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«One Billion Rising» dans le monde, en vidéos

lundi 18 février 2013 à 12:43
Foto vom Flashmob auf dem Waisenhausplatz in Bern, Schweiz

Flashmob sur la place Waisenhaus à Berne, Suisse

Une femme sur trois subira des violences dans sa vie. Le 14 février 2013, des milliers d'hommes et de femmes ont manifesté sur toute la planète, avec des flashmobs dansantes, des performances artistiques et autres happenings contre ces abus quotidiens. Sous le mot d'ordre «One Billion Rising» («Un milliard se lève»), ils et elles ont manifesté à la place du milliard de femmes dans le monde qui, d'après une étude de l'Onu sont battues ou violées. Des femmes sont descendues dans la rue même dans des pays comme l'Afghanistan, le Pakistan et le Bangladesh [ces 3 liens en anglais].

Foto vom Flashmob auf der Polyterrasse der ETH in Zürich, Schweiz

Flashmob sur la Polyterrasse de l'ETH de Zurich, Suisse

Plus de 13.000 organisations dans 200 pays ont participé à cette protestation mondiale. Voici quelques vidéos de la journée du 14 février 2013.

Flashmob à Berne, Suisse :

L'organisation «United Societies of Balkans» a tourné une vidéo pour «One Billion Rising», où des hommes et des femmes du monde entier expliquent pourquoi ils sont descendus dans la rue le 14 février :

NDTV informe depuis Mumbaï, Inde :

Cette danse a été répétée et exécutée par des filles de «New Light», une ONG active dans un quartier de prostitution à Calcutta, Inde :

Une vidéo de Khartoum, Soudan:

Un film en stop-motion de São Paulo, Brésil :

Flashmob à Bali, Indonésie :

L'almanach numérique du paysan : une chronique des micro-changements climatiques dans le Colorado

lundi 18 février 2013 à 10:11

Cet entretien a été publié sur le site New America Media le 11 février 2013

Colorado climate change

Source: New America Media

Entretien de Ngoc Nguyen avec Julia Kumari Drapkin

L'almanach iSeeChange [Je vois un changement] permet aux internautes américains de noter leurs observations sur le changement climatique vu depuis leur propre jardin et de poser directement des questions à des experts.  Ngoc Nguyen, de New American Media, s'est entretenu avec la créatrice de ce projet, Julia Kumari Drapkin, sur les réactions provoquées dans le Colorado rural et ailleurs par ce suivi collaboratif du changement climatique.

Quelle est l'idée derrière l'almanach iSeeChange ?

J'ai travaillé étroitement avec des scientifiques, j'ai eu des entretiens personnels avec eux et écrit des articles sur la science, sur pourquoi ils analysent les choses de la façon dont ils le font [sur le changement climatique].  Après tout ce temps, nous avons toujours des difficultés à communiquer sur ce sujet…Il n'est pas aisé de transposer un changement climatique mondial à ce que des lieux particuliers perçoivent. Par exemple, quand l'ouragan Katrina a ravagé ma ville natale, la Nouvelle Orléans…Pouvons-nous attribuer cela au changement climatique ?

Nous craignons d'examiner ce qui se note au niveau local et de l'attribuer au changement climatique global parce que nous ne voulons pas commettre d'erreur. C'est une bonne chose d'avoir peur de faire une erreur, mais cela nous empêche de parler avec les citoyens qui sont peut-être affectés dans leur vie par ce changement climatique.

Comme journaliste, que tentez-vous de changer dans la manière de traiter les informations sur l'environnement ?

J'ai réalisé qu'une partie du problème est la structure des reportages des journalistes traditionnels. Par tradition, un article journalistique sur un sujet scientifique commence avec une citation d'un scientifique qui livre ses remarques et pose ses questions. Ils répondent à ces questions en citant leurs travaux de recherche universitaire et si moi (le reporter), j'ai du temps, je vais trouver une anecdote locale qui illustrera leurs propos. Et si nous inversions le procédé ? Et si nous procurions les outils et les mécanismes nécessaires aux gens pour faire des observations sur ce qui est en train de changer dans leur vie ?

Comment fonctionne le site ?

Les gens se connectent, notent leurs observations et posent leurs questions. La communauté, qui comprend des scientifiques, répond aux questions.  Nous intervenons chaque semaine et lisons les contributions. Soit les experts ou la communauté ont répondu aux questions, ou bien nous contactons un scientifique et nous leur demandons de répondre à des  points spécifiques. Par exemple, si le printemps est précoce,  que se passe-t-il exactement ?

C'est un almanach et un réseau social, à mi chemin entre le journalisme et un almanach du paysan. Les gens conservent des notes détaillées sur ce qui se passe dans leurs fermes et leurs ranchs, de la même façon qu'un biologiste ferait des relevés de terrain.  Ils vivent de la terre, donc, ils prêtent attention à ce qui change. Même sur Facebook, il y a un journal du temps qu'il fait. Il n'a jamais été édité et partagé.

Qu'avez-vous appris à travers ce projet et qu'est-ce qui vous a surpris jusqu'ici ?

J'ai appris que lorsque vous donnez à une communauté le pouvoir de poser les questions, c'est l'une des choses les plus puissantes que l'on puisse faire. C'est un outil d'investigation très puissant et cela me permet de voir ce qui est en train d'arriver dans une région des mois avant qu'on en parle dans les grands médias. Je crois dans ce processus. Quand nous avons lancé le site, je me souviens que j'ai reçu des textos pour m'informer de feux de prairies et de zones de sécheresse en avril 2012, bien avant que les feux de forêts et la sécheresse ne soient mentionnés dans les bulletins d'info et les titres de presse. Au Colorado, nous avons eu une année historique de feux de forêts et…la moitié du pays souffre de sécheresse maintenant.

Les écologistes sont traditionnellement blancs, alors que les minorités ethniques et les immigrants aux Etats-Unis défendent depuis longtemps l'environnement, et des sondages confirment qu'ils veulent la protection de la qualité de l'air, de l'eau, et des énergies propres. Comment le projet iSeeChange pourrait-il intégrer les immigrés ?

 Je dirais que les immigrés sont ceux qui sont le mieux placés pour voir ces micro-changements du climat, en raison de leur relation [de travail] avec la campagne. L'une des raisons pour lesquelles ISeeChange marche si bien est le fait qu'à Paonia, dans le  Colorado, nous avons des communautés attachées aux ressources naturelles. Les gens ici vivent de la terre. Ils tirent leur subsistance de l'environnement. Les immigrés le savent très bien. Dans un sens, il serait très intéressant de lancer un ISeeChange dans une de ces communautés vietnamiennes qui vivent sur les côtes de la Louisiane, qui sont très attentives aux micro-changements dans leur environnement sur une longue période.

Vous vivez dans l'ouest du Colorado, comment parlez-vous du changement climatique là bas ?

 C'est ironique parce qu'à Paonia, la moitié de la ville travaille à la mine, et l'autre sont des cultivateurs bio. Nous avons une mine de charbon dans notre ville, qui appartient à Bill Koch. Quand nous avons commencé à faire la promotion de  iSeeChange, la station de radio a reçu des appels de certains auditeurs disant que c'était de l'argent gâché   [A Paonia], une partie de la ville ne croit pas au changement climatique. La plupart des gens avec qui je travaille sont blancs…Ils ne sont pas forcément riches, ils ne croient pas forcément au changement climatique mais ils prêtent attention à la météo parce qu'ils se préoccupent des réserves d'eau…Nous avons tous un sujet commun de conversations  : le temps. C'est un peu comme les consignes données à Eliza Doolittle dans le film “My Fair Lady” : vous pouvez toujours parler du temps à n'importe qui, n'importe où.

Actuellement, iSeeChange se consacre à Paonia, dans le Colorado, mais pourrait-il avoir une approche plus large ?

Oui, pour l'instant, c'est un projet local. Le bulletin météo donne des infos pertinentes pour cette ville. Mais nous avons beaucoup d'infos en provenance de partout. Nous avons reçu un message de  Baltimore, pour nous dire que les fleurs de printemps fleurissaient plus tôt que d'habitude à  Baltimore.

Nous réfléchissons à des sites pour trois types d'environnements : rural, urbain et côtier. Nous nous demandons maintenant comment il devrait être modifié ou s'il devrait être modifié pour suivre les changements climatiques en milieu urbain, comment il pourrait être adapté aux changements climatiques sur les côtes maritimes.

Les spécialistes du climat disent que la météo n'a rien à voir avec le climat, mais il y a beaucoup d'associations entre des phénomènes météo extrêmes et les changements climatiques maintenant pour les gens. On a tendance à parler du changement climatique à travers la météo mais n'est-ce pas aussi trompeur ?

Les scientifiques sont plus enclins à reconnaître que la météo bizarre est une indication d'un changement climatique. C'est exactement pour cela que cet almanach a été créé. L’extrême variabilité de l'environnement. Cet outil nous permet de cartographier ce ‘bruit'. Nous pouvons voir un nombre conséquent d'évènements inhabituels en même temps, ce qui nous dit quelque chose. Pour la série de sécheresses que nous avons eu, nous avons fait des recherches sur les variations du comportement du jet stream et son impact sur la hausse des températures dans l’Arctique  Le jet stream est ce courant d'air de haute altitude et quand il ralentit, cela peut provoquer une persistance de certains schémas de météo. Si le temps sec est ce que nous avons dernièrement  il est susceptible de s'installer. Et s'il devient plus humide, il continuera à être humide.

Donc,  iSeeChange suit ce que vous appelez les micro-changements dans l'environnement.  Est-ce qu'il suit aussi la façon dont les gens s'adaptent aux changements ?

Nous nous intéressons à ça aussi. Les scientifiques et les éleveurs dans les ranchs constatent tous la même chose…Les fermiers et les propriétaires de ranchs prennent des décisions. Nous aimerions cartographier ces décisions. C'est la question centrale, à laquelle ISeeChange essaie d'apporter une réponse. Alors que l'environnement change, comment changeons-nous ? C'est la motivation derrière ce projet. Un almanach numérique…pour enregistrer ce que 2012 nous a fait, ce qu'il a changé pour nous.

Nous avons eu un printemps précoce, les fleurs ont poussé plus tôt que d'habitude, les marchés n'étaient pas prêts à commercialiser certains aliments, les gens se sont trouvés à court d'eau, ils ont décidé de ne pas semer…D'autres ont vendu leur bétail aussi vite que possible. Cela a été une année épique.

Une première en Afrique, un ancien dictateur africain jugé sur le continent

dimanche 17 février 2013 à 22:27

Le tribunal mis en place pour juger Hissène Habré, l’ancien président du Tchad, a ouvert ses portes à Dakar au Sénégal. Depuis 1999, Human Rights Watch travaille avec les victimes de l’ancien dictateur du Tchad en exil [au Sénégal], afin de le traduire en justice.

Hissen Habré - capture d'écran d'une vidéo d'euronews sur youtube

Hissen Habré – capture d'écran d'une vidéo d'euronews sur youtube

Sur le site France-Rwanda Tribune nous lisons dans Inauguration du Tribunal spécial chargé de juger Hissène Habré :

Le Sénégal a inauguré vendredi [8 février] son tribunal spécial chargé de juger l’ancien président tchadien Hissène Habré.

Le billet Sénégal: Inauguration du tribunal spécial pour le procès de Hissène Habré donne plus de précision :

«Habré est accusé de milliers d’assassinats politiques et de l’usage systématique de la torture lorsqu’il dirigeait le Tchad, de 1982 à 1990. Habré vit en exil au Sénégal depuis plus de 22 ans.

Sur Grande première, l'Afrique juge les Africains nous lisons :

Pour la première fois en Afrique, un ancien président africain va être jugé dans un autre pays africain, l’Union africaine (UA) s’étant donnée comme mandat de trouver des solutions africaines aux problèmes africains.

La conseillère juridique de l’Union africaine (UA) Djenna Diarra avait noté que «l’affaire Hissène Habré est importante, pas pour le Sénégal mais pour l’Afrique. Afin que l’Afrique juge les Africains.

Concernant les questions que l’on pourrait se poser quant à l’impartialité, les risques de pression de la part d’Idriss Déby son ancien compagnon d’armes et actuel président du Tchad, le billet Procès d’Hissène Habré Les gages de l’administrateur des Chambres africaines y répond :

«L’accusation comme la défense vont disposer d’une entière liberté pour conduire leurs investigations sur le sol tchadien. C’est une condition sine qua non pour la bonne conduite des procès, et nous y veillerons tout particulièrement»

«Les droits de la défense seront respectés. Les accusés auront droit à des conseils. Ils mèneront librement leurs investigations. Ils produiront leurs propres témoins….»

Retournons sur Grande première, l'Afrique juge les Africains qui poursuit :

Sur la qualité et l’impartialité des juges, l’avis de Djenna Diarra était tout aussi clair: «Nous avons pris en compte un certain nombre de préoccupations qui voulaient que peut-être que les juridictions sénégalaises ne seraient pas assez objectives et nous avons amené cet élément international. …II  y aura dans les futures chambres extraordinaires des juges d’Afrique centrale, d’Afrique australe et d’ailleurs.

« Nous ne réinventons pas la roue. Il fallait un système qui permette d’avoir beaucoup d’objectivité, de transparence. Et nous avons estimé que la meilleure formule était le système qui a été mis en place au Cambodge (pour juger les anciens dirigeants Khmers rouges, ndlr). La formule permet d’avoir toutes les garanties d’un procès où les droits de la défense sont garantis».

Le billet Hissène Habré face à la justice, un moment historique pour l’Afrique détaille le dispositif et le processus :

Les 10 juges et quatre procureurs qui composent cette cour, nommés par l’Union africaine, vont désormais pouvoir entamer la longue instruction du dossier Habré. Hissène Habré ne devrait en revanche pas être aperçu à la barre du tribunal avant fin 2014, estime Reed Brody. « Le procès ne va pas se tenir avant quelques temps mais au moins, le processus est enclenché, ce qui était presque inespéré », estime le conseiller juridique de Human Rights Watch. … « Je pense que ce procès a vocation à être historique pour le Tchad et pour l’Afrique. Il va montrer que de simples victimes peuvent, par leur action et leur persévérance arriver à faire juger un dictateur »

Netizen Report: Edition Grand Pare-Feu

dimanche 17 février 2013 à 21:08
Image via Flickr user !/_PeacePlusOne

Image de l'usager de Flickr  !/_PeacePlusOne. (CC BY-NC 2.0)

[Les liens renvoient vers des pages en anglais, sauf mention contraire] La majeure partie de ce rapport a été préparée, écrite et révisée par Corey H. AbramsonChan Myae KhineWeiping Li, et Sarah Myers.

Depuis mi-janvier, la bataille entre les internautes chinois et le Grand Pare-Feu (GPF) de la Chine s'est intensifiée : le 18 janvier, le site américain de partage de code GitHub, que le président fondateur de Google China Lee Kaifu a appelé “le meilleur outil qui permette aux programmeurs chinois d'apprendre et de se connecter au monde”, a été en parti et ensuite complètement bloqué par le GPF. Le site a été débloqué le 23 janvier. Tandis que les internautes continuaient à spéculer sur de possibles causes du blocage, GitHub a subi une autre attaque quand les usagers du site en Chine ont été accueillis par un message d'avertissement [en chinois] lié au certificat de sécurité du site, une indication que leur connexion au site pourrait ne pas être sécurisée.

GitHub est un site seulement pour HTTPS, ce qui veut dire que les usagers peuvent accéder à son contenu seulement via une connexion cryptée. Ayant commencé ce qu'on appelle généralement “attaque par intermédiaire”, les attaquants (qui, comme certains supposent, seraient des techniciens du GPF ou des agents publics) ont fait croire aux usagers qu'ils accédaient GitHub via une connexion cryptée, alors qu'en réalité un intermédiaire manipulait et probablement espionnait le trafic. Le site chinois Greatfire.org qui surveille la censure d'Internet a annoncé que l'attaque a duré à peu près une heure et remarqué que “cela signifie que HTTPS pourrait cesser d'être sécurisé en Chine”.

Le blocage et l'attaque ont mis les développeurs chinois de logiciels en colère mais ont aussi enflammé les débats sur la façon d'utiliser le site. Bien que son intention soit d'héberger des ressources et discussions sur la technologie, GitHub a aussi été utilisé pour partager des contenus controversés sur le plan politique, par exemple, une liste récemment publiée des académiciens chinois [en chinois] qui avaient participé à la construction du GPF et fourni leurs connaissances techniques à celui-ci. En même temps, un des développeurs du GPF a défendu publiquement son travail sur un forum en ligne, et fait valoir [en chinois] que ceux qui élaborent des listes noires pour bloquer l'information doivent être blâmés pour la censure du GPF, et non les techniciens qui ont construit le pare-feu.

Il est à noter que la veille de l'attaque, quelqu'un a présenté une pétition à la Maison Blanche demandant que l'administration Obama refuse l'accès aux États-Unis à ceux qui ont construit le GPF et à ceux qui fournissent une aide technique à la censure en ligne en Chine. La pétition contient un lien vers la page controversée de GitHub mentionnée ci-dessus.

Censure

Radio Ozodi, le service de Radio Europe Libre au Tadjikistan, est revenu en ligne après une interruption totale d'Internet laquelle aurait été coordonnée par les autorités tadjiques. Bien que Facebook et d'autres sites qui avaient été bannis aient été restaurés, la version russe du site de la radio reste inaccessible.

Un nouveau système de censure pour bannir le “matériel anti-islamique, pornographique et blasphématoire” des communications par Internet et téléphonie mobile pourrait être incorporé au système de filtration d'Internet au Pakistan au cours de prochains mois avec l'aide des compagnies chinoises de télécommunications ZTE et Huawei.

Brutalité

Le Guardian a annoncé que des activistes pro-gouvernementaux en Iran ont lancé une campagne contre des journalistes iraniens en exil en créant un faux site miroir de la BBC en persan qui contient des articles dénigrant les journalistes avec des fausses accusations sur leur vie privée et professionnelle. La campagne peut être une réponse à la diffusion d'un documentaire sur des confessions forcées dans les prisons iraniennes.

Mansoureh Behkish, une membre fondatrice du mouvement iranien Mères en Deuil dédié à la réforme pénintentiare et la responsabilité du gouvernement, a été condamnée à six mois de prison pour “des activités qui menacent la sécurité nationale”. Journalistes sans Frontières a signalé que Mme Behkish a pu être emprisonnée pour avoir publié en ligne une information sur des détenus politiques.

Raif Badawi, un co-fondateur du Réseau Libéral Saoudien, a été arrêté et accusé d'apostasie après qu'il avait indiqué “j'aime” sur la page de Facebook de chrétiens arabes. Sa femme, qui vit actuellement au Liban, a reçu des menaces de mort qui peuvent être liées au “j'aime” de son mari. Cependant, le juge qui était initialement assigné au cas de Badawi, a transféré le cas à un tribunal inférieur, signalant que les charges peuvent être réduites.

En Azerbaïdjan, l'éminent bloggeur Emin Milli et deux autres activistes qui avaient participé aux protestations dans la capitale de l'Azerbaïdjan, Bakou, le 26 janvier, ont été emprisonnés pour 15 et 13 jours respectivement, tandis que 18 autres manifestants, dont des journalistes, ont reçu des amendes de $382 à $3.185. Une page Facebook a été créée en soutien aux activistes emprisonnés.

Surveillance

Le Procureur Général d'Australie serait en train de munir l'Organisation Australienne de la Sécurité et du Renseignement (ASIO en anglais) de la capacité de surveiller les communications sur Internet. La ASIO est en train de recruter des spécialistes en surveillance qui serviront comme des “Spécialistes en Interception des Télécommunications” afin d'espionner les communications électroniques, et des “Experts en Programmation” qui seront capables de manipuler de grands ensembles de données. Cette extension des pouvoirs de surveillance controversée ne sera pas probablement pas mise en oeuvre sans autres débats.

Politique nationale

Des fonctionnaires cubains ont reconnu cette semaine qu'ils étaient en train de réaliser des essais sur le câble d'Internet haut débit en fibre optique qui relie Cuba, le Venezuela et la Jamaique. Le câble, qui avait été initialement créé pour augmenter la vitesse d'Internet à Cuba, avait été installé au début de 2011 mais était resté inactif jusqu'à août 2012. Un bref article dans le journal gouvernemental Granma a fait remarquer que les Cubains ne devraient pas s'attendre à des possibilités accrues d'accès au Net à court terme, bien que la phase d'essais soit terminée.

Un tribunal fédéral allemand a décidé que le Net était si important pour la vie quotidienne, qu'un usager qui a perdu sa connexion à Internet à cause d'une erreur de la compagnie de télécommunications a droit à une compensation financière pour l'incident.

Droits d'auteur

Le groupe finlandais d'activisme en ligne Bon Sens en Droits d'Auteur [finnois] a commencé, fin janvier, à recueillir des signatures pour soutenir un projet de loi qui modifierait la politique nationale en matière des droits d'auteur en faveur des intérêts d'usagers. En l'état actuel, le pays s'engage à voter “n'importe quel projet de loi proposé par les citoyens” qui aura  au moins 50.000 partisans. Accessible via Ministère ouvert [finnois], un site ouvert du gouvernement, le projet initial a reçu une réponse très positive en ligne. Par son intention de réduire les sanctions pénales pour la violation des droits d'auteur, d'élargir la définition de l'utilisation équitable et d'augmenter la capacité des citoyens de copier leur propre matériel, Bon Sens dit que le projet de la loi ”n'est pas une proposition de loi en faveur du piratage”. Son objectif est plutôt de permettre “l'utilisation équitable du matériel protégé par le droit d'auteur aux fins de parodie et de satire”, ainsi que son usage aux fins d'éducation.

Le Tribunal Constitutionnel de Colombie a annulé une loi sur les droits d'auteur, connue par le public comme “Loi Lleras 2.0″, parce que “la loi violait les droits fondamentaux d'expression et de communication”. Le tribunal a aussi décidé que les articles qui interdiraient la retransmission des signaux de télévision et entraîneraient une interdiction de contourner les technologies de la gestion de droits numériques (DRM pour Digital Rights Management) étaient inconstitutionnels. La loi a été corrigée en vue de respecter les clauses concernant les droits d'auteur du Traité de Libre-Échange entre la Colombie et les États-Unis.

Le 26 janvier, le bureau des droits d'auteur des États Unis a écarté l'exemption concernant le déblocage des téléphones de l'Acte des Droits d'Auteur Numériques du Millénaire (DMCA pour Digital Millenium Copyright Act, en anglais) rendant illégal pour les usagers aux États Unis de débloquer leurs téléphones cellulaires afin de les faire fonctionner dans d'autres réseaux.

Respect de la vie privée

Des mouvements pour le respect de la vie privée et des activistes d'Internet ont écrit une lettre ouverte à la direction de Microsoft et de la division Skype de la compagnie en leur demandant de publier “un rapport sur la transparence mis à jour régulièrement” et qui explique les pratiques de sécurité et de confidentialité du service VoIP de Skype. Depuis l'acquisition de Skype par Misrosoft en 2011, les activistes s'inquiètent que Skype puisse être vulnérable à la surveillance de la part des institutions gouvernementales.

Selon le Rapport de la Transparence de Google, au cours de six derniers mois de 2012, la compagnie a reçu 21.389 requêtes d'information sur les usagers de la part des agents publics et des tribunaux, une augmentation de 17% depuis 2011. Google a honoré 88% des requêtes provenant des États-Unis, tandis que toutes les requêtes provenant de la Turquie et de la Hongrie ont été refusées. Dans un post du blog de Google, la compagnie a commémoré le Jour de la Confidentialité des Données et expliqué son attitude face aux requêtes gouvernementales, ainsi que les trois initiatives que Google a lancées pour protéger la vie privée des usagers.

Google fait face à importante action en justice au Royaume Uni pour avoir contourné la configuration de sécurité d'Apple sur l'iPhone afin de surveiller les habitudes des usagers en ligne. On estime que 10 millions de Britanniques seraient en droit de présenter une plainte pour non-respect de la vie privée.

Aussi en l'honneur du Jour de la Confidentialité des Données, Twitter a lancé la section Rapport sur la Transparence sur son site web. La nouvelle page permet aux usagers intéressés de “partager efficacement l'information détaillée concernant les requêtes gouvernementales de renseignements sur les usagers, les requêtes de rétention du contenu publié, ainsi que les plaintes reliées au Digital Millenium Copyright Act qui visent à le rendre plus significatif et plus accessible à la communauté en général”. Quand les usagers visitent la page à l'heure actuelle, ils peuvent voir le nombre de requêtes de renseignements, de requêtes de suppression et d'avis de droit d'auteur par pays, ainsi que le nombre de requêtes respectées.

Un tribunal français a décidé le 24 janvier que Twitter devrait aider à identifier les auteurs des messages antisémites publiés sous le mot-clic #unbonjuif et mettre les données à disposition des autorités. L'année passée, l'Union française des étudiants juifs (UEJF) a demandé Twitter de supprimer les messages, une demande que la compagnie a respectée.

Souverains du cyberespace

Yahoo! a annoncé que les autorités de police devaient présenter un mandat judiciaire à la compagnie sur la base d'une probable procédure judiciaire, si elles voulaient accéder au contenu du courriel d'un usager. À l'instar de Google, la politique de Yahoo dépasse les exigences de l'Acte sur la confidentialité des communications électroniques [la loi des États-Unis qui établit les termes de l'accès des autorités aux communications électroniques].

Facebook aurait bloqué pour le moteur géant de recherche russe Yandex l'accès aux données de Facebook pour Wonder, une application de recherche sociale activée par la voix, qui fournit aux usagers l'information sur les activités de leurs amis, par exemple, les restaurants qu'ils ont visités et les informations qu'ils lisent. Facebook tient à une politique de plate-forme qui ne permet pas aux tiers “d'inclure des données obtenues de nous dans n'importe quel moteur de recherche ou répertoire sans notre autorisation écrite”.

Sécurité cybernétique

Le Projet d'Information sur le Crime Organisé et la Corruption et Radio Free Europe/Radio Libertad, deux organisations de journalistes qui couvrent l'affaire de corruption du président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliyev, ont essuyé le spam qu'auraient déclenché les partisans d'Aliyev.

Agenda

Le documentaire “TPB-AFK” qui raconte le site suédois de partage de fichiers The Pirate Bay (La Baie aux pirates) et de son fondateur, sera diffusé en ligne gratuitement et sera présenté en première au Festival de Berlin le 8 février.

Publications et Études

L'État d'Internet Q3 2012, Akamai

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Pour connaitre des activités à venir reliées au futur des droits du citoyen à l'âge digital, consultez le calendrier d'activités de Global Voices.

 

 

 

 

 

 

 

Souvenirs mémorables du Carnaval de Rio

dimanche 17 février 2013 à 19:54

Au Brésil, une fois la folie du Carnaval passée, on dresse le bilan de la fête, parfois positif, parfois négatif. Mis à part les problèmes liés à la consommation excessive d'alcool et de drogue, au sexe sans protection et à la violence, il existe une facette du Carnaval dont les médias se régalent : les anecdotes à propos des célébrités.

L'importance du Carnaval est incontestable dans la culture brésilienne. Autant aimé que détesté, il a déjà apporté la gloire à des anonymes, attiré des opportunistes en quête effrénée de popularité, tout comme il a déjà détruit la réputation de personnalités publiques qui ont perdu la raison et dépassé les limites.

Le Carnaval de Rio est la scène de nombreuses histoires et la blogosphère brésilienne a contribué à la diffusion de nombre d'entre elles. Découvrez ci-dessous des souvenirs magiques, pitoyables, irrévérencieux, polémiques et amusants de cette importante fête brésilienne.

1978 : Sa Majesté et la Cendrillon Noire

Partageant la vidéo qui a immortalisé ce grand moment, Alisson Gothz dans le blog Trash 80′s se souvient de l'année où le Prince Charles est passé par le sambodrome : 

Tout a commencé quand il a eu l'occasion de découvrir de près une école de samba. Super enthousiaste, Charles a été subjugué par la métisse Piná. Brisant toutes les règles du protocole royal, il s'est simplement jeté dans la samba et a tenté de suivre la belle, en dansant de façon hyper maladroite. Mais c'est l'intention qui compte, non ?

O príncipe Charles tenta sambar com Pinah em 1978. Foto publicada no site Trash 80’s

Le Prince Charles essaie de danser la samba avec Pinah en 1978. Photo de Terry Fincher partagée sur le blog Trash 80’s

1983 – Schwarzenegger au carnaval de Rio : drôle ou pitoyable ?

Schwarzenegger a été invité à témoigner dans un documentaire destiné à populariser le carnaval de Rio de Janeiro. Le résultat fut catastrophique. Ci-dessous, l'avis de la blogueuse Cris Lasaitis :

Si vous pensiez que George W. Bush était le culbuto suprême de la politique américaine, vous changerez peut-être d'avis en regardant ce reportage repêché des obscures archives télévisuelles des années 70 [sic], dont la star principale n'est autre que le gouvernator de Californie, Arnold Schwarzenegger, bravant la jungle d'un pays très pittoresque…Ceux qui ne l'ont pas encore vu mourront de rire. Ou de honte pour lui.


1984 : la première muse transsexuelle 

Cinq ans avant son intervention chirurgicale de redéfinition sexuelle, la muse Roberta Close fait sensation au Carnaval de Rio. Considérée comme l'une des plus belles femmes des années 80, elle fut la première transsexuelle à devenir célèbre au Brésil. A l'époque, on parlait encore de “travesti”. Le blog Anos 80 Incríveis écrit à son propos :

(…) la revue Playboy en a fait sa une dans l'édition de mai 1984. Pour la première fois dans l'histoire du magazine, la principale attraction n'était pas une superbe femme mais un “homme” [sic]. En gros titre : “Incroyable. Les photos révèlent pourquoi autant de monde s'est trompé sur Roberta Close”.

Imagem de Roberta Close, publicada no blog anos80incriveis.

Une photo de Roberta Close, publiée sur le blog anos80incriveis.

1989 : le très polémique Christ mendiant

Illustrant “un temps, pas très éloigné, où exalter les merveilles du Brésil était considéré comme un signe d'aliénation”, le blog Geografia e Tal raconte l'histoire du char allégorique “Cristo Mendigo” du “regretté carnavalesco Joãosinho Trinta (1933-2011)”:

Desfile da escola de samba Beija-Flor em 1989. Foto partilhada pelo blog Geografia e Tal.

Défilé de l'école de samba Beija-Flor en 1989. Photo partagée par le blog Geografia e Tal.

C'est avec cette même [Ecole de Samba] Beija-Flor [de Nilópolis], en 1989, que Joãosinho a donné une sacrée claque aux critiques en offrant à l'avenue un spectacle révolutionnaire, différent de tout ce qui avait déjà été réalisé jusqu'alors, l'anthologique ”Ratos e Urubus, Larguem Minha Fantasia“  ["Rats et Urubus, lâchez mon costume"] qui a fait défiler sur le sambodrome Sapucaí des exclus, des mendiants, des enfants des rues, des vagabonds mis en scène avec génie au son du vibrant “samba enredo” interprété par Neguinho da Beija-Flor.

Ce fut une véritable catharsis collective, aux proportions épiques. 

(…) Considéré comme offensif envers l'Eglise, le char allégorique “Cristo Mendigo” a été censuré et, en une improvisation de dernière minute, il a été recouvert de plastique noir et orné d'une banderole disant ceci :”Même interdit, priez pour nous !”.

1994 – Lilian et Itamar : l'opportunisme en plus de l'ingénuité

A propos du scandale sexuel impliquant le Président de la République alors en exercice, Itamar Franco, en 1994, Arthur Gandini écrit sur son blog:

Je crois que peu de photos dans l'histoire de la politique brésilienne ont eu de telles répercussions et ont provoqué une telle surprise. A l'exception des personnalités politiques prises en flagrant délit de crimes, seule me vient à l'esprit la célèbre image de l'ex-président Itamar Franco, au carnaval, au côté de la mannequin [Lilian] Ramos, montrant en contre plongée que la jeune femme ne portait pas de culotte.

Itamar e Lilian no sambódromo - Foto partilhada pelo blog marcosalfredo

Itamar et Lilian au sambodrome – Photo partagée par le blog marcosalfredo

2007 : le Bloc Cordão do Bola Preta reconnu comme Patrimoine Culturel de Rio de Janeiro

En 1918 a été fondé un groupe carnavalesque provisoirement appelé ”Só se bebe água” ["on ne boit que de l'eau"]. Les carnavaleux réunis dans les bars de l'ancienne Galerie Cruzeiro, au centre de Rio, ont vu passer devant eux une belle Colombine (version féminine de Pierrot) habillée de blanc à pois noirs. De là est apparu le nom du bloco, Cordão do Bola Preta, [Groupe du pois noir] qui a été reconnu en 2007 comme Patrimoine Culturel de Rio de Janeiro par la mairie.

Foliões no bloco "Cordão do Bola Preta", que completa 95 anos de tradição, no Rio de Janeiro. Foto de Sergio Araujo Pereira no Flickr (CC BY-NC 2.0)

Carnavaleux du bloco”Cordão do Bola Preta”, qui fête 95 ans de tradition à Rio de Janeiro. Photo de Sergio Araujo Pereira sur Flickr (CC BY-NC 2.0)