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Une comparaison des géants mondiaux des technologies en matière de droits fondamentaux, en six langues, y compris le français

mardi 2 octobre 2018 à 15:55

Les sociétés évaluées par l'Index 2018 de responsabilité sociétale d'entreprise. Source: Ranking Digital Rights

En septembre, Google a cédé aux pressions des autorités russes et retiré des vidéos qui faisaient la promotion d'un rassemblement de protestation contre une réforme impopulaire des retraites. C'était, semble-t-il, la première fois que Google décidait d'obtempérer à une requête russe de censure. Mais de tels actes, par lesquels Google ou d'autres grandes entreprises des technologies de l'information et de la communication (TIC) n'assurent pas le respect de la liberté d'expression et de la vie privée de leurs usagers dans leurs règles et leurs pratiques, ne sont devenus que trop communs.

Les géants des technologies et les fournisseurs de services de télécommunications sont de plus en plus confrontés à l'examen public de leur implication directe ou indirecte dans les violations de droits humains, qu'il s'agisse du détournement des données des utilisateurs, communiquées et vendues sans leur consentement à des tierces parties, ou de la censure d'une parole légitime sur requête de gouvernements, deux manières dont cela se produit de façon récurrente. Quant aux opérateurs de télécoms, leur capacité à bloquer leurs réseaux ou ralentir l'accès à certains services et plateformes est abusivement mise en œuvre à la demande de gouvernements en Asie du Sud, au Moyen-Orient et à travers l'Afrique.

Pour apporter un éclairage sur les politiques et pratiques des entreprises de ce secteur, le projet de recherche sans but lucratif Ranking Digital Rights (sens en français: Classement des droits numériques, NdT) travaille avec des partenaires du monde entier pour promouvoir un meilleur respect de la liberté d'expression et des droits à la vie privée dans les compagnies de technologies de l'information et de la communication (TIC).

En avril 2018, RDR a rendu public son troisième Corporate Accountability Index, (Index de responsabilité sociétale d'entreprise), un classement des politiques d'entreprise impactant la liberté d'expression et la vie privée.

Pour établir l'Index, l'équipe de recherche de Ranking Digital Rights a évalué 22 compagnies de 13 pays (Afrique du Sud, Chine, Corée, Émirats arabes unis, Espagne, France, Inde, Malaisie, Mexique, Qatar, Royaume Uni, Russie et USA), dont les produits et services sont accessibles à une majorité des 4,2 milliards d'internautes de la planète.

L’Index 2018 a établi que pas une seule des 22 compagnies évaluées n'est pleinement transparente sur les politiques et pratiques qui affectent la liberté d'expression et la vie privée des usagers. Leur incapacité à rendre publiques leurs politiques et pratiques peut laisser les usagers vulnérables à des dangers non divulgués.

Ces plateformes et services font partie intégrante de la vie quotidienne des personnes qui y accèdent pour exercer les droits humains fondamentaux que sont la communication, l'accès à l'information, la libre expression, l'organisation [collective] et les manifestations. Pourtant les usagers restent largement dans l'ignorance, car les entreprises sont loin de dévoiler les informations élémentaires sur la conception, la gestion et la gouvernance des plateformes et services numériques qui affectent les droits humains, comme le montre la recherche de RDR.

Les compagnies sont évaluées sur 35 indicateurs rangés en trois catégories : gouvernance, liberté d'expression et respect de la vie privée. Plusieurs problèmes sont ressortis dans ces domaines :

Gouvernance : Trop peu de compagnies font des droits à l'expression et à la vie privée des usagers une priorité centrale dans la supervision et la gestion des risques dans l'entreprise. Les compagnies sont dépourvues de procédures et mécanismes adéquats pour identifier et pallier la totalité des risques d'expression et de vie privée pour les usagers, pouvant être causés non seulement par la censure ou surveillance des États et par des acteurs privés malveillants, mais aussi par les pratiques découlant de leur modèle commercial lui-même.

Sécurité : La plupart des compagnies font de la rétention d'informations élémentaires sur les mesures prises pour sécuriser les données des utilisateurs, laissant ceux-ci dans l'ignorance des risques qu'ils prennent en utilisant tel ou tel service ou plateforme.

Vie privée : Les compagnies en disent trop peu sur la façon dont les informations sur les utilisateurs est traitée, notamment ce qui est collecté et partagé, avec qui et dans quelles circonstances. Sans oublier le partage des informations d'utilisateurs pour la publicité ciblée.

Expression : Les compagnies n'informent pas suffisamment le public sur la manière dont contenu et flux d'information sont ordonnés et formatés dans leurs plateformes et services.’

Pour rendre ces résultats plus accessibles aux compagnies elles-mêmes, à la société civile et aux décisionnaires de ces régions, RDR a noué un partenariat avec les Services de traduction de Global Voices pour traduire les éléments essentiels de l’‘Index 2018 en six grandes langues : arabe, chinois, coréen, espagnol, français et russe.

Baidu et Tencent

Les deux compagnies chinoises ont obtenu des résultats médiocres dans l'Index. Baidu a eu la note la plus basse de toutes les compagnies internet de l'Index, car elle ne dévoile pratiquement rien de ses politiques affectant la liberté d'expression et le respect de la vie privée. Tencent, plus transparent, ne révèle que peu d'information.

Un résumé des conclusions générales de l'Index et les fiches d'évaluation des compagnies chinoises de TIC Tencent et Baidu sont maintenant disponibles en chinois.

Orange

La multinationale française s'est classée quatrième sur les dix compagnies de télécommunications évaluées. Si l'entreprise a fait connaître un engagement fort pour la liberté d'expression et le respect de la vie privée en tant que droits humains, elle a manqué de transparence sur ses politiques et pratiques affectant la liberté d'expression et le respect de la vie privée. Elle n'a rien dévoilé de sa manière de traiter les requêtes étatiques de bloquer des contenus ou restreindre les comptes d'usagers, et n'a pas fourni d'informations suffisantes sur son traitement des informations utilisateurs.

Un résumé des conclusions générales de l'Index et la fiche d'évaluation d’Orange sont maintenant disponibles en français.

Kakao et Samsung

Kakao s'est classé sixième sur les 12 compagnies d'internet évaluées, et était incapable de fournir une information suffisante sur ses politiques et pratiques affectant la liberté d'expression et le respect de la vie privée. Cette entreprise a toutefois surclassé Samsung, l'autre compagnie sud-coréenne d'internet évaluée, d'à peu près 21 points. Si Samsung a fait connaître un engagement fort pour la liberté d'expression et le respect de la vie privée en tant que droits humains, elle a manqué de transparence sur ses politiques et pratiques affectant ces droits humains fondamentaux.

Un résumé des conclusions générales de l'Index et les fiches d'évaluation de Kakao et Samsung sont maintenant disponibles en coréen.

Yandex et Mail.ru

Yandex et Mail.ru ont obtenu des résultats médiocres dans l'Index, occupant respectivement les neuvième et onzième places. Les deux compagnies ont fait connaître peu d'informations sur leurs politiques affectant la liberté d'expression et le respect de la vie privée des usagers. Ainsi, elles n'ont quasiment rien dévoilé de leur manière de traiter les requêtes étatiques de retrait de contenus ou de transmettre les données des utilisateurs.

Un résumé des conclusions générales de l'Index et les fiches d'évaluation des deux sociétés russes, Mail.ru et Yandex, sont maintenant disponibles en russe.

Telefónica

Telefónica s'est classé troisième sur dix compagnies de télécommunications évaluées, derrière Vodafone et AT&T. La compagnie a fait connaître un engagement fort pour protéger la liberté d'expression et le respect de la vie privée des usagers, mais a été moins transparente sur les politiques affectant ces droits dans la pratique. Ainsi, l'entreprise a manqué de transparence sur son traitement des informations des utilisateurs et les mesures prises pour sécuriser les informations des utilisateurs.

América Móvil

América Móvil s'est classé cinquième sur les dix compagnies de télécommunications évaluées : elle divulgue peu sur ses politiques et pratiques affectant la liberté d'expression et le respect de la vie privée. Ainsi, la compagnie ne dit rien sur ses réponses aux requêtes étatiques de couper des réseaux, et n'a pas clairement fait connaître son traitement des requêtes étatiques ou privées de restreindre les contenus ou de transmettre des informations d'utilisateurs.

Un résumé des conclusions générales de l'Index et les fiches d'évaluation des sociétés América Móvil et Telefónica sont maintenant disponibles en espagnol.

L'Index permet aux usagers, investisseurs et militants de de comparer— et déterminer— si les compagnies d'internet, de téléphonie mobile et de télécommunications font des efforts substantiels pour respecter la liberté d'expression et la vie privée. Les défenseurs des droits peuvent utiliser cette information pour exiger plus de transparence et de mesures concrètes de la part des compagnies.

Les activistes et chercheurs des droits numériques sont également encouragés à s'approprier et adapter la méthodologie de l'Index pour produire de la recherche locale évaluant les politiques et pratiques en matière de droits de l'homme des entreprises et services dans leurs régions.

Une aide juridique par chatbot pour les Russes arrêtés lors de manifestations

mardi 2 octobre 2018 à 11:03

«[Nous voulons toucher notre] pension de retraite [tant que nous sommes] en vie !»: les Russes manifestent contre la réforme des retraites. Photo: Andrew.Filin; Wikimedia Commons (CC 1.0)

[Sauf mention, les liens renvoient vers des pages en russe]

Le 9 septembre, lorsque les citoyens russes sont descendus dans la rue pour protester contre la réforme des retraites [fr], il y eu environ 1 200 arrestations dans 38 villes. Des policiers ont été plusieurs fois filmés en train de tabasser des manifestants.

Le 9 septembre était aussi le jour de l'élection du maire de Moscou et des députés des assemblées législatives régionales, ce qui peut expliquer en partie la brutalité des violences policières.

Tout au long des manifestations, mais aussi pendant les jours qui ont suivi, l’organisation russe non gouvernementale OVD-Info collectait et diffusait des informations sur les arrestations et les violences policières. Le média proposait aussi une aide juridique par téléphone, avec une hotline fonctionnant vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et par chatbot, un agent conversationnel automatisé.

OVD-Info

OVD-Info (l'abréviation OVD désignant les forces de l'ordre en Russie) répertorie tous les cas d'arrestations et de procès politiques. Voici ce que dit l'organisation de sa mission et de son travail:

ОВД-Инфо — независимый правозащитный медиа-проект про политические преследования в России. С помощью горячей линии мы собираем информацию о задержаниях на публичных акциях и других случаях политпрессинга, публикуем новости и координируем юридическую помощь задержанным… Это может быть консультация по телефону, выезд адвоката в ОВД, помощь в российских судах обеих инстанций или, наконец, подача жалобы в Европейский суд по правам человека… Мы не поддерживаем какую-либо конкретную политическую силу и защищаем людей вне зависимости от их и наших политических пристрастий.

OVD-Info est un projet média indépendant de défense des droits en cas de poursuites politiques en Russie. A l'aide de la hotline, nous collectons les informations sur les arrestations lors d'actions publiques ou sur d'autres types de répression politique, nous publions les dernières nouvelles et coordonnons l'aide juridique aux personnes interpellées… Cela va des consultations par téléphone à l'envoi d'un avocat aux organismes chargés de l'application de la loi, en passant par une assistance devant les tribunaux russes (en première instance ou en appel), jusqu'à un dépôt de plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme… En aucune manière nous ne soutenons de mouvement politique existant, et nous défendons les gens indépendamment de leurs préférences politiques et des nôtres.

La messagerie mobile Telegram est extraordinairement populaire en Russie, c'est pourquoi OVD-Info a décidé de s'en servir comme outil pour aider les manifestants à défendre leurs droits. Outre une fonction de messagerie privée relativement bien sécurisée, l’application offre la possibilité de s'inscrire à des «chaînes» privées adaptées aux centres d'intérêt de l'utilisateur : de la politique à l'humour en passant par la pornographie. On peut aussi créer des bots qui permettent d'interagir avec d'autres utilisateurs, sur une chaîne ou non.

OVD-Info a récemment développé un chatbot pour Telegram qui permet de signaler une arrestation ou toute autre interaction avec les forces de l'ordre. Avant de démarrer un tchat crypté, le chatbot requiert le numéro de téléphone et le nom de l'interlocuteur.

Dès qu'une arrestation est signalée, OVD-Info entame une veille pour savoir ce qui arrive à l'utilisateur. Le chatbot permet aussi aux utilisateurs de recevoir des recommandations sur la conduite à tenir une fois qu'ils ont été arrêtés, et sur les textes juridiques à citer devant les policiers. Il peut aussi servir à envoyer, en cas de besoin, un message à l'équipe d'OVD-Info.

Même si les chances sont minces de pouvoir téléphoner pendant ou après une arrestation, toutes celles qui ont eu lieu pendant des manifestations n'ont pas été aussi violentes que les passages à tabac visibles sur les vidéos. Dans certains cas, les policiers sont arrivés en bus et ont tout simplement demandé aux manifestants de monter. Certains ont même pu faire des selfies et des vidéos en chemin. Poster sur la toile un selfie pris dans un panier à salade est devenu un titre de gloire pour les manifestants.

Capture d'écran du bot OVD-Info, avec options de réponse automatique. Ex.: “J'ai été libéré”, “On m'a emmené au poste”, “On me bat/on me menace”

Ce type de conversation est-il vraiment sécurisé ? C'est difficile à dire. Même si Telegram se fait fort de permettre des messages cryptés lisibles uniquement pour l'expéditeur et le destinataire, des spécialistes [en] et des militants [en] expriment des inquiétudes sur la qualité des normes de cryptage de Telegram et sur d'autres fonctionnalités de sécurité.

Si la confidentialité des échanges entre les manifestants et OVD-Info était compromise, les manifestants pourraient être exposés à une surveillance policière et à une répression renforcées. De plus, Telegram a récemment modifié sa politique de confidentialité afin de pouvoir communiquer les données des utilisateurs soupçonnés de terrorisme. Cette innovation peut être exploitée par les autorités russes, connues pour leurs abus en matière de droits [fr], surtout quand il s'agit d'activité extrémiste ou terroriste et de partages sur les réseaux sociaux.

Même si Telegram n'est pas la messagerie la plus sécurisée qui existe sur le marché, c'est l'application mobile la plus populaire en Russie qui garantisse ce niveau de cryptage, ce qui en fait un choix judicieux pour une ONG qui s'efforce, dans les faits, de soutenir des milliers de manifestants.

Dans une interview qu'il a accordée à Global Voices, Boris Beïlinson, programmeur et développeur d'OVD-Info, nous en dit plus sur les fonctionnalités du chatbot et la façon dont il a été utilisé le 9 septembre dernier.

Global Voices (GV): C'est la première fois que OVD-Info avait recours à un chatbot ?

Boris Beïlinson (BB) : Non, le bot a été lancé avant les manifestations du 12 juin 2017 [manifestations anticorruption qui ont eu lieu dans tout le pays].

GV: Qu'est-ce qui vous a amené à le développer, au lieu de vous contenter d'autres moyens de communication tels que hotline, messages privés sur VKontakte ou autres ?

BB: Nous continuons à utiliser les anciennes méthodes, dont la hotline qui est la principale. Mais nous voulions réduire la charge qui pèse sur elle, car lors de manifestations de masse, elle a beaucoup de mal à gérer le flux des appels. Dans ces cas-là, le tchat s'avère plus pratique. La majeure partie de notre activité sur internet se fait désormais par ce biais, ce qui offre un peu de répit à la hotline. Nous en sommes satisfaits, pas seulement d'un point de vue technique, mais parce que nous pensons que Telegram est le moyen de communication le plus sûr dont nous disposons. Nous faisons confiance à cette application et nous estimons qu'avec un chatbot, on peut parler de choses qu'il vaut mieux ne pas dire au téléphone.

GV: Combien de personnes l'avaient-elles contacté avant la manifestation du 9 septembre ?

BB: A l’heure actuelle, 16.002 personnes ont pris contact via le chatbot, et 8.185 ont laissé leurs coordonnées pour accéder à ses fonctions principales.

GV: Combien de personnes ont utilisé le chatbot pour signaler leur arrestation ?

BB: Pas tant que ça : 184 (pour une écrasante majorité, c'était leur premier contact).

GV: Selon vous, ce chatbot a-t-il rempli sa mission ? Prévoyez-vous de lui ajouter de nouvelles fonctions ?

BB: Si l'on prend en compte le travail qu'a demandé sa mise au point, c'est un réel succès. L'un des indicateurs de succès, ce sont les problèmes de croissance : le bot est débordé par la quantité de messages car il travaille avec un vieil algorithme, il faut donc que nous développions des fonctions administratives spéciales. Bien entendu, nous prévoyons aussi d'en proposer de nouvelles aux utilisateurs. Par exemple, nous allons bientôt ajouter des conseils pour se défendre devant un tribunal, car dans notre pays, malheureusement, la répression des manifestants ne s'arrête pas à leur interpellation.

Un festival cinématographique indépendant projette les vies des Papous d’Indonésie sur grand écran

lundi 1 octobre 2018 à 21:41

Deux participants au second festival du film indépendant de Papouasie. Source : page Facebook de Papuan Voices, reproduite avec autorisation.

Papuan Voices [Voix papoues, NdT] est une organisation de défense des intérêts par la vidéo. Elle a organisé deux festivals de films indépendants depuis 2017 pour rendre hommage aux vie et aux luttes des Papous autochtones de Papouasie, une province du sud-est de l’Indonésie.

En 2015, Global Voices avait déjà publié un article sur Papuan Voices en tant que projet d'EngageMedia. Plus tard dans la même année, Papuan Voices avait pris son indépendance de ses organisations-mères et s’était établi dans six régions papoues.

Cette province est la plus riche en ressources naturelles mais aussi la plus démunie du pays. Un afflux récent d’Indonésiens d'autres régions a déplacé de nombreux Papous autochtones. Certains Papous dénoncent une occupation illégale et réclament leur indépendance.

Carte des provinces indonésiennes de Papouasie et Papouasie occidentale. Image de Google Map.

Dans ce contexte, le premier festival du film qui s'est tenu en Papouasie a eu pour but :

to highlight the issues of the indigenous people of Papua through documentary films as well as to build public awareness of the important issues impacting them.

de mettre en lumière les problèmes des habitants autochtones de Papouasie grâce à des films documentaires, et de sensibiliser le public sur les questions importantes qui les impactent.

Presque trente films avaient été soumis, cinquante personnes avaient participé aux ateliers de production avant le festival, et dix films avaient été produits grâce à des ateliers pour la jeunesse.

Forts de ce premier succès, Papuan Voices a organisé un second festival en août 2018, qui a rassemblé plus de mille membres du public. Au total, dix-neuf films de différentes régions de Papouasie ont été soumis.

Aujourd'hui est le premier jour d'un atelier de pré-festival du film dans le comté de Keerom (après Jayapura la semaine dernière), organisé par la communauté Papuan Voices. Ces ateliers encouragent les metteurs en scène locaux à préparer et soumettre des films pour le Festival du film papou 2018. Plus d'informations à venir.

L'un des participants, Mecky Yeimo, explique que les films ont fourni de nombreuses informations sur les disputes foncières entre les propriétaires terriens papous et les investisseurs, qui acquièrent des terres pour en faire des mines ou des plantations de palmiers.

Franky Samperante, directeur de Pusaka, une organisation non-gouvernementale autochtone indonésienne, note l'importance du festival :

In Papua, there are very limited options to obtain information by ordinary people because information is controlled by certain dominant groups. The information in these films will be very useful for many people at the local, national and international levels.

En Papouasie, les gens normaux ont du mal à obtenir des informations parce que celle-ci est contrôlée par certains groupes dominants. Les informations de ces films seront très utiles pour beaucoup à un niveau local, national et international.

La plupart des films des deux festivals ont dépeint les difficultés quotidiennes des Papous.

Par exemple, celui qui a remporté le prix du Meilleur film de 2017, “Monce Truck“, est un documentaire mis en scène par Imanuel Hindom. Il montre comment un ancien chauffeur de poids lourd pour une plantation de palmiers [fr] dans le comté de Keerom, trouve une façon d'aider les vendeuses papoues (“mama-mama” en papou) à s'assurer une nouvelle source de revenus en transportant leurs légumes dans de nouveaux marchés dans la capitale Jayapura :

“The Caretaker of Isio Hill Forest” [Le gardien de la forêt d'Isio Hill, NdT] est un autre documentaire passionnant sur Alex Waisimon, qui a transformé une forêt luxuriante de Papouasie en un endroit couru des touristes férus d'ornithologie. Ce film a été mis en scène par Asrida Elisabeth, Harun Rumbarar, Bernad Koten et Yosef Levi.

Depuis 2011, Papuan Voices et EngageMedia ont formé plus de cinquante metteurs en scène et produit environ cent films qui ont été diffusés dans plus de cinquante salles en Indonésie et ailleurs.

Les Macédoniens veulent-ils que leur pays entre dans l'OTAN et l'UE ? L'enjeu d'un référendum historique

dimanche 30 septembre 2018 à 13:39
Rally in Skopje, MAcedonia in support for the referendum on EU and NATO accession.

Rassemblement pro-référendum le 16 septembre 2018 à Skopje. Photo: Andreja Stojkovski via Twitter, utilisation autorisée.

Ce 30 septembre, les Macédoniens se prononcent par référendum pour décider si leur pays doit adhérer à l'alliance de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) et entrer dans l'Union européenne (UE).

Le référendum fait partie d'un processus qui a débuté en 1993, quand tous les partis politiques de la République de Macédoine nouvellement indépendante ont déclaré l'adhésion à l'OTAN priorité stratégique fondamentale. Beaucoup sont convaincus qu'être membre de cette alliance militaire contribuera à protéger la Macédoine, située dans l'instable région des Balkans, d'une agression extérieure et de la guerre civile. Quelques années plus tard, le pays s'est de même engagé à rechercher l'adhésion à l'UE.

Être admis tant dans l'OTAN que dans l'UE requiert l'unanimité des membres existants, et la Macédoine se devait donc de résoudre au préalable les litiges bilatéraux avec ses voisins, dont certains appartenaient déjà aux deux organisations.

Le plus gros obstacle était la vieille querelle du nom avec la Grèce, qui entrave depuis 27 ans le développement de la Macédoine. En juin 2018, condition sine qua non du retrait du veto grec à son adhésion à l'OTAN et à l'UE, la Macédoine a signé un accord par lequel le pays s'oblige à changer son nom en République de Macédoine du Nord.

Malgré cet accord, le changement de nom reste un problème de fond. La question du référendum du 30 septembre est explicite :

‘Êtes-vous pour l'adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN, en acceptant l'accord entre la République de Macédoine et la République hellénique ?’

Une participation d'au moins 50 % est nécessaire

Le référendum n'est pas juridiquement contraignant, sa valeur est consultative, et sa validité est conditionnée à la participation de la majorité des électeurs inscrits. Une participation inférieure à 50 % ne mettrait pas fin en elle-même à la procédure d'adhésion à l'OTAN et à l'UE, qui requiert l'intervention du parlement.

Selon cet utilisateur de Twitter :

Le 30 septembre donne la possibilité d'enfin sortir du statu quo qui nous entrave, et d'enfin nous libérer d'un problème bizarre qui nous restreint depuis 30 ans. Voilà pourquoi je vote.

Pour d'autres électeurs, le référendum est à la fois symbolique et cathartique, en ce qu'il représente un retour “dans la bonne voie” après “la décennie perdue” du recul démocratique, et beaucoup retiennent leur souffle dans cet espoir :

Le pays entier est tétanisé, tout est remis à ‘après le 30′. Même si on veut acheter un sandwich, la vendeuse du grill va dire ‘Pas maintenant, après le 30, quand la situation sera clarifiée’.

Appels au boycott

Cette anxiété est peut-être liée à la campagne de boycott menée par les opposants populistes de droite, et conduite par plusieurs partis marginaux non présents au parlement, comme le parti pro-russe, eurosceptique et anti-OTAN Macédoine Unie, qui se veut un clone de Russie Unie de Poutine.

Un campagne qui attise les peurs des citoyens d'ethnie macédonienne en présentant le changement de nom du pays comme le premier pas sur une pente glissante qui conduira à l'ethnocide voire au génocide. Une campagne imprégnée de désinformation et de discours de haine, depuis les contresens délibérés sur les effets de l'accord avec la Grèce aux affirmations que le gouvernement a donné la citoyenneté [macédonienne] aux Albanais du Kosovo pour faire grimper le nombre de votes pour le “oui”. Il y a même eu des insinuations de fraude électorales, attirant cette réponse sur Twitter :

Quand on croit vraiment que les autorités préparent une fraude électorale, on sort et on va voter pour les contrer, on ne reste pas à la maison.

Pendant ce temps, le principal parti d'opposition VMRO-DPMNE, membre du conservateur Parti populaire européen (PPE), ménage la chèvre et le chou : il ne soutient pas ouvertement la campagne de boycott ni n'encourage ses troupes à participer au référendum en votant contre l'accord avec la Grèce, considéré comme “une capitulation”.

D'autres membres du PPE accusent le VMRO-DPMNE d'hypocrisie, puisque des responsables de haut rang du parti ont participé personnellement au boycott, qui a été vigoureusement promu par des organes de médias réputés être des porte-voix du parti.

Des représentants du SDSM au pouvoir ont aussi affirmé que le VMRO-DPMNE avait tenté un marchandage et promis son soutien au référendum si les anciens chefs du parti jugés pour corruption étaient amnistiés. Le gouvernement a refusé, et la posture indécise du VMRO-DPMNE est largement interprétée comme un signe de faiblesse :

Le VMRO-DPMNE n'a pas de position officielle sur les questions les plus importantes pour la Macédoine, et a déclaré que les gens doivent voter selon leur préférence. Aux prochaines élections, je suppose qu'ils adopteront la même position et ne recommanderont pas pour qui voter.

Tactiques de médias sociaux et accusations contre la Russie

Sur les médias sociaux, la campagne “Je boycotte” (#бојкотирам) a démarré pendant l'été, avec des profils de médias sociaux majoritairement anonymes et des marionnettes chaussettes de l'armée de trolls du VMRO-DPMNE. Les observateurs ont relevé l'apparition d'une multitude de nouveaux profils en août 2018, suspectés d'être des bots automatisés originaires de l'extérieur du pays. La campagne a aussi été relayée par des comptes liés à des individualités précises, parmi lesquelles des lobbyistes étrangers du VMRO-DPMNE, des organisations nationalistes macédoniennes opérant dans la diaspora, et le président macédonien, arrivé à ce poste avec le soutien du parti.

Une cinquantaine de personnes ont assisté au rassemblement de la campagne pour le boycott à Ohrid le 22 septembre. Photo: GV, CC-BY.

Des sources occidentales ont allégué que la Russie tentait de faire obstacle au processus de consolidation de l'OTAN et de l'UE ; interrogé, le premier ministre Zoran Zaev a diplomatiquement répondu que les autorités n'ont pas trouvé de “preuve d'une influence russe directe dans la désinformation” concernant le référendum, et qu'il fait confiance aux alliés de la Macédoine à l'OTAN à ce sujet.

Avant cette déclaration, M. Zaev a été moins réservé en pointant les tentatives liées au Kremlin — dont le financement de manifestations violentes par un oligarque gréco-russe –pour faire capoter l'accord avec la Grèce. Qui plus est, un journaliste indépendant a découvert qu'en 2015, une spécialiste des fermes de trolls russes du nom d'Anna Bogatcheva était venue en Macédoine en voyage d'affaires. Elle a été désignée depuis comme l'une des 13 ressortissants russes mis en accusation pour ingérence alléguée dans l'élection étasunienne de 2016.

La campagne “Je boycotte” a aussi employé des méthodes utilisées par l'alt-right [l'extrême-droite ou”droite alternative”, NdT] américaine, comme l'usage du mème Pepe the Frog, raillé jusque par les adhérents du VMRO-DPMNE incapables de comprendre comment le symbole de leur pays, le puissant lion, pouvait être transformé en grenouille.

Prêts au changement

Il y a eu des tentatives, surtout par le cyber-harcèlement, d'intimider les militants et les figures ‘dissidentes’ de la droite qui ont dit vouloir participer au référendum. La révélation de l'ancien ministre VMRO-DPMNE Nikola Todorov de son intention de voter “non” l'a exposé à un harcèlement particulièrement féroce sur Facebook. Mais malgré quelques cas de menaces, les observateurs s'attendent à peu de violences.

De nombreux citoyens ont aussi exprimé leur soutien tant au référendum comme outil ultime de la démocratie, qu'à la campagne soutenue par le gouvernement en faveur du vote :

Depuis presque 30 ans nous vivons dans une caverne, tout en voulant que le monde nous connaisse et nous accepte.
De tout ça, le monde sait seulement que nous vivons dans une caverne.
#JeVote

Si on peut se fier aux sondages réalisés dans les mois précédant le référendum, les Macédoniens sont majoritairement prêts au changement, même s'il leur faut pour cela avaler la pilule amère du changement de nom en échange des bénéfices à long terme de l'adhésion à l'OTAN et à l'UE.

L’expulsion d’un journaliste d’un restaurant conduit à un débat sur le racisme en Angola

vendredi 28 septembre 2018 à 14:42
Vestimentas de Hossi Sonjamba no dia do acto | Foto usada com permissão por Hossi

Comment Hossi Sonjamba était habillé ce jour-là | Photo utilisée avec sa permission – 26 août 2018

L'expulsion prétendument violente d'un journaliste d’un restaurant luxueux de Luanda a donné naissance à une controverse en ligne, laquelle abouti à des débats sur le racisme et la discrimination en Angola.

Le 26 août, Simão Hossi, journaliste et activiste, s’est rendu avec un groupe d’amis au restaurant Café Del Mar. Sur ordre de la direction, deux employés ont suivi Hossi pendant qu’il allait aux toilettes. Puis, ces employés l’ont prétendument agressé et l’ont expulsé du restaurant sous prétexte que Hossi était mal habillé.

Ensuite, Hossi s’est connecté sur Facebook et a publié sa version détaillée des événements :

Ontem, domingo 26 de Agosto, desloquei-me a Ilha de Luanda, em companhia de 3 amigos sendo um deles um Cidadão Norte Americano que esteve em Angola a trabalho, trata-se de Jeremias Dito Dalí, Massilon Chindombe, e o Rudy Massamba que veio de Washington DC.

(…) enquanto procurava-se pelo lugar para sentarmos decidi ir ao banheiro e, como não conhecia a casa perguntei a uma atendente, esta indicou que fosse sempre em frente por estar apresada, como não achava, perguntei a uma funcionária de limpeza, está por sua vez questionou-me logo de onde vinha, eu respondi a ela no caso a funcionária que estava no interior do restaurante e que precisava do banheiro, ela indicou-me e fui usar o mesmo.

Tão logo saí do banheiro deparo-me com mais ou menos 4 a 5 seguranças internos vulgos Caenches que abordaram a minha pessoa com as questões, o que estava aí a fazer, de onde vinha e, estes por sua vez obrigavam a segui-los eu questionei para onde eles queriam levar-me se estava acompanhado. Foi assim que eles a força, um deles pegou me a força como se um bebê até fora do recinto do restaurante onde fui atirado ao chão, este mesmo que carregou deu-me bofetadas, para além destes em conjunto terem preferidos palavras de que, aquele não era o local para mim, mesmo eu tendo insistentemente afirmado que estava acompanhando com mais 3 pessoas.

Quanto a questão das minhas vestimentas, eu estava de chinelas de facto, estava com uma calça e camisola normal, havia pessoas com calções e chinelas mas fui mesmo o alvo.
Para mim o pessoal da segurança não agiu isoladamento, tiveram cobertura da gerência do restaurante.

Hier, 26 Août, je me suis rendu au Ihla à Luanda, accompagné de 3 amis, dont un citoyen américain en Angola pour affaires, Jeremias Dito Dalí, Massilon Chindombe et Rudy Massamba, venus de Washington DC.

(…) Pendant que nous cherchions où nous asseoir, j’ai voulu aller aux toilettes. Vu que je ne connaissais pas l'endroit, je me suis renseigné auprès d’un préposé, ils m’ont dit que les toilettes se trouvaient tout droit devant. Comme il était occupé et que je ne trouvais pas, je me suis renseigné auprès d'une femme de ménage, cette dernière m’a rapidement demandé d’où je viens, je lui ai répondu tout comme à l’employé à l’intérieur du restaurant et que j’avais besoin des toilettes, elle me les a montrées et j'y suis allé.

Dès que je suis sorti des toilettes, j’ai croisé à peu près 4 ou 5 personnels de sécurité interne musclés qui m’ont assailli de questions, qu’est-ce que je faisais là, d’où est-ce que je venais et par la suite, ils m’ont obligé à les suivre, je leur ai demandé où est-ce qu’ils comptaient m’emmener en me raccompagnant. C’est à ce moment qu’ils ont employé la force, l’un deux m’a porté de force comme un bébé et m’a jeté à terre, hors de la zone du restaurant. Le même qui m’a porté m’a aussi frappé. En plus de cela, ils ont employé des mots que ce n'était pas un endroit pour moi, malgré le fait que je leur ai dit avec insistance que j’étais accompagné de 3 autres personnes.

En ce qui concerne mes habits, j’étais effectivement en tongs, j’étais vêtu d’un pantalon ordinaire et d’une longue chemise, il y avait d’autres personnes en shorts et en tongs mais j’étais le seul ciblé.

Selon moi, les agents de sécurité n’ont pas agi d'eux-mêmes, ils étaient couverts par le responsable du restaurant.

L'histoire a été largement diffusée sur les médias sociaux et de nombreuses personnes ont publiquement critiqué et protesté contre la réaction des gens du restaurant, au nombre desquels des clients de longue date. Hossi a également été invité à discuter de ce qui s'est passé sur la chaîne de télévision la plus populaire d'Angola, TV Zimbo.

Dans un message sur Facebook, qui a ensuite été publié dans le journal O País, le conseiller présidentiel Ismael Mateus a affirmé que cette affaire de racisme contre Simão Hossi n'est que l'une des milliers qui se produisent dans le pays.

Selon Mateus, le racisme en Angola n'est pas une nouveauté, mais les gens préfèrent faire comme si de rien n'était. Dans certaines entreprises, a-t-il expliqué, avoir la peau claire est un passeport pour un emploi ou un traitement préférentiel :

Acontece nas nossas barbas e enquanto não tomarmos consciência disso, as coisas vão continuar. Um dia, quando alguém perder a cabeça e acontecer um incidente grave, ninguém se irá lembrar das pessoas que andam há anos a dizer que precisamos de discutir o racismo contra a grande maioria negra.

Ça se passe sous nos yeux, et bien que nous ne le remarquions pas, ces choses vont perdurer. Un jour, si quelqu'un perd la tête et qu'un incident grave se produit, personne ne se souviendra des gens qui disent depuis des années que nous devons discuter du racisme contre la grande majorité noire.

La réaction du restaurant

Pour sa défense, le restaurant a écrit que Simão Hóssi était habillé de façon inadéquate et inacceptable. Selon leur version de l'incident, un membre du personnel de nettoyage s'est adressé à Hossi pour lui reprocher son accoutrement indû. Le responsable du restaurant a alors alerté le chef de la sécurité qui a demandé à Hossi de débarrasser le plancher, ce qui a créé un désagrément pour les autres clients.

En dehors des gens de l'établissement, des policiers en patrouille dans la zone ont été appelés à intervenir en faveur de Simão Hossi, qui a prétendu avoir été victime d'agression. Les policiers n'en ont pas tenu compte, car il n'a montré aucun signe d'agression.

Les internautes partagés sur l'événement

Dans un message sur Facebook, Joaquim Lunda, un ami d'Hossi, a dit qu'il ne comprenait pas comment une chose pareille pouvait arriver :

…várias vezes eu já estive neste local em que mencionas, de calções e chinelos e ainda hoje estive lá de calções e chinelos, mas tive um bom tratamento pelos funcionários…será que discutiste com algum funcionário, coisa parecida? Acho mesmo muito estranho isso que acabas de mencionar.

… J'ai déjà été plusieurs fois à cet endroit que vous avez mentionné, en short et en tongs, et encore aujourd'hui j'y étais en short et en tongs, mais j'ai été bien traité par le personnel… se pourrait-il que vous ayez eu un échange avec un membre du personnel, quelque chose comme cela ? Je trouve ça très étrange, ce que vous venez de dire.

Miguel Quimbenze a imputé la faute à Hossi, arguant qu'il avait dû malmener le membre du personnel de nettoyage :
Mano tu provocaste esta situação, trataste mal a funcionária auxiliar de limpeza, os seguranças apareceram em função da informação dada pela Sra. Penso que a pergunta que lhe foi feita pela Sra era normal.

Mon pote, tu as provoqué cette situation, tu as malmené la femme de l'équipe de nettoyage, l'agent de sécurité a débarqué sur la base des informations fournies par cette femme. Je pense que la question que la dame t'a posée était normale.

Pendant ce temps, André Mfumu Kivuandinga, André Mfumu Kivuandinga, un internaute qui a suivi l'événement, a encouragé Hossi à aller le plus loin possible dans cette affaire :
Mano tens que ir mesmo adiante com isso. Não se pode tolerar injustiças ou discriminações. Estou consigo, se precisar de minha ajuda, sabes onde me localizar. Aliás, posso fazer um trabalho sobre isso.

Mon pote, tu dois aller plus loin avec cette affaire. Tu ne dois pas tolérer l'injustice ou la discrimination. Je suis avec toi, si tu as besoin de mon aide, tu sais où me trouver. D'ailleurs, je pourrais travailler là-dessus.

Le présentateur Salgueiro Vincente a pris la défense d'Hossi, en utilisant Facebook pour organiser une manifestation publique près du restaurant, ainsi que des débats, des chansons, et de la poésie.

En réponse à l'appel de Vincente, Elísio dos Santos Magalhães Santos Magalhães a souligné la nécessité d'un pays uni contre le racisme :

Action de solidarité avec le journaliste et militant Hossi Sonjamba | Photo utilisée avec autorisation

Estamos todos ligados nesta causa o racismo divisionismo, tribalismo, perconceito racial basts chega, chega, chega, chega Angola sem racismo todos somos um só! E muitos felizes ,chega de perconceito de cor da pele chega, um dia eu ja sofri isto ando muito magoado pelo os meus ex sogros e depois de vinte anos tiraram-me a mulher por eu ser mistiço abaixo o racismo nas familias ja destruiram muitas familias em Angola chega chega basta…

Nous sommes tous liés dans cette cause. Le racisme, le tribalisme et les préjudices raciaux qui divisent. C'en est assez, assez, assez, assez. Angola sans racisme, nous sommes tous un ! Et très heureux, c'en est assez des préjugés sur la couleur de la peau. J'en ai déjà souffert un jour. Je suis très blessé à cause de mes anciens beaux-parents car après vingt ans de mariage ils m'ont séparé de ma femme parce que je suis métis. A cause du racisme dans les familles, les familles sont détruites en Angola. C'en est assez assez et assez…

Le 09 Septembre, jour de l'événement, les manifestants ont partagé des photos de la manifestation devant le restaurant :

Concentração de fronte ao restaurante | Foto usada com permissão - Hossi Sonjamba (09.08.2018)

Manifestation devant le restaurant | Photo utilisée avec autorisation – Hossi Sonjamba (09.09.2018)

Concentração de fronte ao restaurante | Foto usada com permissão - Hossi Sonjamba (09.08.2018)

Manifestation devant le restaurant | Photo utilisée avec autorisation – Hossi Sonjamba (09.09.2018)

Selon les messages en ligne d’Hossi, l'affaire fait toujours l'objet d'une enquête par les autorités angolaises.