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Pourquoi faire le buzz à Hong Kong peut faire très peur

lundi 15 décembre 2014 à 18:37
Screen capture of Hung Lai Fong's article on inmediahk.net that gives her panic attack.

Capture d'écran de l'article de Hung Lai Fong sur inmediahk.net, qui, dit-elle, a engendré chez elle un sentiment de panique.

Depuis le début des manifestations réclamant un système de nomination ouvert des candidats aux postes de hauts dirigeants de Hong Kong, un grand nombre de manifestants et  d’internautes anti-gouvernementaux ont été poursuivis. Le gouvernement chinois a bloqué des centaines d'entre eux aux portes de la Chine de peur qu’ils ne viennent protester sur le continent. La « terreur blanche » balaie la ville, à tel point que des voix critiques craignent qu’ils soient poursuivis comme les autres en vertu de la loi sur les crimes informatiques ou qu’ils aient l’interdiction de se rendre en Chine continentale.

Hung Lai Fong, une rédactrice inscrite récemment sur la plate-forme citoyenne inmediahk.net, raconte la panique qui l’a envahie en voyant un de ses articles devenir viral sur les médias sociaux dans un témoignage pour inmediahk.net. Le post en langue chinoise a été publié le 24 novembre 2014 et traduit en anglais par Cheung Choi Wan.

Voilà comment tout a commencé. Je pensais que lorsque vous postez un article sur inmediahk.net, il fallait utiliser son vrai nom parce que quand j’ai lu les articles écrits par Ho Kit Wang, Tang Man Lam and Ip Iam Chong, leurs noms complets apparaissaient à chaque fois, et d'autres articles publiés citaient également des noms d'organisations et de groupes. C’est pourquoi, lorsque je me suis inscrite sur la plate-forme, j’ai utilisé mon vrai nom, un nom chinois très ordinaire et démodé.

J’ai partagé le lien de mon article sur Facebook parce que je voulais montrer à mes amis les progrès que j’avais fait dans mon rêve de devenir écrivain, si petits soient-ils. Mes amis ont tous été très gentils. Ils m’ont soutenue et encouragée à continuer. inmediahk.net a partagé mon article sur Facebook en citant une ligne que j’avais écrite pour me décrire. Les gens ont partagé ces articles avec la citation et leurs propres commentaires. L'article s’est propagé rapidement et puis j’ai commencé à recevoir des commentaires par WhatsApp.

La première chose dont on me parlait quand je rencontrais des gens était cette citation dans laquelle je me présentais : « Je suis venue à Hong Kong quand j’avais 8 ans et j’ai maintenant 23 ans. » Jusqu’ici, j’étais encore assez exaltée parce que, en tant qu’écrivaine, vous êtes heureuse quand les que les gens lisent réellement votre travail. Puis un ami a commenté, « Tu es courageuse. Tu as divulgué ton nom complet et l’a même fait circuler sur Facebook. N’oublie pas, n’essaye pas de te rendre sur le continent dans un avenir proche. XD « Le sourire sur mon visage s'est effacé immédiatement. Une seconde plus tard, j’ai souri et dit nonchalamment : je n’ai écrit qu’un article. Ce n’est pas important. »

Mais ensuite j’ai repensé à de nombreux titres d’articles : un bénévole discret du groupe militant étudiant ‘Scholarism’ et un agent de bord, qui se trouvaient parmi les personnes arrêtées le 2 juillet pendant un sit-in de protestation, n’ont pas été autorisées à entrer sur le continent ; le ministre en lice pour l'élection de CityU Student Union a été menacé [pour son regard politique critique] ; un certain nombre de personnes avaient été arrêtées pour utilisation malhonnête des ordinateurs … Ok, je sais que vous pensez que j’exagère, mais à partir de ce moment, mon bonheur éphémère a été éclipsé par un sentiment de malaise. Je me suis réveillée tout d'un coup et me suis demandée si c’était ça que les gens appellent la « terreur blanche ».

La « terreur blanche » est effrayante mais pas parce que ce que vous craigniez est devenu réalité. L’effet de terreur réside dans son pouvoir d'instiller la peur et de vous intimider, et puis … et puis vous stopper droit dans votre lancée. Vous commencez à vous autocensurer et vous retenir et finissez par ne plus rien faire. Pour dire la vérité, j’ai immédiatement consulté la page Internet d’ inmediahk.net et j’ai été surprise de voir que beaucoup de rédacteurs avaient publié leurs articles sans donner leur vrai nom ! Il n’y a aucune règle selon laquelle vous devez publier votre NOM COMPLET ! À ce moment, j’ai lâchement envisagé de changer mon nom mais j’ai découvert que je n’avais pas les autorisations utilisateur pour modifier cette information !

Maintenant l’article est toujours sur inmediahk.net et rien n'a changé. Je n’ai pas écouté les conseils du chef du groupe civique pro-Pékin Chow Yung pour tenter de traverser la frontière et voir si j’étais en mesure d'entrer. En fait, je me demandais si je devais continuer à écrire ou non ? En lisant cet article, vous vous dites peut-être, « Est-elle stupide ? Elle s’inquiète tellement pour une chose sans importance. Qui la connaît, de toute façon … » ou « Pourquoi es-tu si lâche ?! » Je me souviens de personnes qui tentaient de se défendre après s’être introduits dans le bâtiment du Conseil législatif de Hong Kong, disant : « Nous ne sommes pas le leader étudiant Joshua Wong, nous ne sommes pas Alex Chow ou Lester Shum ou les trois porte-parole des protestations Occupy Central. Personne ne s’intéressera à notre arrestation. Nous devons nous protéger et c’est pourquoi nous portons des masques, et nous ne resterons pas assis là, attendant d'être arrêtés. »

En fait, je ne suis pas tout à fait d’accord avec cet argument. Jusqu'à maintenant, peu de gens connaissaient Wong, Chow, Shum et les trois porte-paroles d’Occupy Central, mais quand ils se sont battus contre le système éducatif national (National Education Curriculum), ont appelé à faire grève ou organisé Occupy Central, ils ne portaient de masques (sauf quand ils étaient malades). Ils ont gagné en notoriété par leurs actions et leur courage. Pour moi, s’introduire dans le bâtiment du Conseil législatif n’était pas un problème. Ce qui était inacceptable était de filer en douce en disant aux autres de se rendre dans le bâtiment après s'y être introduits. Maintenant ce que je veux dire, c’est que la plupart des gens sont timides (si vous ne l’êtes pas, vous avez toute mon admiration).

Mis à part un petit nombre de personnes qui ont un sens profond de leur mission, la plupart ne veulent pas faire des sacrifices et ne veulent pas de problèmes. Ils ne veulent pas perdre tout ce qu'ils ont pour un avenir inconnu. La peur peut être infinie, aussi irrationnelle qu’elle puisse être. C’est la réalité. Nous devons reconnaître que c’est peut-être la raison pour laquelle certains habitants de Hong Kong n’appuient pas le mouvement. Il ne faut pas leur reprocher d’être égoïstes. Chaque personne a sa propre façon de penser et ses propres préoccupations. Il ne sert à rien de critiquer les autres sur une base morale supérieure. Ce que nous devons faire c’est les aider à mesurer la portée du Mouvement des parapluies.

En lisant cet article, vous devez vous demander: « Pourquoi écrivez-vous alors que vous avez si peur? » Je dois vous parler de mon autre identité. Outre le fait que « je suis venue à Hong Kong quand j’avais 8 ans et j’ai maintenant 23 ans » je vais à l’église depuis neuf ans. [...] En tant que chrétienne, je suis très émue par le Mouvement des parapluies. J’en parle chaque fois que possible. Cependant, je dois dire que si je n’avais pas été chrétienne, je pense que j’aurais choisi de fermer les yeux et rester dans ma zone de confort.

Vu que nous sommes très nombreux dans ce monde, pourquoi diable devrais-je prendre position ? En psychologie, il existe un terme très professionnel pour ce phénomène ou façon de penser « l’effet de proximité ». Pour dire les choses simplement, plus nous sommes nombreux, moins on se sent responsable. Par conséquent, on est moins motivés à agir. Cependant, je crois en Jésus et la Bible nous dit que nous devons agir de façon juste et être charitable. Jésus nous a enseigné à amasser des trésors pour nous-mêmes dans le ciel et à ne pas retenir nos possessions sur terre. Il a toujours été du côté des pauvres et les faibles … [...]

Je n’ai pas le choix. Soit je quitte l'église, soit je serre les dents et je marche avec Lui. Il est temps de remettre mon casque. Je ne dis pas que tout le monde doit combattre sur la ligne de front, mais vous ne pouvez pas détourner votre visage de l'injustice et ne rien faire. [...]

En raison de tout ce qui a été mentionné ci-dessus, vous me verrez toujours en train de poster des articles sous mon vrai nom, qui est absolument démodé. Ce n’est pas que je n’ai pas peur, mais je dois faire ce qu’il faut. Et s’il vous plait abandonnez l'idée qu’ « une plus ce n’est pas beaucoup, une de moins ce n’est pas perceptible. »

Si vous le pouvez, faites quelque chose pour le Mouvement des parapluies de quelque manière que ce soit. Par exemple, je n’ai pas la robustesse, le sens du sacrifice ou les moyens pour aller sur les sites occupés tous les jours. J’ai recommencé à aller en classe. Cependant, je peux étudier le Mouvement des parapluies dans les projets scolaires et parler du mouvement sur le campus. Je peux aussi écrire. Certaines personnes choisissent d'écrire des chansons, de peindre, de prendre des photos, d’aller dans les communautés, de diffuser les messages. D’innombrables actions peuvent être entreprises, alors s’il vous plaît ne vous découragez pas et n’abandonnez pas. Vous avez beaucoup de compagnons de voyage. Je me souviendrai toujours de la nuit passée du Citizen Square. C’était une longue nuit et j’ai eu très peur, mais après le lever du jour, de plus en plus de personnes sont arrivées sur la place pour nous soutenir. Nous ne sentions plus seuls et nos cœurs se sont réchauffés.

Prions pour qu’un jour nouveau se lève.

 

Des jeunes femmes indépendantes s'immiscent dans l'industrie musicale pakistanaise

lundi 15 décembre 2014 à 18:09
Image mixed by Nina Mashurova from photos from Zoe Viccaji, Sara Haider and Natasha Ejaz's Facebook pages.

Montage de Nina Mashurova avec des images issues des pages Facebook de Zoe Viccaji, Sara Haider et Natasha Ejaz.

A dix-huit ans, Sara Haider a commencé à jouer de la musique, chantant des chansons islamiques avant de se tourner vers la scène rock underground du Pakistan. Issue d’une famille sans attache artistique, elle a suivi une formation de musique classique à l’Institution de Musique de Karachi (NAPA), mais a éprouvé quelques difficultés à se frayer un chemin dans une industrie dominée par les hommes.

« Les musiciens masculins et les boys bands étaient une énorme barrière pour moi quand j’ai commencé à faire de la musique », déclare Sara dans une interview par email. Elle a d’abord été dissuadée de chanter des chansons considérées comme « masculines », mais a vu en Saffiya Beyg, 75 ans et autodidacte, un modèle musical. « Apprendre sous la férule de Saffiya a été une expérience fantastique pour moi, surtout pour une adolescente qui ignorait à quel point ce serait difficile », explique Haider. 

Haider chante “Tara Saath”, une vidéo tirée de la chaîne Youtube de Uth records.

Il y a 30-40 ans, les femmes comme Noor JehanIqbal Bano, Farida Khanum,Abida ParveenNayyera NoorTina Sani et Nazia Hassan ont dominé la scène musicale du Pakistan, avant que la pop, le rock et les groupes d’Est et d’Ouest ne prennent l'ascendant. Dans ce nouvel ordre musical, des jeunes femmes indépendantes comme Haider doivent tracer leur propre voie. Un constat particulièrement vrai dans un pays où existent peu d’écoles de musique, et où la musique est un don (hunar) qui se transmet de génération en génération au sein même des familles, si ce n’est par l’intermédiaire de professeurs particuliers (ustaads).

« Au Pakistan, les femmes n’ont pas les mêmes opportunités quand il s’agit de faire quoi que ce soit, et encore plus pour la musique », estime Haider. Sara est née dans la mégalopole progressiste de Karachi, qui n’a rien à voir avec la province de Khyber Pakhtunkhwa, la base de l’insurrection des Talibans qui ont proscrit la musique et la danse. Pourtant, même dans la ville la plus libérale du Pakistan, elle constate que les femmes ne peuvent pas accéder aux mêmes opportunités musicales que les hommes.

« Si une fille issue d’un foyer quelconque pakistanais dit à ses parents qu’elle veut être sur scène avec cinq musiciens masculins et un micro dans les mains chaque soir, les choses pourraient mal se passer », explique-t-elle.

Dans le Pakistan d’aujourd’hui, les femmes sont souvent dans l’incapacité de mener une carrière musicale, en raison de leur famille conservatrice, de l’insécurité politique et de l’inégalité des sexes.

Alors que l’industrie musicale du Pakistan grandit et se formalise, elle a peu à peu délaissé le classique pour la pop et le rock. La sous-représentation des femmes dans l’industrie musicale du Pakistan est emblématique des larges disparités entre les sexes. Le Pakistan détient la dixième force de travail mondiale, mais souffre de pénuries chroniques de femmes dans le marché du travail. Après le Yémen, le Pakistan se classe au dernier rang planétaire quant à l’égalité des sexes dans la participation au travail.

Où sont les écoles de musique ?

En musique, l’inégalité est partiellement inscrite dans le manqué d’accès à l’éducation musicale. De la politique héréditaire de l’Asie du Sud résulte que la majorité des musiciens émerge des gharanas ou des familles musiciennes. Pour ceux nés sans un pedigree musical, l’éducation musicale requiert la tutelle d’un ustaad, ou un professeur. Le mentorat des ustaads, dont le soutien en tête à tête supplante l’éducation traditionnelle, est profondément ancré dans la culture musicale traditionnelle d’Asie du Sud. En dépit de quelques exceptions (comme Safiya Beyg), la majorité des illustres ustaads pakistanais sont des hommes.

Bien que les femmes puissent devenir élèves d’ustaads masculins, l’activiste musical Zeejah Fazli affirme que les attitudes conservatrices envers la mobilité des femmes et la purdah (ségrégation des sexes) limitent les choix, rendant les femmes plus dépendantes des ustaads locaux.

« Les femmes, qui ne sont pas autorisées à voyager sur de longues distances ou dans une autre ville pour travailler sur leur chanson dans un studio décent, sont souvent dépendantes de l’ustaad le plus proche ou le plus accessible », déclare Fazli.

Selon l’artiste pop pakistanais Zoe Viccaji, la formation musicale occidentale est virtuellement inexistante au Pakistan, et les musiciens en herbe doivent compter sur une formation autodidacte. 

« Il n’y a pas vraiment de système d’éducation musicale. J’ai seulement commencé l’entraînement vocal il y a 2-3 ans. Chaque année, je m’aide de cours en ligne », confesse Viccaji.

Au Pakistan, la musique est rarement intégrée dans le programme national, laissant la plupart des étudiants devenir autodidactes – bien que beaucoup d’entre eux ne le soient pas. Dans une étude effectuée en 2011 par le Pakistan Journal of Social and Clinical Psychology, 90% des jeunes sondés ont répondu ne pas jouer d’instrument. Les institutions musicales comme la Karachi’s National Academy for Performing Arts (NAPA) – l’Académie Nationale de Karachi des Arts de la Scène – sont rares, n’étant présentes que depuis 2005. 

Les demandes de personnes possédant un quelconque talent musical sont ainsi en hausse, femmes y compris. 

L’auteure-compositrice d’indie Natasha Ejaz, qui a enseigné la musique pendant trois ans, affirme que « les familles progressistes n’ont pas sourcillé avant d’envoyer leurs filles apprendre à chanter ou à jouer d’un instrument. Peut-être que les parents sont moins inquiets car je suis une femme. »

Ejaz a étudié la musique classique au Pakistan sous la tutelle de l’Ustad Sultan Fateh Ali Khan [français] et la production audio au Collège International de Musique de Malaisie. « Peu de gens s’attendent à ce que je sache quoi faire dans un studio et comment le faire, mais ils me voient en train de faire toutes ces choses et se retirent ».

Bien qu’Ejaz soit une productrice reconnue, il demeure difficile de trouver d’autres productrices au Pakistan. Pire, avec un système d’éducation national pakistanais qui rejette l’éducation musicale, les artistes ambitieux n’ont d’autre choix que d’apprendre par eux-mêmes, de s’offrir des cours particuliers onéreux, ou de s’exercer à l’étranger.  

« L’industrie musicale pourrait être submergée de productrices, d’ingénieuses du son, de batteuses, et de guitaristes – mais les barrières sont terribles », explique Haider.

Absence de lieux sûrs

Les femmes imputent leurs difficultés dans leur carrière au tumulte politique du pays et au sous-développement de l’industrie – ce qui, comme le souligne ces femmes, limitent également les opportunités pour les hommes. Compte tenu de la faible infrastructure éducationnelle et de la pénurie d’espaces d’expression scénique, les opportunités musicales souffrent invariablement de ces lacunes.

L’instabilité politique du Pakistan engendre aussi une forte insécurité qui paralyse les représentations – souvent sans prévenir. L’an dernier, le Département américain a enregistré 355 cas de terrorisme uniquement au Pakistan.

« Chaque fois que vous prévoyez un concert, vous devez composer avec les grèves et les arrêts », explique Viccaji. « Par exemple, les gens vous découragent de vous produire à la veille de l’Aïd, en vous disant qu’il s’agit d’une ‘fête religieuse, jouer de la musique la dévalorise’. »

Bien que les contraintes sécuritaires touchent tout le monde, l’absence de lieux sûrs au Pakistan peut être plus dangereuse pour les artistes féminines, qui doivent le plus souvent se produire devant des foules d’hommes.

« Cela peut être terrifiant d’être entouré d’hommes et d’une poignée de femmes – vous devez seulement vous demander jusqu’à quel point vous êtes prête à faire ça », dit Haider.

Depuis que la plupart des concerts ont lieu la nuit, Haider affirme que les femmes sont confrontées à des défis sécuritaires supplémentaires. Se produire à une heure tardive peut sembler déplacé par les groupes militants comme les Talibans Pakistanais.

« Les musiciens n’ont pas un emploi qui commence à huit heures du matin. Notre travail débute tard et se termine tard », explique Viccaji. Avec ses vitres de voiture teintées, Viccaji conduit souvent seule après minuit dans les rues de Karachi, l’une des villes les plus peuplées du monde. Mais aux yeux des Pakistanais, Karachi est également synonyme de crimes et de kidnappings.  

« Tout le monde me demande, ‘comment peux-tu conduire à 3 ou 4 heures du matin à Karachi ? Tu fais tout pour que quelque chose arrive’. Ils ont peur car vous êtes une fille. Vous n’êtes même pas à l’abri des policiers. »

Après ses études aux Etats-Unis, Viccaji s’est habituée à marcher seule dans la rue ; revenir à Karachi a nécessité qu’elle réévalue ses mesures de sécurité. La plupart de ses pairs réclame la présence d’un homme partout où elles se produisent, une mesure déconcertante aux yeux de Viccaji.

Viccaji a conscience que la myriade de stéréotypes sexuels modèle la façon dont les autres professionnels la traitent. A dix-sept ans, Viccaji a rejoint le groupe ‘Ganda Bandas’ [portugais] (Sales Humains), mais se produit seule dorénavant, lui permettant ainsi d’effectuer des choix indépendants – sans l’aide des hommes.

« Même quand j’avais un manager, je sentais que j’étais davantage prise au sérieux quand mon père, une figure masculine, était présent », relate Viccaji.

Viccaji se remémore un incident embarrassant lorsqu’elle invita un producteur chez elle. « Plus tard, il m’a dit ‘Je n’ai jamais été invité à la maison d’une femme seule’ – il n’avait jamais vécu ça auparavant. »

« J’ai toujours conscience qu’en tant que musicien, vous travaillez seul. En tant que femme, vous devez faire attention à la façon dont vous parlez aux hommes, afin qu’il n’y ait pas de malentendu. Si j’étais un homme, je sais qu’il ne s’agirait que d’un espace de travail, rien de plus. »

Au-delà du sexe, les femmes rapportent que les attitudes familiales envers la musique déterminent l’accès à l’éducation musicale et aux représentations.

Parmi les amis de Haider, le même trope de découragement se matérialise pour dissuader même la plus talentueuse des femmes. « Une de mes amies chante magnifiquement. Elle a commencé la guitare à 15 ans et a écrire ses chansons à 17, mais elle appartient à un milieu extrêmement conservateur », témoigne Haider. « Elle est éduquée et riche – ses parents la laissent se rendre à l’école avec des garçons, prendre des leçons de conduite et porter des jeans. Mais chanter devant une foule ou apparaître à la télévision est hors de question. On retrouve ce genre d’histoires un peu partout ».

Un regard tourné vers le futur

« Les gens font passer leur frustration et leur espoir dans la musique », déclare Haider. « Peu importe ce qu’on dit sur l’industrie musicale du Pakistan, c’est un grand pouvoir d’émotion et de catharsis. »

Selon Fazil, malgré les obstacles, l’industrie musicale émergente adopte les femmes pakistanaises. « L’industrie est à la recherche d’artistes féminines ». 

Quelques bons côtés résident néanmoins dans le fait d’être une femme. Moins de femmes signifient une compétition moindre, note Viccaji. Une fois qu’une femme obtient un statut et une reconnaissance élevés, comme Abida Parveen ou Nazia Hassan, elle est généralement plus appréciée.

« Il y a peu de musiciennes – et plus généralement peu de musiciens au Pakistan, les possibilités sont donc grandes pour que davantage de gens écoutent de la musique », conclut Viccaji. 

Retrouvez notre édition spéciale Défendons leur art contre la censure

Cet article est une commande de Freemuse, le principal défenseur des musiciens dans le monde, et de Global Voices pour Artsfreedom.org. L’article peut être reproduit par les médias non-commerciaux, en créditant l’auteure Sabrina Toppa, Freemuse et Global Voices avec un hyperlien vers l’original. 

En Russie, le rouble à la baisse, les mèmes à la hausse

lundi 15 décembre 2014 à 14:09
Vladimir Putin makes the most of the ruble's depreciation on currency exchange markets. Image shared widely and anonymously online.

Vladimir Poutine profite de la dépréciation du rouble sur les marchés monétaires. Image anonyme largement partagée sur Internet.

Il faut presque deux fois plus de roubles pour acheter un dollar aujourd'hui qu'un an plus tôt. Le taux de change rouble-dollar est passé de 32,5 en janvier 2014 à 58,5. La chute du rouble est peut-être le premier sujet de l'actualité en Russie en ce moment : le pays s'attend à une récession financière imminente et à plusieurs mois supplémentaires pour le moins de lourdes sanctions économiques occidentales, pour ne rien dire du boycott décrété par Moscou en représailles contre les importations de l'Ouest.

Dans son discours de la semaine dernière sur l'état de la nation, le Président Poutine a annoncé une opération contre la spéculation monétaire, ce qui fait craindre de plus en plus une instauration par la Russie de nouveaux contrôles sur les capitaux, et contribue à alarmer davantage les investisseurs et à affecter la valeur de la devise russe. Cette semaine, le directeur du Comité d'enquête fédéral a fait savoir que la police pourrait commencer à traiter certaines formes de spéculation sur la monnaie comme des actes criminels.

Au milieu de l'inquiétude montante sur la monnaie et l'économie en Russie, RuNet Echo a recueilli quelques-uns des exemples les plus populaires et drôles de “mèmes du rouble” sur le Twitter russe.

Le créateur et auteur russe de dessins animés Iegor Jgoun a réalisé une animation comparant la chute du rouble à la mort du personnage joué par Leonardo DiCaprio dans le film “Titanic” en 1007, et expliquant l'effondrement de la devise russe par la baisse du cours du pétrole.

Rustem Adagamov est un éminent photographe russe qui s'est exilé à Prague, après avoir été en butte à d'étranges et toujours non confirmées allégations de détournement de mineures il y a près de deux ans. Il n'en reste pas moins un blogueur immensément populaire en Russie.

Pif paf.

Quand le cours rouble/dollar a atteint 50, le populaire compte Twitter parodique KermlinRussia a blagué sur le billet de 100 roubles :

Il paraît que le billet de deux dollars est une rareté. Je sais pas, j'en vois chaque jour…

Quand la bande annonce du septième épisode de “La Guerre des étoiles” est apparue fin novembre, les internautes russes ont rejoint la frénésie mondiale pour le retour des chevaliers du Jedi et des soldats de l'Empire. Le nouveau sabre-laser dépeint dans la bande-annonce, dont le design controversé a donné lieu à d'innombrables “débats,” s'est aussi révélé matières à plaisanteries sur le rouble.

La Guerre des Etoiles : La Chute du Rouble

La dégringolade du rouble nourrit une panique dans la Russie entière sur l'état général dé l'économie nationale. La plupart des Russes vivent aujourd'hui avec le souvenir des deux crises financières précédentes : la récession modérément grave de 2008-2009, sous la présidence de Dmitri Medvedev, et l'effondrement dévastateur de 1998, pendant celle de Boris Eltsine.

Certains n'arrivent pas à quitter le marché des yeux.

L'agence de sondages russe VTsIOM signale une brutale augmentation du nombre de divorces… #Pétrole #Rouble

D'autres blaguent que le pays doit juste trouver comment attendre la fin des ennuis à venir.

Toc toc ! C'est la #crise ! #TheRuble #Oil [sur l'image : “Il en a pour un bout de temps”]

“Une heure sur cette planète équivaut à sept heures sur Terre” “Super ! On peut attendre ici la fin de la crise !”

D'autres sur RuNet semblent penser que l'hibernation ne sera jamais assez longue pour voir le rouble sauvé.

Age mûr, vieillesse, mort. RuNet plaisante sur la durée de vie du rouble.

Début décembre, des militants de St. Pétersbourg, masqués et costumés en haut-responsables russes, ont porté jusqu'à la Neva une grande effigie du rouble sur un radeau funéraire et l'ont mise à l'eau, où elle a “flotté librement”. (La police a arrêté trois participants de la performance.)

Le rouble flotte désormais librement à St. Pétersbourg.

En matière d'humour sur l'effondrement monétaire, les internautes ont aussi largement propagé les oeuvres d'éminents caricaturistes politiques, notamment Sergueï Ielkine.

Plus près. Viens plus près…

En septembre dernier, quand le taux de change rouble/dollar était encore en-dessous de 40, Ielkine avait sorti ce dessin :

Essayons quarante !

S'agissant de commentaires sur le rouble, des oeuvres de nombres autres caricaturistes sont aussi parues sur le Twitter russe. Sur le dessin ci-dessous, l'artiste adapte la scène du film “300”, où le narrateur décrit la pratique de l'ancienne Sparte de jeter les nourrissons malformés du haut d'une falaise, pour garder la pureté génétique de la cité.

Le rouble continue sa chute après la nouvelle du refus par l'OPEC de diminuer l'extraction du pétrole [malgré] la baisse … [sur l'image : "Traditionnellement, les devises faibles et bonnes à rien étaient précipitées dans l'abîme"]

Une grande part de la discussion sur internet des malheurs de la monnaie russe consiste en conjectures sur le moment où on “touchera le fond”.

Le fond d'avant : souvenir des taux de change. #monnaie #économie #affaires #rouble [sur l'image : “Il est là ! le fond !!”]

Aussi désespérée que devienne la situation monétaire de la Russie, nul doute que les internautes se consoleront toujours dans le culte de la personnalité de Vladimir Poutine, dont la réputation de “remettre debout une Russie à genoux”, tout en chevauchant poitrine nue, met sûrement du baume au coeur d'une nation inquiète.

La vraie raison pour laquelle la Russie a permis cette soudaine poussée de fièvre du taux de change rouble-dollar. 

L'image de l'Azerbaïdjan ternie par l'arrestation d'une journaliste d'investigation

dimanche 14 décembre 2014 à 20:56
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Détail d'une infographie décrivant le travail de journalisme d'investigation de Khadija Ismaïlova et les incilpations qu'elle encourt pour cela. Publiée originellement sur Meydan TV. Republiée avec autorisation.

L'échec n'existe pas en Azerbaïdjan. La progression du pays est éternelle et rien ne peut l'arrêter. Même si le président s'est vu désigner par dérision “Personne de l'année” par Corruption Watchdog, ou que le nombre de prisonniers politiques internationalement reconnus approchent la centaine dans les geôles mal tenues du pays.

L'Azerbaïdjan, un pays riverain de la mer Caspienne gorgé de ressources énergétiques, régi par la famille Aliev depuis avant la chute de l'Union Soviétique, aime à polir son image  internationale. Des articles publicitaires vantant les réussites du régime paraissent régulièrement dans les plus grands organes de presse mondiaux. Le pays s'est réjoui d'avoir hébergé le concours Eurovision de la chanson en 2012, et a été choisi pour le Grand Prix d'Europe de Formule Un et la première édition des Jeux Européens l'an prochain.

L'arrestation le 5 décembre de la journaliste d'investigation Khadija Ismaïlova, 38 ans, sur des accusations montées de toutes pièces, va tester les limites de cette façade lumineuse.

La prisonnière politique la plus célèbre d'Azerbaïdjan ?

Mme Ismaïlova est une jeune femme intelligente et brillante d'Azerbaïdjan. Ses amis et collègues l'apprécient pour sa franchise, son honnêteté et son intrépidité. Hors d'Azerbaïdjan elle est renommée pour son travail remarquable d'exposition de ce que le gouvernement azebaïdjanais préférerait garder caché. Sa spécialité ? L'empire économique illicite et multinational de la famille au pouvoir. 

La nouvelle de son arrestation, ordonnée par le tribunal de district de Sabail, a été annoncée par la presse mondiale le 5 décembre. Le mot-dièse #FreeKhadija n'a pas tardé à être en tête de tendance sur Twitter. 

Si Mme Ismaïlova est incarcérée, elle sera la plus mondialement célèbre des prisonniers politiques d'Azerbaïdjan. Elle a reçu de nombreuses récompenses internationales de journalisme et la reconnaissance au-delà des frontières de ses enquêtes sur la corruption dans le pays. Ce n'est pas la première tentative du pouvoir pour la réduire au silence.

Une épine dans le pied pour Bakou

Lorsqu'elle a mis au jour pour la première fois  en 2010 les activités financières du clan Aliev, elle n'ignorait pas ce qu'il allait lui en coûter. Pendant un voyage à l'étranger en juillet 2011, quelqu'un — une enquête est théoriquement en cours à ce sujet en Azerbaïdjan – s'est introduit dans son appartement et y a installé un certain nombre de caméras de sécurité. L'installation a eu lieu peu après la parution d'un des articles de Mme Ismaïlova sur les affaires de la famille Aliev. 

Le 7 mars 2012, Mme Ismaïlova recevait par la poste un courrier anonyme contenant des photos intimes d'elle et une lettre l'avertissant que des images vidéos de sa vie sexuelle seraient publiées sur Internet si elle ne cessait pas ses articles. La note disait : “Tiens-toi tranquille, pute. Ou on va te salir.” Elle n'a pas cessé. La vidéo a été mise en ligne et largement diffusée.

Ses articles suivants ont exposé de nouvelles affaires troubles du clan Aliev, mettant en lumière les entreprises locales et offshore possédées par les deux filles du président Ilham Aliev, ainsi que des marchés de bâtiment louches.

En juin 2012, largement à cause des enquêtes de Mme Ismaïlova, obtenir des informations sur les sociétés et leurs propriétaires est devenu illégal en Azerbaïdjan. Le projet de loi faisait référence aux “secrets commerciaux”, mais les censeurs du pouvoir y ont vu un signe inquiétant : si obtenir l'information était jusque là difficile, c'était désormais un crime contre l'Etat, et une garantie d'impunité pour les fonctionnaires engagés dans des entreprises commerciales illégales.

L'avocat de Mme Imaïlova et son accusateur ont été forcés tous deux de signer des consignes de silence et de jurer de pas parler publiquement de l'affaire. Ainsi les charges actuelles contre elles n'apparaissent pas en toute clarté.

En octobre, la journaliste a été accusée de dénonciation calomnieuse et de diffamation par Elman Hasanov, un ancien membre du parti d'opposition Front Populaire. Un ex-agent de la sécurité a informé Mme Ismaïlova que M. Hasanov avait été compromis par le gouvernement et utilisé pour infiltrer les milieux d'opposition.  

Mme Ismaïlova a écrit sur sa page Facebook (actuellement désactivée à sa demande) qu'elle n'avait pas révélé l'identité de M. Hasanov dans l'information qu'elle a publiée : 

Il s'agit d'une plainte à titre privé d'Elman Hasanov […] Il prétend que j'ai publié sur la page Facebook deux documents diffamatoires et calomnieux contre Elman Hasanov […] Je n'ai publié aucun document nommant Elman Hasanov. En octobre 2011 (cinq mois avant le chantage à la vidéo de sexe contre moi) l'ex-enquêteur du Ministère de la Sécurité nationale Ramin Nagiyev m'a envoyé un fichier [supposé indiquer] le recrutement d'Elman Hasanov [par le Ministère de la Sécurité Nationale] comme agent infiltré à l'intérieur de l'opposition […] J'ai été incapable de vérifier l'authenticité du document […] En février 2014 après une émission télévisée où j'ai été accusée d'espionnage et quand l'ancien fonctionnaire du MSN a dit qu'ils savaient tous de moi, j'ai décidé de publier le document allégué. Mais j'ai effacé le nom et toute information pouvant contribuer à identifier Elman Hasanov […] Par la suite [j'ai appris que] quelqu'un dont le pseudo sur Facebook était Mustafa Kozlu avait déjà publié le document intégral sans effacer le nom. J'ai appelé au respect de la dignité et de la vie privée des gens et à la non-divulgation du nom de la personne.

Mme Ismaïlova a été convoquée par le Procureur le lendemain et accusée de “révélation de secret d'Etat”.

En octobre également, elle a été retenue plusieurs heures par des agents publics à l'aéroport de Bakou après avoir évoqué la situation des libertés fondamentales en Azerbaïdjan avec des hauts responsables du Conseil de l'Europe.

La dernière en date des charges contre Mme Ismaïlova, l'incitation au suicide (article 125 du code pénal de l'Azerbaïdjan), a été portée par Tural Mustafayev, un journaliste qui a brièvement collaboré avec le service Azerbaïdjan de Radio Free Europe/Radio Liberty, où Mme Ismaïlova travaillait précédemment. Il a ensuite été embauché par un autre organe de médias, Meydan TV et licencié au bout de trois mois pour faute professionnelle.

Note : l'auteur de cet article est actuellement assistant en journalisme à RFE/RL et rédacteur en chef anglophone à Meydan TV.

M. Mustafayev a déclaré avoir tenté de se suicider le 20 octobre (en avalant de la mort-aux-rats) après l'interférence de Mme Ismaïlova dans sa carrière et les menaces de celle-ci sur Facebook. Selon les sources proches du dossier, il n'a pas apporté la preuve de ces allégations. 

Qu'est-ce qui attend l'Azerbaïdjan ?

La répression actuelle contre la liberté d'expression et les libertés fondamentales en Azerbaïdjan est la négation des millions payés par la direction du pays aux communicants occidentaux pour améliorer sa réputation internationale.

La première série d'accusations contre Mme Ismaïlova a été montée en octobre pendant que l'Azerbaïdjan détenait encore sa présidence [tournante] controversée du Comité des Ministres au Conseil de l'Europe. A part quelques grâces présidentielles pour des activistes politiques, cette présidence, qui s'est ouverte le 13 mai pour prendre fin le 13 novembre, s'est déroulée au milieu de violations flagrantes de ses engagements internationaux.

Si le Conseil de l'Europe a réprimandé l'Azerbaïdjan à la fin de sa présidence pour son bilan en matière de droits, des mesures plus sévères sont nécessaires alors que la situation du pays en matière de gouvernance et d'Etat de droit tombe de plus en plus bas. Les somptueux dîners au caviar et les galas et expositions impromptus dont Bakou régale les délégués occidentaux ne devraient pas dissimuler le fait que l'Azerbaïdjan réprime à des niveaux jamais vus la dissidence intérieure. Le pétrole et le gaz ne doivent pas justifier de choyer un régime odieux.

L'Amérique Latine tweete pour mettre fin aux violences contre les femmes

dimanche 14 décembre 2014 à 13:36
Image tweeted by Mexican legislator Alejandro Montano Twitter user @lejandromontano.

Image tweetée par le législateur mexicain Alejandro Montano, utilisateur de Twitter @lejandromontano.

La Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes a son origine en République Dominicaine et en Colombie, et les utilisateurs de Twitter dans toute l'Amérique Latine ont exprimé leur soutien à la campagne par le biais d'une série de hashtags. 

En 1960, le 25 novembre, le régime de Rafael Leónidas Trujillo a ordonné l'assassinat de trois activistes politiques – les sœurs Mirabal. Cet acte a marqué le début de la fin de la dictature en République Dominicaine et est devenu une date symbolique pour l'égalité des genres. 

Avec le soutien de 80 pays, le 25 novembre a été déclaré Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes à la première Encuentro Feminista pour l'Amérique Latine et les Caraïbes qui s'était tenue à Bogota, Colombie, du 18 au 21 juillet 1981.  

En utilisant les hashtags #HeForShe (#LuiPourElle), #DiaNoViolenciaContraLaMujer (#JourneeStopALaViolenceContreLesFemmes), #PorLasMujeres (#PourLesFemmes), et #NiConElPetaloDeUnaRosa (#MemeAvecLePetaleDUneRose), les utilisateurs de Twitter ont participé à la campagne. Les acteurs et couple colombiens Mónica Fonseca (@FonsecaMonica) et Juan Pablo Raba (@juanpabloraba) ont partagé la photo de Juan Pablo Raba suivante qui montre leur soutien en portant du rouge à lèvres: 

#MemeAvecLePetaleDUneRose #LuiPourElle Travailler pour et avec les jeunes en tant que partisans du changement

Tandis que l'animatrice de télévision et top model Laura Pinzón (@AzulaNipron) a dit:

#PourLesFemmes La meilleure campagne n'est pas de reconnaitre l'impunité pour la violence à l'égard des femmes #MemeAvecLePetaleDUneRose

La dominicaine Betty Sanz (@dafen5) a rappelé notre engagement à ce sujet:

Chacun a la responsabilité de prévenir et mettre fin aux violences à l'égard des femmes et des filles. #JourneeStopALaViolenceContreLesFemmes

Le législateur mexicain Alejandro Montano (@lejandromontano) a déclaré qu'une société est meilleure quand les femmes ne sont pas maltraitées:

Une société meilleure est celle qui ne malmène pas, fait mal ou blesse une femme #JourneeStopAlaViolenceContreLesFemmes

Alessandra Scaniglia (@leiesensuale), quant à elle, a déclaré que, parfois, la violence contre les femmes vient également d'autres femmes et dans son tweet reflètent les débats complexes sur la féminité et le féminisme.

Violence machiste? L'une des pires violences que j'aie jamais vues est une femme contre une femme. Surtout d'une feminazi contre une femme féminine.

Et Nachita Arrobo (@nachita_arrobo) a indiqué que l'engagement autour du sujet du genre doit être celui de tous:

Filles, sœurs, tantes, mères, grand-mères, amies, cousines, toutes ensembles.#JourneeStopALaViolenceContreLesFemmes

D'autres efforts ont poursuivi la conversation à l'intérieur et à l'extérieur de Colombie. “Lui pour Elle”, la campagne mondiale pour la prévention de la violence contre les femmes menée par les Nations Unies a utilisé le compte Twitter: @HeforShe. En outre, la question de la violence contre les femmes est souvent abordée dans le journal Humanum.

Ce ne sont là que quelques-unes des actions qui ont eu lieu pour promouvoir l'égalité des genres et pour lutter contre la violence à l'égard des femmes. Global Voices suit beaucoup de ces sujets dans Femmes et Genre, en accordant une attention particulières aux dialogues dans les médias citoyens. 

Voir aussi la couverture spéciale de Global Voices de la campagne 16 jours pour mettre fin à la violence fondée sur le genre.