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Les nationalistes russes ‘solidaires des Ecossais’

jeudi 11 septembre 2014 à 21:36
Images edited by Kevin Rothrock.

Montage d'images par Kevin Rothrock.

Après les référendums-raz de marée de Crimée et d'Ukraine orientale, c'est un nouveau vote séparatiste que les internautes pro-Kremlin ont adopté à plus de 2.000 kilomètres de Moscou. La semaine dernière, les nationalistes russes—poutiniens ou non—se sont mis à exprimer leur solidarité avec le référendum pour l'indépendance de l'Ecosse, avec à l'appui un  parallèle entre le droit à l'auto-détermination des Ecossais dans le Royaume-Uni et celui des Russes ethniques dans l'Est de l'Ukraine. Les rapprochements entre les mouvements indépendantistes d'Ecosse et d'Ukraine orientale sont, pour la plupart, purement imaginaires, mais le fantasme a produit quelques images amusantes.

Un certain nombre de blogueurs russes populaires, tels Konstantin Rykov et le compte pro-séparatiste très suivi @Novorossiya2015, ont ajouté le badge bleu “Yes” à leur avatar Twitter. A ce lien supposé entre les activités des séparatistes pro-Russes en Ukraine orientale et le mouvement pour l'indépendance de l'Ecosse, les Russes ont répliqué en créant moult images humoristiques à base de kilts et de références au film de Hollywood Braveheart.

C'était plus fort que lui : un utilisateur a revêtu le “héros légendaire” des séparatistes, Igor “Strelkov” Guirkine, d'un kilt.

Quelque part en Ecosse…

Depuis la démission soudaine et toujours inexpliquée de Strelkov du commandement militaire de Donetsk, les internautes russes ont fait de lui le personnage d'un suspense géographique à la “Où est Charlie“. De Ferguson à la Crimée, on l'a “localisé” partout. A présent il se trouve évidemment en Ecosse.

C'est bien ça ! #Ecosse #OuiEcosse

Le compte Twitter “Russia.ru”, lié au portail internet pro-Kremlin Vzgliad, a rapporté le “repérage” en Ecosse d'un autre séparatiste autrefois actif, le célèbre Cosaque appelé Babaï, qui a combattu contre l'Ukraine à Slaviansk.

Notre Babaï est déjà en Ecosse. Référendum dans neuf jours !

De la géographie on est passé aux drapeaux. Un utilisateur de Twitter a trouvé que les similitudes entre les drapeaux de Novorossia et d'Ecosse traduisent une communauté de destins.

L'Ecosse et la Novorossia seront libres !

Le blogueur populaire Lev Sharansky a amalgamé les deux aspirants-Etats en “République populaire de Scotorossia”

Sur le bandeau : “Dernière minute : Les chars du régiment Lev Sharansky sont entrés dans Glasgow. Les rebelles ont occupé le bâtiment administratif de la ville”

L'Ecosse sera libre.

Le blog nationaliste “Spoutnik & Pogrom” a imaginé la crise ukrainienne transportée au Royaume-Uni, et écrit une politique-fiction sur un soulèvement séparatiste d'aujourd'hui en Ecosse.

Даунинг-стрит, Лондон—на пресс-конференции в воскресенье британские силовики заявили, что антитеррористическая операция против кельтских сепаратистов из Шотландской Народной Республики будет продолжаться. Предложенный ОБСЕ в прошлый четверг план деэскалации конфликта провалился: войска Соединённого Королевства продолжают обстрелы шотландских городов и почти замкнули кольцо вокруг Глазго. 

Downing Street, Londres – A une conférence de presse dimanche, les responsables militaires britanniques ont annoncé que l'opération anti-terroriste contre les séparatistes celtes de la République Populaire d'Ecosse va se poursuivre. Le plan proposé jeudi par l'OSCE de désescalade du conflit a échoué : les troupes britanniques continuent à bombarder les villes écossaises et ont presque entièrement encerclé Glasgow.

Blagues à la Braveheart ou déclarations sincères de fraternité : de nombreux Russes qui étaient favorables aux référendums de Crimée et d'Ukraine orientale semblent réellement voir un rapport avec le vote de l'Ecosse. Quant aux Ecossais, dont la route vers l'indépendance a emprunté une procédure électorale ouverte et des appels non-violents au gouvernement central, les théories russes de la solidarité leur importent sans doute peu. De plus, l'Ecosse est plus à gauche que le reste du Royaume-Uni, à l'inverse des séparatistes d'Ukraine, dont les références historiques favorites sont plutôt les Armées Blanches monarchistes voire les Cent-Noirs ultra-nationalistes, que William Wallace (ou même Mel Gibson).

Le Président d'Azerbaïdjan ne comprend pas Twitter. Et encore moins l'Azerbaïdjan.

jeudi 11 septembre 2014 à 20:13

aliyev twitter

[Billet d'origine publié en anglais le 30 août. Liens en anglais] Peu importe ce sur quoi le Président d’Azerbaïdjan Ilham Aliyev tweete, ça ne concerne certainement pas son pays.

En Azerbaïdjan, des innocents sont jetés en prison sous de fausses accusations. La corruption est telle que l’Organized Crime and Corruption Reporting project a nommé Aliyev Personne de l’Année en 2012. Le moral de la population est au plus bas et vit dans une peur constante, tandis que le régime actuel truque chaque élection, qu’il remporte inlassablement. Ses relations avec ses voisins ne sont pas non plus au beau fixe : le conflit qui l’oppose à l’Arménie depuis plus de deux décennies n’est pas prêt de se résoudre.

Mais un homme voit l’Azerbaïdjan sous un autre angle. Ilham Aliyev, qui a hérité son statut de chef de l’Etat de son père Heydar Aliyev, ne pense pas seulement que l’Azerbaïdjan va bien, mais également qu’il gagne sur tous les fronts – politique, économique, et surtout militaire. Pour partager ses sentiments, le Président s’est installé sur Twitter, sous le nom @presidentaz. Pour tous ceux qui connaissent la vie en Azerbaïdjan, les déclarations présidentielles sont amèrement ironiques, et parfois tristement amusantes.

Aliyev Putin

“J'ai son mot de passe Twitter. On va rire” Un utilisateur de Twitter imagine ce que le Président russe Vladimir Poutine souffle à l'oreille du Président arménien Serge Sargsyan.

Les personnes en charge du compte Twitter du Président Aliyev semblent avoir une faible connaissance de la plateforme et de son objectif. Les tweets présidentiels se terminent ainsi souvent par (cont) et un lien vers l’application “Twit longer” (qui permet de ne plus être limité par le nombre de caractères), annihilant plus ou moins la raison d’être de Twitter. Dans le reste du monde post-soviétique, les dirigeants autoritaires ont compris que le succès résidait dans la brièveté. Mais les tweets d’Aliyev se lisent davantage comme un long discours régulièrement interrompu par une exaspérante limitation à 140 caractères. Ecrits dans un anglais approximatif, ils semblent en outre se contredire. 

Mais plus problématique encore, ils ne sont qu’un assemblage de contre-vérités.

L’Azerbaïdjan est probablement le pays le plus libre du monde

L’un des sujets favoris d’Aliyev concerne la liberté dont jouirait l’Azerbaïdjan. Abondamment, semble-t-il :

La liberté de réunion est pleinement garantie dans notre pays. La liberté de religion est également pleinement assurée dans notre pays.

L’organisation pour la liberté religieuse Forum 18 réfute ces propos: “ la liberté de religion ou de croyance, et celles relatives aux droits humains tels que la liberté d’expression et de réunion demeurent hautement limitées » en Azerbaïdjan.

Nous fournissons de nombreux efforts en faveur de la démocratie, de l’Etat de droit, et pour garantir les libertés fondamentales.

La répression actuelle en Azerbaïdjan dessine un portrait pourtant bien différent.

Nous défendons la liberté de la presse car il s’agit d’un symbole de la démocratie. Les médias aident (cont)

Les critiques d’Aliyev affirment que la direction du pays veille à ce qu’elle n'apparaisse pas dans les médias. Les soi-disant « liens entre le gouvernement et la société » se présentent sous la forme de spectacles bon marché sur les fréquentations, le mariage, et de reportages marquant peu de respect pour le journalisme.

Reporters Sans Frontières a classé [français] l’Azerbaïdjan à la 160ème place sur 180 pays, lors de son classement mondial 2014.

Nous aimons la paix mais nous sommes toujours prêts pour la guerre. Toujours.

Seule la politique pacifique de l’état azerbaïdjanais est un garant de la stabilité dans la région.

Il est difficile de dire de quelle stabilité parle @presidentaz et ce qu’il entend par « région ». Le conflit avec l’Arménie concernant le Haut-Karabagh couvait bien avant l’indépendance, explosant parfois en de sporadiques combats au long de la frontière entre les deux pays.

Début août, @presidentaz attirait l’attention des médias du monde entier en menaçant de redéclencher une guerre avec l’Arménie, après la mort de plusieurs soldats azéris sur le territoire disputé entre les deux pays.

La guerre n’est pas terminée. Nous n’en sommes qu’à la première étape. Mais la seconde devrait bientôt commencer.

Tout comme nous avons battu les Arméniens sur les fronts politique et économique, nous pouvons aussi les vaincre sur le champ de bataille.

Nous restaurerons toutes les villes occupées et détruites. Nous reviendrons sur notre terre, nous vivons et continuerons de vivre avec ce projet en tête.

Nous restaurerons notre souveraineté. Le drapeau d’Azerbaïdjan flottera sur tous les territoires occupés, dont Choucha et Khankandi.

Notre position est basée sur la justice et le droit international. Notre position exemplaire nous a apporté davantage de respect dans la région et le monde

Un modèle mondial

Alors que le pays se développe, @presidentaz estime que « la réputation de l’Azerbaïdjan s’améliore constamment ». En fait, son gouvernement se porte si bien qu’il pourrait être une source d’inspiration pour les autres Etats.

Dans la lutte contre la corruption :

L’Azerbaïdjan a complètement éliminé la corruption et assure la transparence dans la fourniture de (cont)

« Collecter de l’argent » :

S’il n’y avait pas eu de transparence, nous n’aurions pas collecté autant d’argent.

Fournir des logements :

D’ici la fin de l’année, 500 appartements auront été alloués.

Et assurer l’égalité entre tous : 

La répartition équitable de la richesse nationale est l’un des plus grands accomplissements de notre pays. En effet, le (cont)

Enfin, si tout cela semble relever de la fantaisie, @presidentaz rappelle aux lecteurs :

Nos mots ne diffèrent jamais de nos actions.

(à suivre) @presidentaz….

Madagascar : et si 75 % des villes chez vous étaient volontairement privées d'électricité ?

jeudi 11 septembre 2014 à 10:41
A Night in Madagascar when electricity is out  by Augustin- CC-BY-2.0

Une nuit à Madagascar sans électricité, par Augustin- CC-BY-2.0

Il y a environ cent cinq villes dans tout Madagascar. Le ministre de l’Énergie, Richard Fienena, a annoncé récemment que quatre-vingt villes y sont actuellement sans électricité parce que la JIRAMA, l'entreprise publique chargée de la distribution d'électricité sur le territoire, est en panne de carburant. En conséquence, elle a dû sélectionner les villes qui allaient être alimentées. 80 villes sans électricité, cela représente presque 75 % des agglomérations du pays, une proportion inimaginable dans la plupart des pays du monde. La JIRAMA est également empoisonnée par des menaces de grève générale de la part de ses employés qui réclament davantage de mesures de sécurité pour les protéger des clients en colère. L'un de ces clients mécontents était le président malgache lui-même: il a menacé de poursuivre la compagnie en justice après une défaillance électrique à son domicile. Le blogueur Andriamihaja, de Tulear dans le sud de Madagascar, a écrit une lettre ouverte humoristique à la compagnie décrivant la vie dans sa ville sans énergie.

5 conseils pour éviter la surveillance en ligne en Chine

jeudi 11 septembre 2014 à 10:29

Vous souhaitez vous protéger du cyber snooping (surveillance en ligne) en Chine ? A lire,  les conseils donnés par Sean Maples sur ChinaHush :

1.Mettre à jour votre système d'exploitation
2. Supprimer les données inutiles
3.Amener avec vous un téléphone portable simple (non smartphone) 
4. Utiliser un VPN (Virtual Private Network)
5. Reformater les appareils électroniques

Découvrez la Macédoine en “91 jours” avec un duo de voyageurs

mercredi 10 septembre 2014 à 16:27

Un duo de voyageurs, l'allemand Jürgen Horn et l'américain Mike Powell, vadrouillent à travers le monde en suivant une démarche atypique : choisir un pays avec l'attention d'y rester trois mois, ou 91 jours. Durant ces séjours de trois mois, les deux globe-trotters cherchent à s'intégrer dans leur nouvel environnement de manière bien plus approfondie que ne le ferait un touriste lambda. Ils racontent ensuite leurs expériences sur leur blog, récits qu'ils prévoient de faire éditer par la suite sous la forme de e-books.

Horn et Powell ont déjà visité plusieurs lieux sur différents continents,  du Japon au Yucatán, de l'Idaho à l’Islande et Istanbul, en passant par le Sri Lanka et bien d'autres encore dans l'intervalle. Actuellement, ils explorent et écrivent sur la Macédoine, mettant en ligne des notes multimédias sur les villes et les villages de ce petit pays du sud-est de l'Europe, des lieux imprégnés de culture, d”histoire et de nature. Le voyage de ce duo peut être suivi sur les réseaux sociaux et sur leur blog.

Travail de filigrane d'argent avec Marta à Ohrid