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Deux universités mozambicaines veulent interdire les mini-jupes et les dreadlocks

mardi 25 avril 2017 à 23:29

Des jeunes femmes regardent une présentation vidéo à l'université de Communication et d'Art Eduardo Mondlane à Maputo, Mozambique, en 2012. Photo sur Flickr de l'utilisateur cassimano. CC BY-NC-ND 2.0.

Deux universités publiques mozambicaines de la ville de Beira ont provoqué d'ardents débats dans les réseaux sociaux quand elles ont annoncé un nouveau règlement de tenue vestimentaire pour les étudiants et les professeurs.

La liste des vêtements et des coiffures interdits pour les hommes inclut les cheveux longs, les tresses, les tresses rastas et les shorts. Pour les femmes, il est interdit de porter des mini-jupes, des pantalons serrés, des robes transparentes et des chemisiers qui “laissent voir la gorge”. Les tongs sont interdites pour les deux sexes.

Zenaida Machado, enquêtrice de Human Rights Watch pour le Mozambique, a photographié et a diffusé sur Twitter le communiqué de UniZambeze, en date du 28 mars :

L'université du nord du Mozambique interdit les étudiants avec des tresses rastas, des tongs, des shorts et des vêtements serrés.
Oh, mon Dieu… là j'aurai tout vu.

On a appris que l'université pédagogique a diffusé un règlement similaire sur la tenue vestimentaire similaire, qui a aussi été photographié et diffusé sur Twitter, mais elle a ajouté des interdictions pour la cigarette et la bière :

Image: Articles interdits sur le campus universitaire

Pantalons tombants, pantalons serrés, shorts, chemisier transparent, cigarette, chapeau dans les classes, tongs, boucles d'oreille pour les hommes, bière, mini-jupe, top à bretelles.

Tweet : L'université pédagogique de Beira a publié une liste d'articles interdits sur le campus de l'université.

Ce n'est pas la première fois que se produit ce type de débat au Mozambique. En mars 2016, le ministère de l'éducation et du développement humain a approuvé une résolution qui interdit les mini-jupes dans les lycées publics. La décision a entraîné des manifestations dans la capitale, Maputo, et cela a provoqué des tensions diplomatiques avec l'Espagne quand une activiste espagnole a été arrêtée dans une manifestation et a ensuite été expulsée par les autorités.

Comme la dernière fois, beaucoup ont eu recours aux réseaux sociaux pour exprimer leur mécontentement de cette décision.

Mauro Steinmay, artiste aux cheveux longs, a soutenu que dans le cas des universités, les étudians ne sont pas des enfants et ne doivent pas accepter ces obligations :

Acho que não temos de nos bater cabeça com essas universidades que querem banir dreads e sei lá o quê mais. Se os estudantes seguirem essas regras, é porque não tem tomates para fazerem valer seus direitos humanos, e merecem a universidade onde estudam. É problema deles. Não estudam crianças nas universidades.

Je crois que nous ne devons pas nous casser la tête à cause de ces universités qui veulent interdire les tresses rastas et je ne sais quoi encore. Si les étudiants suivent ces règles, c'est parce qu'ils n'ont pas le courage d'imposer leurs droits, et ils méritent l'université où ils étudient. C'est leur problème. Ce ne sont pas des enfants qui étudient dans les universités.

Dans une publication largement diffusée, le chercheur Benedito Memidji a soutenu que les règlements sur les tenues vestimentaires datent de l'époque du gouvernement socialiste lors de la guerre froide. Sa publication, diffusée par le journaliste Rafael Ricardo Machaela, analyse les épisodes semblables en 1979, qu'il a trouvés lors de ses recherches aux archives nationales. Cela inclut un discours du président de l'époque, Samora Machel qui condamnait les mini-jupes et exhortait le peuple à combattre ces modes :

A decisão da UP de impor regras de indumentária no campus – bem como as chamadas maxi-saias das escolas primárias e secundárias – tem origem no moralismo puritano que caracterizou a experiência socialista em Moçambique. Nessa altura atingiu proporções aberrantes. As normas da UP podem não reproduzir os efeitos que tal puritanismo produziu há 30 anos, mas é preciso estarmos alerta. Foi muito alto o preço que muita gente pagou devido a estas tentativas do estado domesticar a forma como as pessoas se vestem ou deixam de se vestir. Não sou a favor da indecência, mas sou amante da liberdade acima de tudo.

La décision de l'université pédagogique d'imposer des règlements sur la tenue vestimentaire sur le campus – et aussi ce qui est appelé les maxi-jupes dans les écoles, les collèges et les lycées – a son origine dans le puritanisme moral qui a caractérisé l'expérience socialiste au Mozambique. A ce moment-là, il avait atteint des proportions aberrantes. Les règles de l'université pédagogique ne peuvent pas reproduire les effets que ce puritanisme a eu il y a plusieurs années, mais nous devons rester vigilants. Beaucoup ont payé très cher pour ces tentatives de l'Etat de contrôler la façon dont les gens s'habillent ou cessent de s'habiller. Je ne suis pas pour l'indécence, mais je suis un fervent défenseur de la liberté par-dessus tout.

Titos Cau a donné un point de vue différent et a souligné que la décision de l'université pédagogique se base sur des traditions culturelles et devrait être soutenue :

Daquilo que sei, a necessidade de regras de indumentaria baseia-se nas tradições culturais, espirituais e cosmológicas africanas e não experiência socialista pós-independência. Na nossa tradição o joelho da mulher e sagrado e não deve estar exposto publicamente. O rigor na indumentaria e importante porque ela ‘diz’ quem somos. A indumentaria e a extensão do carne que veste nosso espírito. O reitor da UP está certo e deve ser apoiado…

De ce que je sais, la nécessité d'un règlement sur la tenue vestimentaire se base sur des traditions culturelles, spirituelles et de cosmologie africaine, pas sur l'expérience socialiste postérieure à l'indépendance. Dans notre tradition, le genou de la femme est sacré et ne doit pas être exhibé publiquement. Le formalisme de la tenue vestimentaire est important parce qu'il définit ce que nous sommes. Les vêtements sont l'extension de la chair qui habille notre esprit. Le recteur de l'université pédagogique a raison et il faut le soutenir…

Fatima Mimbire est chercheuse au centre d'intégrité publique, groupe local de défense contre la corruption et s'oppose au règlement :

É lá onde dizem que a universidade é lugar de democracia. É o lugar de discussão de ideias por excelência… quando começamos a preocupar-nos com a forma como as pessoas vestem, sinceramente, acho que perdemos o foco ou não temos mais nada importante com que nos preocuparmos. O nosso pais esta a afundar porque os “iluminados” esforçam-se para tirar a pouca luz que temos. Honestamente, precisamos de uma nova ordem.

On dit que l'université est le lieu de la démocratie. C'est le lieu de discussion des idées par excellence… et c'est là où on commence à se préoccuper de la façon dont  les gens s'habillent, sincèrement, je crois que nous perdons de vue l'essentiel et que nous n'avons rien de mieux à faire. Notre pays s'effondre parce que les “illuminés” s'acharnent à éteindre le peu de lumière que nous avons. Honnêtement, nous avons besoin d'un nouveau système.

Bitone Viage, un chercheur qui étudie la science politique au Brésil, a mis en exergue quelques questions sur ces mesures :

[…] Obviamente que a Universidade pedagógica (UP) enquanto que instituição de formação de professores deve fazer com que os tanto os formandos bem como os formados nesta instituição pautem por uma conduta moral e esteticamente aceite dentro da nossa sociedade.

Mas a questão que não se cala Magnifico, do que valerá a decência sem a produção e inclusão? Do que valerá termos um professor bem vestido, mas mesmo assim a taxa da má qualidade do ensino no pais tende aumentar?

[…] Bien évidemment, l'université pédagogique en tant qu'institution qui habilite les professeurs, doit s'assurer que les étudiants et les professeurs dans cette institution aient une conduite morale et esthétiquement acceptée dans notre société.

Mais la question qui reste posée est : A quoi sert la décence sans production et sans inclusion ? A quoi sert d'avoir un professeur bien habillé, alors que les tendances de mauvais enseignement augmentent ?

En réaction à ces faits, Edson Agostinho Sangue Sangue a considéré que l'université est un lieu où convergent beaucoup de réalités culturelles et où on ne devrait pas imposer des normes :

Quando a pessoa entra para o ensino superior ela e vista como uma pessoa que já tem certeza que suas atitudes irão em breve trazer consequências seja estas negativas ou positivas. Uma universidade de facto um mar de culturas misturadas cada um que para la vai tem sua educação seus princípios sua cultura suas tradições. Uma universidade e um campo que forma mentes pensantes, inteligentes, e uma das características de pessoas inteligentes e a forma como trata o próximo independentemente da sua aparência ou forma de estar. Pessoas inteligentes não discriminam….

Quand quelqu'un entre dans l'enseignement supérieur, il est considéré comme une personne dont les attitudes auront sûrement des conséquences rapides qu'elles soient négatives ou positives. Une université est un océan de mélange des cultures, et chacun aura son éducation, ses principes, sa culture, ses traditions. Une université est un lieu qui forme des cerveaux pensants, intelligents et une des caractéristiques des personnes intelligentes est la façon dont elle traite le prochain, indépendamment de son apparence ou de sa façon d'être. Les personnes intelligentes ne font pas de discrimination…

Ouganda: Une universitaire militante des protections hygiéniques féminines emprisonnée pour “mauvais usage de l'informatique”

mardi 25 avril 2017 à 11:09
L'académicienne et critique du gouvernementale ougandais Dr. Stella Nyanzi. Photo partagée sur sa page Facebook.

L'académicienne et critique du gouvernement ougandais Stella Nyanzi. Photo partagée sur sa page Facebook.

L'universitaire et militante féministe ougandaise Stella Nyanzi a passé dix jours derrière les barreaux pour avoir enfreit la Loi de 2011 de son pays sur l'abus dans l'utilisation de l'ordinateur.

La Dr. Nyanzi est un critique sévère du Président Yoweri Musveni et elle est devenue une voix de premier plan dans une campagne de collectes de fonds pour l'achat de protections hygiéniques pour les femmes et les filles pauvres en Ouganda.

Arrêtée et détenue le 7 avril [fr], Dr. Nyanzi a été accusée [fr] de se livrer à du “cyber-harcèlement” et à de l’ “information offensante” (articles 24 et 25 de la Loi sur le mauvais usage de l'informatique) vis-à-vis du Président Yoweri Museveni et de sa femme Mme Janet Museveni sur Facebook. Entre autres choses, elle a comparé le président à “une paire de fesses”.

Sur les médias sociaux, l'histoire de Dr.Nyanzi est devenue une occasion de ralliement pour les Ougandais qui s'opposent au gouvernement Musveni, dont beaucoup ont utilisé le hashtag #APairofButtocks pour exprimer leur mécontentement.

Les responsables de la police disent qu'elle restera derrière les barreaux jusqu'à sa prochaine audition, prévue pour le 25 avril.

Quelques jours avant son arrestation, Mme Nyanzi a été interrogée [fr] par la police pour avoir collecté des fonds [fr] sans autorisation pour acheter des serviettes hygiéniques pour les étudiantes, ce qui lui ont-ils dit était contraire à la Loi sur Public Collections Act (Collectes publiques de fonds) de 1966. La Dr. Nyanzi a été portée disparue après avoir parlé lors d'un Événement Rotary Club le 7 avril à Kampala, comme on peut le lire sur l'avis ci-dessus. Plusieurs heures plus tard, la police a déclaré qu'elle était sous sa garde.

Anthropologue médicale spécialisée dans la sexualité africaine, la Dr. Nyanzi jouit d'une large audience sur sa page Facebook, où elle compte plus de 141 000 abonnés. Ici, ses messages sont son épée. En moyenne, elle répond à chaque commentaire. Elle utilise l'éducation sexuelle pour contester les pratiques du pouvoir actuel ainsi que d'autres croyances sociales dans un pays où le conservatisme social prévaut encore dans de nombreux secteurs.

Dr. Stella Nyanzi devant le tribunal le 10 avril 2017. Photo de Voice of America, réutilisation autorisée

Dr. Stella Nyanzi devant le tribunal le 10 avril 2017. Photo de Voice of America, réutilisation autorisée

La Prof. Nyanzi a publiquement dénoncé une promesse de campagne électorale non tenue du président Musveni de fournir des serviettes hygiéniques aux filles pauvres, dont certaines manquent l'école ou même abandonnent parce qu'elles ne peuvent pas s'en payer. En 2016, elle a attiré l'attention des médias quand elle s'est mise à nu pour protester contre la fermeture de son bureau, suite à un conflit avec son doyen, et a publié un clip vidéo de l'incident sur son mur Facebook.

Après que la Prof. Nyanzi a écrit que la Première Dame d'Ouganda avait déclaré à la nation qu'il n'y avait pas d'argent pour réaliser cette promesse de campagne pour les filles, Mme Janet Museveni a répondu dans une interview télévisée qu'elle avait pardonné à la Prof. Nyanzi de l'avoir “insultée”. En réponse, cette dernière a écrit un commentaire sur Facebook disant qu'elle ne lui avait pas demandé de pardonner ses paroles. Dans un autre récent commentaire, la Prof. Nyanzi a comparé le président Musveni à “une paire de fesses”.

Entre-temps, la Prof. Nyanzi a rejoint un groupe d'Ougandaises qui a lancé la campagne #Pads4GirlsUG pour collecter de l'argent afin d'acheter des serviettes hygiéniques pour les écolières.

Dons de serviettes hygiéniques réutilisables et jetables, du savon, des livrets et des boisson aux filles à Masaka.

Mme Museveni a également été attaquée par la Prof. Nyanzi à la fin de mars, après que la Première Dame eut déclaré à la presse que les Ougandais devraient cesser d'emmener leurs enfants à l'école en boda-boda (moto taxis). Les parents à faible revenu les utilisent généralement comme un moyen de transport, malgré les dangers qu'ils peuvent comporter. Cela n'a rien de nouveau venant de la Première Dame – dans le passé, de telles déclarations lui ont valu une comparaison avec la reine Marie-Antoinette.

En réponse au commentaire aux propos de la Dame de la Première sur les boda-boda, le 29 mars, la Prof. Nyanzi a écrit sur sa page Facebook :

Elle a ouvert la bouche pour dire: “Accompagnez vos enfants à l'école”,
Je marchais quatre kilomètres pour aller et revenir de l'école quand j'étais enfant!
La paresseuse truie qui accompagnait ses enfants à l'école dans un avion, avec son long nez, a regardé au sol et nous a dit d'amener nos enfants à l'école.
Faites comme je dis, pas comme je fais, a-t-elle dit effrontément.

Le 30 mars, la Prof. Nyanzi a été suspendue [fr] de son poste de conférencière à l'Université Makerere, qui relève de la compétence du ministère de l'Éducation. Il convient de noter que la Première Dame est également ministre de l'Éducation de l'Ouganda.

Deux jours avant son enlèvement, la maison de Mme Nyanzi a été perquisitionnée et elle a été emmenée pour interrogatoire par la police pendant quelques heures. Peu de temps après, elle a ouvert une discussion en direct sur Facebook dans laquelle elle a décrit l'incident. La discussion a été vue plus de 1 million de fois.

Le 9 avril, la journaliste de la TV locale Nation Television (NTV), Mme Gertrude Uwitware, qui a exprimé son soutien à Mme Nyanzi sur sa page Facebook, a été enlevée à Kampala {fr] et détenue pendant plusieurs heures avant d'être libérée. On ne sait pas si l'incident était lié à son soutien pour Mme Nyanzi, mais les défenseurs des droits de l'homme, y compris Me Nicholas Opiyo , qui assiste dans l'affaire de Dr. Nyanzi, soupçonnent que ça l'est.

L’African Centre for Media Excellence (Centre africain pour l'excellence des médias) et la National Coalition of Human Rights Defenders (Coalition nationale des défenseurs des droits de l'homme en Ouganda), ainsi que des organisations internationales, dont Amnesty International, ont condamné l'arrestation et les poursuites contre Dr. Nyanzi. Ces groupes et d'autres ont également exprimé leur appui à la journaliste Uwitware.

Les hashtags #FreeStellaNyanzi et #APairofButtocks ont immédiatement fait le buzz suite à l'arrestation de Dr. Nyanzi et continuent d'être utilisés par les Ougandais et les sympathisants. Les Ougandais ont montré leur soutien malgré un climat de peur.

Le message de Stella Nyanzi ne disparaîtra pas même si vous l'arrêtez un million de fois. Grave erreur de l'enlever #FreeStellaNyanzi

Si les agents de sécurité pensent qu'ils peuvent intimider ou menacer tout le pays, prenons en nos mains #FreeStellaNyanzi

Stella Nyanzi est condamnée pour avoir appelé le Président de longue durée Museveni “une paire de fesses”

Certains partisans ont retrouvé ces mots de l'ancien dictateur ougandais Idi Amin Dada d'il y a 40 ans et ont répondu :

[sur l'image : “On a la liberté de parole, mais je ne peux pas garantir la liberté après la parole”] Liberté après la parole

Jongo Asiimwe a plaisanté :

Même Google le sait.

Traitant du sort de Dr. Nyanzi, M. Bwesigye bwa Mwesigire a noté:

Nyanzi n'est pas la seule victime de cette atteinte brutale à la liberté académique. Les contributeurs et les éditeurs de l'anthologie Controlling Consent, dont les exemplaires ont été confisqués par les autorités récemment en sont également les victimes. L'anthologie contenait des analyses académiques des élections présidentielles et parlementaires ougandaises de 2016. Le message est fort et clair. Les universitaires ne sont autorisés à être critiques que dans des espaces inaccessibles au public. Lorsqu'ils s'engagent publiquement, l'Etat leur tape dessus. Même Facebook et d'autres plateformes de médias sociaux ne sont pas à l'abri de cette répression !

Pour contribuer en ligne à la campagne Pads for Uganda (serviettes hygiéniques pour l'Ouganda), visitez la page officielle GoFundMe.

Asie du Sud-Est : le prétexte des « fake news » pour mieux bafouer la liberté des médias

mardi 25 avril 2017 à 10:35

Source: Pixabay, Domaine public CC0

Plusieurs gouvernements d'Asie du Sud-Est voient en l'apparition du concept des fake news une occasion inespérée de justifier leur politique répressive à l'encontre des médias et des journalistes.

Singapour : défendre les « valeurs de la communauté »

Le ministre singapourien des Communications et de l'Information Yaacob Ibrahim a présenté au Parlement un plan gouvernemental visant à mettre à jour la loi sur l'Audiovisuel (Broadcasting Act) afin de s'attaquer à la désinformation et aux fake news de plus en plus présentes sur Internet.

When overseas content providers are directly targeting Singaporeans, we need to ensure that their content is in line with our community values, including the need to uphold racial and religious harmony.

…if an entity reports news about Singapore regularly to inform Singaporeans on matters of public interest, we expect them to do so responsibly.

Lorsque des fournisseurs de contenus étrangers s'adressent directement aux Singapouriens, nous devons nous assurer que le contenu en question est en accord avec les valeurs de notre communauté, et notamment le besoin de maintenir l'harmonie raciale et religieuse.

… si une entité couvre régulièrement l'actualité singapourienne afin d'informer les citoyens sur des sujets d'intérêt public, nous attendons d'elle qu'elle le fasse de façon responsable.

Si le ministre n'a pas donné davantage de détails quant aux amendements prévus, les tendances de la législation singapourienne en la matière suggèrent qu'il pourrait s'agir d'un durcissement de la loi. En 2013, Singapour a rendu obligatoire pour les principaux sites d'informations de s'enregistrer auprès du gouvernement et de s'acquitter de frais de licence. La loi sur les licences donne également aux autorités le pouvoir de retirer des contenus en ligne qui mettraient en péril « l'harmonie sociale ».

Les propos du Ministre sur le besoin de protéger les « valeurs de la communauté » face à la montée des fake news a causé l’inquiétude des activistes de Wake up Singapore, qui craignent que les autorités n'interprètent ce terme au sens large et ne l’utilisent pour justifier la censure des voix dissidentes et des opinions minoritaires dans le pays. S'agissant de problèmes traditionnellement plus sensibles tels que l’homosexualité, la position du gouvernement interroge : les contenus faisant référence à des relations romantiques entre hommes cesseront-ils d’être tolérés ? En effet, le Premier ministre a récemment défendu l’obsolète loi sur la sodomie et soutenu que cette dernière promouvait les « valeurs de la société ».

Cambodge : « C’est simple, nous les ferons fermer. Nous les expulserons. »

Alors que Donald Trump a récemment accusé certains groupes de médias de colporter de fausses nouvelles et leur a interdit l’accès à la Maison Blanche, les dirigeants cambodgiens semblent s'inspirer du Président américain afin de faire pression sur certains médias.

Le porte-parole du Conseil des Ministres Phay Siphan a déclaré sur Facebook:

Donald Trump’s ban of international media giants … sends a clear message that President Trump sees that news published by those media institutions does not reflect the real situation.

L’interdiction de véritables géants des médias internationaux par Donald Trump … révèle clairement que le Président Trump a conscience que la couverture que proposent ces médias de l’actualité ne reflète pas la situation réelle.

Selon lui, Voice of Democracy, Voice of America et Radio Free Asia feraient partie de ces groupes de médias ne reflétant pas la réalité de ce qui se passe au Cambodge. Et si ces médias ne modifient pas leur ligne éditoriale, Phay Siphan est très clair : « C’est simple, nous les ferons fermer. Nous les expulserons. »

Le Premier Ministre Hun Sen, au pouvoir depuis plus de trente ans, a repris à son compte les déclarations de Donald Trump et de son porte-parole :

We respect rights, but not the rights of anarchy, [rather] the rights of the rule of law. I hope our foreign friends understand this.

Nous respectons les droits, mais pas les droits de l’anarchie, ceux de l’Etat de droit. J'espère que nos amis étrangers le comprennent.

Selon le dirigeant cambodgien, « certains parlent de droits mais jamais de stabilité et de paix ». Il a également fait écho aux propos de Donald Trump en décrivant certains médias comme des diffuseurs de fake news. Des déclarations perçues comme une tentative de minimiser les critiques visant son gouvernement.

Philippines : réguler les médias sociaux

A l'image de Donald Trump et Hun Sen, certains politiciens philippins se jouent des critiques en qualifiant certains médias de fake news.

Lors d’un événement parallèle organisé par l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, le Secrétaire du Bureau de la Communication présidentielle Martin Andanar a qualifié un article du New York Times sur le Président Rodrigo Duterte de « fake news » :

They only report the lies. We call that fake news. Like Richard Paddock of the New York Times.

It’s obvious that he wrote it just to throw negativity against the President.

Ils ne rapportent que les mensonges. Ce sont des fake news. Comme ceux de Richard Paddock du New York Times.

Il est évident que ces mots ont pour unique motif de discréditer le Président.

En parallèle, le Président de la Chambre des Représentants Pantaleon Alvarez a déposé un projet de loi habilitant les entreprises de médias sociaux à vérifier l’identité des utilisateurs avant leur inscription, afin d’éviter que ces derniers ne puissent créer de faux comptes pour y diffuser de fausses informations. La loi 2017 sur la régulation des médias sociaux que propose Pantaleon Alvarez mentionne même certaines entreprises de médias sociaux susceptibles d’être affectées par le projet de loi :

This proposed bill seeks to afford a remedial measure on the foregoing matters and will regulate these social media by mandating social media companies (Facebook, Twitter, Instagram etc.) to reasonably verify the identity of user applicants before they are allowed to open an account. Penalties are also provided for failure to comply with this verification requirement.

Ce projet de loi cherche à fournir des mesures correctives sur les sujets précédemment évoqués et permettra de réguler les médias sociaux en habilitant les entreprises (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) à vérifier l'identité des utilisateurs avant qu'ils ne soient autorisés à y ouvrir un compte. Des sanctions seront prévues en cas de manquement à cette exigence de vérification.

Si les experts des médias sociaux estiment que le Président de la Chambre des Représentants a raison de soulever la question des fake news et du vol d’identité sur les réseaux sociaux, ils soulignent néanmoins que cette mesure est superflue et inapplicable. Ils défendent également le droit des utilisateurs à rester anonymes lorsqu’ils expriment leur opinion en ligne.

Les sites de fact-checking s'attaquent aux fake news

Certains gouvernements d’Asie du Sud-Est ont lancé des sites de fact-checking (vérification des faits) afin d’endiguer la propagation de fausses nouvelles.

La Malaisie a récemment créé le site Sebenarnya.my, « un outil en ligne qui permet au public de partager avec les agences gouvernementales concernées des articles non confirmés circulant sur les médias sociaux, les services de tchat et les sites web » afin d’aider à vérifier les sources en ligne et réfuter les fausses informations. Sebenarnya est un mot en Bahasa qui signifie « en fait ».

La Malaisie n’est pas la seule. Depuis 2012, le gouvernement singapourien rectifie des nouvelles fausses ou inexactes sur son site Factually. L’Indonésie a également annoncé la création prochaine d'une agence chargée de combattre les fake news.

L’instabilité politique exacerbe l’insécurité alimentaire au Burundi

lundi 24 avril 2017 à 15:28

Les pénuries alimentaires affectent déjà trois millions de personnes.

Marché de Bubanza, Burundi. 17 Aout 2014. Credit: Sara, via Wikimedia. Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International

Sauf mention contraire, tous les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.

Depuis l’année dernière, l’Afrique de l’Est souffre d’insécurité alimentaire. Des conditions climatiques extrêmes et imprévisibles liées au phénomène “La Niña-El Niño” ont généré des disettes et les prix se sont envolées dans plusieurs pays, y compris au Kenya et en Tanzanie. Les ONG ont sonné l’alarme en faisant appel à l’action immédiate pour éviter une répétition de la famine désastreuse de Somalie en 2011.

Dans certains cas pourtant, l’instabilité politique a aggravé le problème.

Au Burundi, des intempéries imprévisibles, caractérisées par de fortes pluies et longues sècheresses, ont frappé les récoltes. Les pénuries alimentaires résultantes ont eu un impact sur l’assistance scolaire et même des décès dus à la faim. En janvier, des associations humanitaires et le gouvernement ont enquêté et fait appel à l’aide internationale. Cependant, les ministres refusent le mot « famine » et ont plutôt parlé d’un « déficit » de la production agricole.

Selon les rapports, environ un quart de la population burundaise, soit environ trois millions de citoyens, a besoin d’assistance alimentaire. Les pénuries ont contribuées au déplacement des populations : plus que quatre cent mille personnes sont devenues des refugiés enregistrés par l‘ONU et environ cent cinquante mille déplacées à l’intérieur des frontières.

Des fonctionnaires ont affirmé que les pénuries alimentaires sont la seule raison derrière le déplacement. Pourtant, la Radio Okapi de l’ONU dans la République Démocratique du Congo a rapporté que les nouveaux réfugiés ont fui l’insécurité politique. Certains exilés sont rentrés, mais des Burundais en Ouganda restaient sceptiques de l’appel du gouvernement à retourner au pays, expliquant être toujours opposés au troisième mandat du président.

La décision en 2015 du Président Nkurunziza de rester au pouvoir pour un troisième mandat a déclenché une crise politique, « sous le signe de la violence, de la peur, de la régression socioéconomique et d’une accentuation des fractures sociétales » selon un rapport de l’International Crisis Group en mai 2016. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture a déclaré que bien que les intempéries ont contribué aux problèmes d’accès à la nourriture, l’insécurité politique burundaise les a aggravés.

L’inflation (13.8% en 2016), les pénuries de produits de base plus fréquentes et un manque de devises compliquent encore les échanges quotidiens. La dépréciation du franc burundais a impacté la capacité d’importer, limitant la production et les salaires et rendant les aliments plus rares et plus chers. Le Réseau de première alerte de la famine a pourtant commenté qu’une meilleure récolte pourrait stabiliser les prix « atypiquement élevés ».

La bloggeuse Bella Lucia Nininahazwe a souligné l’impact quotidien, en décrivant les épreuves d’une enfant qui va à l’école le ventre vide, incapable d’acheter des choses de base :

Seigneur, mes chaussures sont déjà usées, et je vois déjà le visage de maman s’obscurcir quand je vais lui dire que j’ai besoin de nouvelles chaussures. Je sais déjà sa réponse : «  Tu sais que les prix montent vite ma fille, aujourd’hui je peine à trouver ce que vous allez manger, attends que je trouve de l’argent et je t’achèterai de belles chaussures ».

Selon [fr] l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l'augmentation des cas du paludisme (lui aussi lié au changement climatique et l’insécurité) ajoute un autre difficulté affectant plusieurs millions [fr] de personnes. Le 13 mars, le Ministère de la santé du Burundi a déclaré une épidémie. Un rapport [fr] du journal Iwacu a aussi montré que plusieurs médicaments sont devenus inaccessibles à cause de l’inflation et des pénuries.

Quelle souveraineté pour un pays où un quart de la population a besoin d'une aide alimentaire ?

Le Burundi est parmi les pays les plus pauvres du monde, qui ont généralement moins de ressources et capacité infrastructurelle pour réagir aux catastrophes naturelles et s'en remettre [fr]. Des restrictions sur l’aide internationale à cause de la crise politique ont conduit à des problèmes budgétaires même avant ces chocs climatiques. Comme prévenu par l’OMS, ceci et les restrictions sur les activités des ONGs ont entravé la capacité du gouvernement à réagir à l’insécurité alimentaire,

L’action contre les crises dépend aussi de l’organisation et la volonté politique. Pourtant, en plus de l’autoritarisme et du dialogue bloqué entre le gouvernement et l’opposition exilée, le pays souffre de la corruption – il est classé 159e sur 176 dans l’Indice 2016 de Transparency International – qui sape la gouvernance.

La résilience aux crises est une partie de l’indépendance économique, souligné par l’internaute Emmanuel dans sa réaction à un entretien où le ministre Alain-Aimé Nyamitwe discute de la diplomatie :

Réaction internationale

Le changement climatique est une cause principale des disettes, même si certains affirment qu’elle est la seule et que les pénuries alimentaires ne devraient pas être exploitées :

Les relations entre Bujumbura et ses partenaires internationaux se sont malheureusement détériorées depuis 2015. Fin 2016, Bujumbura a approfondi son isolation en réduisant sa coopération entre autres avec la Cour pénale internationale et le Haut-Commissariat des droit de l'homme de l'ONU, tandis que les divisions internationales ont bloqué toute action cohérente. De plus, le gouvernement a rejeté le déploiement de policiers mandatés par le Conseil de Sécurité de l’ONU pour restaurer la stabilité.

Récemment, des corps ont encore été découverts un peu partout dans le pays, et des ONG célèbres font appel aux sanctions ciblées. En février, un rapport par le nouveau Secrétaire-General de l’ONU Antonio Guterres a exprimé son inquiétude sur la continuation des abus des droits humains, la répression politique [fr], et les indices [fr] que le président pourrait se présenter pour un quatrième mandat, qui risquerait d’intensifier les tensions

Par la suite, le Vice-Président Gaston Sindimwo a exigé le remplacement de tout le personnel de l’ONU au Burundi, rétorquant que les critiques seraient mal informés. Les officiels ont aussi accusé le Rwanda et des Etats occidentaux, surtout la Belgique, d’avoir comploté contre le gouvernement.

Une réponse efficace à court terme, pour aider ceux qui ont des besoins urgents, dépend des gouvernements, des organisations internationales, et des ONGs pour surmonter ou au moins contourner ces tensions, avant d’aborder des problèmes à long terme, allant de l’infrastructure à la réconciliation.  De nombreux Burundais risquent sinon de subir de sérieux problèmes de santé et plus de déplacements.

Netizen Report : Journalistes mexicains menacés en ligne, puis tués

lundi 24 avril 2017 à 00:17

Des centaines de journalistes mexicains manifestent en silence au centre-ville de Mexico pour protester contre les enlèvements, les meurtres et les violences à l’encontre de membres de leur profession dans le pays depuis 2010. Photo de la Knight Foundation, publiée sur Flickr (CC BY-SA 2.0)

Le Netizen Report de Global Voices offre un aperçu des défis à relever, des victoires obtenues et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde.

Depuis le 2 mars 2017, quatre journalistes ont été tués [EN] au Mexique. Bien que les motifs de ces crimes ne soient pas encore tous confirmés, nous savons que toutes les victimes couvraient des affaires de corruption et des affaires liées au crime organisé et que trois d'entre elles avaient reçu des menaces en ligne et hors ligne liées à leur travail.

Maximino Rodríguez, journaliste et blogueur expérimenté, a été abattu alors qu'il entrait dans un parking avec sa femme. Âgé de 74 ans, il avait critiqué récemment [ES] les activités d'un gang criminel local et avait été menacé de mort par un lecteur quelques jours à peine avant d'être tué.

Maximino Rodríguez avait couvert les guerres civiles au Honduras et au Salvador dans les années 1980 et travaillé pour plusieurs organismes de presse au Mexique. Partiellement à la retraite, il contribuait activement à Colectivo Pericú [ES], un blog basé dans l’État de Basse-Californie du Sud, qui recueille les renseignements partagés anonymement par les lecteurs au sujet de la criminalité et de la corruption dans la région. Ce procédé devient toujours plus courant au Mexique, particulièrement dans les États du nord, où les violences contre les journalistes et les organes de presse font désormais partie du quotidien.

Le 2 mars, le journaliste indépendant Cecilio Pineda Birto [EN] est abattu de dix balles à une station de lavage de voitures après avoir reçu de nombreuses menaces de mort suite à ses reportages au sujet de la criminalité sur sa page Facebook publique, suivie par plus de 31 000 abonnés. Cecilio Pineda Birto travaillait également régulièrement pour les quotidiens nationaux El Universal et La Jornada de Guerrero.

Le 23 mars, Miroslava Breach Velducea [FR], journaliste chevronnée spécialisée dans les affaires criminelles, a été tuée dans l’État de Chihuahua, où elle avait travaillé pour plusieurs importants journaux, y compris La Jornada [ES] et El Norte, un grand journal du nord du Mexique qui a cessé son activité peu après ce meurtre, dans ce que le rédacteur en chef a décrit comme un « acte de contestation » face aux risques croissants encourus par les reporters.

Ricardo Monlui Cabrera [ES], qui a couvert la politique et l'industrie locale du sucre pendant près de 30 ans, a été tué le 19 mars dans l'État de Veracruz. Il avait occupé le poste de rédacteur en chef de El Político et présidait l'association régionale de journalisme. Le mobile de son meurtre n’est pas confirmé.

Les documents du Comité pour la protection des journalistes [EN] indiquent que le Mexique est le seul pays au monde où chaque journaliste tué l'est en représailles directes de son travail en 2017. Au mois de mars, l'antenne mexicaine de l'organisation de défense des libertés d'expression et d'information Article 19 a publié son rapport 2016 dans lequel ont été documentés 426 incidents de répression visant des journalistes, y compris des attaques physiques, des menaces de poursuites et des attaques numériques.

Violences au Cachemire et coupures des services de communication de base

Alors que des manifestants boycottent les récentes élections [EN] et que les violences publiques augmentent dans l’État de Jammu-et-Cachemire, les réseaux 3G et 4G ont été coupés le 17 avril. Les dirigeants politiques conseillent désormais vivement au chef du gouvernement de l’État d’interdire Facebook et WhatsApp [EN] dans les jours à venir, avec l'objectif de ralentir la diffusion d'images d'actes de violence dans la région, notamment celle d’une vidéo virale d'un manifestant [EN] attaché à une jeep militaire par des officiers de l'armée indienne pour servir de « bouclier humain ». Il s’agit de la dernière d'une série de coupures [FR] plus ou moins longues de sites web et de services de communication au cours des derniers mois.

Sculptrice de vagins en 3D condamnée à une amende pour obscénité au Japon

Une artiste japonaise a été condamnée à payer une amende [EN] pour obscénité après avoir distribué des numérisations 3D de son vagin dans le cadre d'une levée de fonds pour son travail artistique. Elle a réalisé et présenté de nombreuses sculptures de vagins et aucune de ces œuvres n'a été source de préoccupations sur le plan juridique. « J’ai toujours considéré que j’étais innocente. Les données 3D sont coupables et Decoman (l’œuvre) ne l'est pas. », a expliqué Megumi Igarashi aux journalistes après l’annonce du verdict.

Universitaire ougandaise poursuivie pour « une paire de fesses »

L’universitaire et féministe ougandaise Stella Nyanzi a été inculpée [EN] de « harcèlement numérique » et de « communication offensive » pour des publications Facebook comparant le président Yoweri Museveni à une « paire de fesses ». Avec 141 000 abonnés sur Facebook, Stella Nyanzi est une voix prépondérante sur les questions de sexualité et de santé des femmes en Ouganda. Elle a aidé à mener une campagne à échelle nationale pour collecter des fonds destinés à fournir des protections hygiéniques aux écolières, activités qui lui ont valu d’être interrogée par la police. Elle reste en détention jusqu'à sa prochaine audition, fixée au 25 avril.

Possible erreur judiciaire de « terrorisme » en ligne en Russie

Un professeur de mathématiques russe est accusé [EN] d’« incitations publiques à des activités terroristes » après que la police russe a retracé des messages en ligne incendiaires à son adresse IP. Dmitry Bogatov se défend d'être l'auteur de ces messages et les preuves indiquent que leur véritable auteur pourrait avoir été associé à cette adresse IP parce qu’il utilisait Tor (l'accusé exécutait un nœud de sortie Tor) ou à cause d'une quelconque contrefaçon d’adresses IP). Le juge en charge de l’audience qui s’est tenue le 10 avril a maintenu les charges malgré les preuves peu convaincantes et un solide alibi, et a prolongé sa détention jusqu’au procès prévu le 8 juin.

Appels Telegram bloqués en Iran

Le 14 avril, la fonctionnalité d’appel de l’application Telegram était officiellement déployée en Iran. Toutefois, dans les 24 h qui ont suivi, les utilisateurs ont fait état de blocages de ce service. Le 17 avril, le procureur général a officiellement annoncé que le service avait été bloqué par une ordonnance judiciaire [EN]. Selon le fondateur et directeur général de Telegram, Pavel Durov [EN], et plusieurs opérateurs de téléphonie mobile iraniens, les services vocaux de l’application sont bloqués par la passerelle internationale exploitée par l’entreprise nationale d'infrastructure de téléphonie.

Orthodoxie russe et expulsion de réseau social

Les critiques du politicien russe Vitali Milonov, ultra-conservateur en matière de société, tentent de le faire bannir [FR] du réseau social Vkontakte pour avoir utilisé la phrase Ορθοδοξία ή θάνατος!  (« L’orthodoxie ou la mort ! » en grec), jugée « discours extrémiste » par un tribunal russe il y a quelques années. Vitali Milonov, ferveur conservateur religieux, considéré comme le principal architecte de l’interdiction par Saint-Pétersbourg de la « propagande homosexuelle » avait déjà utilisé cette phrase lors de plusieurs campagnes politiques.

La Thaïlande demande aux internautes de se désabonner de ceux qui contestent l’État

Le ministère thaïlandais de la société et de l’économie numériques appelle les internautes du pays à se désabonner des comptes de trois critiques d’outre-mer du gouvernement soutenu par l’armée : les intellectuels Somsak Jiamtheerasakul et Pavin Chachavalpongpun ainsi que l’ancien correspondant de Reuters à Bangkok, Andrew MacGregor Marshall. Le ministère indique que les citoyens qui continuent à suivre, s’abonner ou partager du contenu publié par ces trois personnes risquent des poursuites judiciaires conformément à la loi thaïlandaise sur la cybercriminalité.

Contre l’espionnage, pour le voyage

Les défenseurs des libertés numériques [EN] aux États-Unis exhortent John Kelly, secrétaire à la sécurité intérieure des États-Unis, de rejeter toute législation qui exigerait que « les demandeurs de visa, les réfugiés et autres visiteurs étrangers fournissent les mots de passe de leurs comptes en ligne… pour entrer aux États-Unis », et affirment qu’une telle exigence violerait le droit national et international à la vie privée et « troublerait le discours et le comportement des personnes autour du monde ».

Nouveau documentaire sur la modération des réseaux sociaux

Un nouveau documentaire intitulé The Moderators explore la vie professionnelle [EN] de modérateurs de contenus qui suppriment les photos explicites publiées sur les réseaux sociaux et les sites web, filtrant ainsi la violence, la pornographie et d'autres types de contenus qui offenseraient la majeure partie des utilisateurs. Le documentaire mentionne qu’environ 150 000 personnes sont employées à cela dans le monde, et que la plus grande proportion de ces travailleurs vivent en Inde. Remarque : le film contient des images choquantes.

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