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María Angélica Marín, contributrice de Global Voices et esprit libre

vendredi 28 novembre 2014 à 19:57
María Angélica Marín

María Angélica Marín au Sommet GV 2012 à Nairobi. photo par Laura Schneider pour Global Voices, utilisée sous licence Creative Commons  (CC BY-ND 2.0).

María Angélica Marín collabore avec Global Voices depuis 2009, où elle compte plus de 1300 traductions. Voyageuse passionnée et technophile, enthousiaste à découvrir de nouvelles choses, avec un esprit frais et libre, elle a accepté de se raconter.

Global Voices (GV) : Parlez-nous un peu de vous. D'où êtes-vous ? Quelle carrière avez-vous suivie ? Que faites-vous en ce moment ?

María Angélica (MA) : Soy una ciudadana chilena que ha estudiado, trabajado y andado en más de un lugar. Parte de mis estudios universitarios los hice en Chile (Bio-estadística, Demografía y Mediación Familiar), parte en Francia (Maestría y Doctorado en Demografía) y otra parte en Canadá (Salud Comunitaria). Como profesional he trabajado también en varios países: Chile, Suiza, Italia, Honduras, Perú, Francia, Canadá, El Salvador, Brasil, Gabón, EE. UU., Argentina (uf! ya es suficiente), esto en organismos nacionales, internacionales, ONG y como obrera en la empresa privada.

Fuera de GV actualmente hago poco y nada relacionado con mi profesión aunque tengo una debilidad por los temas de derechos humanos y sobre todo los de salud. Corrijo textos traducidos al español para una escuela en Estados Unidos, en cierta época del año colaboro en la reunión de cosas útiles para familias de bajos recursos, en la confección de prendas abrigadoras para personas de la tercera edad y no hay duda que hago vida social y me encanta salir “a descubrir mundo”, es decir a descubrir barrios en Santiago y parajes fuera de Santiago. Mantengo contacto con mis amistades fuera de Chile ya sea visitándolos o recibiéndolos y por cierto gracias a la nueva tecnología (a la que soy bastante aficionada) dialogando con ellos frente a frente.

Ya que mencioné nueva tecnología la verdad es que, hace años, comencé rechazándola y luego la necesidad de tratar datos hizo que tuviera que estudiar para poder dialogar con el programador. Así, me hice poco a poco usuaria y en cierta medida adicta y eso ha hecho que entre mi entorno poco aficionado a ella me haya convertido en una especia de asesora lo que constituye otra de mis ocupaciones fuera de GV.

María Angélica (MA): Je suis une citoyenne chilienne qui a étudié, travaillé et voyagé dans plus d'un endroit. J'ai effectué une partie de mes études universitaires au Chili (bio-statistiques, démographie et médiation familiale), une autre partie en France (maîtrise et doctorat en démographie) et une autre encore au Canada (santé communautaire). Pour des raisons professionnelles, j'ai aussi travaillé dans différents pays : Chili, Suisse, Italie, Honduras, Pérou, France, Canada, El Salvador, Brésil, Gabon, USA, Argentine (ouf c'est assez !), dans des organisations nationales et internationales, des ONG et dans le privé.

Outre GV, je mène actuellement des activités qui ont peu ou prou à voir avec ma profession, bien que j'aie un faible pour les questions des droits de l'homme, en particulier ceux liés à la santé. Je révise des textes traduits en espagnol pour une école aux Etats-Unis, certaines périodes de l'année, je participe à la collecte des objets utiles pour les familles à faible revenu ainsi qu'à la production de vêtements chauds pour les personnes âgées ; il ne fait aucun doute que je maintiens une vie sociale et j'aime sortir pour “découvrir le monde”, c'est-à-dire découvrir les quartiers de Santiago et les paysages en dehors de Santiago. Je reste en contact avec mes amis de l'extérieur du Chili en leur rendant visite ou en dialoguant avec eux de vive voix grâce aux nouvelles technologies (dont je suis assez fan).

Maintenant que j'ai mentionné les nouvelles technologies, la vérité est qu'il y a quelques années j'avais commencé par les rejeter, mais elles étaient nécessaires pour traiter les données que je devais étudier pour pouvoir communiquer avec le programmeur. C'est de cette façon que je suis devenue progressivement une internaute et, dans une certaine mesure, accro ; cela signifie que je suis devenue une sorte de conseillère pour des personnes un peu réticentes de mon entourage. C'est une autre de mes occupations en dehors de GV.

GV : Comment avez-vous rencontré GV ? Qu'est-ce qui vous amène à y collaborer ?

MA: Pregunta algo difícil de responder pues yo misma me la he hecho y la verdad es que ignoro la respuesta. Seguramente buscaba alguna información y caí en GV. Al ver que se podía colaborar traduciendo decidí probar (¡en probar no hay engaño!), resultó y aquí estoy feliz de hacerlo. Tenía alguna experiencia en traducción desde mis primeros tiempos como estudiante en Francia y en un cierto momento en Suiza.

Colaboro con gusto con GV pues creo en la utilidad de conocer no solo información de grandes medios si no también de blogs y otros. Me atrajo y sigue atrayendo la variedad de temas que se tratan, el espíritu de grupo y de colaboración de cada uno, la libertad que tenemos no solo de elegir lo que queremos hacer, también de cuándo lo hacemos. Nos comprometemos por que queremos y por el tiempo que queremos, nosotros somos responsables de nuestro compromiso.

En fín, me permito subrayar que no solo traduzco, no hace mucho osé escribir algunas cosillas tanto en español como en francés que han aparecido en GV y espero seguir haciéndolo.

MA C'est une question à laquelle il est très difficile de répondre, je me la suis posée mais en vérité j'ignore la réponse. Je cherchais probablement une information et je suis tombée sur GV. Quand j'ai vu qu'on pouvait collaborer comme traducteur, j'ai décidé d'essayer (il n'y a pas de mal à essayer !). Ça a marché et me voilà, je suis heureuse de le faire. J'avais une certaine expérience dans la traduction lorsque j'étais étudiante en France et pendant une période en Suisse. J'apprécie vraiment ma collaboration avec GV puisque je crois en l'importance de trouver des informations non seulement dans les médias traditionnels mais aussi dans les blogs et autres sites. J'étais, et je continue à être intéressée par la variété de sujets qui y sont abordés, l'esprit d'équipe et le désir de collaborer de chacun, la liberté que nous avons non seulement de choisir ce que nous voulons faire, mais aussi quand le faire. Nous nous impliquons parce que nous le voulons et aussi longtemps que nous le voulons, nous sommes chacun responsable de notre propre engagement.

Enfin, j'aimerais souligner que je ne fais pas que traduire, récemment, j'ai aussi franchi l'étape d'écrire quelques choses en espagnol et en français qui ont été publiées sur GV et j'espère pouvoir continuer à le faire.

GV : Vous avez pu assister au Sommet GV en 2012. Que pensez-vous de cette expérience ?

MA: Si, pude asistir pues tuve la SUERTE y PRIVILEGIO (así, con mayúscula) de haber sido invitada. Me hice miles de preguntas sobre qué podría hacer allí, cuál sería mi aporte, con quien me iba a encontrar, cuáles serían las semejanzas y diferencias con los Congresos, Reuniones, Seminarios y muchos otros eventos de ese tipo a los que he asistido o participado.

En fín, fue toda una experiencia que califico de LINDA, ENRIQUECEDORA y muy diferente a las que he tenido en mi vida profesional. Me encantó ser una más entre muchas personas de todo horizonte, poder conversar con quien quisiera sin el rito de hacer “courbettes” (inclinación de cabeza en demostración de respeto) frente a un gran sabio o a un profesor de gran fama, o al autor del libro x o de la teoría a, b, c, d, … No cabe duda que me sentí “en mi salsa” al encontrar personas de diferente importancia profesional así como de países, culturas, colores, … esto último a veces me hace falta en Chile.

En cuanto al contenido de las sesiones de trabajo aprendí mucho sobre GV, su historia, su evolución, métodos de trabajo así como de los planes futuros (en constante evolución). Me permitió considerarme parte de GV y no solo una colaboradora. Valoro muchísimo el que toda la comunidad GV sea consultada y tenga voz y voto.

MA : Oui, j'ai pu y assister comme j'ai eu la CHANCE et le PRIVILÈGE (comme ça, en lettres majuscules) d'avoir été invitée. Je me suis posé un tas de questions sur ce que je pouvais faire, quelle serait ma contribution, qui j'allais rencontrer, quelles sont les différences avec les conférences, réunions, séminaires et autres événements de ce type auxquels j'avais participé ou aurais pu participer.

En fin de compte, c'était toute une expérience, que je décrirais comme BELLE, ENRICHISSANTE et très différentes de celles que j'avais eues dans ma vie professionnelle. J'ai adoré être une des nombreuses personnes de partout dans le monde, de pouvoir parler à qui je voulais sans le rituel de “courbettes” (hochant la tête en signe de respect) quand on rencontre un grand penseur ou un célèbre professeur, ou l'auteur du livre X ou de la théorie A, B, C, D … Il ne faisait aucun doute que j'étais dans mon élément en rencontrant des personnes de différents niveaux professionnels ainsi que de différents pays, cultures, couleurs … Par moments cela me manque au Chili.

En ce qui concerne le contenu des séances de travail, j'ai beaucoup appris sur GV, son histoire, son évolution et les méthodes de travail ainsi que ses plans d'avenir (en évolution constante). Cela m'a permis de me considérer moi-même comme faisant partie de GV, et pas seulement une collaboratrice. J'apprécie vraiment le fait que chaque membre de la communauté de GV est consulté et a une voix et un vote.

GV : Avec votre grande expérience, que recommanderiez-vous aux jeunes générations qui débutent dans la traduction ou qui veulent voyager dans le monde?

MA: Uf! estas son dos preguntas disfrazadas en una. Mis respuestas van por separado.

Respecto a aventurarse en el mundo de la traducción sin ser traductor(a) solo diría que quien quiera hacerlo necesita primero que nada hacerlo a su lengua materna o eventualmente en un idioma que conozca muy pero muy bien, agrego que es importantísimo que lo hagan en un tema que les guste y que ojalá conozcan, que deseen saber mas de él, que estén dispuestos a hacerlo lo mejor que puedan aunque ello signifique mucho trabajo. Y lo último, querer superarse y hacerlo bien.

Respecto a quienes tengan ganas de recorrer el mundo les diría que deben o tienen que ser curiosos, respetuosos, sacrificados (especialmente cuando el dinero escasea), fáciles para adaptarse a todo o casi todo, tener una cierta propensión a hacer amistades y cuando sea posible devolver (en el sentido de hacer algo semejante o mas de lo recibido si fuere necesario) los apoyos y favores recibidos, no olvidar las amistades hechas.

En fin, para mi no hay nada mejor que hacer lo que a uno le guste pues lo hará a fondo, con gusto y alegría y lo disfrutará plenamente. No hay duda que es bueno o muy bueno experimentar en un área desconocida pues ello enriquece, sin embargo si no nos gusta debemos ser sinceros y decir hasta aquí llego, sin esconder las razones por las que se toma la decisión. En pocas palabras: SINCERIDAD ante todo.

MA : Ouf! Ce sont deux questions en une. Je vais répondre séparément.

En ce qui concerne les débutants dans le monde de la traduction, sans être une professionnelle, je dirai juste que tous ceux qui veulent le faire, de le faire d'abord dans leur langue maternelle ou, à la rigueur, dans une langue qu'ils connaissent très, très bien. J'ajouterais que c'est très important qu'ils le fassent dans un domaine qu'ils aiment et connaissent, sur lequel ils veulent en savoir plus, qu'ils sont prêts à le faire aussi bien que possible, même si cela implique beaucoup de travail. Et la dernière chose, avoir la volonté de s'améliorer et bien le faire.

En ce qui concerne ceux qui veulent voyager dans le monde, je dirais qu'ils doivent être curieux, respectueux et avoir de l'abnégation (surtout quand l'argent est rare), s'adapter facilement à tout ou presque tout, avoir une certaine propension à se faire des amis et, quand c'est possible à restituer, c'est-à-dire rendre ou dépasser la faveur ou le soutien reçus si nécessaire ; ne pas oublier les amitiés nouées.

Enfin, pour moi il n'y a rien de mieux que de faire ce que l'on aime pour le faire à fond, avec plaisir et bonheur et d'en profiter pleinement. Il ne fait aucun doute que c'est bon, voire très bon, que de faire de nouvelles expériences dans un domaine inconnu étant donné que cela enrichit, cependant si on n'aime pas quelque chose on doit être assez honnête pour dire “ça suffit”, sans cacher les raisons qui ont conduit à prendre cette décision. Pour résumer : l'HONNETETE avant tout.

Merci, María Angélica !

Les médias serbes face à une répression silencieuse

vendredi 28 novembre 2014 à 19:37
(R), Olja_Bećković (L). Images mixed from wikimedia commons and  Vreme.com

Les journalistes populaires Predrag Sarapa (à gauche) et Olja Bećković (à droite) ont vu récemment leurs émissions politiques supprimées en Serbia. Montage d'images par Vreme et Media Center Belgrade.

Le gouvernement actuel de la Serbie et son prédécesseur ont consacré des années à redresser l'image de ce pays d'Europe de l'Est à la réputation entachée depuis des décennies par la criminalité et la guerre. Les figures de proues de tout le spectre politique se sont efforcées de démontrer leur engagement pour l'accession de la Serbie à l'Union Européenne. En public, volonté semble être que la Serbie devienne un pays authentiquement libre, démocratique et économiquement efficace. Mais la réalité est autre.

Tandis que la plupart des hommes politiques serbes paraissent dévoués à l'amélioration de l'économie et de la qualité de vie, leurs pratiques autour l'un des droits humains les plus élémentaires et essentiels pour la Serbie – le droit à la liberté d'expression – sont loin de conduire au développement d'une société ouverte et prospère.

La pression des politiciens au pouvoir sur les médias indépendants s'est alourdie ces derniers mois. A la suite d'une vague de reportages critiques sur la mauvaise gestion par les fonctionnaires des opérations de secours et d'assistance lors des inondations massives dans la région au printemps dernier, trois programmes télévisés anciens et à large audience ont été retirés de l'antenne. Journalistes et rédacteurs en chef évitent systématiquement d'aborder ces sujets dans les médias, et vivent en majorité dans la crainte quotidienne de perdre leur gagne-pain, qui consiste usuellement en un salaire mensuel compris entre 250 et 300 euros.

Le paysage médiatique en Serbie reproduit celui de nombreux autres pays de la région. Comme en Albanie, Macédoine, Bulgarie, Hongrie et d'autres pays, les entreprises de médias comptent principalement sur les recettes publicitaires pour se maintenir à flot, une ressource souvent dépendante des partis et personnages politiques. En Serbie, ce système aussi officieux qu'efficace a été exploité par les diverses coalitions démocratiques qui ont détenu le pouvoir entre 2003 et 2012.

Il y aura bientôt un an, en février 2014, sont apparus les premiers signes que les programmes télévisés à large audience discutant de politique et d'économie pourraient être privés d'antenne. Pendant la pré-campagne d'avant les élections parlementaires anticipées de mars 2014, les pressions sont devenues plus évidentes pour le public, qui a fini par être directement affecté, quand des usagers de médias sociaux ont été convoqués par la police pour interrogatoire et parfois mis en garde à vue à cause de tweets critiquant les autorités. Le parti progressiste serbe a obtenu la majorité absolue aux élections de mars 2014.

Et en septembre et octobre 2014, trois émissions-débats télévisées existant de longue date, qui traitaient souvent de politique, d'économie et de société en Serbie, ont été retirées de l'antenne.

Première à disparaître, la populaire émission-débat “Impression de la semaine” (“Utisak nedelje”) crée et animée par la journaliste Olja Bećković, responsable de ce programme depuis l'ère Milošević il y a plus de 20 ans. Mme Bećković s'est mise à évoquer ouvertement les appels téléphoniques reçus du premier ministre Aleksandar Vučić, la pressant de changer d'invités et de sujets dans son émission. Dans un entretien sur Al Jazeera Balkans, Mme Bećković a exprimé le regret de ne pas s'être ouverte plus tôt des pressions directes de M. Vučić et de ses ministres, et a confirmé : “Oui, il [Vučić] m'a appelée”.

La deuxième à passer à la trappe a été “Le problème de Sarapa”, l'émission du journaliste célèbre Predrag Sarapa à la télévision Studio B de Belgrade. Le site web officiel de Studio B décrit ainsi ce programme :

Emisija “Sarapin Problem” ima za cilj da aktuelizuje najuočljivije političke i društvene probleme, i to bez namere da ih rešava.[...] Cilj je upravo zbog toga da gosti različitog profila i opredeljenja ponude svoja rešenja.

L'émission “Le problème de Sarapa” a pour but d'actualiser les problèmes politiques et sociaux les plus évidents, sans aucune intention de les résoudre.[...] Le but est, précisément à cause de cela, que les invités de différentes provenances et tendances [politiques] proposent leurs solutions.

Studio B et d'autres liés à la télévision d'Etat affirment que l'émission de M. Sarapa, l'une des rares à traiter de l'actualité politique et sociale, a été retirée de l'antenne à cause d'un mauvais audimat. Journalistes et Belgradois se sont rassemblés par dizaines le jour même du retrait de l'émission et par centaines par la suite, pour protester contre cette décision, tandis que les médias sociaux et sites web ont été submergés de soutiens au calvaire journalistique de M. Sarapa, ironiquement surnommé depuis “le nouveau problème de Sarapa”. L'intéressé s'est lui aussi exprimé ouvertement sur les pressions subies et a été cité disant dans un récent entretien :

La censure n'est plus une relique du passé, c'est le présent contre lequel nous devons nous battre.

La troisième à tomber a été une autre émission très appréciée de journalisme d'investigation appelé “Insider”. L'émission, présentée par l'éminente journaliste d'investigation serbe Brankica Stanković, qui a connu depuis des années plus que sa part d'ennuis pour ses reportages-enquêtes sur le crime organisé et la corruption politique dans le pays, a apparemment été poussée à renoncer à diffuser le programme. L'émission, produite indépendamment, avait une collaboration de longue date avec une des chaînes nationales quand des responsables de celle-ci ont exigé une modification des clauses pour le renouvellement du contrat, entre autres la préparation de la nouvelle saison un mois avant la date prévue. Puisque le programme repose sur des enquêtes, les producteurs, les journalistes et l'animateur ont indiqué ne pas pouvoir respecter les délais requis par la chaîne, et refusé de produire une émission de moindre qualité.

Fin octobre, quelques jours après avoir appris que son émission n'avait plus de contrat avec la chaîne nationale serbe B92, Brankica Stanković s'est vu décerner le prestigieux Prix du Courage en Journalisme par l'International Women’s Media Foundation (IWMF) à New York. B92 a félicité Mme Stanković pour son prix et a écrit à ce sujet, mais n'a pas proposé d'autres clauses de renouvellement de son contrat avec elle et son équipe.

L'Association des journalistes indépendants de Serbie et les organisations similaires protestent régulièrement contre ces agissements, appellent l'attention sur les pressions politiques contre les journalistes serbes et exigent la liberté des médias et le respect de la loi, mais en vain. Les responsables serbes préfèrent sans doute des électeurs divertis que bien informés de l'actualité politique et sociale.

Combattre pour une justice climatique depuis la ligne de front des catastrophes

vendredi 28 novembre 2014 à 18:08
Aftermath of Typhoon Haiyan (Yolanda). Photo by Flickr user joemeth robles. CC BY-NC-SA 2.0

L'après typhon Haiyan (Yolanda). Photo par Flickr utilisateur joemeth robles. CC BY-NC-SA 2.0

Cet article d'Antonia Bruno a été réalisé par the Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA) et Other Worlds et publié par 350.orgune organisation qui construit un mouvement mondial pour le climat. Il est republié sur Global Voices sur la base d'un accord de partage de contenu.

Cela fait un an que le super typhon Yolanda (souvent appelé typhon Haiyan dans d'autres pays) a balayé les Philippines, tuant plus de 6 000 personnes et détruisant les habitations de beaucoup. Comme annoncé par Yeb Sano, négociateur pour les Philippines, dans son discours aux Nations Unies en 2013, c'est ce à quoi ressemble le réchauffement climatique :

To anyone who continues to deny the reality that is climate change…. I dare you to go to the islands of the Pacific, the islands of the Caribbean and the islands of the Indian Ocean and see the impacts of rising sea levels; to the mountainous regions of the Himalayas and the Andes to see communities confronting glacial floods, to the Arctic where communities grapple with the fast dwindling polar ice caps, to the large deltas of the Mekong, the Ganges, the Amazon, and the Nile where lives and livelihoods are drowned… And if that is not enough, you may want to pay a visit to the Philippines right now.

A tous ceux qui continuent de nier la réalité ceci est le changement climatique… Je vous mets au défi d'aller sur les îles du Pacifique, les îles Caraïbes et les îles de l'Océan Indien et de voir l'impact de la montée du niveau marin ; dans les régions montagneuses de l'Himalaya et des Andes pour voir les communautés confrontées aux crues glaciaires ; dans l'Arctique où les communautés se battent contre la rapide réduction de la calotte polaire ; dans les grands deltas du Mékong, du Gange, de l'Amazone, du Nil où des vies et des moyens de subsistence sont noyés… Et si ce n'est pas assez, vous pouvez tout de suite rendre visite aux Philippines.

Suite au typhon, les survivants des communautés atteintes se sont réunis dans un grand élan de solidarité pour s'entraider à reconstruire leurs maisons et leurs vies. Utilisant uniquement des matériaux de récupération – restes d'habitations et autres débris de la catastrophe – les habitants des municipalités de Bantayan et Madridejos ont travaillé ensemble afin de reconstruire leur voisinage, une maison à la fois. Salvacion Fulmenar, une habitante de l'île Bantayan, a expliqué que 50 de ses voisins ont participé à la reconstruction de sa maison avec elle.

Les habitants ont également travaillé ensemble à augmenter leur résistance face aux catastrophes futures, particulièrement au problème de la gestion des déchets. Shalimar Vitan, le coordinateur Asie-Pacifique de la Global Alliance for Incinerator Alternatives (GAIA), a expliqué le rapport. “Yolanda nous a fait réaliser combien les déchets, plus que n'importe quoi d'autre, sont significatifs en cas de catastrophe, car les conséquences d'une catastrophe sont ordures et déchets, l'équivalent d'une année de stock. Une gestion durable des déchets renforce notre meilleure préparation aux catastrophes et cela construit la résilience des communautés.” Les habitants travaillent avec des organisations à but non lucratif locales et internationales pour mener des audits et des séminaires dans les communautés affectées.

Une gestion durable des déchets fait plus que construire une bonne préparation face aux catastrophes—cela aide également à combattre le changement climatique. L'élimination des déchets par décharge ou incinération est un participant majeur du changement climatique. La réduction des déchets et le recyclage diminuent les émissions de gaz à effet de serre de façon significative. Etant donné que le changement climatique cause une augmentation des événements météorologiques extrêmes, une meilleure gestion des déchets aide efficacement à empêcher les événements tels que le super typhon Yolanda.

Mais réduire les déchets aux Philippines n'est pas suffisant pour arrêter le changement climatique ou pour y protéger les communautés vulnérables. Ce qui est nécessaire c'est une résolution du problème des déchets et de la crise climatique dans une collaboration par-delà les frontières. Et avec le partenariat local Asie-Pacifique, c'est exactement ce qui arrive.

Solidarité pour un air propre, de bons emplois et la justice

L'une des plus grandes injustices du changement climatique est que ceux qui ont fait le moins pour le causer – comme les habitants des Philippines touchés par le super typhon Yolanda – subissent les premiers les impacts de la montée du niveau marin et des extrêmes climatiques. Pendant ce temps, les zones responsables des plus grandes émissions de gaz à effet de serre sentent souvent peu de pression à réduire leurs émissions. Elles tendent à être plus riches, avec des Etats plus puissants et sont ainsi moins sensibles aux pressions internationales et ont souvent des infrastructures mieux capables de résister aux conditions météorologiques extrêmes. Pendant que le super typhon Yolanda faisait rage aux Philippines, juste de l'autre côté de la mer, le premier ministre australien, Tony Abbott, continuait à nier l'existence du changement climatique.

Pourtant, hors des clivages politiques de la région Asie-Pacifique, de forts liens internationaux se sont formés au niveau des citoyens. Les communautés locales des Philippines et de l'Australie se soutiennent mutuellement dans un combat commun contre l'incinération.

En plus d'être un participant majeur du réchauffement climatique, l'incinération libère des toxines cancérigènes, tue l'emploi et viole les principes de justice environnementale. Les Philippines se démarquent comme étant le seul pays ayant banni l'incinération, mettant en place cet important précédent il y a 15 ans. Cependant, cette interdiction est aujourd'hui attaquée par des entreprises, des élus et des agences gouvernementales. Dans le même temps, l'Australie occidentale subit un assaut sans précédent de propositions d'incinération provenant de sociétés polluantes essayant de faire passer la pratique sale de l'incinération de déchets comme “verte”.

Des gens des deux pays se sont rencontrés afin d'échanger des informations à propos d'incinérateurs, de rapports et de stratégies. Juste après la frappe du super typhon Yolanda, l'expert australien en toxicologie Lee Bell a voyagé aux Philippines pour rencontrer les communautés menacées de mise en place d'incinérateurs. M. Bell a parlé aux membres du congrès, aux média et au grand public. Il a également organisé des petites réunions et conférences pour informer le réseau local sur les tendances dans l'industrie de l'incinération et a partagé un guide communautaire sur les questions à poser aux gouvernements en cas de proposition d'incinérateur. Peu de temps après, les habitants des Philippines ont mobilisé des supports et ont réuni des signatures pour une pétition contre l'exportation de déchets dangereux.

Ce ne sont que quelques exemples de ce qu'est un partenariat riche et durable. James Bremmet, un habitant de l'ouest de l'Australie travaillant avec l' Alliance for a Clean Environment et le  National Toxics Network explique, “le lien entre les Philippines et l'Australie est très important. Notre contribution massive à la pollution de l'air et au changement climatique affecte directement les Philippines et contribue aux catastrophes naturelles. Collaborer avec eux a également renforcé notre propre travail dans la lutte contre les incinérateurs, nous enseignant comment travailler plus efficacement et communiquer à travers des cultures différentes.”

Froilan Grate, président de la Mother Earth Foundation aux Philippines, dit, “L'argument numéro un pour l'incinération aux Philippines est que cela a été fait avec succès dans les pays du premier monde, que c'est moderne et high-tech. Donc nous avons besoin de beaucoup de groupes étrangers donnant leur voix et d'opposition pour détruire ce mensonge.”

Les gouvernements du monde ne travaillent pas efficacement ensemble sur les liens entre changement climatique et déchets, des questions qui nous concernent tous. Ils peuvent passer des années à se renvoyer la balle, éludant le blâme et les responsabilités dans la montée du niveau marin et les conditions météorologiques extrêmes. Mais comme la collaboration transfrontalière entre Australie et Philippines le démontre, ce que les gouvernements échouent à faire, les peuples le font déjà. Au-delà des différends politiques, des clivages géographiques, des différences culturelles, les citoyens du monde se joignent dans un combat unifié qui cultive un nouveau monde de justice climatique.

Mozambique : Le menu de Noël des pauvres selon la gouverneure de Maputo

vendredi 28 novembre 2014 à 12:04
The Amazing Feet of Chickens. Foto: Flickr by David Goehring (CC BY 2.0)

Ces étonnantes pattes de poulet.. Photo: Flickr de David Goehring (CC BY 2.0)

Lucília Hama, gouverneur de Maputo, capitale du Mozambique, a encouragé les personnes en difficultés financières à mieux utiliser les restes des poulets et des poissons pour leurs repas de Noël. Elle a exhorté les habitants à rationnaliser l'usage de ces deux aliments de base que sont le poulet et le poisson.
Pour Madame le gouverneur : “si certains habitants de Maputo ne peuvent pas acheter le poulet entier, il faut au moins garantir qu'ils puissent trouver dans leurs assiettes ses produits dérivés  comme les pattes ou le cou.”  Ce qui est important qu'il s'agisse de pattes ou même de cou de poule, c'est qu'ils aient quelque chose à manger (…) Ce que nous voulons c'est qu'ils puissent se préparer un plat pour passer le jour de Noël ou la fin de l'année en famille”, a-t-elle dit à la télévision. Lucília Hama a été l'objet de nombreuses critiques et de caricatures sur les réseaux sociaux rejetant ces déclarations faites en horaire de pointe de la télévision mozambicaine lors du journal télévisé.

la gouverneure de la ville de Maputo  encourage ces personnes  sans profiter elle même de ces produits dérivés du poulet…

José Jaime Macuane,  chercheur et docteur de l'université Eduardo Mondlane a publié  sur sa page Facebook un message ironique sur ce sujet :

À la lumière des derniers événements dans la ville de Maputo,  nous avons déjà des éléments pour proposer un nouveau concept dans la nouvelle édition du dictionnaire de politique : gouvernement nutritionniste.

Ericino de Salema, journaliste réputé au Mozambique, a publié en guise de plaisanterie :

Des pattes et des abats de poule avec un peu de son = menu absolument original, avec un verre de notre Chibuku (bière locale), ça vaut cinq étoiles!

Sur le même post, Joao Valentim Nhampossa exprime ceci:

Il semble que nos gouvernants apprécient beaucoup la volaille…ils ne vendent pas les canards, mais ils offrent les pattes, les cous et les abats des poules …  cette dame ne doit pas avoir de boucher, elle vient ici pour se faire des clients dans le cadre de sa charge ….

Victor Joaquim critique la manière utilisée par les gouvernants pour communiquer avec les citoyens :

Les membres de ce gouvernement vivent dans l'aisance. À côté de cela la pauvreté a persisté ces dernières années dans ce pays à un niveau relativement élevé dans le contexte africain. Les programmes publics de lutte contre la pauvreté ne font illusion que pour les plus pauvres. C'est indigne pour les personnes et les familles qui se trouvent privées d'une participation pleine et active dans la vie et la société. Des personnes pour lesquelles une mauvaise surprise, de santé, d'emploi, ou un accident entraîne la perte des ressources les plus élémentaires. Des personnes pour lesquelles un investissement dans le futur n'est qu'une illusion.

Naja Karina das Índias ajoute, dans une déclaration encore plus caricaturale :

A la suite des appels de Madame le Gouverneur, l'association des pécheurs s'est réunie et , pour ne pas demeurer en reste, a décidé de lancer sur le marché des produits dérivés du poisson tels que : écailles, nageoires, abats et tout le reste qu'on n'utilisait pas auparavant.

Nome de um prato alusivo aos derivados de frango

Nom d'un plat faisant référence aux produits dérivés du poulet. 

Don Max Galliano fait une comparaison entre les déclarations de la Gouverneure et la réalité quotidienne des Mozambicains.

Bonjour, pour en revenir au problème des “abats”, est ce que notre gouverneure “petites pattes panées” a fait ces déclarations sous l'empire de ses nerfs (problèmes domestiques…) ou en croyant que le peuple du Mozambique a seulement commencé à manger des poulets en 2013 ? Et dire que son plan pour  combattre la “pauvreté absolue” est l'usage absolu du poulet: c'est à dire manger : les plumes, la bile, les abats, le foie, la tête, les pattes, un peu de son de blé, les cous, la peau, le sang, la langue, etc. Mais, ce n'est pas mon affaire : ” Garçon, apportez moi un kilo de pattes grillées au jus de plumes de poulets.”

On trouve dans une publication de Egídio Vaz sur ce sujet divers commentaires tous hostiles aux déclarations de la Gouverneur, Adelino Braquinho s'exprime ainsi :

Avant que la Gouverneure soit en poste, les Mozambicains défavorisés utilisaient déjà les abats des poulets. Néanmoins, cette déclaration est inopportune et ne mérite même pas de commentaires.

Benjamim Agostinho Mucopote :

Elle est complètement ahurie cette Gouverneure. Il ne manque pas de sujets sérieux dont elle pourrait parler! Elle était très mal sur la photo !

Alice Mabota, présidente de la Ligue des droits de l'homme au Mozambique fait le commentaire suivant :

Pour moi, un bon gouverneur, comme une mère, est celle qui se préoccupe de l'augmentation de la production de poulets, nourriture devenant ainsi acccessible aux pauvres. Elle s'efforcerait de trouver des investissements pour des peits producteurs de poulets et de patates. Une augmentation de la production réduirait le prix du poulet le rendant accessible à tous. Que l'on ne descende plus dans les rues demander aux citoyens de manger des pattes de poulet. Pour moi, ces sous-produits ne sont que des apéritifs ! Les pauvres doivent faire les ordures pour pouvoir manger, c'est l'idée médiocre de certains dirigeants ; quelle tristesse de voir choisis des médiocres pour diriger le pays… Mais c'est la meilleure façon de régner sans avoir à être remis en question !

Note de l'éditeur : Si les pattes de poulets et ses dérivés sont très appréciés en Chine et dans d'autres régions du monde, la “gaffe ” commise par la gouverneur de Maputo a été ressentie sur les réseaux sociaux (et par la population ) comme un intervention inopportune, un manque de respect et de solidarité face à la population la plus défavorisée, incapable de faire face aux dépenses nécessaires pour un repas de Noël ou du nouvel an.

Les manifestations à Ferguson concernent en réalité la Russie, et voici pourquoi

jeudi 27 novembre 2014 à 16:28
Image de hans peter meyer sur Flickr CC BY-NC-SA 2.0.

Image de hans peter meyer sur Flickr CC BY-NC-SA 2.0.

(Sauf mention contraire, les liens de ce post sont en anglais.)

Lundi en fin de journée, le grand jury du compté de St. Louis a pris la décision de ne pas inculper Darren Wilson, l'agent de police de Ferguson, dans le Missouri, qui a tué l'adolescent Michael Brown en août dernier. La décision controversée et la situation qui en découle à Ferguson a alimenté de nombreuses discussions sur les réseaux sociaux aux États-Unis – et il s'avère que les Russes ont également leur mot à dire.  

La décision du jury signifie qu'aucune charge ne sera retenue contre Wilson, bien que l'enquête sur l'affaire soit toujours en cours. Même si la décision n'a pas surpris, elle a provoqué une consternation et une indignation générales, des Américains ont manifesté dans de nombreuses villes et nombreux sont ceux qui ont exprimé leur mécontentement via les mots-clics  #blacklivesmatter, #FergusonDecision et #JusticeforMikeBrown (les vies noires comptent, décision de Ferguson, Justice pour Mike Brown) .

Lorsqu'ils ont appris la nouvelle, les utilisateurs de RuNet ont aussi donné leur avis sur la tournure des événements à Ferguson. 

Je viens juste de vérifier, #Ferguson et son équivalent en cyrillique, Фергюсон, font tendance sur le Twitter russe. Le monde regarde.

Ma timeline n'est qu'incendies, pillages, et manifestations. Le grand jury a reconnu le policier de Ferguson non coupable.

Sur les réseaux sociaux, les Russes ne se sont pas souciés des détails de la décision prise par le grand jury. Beaucoup, tel l'opposant Alexeï Navalny, ont juste dit que l'agent de police, Wilson, n'a pas été reconnu coupable, alors qu'en réalité le jury a décidé de ne pas l'inculper, ce qui implique qu'il n'y aura ni procès ni mise en accusation à ce stade.

Au lieu de cela, les internautes de RuNet se sont emparés du mécontentement constant, et ont rapidement fait des comparaisons entre les manifestations de Ferguson et le conflit persistant entre la Russie et l'Ukraine. Retweets d'articles de presse et commentaires plus sérieux ont été noyés dans des flots de posts où les Russes ont exercé leur esprit, en empruntant fortement aux memes existants ainsi qu'aux stéréotypes.  

Comme précédemment (FR), les Russes n'ont pas manqué l'occasion pour critiquer les États-Unis pour leurs manquements à la démocratie, à la justice et aux droits de l'Homme. Il y a également eu quelques tentatives de plaisanterie sur des problèmes raciaux, comme le mot-clic #Афромайдан (#Afromaidan) (RU) qui a été repris de nombreuses fois sur Twitter pour montrer que beaucoup voient dans les mouvements africains-américains un écho aux manifestations de la place Maïdan et aux insurrections “séparatistes” en Ukraine. 

Personnalité médiatique provocatrice sur ruNet, Anton Korobkov-Zemlyansky s'est empressé de démontrer des parallèles entre la crise ukrainienne et certaines décisions soutenues par les États-Unis en Ukraine.

Est-ce qu'Obama a annoncé l'ATO [operation anti-terroriste] ? Ou revient-il de le faire à Hillary après qu'il aura été destitué et envoyé à Rostov-sur-le-Don ?

Korobkov-Zemlyansky se moque aussi du meme populaire du “convoi humanitaire russe“.

Le premier convoi humanitaire est en route pour Ferguson.

Poussant plus loin la comparaison entre les manifestants de Ferguson et les rebelles pro-Russes et leurs intentions séparatistes en Ukraine, un internaute est parti du meme durable au sujet du chef rebelle Igor Strelkov et son incroyable habilité à être toujours au bon endroit au bon moment (fût-ce avec l'aide de Photoshop). 

MPR (République Polpulare du Missouri). Strelkov est déjà sur place !

Bien évidemment, la question des sanctions a également été abordée.

En relation avec les événements à Ferguson, nous pensons qu'il est nécessaire d'imposer des sanctions à l'élite politique américaine. 

Faisant allusion à la réponse excessive de la police, d'autres internautes ont comparé les troubles de Ferguson avec les manifestations de la place  Bolotnaya en Russie. Le blogueur pro-Kremlin Stanislav Apetyan pense cependant qu'il y a des différences flagrantes dans le comportement de la police. 

On raconte que le 6 mai à Bolotnaya la police avait seulement des matraques et des boucliers, alors qu'à Ferguson elle a immédiatement déployé balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes. Tout va bien.

Un autre utilisateur de Twitter remarque que les ennuis de ceux qui rapportaient sur les manifestations ne plaidaient pas non plus pour Ferguson.  

En quoi Ferguson diffère de Bolotnaya : un homme faisant du live-streaming s'est fait voler son smartphone. 

Au même moment, il y avait bon nombre de comparaisons ironiques émises depuis l'autre côté du spectre politique russe, avec des internautes applicant les mêmes clichés et stéréotypes utilisés habituellement par la propagande russe et les agents du gouvernement pour commenter les événements en Ukraine. 

J'espère que Sourkov [conseiller du président Poutine] et Pavlovski [analyste politique, ex-conseiller du président] qui s'ennuyait tellement sur Facebook, se sont déjà envolés pour Ferguson pour soutenir le peuple libre d'Amérique ?

Lavrov [Ministre des Affaires étrangères] s'est empressé de voler vers les États-Unis, dans le but de soutenir les manifestants pacifiques avec du sarrasin…

Les médias étatiques russes accusent souvent les États-Unis de favoriser secrètement la dissidence en Ukraine et en Russie, et la Pussy Riot Nadia Tolokonnikova se pose également la question du financement.  

Je me demande quelles bourses ont financé l'organisation des manifestations à New York, Ferguson, et Chicago?

Les Pussy Riot, qui vivent actuellement à New York, ont rejoint la nuit dernière le mouvement s'opposant à la violence policière : 

Puisque nous sommes maintenant à NY nous avons participé à un grand rassemblement contre la violence policière !

 
Le tir de barrage de blagues en tous genre sur Ferguson dans les réseaux sociaux a poussé trop loin pour certains internautes, qui en dénoncent le mauvais goût.

Je veux une option pour couper tous les tweets en russe sur Ferguson.

Cependant, au-delà des grosses blagues et des parallèles ridicules, il est intéressant de voir à quel point les internautes russes sont convaincus que les événements de Ferguson sont un reflet de la situation en Russie et en Ukraine, où la Russie joue un rôle majeur. Que les événements soient locaux ou d'outremer, l'optique de la consommation de l'information en Russie est toujours aussi auto-centrée.