Photo des affrontements, téléchargée par Abo Bakr Ahmadosur son profil Facebook
Le mardi 28 mai 2013 au matin, des milliers de journaliers ont débuté une manifestation [arabe] à Zouérat, la capitale du Tiris Zemmour, situé au Nord de la Mauritanie, pour exiger de vrais contrats et des droits, tout comme la fin du monopole des hommes d'affaires sur la Compagnie des mines arabes (ARMICO). Les travailleurs se sont d'abord dirigés vers les locaux administratifs du gouvernorat, avant que des unités anti-émeutes ne mettent fin à la manifestation. Les travailleurs ont répliqué en occupant le bâtiment du gouvernement, les locaux d'une des entreprises concernées, tout comme les locaux de la radio nationale. L’armée [arabe] est intervenue pour prendre le contrôle de la situation et mettre fin au mouvement des travailleurs.
L'activiste Magdy Ahmed a publié un tweet sur la fuite du gouverneur du Tiris Zemmour après la manifestation [arabe]:
@mejdmr :والي ولاية زويرات الجنرال ول باهية و الوالي المساعد وشرطة المدينة يفرون أمام غضب عمال الجرنالية الذين اقتحمو مبني الولاية والإذاعة الجهوية
@mejdmr: Le gouverneur, Ould Bahia, le vice-gouverneur et la police ont fui après avoir été confrontés à la colère des travailleurs journaliers, alors qu'ils occupaient le gouvernorat et les locaux de la radio de l'Etat.
Les liens mentionnés dans l'article sont en anglais, sauf indication contraire.
Le Quotidien du Peuple, leader de la presse officielle chinoise, s'est récemment attaqué aux États-Unis dans une nouvelle rubrique$ intitulée “Les Américains malhonnêtes“. Il s'agit de la dernière campagne médiatique dirigée contre les entreprises américaines.
La rubrique, publiée à la fois en chinois et en anglais, a été depuis renommée “Ces Américains dont vous n'avez jamais entendu parler”, le quotidien cherchant sans doute à atténuer la maladresse de la formulation d'origine. La série, écrite par des correspondants du journal à New York, comporte six articles à ce jour. Les journalistes y dénoncent des pratiques allant de la culture du gain dans les entreprises, au dédain porté aux clients par certaines compagnies. En version anglaise, le titre original a été conservé.
Une note en tête d'article indique que cette colonne vise à promouvoir “une meilleure compréhension de l'Amérique et de son peuple”:
Une capture d'écran du Quotidien du Peuple: “Les Américains malhonnêtes”
Note du rédacteur: La plupart des Chinois pensent que les Américains sont honnêtes, dignes de confiance et vertueux. Mais après avoir vécu aux États-Unis pendant quelque temps, vous découvrirez peut-être que cette description est trompeuse. Notre sujet d'aujourd'hui, “Les Américains malhonnêtes”, ne vise pas tous les Américains. Nous voulons simplement parler d'incidents dont nous avons été témoins et d'Américains que nous avons rencontrés, afin de livrer un portrait plus objectif des États-Unis et de leurs habitants.
La branche du Quotidien du Peuple aux États-Unis avait lancé la rubrique en mars, mais c'est seulement récemment que plusieurs sites d'information [chinois] ont attiré l'attention du public sur la série en repostant l'article le plus récent. Celui-ci décrit la querelle d'un passager chinois avec des employés de l'aéroport de New York, et le refus de United Airlines de le rembourser après qu'on lui a interdit l'accès à son vol pour la Chine. La compagnie aérienne a déjà été sévèrement critiquée à plusieurs reprises, les voyageurs lui reprochant un service de mauvaise qualité et de fréquentes annulations de vols.
United Airlines a publié une lettre d'excuses que le passager ne trouve “pas sincère”, selon l'article.
La plupart de la population chinoise voit l'Amérique de façon positive. Les films hollywoodiens et les produits de haute technologie en provenance des États-Unis sont très appréciés dans l'Empire du Milieu.
Selon un sondage réalisé en 2012 par GALLUP, une société-conseil basée aux USA, les Chinois forment le plus gros groupe d'immigrants souhaitant s'installer aux États-Unis. Il est donc probable que la Chine cherche à atténuer l'influence américaine en lançant régulièrement des campagnes médiatiques qui s'attaquent aux firmes de ce pays.
En mars, les médias d'État chinois avaient accusé Apple de discrimination envers ses clients chinois. Tim Cook, le PDG de la marque, avait dû s'excuser publiquement à l'issue d'une semaine de guerre médiatique envers le géant de la technologie.
Ces campagnes ont souvent suscité des réactions négatives sur la toile, et la colonne du Quotidien du Peuple n'a pas fait exception.
Lei Yi, un historien chinois de renom, a fait remarquer sur le site de microblogging Weibo [chinois] :
Il y a trente ans, on nous enseignait que les Américains vivaient dans la misère la plus noire, mais qu'ils avaient bon fond et attendaient qu'on les libère. A présent, on nous enseigne que les Américains sont malhonnêtes.
Ding Laifeng, anciennement secrétaire de rédaction dans un magazine, a quant à lui partagé ces remarques ironiques [chinois]:
(A propos de la rubrique du Quotidien du Peuple: “Les Américains malhonnêtes”) Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais moi en tout cas j'y crois. La corruption est très répandue parmi les officiels américains, ils envoient leurs enfants passer du bon temps à l'étranger, et quant à eux ils ont des maîtresses et violent des jeunes filles. Vous ne trouvez pas ça malhonnête ? Le gouvernement des États-Unis soutient fermement qu'il sert le peuple, mais il ne fait qu'imposer des taxes et ruiner les particuliers. Il a des réserves personnelles de nourriture et laisse le citoyen ordinaire consommer du riz empoisonné et de l'huile récupérée dans les égouts. Vous ne trouvez pas ça indigne de confiance? Je dis “hourra” pour le Quotidien du Peuple !
Xie Ming, un Weibonaute de Shanghai, a fait référence [chinois] aux nombreux officiels hauts placés qui envoient leurs enfants à l'étranger :
Le professeur Sun Liping a raison : arrêtez les grandes théories, car l'endroit où vous envoyez vos enfants, c'est aussi la direction dans laquelle vous guidez le peuple, et voilà tout.
Lei Xiaomao, un agronome habitant actuellement aux États-Unis, a ajouté [chinois]:
J'ai vécu et étudié à la fois en Chine et aux États-Unis, et ai passé 24 ans de ma vie dans chacun de ces pays. Je commence maintenant à comprendre comment le monde fonctionne. Il y a des gens malhonnêtes et indignes de confiance partout où l'on va- c'est seulement une question de degré. Objectivement, ces personnes sont bien plus nombreuses en Chine qu'aux États-Unis. Les officiels et hommes d'affaires notamment, sont tous de mèche au point que pratiquement tous les officiels sont véreux. Les officiels importants sont coupables de corruption à très haut niveau, et ceux qui sont plus bas dans la hiérarchie commettent des petits larcins. Il y a dix ans j'ai eu pour projet de retourner en Chine pendant un moment. Je pourrais écrire un article de 10 000 mots sur les arnaques et supercheries dont j'ai été victime pendant ces deux années de retour dans mon pays.
Et pour finir, Changchun Qiche s'est lamenté [chinois]:
美国人无德无信是个例,所以需要挖掘。中国人特别是官员,无德无信是常例,有德有信才稀奇,才需要报道。
Les Américains malhonnêtes et indignes de confiance sont des cas isolés, cela mérite donc qu'on s'y intéresse. Par contre, les Chinois malhonnêtes et indignes de confiance, particulièrement les officiels, sont la norme. Ce sont les personnes honnêtes et dignes de confiance qui sont rares, et c'est cela qui mérite d'être rapporté.
Sauf indication contraire les liens dirigent sur des sites en anglais.
Dans les régions frontalières du sud de la Thaïlande, où règne une insurrection meurtrière depuis neuf ans, menée par différents groupes de rebelles, les violences commises restent anonymes, sans qu'aucun groupe n'en revendique la responsabilité, n'exprime de revendications, ou mette un visage sur le conflit.
Telle était la situation jusqu'à maintenant.
Peu de temps avant que le gouvernement thaïlandais n'entame des négociations de paix avec le Barisan Revolusi Nasional Patani (BRN – Front National Révolutionnaire), l'un des groupes d'insurrection musulmans qui opèrent dans le Sud Profond, surnom donné à la région, Ustaz Hassan Taib et Abdulkarim Khalib ont mis en ligne une video [ms] exceptionnelle sur YouTube le 26 avril 2013 pour présenter leur groupe. Le BRN cherche à faire reconnaître sa lutte pour la liberté et la justice pour les habitants de la région historique de Patani.
Le Sud Profond de la Thaïlande, qui couvre trois provinces et demi et compte une population d'environ deux millions de personnes, est le siège de l'un des plus violents conflits au monde. Depuis 2004, plus de 5300 personnes ont été tuées – soit environ 2000 morts de plus que pour le conflit afghan. Pour le seul mois d’avril 2013, 45 personnes ont été tuées et 75 blessées au cours de 298 incidents.
Patrouilleurs thaïlandais à Pattani, sud de la Thaïlande. Photo de Jack Kurtz, Copyright @Demotix (9/29/2009)
Les provinces frontalières du sud de la Thaïlande ravagées par les conflits -Pattani, Narathiwat, Yala et une partie de Songkla- sont en majorité musulmanes. Une partie de la population parle Bahasa Melayu Patani, un dialecte que peu de thaïlandais comprennent. Ils forment un groupe minoritaire à part, dont l'identité, la culture, la religion et les traditions sont différentes de la majorité des thaïlandais bouddhistes.
Dans cette région très militarisée du Sud Profond, il y a plusieurs groupes d'insurgés qui s'en prennent fréquemment à la fois à l'armée et aux civils. Les revendications de ces insurgés, restent vagues, excepté le fait de vouloir une plus grande autonomie vis à vis de Bangkok. Le manque d'information sur ces insurrections les rend suspectes:
Le 24 mai, une deuxième video [ms] a été mise en ligne sur YouTube, pour exposer leurs exigences en cinq points. Noor s'exprime en Bahasa Melayu Patani et dit clairement que le BRN est un mouvement de “libération” et n'est pas un mouvement séparatiste. Le groupe demande que les négociations de paix avec le gouvernement thaïlandais puissent avoir lieu en présence d'un observateur tel que l'Organisation de la Coopération Islamique (OIC), et bénéficient de la médiation du gouvernement Malaisien.
Avant ces interventions, seuls les membres exilés de l'Organisation Unie de Libération Patani (PULO), en Europe ou au Moyen-Orient, ont fait connaitre leurs exigences au gouvernement. Le PULO, créé en 1968, cherche à se repositionner comme un groupe capable de négocier avec le gouvernement.
Etant donné le nombre de groupes et de factions qui agissent dans les provinces du sud, il semble que le BRN souhaite montrer qu'ils sont “la seule” organisation à pouvoir négocier avec le gouvernement thaïlandais, contrairement au PULO ou tout autre groupement. Par ailleurs, le BRN indique clairement qu'il ne fait pas confiance au gouvernement Thaïlandais et la médiation de la Malaisie lors des négociations de paix.
Les malaisiens, de leur côté, s'attendent à une poussée d'attaques sanglantes en raison du désaccord d'autres groupes de militants avec les négociations de paix et se préparent à un regain de violence dans la région frontalière.
L'armée thaïlandaise a fait une avancée et parle de construire “une clôture frontalière” en tant que nouvel outil de surveillance qui limiterait les mouvements des groupes militants. Jusqu'à présent, toutes les mesures visant à calmer l'insurrection dans le Sud Profond ont échoué, tels la déclaration de l'état d'urgence et le déploiement de 60 000 militaires.
Les clips vidéo ont provoqué la colère sur la blogossphère thaïlandaise. Warakorn Boonyakorn rappelle aux insurgés que la religion doit répandre des messages de paix:
Aucune religion n'apprend à tuer autrui. Et quiconque continue sur cette voie “abjecte”… ne peut se réclamer d'une religion… Ce n'est pas la religion le problème, ce sont les personnes.
MK47 s'interroge sur le bien fondé de négocier avec les rebelles:
Vous savez parfaitemet que ce sont eux qui sont à l'origine de la mort de centaines de thaïlandais ? Pourquoi négocier avec eux ?
David Kim explique pourquoi les rebelles se battent pour leur libération:
Nous ne voulons pas faire partie de la Thaïlande. Nous ne sommes pas thaïlandais. Notre sang ne sera jamais du sang thaïlandais..; et nous insistons pour dire que nous ne souhaitons pas nous séparer [de la Thaïlande], mais nous nous libérons…
Les musulmans du nord insistent auprès du gouvernement pour arrêter les négociations avec les terroristes:
Ne négociez pas avec les terroristes.
La violence ne s'est pas atténuée depuis les récentes négociations de paix et le Groupe de Crise Internationale a averti que les groupes d'insurgés se renforcent ouvertement. Il semblerait que la Thaïlande doive s'attendre à affronter l'orage et peut-être à d'autres clips sur YouTube.
Après plusieurs jours de manifestation organisées par des journalistes, les autorités ukrainiennes ont sanctionné 15 officiers de police visibles sur des photos et des vidéos, coupables de ne pas être intervenus, alors qu’un groupe d’hommes attaquait des journalistes lors d’un rassemblement organisé à Kiev, la capitale, le 18 mai, photos et vidéos à l’appui. Un des hommes supposément impliqués dans les attaques a été arrêté et est accusé de hooliganisme, mais a été rapidement libéré sous caution.
L’indifférence manifeste dont a fait preuve la police vis-à-vis de la sécurité des journalistes, conjuguée à la réticence initiale du gouvernement à enquêter sur ces violences ont mis en lumière la dure réalité à laquelle sont de plus en plus souvent confrontés les journalistes ukrainiens.
Les journalistes – la reporter TV Olha Snitsarchuk [ukrainien,uk] et son mari, le photographe Vlad Sodel [uk] - ont ainsi été attaqués après des manifestations politiques, organisées respectivement en faveur du parti au pouvoir et de son opposition, alors qu’ils filmaient un combat entre des partisans du parti d’extrême-droite VO Svoboda et un groupe de jeunes gens en survêtement. Une autre journaliste, basée à Odessa, Valeriya Ivashkina [ru], a filmé la scène et a été également attaquée ; Cc-dessous, une de ses vidéos montrant le début de l’altercation :
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a brièvement rendu compte [en] des événements dans un communiqué publié le 20 mai :
Plusieurs agresseurs ont attaqué deux reporters qui suivaient une manifestation de l’opposition devant le bureau du Ministre de l’Intérieur ukrainien, à Kiev, samedi, au vu de policiers, qui ne sont pas intervenu d’après des rapports de presse locaux [ru] internationaux [en]. [...]
[...]
Les agresseurs ont poussé et jeté des coups de pied à Vladislav Sodel, photographe pour le quotidien moscovite Kommersant, et sa femme, Olga Snitsarchuk, reporter pour la chaîne de télévision Channel Five, basée à Kiev. Sodel a rapporté avoir appelé à l’aide les forces de polices présentes sur place à plusieurs reprises, sans que celles-ci ne réagissent, selon [ru] Ukrainska Pravda. [...]
Les agresseurs ont affronté les manifestants de l’opposition avant d’attaquer Snitsarchuk et Sodel, rapporte [ru] le site d’actualité indépendant Ukrainska Pravda. Des photos et des vidéos prises sur place montrent que plus d’une demi-dizaine de policiers étaient présents. [...]
Une capture d'écran du reportage photo du profil Facebook de Vlad Sodel sur l'agression.
Le 18 mai était un jour chargé à Kiev. Des milliers de personnes s’étaient retrouvées dans le cadre de la manifestation « Debout l’Ukraine! (photos), organisée par l’opposition, et pour le défilé du Parti des régions au pouvoir contre le soi-disant « fascisme » – alors qu’il s’agit plutôt en réalité d’un événement visant à contrer l’opposition (photo, vidéo; ru, uk). On célébrait également la Journée de l'Europe ; un flashmob pour les droits des LGBT ( photos – ici and ici); et également la neuvième marche annuelle pour la liberté, dont les participants réclamaient une réforme de la politique en matière de drogues. (vidéo; uk).
Quelques heures seulement après les attaques dont ont été victimes les journalistes, des cybercitoyens ukrainiens dénichaient déjà des photos de profil VKontakte des agresseurs les plus reconnaissables –le jeune homme en survêtement Adidas noir, qui apparaît au premier plan dans les photos de Sodel et dans cette vidéo d’Ivashkina :
Des cybercitoyens ont identifié l’homme comme étant Vadym Tisuhko, surnommé « Rumyn » (littéralement, « un Roumain »), habitant de Bila Tsekva, dans la banlieue de Kiev, âgé de 20 ans. Un temps jeune athlète prometteur spécialisé dans divers arts martiaux, Titushko utilise désormais ses talents de combattant pour gagner sa vie en tant qu’agent de sécurité lors de manifestations politiques. Comme l’a écrit [uk] Tetyana Danylenko sur Facebook, de tels exemples de travail au noir semblent devenir monnaie courante chez les jeunes gens sportifs issus des petites villes d’Ukraine
Dans les clubs de sports de combat de Bila Tservka, ce que des gens comme [Titushko] font est simplement considéré comme du business. Pour des gamins qui s’entraînent là-bas, ce « business » n’est pas seulement perçu comme une fatalité, mais plutôt, dans une certaine mesure, comme un rêve. [...]
Dans une déclaration postée [russe] sur Youtube le 20 mai, c’est-à-dire deux jours après son élévation au rang de célébrité douteuse, il affirmait que ses amis et lui avaient été engagés pour protéger la manifestation de l’opposition du 18 mai :
Iurii Panin et d’autres journalistes ont toutefois rassemblé et publié des photos et des vidéos suggérant que Titushko et ses amis travaillaient à l’événement du Parti des régions ce jour-là :
La police a tout d’abord refusé de rechercher Titushkko, ce qui a poussé des dizaines de journalistes (tout comme certaines personnalités politiques) à manifester le 20 mai devant le Ministère de l’Intérieur à Kiev (photos), pour protester contre l’inaction de la police.
Titushko a été emprisonné et mis en examen pour hooliganisme le 21 mai (photos), avant d’être libéré le 22 grâce au paiement d’une caution de 2,800 $ [soit 22,940 hryvnias; uk]. Lors de son témoignage devant le tribunal, il a a affirmé [ru] n’avoir attaqué personne avec ses amis, mais avoir agi en état de légitime défense, les journalistes les ayant provoqués avec des « mots déplacés ».
Bien qu’il semble que l’enquête policière soit finalement en cours, les journalistes poursuivent leurs manifestations.
Le 22 mai, au cours d’une réunion gouvernementale au Cabinet des Ministres, des journalistes ont tourné le dos au Premier Ministre Mykola Azarov pour lui montrer les posters attachés sur leurs chemises : « Aujourd’hui la journaliste ! Demain, votre femme, votre sœur, votre fille ! Faites quelque chose ! » Azarov a réagi en demandant le retrait de leur accréditation. Le 23 mai cependant, un autre groupe de journalistes a organisé une action devant le Cabinet des Ministres pour soutenir ses collègues – ce qui a dû inciter Azarov à revenir sur sa décision.
Le 27 mai, un groupe de journalistes, accompagné d’activistes du mouvement Stop Censorship! [uk](Stop à la censure !) a augmenté la pression sur les épaules des autorités en plantant une tente devant le Ministère de l’Intérieur, malgré la résistance [uk] opposée par les forces de police. Ils ont qualifié cette tente de « centre d’information temporaire » et ont passé trois jours et deux nuits, montant la garde à tour de rôle. Le 29 mai, ils ont résumé les résultats [uk] résumé les résultats de l’enquête en cours en l’agression de Snitsarchuk et de Sodel dix jours plus tôt, et ont volontairement démonté la tente.
Le 30 mai, une représentante du Ministère de l’Intérieur a annnoncé [uk] qu’une action disciplinaire était en cours contre 15 officiers de police, coupables de « ne pas avoir agi de façon résolue » lors des confrontations du 18 mai.
La question de la sécurité des journalistes a toujours été importante en Ukraine. Sur Facebook, Kostiantyn Stogniy a signalé [ru] que, bien que plus de six mois se soient écoulés depuis l’agression de la journaliste TV Anna Petrenko début septembre 2012, les coupables n’ont toujours pas été jugés. Et le 25 mai, alors que l’indignation publique suite aux agressions du 18 mai était à son paroxysme, deux journalistes ont été agressés à leur tour : l’un, Andriy Kachor, à Brovary [uk], près de Kiev et l’autre, Vyacheslav Konovalov, à Kiev [ru]. Ces cas, cependant, n’ont pas reçu autant d’attention que les agressions de Snitsarchuk et de Sodel.
Le blogueur LEvko de Foreign Notes a traduit l’explication [ru] avancée par le journaliste ukrainien Mustapha Nayyem concernant les agressions contre les journalistes et le combat des journalistes contre la violence dans une perspective plus large :
[...] Le sentiment d’impuissance et d’humiliation que ressentent mes collègues (journalistes) chaque jour, chaque minute, est également ressenti par des millions d’Ukrainiens. Non pas parce qu’ils sont agressés et insultés. Mais parce la malveillance, la grossièreté et l’animalité gagnent chaque jour en importance, avec l’assentiment des autorités actuelles. Tout ceci ne se passe pas seulement publiquement, mais avec ostentation, toujours avec un sourire masqué, par l’action d’un parti qui cultive la permissivité basée sur le droit du plus fort.
Si cela ne change pas, il y aura une guerre. Mais pas entre des slogans, des partis ou des langues. Mais pour le droit fondamental des hommes à la dignité. [...]
Tous les liens dirigent vers des sites en anglais.
Urban Voice, un site interactif de Phnom-Penh, a établi une carte de toutes les coupures d'électricité, devenues très fréquentes dans la ville et ailleurs au Cambodge. Au cours des deux derniers mois, Urban Voice a identifié 110 coupures de courant, dont certaines d'une durée de dix heures.
Le 22 mai dernier, une coupure d'électricité dans le sud du Vietnam a plongé Phnom Penh dans l'obscurité. Le Vietnam fournit au Cambodge 40% de son énergie électrique. Cette panne d'électricité générale a fait des étincelles en ligne et provoqué des discussions sur la situation de l'énergie électrique dans le pays. Les citoyens demandent des explications sur les pannes récurrentes des derniers mois.
Bien que le courant soit revenu vers 20h00, les habitants de Phnom Penh restent très mécontents. Cette panne générale fait suite à un mois de coupures importantes dans toute la ville, et a provoqué d'importants coûts socio-économiques faute d'information préalable.
La carte des coupures de courant à Phnom Penh, Cambodge. Image de Urban Voice
My Sovann, de urban Voice, a présenté la carte à Electricité du Cambodge, le fournisseur d'énergie du pays :
Le problème en jeu actuellement ne vient pas du fait des coupures de courant, mais du fait qu'elles ne sont pas annoncées. Ne pas savoir quand, où et combien de temps le courant va être coupé, impose des coûts socio-économiques aux entreprises, aux organisations et aux individus. Ceux-ci pourraient être facilement évités si les habitants de Phnom Penh étaient prévenus des coupures de courant pour avoir ainsi la possibilité de trouver des alternatives.
Urban Voice fait pression sur la compagnie pour qu'elle publie les horaires des coupures de courant :
Voici notre message à Electricité du Cambodge (EDC) : Publiez les coupures de courant, ou donnez une meilleure explication sur la prétendue “impossibilité” de publier des horaires.
Image de Urban Voice
Voici quelques unes des réactions sur Twitter aux coupures de courant au Cambodge:
@Marie-jeanne La plus longue coupure d'électricité de ma vie au Cambodge. Je suis assise sur la terrasse du toit de la maison où il y a un (léger) souffle d'air, et j'écoute les geckos “geckoter” et les criquets chanter.
@C_Panhavion et il pleut, pourvu que cela continue et rafraichisse la terre. Il a fait tellement chaud depuis les coupures d'électricité.
@Sokly543 Plus d'électricité. Je ne peux plus rien faire.