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Netizen Report : La Chine attaque les sociétés internet en prenant le porno comme excuse

vendredi 16 mai 2014 à 18:37

Eduardo Avila, Ellery Roberts Biddle, Lisa Ferguson, Michelle Fong, Hae-in Lim, Sarah Myers et Bojan Perkov
ont collaboré à l’élaboration de ce rapport.

[Sauf mention contraire, les liens de cet article renvoient vers des pages en anglais.]

Censorship with artificial light rays. Image by Niabot via Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Censure avec des rayons de lumière artificielle. Image de Niabot, tirée de Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Le Netizen Report de Global Voices Advocacy présente un résumé des défis à relever, des victoires et des tendances émergentes en matière de libertés numériques dans le monde. L’édition de la semaine dernière s’intéresse en premier lieu à la Chine. Alors que se célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse, le journal d’État People's Daily publiait un éditorial [zh] soulignant les « effets négatifs et les dangers cachés liés à la sécurité » du Web et demandant « s’il n’existe pas d’ordre sur Internet, comment pouvez-vous y disposer d’une liberté ?  ».

Afin de prouver que ce ne sont pas des paroles en l’air, l’organe de supervision de la presse, des publications, de la radio, des films et de la télévision a révoqué certaines licences de publication en ligne de Sina, l’une des plus grandes sociétés Internet chinoises, sous prétexte que l’entreprise offrait des plateformes destinées à la distribution de contenus pornographiques. Certains internautes pensent que Sina n’est pas pris pour cible pour infraction relative à la pornographie, mais à cause de la popularité de Weibo, principale plateforme de microblogging opéré par Sina.

Outre les mesures prises contre Sina, plus de 3 300 blogs, comptes WeChat et forums ont fait l’objet de saisie ou de blocage et plus de 20 sites web dédiés à la littérature ont été « disciplinés » dans le cadre de la campagne. Les sociétés de jeux ressentent aussi la répression : le Southern Metropolis Daily a rapporté que certaines sociétés de jeux ont été notifiées par les autorités que les personnages de jeux ne pourront plus exposer des parties sensibles de leurs corps, ni porter des manches courtes, des shorts ou des bikinis.

Violences : blogueurs et traducteurs toujours détenus en Éthiopie

Un groupe d’organisations de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme a appelé la Commission africaine et les Nations unies à intervenir sur l’affaire des neuf journalistes détenus en Éthiopie à la fin du mois d’avril. La communauté de Global Voices a publié un communiqué réclamant la libération des journalistes, dont quatre collaborent avec le site en tant que traducteurs. Pour participer à la campagne ou signer le communiquer, cliquez ici.

Liberté d’expression : un ministre malaisien déclare que trop de journaux pourraient embrouiller les citoyens

En Malaisie, les populaires sites d’information indépendants FZ Daily et Malaysiakini n’ont pas été autorisés à imprimer de journaux, car le gouvernement prétend qu’ils pratiquent un journalisme « controversé et sensationnaliste » pour attirer des lecteurs. Selon Free Malaysia Today, le ministre Ahmad Zahid Hamidi a déclaré que cette décision visait à protéger le public de toute confusion pouvant être générée par « trop d’informations publiées par toutes sortes de journaux ».

Un agent du Département d’État des États-Unis a promis à six blogueurs vietnamiens que les États-Unis mettraient les libertés numériques à l’ordre du jour lors de la prochaine rencontre bilatérale consacrée aux droits de l’homme. Le Vietnam, un pays socialiste à parti unique, est deuxième, derrière la Chine en nombre de blogueurs détenus par habitant. Le même groupe de blogueurs militants a aussi demandé aux États-Unis de défendre la liberté d’expression dans les négociations en cours relatives aux accords de partenariat transpacifique qui pourraient avoir de graves conséquences pour l’accès à l’information en ligne, entre autres.

Droit à la vie privée : l’EFF lance un nouvel outil

Yahoo a peut-être abandonné Do Not Track [série de paramètres supposés protéger la vie privée en ligne], mais l’Electronic Frontier Foundation a lancé Privacy Badger, un module de navigateur qui analyse les sites visités afin de détecter et de bloquer le traçage réalisé par de tierces parties. Privacy Badger est en phase alpha, mais les internautes compétents dans le domaine sont invités à tester cet outil et rapporter tout bogue sur Github.

Christopher Parsons, du Citizen’s Lab a proposé quelques mesures que les Canadiens peuvent prendre s’ils veulent savoir si leurs entreprises de télécommunications transmettent des informations personnelles concernant leurs clients aux agences gouvernementales.

Internautes et activisme : le Net bolivien avance à la vitesse d’un escargot

À Cochabamba, en Bolivie, des manifestants sont descendus dans la rue le 3 mai, déguisés en escargots [es] pour protester contre la vitesse de connexion à laquelle sont confrontés les internautes dans le pays. Le mouvement Más y Mejor Internet Para Bolivia [es] réclame une baisse des prix, de meilleures connexions et une meilleure couverture de la part des entreprises de télécommunications.

Publications et études

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Faut-il une vidéo sexiste et violente pour vous convaincre d'aller voter aux Européennes ?

vendredi 16 mai 2014 à 15:33

Le gouvernement du Danemark a officiellement retiré une vidéo d'un bref dessin animé, violent et pornographique créé pour encourager les jeunes à voter aux Elections parlementaires européennes. La vidéo, devenue virale, faisant apparaître un personnage de fiction, “Voteman”, était défendue par le porte-parole du parlement danois, Mogens Lykketoft, qui la qualifiait “d'innocente” et humoristique. Il admet désormais qu'ils auraient du y réfléchir plus [da]. La vidéo est toujours largement partagée et commentée en ligne mais les critiques insistent sur le fait qu'il y a des façons plus appropriées d'intéresser les jeunes à la politique européenne que des images de décapitation et d'échangisme. 

Pérou : La communauté internationale et la crise ukrainienne

vendredi 16 mai 2014 à 15:31

Angie Ramos a été invitée par le blog péruvien Tintero Político à écrire un article sur la crise en Ukraine. Après avoir analysé les différents facteurs en jeu, elle conclut sur la réaction de la communauté internationale :

Le fait est que face à des situations comme celle-là, la communauté internationale agit de manière subjective dans la mesure où tout dépend de l'ampleur des intérêts en jeu pour soutenir ou marquer sa désapprobation envers l'attitude interventionniste des pays. Alors, certains pays auraient-ils des privilèges au sein de la communauté internationale ? Par exemple, dans le cas du conflit entre la Grande-Bretagne et l'Argentine pour les îles Malouines, un référendum s'est tenu auprès de la population, et 98% des électeurs ont voté pour rester sous le giron de l'administration britannique ; alors que dans le cas de la Crimée, on ne veut pas reconnaître la légalité du dit processus.

L'extrait de cet article fait parti du second #LunesDeBlogsGV, daté du 12 mai 2014.

Derrière la torture au Brésil, la main et le regard des Français

vendredi 16 mai 2014 à 10:32

Cet article, écrit par Anne Vigna, a d'abord été publié sur le site de Agencia Pública [NdT: partenaire de Global Voices], le 1er avril 2014, pour le 50e anniversaire du coup d'État militaire au Brésil. On peut en trouver la première partie ici

Sauf indications contraire, tous les liens mènent à des pages en portugais.

 

Après avoir consolidé leurs relations au travers de formations militaires (FR), le Brésil et la France en sont venus à travailler en totale coopération. Selon des documents tirés des archives du quai d'Orsay, le ministère des Affaires Étrangères, des officiers proches du premier ministre de l'époque, Georges Pompidou, communiquaient avec les militaires brésiliens depuis 1968. L'objectif principal était de surveiller les exilés, tant à Paris qu'en Algérie, puisque telle était la destination choisie par un grand nombre d'entre eux, y compris le Gouverneur du Pernambouc, Miguel Arraes, chassé du pouvoir et jeté en prison en 1964.

Prisão do governador de Pernambuco, Miguel Arraes, um dos dez mil brasileiros exilados na França. Foto: Blog Gilberto Lima

Arrestation du Gouverneur du Pernambouc, Miguel Arraes, l'un des dix mille brésiliens exilés en France: Blog Gilberto Lima

En novembre 1969, avec la naissance du Front Brésilien d'Information (FBI) à Paris, constitué par les exilés qui dénonçaient les crimes de la dictature brésilienne, l'échange d'informations devient indispensable. Dans le livre “L'exil brésilien en France”, l'historienne française Maud Chirio, estime à 10 mille le nombre d'exilés brésiliens en France à cette époque et note : “La DST a tenu un rôle très important dans la surveillance des Brésiliens en exil”.

Des pions français sur l'échiquier brésilien

Ceux qui occupaient les postes d’attachés militaires au Brésil entre 1969 et 1975 – Yves Boulnois, Jean-Louis Guillot et Aussaresses lui-même – étaient des  spécialistes renommés de la contre-insurrection et avaient déjà donné des formations à des militaires sud-américains en Argentine (Boulnois), en France (Guillot) et aux États-Unis (Aussaresses). Au Brésil, ils ont participé à des réunions de l'État-Major, ont accompagné et formé aux aspects militaires de la lutte anri-guerrilla et ont, au minimum, donné leur avis aux autorités brésiliennes sur la méthode et les opérations de répression, comme l'a conclu Rodrigo Nabuco après avoir analysé plus de deux milles documents des archives française du ministère de la Défense et des Relations Extérieures. 

A documentação acessível nos arquivos franceses não permite levantar hipóteses sobre o papel de conselheiro exercido pelos adidos militares durante os anos de chumbo. Por enquanto, não podemos deixar de sublinhar a semelhança chocante entre a contra-guerrilha em São Paulo e Alger. Por outro lado, os documentos comprovam o aumento significativo da cooperação militar entre os anos 1969-1975. Além disso, à medida que o modelo da batalha de Alger se estende pelo país, o Estado Maior do Exército Brasileiro apela aos conselheiros franceses para formar os novos quadros do dispositivo de defesa interior, o Destacamento de Operações e Informações (DOI).

La documentation accessible dans les archives françaises ne permet pas de formuler d'hypothèses quant au rôle de conseillers exercé par les attachés militaires pendant les années de plomb [NdT: les années les plus noires de la dictature brésilienne]. Nous ne pouvons que nous contenter pour l'instant, de souligner les ressemblances choquantes entre la contre-guerilla de São Paulo et celle d'Alger. D'un autre côté, des documents apportent la preuve de l'augmentation significative de la coopération militaire dans les années 1969-1975. De plus, à mesure que le modèle de la bataille d'Alger se répand dans le pays, l'État-major de l'Armée brésilienne fait appel aux conseiller français pour superviser les nouveaux cadres du dispositif de défense intérieure, le Détachement des Opérations et d'Informations (DOI).

Opération Bandeirantes : la doctrine française en pratique

En juin 1970, alors que l’Opération Bandeirantes (Oban) est lancée à São Paulo, les tristement célèbres DOI-Codi (Ndlr : QG des opérations de répression et centres de torture) sont inaugurés dans tout le pays, et “la préparation de toutes les unités de l'armée en lutte contre la subversion est bien avancée et donne de bons résultats”. L'attaché français, Yves Boulnois, se rapproche encore plus des militaires du Centre des Opérations de Défense Interieure (Codi) de Rio de Janeiro suite à une menace supposée d'enlèvement venant de l’ALN, et dont la cible était l'ambassadeur de France. À ce moment-là, la guérilla urbaine avait déjà séquestré les ambassadeurs des États-Unis et de l’Allemagne pour les échanger contre des prisonniers ; en décembre viendrait le tour de l'ambassadeur de Suisse. 

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Siège du DOI-Codi, un des centres de torture de la dictature militaire à São Paulo. Photo:Clandestino Edgard

Comme en Algérie, la collecte d'informations et les actions de l'Oban, qui se répétaient dans les DOI-Codi, “se font clandestinement” : incursions nocturnes, disparitions, opérations de surveillance, séances de tortures dans les centres clandestins. De plus, comme le souligne l'historien Rodrigo Nabuco, “l'Opération Bandeirantes est la première expérience (au Brésil) de la méthode de collecte d'informations et d'actions commando conçues selon la doctrine française”.
Il y a d'autres ressemblances frappantes. Dans son premier livre, Aussaresses confesse que deux des héros nationaux algérien  - Mohamed Larbi Ben M’hidi et Ali Boumendjel - avait été torturés et exécutés, même si le commandement français avait camouflé ces morts en suicides. Le premier par pendaison, de la même manière que celle utilisée par le DOI-Codi de São Paulo, en 1975, pour couvrir l'assassinat de Vladimir Herzog ; et le second, jeté par la fenêtre. Selon la Commission Nationale de Vérité, il y eu, au Brésil, quelques 44 cas de “suicides” pour camoufler des exécutions et des morts par suite de tortures pendant la dictature militaire. 

Dans le documentaire “Escadrons de la mort: l'école française” [espagnol], plusieurs militaires argentins et chiliens racontent que les Français leur ont enseigné les mêmes méthodes. Parmi les interviewé se trouve Manuel Contreras, chef de l'abominable DINA, la police militaire de Pinochet. Précisant qu'il n'avait pas personnellement connu Aussaresses, Contreras confirme avoir “entrainé beaucoup de Chiliens au Brésil”. “J'en envoyais tous les deux mois à l'école de Manaus”, afirme-t-il.

Rodrigo Nabuco rappelle :

Essa escola vai se converter no epicentro do ensino da luta contra a subversão para as forças especiais na América Latina (…). Aussaresses disse publicamente que deu seus cursos ali mas é muito provável que Boulnois e Guillot tenham feito o mesmo. Boulnois escreveu vários manuais sobre a guerra revolucionária e antes de chegar ao Brasil, quando era adido em Buenos Aires, foi professor na Escola de Guerra da Argentina. Guillot ensinava na IHEDN (Instituto de Altos Estudos de Defesa Nacional), uma das maiores escolas de guerra francesa.

Cette école va se convertir en épicentre de l'enseignement de la lutte contre la subversion pour les forces spéciales de l'Amérique Latine (…). Aussaresses a dit publiquement qu'il a donné ses cours ici mais il est très probable que Boulnois et Guillot en aient fait de même. Boulnois a écrit plusieurs manuels sur la guerre révolutionnaire et avant d'arriver au Brésil, quand il était encore attaché militaire à Buenos Aires, il a été professeur à l'École de Guerre. Guillot, lui, enseignait à IHEDN (Institut des Hautes Études de la Défense Nationale), l'une des plus grandes écoles de guerre française.

Pour ceux qui étaient déjà habitués à jouer un rôle dans la macabre coopération militaire internationale, la planification d'une “école de la terreur” pour tout le sud de l'Amérique Latine était une suite naturelle.

Et puis vinrent les jours de l'opération Condor

Un kit pour lutter contre la cécité dans les pays pauvres

jeudi 15 mai 2014 à 22:48

Une de causes importantes de cécité sont les cataractes. FRANCE 24 informe qu'il est possible, en utilisant le kit chirurgical “Phacokit”, de traiter les individus souffrant de cécité à bon marché et leur permettre ainsi de recouvrir la vision :

Pour vaincre la cataracte, principale cause de cécité, notamment dans les pays pauvres, des médecins français ont mis au point un kit chirurgical qui permet d’opérer en 10 min, pour seulement 25 euros. Bill Gates s'est associé à cette découverte.

Voici la vidéo expliquant le concept du phacokit :