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Délestron, le super (anti) héros des délestages électriques en Côte d'Ivoire

lundi 29 juillet 2013 à 19:06

Les Ivoiriens ont créé un personnage de dessin animé, Délestron (de délestages et coupures de courant variées), pour protester contre les incessantes coupures de courant. Délestron a maintenant sa propre page Facebook suivie par plus de 5 000 fans depuis sa création en mars dernier. En Cote d'Ivoire, Lord225 a partagé une photo de l'abominable Délestron

Le brochet de Poutine, blague de l'été

lundi 29 juillet 2013 à 17:48

Les photos présidentielles de Vladimir Poutine, qui gagnent en ridicule chaque année qui passe, ne déçoivent jamais la satire en ligne. Pour son dernier coup de pub, Poutine s'est entouré du Premier Ministre Dmitri Medvedev et du Ministre de la Défense Sergueï Choigou pour une partie de pêche dans le kraï de Krasnoïarsk et la République de Touva. Sitôt publiées par le service de presse du Kremlin, les photos de cette équipée entre hommes ont déchaîné les sarcasmes des internautes.

Vladimir Putin poses with his catch, Krasnoyarsk, Russia, 20 July 2013, Kremlin photo service, public domain.

Vladimir Poutine pose avec sa prise, Krasnoïarsk, Russie, 20 juillet 2013, service photo du Kremlin, domaine public.

Le compte Twitter du site web Grani.ru, a ainsi invité les internautes à légender certaines des photos :

Путин! Щука! Магадан! Давайте придумаем подпись под фото

Poutine ! Le brochet ! Magadan ! Cherchons un titre à cette photo

Un twitto a répondu par une allusion au récent divorce de Poutine, suppliant :

“Люда, вернись!”

“Liouda, reviens !”

A propos d'une photo de Poutine embrassant le poisson qu'il vient d'attraper, Seva Chagaev d’observer sur Twitter :

Дед совсем с ума сошел.

Papy a complètement perdu la tête.

Sur LiveJournal, Andrei Malgin a republié [russe] quatre photos de Poutine torse nu en train de pêcher, et en laissant entendre que Medvedev était le photographe.

Des blogueurs, comme viking_nord sur LiveJournal, ont ironisé sur la partie de pêche de Poutine en la reliant à l'annonce récente de son divorce. Ici, un brochet s'est substitué à l'ex-épouse de Poutine lors d'un service religieux orthodoxe.

Un commentateur a remarqué que ces images étaient en infraction possible avec la récente loi qui interdit la “propagande homosexuelle” en Russie :

вообще, от фоток попахивает запрещенной пропагандой.

de façon générale, ces photos ont une odeur de propagande interdite.

Un autre utilisateur de LJ s'amuse :

а где Светлана??? Или теперь нет вопросов- ради кого развёлся путин??

Mais où est Svetlana ??? Ou bien il n'y a plus de questions sur qui a brisé le mariage de Poutine ??

Plus sérieusement, celle-ci affirme :

Кстати, меня, как женщину с консервативными, традиционными взглядами [...], эти фотографии смущают. Я считаю, что их место, в лучшем случае, в семейном альбоме, но никак не в официальных источниках о досуге главы государства.

A propos, en tant que femme ayant des principes conservateurs et traditionnels… [...] ces photos me dérangent. Je trouve que leur place est au mieux dans un album de famille, mais d'aucune façon dans les documents sur les loisirs du chef de l'Etat.

A quoi répond un autre commentateur :

видимо, у них противоположная целевая аудитория..

Apparemment ils ont une audience ciblée de façon opposée..

Le commentateur Iouri Dvorkine joue les kremlinologues :

В прошлый раз, когда они рыбачили под Астраханью, Медведев узнал о своем желании выдвинуть Путина в президенты. Не узнал ли в этот раз Медведев о своем желании подать в отставку? 23 сентября покажет.

La dernière fois, quand ils sont allés pêcher à Astrakhan, Medvedev a appris qu'il désirait proposer Poutine à la présidence. Medvedev aurait-il découvert cette fois son désir de démissionner ? Le 23 septembre le dira.

Entre temps, le secrétaire de presse du Kremlin Dmitri Peskov, a indiqué aux média que la prise de Poutine pesait 21 kilos, une affirmation qui a provoqué l'incrédulité de nombreux blogueurs, qui ont publié des photos [russe] de brochets de la même taille, pris par divers pêcheurs, qui n'en pesaient que la moitié.

Des blogueurs contestent l'affirmation du Secrétaire de presse du Président sur le poids de la prise poutinienne. En haut à gauche, un brochet de 9,2 kg, en bas à gauche 12,7 kg, alors que selon Peskov celui de Poutine ferait 21 kg.

Le mathématicien et économiste Alfred Kokh a recalculé le poids du poisson présidentiel, et a conclu :

Таким образом пойманная Путиным щука весит от силы 10 – 11 кг., а не 21 как врет Песков.

Странные у них представления о числах, объемах, количестве. То на митинге численностью в 100 000 чел. они видят только 10 000.

Ainsi le brochet pêché par Poutine pèse au maximum 10 à 11 kg, et non 21, comme ment Peskov.

Ils ont une étrange représentation des nombres, des volumes, des quantités. A une manifestation de 100.000 personnes, ils n'en voient que 10.000.

“Où est passé Amarildo ?” Campagne contre la violence policière dans les favelas

lundi 29 juillet 2013 à 15:16

Menée par une coordination regroupant divers mouvements qui luttent contre la violence policière au Brésil, la campagne “Où est passé Amarildo ?” a envahi les réseaux sociaux brésiliens. Tous sont à la recherche d'un habitant de la favela de la Rocinha, à Rio de Janeiro – qui a été vu pour la dernière fois le 14 juillet, emmené par des policiers militaires de l'Unité de Police Pacificatrice (UPP) installée dans ce quartier.

Amarildo Dias de Souza est né il y a 47 ans dans ce quartier de la Rocinha, connu comme étant la plus grande favela du monde. Il est le père de 6 enfants et partage avec eux, ainsi qu'avec sa femme, un taudis d'une pièce, survivant avec à peine 300 réais (100 euros) par mois. Depuis qu'il a été coffré par la police militaire de Rio en ce dimanche soir, sa famille a faim.

A foto da família do pedreiro na Rocinha virou viral no Facebook com centenas de partilhas na rede.

La photo de la famille du maçon de la Rocinha s'est répandue comme une trainée de poudre sur Facebook et a été partagée des centaines de fois sous le mot-clic #OndeEstáAmarildo?

Le blogueur spécialiste en sécurité, Jorge Antonio Barros, attire l'attention sur la campagne en rappelant que :

Como trata-se de um morador pobre de uma favela do Rio, esse caso tem tudo para cair no esquecimento. Felizmente a onda de protestos mantém a comunidade mobilizada.

S'agissant d'un habitant pauvre d'une favela de Rio, cette histoire a tout pour tomber dans l'oubli. Heureusement, grâce à la vague de protestations, la communauté reste mobilisée.

Et dans un autre billet il ajoute :

O que é preciso de fato é que seja estabelecido o estado de direito democrático na favela pacificada. A polícia tem que agir por lá como age em áreas nobres da cidade, apesar de no Leblon ter sido um fiasco.

Ce qu'il faut, en fait, c'est rétablir l'état de droit démocratique dans la favela pacifiée. La police doit y agir comme elle le fait dans les quartiers plus chics de la ville, même si à Leblon ça a été un fiasco.

Des comptes de mouvements sociaux qui luttent contre la violence policière, comme celui des Mères de la place de Mai (NdT: référence au “folles de la place de mai” qui réclamaient des nouvelles de leurs enfants disparus pendant la dictature, en Argentine) et du Réseau de communautés et de mouvements contre la violence ont assuré, à l'aide d'images et de questions claires, une campagne constante et les manifestations de solidarité provenant de plusieurs villes brésiliennes ont eu une bonne répercussion sur Facebook ces derniers jours.

Banner na página de Facebook Mães de Maio.

La bannière de la page Facebook de Mães de Maio. En haut: Le monde veut savoir: En bas: Où est passé Amarildo ?

 

Moradores da Favela do Moinho em São Paulo demonstrando sua solidariedade.  Foto de: Caio Castor, usada com permissão.

Des habitants de la favela du Moinho démontrant leur solidarité. 
Photo: Caio Castor, avec son autorisation.

Les habitants de la favela du Moinho (le Moulin), à São Paulo, qui subissent les pressions de la spéculation immobilière à São Paulo et qui ont organisé la résistance, ont aussi fait preuve de solidarité.

Sur Facebook se répandent des traductions de la phrase “Où est passé Amarildo” en diverses langues, dans l'espoir d'obtenir un soutien et une pression internationale.

La solidarité est venue de plusieurs pays tels que  l'Uruguayl'Angleterrela Palestine, les USA, la France et l'Espagne. Un brésilien qui vit à Berlin, a mis en ligne un mème afin de divulguer la campagne dans ce pays (NdT: mème).

Le 18 juillet, le rappeur MV Bill faisait un commentaire sur son compte Twitter :

Tout en afffirmant qu'il n'a rien à voir avec les trafiquants, la famille d'AMARILDO parle déjà de “juste retrouver le corps pour un “enterrement digne”

 

En pleine protestation, dans les rues comme sur internet – une campagne de tweets a été  organisée dans l'après-midi du 24 juillet sous le mot-clé #CadêOAmarildo et il est entré dans le classement des plus utilisés (les Trending topics) de Twitter -, le gouverneur de l'état de Rio de Janeiro, Sérgio Cabral, a reçu la famille d'Amarildo et a promis “de mobiliser tout le gouvernement” pour le retrouver.

Le 24 juillet, la famille d'Amarildo a été incluse dans le programme de protection des témoins, mesure critiquée par le député de l'état Marcelo Freixo sur son compte Facebook au regard de la longue liste d'attente par laquelle tous les témoins sont obligés de passer en temps normal avant de l'intégrer. La femme d'Amarildo, Elisabeth Gomes da Silva, a déclaré être ressortie “frustrée” de la réunion avec le gouverneur, et qu'aucune solution concrète n'avait été émergé pour retrouver Amarildo.

Profitant de la présence du Pape François à Rio de Janeiro pour les Journée mondiales de la jeunesse, un groupe d'activistes a projeté un message au Pape sur la façade d'un immeuble du centre-ville. Pendant la visite du Pape dans une favela de Rio, le 25 juillet, le journaliste Bolívar Torres (@bolivartorres) écrivait sur Twitter :

un reporter a dit que le pape “avait fait un discours politique fort”. Il ne peut être ni fort, ni politique s'il ne s'exprime pas sur #cadeoamarildo

Gianlluca Simi, dans un article pour la revue O Viés, déclare:

Não há novidades sobre o paradeiro de Amarildo. O seu caso é frequentemente divulgado em redes sociais e a pressão para esclarecê-lo tem aumentado por todo o Brasil. Sabemos, pela dedilhar do dia-a-dia, que as providências prometidas pelas autoridades não vão necessariamente se tornar realidade. Isso, no entanto, pouco tem a ver com o descrédito às instituições do país em si. Tem muito mais a ver com a mentalidade que cerca o desaparecimento de um negro, pobre e favelado. São dois cenários que, infelizmente, já não nos assustam mais: a polícia que aterroriza e o favelado (suposto criminoso) que desaparece.

Il n'y a aucune nouvelle du lieu où Amarildo pourrait bien se trouver. Son histoire est fréquemment diffusée sur les réseaux sociaux et la pression pour éclaircir cette affaire augmente à travers tout le Brésil. Nous savons, par expérience, que les promesses faites par les autorités n'ont que peu de chances d'être tenues. Cela a cependant peu à voir avec le discrédit des institutions qui agitent le pays en ce moment. Le lien est beaucoup plus grand avec la mentalité qui entoure la disparition d'un noir, pauvre, et habitant dans une favela. Ce sont là des histoires qui, malheureusement, ne nous étonnent déjà plus : la police qui terrorise et l'habitant de la favela (criminel supposé) qui disparaît.

Ecrit en collaboration avec Raphael Tsavkko Garcia.

Brésil : Les Indiens exigent la suspension des études pour un nouveau barrage en Amazonie

dimanche 28 juillet 2013 à 20:36

Les Indiens Mundurukus d'Amazonie ont un rendez-vous prévu ce mois avec le gouvernement brésilien. Ils exigent l'arrêt des études d'impact environnemental pour la construction d'une nouvelle centrale dans le bassin du fleuve Tapajós, dans la région amazonienne. La réunion a été organisée après la libération de trois biologistes enlevés par les Indiens le 21 juin, au moment il effectuaient les études environnementales dans la région.

Le climat de tension s'est aggravé en mai, lors d’une nouvelle occupation du chantier du barrage hydroélectrique de Belo Monte. Depuis que  les travaux ont commencé en juin 2011, les protestations indigènes ont conduit à 92 interruptions [e

n portugais, comme les liens suivants].

Au début de juin, 144 Indiens Mundurukus ont occupé la Fondation nationale des Indiens (FUNAI) à Brasilia, siège du gouvernement brésilien, pour articuler l'arrêt de la construction de Belo Monte et d'autres projets hydroélectriques dans le bassin du fleuve Tapajós et dans les Etats brésiliens du Pará et du Mato Grosso. Les Indiens ont été reçus par le Secrétaire général de la Présidence, Gilberto Carvalho, qui a réaffirmé l'état d'avancement des projets.

Banner da Campanha Munduruku no Facebook , "pela suspensão de estudos e obras de hidrelétricas nos rios Xingu, Tapajós e Teles Pires - nenhuma barragem até que sejamos consultados".

Panneau de la Campagne Munduruku sur Facebook , “pour la suspension d'études et de la construction de barrages hydroélectriques dans les fleuves Xingu, Tapajós et Teles Pires – pas de barrages sans que nous soyons consultés.”

Le leader indigène Valdeni Munduruku a attaqué :

“Ici (Palácio du Planalto) ce n'est pas notre maison. Notre maison, c'est le village que nous voulons protéger des usines du gouvernement, qui se comporte, oui, comme notre ennemi.  Si cela avait été notre maison, il ne sortirait pas ce type de projets” .

Le co-fondateur du Portail Imazon, Beto Verissimo (‏@betoverissimo), a tweeté le 23 juin :

Voyons si l'attitude du gouvernement fédéral changera sur les questions telles que les usines hydroélectrique en Amazonie. Il y aura des discussions avec la société (…)

Ou s’obligera-t-il à nous donner des réponses précises ? Voyons s’il entendra les peuples autochtones, la science et ceux qui critiquent le modèle des grands projets hydroélectriques …

Helena Palm, un leader indigène (‏@helenapalm) a également opiné sur twitter :

Jacareacanga [municipalité de l'État du Pará] : Les Munduruku veulent un engagement public du gouvernement fédéral pour que les études des usines s'arrêtent jusqu'à ce qu'il y ait des consultations.

Au cours des deux derniers mois, la crise de la question indigène a ressemblé à un scénario de western avec les morts des Indiens Oziel Terena et Adenilson Kirixi Munduruku, qui occupaient la ferme Buriti, dans la municipalité de Sidrolândia dans l'État du Mato Grosso. Les autorités avaient été incapables de résoudre le conflit et les Indiens ont subi les attaques racistes des médias et les violences de la police fédérale. Le ministre a reconnu des fautes dans l'action des policiers pour les décès et a réaffirmé que les Indiens n'étaient pas le cible des forces de sécurité, qui seraient investies pour assurer les intérêts de tous.

Rio Xingu, Brasil, 15 de junho de 2012. Trezentos povos indígenas, pequenos agricultores, pescadores e moradores ocupam o projeto da hidrelétrica de Belo Monte, formando a frase: “Pare Belo Monte" para alertar a comunidade internacional sobre os impactos do empreendimento. Foto: Atossa Soltani/ Amazon Watch / Spectral Q partilhada no Flickr por International Rivers (CC BY-NC-SA 2.0)

Fleuve Xingu, Brésil, le 15 juin 2012. Trois cents représentants ds peuples indigènes, des petits agriculteurs, des pêcheurs et des résidents occupent le projet hydroélectrique de Belo Monte, en écrivant “Arrêtez Belo Monte” afin d'alerter la communauté internationale sur les imapcts du projet. Photo: Atossa Soltani/ Amazon Watch / Spectral Q partagée sur Flickr par International Rivers (CC BY-NC-SA 2.0)

 

Il manque de volonté politique pour résoudre le conflit.

La phrase est du Procureur de la République de l’Etat du Mato Grosso do Sul, Emerson Kalif Siqueira, et démontre les coûts sociaux et environnementaux subis par les Indiens.

Ce sont les Etats brésiliens du Mato Grosso do Sul et du Pará, qui concentrent 11 barrages à différents niveaux de construction et d'autorisation. Un communiqué publié par les procureurs de la République des deux Etats le 4 juin affirme que le gouvernement brésilien est resté silencieux et souligne que les communautés autochtones et traditionnelles doivent être consultées sur les projets hydroélectriques, comme le prévoit la Convention 169 de l’Organisation International du Travail (OIT), dont le Brésil est signataire.

Le Procureur de la République Ubiratan Cazetta explique:

Ces actions doivent être précédés de la consultation des personnes concernées, ou le Brésil risque de violer son engagement envers la Convention 169.

Sur les irrégularités, le gouvernement brésilien répond à trois procès qui ont pour but de défendre les droits des peuples autochtones Arara, Juruna et Munduruku et également les droits des riverains et habitants traditionnels. Toujours selon l'organe de la justice, la centrale hydroélectrique de Belo Monte a environ 17 affaires devant les tribunaux et la bataille juridique dure déjà sept ans.

Le mois dernier, les Indiens Munduruku ont signé une lettre pour protester contre la construction de l’usine Teles Pires, qui a provoqué l’explosion de cascades considérées symboles sacrés par la communauté indigène.

Toujours selon le Ministère Public Fédéral de l’Etat du Pará et du Mato Grosso, le gouvernement a fait appel devant le tribunal et a créé une opération de la Force nationale pour assurer les études d'impact des travaux dans les territoires autochtones. Ce fait constitue une autre raison majeure de la révolte des Indiens Munduruku.

Sous la pression, le gouvernement suspend les études sur le fleuve Tapajós 

De la réunion tumultueuse avec le ministre était sortie une promesse de faciliter la démarcation des terres indigènes et des compensations en matière de santé et d'enseignement pour les Indiens. Comme la promesse n’a pas été tenue, la résistance indigène Munduruku a réussi à interrompre les études dans le bassin du fleuve Tapajós, une région où vivent 12.000 Indiens de la tribu.

Dans une déclaration publique, les Indiens affirment qu'ils ne toléreront pas la volonté du gouvernement de construire plus de barrages en territoire autochtone. Les chercheurs ont été libérés pacifiquement, mais des policiers de La Force Nationale ont été envoyés sur les sites des chantiers. Répliquant à cette action, les Indiens se sont exprimés dans un document :

Nous espérons que ces soldats ne sont pas venus nous attaquer, mais pour défendre notre droit à notre terre, à la loi et à la Constitution.

Le Conseil Indigène Missionnaire (CIMI), l’organe qui défend les causes autochtones, affirme que dans la dernière décennie, 560 Indiens ont été assassinés au Brésil et évoque l'idée partagée par l’imaginaire commun que l'Indien est un entrave au progrès et au développement du pays généré par l’avance de l'agro-industrie soutenue par les pouvoirs publics.

Le Ministère Public Fédéral estime que le manque de délimitation des terres avec des titres de propriété incorrects par l'administration a rallongé les litiges judiciaires et fait augmenter la violence. La solution passe donc par l'amélioration dans la démarcation des terres indigènes.

Les chansons pop en langue Inuktitut, ça existe

dimanche 28 juillet 2013 à 20:07

La culture populaire et les langues indigènes peuvent-elles coexister ? Les étudiants du Inuit collège Nunavut Sivuniksavut à Ottawa, Canada semblent le penser.

Pour un projet scolaire, des étudiants inscrits à un cours de langue Inuktitut ont chanté une version parodique du hit mondial “Gangnam Style,” avec les paroles en langue Inuit. Sujet : l'école et les activités culturelles offertes sur le campus. Ils ont aussi filmé une vidéo comme moyen amusant pour promouvoir l'école, mais plus important, afin que les étudiants puissent pratiquer leur langue maternelle.

Suivant cette expérience, une jeune fille de 19 ans Kelly Fraser originaire du Nunavut a continué à expérimenter la traduction de chansons en langue Inuktitut. L'une des premières chansons qu'elle a traduites était “Diamonds” de Rihanna, qui a ensuite e'té enregistrée, filmée, et téléchargée sur YouTube, où elle a été visionnée plus de 65 000 fois.

Sur des services d'hébergement gratuit de vidéos et sons, tels que YouTube et SoundCloud, Kelly Fraser a commencé à attirer de nombreux fans, qui ont écouté ses  traductions et interprétations de chansons telles que “When I Was Your Man” de Bruno Mars et “We are Young (Makutuvugut)” de Fun.

Les réactions et l'expérience ont encouragé Kelly à continuer à écrire des chansons originales à la fois en anglais et en Inuktitut avec son groupe, the Easy Four. Cela les a menés à être invités à des festivals et à se lancer dans une tournée estivale des communautés Inuit à travers le Canada, où le groupe a pu jouer des reprises et des chansons originales en public.

Malgré quelque critique de ce mélange entre culture pop et langues autochtones, comme on peut le voir dans une poignée de commentaires sous les vidéos sur YouTube, l'accueil de cet usage créatif de médias citoyens en langues autochtones a, dans l'ensemble, été très positif. Certains internautes  l'ont pris pour exemple : d'autres jeunes Inuits chantent la reprise dans des écoles après avoir vu la vidéo. Kelly Fraser  dit dans un entretien avec Nunatsiaq Online :

Notre intention était de rendre notre langue plus forte et simplement de faire une chanson drôle. Je comprends que des gens puissent trouver les chansons irrespectueuses envers notre culture, mais si nous ne faisons rien pour elle, si nous ne la promouvons pas, alors, nous allons la perdre.