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L'Asie Centrale et la Corée du Sud : plus proches que ce que l'on pense

mardi 23 septembre 2014 à 10:00
In Gwanghui-dong, Seoul, a Russian-speaking church of Koryo-saram members occupies the floor upstairs from a restaurant serving Kyrgyz cuisine. Koryo-saram refers to ethnic Koreans distributed across Central Asia. Many can no longer speak Korean and very few have moved 'back' to Korea. Photo taken from Wikipedia.

A Gwanghui-dong, Séoul, les membres Koro-saram d'une église russe se réunissent à l'étage,

[Sauf indication contraire, les liens dirigent vers de pages en anglais]

Quand on pense à l'Asie Centrale on pense souvent à une région sous influence russe ou, plus récemment, dominée par l'économie chinoise. Mais la Corée du Sud a aussi sa place en Asie Centrale et, de plus en plus, l'Asie Centrale en Corée du Sud.

Une vie meilleure pour les immigrés

Selon leurs gouvernements respectifs, on compte plus de 4.000 [ky] habitants du Kirghizistan et 14.000 [uz]  d'Ouzbékistan parmi les travailleurs immigrés en Corée du Sud. Ils sont nombreux à travailler en usine ou dans l'industrie poissonnière, mais certains dirigent de petites et moyennes entreprises qui fournissent des services de restauration à leurs compatriotes et aux coréens, sans compter ceux qui exportent des textiles coréens et des produits cosmétiques aux républiques d'Asie Centrale.

Korean socks and tights are exported to Central Asian countries. Photo by Zukhra Iakupbaeva

Des chaussettes et des collants coréens sont exportés dans les pays d'Asie Centrale. Photo de Zukhra Iakupbaeva

Sur Asiana, un forum de discussion depuis longtemps en place, les internautes  discutent sur les salaires des ouvriers d'Asie Centrale en Corée du Sud. En général, les salaires vont de 800$ à 1.200$, soit au moins le double du salaire moyen que les kirghizes, les kazakhs, les tadjiks, les turkmènes ou les ouzbèkes pourraient gagner en Russie, où est accueillie la majorité de la main d'oeuvre de ces pays.

Chala Manap, lecteur de Knews, journal local du Kirghizistan, explique [ky]:

россия и корея – две разные картины. корея – 800 долларов и заводская профессия, россия – 300 долларов и профессия дворника. лучше бы все кыргызы ехали в корею ( хотя в идеале лучше бы зарабатывали дома), по крайней мерестали бы ценными кадрами, когда у нас запустят заводы. и главное, все это без всяких таможенных союзов и прочих одкб… да и никто не требует сдать экзамен по корейскому языку и истории кореи

La Russie et la Corée sont deux choses différentes. La Corée paie 800US$ pour un travail en usine alors que la Russie paie 300US$ à un balayeur. Il est préférable pour un kirghize de se rendre en Corée (même si l'idéal serait qu'il puisse travailler dans son pays) où son travail sera valorisé. De plus, il n'y a pas d'union douanière ou de CSTO (Organisation du Traité de Sécurité Collective). Il n'est pas nécessaire de passer un examen de langue coréenne ou d'histoire de la Corée [comme c'est le cas en Russie].

Ce commentateur est mal informé, cependant. Nous avons appris que les immigrants kirghizes se rendant en Corée du Sud doivent passer des examens [ky] dans des centres spécialisés en langue coréenne situés dans les deux plus grandes villes du Kirghizistan. La procédure est la même au Kazakhstan et en Ouzbékistan, deux pays où les entreprises sud-coréennes ont des intérêts économiques stratégiques.

Un quartier d'Asie Centrale à Séoul?

The advertisement of remittance in Uzbek language. Photo by Zukhra Iakupbaeva

Une publicité pour des services de dépôts bancaires rédigée en ouzbèke. Photo de Zukhra Iakupbaeva

Dongdaemun est l'un des principaux endroits de Séoul où travaillent les kirghizes et les ouzbèkes.

C'est un “village d'Asie Centrale” dans la capitale où l'on peut trouver des restaurants de cuisine régionale, des magasins de vêtements et de produits cosmétiques, des juristes et des salons de coiffure. La plupart des enseignes des magasins sont en cyrillique. On y trouve même une succursale de banque coréenne qui fait de la publicité pour des services de transferts bancaires en ouzbèke.

Larisa, la propriétaire d'un restaurant kirghize “Ala-Too” (Haute montagne en kirghize) que nous avons interviewée, nous a parlé de l'ouverture de son restaurant:

Mes amis kirghizes de Séoul m'ont demandé d'ouvrir un restaurant qui cuisine nos plats nationaux au début des années 2000. Ils avaient remarqué que des restaurants servant la cuisine de différents pays ouvraient un peu partout dans Séoul mais qu'il n'y avait pas de restaurant kirghize. J'ai discuté avec Kalygul Turdaliev, le représentant de la communauté kirghize en Corée du Sud, et j'ai décidé d'ouvrir deux restaurants kirghizes.

Les coréens Koryo-Saram parlent mieux russe que coréen

Malgré un nom russe, Larisa est d'origne coréenne. Ses parents ont été déportés d'une région proche de la frontière de l'empire soviétique vers l'intérieur par Joseph Staline au début des années 1940. La famille de Larisa a été déportée en Ouzbékistan, et elle a été élevée en russe dans un environnement soviétique. Pour sa part Staline pensait que les coréens qui vivaient à l'extrême est de l'Union Soviétique pouvaient être utiles en cas d'invasion japonaise potentielle.

Après la chute de l'Union Soviétique, Larisa s'est rendue en Corée du Sud pour “apprendre le coréen”. Elle a épousé un coréen et a ouvert une boulangerie. Ses amis kirghizes n'ont pas eu de mal à la convaincre de se reconvertir à la restauration.

Kyrgyz restaurant "Ala-Too" is from the right. Photo by Zukhra Iakupbaeva

Une enseigne du restaurant kirghize “Ala-Too” à Séoul. Photo de Zukhra Iakupbaeva. 

Pendant près de 14 ans elle a nourri les kirghizes de Séoul de leurs plats nationaux, elle a organisé des évènements pour l'Ambassade du Kirghizistan et pour l'Ambassade du Kazakhstan à Séoul.

Liés par le commerce

Outre les restaurants kirghizes et ouzbèkes, on trouve plusieurs magasins de textile. C'est de ces commerces que partent les exportations de chaussettes et de collants vers les plus grands centres commerciaux d'Asie Centrale. Ces échanges commerciaux se font principalement entre les coréens originaires d'Asie Centrale et les commerçants d'Asie Centrale.

Les produits cosmétiques coréens sont également exportés vers l'Asie Centrale. Yula, vendeuse dans un magasin de cosmétiques de Séoul -née en Ouzbékistan comme Larisa- nous raconte:

Il est plus facile d'exporter des produits cosmétiques au Kirghizistan qu'au Kazakhstan et en Ouzbékistan. Les droits de douane sur les produits cosmétiques pour le Kirghizistan coûtent 1.50$ le kg, alors qu'ils sont de 8.00 à 9.00$ le kg pour le Kazakhstan ou l'Ouzbékistan.

A Bishkek on trouve de nombreux magasins de produits cosmétiques coréens. Mais un familier du forum Diesel,  fait part [ky] de ses doutes et soupçonne les grossistes d'utiliser le “label Corée” pour vendre des produits de moindre qualité à un prix exagéré:

Как то знакомая мне поведала, что её подруга кореянка (южная) рассказала что та корейская косметика у нас, в самой Корее продаётся как в подземке. То есть грубо говоря “ширпотрёб”. Ну а вообще зашла я как то в корейский магазинчик по Советской и начала расспрашивать продавщиц о биби креме. Вообщем показали они мне пару дохлых тюбиков за 1000 с чем то сом…девочка знакомая отправила с кореи, цены по сравнению с бишем: земля и небо. А еще все свежее, максимум 3-4 месяца назад произведено

Une amie m'a dit qu'elle a une amie en Corée qui prétend que les produits cosmétiques coréens vendus au Kirghizistan sont vendus dans le métro en Corée, autrement dit que ce sont des produits de grande consommation. Je suis allée dans un magasin coréen sur une rue soviétique et j'ai demandé aux vendeurs des renseignements sur les BB crèmes. Ils m'ont montré plusieurs tubes qui valaient plus de 1000 soms [~20$]… Plus tard mon amie m'a envoyé des crèmes de Corée. Elles sont beaucoup moins chères. Tout est frais, maximum 3 ou 4 mois après la date de fabrication.

Les partenariats économiques entre la Corée du Sud et l'Ouzbékistan s'élèvent à eux seuls à 8 milliards de $ sur des projets bilatéraux, dont la transformation du gaz, l'énergie renouvelable et l'industrie textile. Le groupe sud-coréen international Daewoo, qui possède d'importantes usines textiles dans le pays, a dû faire face à de fortes critiques pour avoir soutenu le travail forcé des enfants dans les champs de cotton de la république.

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Un magasin de produits cosmétiques de Séoul demande en russe à ses clients potentiels de sourire à la caméra de sécurité cachée. Photo de Zukhra Iakupbaeva.

La loi anti-obscénité russe entrave les cinéastes indépendants

lundi 22 septembre 2014 à 23:12
Screen shot from Valeria Gaius Germanica's “Yes & Yes,” a Russian film whose distribution certificate was pulled because of profanity on July 1.  Trailer uploaded by YouTube user Alexey Kraevsky

Capture d'écran du film de Valeria Gaius Germanica “Yes & Yes”, un film indépendant russe primé, effectivement interdit trois jours après sa sortie. Bande-annonce chargée sur YouTube par Alexeï Kraïevski.

Le Parlement russe, ou Douma d'Etat, a adopté cet été une loi qui interdit le langage ordurier au théâtre, au cinéma, dans les spectacles publics, la musique et les livres.

Deux mois après l'entrée en vigueur de l'interdiction le 1er juillet, les cinéastes s'interrogent toujours sur les répercussions qu'aura cette loi sur leurs oeuvres et sur la culture russe en général.

Si superficiellemet, les obscénités sembleraient relever d'un fonctionnement indésirable du langage, en Russie, le langage vulgaire ou mat  comme on l'appelle en russe, n'est pas juste l'argot de la rue, il véhicule un important domaine de la pensée, et a actuellement une place importante à l'opéra, dans la littérature classique et le film indépendant.

L'oukase, élaboré sous la houlette du président de la commission de la culture de la Douma Stanislav Govoroukhine, s'inscrit dans une spirale législative de plus en plus étroite de conservatisme des moeurs, dans la foulée de l'interdiction de la “propagande homosexuelle”, la mise au ban des dessous en dentelle, et l’exigence pour les blogs ayant plus de 3.000 visiteurs de s'enregistrer comme médias reconnus.

Nouvelles répercussions

Plutôt que de couvrir d'un bip ou de couper les gros mots, les commissions de censure ont désormais le pouvoir d'émettre des visas de distribution pour tous les films considérés comme ayant un contenu obscène. Les films comportant des jurons seront montrés dans des festivals spécialisés et des projections privées.

Autre inquiétude, la loi impose désormais à tous les films d'obtenir des visas de distribution, qui peuvent coûter jusqu'à 20.000 roubles (400 euros). “Les réalisateurs de documentaires, que je représente, se soucient moins en ce moment de l'interdiction des gros mots, que des licences de distribution qu'il leur faut obtenir à partir du 1er juillet”, a dit  Olga Kourina, directrice commerciale au Centre national du cinéma, lors d'une table-ronde de vozdukh.afisha.ru. “Auparavant les licences de distribution n'étaient requises que pour les projections grand public, maintenant elles s'appliquent à tout le monde”, précisait-elle.

Si un cinéma décide de montrer un tel film en contravention à la loi, il encourt une amende allant jusqu'à 2.100 euros. S'ils persistent à utiliser des jurons dans les arts et les médias, les contrevenants individuels devront payer une amende de 55 euros au maximum, 1.100 euros pour les organisations.

Livres et DVD contenant des jurons devront être vendus dans des emballages spéciaux avec un avertissement sur la présence de “mots grossiers.”

Ejecter l'intelligentsia ?

A en croire le Kremlin, l'interdiction entend promouvoir “la protection et le développement de la culture linguistique [anglais]”. Le mat puise ses origines dans la culture de la rue, les quartiers ouvriers, les villages et collectivités à la scolarisation peu poussée, ce qui fait déduire à certains que l'interdiction des gros mots vise à promouvoir une langue plus “cultivée”. Pourtant, le mat est une culture langagière riche en nuances et en évolution permanente, utilisée autant par le prolétariat que l'intelligentsia comme une langue de la contestation.

“Le mat russe est un phénomène linguistique unique et même sacré. Ses racines sont profondément enfoncées dans la culture traditionnelle russe. Et l'interdiction de son usage est complètement idiot. Au contraire il faudrait proposer de le protéger comme un patrimoine culturel”, a déclaré au journal Troud Valeria Gaï Germanika, une réalisatrice de cinéma russe de premier plan, dont le film acclamé par la critique Yes and Yes a été retiré de la distribution suite à l'interdiction.

Films, oeuvres littéraires et pièces de théâtre font partie des outils qu'utilisent les artistes de l'opposition pour faire passer leur message. Le langage le plus cru se retrouve souvent dans les films traitant des problèmes sociaux les plus lourds : la guerre, la police, la classe laborieuse. Pour un documentariste, a relevé Marina Razbejkina, il est quasi impossible de filmer les personnes réelles en laissant de côté les obscénités, qui sont entrelacées dans le vocabulaire ordinaire. D'où la déduction que cette loi vise à faire taire les voix contestatrices.

De plus, interdire des mots particuliers s'attaque aux symptômes plutôt qu'aux problèmes sous-jacents. Le discours officiel russe a beau clamer sa fierté de la tradition dans le pays d'une riche production culturelle nationale, l'Etat ne l'encourage guère et au contraire, investit peu dans l'éducation, enrôle les étudiants les plus brillants dans l'armée et force l'intelligentsia à fuir le pays.

Cette législation ne devrait pas avoir d'effet sur les producteurs de films étrangers, dont les gros mots seront doublés avec un vocabulaire édulcoré. (Encore que les films étrangers dépeignant la Russie de façon négative puissent dans un proche avenir faire l'objet d'une autre interdiction [anglais].)

Une application facultative

La réalité est que les lois les plus scélérates de la Russie ou ne sont pas appliquées du tout, ou ne le sont que partiellement. Mikhail Saltykov-Chtchédrine, un satiriste russe du 19ème siècle a écrit un jour que ‘la férocité des lois russes est compensée par le caractère facultatif de leur exécution”.  

Quand le célèbre réalisateur russe Andreï Zviaguintsev a obtenu le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes 2014 pour son film Leviathan, les critiques de cinéma ont prédit que son film ne serait jamais montré en Russie. Leviathan raconte l'histoire d'un homme qui essaie de combattre la corruption dans une petite ville de la Russie profonde. Le film aborde les questions sociales essentielles à travers des jurons et des dialogues puissants.

film poster for “Yes & Yes,” a Russian film whose distribution certificate was pulled because of profanity. image taken from kinopoisk.ru

L'affiche du film “Yes & Yes,” un film indépendant primé qui a été touché par l'interdiction trois jours après sa sortie. Affiche de kinopoisk.ru

Zviaguintsev a refusé de modifier son film et de le débarrasser des jurons. “Nous avons pesé chaque mot ; le vocabulaire est approprié dans sa totalité. C'est une langue vivante ; elle sert ici. Une langue châtrée et des restrictions nuisent à l'art”, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Cannes.

La polémique n'a pas empêché Zviaguintsev de recevoir le visa de ditribution huit jours après l'entrée en vigueur de la loi. “Il y a très peu de mots obscènes dans le film. Cela sonne comme un langage de vérité, et la vérité, c'est la beauté”, a dit Zviaguintsev à Itar Tass.

Le film Yes & Yes de Valeria Gaï Germanika n'a pas eu cette chance. Bien qu'ayant obtenu le prix de la réalisation au 36ème Festival International de cinéma de Moscou et engrangé près de 23.000 euros de recettes pendant les trois jours de projection avant la prise d'effet de l'interdiction, il ne s'est pas vu accorder de visa de distribution du fait de son abondant langage provocateur.  

“Modifier mes dialogues ou faire des coupures va défigurer mon film ; ça va énormément m'embêter. Je ne sais pas quoi faire… Jurer fait partie de ma vie et de celle de mes héros”, a dit Germanika à Fipresci.org.

Par ailleurs, des films n'ont pas attendu la loi sur les obscénités pour être prohibés : Clip, un film serbe réalisé par Maya Milos, a été interdit en 2012 pour sa description de langage obscène explicite, de consommation de drogue et d'alcool, et ses nombreuses scènes de sexe impliquant des mineurs.

Alors que cinéastes et artistes indépendants sont aux prises avec ces nouveaux défis, l'avenir dira si la loi servira à fixer une nouvelle norme culturelle ou plutôt à instiller l'auto-censure et à punir sélectivement certains artistes.

Cet article est une commande de Freemuse, le principal défenseur des musiciens à travers le monde, et Global Voices pour Artsfreedom.org.  Le texte peut être reproduit dans des médias non-commerciaux, en créditant l'auteur Masha Egupova, Freemuse et Global Voices et en le liant à l'original.

Un ancien parlementaire égyptien propose un plan de réconciliation nationale, mal accueilli

lundi 22 septembre 2014 à 19:04
Supporters of Egypt's ousted President Mohammed Morsi pray outside Rabaah al-Adawiya mosque.

Le 20 juillet 2013, les partisans du président egyptien renversé Mohammed Morsi prient devant la mosquée Rabaah al-Adawiya dans Nasr City au Caire, où des contestataires ont installé un camp et tenu des meetings quotidiens. Une répression brutale du rassemblement, dans le mois qui a suivi, a provoqué la mort de plusieurs centaines de personnes. Photo Volpi Francesca. Copyright Demotix.

[Sauf mention contraire tous les liens contenus dans cet article renvoient à des pages en anglais]

Quelques jours après sa sortie de prison, l'ancien parlementaire et partisan des Frères Musulmans Mohamed ElOmda a présenté une initiative visant à résoudre le conflit politique que connait actuellement l'Egypte.

ElOmda a annoncé cette initiative en sept points pour apporter une solution à la crise politique qui dure maintenant depuis un an et s'est aggravée quand le premier président démocratiquement élu, Mohamed Morsi, a été évincé du pouvoir par le président actuel, et ancien ministre de la Défense, Abdelfattah El Sisi.

Le plan d'ElOmda appelle d'un côté le gouvernement à légaliser les Frères Musulmans et à lever l’interdiction des activités du mouvement – et de l'autre, les Frères Musulmans et leurs soutiens à accepter le mandat de Sisi en tant que mandat de transition. Ce plan inclut également des modifications de la controversée loi sur les élections législatives, une annulation ou un amendement de la loi très discutée sur les manifestations, et que justice soit faite pour ceux tués depuis le début de la révolution en 2011.

Les Frères Musulmans, mouvement politique islamiste, avaient remporté deux élections, présidentielles et législatives, organisées suite à la chute du président Hosni Moubarak pendant la révolution du 25 janvier 2011. Les Frères ont ensuite été classés dans la catégorie des mouvements terroristes par le régime actuel, mis en place après que Morsi ait été déposé. Malgré les accusations, le mouvement nie avoir pris part à quelque acte de violence ou de terrorisme que ce soit.

Par ailleurs, deux lois ratifiées sous le mandat du président par intérim Adly Mansour, ont provoqué une controverse même au sein des groupes qui ont soutenu l'éviction de Morsi: la loi sur les manifestations et la loi sur les élections législatives. Parmi les points contestés de la loi sur les manifestations, un article qui rend obligatoire la communication, par les organisateurs de toute manifestation, des informations suivantes à la police:

1. Le lieu de la réunion publique ou l'itinéraire de la marche ou de la manifestation.

2. Les horaires de début et de fin de la réunion publique, de la marche ou de la manifestation.

3. Le sujet de la réunion publique, de la marche ou de la manifestation, son but, ses demandes et les slogans utilisés par ses participants.

4.Les noms des individus ou groupes organisant la réunion publique, la marche ou la manifestation, leur description, leur domiciliation et leurs coordonnées.

La loi prévoit également que les organisateurs notifient à la police la tenue de leur manifestation au moins trois jours à l'avance, et elle prévoit des amendes d'entre 10 000 et 30 000 livres égyptiennes (soit entre 1 400 et 4 200 dollars).

Les détracteurs de la loi en vigueur sur l'organisation et la régulation des élections législatives estiment quant à eux que cette loi “va recréer le même environnement politique qui avait permis au parti désormais dissous de Hosni Moubarak, le Parti National Démocratique, de contrôler seul le pouvoir”

ElOmda avait été arrêté l’année dernière avec plusieurs autres partisans de l'ex-president Morsi suite à la violente dispersion du sit-in de Rabaa par les forces de sécurité, dispersion qui avait fait des centaines de morts. ElOmda a été relâché il y a quelques semaines.

Sa proposition de réforme a été accueillie avec scepticisme et par de nombreuses critiques de la part des deux camps actuellement opposés.

L'ex-parlementaire et opposant aux Frères Musulmans Mohamed Abou Hamed, un soutien du régime actuel, a tweeté:

Les apparitions de Mohamed ElOmda dans les médias et ses propositions représentent une insulte au peuple et au sang versé par les martyrs, il promeut le terrorisme et la trahison et doit immédiatement arrêter.

Mazhar Shaheen, un prêcheur musulman et opposant déclaré aux Frères Musulmans, a partagé sur Twitter une vidéo en expliquant:

Je crois que le bon endroit pour ces initiatives est la poubelle.

Les opposants au régime actuel ont également rejeté la proposition d'ElOmda.

L'avocat égyptien Montaser Elayat, connu pour avoir défendu dans plusieurs affaires des mouvements islamistes, en Egypte et ailleurs, a répondu à la proposition d'ElOmda par un communiqué de presse félicitant ce dernier pour sa libération avant de poursuivre :

أن المبادرات الاعلامية تمثل دخان في الهواء لا تعبر عن طرف من الأطراف المتصارعة داخل معسكرين رئيسيين بل وحيدين نظام جبري ومعارضوه

Ces initiatives de “salut public” ne sont que de la fumée et ne représentent aucune des parties en présence, des deux camps isolés: un régime tyrannique et son opposition.

L’écrivain, historien, et activiste Mohamed Elgawady a lui tweeté:

L'initiative d'ElOmda en un mot: absurde. En deux mots: temps perdu. En trois mots: écrire pour rien. En quatre: mortelle pour son auteur.

Le Dr. Mohamed AsSagheer, ancien parlementaire et conseiller de l'ancien ministre des Oeuvres religieuses, a souligné la nature apparemment contradictoire de l'offre d'ElOmda:

L'initiative de Mohamed ElOmda
Article premier: Sisi reste président pour quatre ans
Article final: exécution de ceux qui ont tué et brûlé les manifestants, c'est-à-dire; selon les organisations des droits de l'homme, de Sisi!

La journaliste et rédactrice en chef du magazine féminin arabo-américain Nonelneswa Magazine, Ayat Oraby, également une opposante au régime actuel, a écrit sur sa page Facebook:

Je rejette [l'initiative d'ElOmda] sans discussion possible!

Avant de poursuivre:

“Personnellement, je lui pardonne et ne l'attaquerai jamais, parce que personne ne peut comprendre l'ampleur des pressions qu'il a pu endurer.”

Pour l'instant, ni les Frères Musulmans ni l'Alliance Anti-Coup d’état – une coalition de mouvements islamistes opposes au départ forcé de Morsi – n'ont réagi officiellement à l'initiative ElOmda. Aucun officiel du gouvernement n'a fait de remarque non plus. ElOmda a affirmé qu'il allait présenter sa proposition au gouvernement et à la présidence ainsi qu'aux différents partis d'opposition et islamistes.

Bamboo, launch, compound… ces mots anglais venus de Malaisie

lundi 22 septembre 2014 à 15:35

Dans son article pour Coconuts KL, Lai Chee Seng  dresse la liste de 10 mots communs anglais aux origines malaises. Par exemple, “bamboo” est dérivé des mots malais “mambu” et “samanbu” ; “compound” quant à lui vient de “kampung” qui signifie “village” ou “groupe de bâtiments”. Enfin “launch” tire son origine du mot malais “lanchar”.

Les toits potagers de Hong Kong

dimanche 21 septembre 2014 à 11:22

"Go Green Hong Kong" discussed the benefit of rooftop farming in Hong Kong.

Le blog “”Go Green Hong Kong” évoque les bénéfices des jardins et jardins potagers sur les toits à Hong Kong.

Green roofs can help reduce three of the four top problems facing the society in the next 50 years: energy, water, and environment.

Les toits verts peuvent contribuer à réduire trois des quatre problèmes majeurs qu'affrontera la société dans les prochains 50 ans : l'énergie, l'eau et l'environnement