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Japon, le succès d'un manga pour apprendre l'anglais

jeudi 28 avril 2016 à 06:58

New Horizon est l'éditeur d'un manuel de conversation en anglais utilisé dans les collèges japonais qui a bénéficié d'une refonte. Les changements apportés au manuel sont devenus un sujet de conversation viral au Japon, sous le hashtag #エレン先生 (#EllenSensei).

After her middle school entrance ceremony today, my daughter came home with her new English textbook. Ellen Sensei is totally cute!

Après sa cérémonie d'admission au collège aujourd'hui, ma fille est rentrée avec son nouveau manuel d'anglais. Ellen Sensei est franchement “cute” (mignonne)

La nouvelle présentation est en rupture totale avec les anciennes versions aujourd'hui banales et démodées du manuel New Horizon.

New (left) and old (right) versions of the New Horizon English textbook. #EllenSensei

La version nouvelle, à gauche, et ancienne, à droite du manuel d'anglais New Horizon

Le style manga très “cute” (mignonne) d”Ellen Sensei, l'enseignante d'anglais qui guide les élèves tout au long des trois volumes pour différents niveaux a été interprété en dessins par des fans. Certains sont assez osés pour que le créateur des personnages ait fait appel à plus de retenue

Qu'est-ce qui se passe ?#エレン先生 pic.twitter.com/Sa5qQmRPVz

L'anglais est la langue étrangère la plus enseignée au Japon, le gouvernement de ce pays fait un gros effort pour améliorer l'apprentissage des élèves. Les résultats jusqu'à maintenant sont mitigés, on constate une grande disparité des capacités en anglais d'un bout à l'autre du Japon.

Ce n'est pas la première incursion de New Horizon dans le style manga. L'éditeur avait déjà publié un manuel destiné aux adultes et qui joue sur leur nostalgie des années de collège en style manga.

というか、英語の教科書でお馴染みのNEWHORIZONの登場人物が大人になって帰ってきた大人向けNEWHORIZONって知ってます?内容がリア充過ぎて非リアの読者をめった刺しにします。 https://t.co/LiMmWal4Lg pic.twitter.com/xV82or937w— ししとう (@sisitou2015) 2016年4月5日

Speaking of which, did you know there is a New Horizon textbook aimed at adult learners that features adult versions of the original characters? The themes and situations are totally realistic!

En parlant de cela, connaîtriez-vous un manuel publié par New Horizon destiné à des lecteurs adultes et mettant en scène une version adulte des personnages originaux ? Les thèmes et les situations sont absolument réalistes !

Le voici : publié en 2011, ce manuel exploite des thèmes adultes, tels que des rencontres pour enseigner l'anglais, ce qui pourrait être fort utile par les temps qui courent.

If the characters in my middle school English conversation textbooks had been this cute I would have totally become fluent in English.

Si les personnages de mon manuel scolaire de conversation en anglais avaient été aussi mignons, j'aurais acquis une bonne maîtrise de l'anglais

Selon la préface, le manuel suit les aventures de personnages depuis leurs années de collège à leur retour au Japon après plusieurs années passées outre-mer.

Le manuel utilise également le procédé de “Réalité augmentée” (AR) qui peut être déverrouillée avec un smartphone, comme on le voit sur la vidéo ci-dessous:

La revue japonaise en ligne Spotlight donne les précisions suivantes sur les personnages du livre :

どうやらケンとユミ、ルーシーの三角関係の話のようですが、いろいろとドラマがあるようです。ストーリーにドキドキしながら英語の勉強もできるなんて、素晴らしい教材じゃないですか!

Apparently Yumi, Lucy and Ken form a love triangle that results in plenty of drama. You can follow the twists and turns of the plot while practicing English, making the textbook a great learning.

Apparemment Yumi, Lucy et Ken établissent une relation amoureuse triangulaire qui produit pas mal d'histoires. Vous pouvez suivre toutes les péripéties de l'intrigue en améliorant en même temps votre pratique de l'anglais!

‘Piccola Italia’, un petit coin d'Italie à Buenos Aires

jeudi 28 avril 2016 à 06:43
Plaza Cortazar, en el bonaerense barrio de Palermo. Imagen en Flickr del usuario Omar Uran (CC BY 2.0).

Plaza Cortazar, dans le quartier de Palermo, à Buenos Aires. Image Flickr de l'utilisateur Omar Uran (CC BY 2.0).

L'immigration italienne en Argentine fut le mouvement migratoire le plus important de ce pays d'Amérique du Sud. On estime que près de trois millions d'Italiens sont arrivés sur les terres argentines et se sont installés dans les régions centrales du pays. Entre 1814 et 1970, l'Argentine a reçu des immigrés italiens venus de toutes les régions d'Italie.

Après la transculturation propre à ces processus, les migrants italiens se sont intégrés à la société argentine, bien qu'avec toujours une sensation de nostalgie pour la terre natale laissée derrière eux. Cette nostalgie a sans doute été récupérée par leurs enfants, puis par leurs petits-enfants, qui ont adopté de nombreuses habitudes des générations précédentes et se les sont appropriées.

Une petite Italie très présente

Cette ‘italiénité’ est palpable dans une zone de Buenos Aires, la capitale argentine, où une Piccola Italia, une petite Italie, est en train de naître :

[…] cinq pâtés de maisons qui forment un espace gastronomique et culturel où partager et exprimer l'italiénité. Ses initiateurs imaginent déjà l'arche à l'angle de Arévalo et Gorriti, dans le quartier portuaire de Palermo.

L'italiénite en Argentine reste difficile à définir parce qu'elle a réussi à se répandre dans toute la société, parce qu'elle est insaisissable et omniprésente. Elle est là, dans les mots mélangés au lunfardo, dans la valorisation de la famille et des amis, dans les recettes héritées et argentinisées, dans chaque quartier de la ville avec les commerces aux noms italiens, dans les apéritifs, dans les Volturno pour le café court et fort. Elle est là.

Le lunfardo est l'argot employé à l'origine par les classes populaires de Buenos Aires, dont les mots et les locutions sont ensuite entrés dans l'espagnol populaire d'Argentine et d'Uruguay.

Le 20 septembre est une date spéciale pour les Italiens, qu'ils se trouvent à la maison ou à l'étranger, car en ce jour de 1870, les troupes italiennes occupèrent la ville de Rome, ce qui mit un terme à “l'épopée de l'unité italienne et au processus politique et guerrier de l'unification de la Péninsule italienne, autour du Royaume du Piémont et de la Maison de Savoie, et, dans les faits, à l'existence des États Pontificaux”. C'est pour cette raison que, depuis trois ans, a lieu le festival “Al Dente!”, un événement culturel en libre accès et gratuit pendant lequel on célèbre chaque année le Jour de l'Italiénité en Argentine”. :

[…] Un événement qui [en 2015] aura lieu pour la troisième année consécutive et qui est en même temps une fête culturelle et gastronomique […] qui nourrit le rêve de créer, dans le quartier de Palermo, La Pequeña Italia en Argentine.
Organisé par une jeune génération de descendants d'Italiens qui veut rendre hommage à leurs origines dans une ambiance festive d'unité et de joie, cet événement a connu sa première édition en 2013.

Sur Twitter, certains utilisateurs ont publié des photos des festivités de 2015.

👉 Voilà comment s'est passé le #FestivalAlDente et ArgNoticias te raconte tout : https://t.co/lgJoxsrX8G
🌟 À l'année prochaine ! 🌟

— Festival Al Dente (@FestivalAlDente) 22 octobre 2015

Un petit tour par le @FestivalAlDente #AlDente #FestivalAlDente pic.twitter.com/S0oyVKbAxc

— Maximiliano Bagnasco (@MaxBagnascoCari) 29 septembre 2015

 

Une grande cohue. Le succès obtenu en à peine trois éditions est incroyable.

Kerry Galhos, la prochaine “Serena Williams” du Timor-Oriental ?

mercredi 27 avril 2016 à 21:00
Kerry-Galhos-tenistadeTimorLeste

Kerry Galhos a bénéficié d'une bourse d'étude de l'Université du Texas, aux Etats-Unis. Photo: Media Connection, utilisée avec autorisation.

[Tous les liens sont en anglais, sauf mention contraire]

Jeune joueuse de tennis du Timor-Oriental, Kerry Galhos a été récemment “envoyée” aux Etats-Unis afin d’étudier et de poursuivre sa prometteuse carrière tennistique professionnelle.

Grâce au soutien de sa famille, Kerry a quitté le Timor-Oriental en 2009 pour étudier en Australie. A Brisbane, elle fut accueillie par la famille Rapkins qui dirige un centre de tennis et qui l’encouragea sans cesse à ne pas renoncer à son rêve de devenir joueuse de tennis professionnelle. Elle intégra par la suite le centre Study & Play, puis, en 2013, fut recommandée par le fondateur lui-même, l’Américain Chris Bates, pour être transférée aux Etats-Unis afin d’y acquérir une « brillante technique ». Désormais, Kerry fait partie de la « famille USTA », et a intégré l’Université du Texas à San Antonio.

C’est par l’intermédiaire de la famille Rapkins, qui réside dans la banlieue de Beenleigh, à Brisbane, que Kerry fut présentée à Chris Bates, créateur de Study & Play aux Etats-Unis ; ce dernier décida de soutenir cette jeune espoir et l’envoya aux Etats-Unis. « Il n’existe aucun mot pour décrire ce que je ressens en ce moment, je peux seulement remercier la famille Rapkins de m’avoir aidée à réaliser mon  rêve », a déclaré Kerry lors d’une interview au blog Kiakilir.

Cette nouvelle a été particulièrement bien reçue au Timor-Oriental, où un appel aux jeunes générations du pays et expatriées à s’inspirer de l’exemple de Kerry a été lancé. Le blog Kiakilir a traduit l’histoire de Kerry en tétoum, la langue officielle du Timor-Oriental. Armando Gama commente :

Istoria furak tebes,,,bele motiva foinsae sira hodi atinji ita nia mehi.

Histoire très attachante qui peut motiver les jeunes à réaliser leurs rêves.

L’histoire de Kerry vaut le détour : voici qu’une jeune quitte un petit pays qui,  il y a encore peu de temps, était aussi grand que l’Indonésie et devint indépendant après 25 années d’occupation et plus de 400 ans de domination coloniale portugaise [français].

Feliciade Neto, également originaire du Timor-Oriental, écrit :

Obrigada wain hatutan historia kmanek ida nee.
Fiar katak ho ninia couragem e boa vontade bele halo mehi furak liu tan iha nia talento professional
Muito parabens ba Kerry e ida nee sai motivasaun diak foinsae sira iha ita nia nia rai doben.

Me voilà ravi de répandre cette bonne nouvelle.

Je suis sûr qu'avec son courage et toute sa bonne volonté, son rêve se réalisera.

Félicitations Kerry, tu incarneras une source de motivation pour les jeunes de notre pays bien-aimé.

Une histoire de courage, sacrifice et générosité

A minha família sempre me apoiou desde o inicio, sacrificaram-se bastante para poder vir para fora, é também por causa deles que estou cá. (Kerry Galhos)

Ma famille m’a toujours soutenue depuis le début et s’est beaucoup sacrifiée pour que je puisse partir, c’est aussi grâce à elle que je suis ici. (Kerry Galhos)

Kerry Galhos est née à Dili le 9 août 1995, et est l’aînée d’une fratrie de trois enfants ; depuis son plus jeune âge, Kerry a démontré des aptitudes pour le sport, et en particulier pour le tennis, son activité de prédilection. Bien que chargée de soutenir sa famille dans l’éducation de ses frères, Kerry fut sans cesse encouragée par ses parents à ne pas renoncer à son rêve. Ces derniers ont finalement réussi à l’envoyer en Australie. « En tant que jeune du Timor-Oriental et représentante de l’avenir de notre nation, il est de notre devoir, nous les jeunes, de donner le meilleur de nous-mêmes et de nous impliquer suffisamment dans nos études pour contribuer au développement de notre pays », déclare la joueuse, ce qui suscite cette réaction d’Aroe Schultz :

Parabens Kerry, apresia tebes ba O ho familia tomak nia esforsu atu bele sai realidade. hau sei lembra bainhira halo intervista ba kerry iha programa CPA nian “Talentu” iha neba hatudu O iha komitmentu dunik… espera katak loron ida maluk sira CPA sei loke fali filme documenter ne para tracking kerry nia profile.. Boa sorte e Abracos

Félicitations Kerry, j’ai une grande admiration pour toi et ta famille, et pour l’effort mutuel dans la réalisation de tes rêves. Je me rappelle d’une entrevue pour CPA dans laquelle Kerry a prouvé sa conviction et son sérieux… en espérant qu’un jour les collègues de CPS retransmettront le documentaire de Kerry à la télévision… J’espère le voir de nouveau. Bonne chance, je vous embrasse.

La Serena Williams du Timor-Oriental

Le parcours de Kerry rappelle celui de Serena Williams [français], dont le passé familial est semblable à celui de la joueuse du Timor-Oriental. Issue d’une famille pauvre, sans grandes perspectives d’avenir, Williams est néanmoins parvenue à quitter un lieu où la vie demeurait difficile. De la même manière, la joueuse américaine a toujours suivi ses rêves et surmonté tous les obstacles. Dorénavant mondialement reconnue comme l’une des meilleures joueuses de tennis, Serena Williams a inspiré Kerry Galhos :

Serena Williams, é de facto a minha inspiração para começar a jogar ténis. A sua força e perseverança serviu de exemplo para me motivar ainda mais e ajudar-me a não desistir. Eu admiro-a muito mas ainda não cheguei ao seu nível.

Serena Williams est celle qui m’a incitée à jouer au tennis. Sa force et sa persévérance m’ont servi d’exemple pour me motiver encore plus et m’aider à ne pas abdiquer. Je l’admire beaucoup mais je suis loin de son niveau.

Kerry a exhorté tous les habitants du Timor-Oriental à « ne pas perdre de temps, à ne pas renoncer, à saisir toutes les opportunités qui se présenteront et à lutter », car :

Timor precisa de todos nós.

Le Timor-Oriental a besoin de nous tous.

Des Irakiens arrivés en Europe, et qui rentrent chez eux

mercredi 27 avril 2016 à 16:38
Dana Maghdeed Aziz holds up the identification issued to him by the Germany government. Credit: Rebecca Collard

Dana Maghdeed Aziz montre la pièce d'identité délivrée par le gouvernement allemand. Crédit: Rebecca Collard

Cet article de Rebecca Collard a été publié au départ sur PRI.org le 21 avril  2016, il est republié ici dans le cadre d'un accord d'échange de contenus.

En septembre 2014, Dana Maghdeed Aziz a décidé qu'il ne pouvait plus rester en Irak, Daech ayant pris le contrôle de  Mahkmour, sa ville, le futur apparaissait lugubre. Il a vendu son taxi, et s'est envolé pour la Turquie.

Listen to this story on PRI.org »

“En Turquie, j'ai acheté un faux passeport, j'ai essayé de passer en Bulgarie mais on m'a attrapé et mis en prison” dit Aziz. “Je leur ai dit que je n'étais pas un criminel mais un réfugié ordinaire qui cherchait une terre d'asile.”

Aziz a été emmené en Bulgarie dans un camp où on lui a dit qu'il devait faire une demande d'asile. Mais il ne voulait pas rester dans ce pays, alors il s'est sauvé.

J'ai tout essayé pour rejoindre l'Allemagne”, dit-il en buvant en café.

Il réussit finalement à le faire en mars 2015. Son projet était de demander asile à l'Allemagne et d'organiser une nouvelle vie pour sa femme et ses deux enfants qui attendaient à Erbil de pouvoir le rejoindre.

Mais presque un an plus tard, il ne savait toujours pas si l'Allemagne allait lui donner asile et si sa famille pourrait un jour le rejoindre. Le pays était dépassé, ayant reçu l'année précédente 500 000 nouvelles demandes d'asile.

Dana Maghdeed Aziz’s German identification cards on the table in a café in Erbil. After months in Germany he still didn’t know if he would be granted asylum. Credit: Rebecca Collard

Les papiers d'identité pour le territoire allemand de Dana Maghdeed Aziz sur la table d'un café à Erbil. Crédit: Rebecca Collard

“J'ai eu mon premier entretien de demande d'asile en juillet 2015. Ils m'ont dit que ça devrait prendre trois mois mais en décembre je ne savais encore rien. Plus tard, en janvier, mes enfants sont tombés malades”.

Par ailleurs, Aziz n'avait pas le droit de travailler en attendant. Il vivait dans un logement fourni par le gouvernement avec une allocation mensuelle de 325 € donnée par le gouvernement allemand.

Comme beaucoup d'Irakiens arrivés en Europe, Aziz devait subvenir aux besoins de sa famille, mais ne pouvait envoyer d'argent chez lui.

“Ma femme a du vendre le reste de ses bijoux en or pour faire vivre la famille”, explique-t-il.

En février dernier, Aziz abandonne tout, se rend au consulat irakien à Francfort pour obtenir un billet  aller-simple pour rentrer chez lui.

Dana Maghdeed Aziz holds up the cards through which he received a stipend from the Germany government. Credit: Rebecca Collard

Dana Maghdeed Aziz montre la carte de crédit qui lui permettait de recevoir une allocation du gouvernement allemand. Crédit: Rebecca Collard

Aziz est l'un des 5000 irakiens qui sont rentrés depuis octobre dernier avec l'aide de l'Organisation Internationale pour les Migrations (IOM). Et bien d'autres d'Irakiens sont rentrés par leurs propres moyens, ne voulant ou ne pouvant pas attendre une assistance pour le faire.

Un garde affecté à la sécurité de l'aéroport internationa d'Erbil affirme que chaque vol en provenance d'Allemagne transporte des réfugiés. A bord d'un vol  récent, il y avait au moins huit Irakiens qui rentraient au pays après un voyage cher et dangereux jusqu'en Allemagne. Parmi eux, il y avait Sama qui ne veut pas utiliser son nom de famille et avait du vendre en décembre son lopin de terre pour payer un passeur vers l'Allemagne.

“Je n'ai fait que suivre les autres, ils disaient qu'on aurait une vie meilleure en Europe, je voulais voir si c'était possible pour moi”, dit Samad.

Mais la réalité a été décevante.

“Je m'attendais à une vie confortable et qu'on nous donne de l'aide” dit-il . “Mais ça été difficile”.

Comme pour Aziz, il n'a jamais pu savoir si l'asile lui serait accordé et encore moins si sa femme et ses trois enfants pourraient le rejoindre en Allemagne. Et pourtant il a essayé de les aider depuis ce pays.

“Nous étions toujours dans le camp, je partageais une pièce avec 8 personnes et je n'avais pas le droit de travailler” dit Samad. “Si j'avais eu le moindre espoir d'obtenir l'asile, je serais resté, mais ce n'était pas le cas”.

Alors que les Syriens peuvent espérer obtenir cet asile en Allemagne, c'est beaucoup moins certain pour les Irakiens. Samad était tellement décidé à rentrer qu'il n'a pas demandé d'aide. Il a dépensé le reste de son argent pour acheter son billet de retour vers Erbil.

“J'ai tout vendu pour venir ici “, dit-il.

De retour au café à Erbil, Aziz explique que si sa famille avait été avec lui en Allemagne, il ne serait jamais rentré en Irak.

Sa ville a maintenant été reprise par les forces kurdes mais elle se trouve encore sur la ligne de front. Il partage maintenant avec ses parents un logement dans la ville et cherche du travail.

Aziz et Samad repartent tous les deux à zéro – plus de taxi, plus de travail, plus d'argent. Aziz passé presqu'une année en Europe sans rien en tirer.

“Evidemment je regrette ce que j'ai fait”, dit Aziz. “J'ai dépensé tout mon argent pour rien, je suis maintenant là, dans mon pays, sans pouvoir même me payer un café”.

Australie : comment apprendre le Gumbaynggir….trois minutes par jour

mercredi 27 avril 2016 à 09:37

Cet article a été publié à l'origine par Les langues premières de l'Australie sur Warra

La  langue Gumbaynggirr est parlée sur la côte nord de l'état australien de Nouvelles Galles du Sud.

Les gens qui habitent là peuvent facilement entendre cette langue en écoutant l'émission de radio du matin de ABC, Coffs Coast. Tous les vendredis, Gary Williams, qui enseigne le Gumbaynggirr à la Muurbay Aboriginal Language and Culture Co-operative, y donne un cours, pendant trois minutes  après les informations de 7h30 le matin, aux auditeurs de l'émission de  Fiona Poole  et aux personnes présentes, par des listes de mots et des phrases.

Map of the Many Rivers language region of NSW, Australia. Photo: Muurrbay Aboriginal Language and Culture Cooperative.

Carte des nombreux “langages des rivières” de la région de nouvelle Galles du Sud en Australie. Photo: Muurrbay Aboriginal Language and Culture Cooperative.

Cet intermède radio en langue Gumbaynggirr a commencé après un prise de contact de Fiona Poole avec la coopérative. Elle souhaitait lancer des cours de langues locales à la radio. Muurbay lui a fait rencontrer Williams qui avait déjà une expérience de radio communautaire.

Williams était intéressé, mais conscient du fait qu'un cours de langue trop long n'intéresserait pas les auditeurs. Alors, ils ont décidé ensemble du format de 3 minutes.

Chaque semaine,  Williams choisi quelques mots ou phrases usuelles à partager avec ses auditeurs. Le programme se déroule sous la forme d'un conversation détendue pendant laquelle Fiona Poole explique le sens et l'utilisation de ces mots selon le contexte. Pour Williams, ce programme s'adresse à un large éventail d'auditeurs tant au niveau des Gumbaynggirr que des autres habitants.

It is great to turn up at local events and have people I have never met before recognise me and then greet me in Gumbaynggirr. There is increasing interest in our language across the region and the program allows people to begin a conversation with Gumbaynggirr and other Aboriginal people in the region. This is how reconciliation starts.Though in some areas of Australia communities do not wish to teach their traditional languages to people outside their communities. Gumbaynggirr community members have never raised concerns about having their local public learning the language in this way. Gary says the community has a lot of trust in the language centre and generally supports the projects it promotes.

C'est vraiment incroyable de passer aux nouvelles locales et d'entendre des gens, que je n'avais jamais rencontré avant, me reconnaître et me saluer en Gumbaynggirr. Il y a un intérêt grandissant dans la région pour notre langue. Ce programme permet à quelqu'un d'engager une conversation en Gumbaynggirr. C'est comme cela que peut débuter une réconciliation. Dans certaines zones de l'Australie il y a des communautés qui ne  souhaitent pas enseigner leur langue  à des étrangers. Les membres de la communauté Gumbaynggirr ne se sont jamais préoccupés de cela, pour Gary, ils ont au contraire une grande confiance dans le Centre et soutiennent habituellement les projets qu'il propose.

L'intermède radio en Gumbaynggir a commencé en 2011. Il continue à cause de l'implication des deux personnes de l'équipe et ce format réduit permet à d'autres personnes d'y intervenir lorsqu'ils ne sont pas disponibles.

Pour ceux qui ne pourraient se connecter au bon moment chaque semaine, les mots et phrases nouvelles sont aussi disponibles en ligne sur ABC blog. Ce blog donne les liens avec l'audio de Williams, ses phrases et ses traductions. Pour ceux qui voudraient les trois minutes en entier, il suffit de se connecter sur le blog.

Par exemple dans l'audio ci-dessous Williams explique comment dire “quel plaisir de vous rencontrer!” en Gumbaynggir :

Yaam darruy ngiina gaduyaygu

Cette langue n'est pas seulement enseignée à la radio. Bien que beaucoup de personnes aient grandi avec elle, des cours de Gumbaynggirr sont aussi donnés dans les écoles et les programmes communautaires par des enseignants spécialisés comme Michael Jarret. Vous pourrez prendre la mesure de sa démarche dans le film produit par ABC OPEN.

Cette collaboration radiophonique s'est avérée un moyen excellent pour promouvoir le Gumbaynggir, tout comme le travail auprès des auditeurs et des internautes de la coopérative Muurrbay Aboriginal Language and Culture Co-operative.