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InfoAmazonia : des micro-laboratoires pour contrôler l'eau du Tapajos et de l'Amazone

mardi 19 mai 2015 à 19:29
O encontro das águas dos rios Tapajós e Amazonas, em Santarém. Foto: Giovanny Vera/InfoAmazônia

La rencontre des eaux des fleuves  Tapajós e Amazone, à Santarém. Photo: Giovanny Vera/InfoAmazônia

Ce texte a été écrit par Giovanny Vera et publié à l'origine sur le blog de Infoamazonia. Il est republié par Global Voices dans le cadre dun partenariat d échange de contenus.’

Santarém: deuxième ville de l'état du Pará, est le paisible spectateur des amours prolongées de deux colosses de l'Amazonie, deux fleuves qui, au fil de leurs méandres jouent avec la forêt sur des milliers de kilomètres. C'est en face de cet auditoire de presque 300 000 spectateurs/habitants qu'à lieu la rencontre finale de deux des plus grands fleuves de la planète, le Tapajós et l'Amazone qui s'unissent alors donnant vie à un fleuve encore plus puissant qui s'écoule ensuite jusqu'à l'océan Atlantique. Comme toujours en Amazonie, les fleuves commandent la vie et la mort.

A Santarém comme dans d'autres villes où communautés riveraines de l'Amazone brésilienne, on ne connait pas avec certitude le risque de contamination de l'eau, celle-ci provient d'un rapide développement urbain sans contrôle et sans planification,  créant une forte pression sur les ressources naturelles et provoquant des maladies et de nouveaux problèmes pour la population locale.

C'est pour cela qu'ici, à la rencontre du Tapajos et de l'Amazone, a commencé le travail de terrain du projet de réseau InfoAmazônia.

Notre objectif est de surveiller la qualité de l'eau et offrir ainsi en temps réel aux citoyens une information pour qu'ils puissent exiger de leurs dirigeants leur droit à la santé“. C'est ce qu'explique Ricardo Guimarães, plus connu sous le nom de Guima San, chercheur dans l'équipe du projet de réseau InfoAmazônia.

Le réseau InfoAmazônia est un des gagnants du concours “Impacts sociaux” soutenu par Google Brésil. Ce projet consiste à installer 20 capteurs de coût relativement bas qui mesurent quelques paramètres physico-chimiques sur l'Amazone brésilienne pour faire une cartographie de la qualité de l'eau en matière de consommation humaine. Une fois faite l'évaluation de ces facteurs et le traitement des données, l'information sera rendue  directement disponible au public, sous forme de messages SMS, et bien sûr aux responsables officiels et autorités locales diverses.

Cette information est de la plus haute importance pour la santé et la vie des populations riveraines dont le mode de vie dépend des ressources fluviales. C'est un des motifs pour lequel le projet réseau Info Amazonia a décidé d'installer trois laboratoires, entre le cinq et le douze mars, en accord avec des communautés riveraines, et en coordination avec l'ONG Joie et santé et les directions municipales pour l'environnement de Santarém et de Belterra.

Pendant ces sept jours, des rencontres avec des organisations et autorités de la région ont été organisées pour décider avec elle des lieux les mieux appropriés pour la surveillance de l'eau. Avec l'appui des préfectures locales ont été installés deux antennes Journalisme citoyen, environnement et citoyenneté à Santarém, et à Belterra. Cette mission a été réalisée grâce a la participation de près de 100 personnes : riverains, responsables locaux, jeunes volontaires et membres de l'O.N.G.

Ces laboratoires se caractérisent par l'engagement des participants qui ont pu réaliser eux même des tests de qualité de l'eau en utilisant des kits commerciaux de contrôle. Ce sont eux qui ont choisi les zones de recueil des échantillons d'eau à contrôler.

Avec l'aide de Guima San, les participants ont réalisé des tests sur ces prélèvements avec un capteur créé pour le projet réseau InfoAmazônia. Il a ainsi été possible d'observer les variations des paramètres obtenues grâce à un kit vendu dans le commerce et de les confirmer avec le capteur du projet.

O prototipo do sensor de água do projeto Rede InfoAmazônia em funcionamento. Foto: Giovanny Vera/InfoAmazônia

Le prototype  de sonde du projet réseau InfoAmazônia . Photo: Giovanny Vera/InfoAmazônia

Participantes da oficina de jornalismo cidadão e monitoramento da qualidade da água fazendo testes. Foto: Giovanny Vera/InfoAmazônia

Volontaires travaillant pour l'antenne de Journalisme citoyen et de contrôle de la qualité de l'eau. Photo: Giovanny Vera/InfoAmazônia

Les laboratoire de contrôle de la qualité de l'eau ont été mis au service de sept communautés riveraines de la région de Santarém : Six sur le bassin de l'Amazone (Pixuna do Tapará, Nova Vista do Ituqui, São Josẽ do Ituqui, Pixuna do Tapará, Igarapé da Praia et Castela)  et un sur celui du Tapajós (Alter do Chão).

Il a ainsi été créé une équipe de volontaires pour relever les capteurs de qualité de l'eau qui seront installés dans 20 communautés. Outre une formation de base, l'antenne de journalisme citoyen a réalisé six clips video sur le caractère positif de cette opération, au niveau individuel et social. L'un d'entre eux peut-être visionné ci-dessous.

Souleymane Bachir Diagne, philosophe sénégalais sur la tragédie des migrants: “derrière ces chiffres, il y a des vies, des familles”

mardi 19 mai 2015 à 15:36
Professeur Souleymane Bachir Diagne- photo de l'auteur avec sa permission

Professeur Souleymane Bachir Diagne- photo de l'auteur avec sa permission

L’entretien ci-dessous a été réalisé par Amon Rémy Mallet, blogueur à Dakar publié initialement sur son site “Bienvenue dans le Ndakarouet publié sur Global Voices avec sa permission.

L’an dernier, le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne a été désigné par le magazine Jeune Afrique parmi les 50 personnalités les plus influentes de l’Afrique. Nous sommes allés à sa rencontre après une conférence qu’il a animée, samedi 16 Mai à Bonn en Allemagne, portant sur la notion de ‘’grammaire philosophique’’ et les défis de la traduction. Au cours de cet entretien, le professeur à l’Université Columbia de New York est revenu notamment sur  l’immigration illégale et sur le futur de l’enseignement supérieur au Sénégal.

Amon Rémy Mallet ARM: Depuis quelques temps, il y a une recrudescence d’embarcations chargées de migrants africains qui échouent sur les côtes européennes. Que vous inspire cela ?

Souleymane Bachir Diagne SBD: Cela fait très mal. On s’intéresse très souvent aux chiffres dans cette situation, c’est-à-dire au nombre de personnes qui périssent. Mais derrière ces chiffres, il y a des vies individuelles. Ce sont des personnes qui au moment de partir ont demandé la bénédiction de leurs mères. Et quand je l’aborde ainsi, je me dis que ceux sont des familles qui ont perdu des personnes en qui elles avaient placé leurs espoirs. Après avoir dit cela, il revient de regarder la situation dans toute sa complexité pour trouver des solutions. Il faudrait que nos jeunes se sentent dans un continent en chantier. Un continent dans lequel il y a tout à faire. Si la jeunesse de l’Afrique en vient à penser que son avenir est ailleurs, le problème devient insoluble. Aujourd’hui, on est en train de dire que l’Afrique décolle avec de forts taux de croissance. Mais ces taux de croissance malheureusement ne viennent pas chercher les pauvres. Donc, il y a de la pauvreté et du désespoir.

An exhausted would-be immigrant rests beside sunbathing tourists on the beach near Tuineje, on Fuerteventura Island in the Spanish Canary Islands, via Noborder on Flickr CC-BY-20

Un migrant près de touristes sur la plage de Tuineje, sur l'ile de Fuerteventura dans les Iles Canaries  via No border on Flickr CC-BY-20

ARM: Beaucoup de ceux qui prennent la mer au péril de leurs vies fuient les conflits et instabilités politiques dans leurs pays. Comment expliquez-vous, malgré la stabilité politique du Sénégal, que les jeunes continuent de prendre ce risque ?

SBD: C’est l’idée selon laquelle l’avenir serait ailleurs. Il faut donc, pour y remédier, que la question de l’emploi sur laquelle repose l’espoir de la jeunesse soit réglée. Il faut que le monde comprenne qu’il y a un investissement à faire sur un continent qui ne demande plus seulement la charité mais qui veut un véritable partenariat. Et cela a commencé. C’est dommage qu’au moment où les choses tournent dans une meilleure direction que les jeunes connaissent ces tragédies. Il y a donc des actions à mener. Il faut aussi régler la question des trafiquants. Ils doivent être mis hors d’état de nuire. Ce sont de véritables négriers modernes.

ARM: Le président du Sénégal Macky Sall a pris la décision d’envoyer des soldats en Arabie Saoudite. Quel est votre avis sur la question ?

SBD: Je n’ai pas suivi de manière significative le débat sur la question. Mais d’après ce que j’ai compris, c’est l’Arabie Saoudite qui a sollicité le Sénégal pour assurer ses arrières. C’est-à-dire, pendant que l’armée saoudienne est au combat avec les rebelles yéménites, les soldats sénégalais font la police autour des lieux saints. Je ne suis pas sûr de bien comprendre tous les tenants et les aboutissants. Mais il y a un point qui est réel, c’est la réputation de l’armée sénégalaise en la matière. Donc, que l’armée sénégalaise soit sollicitée dans une coalition internationale de ce type est tout à fait normal. Etant donné le rôle qui est le nôtre dans l’Organisation de la Conférence Islamique, j’imagine qu’il était très difficile pour un pays comme le Sénégal de se tenir totalement à l’écart.

ARM: On rappelle que vous aviez été choisi pour diriger le comité de concertation sur l’enseignement supérieur au Sénégal qui a débouché sur certaines recommandations. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur cela ?

SBD: Pour ce qui est de la commission que j’avais dirigée, je suis content qu’aujourd’hui il y ait un consensus total sur la nécessité de réformer et aussi sur le fait que les propositions qui sont sortis de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur aient été appropriées par tout le monde.[..] Je fonde beaucoup d’espoir sur les universités qui vont être créées, notamment la deuxième université de Dakar et l’université agricole qui s’installera à Kaolack. Je fonde aussi beaucoup d’espoir sur le développement des enseignements professionnels et sur l’université virtuelle. Les enseignements à distance sont l’avenir de l’enseignement. Je crois que l’université sénégalaise mais aussi celles africaines en général ont besoin de s’approprier ces technologies d’enseignement à distance de la même manière que les africains se sont appropriés la téléphonie pour résoudre leurs problèmes. Ils ont été très inventif sur les technologies de téléphonie donc il n’y a aucune raison que nous ne le soyons pas dans le domaine de l’enseignement à distance. Maintenant je suis plus inquiet pour les autres systèmes d’enseignement. Le Sénégal vient de sortir d’une très longue grève des enseignants du secondaire. Heureusement que la grève s’est terminée in extremis.

ARM: Comment imaginez-vous l’enseignement supérieur sénégalais dans 20 ans ?

SBD: D’abord commençons par dire ce que nous risquons. Si le système d’enseignement supérieur continue d’aller à vau-l’eau avec les grèves à répétition, on va certainement voir des élites qui vont se retrouver ailleurs que dans le système d’enseignement public. Et le système d’enseignement public va être abandonné aux enfants des classes défavorisées. Ce qui aura pour conséquence d’augmenter les inégalités. Et pour rattacher cela à la question antérieure sur la migration, il faut bien se rendre compte que le décollage de l’Afrique risque de se faire au prix d’inégalités énormes. Mais c’est par un bon système d’éducation public qu’on fera en sorte que le fils d’ouvrier ne finisse pas fatalement ouvrier ou chômeur. C’est la raison pour laquelle il faut redresser le système d’enseignement supérieur. Je crois que le Sénégal a une tradition intellectuelle très importante et des ressources humaines de qualité quand il s’agit des enseignants. Donc si tout va bien et tout est mis en œuvre, ces ressources-là feront du Sénégal un pays plus prospère et émergent, il faut l’espérer. J’ai donc de l’espoir pour la génération qui vient et je crois que le pire est derrière nous.

Les apatrides de République dominicaine : l'histoire de Juliana Deguis

mardi 19 mai 2015 à 13:13
Haitian workers are transported to the Dominican Republic. (CC BY 2.0)

Des travailleurs haïtiens sont transportés en République dominicaine. (CC BY 2.0)

Cet article a été écrit par Nicki Fleischner et publié initialement sur le site de NACLA, un partenaire de Global Voices. Une version de l'article est reproduite ci-dessous.

En septembre 2013, la Cour suprême dominicaine a rendu un jugement qui dans les faits a déchu de leur nationalité plus de 200 000 Dominicains de descendance haïtienne. Dans “La Sentencia” (voir l'enregistrement audio ci-après), Radio Ambulante raconte l'histoire d'une personne parmi tant d'autres affectées par la décision, celle de Juliana Deguis, femme née en République dominicaine dont la vie reflète la situation vulnérable des personnes de descendance haïtienne et les nombreuses épreuves qu'elles vivent au quotidien.

Suite à la décision rendue par la Cour suprême dominicaine en 2013, NACLA a enquêté sur la manière dont la sentence s'inscrivait dans une perspective plus large d'”antihaitianismo” ou sentiment anti-noir et anti-haïtien qui est non seulement “profondément enraciné en République dominicaine” mais a également été attisé par le néolibéralisme ces dernières décennies. Historiquement, le nationalisme dominicain repose sur un rejet catégorique des origines africaines du pays au profit de son ascendance coloniale hispanique blanche; une distinction imposée par les dirigeants politiques dominicains et les élites. Une telle construction de l'identité nationale se traduit dans la société dominicaine actuelle par des positions anti-immigration. En 2001, l'expulsion de Dominicains d'origine haïtienne a atteint de tels sommets que la Commission des droits de l'homme des Nations Unies l'a assimilée à du profilage racial.

L'idéologie raciste est exacerbée par les disparités économiques et politiques entre les deux pays. En 1987, Micheal S. Hooper, avocat de réfugiés haïtiens, a écrit un article pour NACLA qui examine les problèmes socioéconomiques du pays et la manière dont cela a précipité l'immigration en République dominicaine. De telles disparités économiques associées à des vagues d'immigration ont engendré une situation extrêmement tendue le long de la frontière entre les deux pays.

Pour plus d'informations sur les relations entre Haïti et la République dominicaine, lisez l'article de Todd Miller pour NACLA [en anglais] sur la militarisation croissante de la frontière haïtiano-dominicaine.

La colère des Népalais contre les médias indiens

mardi 19 mai 2015 à 11:07
Nepalese victims of April 25, 2015 earthquake pictured inside an Indian Airforce aircraft as they are evacuated from Trishuli Bazar to Kathmandu airport in Nepal. Image via hemantrawat1234. Copyright Demotix (28/4/2015)

Des victimes népalaises du séisme du 25 avril 2015 photographiées dans un avion de l'Indian Air Force au moment de leur évacuation du bazar de Trishuli vers l'aéroport de Katmandou au Népal. Image via hemantrawat1234. Copyright Demotix (28/4/2015)

Une semaine à peine après le séisme du 25 avril au Népal, le hashtag #GoHomeIndianMedia [Rentrez chez vous les médias indiens] a commencé à circuler sur Twitter en Inde. Si les Népalais ont remercié l'Inde pour l'aide immédiate apportée après le tremblement de terre, les médias indiens ont eux été très critiqués en raison de leur désinvolture dans la manière de couvrir les événements.

Certains estiment que le gouvernement indien a fait de l'intervention humanitaire une opération de communication.

D'autres accusent la couverture médiatique elle-même d'être indifférente et sensationnaliste. En voici une illustration frappante : un reporter indien demande à une femme népalaise qui pleure de manière incontrôlable sur le corps sans vie de son enfant, “Comment vous sentez-vous – quelles émotions ressentez-vous en ce moment?

Furieux de l'attitude irresponsable des médias indiens, des Népalais ont commencé à utiliser le hashtag #GoHomeIndianMedia qui a été largement partagé sur Twitter pendant plusieurs jours.

La colère a également débordé les médias sociaux. Un pousse-pousse à moteur a par exemple été vu arborant le hashtag dans les rues de Katmandou.

D'autres personnes affirment que les médias indiens se sont livrés à des manœuvres déloyales et n'ont pas manifesté une once d'humilité au lendemain du séisme. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que des journalistes indiens sont confrontés à de telles critiques. Au cours de la crue dans l'état indien d'Uttarakhand, qui a fait plus de 5 000 victimes, certains médias indiens ont saturé les ondes de scènes de chagrin extrême, montrant les victimes des inondations dans des moments particulièrement difficiles, ce que des voix critiques ont dénoncé comme étant plus proche de la récupération médiatique d'un désastre que du reportage.

Certains Indiens ont indiqué sur les réseaux sociaux qu'ils se sentaient honteux de l'attitude de leurs propres médias.

D'autres Indiens ont commencé à utiliser le hashtag #DontComeBackIndianMedia [Ne revenez pas les médias indiens].

Pour certains, comme Krittivas Mukherjee, qui a a publié un éditorial dans Hindustan Times, le problème de la couverture médiatique indienne au Népal tient dans une large mesure à une “présentation égocentrique des faits” et un “sens de la condescendance.”

Tous ne sont évidemment pas pressés de fermer la porte aux médias indiens. Smita Sharma, journaliste basé à New Delhi, écrit sur Dailyo.in que les pessimistes devraient prendre le temps de se demander s'ils ont une perspective d'ensemble [sur la situation]:

It is time for course correction before #GoHomeIndianMedia hashtags overshadow all the good work done by many journalists, who too are mortals, and brave challenges to tell the world stories of those in pain.

Le moment est venu de rectifier le tir avant que le hashtag #GoHomeIndianMedia ne fasse de l'ombre à l'excellent travail réalisé par de nombreux journalistes, qui sont eux aussi mortels et bravent les risques pour raconter au monde les histoires de ceux qui souffrent.

Si certains reproches peuvent être relativisés, la préoccupation générale concernant les médias indiens suscite des interrogations quant à leur indifférence, ou pas, dans des situations d'urgence. L'Inde possède plus de 100 chaînes d'information qui sont en compétition les unes avec les autres dans une quête féroce de “points d'audimat cible” [ N.d.T Les “points d'audimat cible” ou “target rating points” en anglais permettent de quantifier le degré d'exposition d'un public cible spécifique aux programmes ou messages publicitaires qui lui sont diffusés.] Toutes ces chaînes veulent être les premières sur le terrain et y tourner un reportage exclusif. Dans cette course, en particulier lors de catastrophes de grande ampleur quand de nombreuses personnes suivent les événements, certains médias font passer au second plan les règles éthiques et professionnelles.

D'autres s'inquiètent que les chaînes embauchent trop d'amateurs et mettent des gens devant les caméras avant de les avoir formés correctement. Sunita Shakya, auteure d'origine népalaise, s'est plainte de cette supposée tendance dans un article de blog pour CNN, dans lequel elle compare la couverture médiatique indienne à un feuilleton télévisé.

Les catastrophes naturelles offrent d'immenses opportunités en terme d'audience pour les médias, mais elles peuvent également constituer un défi majeur à l'intégrité de la profession. L'attitude des médias indiens au Népal est un exemple de plus de la difficulté à couvrir une tragédie collective.

Sanjib Chaudhary de Katmandou au Népal a contribué à ce post.

#Jemesuisendormiaussi: les photos de médecins endormis deviennent virales en Amérique latine

lundi 18 mai 2015 à 14:37

Un sujet est devenu une Tendance de Twitter, sous le hashtag  #YoTambienMeDormi (#jemesuisendormiaussi). En une semaine, il a généré 17 500 commentaires.  Les histoires de dizaines de millers de médecins au Mexique et en Amérique latine qui partagent des photos d'eux endormis durant leurs longues gardes à l'hôpital sont devenues virales.

Tout a commencé quand un blogueur a critiqué un médecin dont la photo le montrait endormi, selon la BBC.

“Nous savons que ce travail est fatigant, mais ils ont le devoir d'assumer leur responsabilité quand il y a des dizaines de malades qui ont besoin de leur attention à tout moment” avait écrit Noti-blog site sous la photo d'un interne de l'Hôpital général 33 à   Monterrey, au Mexique, qui s'était endormi à 3 heures du matin en rédigeant un rapport sur son dix-huitième patient de la nuit.

Moi aussi, je me suis endormi, parce que nous ne sommes pas des machines, mais des êtres humains, comme tout le monde.

Outre des manifestations de solidarité, cette campagne spontanée sur Twitter est un moyen de donner un visage aux médecins et internes et de parler des sacrifices consentis par  cette profession : repas sautés, nuits de garde sans sommeil qui ne sont pas toujours compensées financièrement, sans oublier l'absence, parfois, des conditions minimales nécessaires pour faire leur travail.