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20 millions de Sud-Coréens touchés par le vol d'informations sur leurs cartes de crédit

lundi 27 janvier 2014 à 11:43
Image by Flickr User Don Hankins (CC BY 2.0)

Photo de Don Hankins sur Flickr (CC BY 2.0)

[Sauf indication contraire les liens dirigent vers des pages en coréen]

En Corée du Sud, un vol de données personnelles sans précédent et de grande ampleur a touché [anglais] 20 millions de personnes, soit près des 2/5 de la population du pays.

Les données ont été volées [anglais] par un consultant qui travaillait pour une entreprise d'enregistrement de crédits individuels, le Korea Credit Bureau. Il avait accès aux bases de données de trois grandes entreprises de cartes de crédit et a vendu ces informations à des entreprises de marketing téléphonique.

L’étendue [coréen] des informations confidentielles dérobées est totalement terrifiante : des renseignements de base comme le nom, le numéro de téléphone, le numéro de sécurité sociale ont été volés mais aussi des informations beaucoup plus sensibles susceptibles de donner lieu à de graves abus tels que la date d'expiration des cartes, le montant des revenus annuels, des informations sur le logement, les autorisations de découvert, l'historique et l'enregistrement des crédits. Dans certains cas, jusqu'à 21 informations personnelles différentes ont été dérobées.

Immédiatement après l'annonce de ces fuites, des clients furieux se sont précipités massivement auprès des succursales qui avaient émis leurs cartes, et ont partagé sur Twitter une très longue liste des informations personnelles qui leur avaient été subtilisées suivie de commentaires ironiques et d'injures à l'attention de ces entreprises et des autorités :

Nom, numéro de sécurité sociale, numéro de carte, téléphone personnel, adresse personnelle, numéro de téléphone portable, adresse de travail, nom de l'entreprise, statut du logement, question de récupération de mot de passe, limite de validité de la carte, information sur des cartes de crédit émises par d'autres entreprises, indice de solvabilité, compte bancaire lié à la carte… Toutes ces informations ont été volées. De plus ils ne se sont même pas excusés parce que je pouvais m'estimer heureux que le cryptogramme de la carte [fr] n'ait pas été volé. Je vais les cogner d'ici peu.

@_2on_:성명 주민번호 휴대전화 자택전화 자택주소 직장정보 카드번호 유효기간 카드정보 결제정보 신용한도 연소득 이메일 직장번호 직장주소[...] 비번도 알려줘라

@_2on_:Mon nom, mon numéro de sécurité sociale, mon numéro de téléphone portable, mon numéro de téléphone fixe et mon adresse personnelle, des informations sur mon lieu de travail, mon numéro de carte, sa date d'expiration, des informations sur la carte, des informations sur ma carte de paiement, mon découvert autorisé, mon revenu annuel, mon adresse e-mail, mon numéro de téléphone professionnel, l'adresse de mon entreprise, m'ont été volés[...] Pourquoi ne donnez-vous pas aussi mon code confidentiel?

Les autorités ont tenté de calmer la colère du public en insistant sur le fait que ces fuites n'avaient pas encore provoqué de vraies fraudes, et quelques jours après, elles ont publié une série de contre-mesures, dont des condamnations plus sévères pour les entreprises (suspension de l'activité et augmentation des amendes) ; limitation des informations personnelles pouvant être demandées par les entreprises et interdiction de vente de ces informations à un tiers ; extension des horaires de services pour les usagers de cartes ; conservation des données sur le clients limitée à cinq ans. Les sociétés ayant émis les cartes s'engagent à rembourser intégralement les pertes occasionnées et à émettre de nouvelles cartes sur demande. Tout le monde n'est pas satisfait.

Il faut qu'ils sachent qu'il est actuellement plus facile de trouver quelqu'un dont on n'a pas volé les informations que le contraire. Refaire les cartes des clients qui le demandent ? Si c'est la solution efficace, ils devraient remplacer les cartes de tous les clients, pas seulement celles des clients qui le demandent.

La mesure la plus impopulaire imaginée a été de créer une étape supplémentaire dans le processus d'identification, c'est-à-dire une complication de plus pour les clients :

Ce sont les entreprises qui sont responsables de ces fuites d'informations, mais ce sont les clients qui doivent en supporter les inconvénients. Quelle étrange logique. RT @tebica: les autorités annoncent actuellement toute une série de mesures pour éviter les abus sur l'utilisation des données personnelles et l'une de ces mesures, “adoption d'une étape d'identification supplémentaire pour les transactions effectuées par cartes de crédit”, fait frémir les usagers.

Ce n'est pas le premier [anglais] vol de donnée à une échelle nationale, mais c'est certainement le premier d'une telle ampleur. Nombreux sont ceux qui demandent une réforme de fond.  @leesns, abonné à Twitter, twitte:

Combien de fois avons-nous entendu parler de vols de données personnelles ? Le système actuel des numéros de sécurité sociale ne fonctionne plus correctement pour identifier les usagers, et est devenu un outil facilement utilisé par les fraudeurs. On devrait soit rénover soit suprimer le système des numéros de sécurité sociale. Et ré-éditer toutes les cartes de crédit et empêcher le sentreprises de revendre les informations personnelles de leurs clients.

Une cartographie de l'extension des troubles en Ukraine après les morts de manifestants

dimanche 26 janvier 2014 à 20:10

Ce billet fait partie de notre dossier spécial sur le mouvement #Euromaidan en Ukraine.

Le 22 janvier 2014, pendant une quatrième journée consécutive d'affrontements violents à Kiev entre les contestataires d'Euromaidan et la police, deux manifestants seraient morts et le bilan atteint au moins cinq tués ces derniers jours. A cette nouvelle, des manifestations de masse ont éclaté dans plusieurs régions d'Ukraine et la révolte s'est étendue rapidement dans le pays.

Les manifestations qui avaient commencé le 21 novembre 2013, comme une protestation massive contre la décision du gouvernement ukrainien de mettre fin aux pourparlers sur un accord historique avec l'UE, ont été qualifiés par de nombreux organes de la presse générale internationale de “pro-UE” voire d’ “anti-russes” alors que les participants aux manifestations d'Euromaidan s'efforcent depuis des semaines d’expliquer au monde [anglais] que leurs motivations pour descendre dans les rues sont bien plus profondes. Une récente étude de deux chercheurs indépendants taxe cette vision de première des “quatre plus grandes erreurs sur Euromaidan”.

Les internautes ont entre-temps créé des pages de médias sociaux, des blogs et des agrégateurs pour collecter et valider l'information sur les événements de terrain lors des nombreux rassemblements organisés chaque jour à travers le pays. Des équipes de traducteurs se sont aussi formées pour donner des informations à jour quotidiennes sur le mouvement de contestation, directement des protestataires à l'audience internationale plus vaste, sur Facebook et les autres réseaux. Global Voices a décrit l'importance d'Internet et l'usage qu'en fait le mouvement Euromaidan dans un article précédent [anglais] de décembre 2013 :

Facebook et Twitter sont bientôt devenus les plates-formes centrales de coordination des activités contestataires et de diffusion de l'information. La page Facebook à présent officielle EuroMaidan [ukrainien] a établi un nouveau record en Ukraine [ukrainien], en accumulant 76.000 “j'aime” dans les seuls huit premiers jours de son existence. La page sert à informer les protestataires des nouvelles et questions urgentes, discuter des plans d'actions futures, mettre en garde contre l'usage de la violence, partager des conseils sur la conduite à tenir avec les policiers, et bien d'autres choses encore. Elle a atteint plus de 141.000 et de 167.700 échanges. Une page Euromaidan en anglais a aussi été créée, de même que des pages régionales comme Euromaidan Lviv [ukrainien].

Les protestataires réclament, de fait, la démission des gouvernements locaux et national, et celle du Président, appelant ça et là aussi à une interdiction du Parti des Régions au pouvoir, et du Parti communiste, qui donne son soutien au Président Ianoukovytch. Le processus a démarré en Ukraine occidentale, où les protestataires se sont emparés de bâtiments de l'administration régionale, parfois en en contraignant les gouverneurs de ces régions à démissionner [ukrainien] et en annonçant la formation d'un gouvernement alternatif.

Les nouveaux gouvernements ont déjà été instaurés dans les régions de Lviv, Ternopil et Volyn. A Rivne, les policiers municipaux ont démissionné en bloc [ukrainien], manière de refuser d'intervenir contre les manifestants. De l'Ouest, l'agitation s'est rapidement propagée à l'Ukraine centrale et méridionale.

Devant les nombreuses informations contradictoires en provenance des régions, le journaliste de Kiev Sergii Gorbachov a commencé à créer des cartes qui montrent les derniers développements et à les publier sur sa page Facebook. Il fonde ses conclusions sur les reportages des médias ainsi que sur les commentaires et informations d'autres utilisateurs de médias sociaux.

Les cartes donnent à voir qu'en quatre jours à peine, les manifestations se sont étendues de cinq à vingt régions [russe, ukrainien, anglais], ce qui ébranle l'erreur répandue de l'existence d'un “très fort” clivage régional en Ukraine [liens en anglais].

A map of political situation in Ukraine's regions as of 3:50 pm, January 26, 2013.  Created by Sergii Gorbachov

Une carte de la situation politique dans les régions d'Ukraine à 15h50, le 26 janvier 2013. Réalisée par Sergii Gorbachov

Au 26 janvier, les cartes montrent aussi dans quelles régions les autorités locales ont reconnu les gouvernements alternatifs montés par les contestataires.

Ce billet a été complété le 27 janvier 2014 à 15h30 GMT pour y ajouter des liens et informations sur la cartographie en ligne et l'utilisation des outils internet pendant les manifestations d'Euromaidan.

Quatre grosses erreurs sur le mouvement #Euromaidan en Ukraine

dimanche 26 janvier 2014 à 19:48

Ucrainica Marginalis publie une présentation des quatre plus grosses erreurs que l'on fait sur #Euromaidan, écrite par les chercheurs Sofiya Grachova et Stephen A. Walsh. Ce que ce survol met en évidence, c'est le large fossé entre la vision qu'ont des événements les médias internationaux et les spectateurs extérieurs, et le message que les Ukrainiens impliqués dans les manifestations d'Euromaidan essaient de faire passer à leur gouvernement et au monde extérieur.

Voici les erreurs principales [en anglais] :

Erreur N° 1 : L'Ukraine est divisée entre Est et Ouest.
Erreur N° 2 : La contestation ukrainienne porte sur l'entrée dans l'UE.
Erreur N° 3 : Les forces contestataires en Ukraine sont dominées par l'extrême-droite.
Erreur N° 4 : Les manifestations doivent cesser immédiatement et laisser place à des négociations entre le pouvoir et les chefs des partis politiques d'opposition.

Les documentaires #Euromaidan d'un collectif de cinéastes ukrainiens indépendants

dimanche 26 janvier 2014 à 19:33

En Ukraine, plusieurs cinéastes se sont unis pour produire une chronologie en vidéo des événements qui ont pris le nom de contestation Euromaidan. “BABYLON'13″, du nom d'un bar où leur est venue l'idée du projet, est une collection de courts documentaires retraçant le développement des manifestations de masse et des incidents particuliers lors des rassemblements.

A screenshot from one of the short documentaries about #EuroMaidan on YouTube.

Copie d'écran de l'un des courts documentaires sur #EuroMaidan sur YouTube.

On trouve les films sur la page Facebook du projet “Babylon'13″ et sur le canal YouTube “BABYLON'13″ avec sous-titres anglais.

“Les choses que j'aime au Soudan du Sud”

dimanche 26 janvier 2014 à 17:40

[Liens en anglais sauf mention contraire] Malgré la détresse humaine et les épreuves que subissent les Sud-Soudanais alors que les combats continuent dans le dernier-né [fr] des pays de la planète, les habitants et les amis du Soudan du Sud sont allés partager sur Twitter leur amour du pays, sous le mot-dièse #ThingILoveaboutSouthSudan [Chose que j'aime au Soudan du Sud]. Le Soudan du Sud est en guerre depuis le 16 décembre 2013 après une tentative de coup d'Etat de militaires loyaux à l'ancien vice-président Riek Machar [fr]. 

A South Sudanese girl at independence festivities

Une fillette sud-soudanaise aux fêtes de l'indépendance Image dans le domaine public – original par Jonathan Morgenstein/USAID sur flickr

Qu'aime-t-on au Soudan du Sud ?

quand ma piste d'atterrissage “toutes saisons” (une des meilleures de la région) se transforme en lac.

Les cornes de leurs vaches (pas original, je sais, mais sérieusement, elles sont fantastiques)

Cette petite fille qui me salue d'un “bonjour ! bonjour !” à toute heure

Les vaches aux cornes en forme de lyre. Les arbres à l'écorce couleur de koï. Un jeu de Scrabble fait de boîtes d'allumettes

Les 64 tribus.

L'appréciation de la taille. Grande = gracieuse. Qui fait moins d'1m80 est petite (moi y compris).

Le village entier arrive quand vous avez une crevaison.

Maison en marche

Ce mec qui aime tellement sa chaise de bureau qu'il la transporte du travail chez lui et retour

Le boon (café) aux épices, bouilli sur du charbon de bois, et avec 4 cuillérées de sucre !

Le geste pour se saluer : tendre la main et toucher l'épaule de l'autre personne. Unique

Les costumes traditionnels !

Qu'on ne me demande pas mon nom (mais qu'on préfère m'en donner un neuf)

Les femmes les plus gracieuses, les plus belles et les plus vigoureuses de la planète. Les femmes du Soudan du Sud tiennent le ciel.

Ma famille de Yei {où je vis depuis 7 ans} les nuits aux millions d'étoiles, les hautes herbes dans le vent, un peuple royal qui se relève encore et toujours

L'accolade des hommes Dinkas modernes de la campagne avec leurs ornements d'oreilles en plumes roses.