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Le Yemen à travers la littérature : six écrivains qui valent le détour

vendredi 10 avril 2015 à 09:11

Sur le blog Arabic Literature in English (Littérature arabe en Anglais), M. Lynx Qualey présente six auteurs contemporains yéménites  incontournables.

 Comme dans tous les pays en difficulté ou très peu de livres de littérature moderne sont publiés, il existe très peu d'ouvrages yéménites traduits en anglais. Il en existe cependant certains car de nombreux écrivains yéménites ont reçu des récompenses nationales et internationales.

Ces auteurs sont : Mohammad Abdul-Wali, Zaid Mutee Dammaj, Ali al-Muqri, Wajdi al-Ahdal, Nadia Alkowkabani and Shawqi Shafiq.

Qualey a souhaité écrire sur ces auteurs yéménites suite à la publication d'un article dans le Yemen Times le 23 mars 2015 intitulé “Crise politique et insurrection littéraire au Yemen”. L'article parle d'autres écrivains connus comme Marwan Ghafory, Mohammed Algharbi AmranHabib Sorori, Safa’a Al-Habal, Ahmed Al-Sakkaf ou Samir AbdulfattahRamzia Al-Iryani.

Il traite de l'impact de la crise politique sur le monde de l'édition et explique comment, en revanche, “ce que le pays est en train de vivre donne envie aux écrivains d'écrire. Ils essaient de réféchir sur ce qui se passe autour d'eux avec leur travail. L'article poursuit : “L”instabilité politique n'augure rien de bon pour le Yemen mais à en croire l'année 2014, la littérature nationale a un bel avenir.”

“Les femmes occidentales se fichent d'être violées au bord de la route”, a déclaré un historien saoudien

vendredi 10 avril 2015 à 08:59
A screenshot of Youtube video. Used under CC BY 2.0

Capture d'une vidéo sur YouTube, montrant l'historien saoudien Dr Saleh Al-Saadoon faisant cette déclaration abominable

Un “historien” saoudien, Saleh Al-Saadoon, a affirmé que les femmes occidentales conduisaient car elles ”se fichent d'être violées au bord de la route. Il a fait cette déclaration lors d'une interview sur Rotana Khalijia, une chaine de télévision possédée par l'Arabie saoudite qui s'adresse aux pays du Golfe, pour défendre l'interdiction faite aux femmes saoudiennes de conduire. La vidéo, qui a provoqué de vives protestations en ligne, a été énormément partagée [eng] sur YouTube.

L'Arabie saoudite est le seul pays [eng] au monde qui interdit aux femmes de conduire une voiture. Beaucoup d'efforts ont été fait pour supprimer cette interdiction, et plus particulièrement récemment, le 26 Octobre 2013 [fra], quand des douzaines de femmes ont partagé des vidéos d'elles conduisant une voiture lors d'une journée consacrée à la défiance de cette interdiction [fra].

L'”historien” saoudien souligne que :

Contrairement à lorsqu'elle monte un chameau, conduire place la femme en danger de viol, ce qui est, pour les femmes saoudiennes, une expérience bien pire que pour n'importe quelle femme d'Occident, où les femmes “se fichent” d'être violées. 

Pour enfoncer le clou, il a suggéré de faire venir des “chauffeurs étrangers de sexe féminin pour conduire les femmes saoudiennes, afin de prévenir un risque de viol par les chauffeurs masculins. 

Favianna Rodríguez : “Artiste au risque de la vérité”

jeudi 9 avril 2015 à 16:53
"No Human Being is Illegal" by Favianna Rodríguez.

 Aucun être humain n'est clandestin.
 Les être humains peuvent être plus ou moins beaux, ils peuvent être gros ou maigres, ils peuvent avoir raison ou se tromper, mais comment un être humain pourrait-il être clandestin ?
Elie Wiesel

 Audre Lorde, poétesse noire renommée, militante féministe engagée, a dit un jour: “Il n'existe pas de lutte pour une cause unique parce que nous ne vivons pas des vies de cause unique”. C'est exactement ce que met en scène l'art, l'action politique et la voix de Favianna Rodríguez.

Fille de migrants partis aux États-Unis, elle a maintenant 36 ans, c'est une force dont il faut tenir compte. Elle est infatigable dans de nombreuses luttes : les migrants, les droits des femmes, les droits des LGBT, les problèmes de racisme, de classes sociales et le partage alimentaire. La liste est longue et s'allonge jour après jour. Mais avant tout c'est une artiste, une vocation qui englobe tout ce qu'elle crée et pour laquelle elle vit.

 Favianna s'est entretenue avec Global Voices via Skype depuis sa maison d'Auckland en Californie. Son sourire est chaleureux et sa voix est percutante. Très occupée, elle n'a pas beaucoup de temps à perdre, bien que généreuse. Nous avons parlé de sa vie, de son art et son engagement politique.

Global Voices (GV): J'ai en tête cette phrase du titre d'une biographie de Rigoberta Menchu : “Comment la conscience est-elle née en toi?”. Est-ce que tu as le souvenir d'un moment, d'un événement précis ?

Favianna Rodríguez (FR):  J'ai grandi dans une famille d'immigrés, ma famille venait du Pérou, je fais partie de la première génération. J'ai été frappée par le racisme qui a touché mes parents. Quand j'étais jeune, je faisais l'interprète pour eux. J'ai toujours senti que nous étions des étrangers. Quand nous étions dans une communauté latino ça ne se sentait pas beaucoup mais ailleurs c'était totalement évident. J'avais des cheveux bouclés j'étais différente, je sentais toujours que je n'appartenait pas à leur monde. 

 Quand je suis arrivé au lycée, j'ai commencé à m'intéresser au problème des latinos. On parlait du racisme et du fait que les jeunes latino était vus comme des gangsters. Ce que racontait mes camarades était toujours très négatif.

.Alors j'ai commencé à découvrir les Mayas les Aztèques et tous ces latinos qui ont fait les États-Unis. Nous avons créé le “jour des étudiants latinos”. J'ai créé le premier club latino dans mon lycée.  Mais ça été également l'époque de la Proposition 187, la première fois qu'un État a présenté une législation anti-immigrés. Ça été horrible, quand j'ai commencé à comprendre ce qu'était le racisme organisé j'ai changé ma façon de voir le monde.

 C'est à la fois le fait de vivre à une époque très anti latino (les années 90), mais également la découverte du pouvoir de l'action collective qui m'a aidé à apprendre à aimer ce que j'étais. J'ai commencé à apprendre notre histoire. Je n'avais pas la sensation de faire partie du “tissu” de ce pays et pourtant nous le constituions. Nous ne savions pas combien nous avions contribué à son développement économique.

 GV:  Crois-tu que cette ambiance anti latino aux États-Unis à changé ?

Favianna Rodríguez.

Favianna Rodríguez FR:  Ce qui a changé, je pense, est que nous avons construit une politique culturelle mais nous sommes encore très invisibles.

FR:  Ce qui a changé, je crois, c'est que nous nous sommes construits une culture politique, mais nous continuons à être très invisibles

GV: Ton activité artistique et politique s'intéresse aux droits des migrants, aux droits des femmes, au féminisme,  au droits sexuels ,au droit des LGBT, à la justice environnementale, à la justice raciale, à la justice de classe et plus encore. Est-ce qu'une militante en justice sociale  peut choisir et sélectionner ses thèmes?

FRFR:  Tout d'abord, de différentes façons, je m'exprime sur les sujets qui m'ont touchée en tant qu'être humain, immigrée, femme ayant avorté, femme de couleur dans le monde de l'art, je vis ces expériences dans mon travail, dans mon art. On vit tous notre vie d'une façon très différente. Ce que je fais est le reflet d'une expérience individuelle, ce que les hommes blancs créent est une autre expérience. Il y a une valorisation de la création qui émerge des expériences vécues. J'ai grandi en voyant combien les immigrants arrivant aux États-Unis  modifiaient, par exemple, leur alimentation :  ceci m'a montré que tout était connecté: l'alimentation le travail le capitalisme, la femme. 

 L'art à le pouvoir de faire tout parce qu'il règne par nature aux intersections. La politique a tendance à être fragmentée, orientée vers des personnes en particulier, pour moi l'art est tourné vers la vie. Quand tu es dans l'art, la musique, tu ne cherches pas à  raconter l'histoire d'une personne mais celle des êtres humains. D'un autre côté, s'organiser politiquement peut-être très spécifique. Je crois que je peux passer facilement d'un monde à l'autre parce que je suis une artiste, parce que je ne suis pas liée à un problème en particulier, j'associe des récits.

GV:  Un des thèmes présents dans ton art et ton action politique est la nécessité d'éradiquer les tabous sur la sexualité de la femme,  reconnaître le pouvoir et la beauté de la sexualité. Quels sont les croisements entre la sexualité, les droits sexuels et d'autres formes de militantisme comme le droit des immigrants et la justice environnementale ?

FR:  Je me suis rendu compte que toute libération commence par notre corps.  Nous avons besoin d'un contrôle complet, d'une autonomie de notre propre corps. Le cœur de notre indépendance est le gouvernement de notre corps. Nous vivons une époque dans laquelle on discute en de plus en plus en politique du corps de la femme, on interdit le droit à l'avortement, il y a une réelle menace pour notre  autonomie. L'amour et les relations humaines sont au centre de la structuration de nos sociétés,  et si nous n'avons pas une vision féministe de cette structuration avec au centre la  liberté des femmes et des enfants, nous ne pourrons pas construire un monde meilleur. Le trafic sexuel par exemple est une des industries en plus forte croissance dans le monde. On pense que le corps de la femme peut être vendu et transformé en objet. Si tu vois des endroits comme [Ciudad] Juárez, ou autres, ils fonctionnent autour d'une violence générale contre la femme, l'exploitation du corps de la femme. C'est pour cela que n'importe quelle transformation sociale doit d'abord mettre les droits sexuels de la femme au centre. 

 En Amérique latine, c'est une priorité. On ne parle pas de droit à la reproduction mais de justice sexuelle. Car il ne s'agit pas de reproduction mais de justice  sexuelle et de genre sexuels. Il y a un stéréotype qui présente la femme latino-américaine comme réprimée, ce n'est pas vrai. On inclut les travailleurs sexuels dans le militantisme féminin et c'est réellement très important.

"Migration is Beautiful" by Favianna Rodríguez.

“La migration c'est merveilleux”  - Oeuvre de Favianna Rodríguez

GV:   Comment pourrais-tu t'identifier, est-ce que tu en ressent la nécessité ? 

FR: Je m'identifie avant tout comme artiste avant de me dire femme.  Parce que au travers de l'art,  je développe une attitude critique. J'estime 

que la femme et les problème des immigrants sont des sujets concernant l'humanité et bien que je les accepte je veux être vue comme une artiste. Le genre sexuel peut également être un peu comme une prison. J'ai horreur de cela quand je pratique mon art dans les rues mais je dois en tenir compte, faire attention, je n'aime pas certaines choses qu'on associe avec mon genre sexuel.  Les artistes prennent des risques et disent la vérité. Ma vocation dans la vie et de créer. Et les artistes devraient défier le statut  quo.

GV:  J'ai découvert sur la toile un très important mouvement, aux États-Unis, d'artistes immigrants  qui font surtout de la  gravure. Y a-t-il une tradition historique de ce genre aux États-Unis ? Crois-tu qu'il y ait actuellement un “boum” sur ce type d'art politique aux États-Unis ?

"Down with Machismo" by Favianna Rodríguez.

” Lève-toi et demande justice. A bas le machismel” par Favianna Rodríguez.

FR:  Oui absolument et, que tu le croies ou non, une des traditions les plus importantes de la gravure viens de Porto Rico et également du Mexique et de Cuba. Je pense que la gravure est très importante parce qu'elle permet facilement la reproduction.  Dans les années 60 à 70  l'art était au service de la libération et de l'éducation. L’atelier de graphisme populaire  au Mexique a travaillé sur la création du multiple, aller de la valorisation du travail artistique à la prise de conscience que l'art devait être distribué et partagé. C'est ce que j'appelle “art du multiple” et maintenant il se développe dans le monde en ligne. 

GV:  Quelle a été la contribution d'internet à ton activisme et ton art?

FR:  Mon cheminement comme artiste a commencé grâce à Internet. Au début, Adobe photoshop 1.0 et Illustrators m'ont offert toute une gamme d'outils pour créer. Je me suis rendu compte que je pouvais mettre tout mon travail sur une page pour que tout le monde le voit. C'était un espace ouvert pour accueillir un contenu et se connecter avec le monde. La culture DIY (Do it yourself = faites le vous même)  m'a également beaucoup aidée. J'ai tellement appris de cette façon, j'ai donné forme à  mon travail. 

Vous pouvez consulter Culture Strike, créé par Favianna et le collectif d'artistes à laquelle elle appartient, Justseeds.

 Toutes les images été utilisées avec autorisation

Le Tadjikistan a-t-il besoin d'éducation sexuelle ?

mercredi 8 avril 2015 à 20:46
Robert Blake, then US Assistant Secretary of State for South and Central Asian Affairs attends the first day of school in Tajikistan. Many Ozodi readers believe sex education is imported from the West. Wikipedia image.

Robert Blake, alors Secrétaire d'Etat Adjoint américain pour l'Asie Centrale et du Sud, assiste à la rentrée des classes au Tadjikistan. Beaucoup de Tadjiks croient que l'éducation sexuelle est importée d'Occident. Photo Wikipedia.

Dernier acte avant de se séparer, le parlement Tadjikistan a adopté une loi introduisant l'éducation sexuelle dans les programmes de l'enseignement secondaire. Les députés de la chambre basse avançaient que les cours sensibiliseraient les adolescent(e)s aux maladies sexuellement transmissibles et freineraient les grossesses précoces dans ce pays conservateur d'Asie Centrale. 

Le texte, voté le 25 février 2015, dispose que les élèves recevront des cours d'éducation sexuelle dans les lycées ou dans des sessions extra-scolaires. Le Ministère de la Santé et de la protection sociale a émis l'idée sous forme d'additifs et de modifications à la loi sur la santé et les droits liés à la reproduction. La réforme inclut également l'interdiction de l'avortement dans la phase embryonnaire. 

Toutefois, l'idée d'inclure l'éducation sexuelle dans le programme de l'enseignement secondaire a créé la controverse dans ce pays majoritairement musulman. Sur Ozodi, le service en tadjik de RFE/RL, les commentateurs musulmans et conservateurs ont exprimé leur réprobation.

De nombreux lecteurs ont argué que les cours d'éducation sexuelle inciteraient les adolescent(e)s tadjiks à mettre en pratique ce qu'ils/elles auront appris à l'école.

Ehsan a écrit : 

Ин кори дуруст нест. У нишон медиҳад, ки чихел дуруст зино кунед, то ин ки духтар ҳомиладор нашавад. Яъне дар мактаб меомузан, чихел ба духтар бирасед, то ин ки вай ҳомила дор нашавад. О магар мо тоҷикон мусалмон нестем? Магар мо духтари хона намегирем !? Магар мо мехохем, ки ҷавонони мо ба ҳаминкорҳо даст занан!? Ин ҷомеаи моро хароб мекунад. Хонаҳоро вайрон мекунад. Дар ҳамин озоди хонда будам, ки ҷавоне хоҳари худро барои бероҳгарди бо табар зада куштааст. Ва гуфт пушаймон нестам аз кори кардаам. Баъди ин қонуни парлумон, шояд инхел кушторҳо зиёд шаван. Рости гап сахт дилам барои миллатам месузад. 

Ça ne va pas… [l'éducation sexuelle] vous dira comment forniquer sans que la fille se retrouve enceinte… Nous Tadjiks ne sommes-nous pas musulmans ? N'épousons-nous pas des filles vierges !? Voulons-nous un tel comportement pour notre jeunesse ? Ça détruira notre société et nos familles. J'ai lu sur Ozodi qu'un type a découpé sa soeur avec une hache pour inconduite et qu'il a dit ne pas regretter son acte. Après cette loi, le nombre de meurtres va peut-être augmenter. Franchement dit, j'ai honte pour mon pays. 

La virginité des filles a une importance indubitable pour les familles tadjiques. L'an dernier, un collectif d’ ‘experts médico-juridiques’ d'une région du pays a fait campagne pour une loi qui aurait rendu obligatoires les tests de virginité des fillettes pour sauver le pays de toutes sortes de maux de société, notamment des mariages finissant par un divorce. Le texte n'est pas arrivé jusqu'au parlement.

De nombreux lecteurs d'Ozodi ont défendu que l'éducation sexuelle n'est pas une nécessité dans les écoles du Tadjikistan, car elle dépouillera les gens des valeurs et de la culture nationales. Certains ont soutenu que les cours de biologie assuraient l'information générale sur le corps humain, et que l'éducation sexuelle des jeunes relevait de la responsabilité des familles. 

Un lecteur se désignant comme Karsak, a écrit :

Дар асл ин боз як кадаме пеш рафтани ноболигон ба ифротгарои мешавад, зеро бештари мавзуъхои ин фанни навтаъсис барои мардуми мусулмонтабори мо шарму нозукона аст. Ин боз идеалогияи мардуми гарбро таргиб намудан аст. То кунун фахмиши хонандагон дар ин масъалаи чинси аз фанни биологияи одам то микдори зарури пайдо мегардад. Агар ба ин фан ба пурра шомил шаванд аз ахлоки чинси бенасиб монда танхо пахлухои манфии чинсиро тахкик менамоянд, ки ин боиси пайдоиши проблемахои навин мегардад.

En réalité, ce sera un nouveau pas vers l'extrémisme pour les adolescents, puisque tous les thèmes inclus dans cette matière sont honteux pour la population musulmane de notre pays. C'est lun plaidoyer pour les idéologies occidentales. Actuellement, les élèves reçoivent les éléments de base de l'éducation sexuelle aux cours de biologie. S'ils adoptent cette matière cela nous fera perdre notre bonne conduite sexuelle et cela ne traitera que des aspects négatifs de cette conduite et amènera d'autres problèmes. 

Certains ont dit qu'ils ne permettraient pas à leur filles de suivre les cours.

Saihuja Abdurahmon a écrit 

… ин барой мардуми мусалмон мовофик нест баъд мегуян ки ешоно намемонан духтархояшона ба дарс бираван аз ин пас манхам на мегузорам хохарам ба дарс биравад ин сатри духтаронро мебардорад 

..Ce n'est pas convenable pour les musulmans. [Les autorités] demanderont ensuite pourquoi les mollahs ne laissent pas leurs filles aller à l'école. Je ne laisserais pas non plus ma soeur aller à l'école. Ça met la honte sur les filles.

Puis un groupe de lecteurs a clamé que le parlement était vendu aux puissances étrangères, et avait accepté des subsides pour réformer la loi actuelle. Ils argumentent que les députés devraient travailler à l'amélioration générale de l'enseignement — il était le pire de l'ex-URSS — et tâcher de faire rentrer les travailleurs migrants dans le pays, très dépendant de leurs envois d'argent depuis la Russie. 

Garib, croit de plus que le gouvernement devrait agir comme un gouvernement occidental à d'autres égards s'il veut introduire les valeurs occidentales au Tadjikistan. Il précise :

хукумати мо пеш аз он ки халки точикро ба гарбгарои таблиг мекунанд бояд авал худашон мисли давлатхои аврупо президентиро на зийод аз 5 сол кунанд ки ин ба манфиати халку давлат мебошад хандаовар аст ки давлати мо гами халкашро неву бисйортар гами курсиро мехуранд

Avant d'imposer les valeurs occidentales à la population du Tadjikistan, notre gouvernement devrait limiter le mandat présidentiel à cinq ans [il est actuellement de sept ans et a été prolongé par des élections douteuses] au profit du peuple. C'est drôle que notre gouvernement pense davantage à sa propre situation qu'au peuple. 

Une minorité a soutenu l'idée d'éducation sexuelle pour les élèves du secondaire, certains arguant que garçons et filles devraient recevoir les cours dans des salles séparées.

Quant à Rakhim Soliev, un utilisateur de Facebook, il a appelé à accepter ces cours.

Son raisonnement :

На парламенте сидят люди имеющий диплома и голову. Вы слышали что ” Запретный плод сладок” так что молодежь должны знать что это. Это наша природа. Если парень или девушка имеет терпения и совесть то такими вещами заниматься не будут. Вы уже знаете что под полно все этим занимаются. Так что давайте смотреть на таки вещи нормально. Смените розовые очки.

Au parlement siègent des gens qui possèdent un diplôme et une tête. Vous avez entendu dire que ‘le fruit défendu est délicieux', les jeunes doivent donc savoir de quoi il s'agit. C'est notre nature. Si un gars ou une fille a patience et conscience, ils ne s'engageront pas dans ces choses. Vous savez déjà que tout le monde le fait en se cachant. Alors regardons ces choses normalement. Enlevez vos lunettes roses. 

Les 147 personnes tuées dans le massacre de Garissa sont plus qu'une statistique

mercredi 8 avril 2015 à 20:19
Photos of Garissa shooting victims being shared under the 147notjustanumber hashtag on Twitter.

Une capture d'écran du journal indépendant Daily Nation (@DailyNation) comportant les photos des victimes de fusillades de Garissa, partagée sur Twitter.

La couverture médiatique locale et internationale de la fusillade à l'Université de Garissa, qui a vu au moins 147 personnes tuées par la milice Al-Shabaab, a été fortement critiquée. Alors que les noms des assaillants ont été largement publiés, les victimes ont souvent été réduits à un nombre: 147.

Face à cela, les Kenyans en ligne ont fait des efforts pour donner des noms et des visages aux victimes de la violence barbare.

 L'auteur kenyan Binyavanga Wainaina écrit que le Kenya n'est pas “une nation si nous ne pouvons pas convenablement commémorer chaque citoyen que nous perdons”:

Je veux voir les noms, l'âge et les photographies de ceux qui sont morts à Mpeketoni. Des personnes tuées lors des violences post-électorales. Histoires. Oublier n'est pas bien. C'est dans ces actes que nos biens communs sont relancés. La politique de dire nous ne sommes pas prêts à faire face nous-mêmes la plénitude de notre douleur, est la même politique qui nous permet d'ignorer quand un Kenyan dépouille l'institution qu'il est sensé gérer, la met à sec, et revient comme un zombie, un zombie en plastique élastique, sous une autre forme, pour gouverner à nouveau ailleurs.

Il poursuit :

I want to see three million Nairobians flood the streets to cry, and sing, and hug because our children have been killed. I want to stop feeling that we live inside mostly the private. I want never to hear the word self-empowerment again.

Je veux voir trois millions de Nairobiens inonder les rues pour pleurer, et chanter, et se serrer dans ses bras parce que nos enfants ont été tués. Je veux arrêter le sentiment que nous vivons surtout en privé. Je ne veux plus jamais entendre à nouveau le mot auto-émancipation.

Sur Twitter, Ory Okolloh Mwangi a expliqué pourquoi il est important dans la culture africaine de nommer les victimes:

Nommer les personnes et les cérémonies où l'on nomme [sont] cruciales dans la culture africaine. [Cela] signifie vie passée, présente, future. Et donc nous allons les nommer un par un.

Afin d'humaniser les victimes, certains utilisateurs de Twitter ont tweeté le hashtag #147notjustanumber (147 pas juste un nombre) pour partager leurs noms et leurs photos:

RIP Elizabeth Nyang Arora. Diplômée en 2012 du lycée pour filles St Andrews Kanga.

 

C'est Tobias, il est mort lors de l'attentat de Garissa; pour nous, il n'est pas un nombre, il est un fils, un frère, un ami.

 

R.I.P Ivy Betty Wanjiku (Shiko) étudiante en 1ère année

 

Angela ‘Ka/Jojo’ Kimata Githakwa #147notjustanumber (147 pas juste un nombre) #TheyHaveNames (ils ont des noms) Ancienne élève du lycée pour filles Karima en 2011

 

#147notjustanumber (147 pas juste un nombre) Nous préserverons leurs mémoires dans nos cœurs pour toujours. S'il vous plait, continuez d'envoyer leurs biographies et leurs photos.

 

Alors que les assaillants font les gros titres et leurs noms vivront à jamais, leurs victimes sont oubliées comme une simple statistique. #147notjustanumber

@Reclvse a écrit qu'il s'agit de vies et non de statistiques :

J'aime la façon dont les Kenyans mentionnent les noms et racontent les histoires des victimes de l'attaque à Garissa pour s'assurer que #147notjustanumber (147 pas juste un nombre). Vies, pas statistiques.

@lunarnomad a parlé de l'intention derrière le hashtag :

Je suis si fatigué de voir des images sanglantes dans les médias sur Garissa. Découvrez  #147notjustanumber pour voir les personnes derrière les balles.

Mary Njeri Mburu a tweeté:

J'espère que la presse écrite octroiera des notices nécrologiques gratuites pour les victimes de l'attaque à Garissa comme ils l'ont fait après les attentats de Westgate.

Eunice a partagé un proverbe kenyan, sous un hashtag différent — #KenyanLivesMatter (La vie des Kenyans importe), une interprétation du mouvement #BlackLivesMatter (La vie des noirs importe) aux États-Unis:

Un homme qui utilise la force a peur de raisonner. ~ Proverbe kenyan. Mes pensées avec vous.