à propos des réfrigérateurs de Chimborazo, pour illustrer un protectionnisme mal compris. Il enchaine ensuite pour répondre à certains des arguments couramment utilisés pour défendre la redevance pour la copie privée:

  1. “No te quejes, apenas son unos centavos”. Aquí hay dos falacias: a) no se trata del monto sino del concepto, imagina que ingresas a un mercado de alimentos, el guardia mete su mano en tu bolsillo, te quita cinco centavos y te dice: “presumo que usted va a robar así que estos cinco centavos es un fondo para compensar ese supuesto, ahora si pase, vaya a comprar (y no robe mucho), aquí somos tolerantes”, te apuesto que no te vas a sentir nada bien; y b) suma todo el canon recaudado durante un año de todos los soportes susceptibles de grabación que se importan o se fabrican en el Ecuador, de seguro no son “apenas unos centavos”.

1. “Ne pas se plaindre. il s'agit seulement de quelques centimes”. Ici, il y a deux erreurs : a) ce n'est pas le montant, c'est le principe ; imaginez que vous alliez dans une épicerie et que l'agent de sécurité à l'entrée du magasin mette sa main dans votre sac, qu'il en sorte une pièce de monnaie et vous dise : “Je suppose que vous allez voler, et cette pièce est la compensation pour un délit présumé, enfin, maintenant vous pouvez entrer, allez faire du shopping (et ne volez pas trop), nous sommes ouverts d'esprit ici”. Je parie que vous n'allez pas vous sentir à l'aise ; et b) si vous additionnez tous les prélèvements perçus au cours d'une année sur tous les appareils d'enregistrement de données qui sont importés ou fabriqués en Equateur, ça ne sera certainement pas une petite somme.

Comme relevé par les médias équatoriens, la compensation n'est pas populaire sur l'Internet [es], mais de là à obtenir un résultat tangible et convaincre la bureaucratie équatorienne de l'absurdité de certaines des mesures proposées, il y a un long chemin qui va être semé d'initiatives comme celles mentionnées ci-dessus et d'autres, comme cette vidéo publiée sur YouTube par Activista Ecuatoriano:

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Au Bangladesh, le vélo échappe aux célèbres embouteillages de Dhaka

jeudi 24 avril 2014 à 12:36
Traffic jam is a regular feature in Dhaka city. Image by Firoz Ahmed. Copyright: Demotix (25/7/2012)

Les embouteillages, un signe distinctif de Dhaka. Photo de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (25/7/2012)

[Tous les liens sont en anglais, sauf mention contraire]

Fondée il y a plus de 400 ans, Dhaka [français] est une ville riche en histoire. Ne s'étalant que sur 350 kilomètres carrés, la capitale du Bangladesh compte près de 18 millions d'habitants.

La ville est également connue pour être l'une des plus invivables au monde, selon l'Economist Intelligence Unit. Les importants embouteillages ont grandement contribué à cette mauvaise réputation. N'importe quel touriste peut ainsi rapidement constater que les files de voitures avancent à une allure d'escargot. La capitale ne peut tout simplement plus supporter ce trafic en constante augmentation, source de stress pour de nombreux Bengladais.

Dorénavant, des habitants ont trouvé une certaine quiétude grâce au vélo, qui permet de sortir des embouteillages.

Palash Ranjan Sanyal est l'un d'entre eux. Il publie ainsi sur le blog Dhaka Tribune:

One morning, I was waiting for to take a rickshaw to the university I attended and I was getting late for the exam that had been scheduled for that day. I waited, waited and waited…

Then suddenly I had the idea that I could use my bicycle. I did that and it took me only ten minutes to get the university, a journey that would usually take about half an hour.

That was it. The start. From that day, I cycle everywhere. It saves enormous amount of time and money. Some days, I do not have my wallet on me and I don’t even notice it.

Un matin, j'attendais un pousse-pousse pour me rendre à l'université, j'étais en retard pour mes examens. J'attendais, encore et encore…

Puis j'ai soudainement pensé à prendre mon vélo. Il ne m'a fallu que dix minutes pour rejoindre l'université, un parcours qui me prenait généralement une demi-heure auparavant.

Et voilà comment tout a commencé. Depuis ce jour, je roule à vélo partout. Cela m'a permis d'économiser énormément de temps et d'argent. Parfois, je n'ai pas mon portefeuille sur moi et je n'y fais même plus attention.

Se déplacer à vélo est également le mode de circulation privilégié par le blogueur Sandhi [bengali]. Il écrit sur cadetcollageblog :

ঢাকা শহরের অবস্থা দিন দিন যেদিকে এগুচ্ছে, বাসে বা রিক্সায় চলাফেরা করাটা যেমন কষ্টসাধ্য, তেমন ব্যয়বহুল। আর জ্যামে বসে থেকে তো নাভিশ্বাস উঠে যায় মানুষের। তার মাঝে আমার সাইকেলখানা যেন স্বর্গের বাহন রূপে দেখা দিল। হল থেকে ক্লাস, রাত-বিরাতে বাইরে খেতে যাওয়া, গৃহশিক্ষকতায় এত কম সময়ে, কম কষ্টে সহজে পৌঁছানোর এত সুন্দর উপায় খুঁজে পেয়ে আমার জীবনে যেন স্বস্তি নেমে আসল।

Jour après jour, Dhaka devient une ville plus infernale où pousse-pousses et bus circulent difficilement. Des transports qui sont également coûteux. La plupart des gens sont très stressés quand ils sont bloqués sur la route en raison des embouteillages. Dans ces circonstances, mon vélo semble être un don de Dieu. Me rendre à l'école, manger un morceau en pleine nuit ou faire diverses démarches deviennent plus simples grâce à mon vélo. Je suis heureux d'avoir découvert cette magnifique solution.

A cycle procession on Dhaka University campus, for World Cycling Day 2012 and demanding a lane for cycle riders in the Dhaka streets. Image by Firoz Ahmed. Copyright Demotic (18/9/2012)

Un défilé de vélos sur le campus de l'université de Dhaka, lors de la Journée Mondiale du Vélo 2012, réclame une piste cyclable dans les rues de Dhaka. Image de Firoz Ahmed. Copyright Demotix (18/9/2012)

La révolution cycliste

Si les vélos sont utilisés depuis des années à Dhaka, la “révolution sur deux roues” n'a débuté qu'en 2011.

Mozammed Haque, le fondateur de l'association cycliste BDCyclists, est le personnage central se cachant derrière cette révolution. Ingénieur informatique, il perdait une heure et demie par jour dans la circulation routière ; il décida alors de se rendre à son bureau à vélo.

Ses collègues et d'autres l'ont rapidement imité. BDCyclists est alors né, principalement actif sur Facebook. En trois ans, plus de 35 000 membres ont rejoint ce groupe pour discuter de tout ce qui est relatif au vélo. Sur le site internet de la communauté: 

Nous ne sommes ni un groupe d'athlètes d'élite, ni des gens s'entraînant pour la compétition. Nous sommes seulement des gens ordinaires comme vous, des étudiants, des employés, des hommes d'affaires dont l'objectif commun est de rester en forme malgré la vie stressante de Dhaka. Et de rouler pour le plaisir, pour notre bien-être et pour partager un moment de complicité.

BDCyclists organise des courses de vélo et événements, comme les Vendredis du Vélo, Masse critique, les Samedis de Joshila, les virées cyclistes nocturnes de BDC, la “leçon du débutant”, et la grande course annuelle. Longue de 10 à 20 kilomètres, elle attire jusqu'à 4 000 cyclistes.

Aujourd'hui, BDCyclists fait campagne pour transformer Dhaka en “ville cycliste” dans les années à venir. Le blogueur Aminul Islam Sajib fait part de ses impressions après sa première réunion avec la communauté BDCyclists:

Je ne suis pas encore un cycliste, mais je me sens prêt à le devenir. Je n'ai pas encore commencé à rouler, mais je me suis tellement amusé aujourd'hui que je peux imaginer à quel point ma première course sera plaisante.

Voici une vidéo postée sur Youtube par Iqbal Hossain, un membre de la communauté:

 

Girl power

Dans un pays où les filles sont harcelées alors qu'elles se contentent de marcher dans la rue, BDCyclists impressionne d'autant plus pour avoir attiré plus de 100 femmes dans la communauté, qui prennent possession des rues à côté de leurs homologues masculins, à vélo.

La blogueuse JaJabar Backpacker [bengali] vit hors de Dhaka et est enseignante. Elle partage son expérience de cycliste à Sachalayatan:

আমাদের আবাসিক এলাকার কাছেই আর একটা এলাকা আছে, সেটা ঠিক বস্তি নয়, দিনমজুর-গেরস্ত নানারকম মানুষ থাকেন। কেউ কেউ মোটামুটি ভালোই জীবনযাপন করেন, গরু-ছাগল পোষেন। গত বছর নতুন সাইকেল কেনার পরপরই ঐদিকে গিয়েছিলাম রাস্তা এক্সপোর করতে। বারদুয়েক চক্কর দেয়ার পরে তৃতীয়বার দেখি টিন-ছনের ঘরগুলোর কাছে একটা ছোটখাটো জটলা। সেখানে ছোট-বড়-বুড়ো সকলেই আছেন। আমি কাছে যেতেই হাসি দিলো কয়েকজন, কোনরকম ঠাট্টা নয়, উত্সাহজনক হাসি রীতিমতো।

Près de notre quartier résidentiel, nous avons une zone où vivent les travailleurs. Mais ce n'est pas un ghetto. Certains d'entre eux ont un niveau de vie assez confortable. Ils élèvent du bétail. L'an dernier, j'ai exploré cette zone sur ma nouvelle bicyclette. Après avoir fait le tour du quartier deux fois, j'ai remarqué que des gens s'étaient rassemblés et me regardaient. Lorsque je me suis rapprochée d'eux, ils m'ont accueillie avec des sourires d'encouragement.  

La demande de vélos a été multipliée par vingt, une tendance dont s'est félicité le gouvernement. Ce dont Dhaka a désormais besoin, c'est de pistes cyclables, une requête difficile à satisfaire alors que des essaims de piétons et de vendeurs ambulants occupent les trottoirs et empiètent même sur les voies de circulation.

Ecriture et politique de Gabriel García Márquez, vues depuis Cuba et la Caraïbe

mercredi 23 avril 2014 à 21:23

Le monde littéraire peine encore à accepter l'idée d'une vie sans “Gabo” – l'inimitable écrivain natif de Colombie aimé dans le monde entier [anglais] – Gabriel García Márquez, décédé jeudi dernier à Mexico.

Lauréat du Prix Nobel de Littérature en 1982 [anglais], García Márquez a profondément marqué tant les lecteurs que les aspirants-écrivains, avec ses romans Cent ans de solitude et L'amour au temps du choléra. Du jour de l’annonce de sa mort [anglais], les internautes de la Caraïbe sont nombreux à dire leur tristesse sur Facebook, tandis que d'autres, pour la plupart liés à Cuba, ont choisi la blogosphère pour évoquer la disparition de l'écrivain.

Le Havana Times a publié une nécrologie approfondie [anglais, comme les liens suivants] de l'auteur, sans oublier son amitié controversée avec Fidel Castro :

La mort de [Gabriel] García Marquez, le père du genre littéraire appelé ‘réalisme magique’ laisse un vide immense. ‘Gabo’ était l'un des derniers grands survivants du “boom” de la littérature latino-américaine des années 60 et 70.

García Marquez est né le 6 mars 1927 à Aracataca, une ville du département de Magdalena, dans le nord de la Colombie. Ses souvenirs d'enfance dans cette petite ville au milieu des bananeraies ont inspiré son oeuvre. [Il] laisse son épouse de toute une vie, Mercedes Barcha… et ses fils.

Gabo, son surnom, a été journaliste, scénariste, auteur de nouvelles et de romans, sympathisant socialiste et ami proche du dirigeant révolutionnaire cubain Fidel Castro.

Sa relation avec le dirigeant cubain lui a valu les critiques des mondes littéraire et politique.

Dans son billet suivant, le blog s'attachait au rôle supposé de l'écrivain dans l'affaire des Cinq de Cuba [anglais ; une affaire d'espionnage supposé, en 1998]. Le blog de la diaspora cubaine Babalu a été impitoyable sur l'alliance Gabo-Castro :

Le romancier colombien… étrillait sans relâche les dictateurs latino-américains, surtout ceux qui gouvernaient avec des juntes militaires, pourtant il a glorifié le seul tyran à avoir porté l'oppression et l'art de la dictature militaire à de nouveaux sommets.

The late Gabriel García Márquez, image by  Ver en vivo En Directo, used under a CC license.

Gabriel García Márquez, photo de Ver en vivo En Directo, utilisée sous licence CC.

Le blog Capitol Hill Cubans a été plus mesuré, applaudissant le talent et les réussites de l'écrivain mais reprenant le même argument quant à ses positions politiques :

Le prix Nobel Gabriel Garcia Marquez, 87 ans, est mort hier soir à son domicile de Mexico.

Surnommé ‘Gabo', il était l'un des romanciers latino-américains les plus populaires et les plus talentueux de notre époque. Ses écrits comprennent… Chronique d'une mort annoncée et L'automne du Patriarche, deux oeuvres à fortes connotations politiques et cinglantes critiques des dictateurs latino-américains.

Hélas, la critique de Gabo épargnait les dictateurs de gauche.

Son amitié intime avec le plus ancien dictateur d'Amérique Latine, le plus meurtrier et le seul totalitaire, Fidel Castro à Cuba, était légendaire.

Tout au long de sa vie, la condamnation par Gabo des dictateurs s'est toujours arrêtée au seuil de La Havane, où une maison lui était offerte avec tous les privilèges et luxes refusés aux Cubains ordinaires.

Son double standard est devenu emblématique. Il est pratiqué aujourd'hui par quelques-uns des gouvernants d'Amérique Latine, comme la Présidente brésilienne Dilma Rousseff, la Présidente chilienne Michelle Bachelet et le Président uruguayen Jose Mujica — qui ont tous été eux-mêmes victimes de dictatures militaires et jetaient l'opprobre sur ceux qui choyaient leurs oppresseurs.

Comment concevoir alors que ces dirigeants latino-américains choyent à présent la seule dictature militaire restante des Amériques.

Au revoir Gabo.

Que ton héritage littéraire vive éternellement.

Mais [qu'il] referme un chapitre malheureux du double standard idéologique de l'Amérique Latine.

Kris Rampersad, qui blogue de Trinidad et Tobago, parle de l'héritage littéraire de García Márquez :

Gabriel Garcia Marquez a influé sur nous de plus de manières que nous voulons croire. Son genre littéraire du réalisme magique est devenu un mode d'expression pour les écrivains et artistes du monde post-colonial aux prises avec l'expression des vécus de l'indépendance dans le monde post-colonial … s'efforçant de saisir la magie du moment plein d'espoir et désireux d'être les architectes de notre destinée mais refusant le réalisme d'un échec potentiel dû aux faiblesses héritées de la mentalité coloniale et à la fragilité humaine face surtout au pouvoir nouvellement acquis ; l'échec du rêve d'indépendance allant de la corruption du rêve américain à nos sociétés post-coloniales idéales mort-nées.

Et elle renverse la discussion sur la politique de l'écrivain, en disant :

Si seulement le monde politique lisait davantage, ils auraient probablement travaillé plus dur à former un monde meilleur dirigé par la conscience des pairs de Marquez. Repose en paix.

L’image utilisée dans ce billet est de Ver en vivo En Directo, utilisée sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 2.0 Generic. Visitez la galerie de photos de Ver en vivo En Directo sur Flickr.La vignette est de Ross Angus, utilisée sous licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic. Visitez la galerie de photos de Ross Angus sur Flickr.

La Jeepney, ‘reine de la route', moyen de transport et symbole des Philippines

mercredi 23 avril 2014 à 19:10
A jeepney in Pangasinan province. Flickr photo by Brandon Keim (CC License)

Une “jeepney” dans la province de Pangasinan. Photo sur Flickr de Brandon Keim (Licence CC)

La Jeepney est sans aucun doute la “reine de la route” aux Philippines depuis cinquante ans. Non seulement la Jeepney est le transport en commun le plus populaire du pays, mais elle est également devenue un symbole de la débrouillardise philippine.

La Jeepney est un héritage indirect des Américains. Après la seconde guerre mondiale, les Américains ont laissé derrière eux  des surplus de jeeps que les Philippins ont  transformées en véhicules de transport public.

 Quand les troupes américaines ont commencé à quitter les Philippines à la fin de la seconde guerre mondiale, des centaines de jeeps en surplus ont été vendues ou données aux Philippins, qui les ont modifiées pour pouvoir transporter plusieurs passagers. Ils ont ajouté des toits en métal pour faire de l'ombre et les ont décorées avec des couleurs vives et des ornements en chrome.

Les Philippins ont beaucoup peint et décoré les Jeepneys  :

Les Philippins ont également commencé à ajouter des ornements colorés et brillants et ont utilisé la carrosserie en métal de la voiture comme toile pour peindre des images qui avaient une signification personnelle ou des publicités. Les Jeepney font partie de la culture philippine et sont un moyen de transport peu onéreux pour le prolétariat du pays.

An artist paints inside a jeepney. Facebook photo from Sarao

Un artiste peint l'intérieur d'une Jeepney. Photo sur Facebook de Sarao.

Le cheval sur le capot de la Jeepney fait partie des décorations populaires :

Des moulures en métal doré,  des oeuvres d'art complexes représentant des paysages du pays, des rivets et accessoires, et parfois des pièces métalliques brillantes réparties en abondance à l'intérieur et à l'extérieur. Et pour finir, le symbole en fer forgé d'une calèche tirée par un cheval, et un cheval en chrome disposé sur le toit, come ornement, et comme un rappel d'une gloire passée de l'âge des calèches.

 

The classic Jeepney design. Notice the horse symbol? Photo from Facebook page of Sarao

Une décoration classique de la Jeepney. Avez-vous remarqué le symbole du cheval ? Photo sur Facebook de Sarao.

Sur d'autres îles philippines, ce sont les camions japonais qui ont été démontés et modifiés en Jeepneys :

 A Cébou, Chariot et RDAK sont les fabricants de jeepney les plus connus, célèbres pour leur jeepneys “au nez plat” fabriquées avec les surplus de minivans Suzuki et de camions Elf Isuzu qui ne sont plus utilisés au Japon. Ces derniers sont équipés de systèmes audio puissant, leurs décorations font référence à la course automobile et ils sont plus grands et plus hauts que ceux de Manille.

Cette vidéo est une présentation utile sur la façon de conduire la Jeepney :

 

La logistique des Jeepney n'appartient ou n'est effectuée par aucune grande société publique ou privée. Par conséquent, il existe beaucoup de concurrence entre les chauffeurs de Jeepney qui se disputent les passagers.

Aux Philippines les jeeps se font concurrence sur les mêmes trajets et des milliers de chauffeurs gagnent leur vie en transportant le plus de passagers possibles, en roulant le plus souvent possible.

 

… Les chauffeurs de jeep souhaitent tellement vous fidéliser qu'ils s'arrêteront n'importe où pour vous à condition que vous soyez à portée de vue, au détriment des conducteurs de voitures privées mais au bénéfice des passagers des jeepneys.

Pour le blog Manila Online Concierge, la Jeepney représente un conflit entre la tradition et le développement :

Elles représentent un conflit entre la tradition et le le progrès, jusqu'à présent la tradition domine. Malgré leur charme, leur histoire et leur place dans la culture, il faut admettre que les Jeepneys ne sont en aucune circonstance un moyen de transport moderne.

Mais l'auteur a constaté que la disposition des sièges de la Jeepney favorise les conversations amicales :

 Même si la plupart des personnes dans une Jeepney restent silencieuses,  j'ai eu plusieurs agréables échanges en utilisant un de ces moyens de transport loufoques. A cause de la façon dont les sièges sont disposés, les passagers sont assis les uns en face des autres et on me sourit souvent parce que les contacts avec les yeux et les interactions humaines rapprochées sont inévitables, ce qui fait partie du charme de la Jeepney, une petite compensation pour le léger manque de confort lorsqu'elle est bondée.

 Ces dernières années, le gouvernement est devenu plus sévère sur la règlementation des Jeepneys, pour réduire la circulation et la pollution. Certaines grandes villes ont commencé à utiliser des Jeepneys électriques. Le wifi gratuit ainsi que des télévisions en circuit fermé ont été installées dans certaines Jeepneys et sont une innovation qui pourrait très prochainement devenir monnaie courante.

Ci-dessous une photo sur Twitter d'une jeepney bondée avec un chargement sur le toit.

Jeepney ici en province Photo:pic.twitter.com/xSThHDuxP7

A school service jeepney. Photo from Facebook page of Sarao

Ramassage scolaire en Jeepney. Photo sur Facebook de Sarao

A jeepney beside a trike which is also a popular mode of transportation in the Philippines. Flickr photo by Victor Dumesny (CC License)

Une Jeepney à côté d'un ‘trike', un autre moyen de transport populaire aux Philipines. Photo sur Flickr de Victor Dumesny (CC License)

A daily scene in downtown Manila where Jeepneys occupy all the lanes of a street. Flickr photo by Kahunapule Michael J (CC License)

Scène quotidienne dans le centre de Manille où les Jeepneys occupent toutes les voies. Photo sur Flickr de Kahunapule Michael J (CC License)

A pink jeepney with a different structural design. Flickr photo by dbgg1979 (CC License)

Une Jeepney rose avec un design différent. Photo sur Flickr de dbgg1979 (CC License)

A jeepney beside a bullock with a cart. Flickr photo by 333junction (CC License)

Une Jeepney à côté d'un boeuf tirant une charette. Photo sur Flickr de 333junction (CC License)

The main modes of transportation in Manila: Bus, Jeepney, LRT train. Flickr photo by John Ward (CC License)

Les principaux moyens de transport à Manille : bus, Jeepney, train de banlieue. Photo sur Flickr de John Ward (CC License)

This Jeepney design is often used in tourism resorts. Flickr photo by Joshua Bousel (CC License)

Le design de la Jeepney est souvent utilisée dans les centres de vacances. Photo sur Flickr de Joshua Bousel (CC License)

Jeepneys are reliable vehicles that can be used in the rugged terrains of the countryside. Flickr photo by Stefan Munder (CC License)

Les Jeepneys sont fiables et peuvent être utilisées sur des routes difficiles dans la campagne. Photo sur  Flickr photo de Stefan Munder (CC License)