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Les projets indépendants de solidarité écologique fleurissent à Porto Rico

vendredi 31 mai 2013 à 15:51

[Les liens mènent à des pages en espagnol, sauf mention contraire.]

La solidarité écologique se renforce chaque jour à Porto Rico, grâce aux personnes qui s'investissent à fond pour développer des projets indépendants. Voici quelques exemples qui confirment une fois encore que l'objectif de préserver la nature, de cultiver des produits non toxiques et de plaider en faveur de la durabilité n'est pas un rêve impossible.

L’Organización Boricuá de Agricultura Eco-orgánica (Organisation Portoricaine d'Agriculture Éco-Biologique) rassemble un groupe diversifié d'agriculteurs et de particuliers désireux d'apprendre comment cultiver des produits de manière durable. Ils organisent des équipes d'action, des échanges de semences, et ont récemment constitué la première certification portoricaine pour des cultures écologiques. Leur page web distribue des livres et vidéos (interviews) gratuits qui documentent le vrai travail des agriculteurs portoricains. Voici une vidéo postée par Bartus Allen, dans laquelle vous pouvez écouter Edgardo Alvarado, un membre fondateur de Boricúa :

Desde mi huerto (En Provenance De Mon Verger) est une impressionnante initiative familiale. Un couple d'agriculteurs écolos, Raúl et Ivonne, se sont consacrés à enseigner des moyens efficaces de créer des vergers familiaux biologiques. Dans leur ferme, située près de Bosque Carite, ils plantent “toutes sortes de légumes, plantes médicinales, herbes aromatiques et fruits pour leur usage, la vente et leur consommation”. Sur leur page web, vous pouvez trouver des informations utiles sur les semences biologiques, les soins à apporter aux vergers et même des listes de terres à vendre.

Logo Coop Madre Tierra
La Cooperativa Orgánica Madre Tierra (Coopérative Biologique ‘Terre Mère') organise des marchés en plein air les premier et troisième dimanches de chaque mois dans le parc Roosevelt de Hato Rey, à Porto Rico. Ces marchés rassemblent des agriculteurs, des boulangers, des masseuses, des éducateurs, et des amoureux de la nourriture biologique et naturelle, parmi d'autres, pour partager leur connaissances et ressources. Le chercheur Carmelo Ruiz dit que cette institution, créée par une équipe de bénévoles, est l'une des plus solides du mouvement.

En plus de publier des livres et articles de valeur sur la sécurité alimentaire dans les Caraïbes et en Amérique Latine, Carmelo Ruiz entretient depuis 2004 un blog intitulé Proyecto Bioseguridad de Puerto Rico (Projet de Biosécurité de Porto Rico) [es], où il a compilé d'abondantes informations sur l'impact nocif des aliments génétiquement modifiés. Il annonce aussi des actualités encourageantes sur l'adoption de lois qui exigent la labellisation de ces types de produits [anglais, en], et les succès d'organisations travaillant pour un meilleur accès à de la nourriture saine.

La Chiwihna est le premier magasin de commerce équitable, situé à Río Piedras, Porto Rico. Le couple fondateur, Joel et Karla, dit qu'il est difficile d'exprimer tout ce que leur lieu de rencontre a à offrir. Pour ceux qui envisagent une visite à cette oasis urbaine, nous les prévenons qu'ils proposent de délicieux produits et repas biologiques locaux et internationaux, préparés par des chefs participants, et qu'ils organisent un nombre infini d'activités culturelles.

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Photo de Josué Guarionex

La Chef Verónica Rodríguez Ojeda partage sa passion pour la nourriture, l'art et le militantisme à travers ses cours de cuisine privés et en groupe, des ateliers communautaires et des articles. La diplômée de l'Institut Gourmet Naturel pour la Santé et les Arts Culinaires a co-fondé ASIQUESI, un petit restaurant naturel, et Slow Food Calalú à Porto Rico. Son expérience de chef-adjoint à l'Institut Omega, où elle a découvert “la plus grande et la meilleure cuisine végétarienne des États-Unis”, a été une étape formatrice de son parcours. De retour dans l'île, elle va proposer des idées neuves et excitantes.

El Departamento de la Comida (Le Département de l'Alimentation) est un éco-business engagé à distribuer des aliments biologiques issus de semences artisanales. Il propose aussi des services pour les marchés, fêtes et manifestations tels que la Marche Mondiale Contre Monsanto qui a eu lieu le 25 mai. Pour en savoir plus sur l'histoire extraordinaire de Tara Rodríguez Besosa, qui a créé ce projet avec Olga Casellas, regardez la vidéo de Tedex San Juan [en]: “La Nourriture Est Mon Réseau Social”.

Foto publicada en la página de Facebook.

Photo publiée sur la page Facebook.

Le Centro para la Recuperación de Artículos para su Uso, Reuso y Reciclaje (ReusArte) (Centre de Récupération d'Objets Pour leur Utilisation, Réutilisation et Recyclage) est un projet dirigé par Wanda I. Rodríguez qui a pour but de soutenir un développement durable. Presque chaque week-end, Wanda ouvre les portes de sa maison pour organiser des brocantes, discussions et ateliers ; et des gens venant de toute l'île s'y rassemblent pour explorer les différentes façons de réutiliser ou transformer vêtements, plastique et autres objets de valeur. Cet espace commun, avec vue sur les montages de Guayama, alimente la vitalité des artisans, historiens, poètes et amis qui viennent partager leurs passions.

La Casa-Tienda Tierra de Luna (Le Magasin de “Terre de Lune”) se concentre sur la guérison et la paix ; et il donne la prioritié aux produits fabriqués par des artisans locaux et internationaux “qui partagent leurs culture, tradition, amour et respect pour notre Terre Mère”. Ils utilisent aussi l'espace, à Caguas, pour organiser des ateliers sur l'écologie, la spiritualité et la santé. Lors du dernier événement, les participants ont discuté du symbolisme du tissage, de la sagesse féminine et du cycle menstruel.

Dans ses ateliers et livres, l'ethnobotaniste empirique et éducatrice Maria Benedetti partage ses vastes connaissances sur les plantes médicinales et la tradition curative portoricaine. ¡Hasta los baños te curan!, Sembrando y sanando en Puerto Rico: Tradiciones y visiones para un futuro verde et Bendiciones botánicas para Boriquén sont trois de ses précieuses publications. Cliquez ici pour écouter un entretien avec elle du programme radiophonique ”Piedra, Papel y Tijera” (Pierre, Papier, Ciseaux) transmis par la station de radio de l'Université de Porto Rico.

Et pour finir, Mi Puerto Rico Verde (Mon Porto Rico Vert), édité par José E. Maldonado, “fait la promotion du savoir et de la participation de la communauté à travers des outils interactifs de média social”. C'est un excellent site pour se tenir informé des contributions de ces initiatives et des autres importantes initiatives sur l'île.

Bangladesh : Projet de centrale thermique près des mangroves protégées des Sundarbans

vendredi 31 mai 2013 à 15:37

[Sauf mention contraire, les liens renvoient vers des pages en anglais] Le projet de construction d'une centrale électrique au charbon jouxtant les Sundarbans [fr], la plus grande mangrove du monde, située à cheval entre le Bangladesh et l’Inde, provoque la colère des activistes bangladais qui craignent des effets destructeurs sur ce site classé au patrimoine mondial.

La construction projetée de la centrale, d’une puissance de 1320 mégawatts, dans le secteur de Rampal, district du Sud Bagerhat, a été initiée lors d'un accord bilatéral entre l'Inde et le Bangladesh pendant la visite en Inde en 2011 du premier ministre du Bangladesh, et ceci avant qu'une étude d'impact ait pu été menée le ministère bangladais de l’Environnement.

Le 20 avril 2013, la Commission du développement de l'équipement énergétique du Bangladesh a officialisé l’accord par la signature de trois contrats avec l'Entreprise Nationale d'Electricité Thermique de l'Inde. L’achèvement du chantier, estimé à 1,6 milliard de dollars US, est prévu pour 2018.

Lorsque le gouvernement a enfin publié l’évaluation de l’impact sur l’environnement de la central électrique (PDF téléchargeable ici), les écologistes l’ont rejetée lors d'une réunion consultative organisée le 12 avril par l'entreprise nationale d'électricité, arguant qu'elle négligeait la  plupart des aspects environnementaux les plus importants des Sundarbans, l'écologie, la flore et la faune, ainsi qu’une population locale nombreuse.

De plus, le rapport affirme (page 208) que le site proposé avait fait partie des Sundarbans, mais que les habitants l’avait ensuite quitté.

L’infrastructure énergétique du Bangladesh est connue pour sa faible capacité, son inefficacité et sa mauvaise gestion.  40% seulement de la population a accès à l’électricité, avec une disponibilité de 136 kWh par personne et par an. Il y a donc une énorme pression sur le gouvernement de pourvoir aux besoins grandissants en électricité.

Sur son site web, Le Comité National pour la protection des ressources de pétrole, de gaz, d’énergie et des ports recommande vivement aux citoyens de l’Inde et du Bangladesh de concentrer leurs efforts afin d’empêcher cette construction.

Environnementalistes, travailleurs sociaux et citoyens tenant des banderoles forment une chaîne humaine à Dacca pour exiger la sauvegarde des Sundarbans, la dernière plus grande mangrove du monde. Photo Firoz Ahmed. Copyright Demotix (21/3/2013)

Dans un message posté sur Facebook, Abdullah Al Imran [bengali] remarque qu’en s’associant à cette centrale électrique, l’Inde viole ses propres lois destinées à la protection de la faune et la flore :

১৩২০ মেগাওয়াট ক্ষমতার একটা বিদ্যুতকেন্দ্র গড়ে উঠবে বাগেরহাটের রামপালে যা কিনা সুন্দরবন থেকে মাত্র ১৪ কিলোমিটার দূরে। ভারতের ওয়াইল্ড লাইফ প্রটেকশন এ্যাক্ট ১৯৭২ অনুযায়ী বাঘ-হাতি সংরক্ষণ অঞ্চল,জাতীয় উদ্যান এবং জীব বৈচিত্র্যের জন্য গুরূত্বপূর্ণ বনাঞ্চলের১৫ কিলোমিটার ব্যাসার্ধের মধ্যে কোন বিদ্যুৎকেন্দ্র তৈরী করা যায় না।

 

Une centrale de 1320MW serait construite à Rampal en Bagerhat, à seulement 14 km des Sunderbans. Selon la Loi indienne sur la Protection de la Faune et la Flore de 1972, aucune centrale ne devrait être implantée dans un périmètre de 15 km de la forêt, qui est une réserve naturelle et sanctuaire pour les tigres, éléphants et autres animaux.

Sur Facebook, le journaliste Kallol Mustafa [bengali] résume l’impact sur l’environnement de la centrale selon le rapport :

বিদ্যুৎ কেন্দ্র নির্মাণের মালামাল ও যন্ত্রপাতি সুন্দরবনের ভেতর দিয়ে নদী পথে পরিবহন করা হবে। এর ফলে বাড়তি নৌযান চলাচল, তেল নি:সরণ, শব্দদূষণ, আলো, বর্জ্য নি:সরণ ইত্যাদি পরিবেশ আইন অনুসারে নিয়ন্ত্রণ না করা গেলে সুন্দরবনের ইকো সিস্টেম বিশেষ করে রয়েল বেঙ্গল টাইগার, হরিণ, ডলফিন, ম্যানগ্রোভ বন ইত্যাদির উপর ক্ষতিকর প্রভাব ফেলবে বলে ইআইএ রিপোর্টে আশংকা করা হয়েছে।

 

Les matériaux de construction et l’équipement pour la centrale devraient être transportés par voie fluviale. Le rapport EIA indique que l’augmentation du trafic de bateaux à moteur, le déversement d’huile, la nuisance sonore et la pollution de l’air auraient un effet néfaste sur les tigres du Bengale, les cerfs, les dauphins, la forêt et d’autres écosystèmes.

L’ingénieur Shahadat Hossain [bengali] a écrit sur le blog des Ingénieurs des Ressources en Eau :

প্রস্তাবিত রামপাল কয়লা বিদ্যুৎ কেন্দ্রের ইআইএ রিপোর্টের এই সংক্ষিপ্ত পর্যালোচনা থেকে স্পষ্ট যে, [..] সুন্দরবনের পাশে ১৩২০ মেগাওয়াটের এই কয়লা বিদ্যুৎ কেন্দ্রকে জায়েজ করার সর্বোচ্চ চেষ্টা করা স্বত্ত্বেও, এরপরও খোদ ইআইএ রিপোর্টে বিদ্যুৎ কেন্দ্র নির্মাণ, পরিচালানা ও কয়লা পরিবহনের ফলে সুন্দরবনের উপর সম্ভাব্য ক্ষতিকর প্রভাব সম্পর্কে এমন সব তথ্য বেরিয়ে এসেছে যা প্রস্তাবিত কয়লা বিদ্যুৎ প্রকল্পকে পরিবেশগত বিবেচনায় অগ্রহণযোগ্য বিবেচনা করার জন্য যথেষ্ট।

L’analyse du rapport de l’EIA concernant le projet de centrale électrique au charbon démontre que la construction, le fonctionnement, et le transport du charbon nécessaire à la production de 1320 MW auraient un effet négatif sur la mangrove des Sunderbans dans les années à venir ; le projet devrait être abandonné pour des raison de protection de l'environnement.

Des pêcheurs se préparent au travail au coucher du soleil, près du Centre de reproduction de Karamjal, dans l'est des Sundarbans. Photo Firoz Ahmed, copyright Demotix (26/11/2012)

Sur le blog communautaire Ishtishon, Mahbub Shumon conteste la pertinence d’endommager les Sunderbans, qui protègent le Bangladesh des catastrophes naturelles :

প্রথমত – ঝড় ঝাপটা প্রাকৃতিক দুর্যোগ থেকে থেকে বুক পেতে বাংলাদেশ রক্ষাকারী এই বনের মধ্যে বা কাছা কাছি ক্ষতিকর দূরত্বে এমন কোন প্রকল্প করা উচিৎ কিনা যা জীব – বইচিত্রের আধার এবং প্রাকৃতিক ভারসাম্য রক্ষাকারী, সর্বোপরি দুর্যোগ থেকে রক্ষাকারী এই প্রাকৃতিক দেয়াল ধ্বংস করে দিবে? সচেতন মানুষ মাত্রেই একমত হবেন নাবোধক উত্তরে। এমন বিদ্যুৎ আমাদের দরকার নাই যে বিদ্যুতের জন্য আমাদের দেশটাই ধ্বংস হয়ে যাবে।
দ্বিতীয় জরুরী প্রশ্ন হল- অন্য কোথাও বিদ্যুৎ প্রকল্প করা হলেও আমরা কি কয়লা ভিত্তিক বিদ্যুৎ প্রকল্পের ক্ষতি সামাল দিতে পারব?

Tout d’abord, ces forêts protègent le Bangladesh des catastrophes naturelles. Alors pourquoi mettre un tel projet à proximité de cette forêt, menaçant sa flore et sa faune ? Toute personne sensée refuserait. Nous n’avons pas besoin d’un pouvoir qui détruit l’écosystème de mon pays.
Deuxièmement, même si la centrale est déplacée, serons-nous en mesure de limiter les effets négatifs de la combustion du charbon ?

Le blogueur Banglar Hassan [bengali] rappelle à ses lecteurs qu’un projet similaire a été rejeté rejeté en Odisha, en Inde, faute de garanties écologiques.

Faisal Caser [bengali] demande :

যে বিবেচনায় এনটিপিসি নিজের দেশে বিদ্যুৎ কেন্দ্র নির্মাণ করতে পারেনি সেই একই বিবেচনায় বাংলাদেশে কী তাদের প্রকল্প বাতিল হতে পারে না?

La raison pour laquelle la NTPC n’a pas pu construire une centrale dans son propre pays ne constitue-t-elle pas une raison valable pour annuler un projet similaire au Bangladesh ?

Facebook event to save Sunderbans. Image courtesy Omi Hasan.

Evénement Facebook pour sauver les Sundarbans. Image avec l'autorisation d'Omi Hasan.

Des événements Facebook ont été crées afin de sensibiliser et informer sur le projet de centrale. Les dates des manifestations hors-ligne seront connues prochainement.

Le caricaturiste brésilien Carlos Latuff s'insurge contre les expulsions en vue de la Coupe du Monde

vendredi 31 mai 2013 à 14:46

Cet entretien, par Marcela Genaro, intitulé “O banco imobiliário da Cabralândia” [pt], fait partie du dossier spécial de l'agence brésilienne Pública, #CopaPública, et a d'abord été publié le 22 mars 2013, le jour de l’expulsion du village indigène de Maracanã à Rio de Janeiro.

Le dessinateur Carlos Latuff n'est pas optimiste quant à la transformation que la ville de Rio de Janeiro subit pour accueillir la Coupe du Monde de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016 :

Vai ajudar exatamente quem? Certamente o Eike Batista, a Coca-Cola, as grandes corporações que estão por trás disso. Mas o Zé Povinho, certamente não.

Qui cela va-t-il aider au juste ? Sûrement Eike Batista, Coca-Cola, les grosses entreprises qui sont derrière cela, mais Monsieur tout le monde, certainement pas.

Ce Carioca de 44 ans, connu pour la défense des causes humanitaires avec ses dessins aux traits simples et à l'humour sombre, a accordé un entretien à Pública dans lequel il analysait les préparatifs en cours à Rio, qu'il surnomme “l'ex-ville Merveilleuse”, pour le gigantesque événement :

É uma ofensiva da especulação imobiliária. Ela agora pode avançar porque existe esse respaldo, que se trata de uma “coisa justa”, que vai promover a cidade lá fora. Acho que não foi à toa que a prefeitura lançou o jogo que é o Rio de Janeiro como banco imobiliário. Aquilo ali foi o melhor de todos os indicativos. Se a gente está falando de banco imobiliário não se trata dos interesses do cidadão que pega ônibus, que pega barca, pega trem. A gente está falando dos interesses dos players.

C'est une offensive de la spéculation immobilière. Elle peut avancer maintenant parce qu'il y a ce soutien, que c'est une “cause juste”, qui va promouvoir la ville au niveau international. A mon avis ce n'est pas une coïncidence que les autorités de la ville présentent ce jeu de Monopoly version Rio de Janeiro. C'était l'un des plus gros indices. En parlant de Monopoly, on ne parle pas des intérêts des citoyens qui prennent le bus, le bateau, le train. On parle des intérêts des “joueurs”.

Le jeu de Monopoly de la ville olympique, créé par le fabriquant Estrela, fait apparaître les projets récents de construction de la ville. La ville a acquis 20 000 exemplaires du jeu, pour un coût de 1 million de reais brésiliens (environ 365 euros) pour le distribuer dans les écoles publiques. Le bureau du procureur recherche s'il y a des irrégularités dans l'achat du jeu, qui pourrait promouvoir le gouvernement sous couvert d'outil pédagogique.

Latuff a aussi évoqué les expulsions forcées de communautés entières causées par les préparatifs de la Coupe du Monde et les comparait à l'idée du renouveau urbain promu par l'ingénieur Francisco Pereira Passos, maire de Rio entre 1902 et 1906. Sa réforme était mieux connue sous le nom de “l'hygiénisation” de Rio de Janeiro :

De fato o Rio de Janeiro não é um tabuleiro e nem um brinquedo. Tem sido tratado como tal, mas as pessoas que moram em favelas, nos quilombolas, nas áreas indígenas sabem que isso não é brincadeira. Remoção não é brincadeira, muito longe disso.

Véritablement, Rio de Janeiro n'est pas un plateau ni un jeu. Elle a été traitée comme cela, mais les gens qui vivent dans les taudis, dans les ‘quilombos’ (les communautés Afro-Brésiliennes descendant d'esclaves ), dans les zones indigènes savent que ce n'est pas un jeu. Le déplacement n'est pas un jeu, loin de là.

Mascote da Copa 2014 por Carlos Latuff para a Agência Pública

Mascotte de la Coupe du Monde 2014 par Carlos Latuff pour Agência Pública. Eike [Batista] est un homme d'affaires brésilien et l'un des 10 plus riches au monde.

L'opposition du caricaturiste à la politiques des grands événements lui a même valu un “tour en voiture de police” jusqu'au commissariat, quand il a été convoqué pour témoigner après avoir réalisé un dessin critiquant les Jeux Pan-américains de 2007 :

Tinha feito um desenho que era o mascote do Pan, Cauê, segurando um fuzil, dando um tiro para o alto com uma M16, uma favela ao fundo e um caveirão. Sob a alegação de que eu estava usando um desenho que era protegido por direitos autorais, fui chamado para prestar um depoimento numa delegacia. A polícia foi até a minha casa com uma intimação.

J'ai fait un dessin qui était la mascotte des Jeux, Cauê, tenant un fusil, tirant en l'air avec un M16, un taudis et un blindé de la police en arrière-plan. Au motif que j'utilisais un dessin sous droit d'auteur, j'ai été convoqué comme témoin au commissariat. La police s'est rendue à mon domicile avec une assignation à comparaître.

Latuff n'était pas intimidé. Dans le dessin réalisé pour l'agence Pública à la fin de l'entretien, le protagoniste est de nouveau la mascotte, cette fois celle de la Coupe du Monde.

Regardez la vidéo de l'entretien avec le caricaturiste, qui continue à insister pour que les Brésiliens prennent conscience de l'autre face de ces événements gigantesques:

Eu espero que haja um despertar de consciência, que a ficha caia e que as pessoas não comprem esse gato por lebre.

J'espère qu'il y aura une prise de conscience, que cela touchera le pays et que les gens ne prendront pas des vessies pour des lanternes.

Les institutions responsables de la gestion des fonds pour la Coupe du Monde 2014 et les Jeux Olympiques 2016 doivent prendre la responsabilité de leurs actes, et s'il y a quelque chose à faire, c'est de les faire apparaître clairement et durablement ainsi que les responsables.

Le témoignage de Carlos Latuff est particulièrement important parce qu'il touche un aspect social névralgique, même si les objectifs divergent entre courants de la société, du moins les opinions individuelles sont tranchées et enregistrées.

Latuff, dont les dessins ont illustré de nombreux articles de Global Voices Online, peut être suivi sur Twitter (@CarlosLatuff), Facebook, et son blog (le tout en portugais).

Le blog #CopaPública [portugais] est une initiative de journalisme citoyen qui relate comment la population brésilienne est affectée par – et se mobilise contre – les préparatifs pour la Coupe du Monde 2014.

Pourquoi les dauphins de l'aquarium de Hong-Kong se blessent-ils ?

jeudi 30 mai 2013 à 18:19

[Liens en anglais, sauf mention contraire] Des images, enregistrées par le site d'informations citoyen inmediahk.net, montrant des dauphins du Parc Océanique de Hong Kong qui semblent se faire du mal en se projetant contre les murs de leur bassin ont provoqué une vague de réactions négatives à l'encontre de ce centre dédié aux mammifères marins.

Pendant une visite de deux heures du parc (celui-ci possède un centre d'élevage et de recherche en plus du parc d'attraction de mammifères marins) des journalistes de inmediahk.net ont été témoins [vidéo] de plusieurs comportements anormaux des dauphins, dont l'un d'entre eux se projetait contre le mur du bassin avec force, faisant grand bruit.

Le Parc Océanique a insisté sur le fait que ce comportement est une habitude « unique » et que « le comportement décrit n'a provoqué aucune blessure ou mort. »


(Vidéo : des journalistes de inmediahk.net ont été témoins de plusieurs comportements anormaux des dauphins.)

Cependant, par la suite, dans une interview avec les journalistes de inmediahk.net, Samuel Hung, président de l'organisation non-gouvernementale de conservation des dauphins de Hong Kong, a expliqué [chinois, zh] que le comportement anormal était lié à l'environnement artificiel restreint du centre d'élevage :

 

Dolphin Slamming itself against the wall of the pool. Image from inmediahk.net. Non-commercial use.

Dauphin se projetant contre le mur de son bassin. Image  de inmediahk.net. Utilisation non-commerciale.

雖然我們無法知道海豚想法,但這次海豚撞牆是十分罕見,至少我是第一次見。困養動物的行為很難理解,天性扭曲導致有異常行為,很難判斷海豚是否自殘。怎樣明確判斷為自殘行為,就好像沖繩海洋水簇館,海豚在表演途中跳出水池,這罷演行為正是自殘或自殺的表現。

Bien que nous ne savons pas ce qui passe par la tête du dauphin, un tel comportement est très rare. En fait, c'est la première fois que je vois une telle chose se produire. Il est très difficile de comprendre le comportement d'un animal en captivité. Habituellement, ils développent un comportement anormal lorsque leur nature est altérée [par un environnement artificiel]. Il est encore trop tôt pour affirmer qu'il a agi pour se causer du tort et se tuer. Ce qui s'est produit [vidéo] au Musée Marin d'Okinawa était un acte suicidaire. Le dauphin a sauté hors du bassin pendant le spectacle. Cet acte suicidaire était une sorte de « grève. »

En effet, les « conditions de travail » des dauphins sont très inquiétantes. Les journalistes ont observés pendant le programme spécial annuel du parc : « Le Mois des Animaux – En Haute Définition » [zh] :

劇場的四條海豚,長期處於高噪音環境下,劇場表演前為了娛賓,公園會派出樂隊作半小時的表演,另外14條海豚在研究中心也受到濾水器噪音長期折磨。海豚靠聽力覓食,發出聲響後可捕捉100米以內食物,聽覺頻率為1-150kHz 而人類聽覺頻率為 0.02-17kHz ,而最高可聽到40-100kHz。就算是一個普通人也抵受不了,何況是一條聽覺靈敏的海豚!

Les quatre dauphins du Théâtre Océanique travaillent dans un environnement très bruyant : habituellement un groupe live joue sur scène pour divertir les touristes avant l'entrée en scène des dauphins. Pour ce qui est des 14 dauphins du centre de recherche, ils sont aussi tourmentés jour et nuit par le système de filtration de l'eau. Dans la mer, les dauphins se servent de leur ouïe pour attraper des poissons dans un rayon de 100 mètres. Leur fréquence auditive est de 1-150kHz., alors que la fréquence auditive humaine est de 0,02-17kHz et la fréquence la plus élevée qui est audible pour l'homme est de 40-100kHz. Un son qu'un homme trouverait gênant représenterait ainsi une torture pour l'ouïe sensible des dauphins !

海洋劇場的狹窄水池住上4條海豚,其中3條在出場前,還在不斷複習表演動作,另一條海豚則在半米深的水池進行「豚聚一刻」節目,在訓練員的指示下,做出不同動作去娛樂遊客,同時訓練員使力按壓海豚頭部同身軀,避免海豚一旦掙扎弄傷遊客之餘,亦方便遊客接踵上前拍照留念。海洋劇場表演每日公演四次,每場大約30分鐘,由於近年入場旅客増多,難以估計海豚除應付劇場表演所帶來的工作壓力外,還得要承受多少場「豚聚一刻」及「親親海豚」等特備節目的心理折磨。

Il y avait en tout quatre dauphins dans le minuscule bassin du Théâtre Océanique, trois d'entre eux répétaient sans répit l’enchaînement des numéros avant le spectacle et le dernier était forcé de rester dans un bassin d'une profondeur d'un demi-mètre d'eau pour le programme destiné aux touristes « Rencontre avec un dauphin » Sous les ordres de son dresseur, le dauphin devait adopter différentes postures pour amuser les touristes. Pendant que les touristes faisant la queue pour prendre une photo avec le dauphin, le dresseur devait maintenir la tête et le corps de l'animal pour éviter qu'il ne se débatte et blesse les touristes. Le Théâtre Océanique tient quatre représentations par jour ; chacune dure environ 30 minutes. Comme ce dernières années le nombre de visiteurs du parc n'a cessé de croître en plus des pressions engendrées par les spectacles, il est difficile d'évaluer la souffrance psychologique créé par les programmes spéciaux destinés aux touristes comme « Rencontre avec un Dauphin » et « Embrassez le Dauphin. »

Le Parc Océanique était initialement un projet lancé par le gouvernement en 1977 et financé par le Jockey Club de Hong Kong pour « aider à comprendre et participer à la conservation de la faune. » Le parc a cessé d'être une filiale du Jockey Club de Hong Kong en 1987 pour devenir une entité indépendante : le Ocean Park Corporation, dont le conseil est nommé par le gouvernement.

Le parc de loisirs gère aussi des observatoires, des laboratoires, un département pour l'éducation et un fonds pour les dauphins et les baleines. En 2001, le premier dauphin du monde né par insémination artificielle a vu le jour à Hong Kong. Cependant, la mortalité des delphineaux passe généralement inaperçue dû à l'absence d'un mécanisme de suivi public [zh] :

打從2012年出現夭折或出世不久後死亡的海豚數目究竟有多少, 園方從沒設立公眾監察機制,亦沒對外公佈資料,因此海豚死亡數字一直成疑。再者園方從無公佈一些「敏感」資料,如雌雄海豚比例、海豚年齡、親疏關係、每年的死亡數字、海豚來源、繁殖記錄等等,巿民一概沒有知情權,一所聲稱開放的研究中心卻欠缺透明的監察機制,罔論擔當真正教育公眾的角色,試問一間漠視生命基本權利的機構,談何保育?又談何教育?

Depuis 2012, combien de delphineaux sont morts dans le parc ? Il n'y a ni mécanisme de suivi ni de rapport public. Le nombre reste un un mystère. De plus, le parc n'a communiqué aucune information « sensible » comme la proportion de dauphins mâles et femelles, leurs âges, relations, origines, preuves de décès et de reproduction. En tant que centre de recherche publique, comment peuvent-ils tenir le rôle d'un éducateur sans aucune transparence ? Comment peuvent-ils éduquer le public à la conservation s'ils ne respectent pas la vie ?

Sur les réseaux sociaux, les internautes ont exprimé leur préoccupation pour les animaux du centre. Doris Woo, élève du secondaire, a commenté sur Facebook :

將心比己 如果將你成日困喺屋企個浴缸到 應該唔會再想生存落去
海洋公園其實一早已經變左做商業用地

Imaginez juste qu'on vous emprisonne dans votre baignoire, vous n'auriez pas envie de vivre. Le Parc Océanique est maintenant géré commercialement.

Lam Chet Yan, un étudiant universitaire local, a fait remarquer :

海豚的聽覺非常敏銳,光是濾水器的聲音就足以讓他們壓力大到死亡,更別說表演時觀眾的喧囂聲早已讓他們崩潰。別再去觀賞動物表演,雖然海豚都笑瞇瞇的,但其實每一隻都壓力大到胃潰瘍在吃藥,也不要再去動物園,看著被囚禁的動物到底能學到什麼?還是單純因為人的「娛樂」就足以剝削動物到如此地步?

Les dauphins ont une ouïe très sensible. Le bruit du système de filtration de l'eau a déjà créé une trop forte pression pour eux. Le bruit des touristes pendant le spectacle va les rendre fous. Ne regardez pas le spectacle. Même si on dirait qu'ils sourient, leur stress est immersif. N'allez pas au zoo. Que pouvez-vous apprendre des animaux en captivité de toute façon ? Ou bien, pensez-vous que nous pouvons exploiter les animaux ainsi, juste pour notre amusement ?

Un pétition sur Change.org demandant au Parc Océanique de mettre un terme progressivement à la détention de cétacés en captivité a récolté 809 signatures à la date du 28 mai 2013 :

S'il vous plait, ajoutez ma voix à ceux qui s'opposent à l'exposition de dauphins au Parc Océanique. Des bassins en bétons ne peuvent pas reproduire l'étendue de l'océan et ne peuvent pas non plus répondre aux besoins physiques et psychologiques de ces animaux intelligents et sociables.

Les spectateurs des parcs de loisirs marins voient des animaux en captivité qui ont perdu leur comportement instinctif dans un environnement fait pour le gain financier. Les dauphins sont faits pour vivre dans l'océan où ils nagent habituellement 160 km par jour. Nager autour d'un basin 500 fois pour couvrir à peine 80 km c'est une punition cruelle. […]

Peut importe à quel point vos installations sont à la pointe de la technique, elles ne peuvent simplement pas reproduire l'habitat naturel. Les dauphins sauvages vivent jusqu'à 50 ans ; ceux en captivité survivent rarement à  leur adolescence. Le Service National de la Pèche Marine déclare que plus de la moitié des dauphins capturés meurent en moins de deux ans. Les survivants vivent en moyenne 5,8 années en captivité. Les dauphins socialement liés deviennent fous lorsque ils tentent de communiquer à travers les ondes sonores rebondissantes qui créent des réverbérations « boomerang » et rebondissent littéralement sur eux. Beaucoup d'aquariums stockent du Pepto-Bismol pour traiter leurs ulcères dus au stress. Les basins chlorés peuvent rendre les dauphins aveugles et provoquer des troubles cutanés. Beaucoup succombent à des pneumonies, ulcères ou autres maladies dues au stress.

S'il vous plait, pensez à investir les fonds pour ce projet vers des efforts de conservation locaux ou d'autres alternatives éducatives comme la diffusion en temps réel de vidéos montrant les efforts de réhabilitation dans un « théâtre aquarium », sur l'Internet ou dans les salles de classes.

Les mammifères marins captifs sont de tristes caricatures de ce qu'ils sont vraiment. Je vous prie de ne plus faire subir des souffrances physiques et psychologiques à des animaux dans le seul but d'amuser le public.

Brésil : Marcela attend le Mondial pour gagner de quoi partir en Europe

jeudi 30 mai 2013 à 08:30

Ce billet écrit par Andrea Dipp, de l'Agência Pública (dont Global Voices est partenaire), a été publié comme reportage sur les travestis de Fortaleza, sous le titre original “VOU BOMBAR PARA COBRAR MAIS NA COPA”  (“JE VAIS ME FAIRE GONFLER POUR GAGNER PLUS PENDANT LA COUPE DU MONDE” ) et fait partie du dossier spécial #CopaPública sur la Coupe du Monde 2014. Le texte sera diffusé en trois parties sur Global Voices. En voici la troisième et dernière partie.

La deuxième est consultable ici: Brésil : Sans perspective, des travestis sont victimes de la traite de personnes

Marcela dit qu'elle a découvert son homosexualité à l'âge de 13 ans et que pendant un certain temps elle l'avait cachée à sa mère et à ses quatre soeurs :

Eu sentia muito medo de como elas e a sociedade iriam reagir. Mas não tinha outro jeito, era quem eu era. Então contei e elas até que aceitaram bem.

j'avais très peur de leur réaction et de celle de la société. Mais il n'y avait pas d'autre choix, c'est ce que j'étais. Alors j'ai tout dit et elles l'ont même assez bien accepté.

Quant au processus de travestissement, il fut plus difficile :

Minha mãe ameaçou me botar para fora de casa, dizia que eu nunca iria arrumar emprego, não aceitou.

Ma mère m'a menacé de me mettre dehors, elle disait que je ne trouverais jamais d'emploi, elle n'a pas accepté.

Elle raconte ses débuts dans la prostitution à l'âge de 17 ans, mais aussi qu'elle aurait plutôt préféré travailler. Après avoir décroché une bourse d'études grâce au programme Vira Vida (Change de Vie) elle a tenu pendant un an, étudiant le matin et allant à l'école l'après-midi. Elle se rappelle :

Eu sempre gostei de fazer cursos, estudar, queria trabalhar com carteira assinada, nunca quis fazer programa.

J'ai toujours aimé aller à l'école, étudier, je voulais travailler légalement, j'ai jamais voulu faire des passes.

Marcela dit qu'elle avait réussi à trouver un emploi dans une entreprise de lingerie, mais qu'elle a été jetée dehors quatre mois après, lorsqu'elle est tombée malade:

“…e o patrão não aceitou os atestados médicos”.

“…et le patron n'a pas accepté les attestations médicales”.

A partir de là, elle a dû accepter de travailler pour la moitié du salaire des autres employés d'une entreprise mais à un certain moment cela ne suffisait plus pour se nourrir avec le peu qu'elle gagnait et elle n'a pas trouvé d'autre emploi: :

Todas as portas se fecharam para mim. Não tive outra opção a não ser ir para a rua. Se eu pudesse, escolheria outra vida. Como não posso, me concentro e trabalho muito para poder juntar algum dinheiro para um dia abrir um negócio. Vou ficar velha e ninguém mais vai me querer.

Toutes les portes se sont refermées sur mon nez. Je n'avais pas d'autres options que celle de faire le trottoir. Si j'avais pu, j'aurais choisi une autre vie. Comme je n'ai pas pu, je me concentre et je travaille beaucoup pour économiser et un jour peut-être, avoir ma propre affaire. Je vais vieillir et personne ne voudra plus de moi.

Coquette, maquillée et bien vêtue, Marcela déclare payer 30 réais (12 euros) de loyer quotidien à la maquerelle, propriétaire de la maison où elle vit, et encore la même somme au cinéma (NdT: où elle travaille), auquel la maquerelle est associée. Elle souhaite quitter cette maison et louer une chambre avec trois collègues de Fortaleza pour pouvoir recevoir les clients pendant le Mondial.

Eu tenho anúncios em sites e também quero ir para a rua na época da Copa. São Paulo estará cheia de gringos e mesmo brasileiros de outros estados, quero aproveitar.

J'ai passé des annonces sur des sites et je veux aussi aller dans la rue pendant la Coupe du Monde. São Paulo va être remplie de gringos et même de brésiliens d'autres états, je veux en profiter.

Pour gagner plus, Marcela assume le fait d'avoir déjà eu des relations sans préservatifs et elle se contredit:

Tem gente que paga o dobro e até o triplo do valor para transar sem camisinha, aí eu acabo fazendo. Estou com medo de fazer o exame [de HIV], mas sei que a saúde vem em primeiro lugar.

Il y a des mecs qui paient le double ou même le triple du prix pour baiser sans capote, alors je finis par accepter. J'ai peur de faire l'examen [de HIV], mais je sais que la santé passe en premier.

Aprés la Coupe du Monde, Marcela voudrait aller en Europe, pour gagner sa vie en euros.

Arena Castelão em Fortaleza/ Imagem:Castelao Stadium/Wikimedia Foundation/Uso livre

L'Arena Castelão à Fortaleza sera l'un des stades de la Coupe du Monde 2014 Photo: Castelao Stadium/Wikimedia Foundation – Utilisation libre

Já falei com uma pessoa que leva travestis para lá. Ela cobra 10 mil reais para passar a gente.

J'en ai déjà parlé avec quelqu'un qui emmène des travestis là-bas. Elle demande 10 milles réais (3800 euros) pour nous faire passer.

Je lui demande si elle a peur.

Que nada, é a mesma coisa daqui, só que ganhando em euro.

Tu parles, c'est la même chose qu'ici, sauf qu'on gagne en euros

Revenir à Fortaleza, ce n'est que pour les vacances, comme ça a été le cas il y a quelques mois :

Nossa, me senti uma celebridade lá, me senti como a presidente Dilma! Todo mundo vinha falar comigo, ver como eu mudei, até as pessoas que falavam mal de mim viram que eu conquistei.

Mon dieu, je me suis sentie comme une célébrité là-bas, je me suis sentie comme la présidente Dilma (NdT: la présidente du Brésil) ! Tout le monde venait me parler, pour voir comme j'avais changé, même ceux qui parlaient mal de moi ont vu que j'avais réussi.

Avec l'argent amassé pendant la Coupe du Monde, plus celui qu'elle veut gagner en Europe, Marcela souhaite tirer profit de son succès pour, ça c'est sûr, rentrer au Ceará et lancer son affaire. Un salon de beauté ou un magasin de vêtements, parce qu'elle adore la mode. Jetant un œil à sa montre, elle me dit au revoir. C'est l'heure de retourner au cinéma.