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Des Tadjiks rescapés du Yémen grâce à un post sur Facebook ?

dimanche 12 avril 2015 à 12:27
Tajik citizens alongside with Russians are preparing to board a Russian plane to evacuate from Yemen. Picture from: http://www.vesti.ru/doc.html?id=2474827&cid=7

Bilqis, la petite fille de 17 mois de Shahnoza Gadoeva, attend d'embarquer dans l'avion russe qui les évacuera du Yémen. Image largement diffusée.

Shahnoza Gadoeva faisait partie de la centaine de personnels médicaux tadjiks travaillant et vivant avec leurs familles au Yémen, quand la campagne de bombardements sous la bannière de l'Arabie Saoudite a commencé le mois dernier. Lorsqu'elle a posté un SOS sur un groupe Facebook demandant de l'aide pour se faire évacuer, elle ne se doutait pas que sa requête deviendrait virale.

И кто нас спасет? Мы живем в Йемене ,работаем медиками , нас здесь больше 300 ,400 человек счетая с детьми . Со вчерашней ночи Йеменскую столицу бомбят Саудовские самалеты. Наш МИД молчит … Мы в страхе . Россия пока не соберется отправить самалеты МЧС .

Et qui va nous sauver ? Nous vivons au Yémen, travaillons comme personnels médicaux, nous sommes plus de 300, 400 en comptant aussi les enfants. Depuis hier soir les avions saoudiens bombardent la capitale yéménite. Notre ministère des Affaires étrangères se tait. Nous sommes dans l'angoisse. La Russie ne va pas envoyer les avions du [Ministère des Situations d'urgence].

Des dizaines d'utilisateurs de Facebook lui ont répondu pour la réconforter psychologiquement, certains lui ont donné des liens vers la Croix-Rouge Internationale et les autorités du Tadjikistan, d'autres lui ont conseillé de demander de l'aide aux agences de recrutement russes qui ont envoyé ici les médecins et infirmières tadjiks, d'autres encore ont juste prié pour elle et ses compatriotes bloqués au Yémen.

Tajik woman headin to the plane evacuating the CIS citizens from Yemen. Photo was provided to the Global Voices by Shahnoza Gadoeva

Une femme tadjik se dirige vers l'avion qui va évacuer les citoyens de la C.E.I. du Yémen. Photo fournie à Global Voices par Shahnoza Gadoeva.

Le billet de Shahnoza a fait la une de l'actualité au Tadjikistan, où les journalistes l'ont citée en russetadjik et anglais, tandis que le Ministère tadjik des Affaires étrangères était bombardé par les médias d'exigences de réponse.

Heureusement pour Shahnoza et les autres Tadjiks piégés au Yémen, Facebook — souvent coupé par le zèle excessif du service des communications de ce pays d'Asie Centrale, était accessible ce jour-là.

Le soir même, le Ministère des Affaires étrangères avait rendu public l'ordre donné par le Président Emomali Rahmon aux missions tadjiques en Arabie Saoudite, aux Emirats arabes unis, au Qatar, au Koweït, en Egypte et en Russie (le Tadjikistan n'a pas de représentation diplomatique au Yémen) de se mobiliser pour l'opération d'évacuation.

Les avions russes avaient déjà évacué du Yémen les citoyens du Tadjikistan et des autres républiques de la C.E.I. en 2010 et cette fois aussi ils sont venus. Le premier groupe de Tadjiks évacués a atterri à Douchanbé le 3 avril. A ce jour, une centaine de Tadjiks ont été évacués du Yémen en au moins trois vols distincts.

Shahnoza a ensuite été interviewée par la télévision russe. Elle n'a pas manqué de remercier tous les autres membres du groupe Facebook.

Дорогие земляки огромное спасибо за поддержку. Я счастлива что смогла выбраться оттуда с детьми живой здоровой, в этом заслуга каждого из вас кто звонил, переживал, поддерживал морально, помогал решить нашу проблему. Низкий поклон всем вам .

Chers compatriotes, un immense merci pour votre soutien. Je suis heureuse d'avoir pu partir de là saine et sauve avec les enfants. Le mérite est à chacun de vous qui a téléphoné, s'est fait du souci, a soutenu moralement, a aidé à résoudre notre problème. Je vous salue tous.

Si Shahnoza évaluait le nombre des Tadjiks au Yémen à environ 400 avec les enfants, d'autres estimations sont plus proches de 800 car beaucoup y vont sans l'aide des agences de recrutement qui sont la seule source d'information fiable sur les effectifs tadjiks face à l'administration yéménite en déroute dans la guerre.

Ce personnel médical est considéré comme qualifié et expérimenté avec des diplômes appréciés d'universités soviétiques. Le fort chômage et les bas salaires au Tadjikistan les contraignent à aller travailler au Yémen pour des salaires moyens de 600 à 800 dollars pour les infirmières et 1.200 à 2.000 dollars pour les médecins, plusieurs fois multiples de ce qu'ils gagneraient au Tadjikistan.

Si le Ministère des Affaires étrangères a émis un avertissement à ses concitoyens de ne pas travailler au Yémen après l'enlèvement d'une infirmière par des bandits tribaux, une part des personnels médicaux tadjiks, surtout ceux dans les zones plus sûres du Yémen, préfèrent rester et conserver leur emploi plutôt que de rentrer et subir le chômage.

Mozambique : troisième Mostra du cinéma africain, un film angolais à l'honneur

samedi 11 avril 2015 à 19:08
Reprodução autorizada

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La troisième édition de la Semaine du cinéma africain aura lieu du 13 avril au 10 mai au Mozambique dans les villes de Maputo, Inhambane et Nampula. Les hashtags suivants: ‪#‎CCBM‪#‎Mozambique‪#‎Moçambique seront utilisés sur les réseaux sociaux.

Cet événement a pour objectif de créer un échange d'expériences issues de plusieurs participations à des festivals et Mostra du cinéma dans le monde entier de quelques producteurs et réalisateurs Mozambicains. Le manque de lieux permettant de voir ces productions au Mozambique à mené à la création de cette initiative qui vise à promouvoir et analyser les créations du continent africain.

Pour cette troisième édition l'Angola sera à l'honneur avec O Grande Kilapy, film d'ouverture du festival réalisé par l'Angolais Zezé Gamboa :

Le Grand Kilapy, c'est l'histoire d'un filou angolais bienveillant à la fin de la période coloniale (dans les années 1960 à 1970),  librement inspirée de faits réels. Joãozinho (Petit Jean), un escroc doué d'un sens profond de l'amitié, bon vivant, une personne simple qui conjugue en elle des envies de “paraître” et une indifférence aux contingences de la vie dans une colonie portugaise de cette époque : couleur de la peau et préjugés sociaux. Du fait des circonstances, Joãozinho finit pas devenir un personnage gênant et politiquement subversif aux yeux du régime colonial Portugais. 

‪#‎KILAPY est un mot de la langue Kimbundu d'Angola qui signifie: coup, manigance, plaisanterie ou emprunter sans payer…

Voici un autre parmi les films que la semaine du cinéma africain vous permet de voir : SOleil

Le Brésil est également représenté dans cette Mostra par un acteur qui joue dans le film d'ouverture, Lázaro Ramos.

 Le Mozambique et le Brésil ont partagé des moments exaltants pour la culture commune entre ces deux pays. Un hommage à ce  pays lors du Carnaval du Brésil, avec la présence d'artistes mozambicains lors d'événements culturels au Brésil, par exemple Régina Casé, actrice et  présentatrice vedette de shows télévisés au Brésil. 

On y court!!!! C'est parti! Aujourd'hui ESQUENTA va t'apprendre à danser la Marrabenta du Mozambique!!!!

Avant d'analyser, savourons la joie des Iraniens après l'accord sur le nucléaire

samedi 11 avril 2015 à 17:34

Let's just stop and appreciate the happiness from #IranTalks

Arrêtons nous et apprécions la joie provoquée par les #IranTalks [PourparlersIraniens].
[Tweet de BBC News (World) : Festivités à Téhéran & en ligne après la conclusion des #IranTalks [PourparlersIraniens]]

J'ai suivi cette histoire minute après minute. Pas parce que c'est mon travail de rester au courant de ces événements, mais parce que j'adore l'Iran. J'adore ce pays pour tous ses défauts, ses espoirs, sa beauté, et ses déceptions. Mais surtout, je l'adore pour sa population. La vitalité des Iraniens face à la perspective d'une réduction des contraintes économiques et d'une plus grande intégration dans le système global est la raison pour laquelle je veux célébrer cet accord sur le nucléaire.

Donc, avant de se lancer dans des commentaires sur le texte de l'accord d'encadrement du nucléaire (ce qui est nécessaire et indispensable); et avant de considérer qu'il y a tant à faire en Iran, en terme d'accord sur le nucléaire, d'économie, de droits humains, etc. (ainsi que de nombreux politiques, analystes, et activistes l'ont déjà souligné)—avant tout ça, juste pour un instant, je veux absorber l'explosion de joie du peuple iranien. 

Voici quelques bribes, mes préférées, des manifestations de joie qui ont inondé les rues d'Iran la nuit dernière. Et je promets des commentaires plus sobres une fois que nous serons redescendus de cette ivresse collective que nous procurent les #IranTalks [PourparlersIraniens]!

Des gens fêtant les #IranTalks [PourparlersIraniens] dans les rues de Téhéran, espérant l'augmentation de la valeur de la rial iranienne http://ow.ly/i/adetQ

Un groupe d’#Iraniens se rassemble devant le ministère des Affaires étrangères à Téhéran pour célébrer le résultat des #IranTalks [PourparlersIraniens] http://on.fb.me/1aoj4BZ

Toujours à la fête. Les gens boivent à (en l'honneur de) toutes les centrifugeuses arrêtées. :)) به سلامتی سانتریفیوژهای خاموش #IranTalks

Un de mes amis en Iran pinçant la joue d'Obama dans un excès de joie #IranTalks [PourparlersIraniens] pic.twitter.com/M68J6yKgQt 

Un contact à Téhéran : “Je sors pour fêter ça” #IranTalks [PourparlersIraniens] #Iran

Téhéran célèbre les #IranTalks [PourparlersIraniens]. @rebaz_hassani pic.twitter.com/7lfRnPPlHO

Mahsa Alimardani est l'éditrice de Global Voices pour l'Iran

Syrie: le camp de Yarmouk entre le marteau de la faim et l'enclume de l'extrémisme

samedi 11 avril 2015 à 11:27
Syrian-Palestinians are eating from the garbage.

Un Syrien-Palestinien mange les ordures. Photo prise le 03/03/2015 par LensDimashqi sur Tumblr. Utilisation sous CC.BY. 2.0

Un total de 18.000 réfugiés palestiniens vivent dans des “conditions inhumaines” dans le camp de Yarmouk à Damas, Syrie. Ils sont coincés entre le marteau de la faim et l'enclume de l'extrémisme.

Bombardés par le régime syrien et maintenant sous le feu du groupe Etat Islamique depuis le 1er avril, les réfugiés palestiniens ont déjà subi un siège de deux ans sans eau et avec de la nourriture distribuée au compte-gouttes. Le camp se trouve à un peu plus de 15km du palais présidentiel, mais cela n'a pas empêché le régime syrien du Président Bahar Al Assad de lâcher des barils d'explosifs sur les gens qui rentraient chez eux bredouilles de nourriture, affolés de sortir dans les rues truffées d'extrémistes armés. Selon une information qui circule sur les réseaux sociaux, le groupe Etat Islamique arrête, exécute, décapite les personnalités du camp et s'affronte aux autres groupes armés d'opposition.

Beaucoup d'activistes rejettent la responsabilité de l'invasion du groupe Etat Islamique sur l'armée du régime d'Assad qui les a mis en situation de le faire. Ils font remarquer qu'alors qu'il était impossible d'approvisionner le camp des réfugiés palestiniens en nourriture et en soins médicaux, les milices du groupe Etat Islamique sont tout d'un coup apparues dans le camp.

Le marteau, mourir de faim

“Il faut savoir ce que c'est que de vivre à Yarmouk, fermer l'électricité, l'eau, le chauffage, manger une fois par jour, vivre dans le noir, vivre en brûlant du bois.” – Anas, habitant de Yarmouk.

Selon l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient  (UNRWA), telle est la situation que vivent 18.000 réfugiés palestiniens sur les 160.000 qui vivaient dans le camp. Ils sont bloqués dans le camp de Yarmouk sans qu'aucune distribution de nourriture ou aide médicale d'urgence ne leur parvienne depuis le 6 décembre 2014. Bien que les gens soient descendus dans la rue le 18 janvier 2015 pour manifester contre le siège imposé par le régime d'Assad depuis juillet 2013, la crise a fait au moins 200 morts de faim. Après un an de diffusion d'une vidéo qui montre comme il est difficile et désespérant d’approvisionner en nourriture le camp de Yarmouk, un nouveau documentaire, intitulé Siège, est parti du centre du camp le 3 avril. Ce petit film résume en quatre chapitres la vie quotidienne et donne une idée de la pénurie alimentaire et du manque de services que les gens doivent supporter.

Une autre  vidéo postée le 6 février 2015 par Sami Alselwadi montre un réfugié palestinien du camp qui reproche à son gouvernement d'avoir laissé affamer le camp sans entreprendre aucune action contre le régime d'Assad. On voit ensuite ce que l'on peut penser être un camion de pain distribué au gens en lançant les paquets en l'air pour que les plus chanceux les attrapent. Selon ses paroles, le responsable de tout cela est Mahmoud Abbas, le Président palestinien:

Tout cela c'est la faim, Abbas. Vous êtes à Ramalla, et vous ne savez pas ce que supporte le peuple palestinien ici. Des milliers de gens ont faim ici. Qu'est-ce que vous en pensez? Honte à vous.

ISIS claims it is there to help the besieged refugees of Yarmouk Camp. But this is what they do.

Le groupe Etat Islamique prétend être là pour aider des réfugiés assiégés du camp de Yarmouk. Mais voilà ce qu'ils font (lire de droite à gauche). Photo de @AlaaAllagta. Utilisation sous CC. BY 2.0

L'enclume, l'extrémisme jusqu'à la mort

Depuis le 1er avril, des informations sur les médias sociaux confirment que les forces du groupe Etat Islamique sont entrées dans le camp assiégé et contrôlent actuellement 90% du camp. Les internautes suivent de près l'afflux d'informations sur ce développement dramatique. Des abonnés à Twitter rapportent que le groupe Etat Islamique est entré dans le camp après que le front Al Nusrau, un affilié d'Al Qaïda au levant, leur en a facilité l'accès à partir de Hajar Aswad, une ville voisine.

#ISIS contrôle la plus grande partie du camp de réfugiés #Palestine  – camp de #Yarmouk à #Damascus#Syria: PLO Conformed

Après une année à ignorer ces milliers d'affamés assiégés à Yarmouk, le groupe Etat Islamique est entré dans le camp.

Tom Finn et Linah Alsaafin expliquent l'apparition soudaine du groupe Etat Islamique dans le camp et comment ils ont pu y parvenir à partir d'une ville voisine:

.@LinahAlsaafin et moi avons demandé à un journaliste à l'intérieur du camp de #Yarmouk : comment le groupe Etat Islamique a-t-il  pu entrer dans Damas?

De son côté Talal Alyan partage une photo de l'intérieur du camp:

Photo des combattants Akhnaf, qui ont repoussé l'offensive du groupe Etat Islamique toute la journée, envoyée par un ami de #yarmouk

Rami Allolah a fait suivre à ses 16K abonnés Twitter une carte des groupes qui contrôlent le camp. On distingue les zones contrôlées par le groupe Etat Islamique, les groupes armés palestiniens, l'Armée de Libération de la Syrie, l'armée d'Assad et Al Nusrah.

#Map (carte) de la situation militaire dans le camp de  #Yarmouk au sud de #Damascus

Les activistes n'ont pas attendu longtemps pour rapporter les assassinats terrifiants perpétrés par le groupe Etat Islamique, et l'information a commencé à être reprise par les médias traditionnels comme le confirme Raqqa_SI à ses 21K et plus abonnés:

#ISIS (le groupe Etat Islamique) a décapité énormément de jeunes gens dans le camp de #YarmoukCamp et la coordination de la ville de #Yarmouk n'a pas publié les photos car elles sont trop atroces.

Lire aussi: The Situation in Yarmouk Refugee Camp has Reached Catastrophic Levels

L'Iran relâche Goncheh Ghavami, après son arrestation pour avoir assisté à un match de volley-ball

vendredi 10 avril 2015 à 09:20

La jeune Britanno-iranienne Gonchech Ghavami, âgée de 26 ans, avait été arrêtée en Iran en juin 2014, pour avoir milité pour que les femmes puissent avoir accès aux événements sportifs, comme les hommes. Elle avait été arrêtée alors qu'elle tentait d'assister à un match de volley-ball masculin, au stade Azadi Indoor Stadium, à Téhéran. Des pétitions internationales avaient circulé pour réclamer sa libération, jusqu'à ce qu'elle soit relâchée le 31 mars 2015. Son frère Iman Ghavami a annoncé la nouvelle sur petition.org, où beaucoup de gens avaient signé pour sa libération  :

31 mars 2015 – J'ai de grandes nouvelles pour vous

Aujourd'hui, je peux vous dire que Ghoncheh est libre ! Tandis que nous célébrions le Nouvel an iranien, le gouvernement iranien a annulé le reste de la peine de ma soeur. Ghoncheh ne passera plus un seul jour, plus une seule heure en prison.

C'est une nouvelle incroyable et je voulais que vous l'entendiez de ma bouche. Vous nous avez accompagnés pendant ces mois difficiles. Vous avez donné à ma famille du courage et de l'espoir. L'incertitude de l'automne et les nuages sombres de l'hiver sont passés. Et le soleil brille de nouveau sur ma famille. Le printemps est là.

Ma mère est redevenue la femme joyeuse qu'elle était, et elle est de nouveau en paix. Ma mère et moi n'oublierons jamais votre soutien généreux, et nous vous en remercions sincèrement. Ensemble, nous avons ramené Ghoncheh à la maison. Ghoncheh m'a aussi demandé de vous remercier pour tout votre soutien.

C'est le plus beau printemps jamais vécu par ma famille. J'espère que ce printemps apportera le bonheur et la paix à tous les iraniens et à vous tous.

Iman