PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Apprenez à parler anglais avec un accent persan

jeudi 17 septembre 2015 à 21:04

Une nouvelle série a fait son apparition sur les réseaux sociaux, et c'est à mourir de rire.

Je ne peux pas m'arrêter de rire. C'est excellent ! – Prononciation de mots avec l’accent persan

Chaque vidéo dure 8 à 10 secondes et vous apprend à prononcer différents mots anglais avec un superbe accent iranien bien prononcé. Ces vidéos, réalisées sur le ton de l'humour, vous apprennent notamment à prononcer à l'iranienne des mots tels que « eskool » (school -école) ou « eyes ceream » (ice cream -glace).

Vous n'êtes pas certain d'avoir bien entendu la prononciation d'un mot ? Pas de soucis ! Chaque mot est répété trois fois, avec à chaque fois un degré d'intensité supérieur dans la prononciation des consonnes, des voyelles et des syllabes.

Ces vidéos montre parfaitement à quel point les Iraniens ont de l'humour et savent faire preuve d'autodérision.

Cette série didactique, nous la devons à un petit groupe de cinq personnes nommé Accent Cards. Résidant au Canada, l'unique membre iranien du groupe déclare que tous les membres souhaitent garder l'anonymat. Pourquoi ? Parce que, comme ils l'indiquaient par e-mail à Global Voices, « ce qui compte ce n'est pas [eux], ce sont les accents ».

Ce groupe se compose, selon les propres dires de l'un des membres, « d'un Persan, d'un Russe, d'un Indien, d'un Italien et d'un Irakien ».

J'adore tout ce qui a trait aux accents et regarde moi-même des vidéos montrant des personnes parlant avec différents accents. Principalement deux vidéos sont à l'origine de ce projet : cette première vidéo et celle-ci.
En visionnant ces vidéos, j'ai pris conscience de la diversité de la langue anglaise en terme d'accents. C'est alors que j'ai eu l'idée de montrer moi aussi les différents accents existants en anglais et de les faire découvrir au public. Ces vidéos sont un sorte de petite encyclopédie des accents, avec une petite touche d'humour

En tant que Persan ne résidant pas en Iran, je dois admettre que parler le fārsi me manque. Dès que j'entends quelqu'un parler avec un accent persan, je suis aux anges. L'accent persan est à la fois magnifique, intense et drôle. J'adore l'autodérision des Persans : nous pouvons nous moquer de notre propre accent et en même temps en être fier.
Je réside au Canada et mes amis sont tous très différents. J'ai alors décidé de leur faire part de mon idée et de former notre petit groupe.
Notre but et de mettre en ligne une vidéo par jour, et de faire découvrir petit à petit d'autres accents (arabe, indien, russe, italien, français, etc.)

Venez découvrir cette série et vous apprendrez très vite que le terme « Iranian » se prononce « Per-shian »

L'Egypte tue huit touristes mexicains et leurs guides, et se donne des excuses

mardi 15 septembre 2015 à 13:15
"Here is the circulating permit reportedly acquired by Windows Of Egypt Tours for the Mexican Tourists," tweets Sarah El Sirgany (@Ssirgany).

“Voici le permis de circuler qu'aurait obtenu Windows Of Egypt Tours pour les touristes mexicains”, tweete Sarah El Sirgany (@Ssirgany).

Douze personnes, dont huit touristes mexicains, ont été tuées dans l'attaque de leur convoi par “un avion et des hélicoptères” dans le Désert Occidental, à proximité de la frontière libyenne. Dix autres, avec d'autres touristes mexicains, ont été blessées.

Les officiels égyptiens ont excusé l'attaque en disant que les touristes s'étaient aventurés dans une zone interdite et ont été tués par erreur. Les affirmations que les touristes n'avaient pas de permis de se rendre dans la région ont été réfutées quand des internautes ont diffusé le document sur les médias sociaux.

Selon la journaliste Louisa Loveluck :

Le ministre mexicain des Affaires Etrangères dit que l'attaque du convoi de touristes dans le Désert Occidental d'Egypte a comporté “des bombes lancées par un avion et des hélicoptères”.

L'analyste Shadi Hamid, à Washington, précise :

[Les tragiques événements en Egypte suggèrent que l'armée égyptienne suit une doctrine de tirer la première, même en l'absence de toute provocation]. Aujourd'hui, les autorités égyptiennes ont tué 12 touristes et guides, qu'ils avaient pris pour [des membres d’] EI, puis ont simplement rejeté la faute sur les victimes qui auraient été au mauvais endroit.

Les détails de l'incident, arrivé avant-hier soir, restent incertains, et les principaux éléments proviennent des services mexicains. L'Egyptien Tamer El-Ghobashy relève :

Ça veut tout dire que les détails sur la tuerie de touristes en Egypte viennent des services mexicains plutôt que des autorités égyptiennes

Les forces de sécurité égyptiennes sont enlisées depuis des années dans des combats contre des rebelles, dont certains affiliés à l'EI. Les opérations “anti-terrorisme” ont fait des centaines de morts, aussi parmi les policiers et militaires.

Ce qui n'excuse pas la mort de touristes qui pique-niquaient dans un lieu très touristique. Comme de juste, les responsables mexicains fulminent. Le président mexicain Peña Nieto a condamné l'attaque et réclamé une enquête.

Le président mexicain Peña Nieto condamne ce qui s'est passé en Egypte, demande une enquête complète.

La Secrétaire aux Affaires Etrangères du Mexique Claudia Ruiz Massieu lance un appel similaire :

La Secrétaire aux Affaires Etrangères du Mexique exige une enquête exhaustive, des explications de l'Egypte sur la mort de 12 ressortissants

Les internautes sont abasourdis devant les justifications données de l'incident par les autorités égyptiennes.

La journaliste Bel Trew tweete :

Le ministre égyptien du tourisme dit que les touristes abattus par l'armée étaient dans un safari “non autorisé”. La police dit qu'ils agissaient “illégalement”. Incroyable

Elle s'explique :

Le Désert Occidental et Siwa près de la frontière libyenne, où l'Egypte a tué 12 touristes dont des Mexicains, sont un lieu de vacances connu pour les safaris #PourVotreInformation

La Bahreïnie Salma Says réagit :

Surréaliste ! Un pays qui essaie désespérément de ranimer le tourisme tue 10 touristes et se donne des raisons. Une faute pour l'Egypte !

La journaliste Rawya Rageh conclut que cet incident est “le résultat direct d'une culture d'impunité absolue” :

On ne peut y voir que le produit direct d'une culture d'impunité absolue.

La question que pose la tuerie au journaliste égyptian Mohamed El Dahshan est d'un autre ordre :

A RÉFLÉCHIR : Nous n'avons entendu parler de ce raid armé raté que parce qu'il y avait des étrangers parmi les victimes. Combien d'Egyptiens tués de cette façon dans les raids au Sinaï ?

Question urgente: pourquoi un pays qui se targue d'être une Mecque du tourisme prend-il aussi à la légère la vie de ses visiteurs ?

Les pays les plus heureux au monde se trouvent en Amérique Latine

lundi 14 septembre 2015 à 22:28

Classement des pays les plus heureux (et les moins heureux) au monde

Gallup a interrogé 150 000 adultes dans 148 pays, posant des questions telles que : “Avez-vous souri ou ri hier ?” et “Avez-vous appris ou fait quelque chose d'intéressant hier ?” afin d'établir un indice d'expériences positives. Chose étonnante, les premiers pays en termes d'émotions positives se trouvaient tous en Amérique Latine, du Paraguay au Nicaragua, selon Quartz.

Le sondage a utilisé une échelle de 0 à 100 et a trouvé que l'indice mondial moyen d'expériences positives pour l'année 2014 était de 71/100—”le même qu'en 2013, et plus ou moins le même depuis 2006.”

Le pays avec le score d'expérience positive le plus faible était le Soudan (47/100). Les niveaux de bonheur sont également faibles en Tunisie, Serbie, Turquie, et autres, semblerait-il, en raison de la guerre et d'autres formes d'instabilité politique.

En Bolivie et au Salvador, par exemple, 59 % des sondés ont répondu  “oui” à toutes les questions concernant les émotions aussi bien positives que négatives, ce qui confère à ces nations, des niveaux “émotionnels” particulièrement élevés.

Les Irakiens manifestent contre la corruption et le manque de services de base

lundi 14 septembre 2015 à 22:20
"We demand the gov't imports 328 dairy cows & replace the parliament with them," tweets Hayder Al-Khoei, who shares this sign held at a protest in Iraq “Nous demandons au gouvernement d'importer 328 vaches laitières pour remplacer le parlement”, tweete Hayder Al-Khoei, reprenant ainsi le symbole qui a été brandi dans les manifestations récentes en Irak. “Les vaches sont plus utiles”, justifie-t-il.

Ce vendredi [12 septembre], pour la sixième semaine consécutive, les Irakiens sont descendus dans les rues pour protester contre la corruption généralisée de l'administration et le manque de services de base, à Bagdad et dans d'autres villes d'Irak. Tout est parti d'un ras-le-bol du peuple face aux fréquentes coupures de courant, pendant une période où les températures atteignaient les 50 degrés.

Les manifestations ont atteint un pic le vendredi 28 août, après que le religieux chiite Moqtada al-Sadr a appelé ses fidèles à se joindre aux manifestations contre la corruption. Le grossissement des rangs qui s'en était suivi était prometteur, bien que les manifestants aient été moins nombreux vendredi dernier.

@HayderSH dit qu'il a vu une “baisse évidente” du nombre de manifestants :

Aujourd'hui à Tahrir [place de Bagdad], baisse évidente du nombre de manifestants par rapport au vendredi de la semaine dernière. #Baghdad #Iraq

15.000 personnes auraient manifesté le 28 août dans la capitale Bagdad et dans beaucoup d'autres villes du pays, principalement dans les provinces du sud. Les manifestants brandissaient des drapeaux irakiens et des bannières dont les slogans critiquaient la corruption des officiels et des politiciens, comme celui-ci : “Où est notre argent?”. Certains avaient aussi des lampions portant l'inscription “civil”, réclamant ainsi un minimum de droits civiques.

Manifestations à Bagdad, place Tahrir, ce matin.

Manifestations d'aujourd'hui place Tahrir.

Pour réclamer un pays “plus civique”, les protestataires de la place Tahrir allument des lampions comportant le mot “pays civil”.

Au départ, les demandes des manifestants étaient plutôt modestes : l'amélioration des problèmes d’électricité et d'eau potable, surtout quand la température excède les 50 degrés. Mais elles sont devenues un peu plus complexes : les protestataires somment désormais le Premier ministre Haider al-Abadi de mettre en place des mesures beaucoup plus importantes. L'exigence des manifestants a considérablement augmenté quand, le 7 août, le religieux chiite Grand Ayatollah Ali al-Sistani a appelé Haider al-Abadi à prendre des mesures contre la corruption en politique.

En réponse [anglais], le ministre a proposé un ensemble de réformes politiques, comme la suppression de plusieurs postes ministériels, la fin des quotas religieux en politique, et l'élimination de la corruption.

Le Premier ministre Al-Abadi expose les grandes lignes de ses réformes pour améliorer la gouvernance et s'attaquer à la corruption ; il appelle au soutien du gouvernement et du parlement.

Le Conseil des Ministres soutient unanimement la première série de réformes proposées par le Premier ministre Al-Abadi.

Cependant, il s'est contenté de licencier trois députés et quelques ministres, et d'ordonner aux forces de police de faciliter l'accès à la Zone Verte de Bagdad, augmentant la méfiance et la détermination des manifestants. Le 28 août, le Premier Ministre a annoncé une autre série de mesures pour assurer la “justice sociale”.

Le Premier Ministre Al-Abadi présente une série de nouvelles mesures pour améliorer la justice sociale.

Avec l'appel de plusieurs religieux chiites à se joindre aux manifestations, les protestataires gagnaient encore un peu plus de poids. Dans un discours télévisé du 24 août, le porte-parole de Moqtada al-Sadr lisait un discours disant:

“We announce to all people and to the Sadrists in particular the need to participate in protests this Friday in Baghdad.”

“The Sadrist participants should merge with the other protesters in a single, national Iraqi crucible.”

“Nous incitons fortement le peuple entier et les sadristes à participer aux manifestations de ce vendredi à Bagdad.”

“Les participants sadristes doivent se fondre avec les autres protestataires pour créer un seul mouvement irakien national.”

Bien que cet appel ait suscité le grossissement des rangs des manifestants, certains s'interrogent sur le soutien de Moqtada al-Sadr, rappelant qu'en tant que leader du mouvement sadriste, il a un rôle politique. Certains se demandent pourquoi, dans ce cas, ne change-t-il pas le système politique de l'intérieur ?

Al-Sadr demande à ceux qui le soutiennent de participer aux manifestations de demain. Mais ne devrait-il pas aussi demander à ses fonctionnaires qui sont dans l'administration de démissionner ?

Les manifestations anti-corruption ont eu un large soutien sur les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook.

PEUPLE DE BAGDAD, SORTEZ ET RÉCLAMEZ VOS DROITS ! nadia

En soutien à la manifestation massive d'aujourd'hui, place Tahrir à Bagdad, pour réclamer des emplois, des services de base et de la transparence.

Les manifestations anti-corruption de Bagdad. La volonté de ces gens est inébranlable.

Les militaires aussi, qui ont reçu l'ordre de ne pas réprimer les manifestations, ont montré un vrai soutien envers les manifestants.

Les forces de sécurité de Bagdad continuent d'avoir une attitude exemplaire et montrent le plus grand respect à leurs concitoyens manifestants.

Le mouvement anti-corruption rassemble les sunnites et les chiites, et certains appellent même à une réforme politique en profondeur, pour établir un Etat laïque.

A Bagdad, 1.000 personnes protestent contre la corruption des agents publics. Non à un gouvernement sunnite. Non à un gouvernement chiite. Oui à un Etat laïque !

Plus d'articles sur Global Voices Checkdesk [anglais]

Iran : une cyber-militante explique comment elle a été condamnée à 7 ans de prison

lundi 14 septembre 2015 à 13:33

Cartoon by Tooka Neyastani shows imprisoned women's rights activist Bahareh Hedayat behind bars. Image from International Campaign for Human Rights.

Ce post, initialement publié sur iranhumanrights.org, est reproduit ici dans le cadre d'une collaboration avec la Campagne Internationale pour les Droits de l'Homme en Iran (ICHRI).

En 2013, huit militants avaient été condamnés à des peines de prison de plusieurs années pour des commentaires politiques et sociaux sur des pages Facebook. Naghmeh Shahsavandi Shirazi, qui faisait partie de ces huit militants, a déclaré qu'il lui avait été refusé de communiquer avec son avocat pendant sa détention, qu'elle avait été interrogée sur sa vie privée, et qu'elle avait été inculpée de crimes qu'elle n'avait jamais commis.

Naghmeh Shahsavandi Shirazi a expliqué à la Campagne Internationale pour les Droits de l'Homme en Iran :

Ils ne m'ont pas autorisée à avoir un avocat avant que mon dossier n'arrive devant la cour d'appel, même si je n'avais pas assisté au procès. Notre dossier a été présidé par le juge Moghisseh, qui n'avait aucune connaissance sur Internet ni sur les ordinateurs, car si ça avait été le cas, il n'aurait jamais considéré les dessins de Ali Jannati [Membre du Conseil des gardiens de la Constitution, plus ou moins équivalent au Conseil Constitutionnel français] et Ali Khamenei [Guide suprême] comme pornographiques… Nous n'avons pas une seule image pornographique sur nos comptes Facebook.

Naghmeh Shahsavandi Shirazi et ses co-accusés étaient les administrateurs de huit pages Facebook très populaires, et ils partageaient du contenu sur différents médias sociaux. Le 14 avril 2014, Naghmeh Shahsavandi Shirazi fut condamnée à 7 ans de prison pour insulte envers le Guide suprême Ali Khamenei et le fondateur de la République islamique l'ayatollah Khomeini, conspiration contre l'Etat, et publication d'images pornographiques.

“Beaucoup de nos pages Facebook n'étaient pas politisées”, explique Naghmeh Shahsavandi Shirazi, ajoutant : “Nous avions effectivement deux pages qui s'apparentaient à du journalisme citoyen. Nous collections des informations dans les prisons et nous les publiions sur ces pages. Elles rassemblaient environ quatre millions de “J'aime” et, à cause de ça, ils nous ont accusés d'ébranler la sécurité nationale.”

Elle continue :

Nous avons relayé des dessins qui existaient déjà en ligne. Nous n'avons rien produit nous-mêmes. Quand nous le jugions nécessaire, par exemple lorsqu'il y avait une exécution, il nous est arrivé de publier des photos des dirigeants du pays avec une légende à côté. Pour faire court, nous étions une bande qui administrait des pages, et qui y rapportait les événements du moment, à l'image de journalistes citoyens.

Elle ajoute qu'elle est stupéfaite du motif d'inculpation “conspiration contre l'Etat”, car le type de contenu qu'ils postaient était toujours une reprise de ce qui circulait déjà sur les réseaux sociaux. Le seul contenu original qu'ils postaient sur Facebook était celui qu'ils récupéraient sur les médias sociaux iraniens.

Naghmeh Shahsavandi Shirazi. Image from ICHRI.

Naghmeh Shahsavandi Shirazi. Image de ICHRI.

D'après Naghmeh Shahsavandi Shirazi, elle et les sept autres militants arrêtés ont été identifiés par des agents de sécurité incluant l'un des plaignants, qui était membre de la cyber-armée des Gardiens de la Révolution à Shiraz. Le jour de leur procès, un groupe de Gardiens de la Révolution était présent dans le tribunal en tant que plaignant. “Notre juge, le juge Pourarab, a essayé de nous aider, mais ils ne l'ont pas laissé faire”, dit-elle.

Naghmeh Shahsavandi Shirazi raconte que les questions qui lui ont été posées étaient en majorité des questions sur sa vie privée, sur ses proches et ses amis.

“L'interrogateur m'a dit lui-même que les suspects masculins avaient été battus pendant l'interrogatoire. Physiquement, j'ai été beaucoup mieux traitée que les autres, mais la pression psychologique était vraiment pire. Je suis mère de deux enfants et, à cause de ça, ils m'ont dit chaque jour des choses dérangeantes. Ils m'ont dit beaucoup de choses immondes”, confie-t-elle.

Naghmeh Shahsavandi Shirazi ajoute que les comptes Facebook qui administraient les pages avaient été créés sous des noms anonymes ; mais la véritable identité des administrateurs fut découverte quand l'un des militants répondit à des commentaires postés sur ces pages en utilisant des comptes séparés, qui étaient cette fois enregistrés sous leur vrai nom. Les autorités ont donc piraté ce compte, et ont alors eu accès à tous les autres comptes.

“Au départ, la plainte porte contre les commentaires. L'un de nos amis a été arrêté à cause d'un commentaire, et c'est pendant l'enquête qu'ils ont piraté son compte, et trouvé qu'il était l'un des administrateurs de la page”, raconte Naghmeh Shahsavandi Shirazi.

Elle ajoute qu'elle n'était pas au courant de toutes les précautions de sécurité qui auraient pu l'aider à rester anonyme dans ses activités sur Internet. Pour contourner les sites filtrés par l'Etat, Naghmeh Shahsavandi Shirazi avait acquis sur le marché noir iranien un Réseau Privé virtuel (VPN), un outil qui permet à l'utilisateur de contourner le filtrage sur Internet. La sécurité d'outils comme ceux là, surtout quand ils sont acquis au niveau national, n'est jamais garantie. Les experts de sécurité sur Internet notent que dans les pays comme l'Iran, où des gens sont régulièrement mis en examen à cause de leurs activités en ligne et le contenu qu'ils postent, des outils de contournement internationaux (comme Tor ou Psiphon), ou des VPN privés acquis de sources sûres hors du pays, sont généralement mieux sécurisés contre le pistage par les instances de sécurité de l'Etat.