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PHOTO : A propos de la dignité, en Syrie

mercredi 28 août 2013 à 13:52

Cette brève fait partie de notre couverture spéciale sur la révolution en Syrie 2011-2013

Sur sa page personnelle Facebook, un peintre de l'opposition syrienne de la région du Horan a exprimé son mépris envers le silence des pays arabes suite à ce que les rebelles décrivent comme des bombardements à l'arme chimique sur Al Ghouta, dans la banlieue de Damas. Il a partagé un dessin qui représente un homme donnant une brochure sur les consignes de protection contre les armes chimiques à une enfant syrienne. L'enfant répond à l'homme en lui donnant une brochure expliquant comment vivre dignement.

 

 

Source: page Facebook d'un peintre rebel du Horan

Espagne : Accrochage linguistique autour du Catalan dans un festival de musique

mercredi 28 août 2013 à 13:20

Trois jeunes gens ont signalé avoir été victimes de “discrimination et de violence physique” pour avoir parlé en catalan au festival de musique Arenal Sound dans la région de Valence, à l'est de l'Espagne. Comme en Catalogne, l'espagnol et le catalan sont les deux langues officielles à Valence.

Le quatrième festival Arenal Sound a eu lieu du 4 au 7 août 2013 à Borriana, dans le sud de la province de Castelló. Au cours de la première nuit, Laura, une jeune femme de Castelló, s'est vu refuser le droit d'entrer dans l'arène pour s'être adressé en catalan à un agent de sécurité affecté à l'entrée. D'après les explications de Laura au journal en ligne Vilaweb [catalan], l'agent de sécurité a exigé d'elle et ses amis qu'ils s'expriment en espagnol, ne parlant pas d'autres langues. Lorsque l'agent a fouillé Laura, il a constaté qu'elle était en possession d'un spray d'auto-défense. Il a utilisé cet argument pour lui refuser l'entrée et en informa la Guardia Civil, la gendarmerie espagnol.

La Guardia Civil a suggérée à la jeune femme de parler en espagnol si elle voulait entrer, mais ses amis et elle ont préféré quitter le festival plutôt que de se laisser déposséder du droit de parler leur langue. Ils ont alors exigé d'être remboursés, ce qui leur a été refusé, car, d'après les agents, le directeur du festival n'était pas informé. Laura et ses amis ont porté leurs bracelets du festival pour protester contre cet incident, occasionné, non pas par un malentendu d'ordre linguistique, mais plutôt par un affront envers leur langue.

Arenal Sound

Photo des festivaliers de Arenal Sound, extraite de la page Facebook [es] du festival.

Dimanche soir, deux autres jeunes informés de la mésaventure de Laura, ont demandé aux vigiles s'ils parlaient catalan. Le même agent impliqué dans l'incident s'est confronté à eux.

D'après les faits rapportés [ca] par l'un des jeunes hommes, Christian, au journal en ligne Vilaweb [ca], l'ami de Christian a accusé l'agent d'être un “fasciste” et la situation s'est aggravée. Ils ont été entourés par cinq vigiles et l'un deux a poussé Christian au sol et lui a administré des coups de pied. Le rapport [ca] de l'hôpital, communiqué par le jeune homme à Vilaweb, fournit une preuve de l'agression.

 

Les organisateurs du festival n'ont présenté aucune excuse. Quelques commentaires négatifs ont été postés sur leur page Facebook [ca], mais jusqu'à présent, les seuls réponses obtenues sont la répétition des déclarations [ca] du directeur David Sanchéz: “Le personnel de sécurité vient d'une compagnie de Jaén, ils ne comprennent donc pas le catalan”.

Il a également insisté sur le fait que le festival n'est discriminatoire envers personne “en raison de la langue ou l'origine” et qu'il avait dialogué avec la compagnie de sécurité pour éviter que cela se reproduise à l'avenir. Toutefois, beaucoup de personnes ont douté de cette affirmation du fait que  Francisco José López Perea, un neo-Nazi bien connu [ca], soit le fondateur de Opcón Security, la compagnie responsable de la sécurité du festival.

Le valencien est un dialecte catalan parlé dans la communauté valencienne, une communauté autonome en Espagne, située au sud de la Catalogne et à l'ouest des îles Baléares. Ces trois régions autonomes partagent une histoire qui repose sur une langue et une culture commune. Le catalan est l'une des quatre langues officielles en Espagne; chacune correspond à une région, et la communauté valencienne autonome [en] lui confère le statut de “langue maternelle” dans la région.

Néanmoins, des siècles de marginalisation et de conversion linguistique ont engendré une situation où la protection de la langue est encore plus absente que dans la région voisine, la Catalogne, soumettant ceux qui parlent le valencien à des atteintes à leurs droits. Des soutiens inattendus se sont manifestés contre tout type de comportement discriminatoire, comme ce fut le cas auparavant pour des cas de “racisme anti-catalan“. Ainsi, le chanteur du groupe Xàtiva, Feliu Ventura (@feliuventura) [ca] a tweeté :

Cela doit cesser. Cet apartheid est un acte terroriste contre la vision du monde de Valence. http://t.co/pTuMa5zpKD — Feliu Ventura (@feliuventura) 6 août 2013

Le comédien et présentateur de télévision Eugeni Alemany (@EugeniAlemany)[ca] a mis en doute la qualité de la démocratie d'un pays qui doit encore faire face à des situations comme celles qui se sont produites au festival Arenal Sound :

Cela en dit long sur les fondements d'un pays quand 99% des agents de sécurité soutiennent l'extrême droite. Violent, intolérant, les agents de sécurité? Traitez avec eux! Eugeni Alemany (@EugeniAlemany) 4 août 2013

Le musicien et journaliste Miquel Ramos (@Miquel_R) [ca] a défendu le droit de parler catalan :

Non aux attaques fascistes envers ceux qui parlent le valencien. Stop à l'impunité, #stopvalencianofobia — MiquelRamos (@Miquel_R) 7 août 2013

Dans la même veine, le philologue Bàrbera M. (@barberamaria) a tweeté :

#stopvalencianofòbia Nous ne nous lasserons pas de répéter que parler le catalan n'est pas un crime. Pourquoi cela dérange à ce point que nous ayons notre propre langue? — Bàrbera M. (@barberamaria) 6 août 2013

Par ailleurs, un appel à tweeter massivement  [ca] sur les réseaux sociaux le 10 août, à travers les mots-clic #stopvalencianofòbia et @arenalsound, a été lancé pour sensibiliser sur la discrimination linguistique et obliger les organisateurs du festival à présenter des excuses. Vous pouvez lire, ici, certains des tweets les plus marquants du “mass tweet” organisé samedi soir, comme celui de la journaliste Amàlia Garrigós (@AmaliaGarrigos) [ca]:

Notre langue ne restera en vie que si nous l'aimons. Et nous ne pouvons lui témoigner notre amour qu'en la parlant. #StopValencianofòbia @arenalsound — Amàlia Garrigós (@AmaliaGarrigos) 10 août 2013

Ou le tweet de Miquel Gironés (@miquelgirones)[ca], membre du plus grand groupe de musique international et valencien, Obrint Pas, qui a également été victime d'une agression des gardes de sécurité [ca] pour avoir parlé en catalan:

Je souhaite qu' @ArenalSound ne renouvelle plus de contrat avec cette agence de sécurité. S'il vous plaît, présentez des excuses.

Porto Rico : Un moment crucial pour le statut de l’île

mercredi 28 août 2013 à 12:48

Pour la première fois, un membre du congrès des États-Unis a officiellement décrit les relations politiques entre son pays et Porto Rico comme une” relation qui dégradait l'image des Etats-Unies dans le monde”.

C'est ce que déclare Ron Wyden [lien en anglais comme les suivants], sénateur démocrate de l'État de l'Oregon, qui préside le comité pour l'énergie et  les ressources naturelles du Sénat des États-Unis.

Ce comité a juridiction sur tous les sujets qui concernent le territoire des États-Unis, entre autres Porto Rico. Lors d'une audience officielle de celui-ci le 1° août dernier, ce sénateur a fait une déclaration qui peut être écoutée sur la vidéo ci-dessous à la 25ème minute.

Après 115 ans, il est temps que Porto Rico décide de son avenir politique. La question de savoir si Porto Rico doit devenir un état des États-Unis ou une nation souveraine ou d'autres options possibles, domine les débats politiques dans cette île actuellement.

Porto Rico affronte un énorme défi économique et social. Le revenu per capita est tombé à environ la moitié de celui du plus pauvre des états de l'Union et le taux de criminalité, en hausse sensible, y est  bien plus élevé que dans celle-ci. L'absence de décision sur le statut de Porto Rico ne fait pas que détourner les esprits de ces problèmes, il les aggrave [...] il est nécessaire que Porto Rico devienne soit une nation pleinement souveraine, soit un état à part entière de l'Union. Le maintien de la situation actuelle dégrade l'image de notre pays dans le monde.

Cette audience du comité présidé par le sénateur Wyden été motivée par les résultats du référendum réalisé dans l'île le 6 novembre 2012.

Emblemas de alternativas de estatus político.

Pictogramme représentant les différents choix de statuts politique utilisés sur les bulletins du référendum de 6 novembre 2012. L'étoile avec le numéro 51 est la transformation de Porto Rico en 51eme état des États-Unis. Le  pitirre, un oiseau de l'île est la libre association, l'image de l'archipel est la nation indépendante

Les conclusions de ce référendum vont contre le maintien du statut politique actuel d'Etat libre associé (ELA) avec 53.97% des votes en faveur d'un changement. Mais quand on en arrive à la question de la formule que souhaiteraient les électeurs, les réponses ne sont pas évidentes. Une analyse rapide montre que des trois options : annexion, indépendance ou libre association, c'est l'annexion qui l'emporte avec 61.16% des votes face à  33.34%  pour la libre association et 5.49% pour l'indépendance. Néanmoins, si on tient compte dans ces résultats des 498604 bulletins blancs déposés dans les urnes en signe de protestation contre la forme prise par cette consultation populaire, les résultats sont bien différents. Le choix de l'annexion descend fortement à 44.4% des votants, la libre association à 24.2% et l'indépendance à 4%. Pour avoir une idée de ce que représente les votants blancs, il suffit de savoir que la libre association a été plébiscitée par 454,768 personnes. Quoi qu'il en soit le maintien de l'État librement associé dans sa forme actuelle a été exclu du scrutin.

Finalement, le président Obama n'a même pas envoyé de représentant de son administration à l'audience du Sénat. Pire encore, parmi les 22 sénateurs qui composent ce comité seulement 3 étaient présents à cette audience. Il semble bien que la réponse de l'administration Obama ait été celle à laquelle on pouvait s'attendre depuis le début, venant du gouvernement des Etats-Unis. Comme l'écrit Charles R. Venator Santiago, pour Latino Decisions [en anglais] : on peut estimer sans crainte de se tromper que le président Obama a délibérément choisi d'ignorer les résultats du référendum de novembre.

Le souhait du président Obama d'un référendum fédéral sur Porto Rico veut clairement dire qu'il ne reconnaît pas le résultat du référendum de 2012 dans ce pays. Cette position est en accord avec ses déclarations antérieures annonçant qu'il ne soutiendrait qu'un résultat reflétant  l'accord d'une majorité substantielle de votants ( apparemment au moins une majorité des deux tiers).

Il y aurait aussi l'option d'une consultation proposée par le Commissaire résident de Porto Rico (représentant de Porto Rico sans droit de vote devant le congrès des États-Unis), Pedro Pierluisi, du Nouveau Parti Progressiste. Il s'agirait d'offrir aux habitants de cette île la possibilité de voter oui ou non pour l'annexion pleine et entière, ou la  proposition de fonder une assemblée constitutionnelle d'État, émanant de certains membres du Parti Populaire Démocratique et du Parti Indépendantiste. Aucune de ces deux propositions n'a jusqu'à maintenant le soutien du gouvernement des États-Unis.

Emilio Pantojas García, dans un article pour la revue 80 degrés, estime que le Congrès américain ne prendra aucune décision sur le statut de Porto Rico, comme à chaque fois qu'un référendum est organisé sur l'île :

Il est tout à fait improbable que le congrès approuve l'une ou  l'autre de ces mesures. Les propositions déposées ou les initiatives présidentielles ont toujours été encadrées par les relations inter-américaines et leurs changements éventuels, pourquoi cela serait-il différent aujourd'hui.

.Qui peut penser que la majorité républicaine à la Chambre va étudier et approuver un projet d'annexion ?  Les républicains s'opposent traditionnellement à la transformation de Porto Rico en un état, premièrement parce que l'île  est culturellement une nation latino-américaine dont la langue est l'espagnol (moins de 10 % des résidents de l'île sont bilingues), deuxièmement, l'île est un bastion démocrate, ce qui ajouterait deux sénateurs et cinq ou six membres du Congrès pour ce parti. Il faut ajouter à cela d'autres motifs comme le fait que le gouvernement de Porto Rico est au bord de la banqueroute fiscale, que son économie est dans une  phase de récession et que le chômage provoque une immigration massive des travailleurs les plus qualifiés.

. Porto Rico deviendrait pour la fédération un état mendiant, une charge pour le gouvernement fédéral qui n'est pas actuellement au meilleur de sa forme.

A la lumière de l'Histoire, on peut dire que les initiatives de changement de statut ne mèneront à rien (sic) mais ceux qui ne connaissent pas l'Histoire sont condamnés à la répéter.

Xavier “Xavi” Luis Burgos, affirme dans la revue en ligne Gozamos, à l'occasion de l'anniversaire du référendum, que si les États-Unis étaient fidèles à leur rhétorique de démocratie, la réponse devrait être oui :

 La question n'est pas de savoir si les Portoricains ont voté pour un rattachement à l'Union et si les États-Unis le permettront. Nous devons au contraire nous poser la question suivante : n'est-il pas de la responsabilité de États-Unis de défendre leur rhétorique de démocratie ? Ce pays ne doit-il pas être attentif au problèmes qu'il crée quand il mène à la démocratie des pays comme l'Irak ou l'Afghanistan ? Le processus démocratique consiste à permettre à une population de faire des choix de société au travers de la discussion, du débat, du consensus. Rien de tout cela n'a jamais été possible à  Porto Rico. On a jamais considéré les Portoricains comme des êtres humains à part entière capables d'une véritable autodétermination. Et pourtant pour que les États-Unis essayent d'atteindre leurs objectifs démocratiques, ils doivent prêter allégeance à l'impérialisme, en bons camarades tournés vers la réconciliation….

On peut retrouver la vidéo complète de l'audience ici (elle commence aux environs de 22 minutes).

Photo de couverture extraite d'une vidéo.

Les nouvelles lois mexicaines sur la transparence : un retour en arrière au nom de la sécurité nationale ?

mardi 27 août 2013 à 18:33

[Tous les liens mènent vers des pages web en espagnol]

Les élus mexicains ont adopté des réformes constitutionnelles qui affecteront grandement l'accès du public aux informations détenues par le gouvernement. La réforme affectera également l'autonomie de l'organisme national qui supervise ce droit, l'IFAI [en] (l'Institut Fédéral pour l'Accès aux Informations Publiques). Bien que la réforme donne en réalité davantage de pouvoirs exécutifs à l'IFAI, le gouvernement sera désormais en mesure de passer outre pour des raisons de sécurité nationale.

Plusieurs organisations civiles ont décrit ces réformes comme un retour en arrière pour le pays en terme de transparence.

Au Mexique, l'accès aux informations publiques est considéré comme un droit fondamental, garanti par l'IFAI depuis décembre 2002. Ainsi, tout personne (sans qu'elle n'ait besoin de prouver sa nationalité) peut accéder, gratuitement, à tout document détenu par un organisme gouvernemental qui suscite son intérêt.

Comisionados IFAI

Les membres de la commission IFAI en pleine séance. Photo de l'auteur du blog

La réforme adoptée par les officiels le 23 août 2013 était très attendue et largement discutée par les organisations spécialisées sur le sujet. Le grand public, dans une moindre mesure, s'est également joint au débat.

Avant le vote qui a eu lieu à la Chambre des Députés, Fundar a publié une déclaration dans laquelle les organisations México Infórmate (Mexique, informez-vous) et le Colectivo por la Transparencia (Collectif pour la Transparence) ont exprimé leurs inquiétudes quant à cette décision. Selon eux, la réforme “limite le droit à l'accès à l'information”, ajoutant que cela :

representa un revés a la máxima protección del derecho de acceso a la información y una contradicción del compromiso del Estado Mexicano con el cumplimiento de sus obligaciones internacionales en materia de derechos humanos

représente un renversement complet de la protection du droit du public à l'accès à l'information, et une contradiction de l'accord du Mexique avec les obligations internationales relatives aux droits de l'Homme

Il s'agit, en fait, d'un des aspects de la réforme qui inquiète le plus ces organisations. Selon la déclaration communiquée par Fundar :

Se aprobó un dictamen que propone que algunos titulares de entidades públicas — el Consejero Jurídico, el Procurador General de la República, el Presidente de la Comisión Nacional de Derechos Humanos y el Presidente del Banco de México –, puedan impugnar las resoluciones del órgano garante del derecho de acceso a la información, bajo supuestos que consideramos demasiado amplios y generales: literalmente, “la seguridad, la estabilidad económica y la protección de derechos humanos”. Esto significa que, en la práctica, el acceso a la información para el ciudadano perderá su calidad de expedito, además de que se judicializa un derecho humano y se contradice el reconocimiento expreso de la especialización y autonomía del órgano garante para dirimir las controversias que se susciten en esta materia.

Une décision a été adoptée proposant que les chefs des organismes publics, incluant le Conseiller Juridique, le Procureur Général, le Président de la Commission Nationale pour les Droits de l'Homme et le Président de la Banque du Mexique, puissent remettre en question les résolutions prises par l'organisation qui supervise le droit à l'accès à l'information. Ils pourront le faire à chaque fois qu'ils le jugent comme une menace à “la sécurité, la stabilité économique et la protection des droits de l'Homme”. Nous, cependant, considérons cela comme trop vaste et trop général. Dans la pratique, cela signifie que la capacité pour le public à accéder à l'information sera obstruée, que cela deviendra un processus légal plutôt qu'un droit humain, et que cela sera en contradiction avec la précédente reconnaissance de l'IFAI comme une organisation spécialisée et autonome.

De la même façon, l'organisation Article 19 a exprimé son désir pour l'IFAI de demeurer hors des limites des autorités :

#NiunpasoAtras inattaquable sans exceptions #TransparenciaYA #Articulo19

Néanmoins, la réforme constitutionnelle adoptée par les représentants donne aux responsables gouvernementaux le pouvoir de contester les décisions de l'IFAI.

Sur ce sujet, Javier Peralta a écrit sur Twitter (@jjperaltamoreno):

La réforme sur la transparence adoptée (#Transparencia). Le Conseiller Juridique de @PresidenciaMX sera capable de bloquer les appels de la Cour Suprême ! #Retroceso

Issa Luna Pla (@ilunapla), une experte du sujet, a expliqué qu'une telle mesure est comparable à laisser le gouvernement cacher des informations “par décret” ou par des moyens unilatéraux:

Donner le pouvoir d'appel au Conseiller Juridique de @PresidenciaMX contre #IFAI est comme permettre de cacher des informations par décret

Sue Blano (@lamayorblanco) a contesté la déclaration selon laquelle la limitation de la transparence concernait la sécurité :

Accéder à l'information est un problème de sécurité nationale ? Bien sûr ! Depuis quand les politiciens composent la nation entière ? #Ifai #miedo

Avec l'incertitude du public, intensifié par les interprétations ambiguës des médias traditionnels mexicains, les utilisateurs de Twitter ont exprimé leur confusion. Maria Martínez (@mromtz) a écrit :

A moins d'avoir mal compris les gros titres, ils bâillonnent l’#IFAI

Néanmoins, les législateurs ont saisi l'opportunité pour crier victoire, avec Blanca Jímenez C (@BlancaJC) exaltant le travail de son groupe parlementaire:

#GPPAN nous défendons la Réforme de l'Education (#ReformaEducativa) et les lois sur la Transparence (#Transparencia). Pour un avenir meilleur pour votre famille

Dans la même veine, le député Manlio F. Beltrones (@MFBeltrones) a déclaré que :

Guidé par un maximum de publicité, les préoccupations de la société et la modernisation institutionnelle, nous avons renforcé la transparence.

Le droit à l'accès à l'information au Mexique et l'organisation qui supervise ce droit sont généralement cités comme des exemples à suivre dans les autres pays d'Amérique Centrale et du Sud. Face aux modifications et aux ajouts qui pourraient survenir durant le processus législatif, les Mexicains et la communauté internationale devront attendre avant de connaître le véritable effet de cette réforme constitutionnelle, incluant les détails les plus fins de chaque loi qui en sera issue.

Mais une chose est certaine : le débat continuera de se développer au cours des prochaines semaines.

Les innovations autour des élections présidentielles 2013 au Mali

mardi 27 août 2013 à 16:06

Le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012 dirigé par le Capitaine Amadou Haya Sanogo dernièrement nommé au grade de Général des armées, contre le Général Amadou Toumani Touré, démocratiquement élu, a plongé le Mali dans une profonde crise socio-politique et militaire.

Les grandes villes au Nord du pays ont été occupées par les djihadistes et un groupe rebelle, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), un groupe réclamant l’indépendance du Nord du Mali., vite rejoint par d’autres mouvements encore plus fondamentalistes. Cette occupation a poussé plusieurs milliers de maliens et maliennes à se refugier dans les pays voisins comme le Burkina-Faso, la Mauritanie, le Sénégal et le Niger ou à se déplacer dans les villes libres dans la partie sud du pays.  Ainsi, un gouvernement de transition a été mis en place dirigé par Dioncounda Traoré. Malgré les difficultés de faire voter tous les maliens, en particulier les réfugiés et les déplacés, il a été possible d’organiser des élections dont le 1er et le 2ème tours ont été tenus respectivement le 28 juillet et le 11 août 2013. L’ancien Premier ministre, Ibrahim Boubacar Kéita a été élu avec 77,61% des voix dans des élections considérées comme crédibles et sans violences. Son challenger au 2ème tour M. Soumaila Cissé, a reconnu sa victoire avant meme la proclamation officielle des résultats.

un homme vote pour le second tour des élections présidentielles maliennes à Tombouctou via UNHCR avec leur permission

un homme vote pour le second tour des élections présidentielles maliennes à Tombouctou via UNHCR avec leur permission

Le pari n’était pas gagné à l’avance à cause des menaces des djihadistes, la dispersion de la population et les difficultés de transport. Il y avait aussi le nœud de l’occupation militaire de la ville de Kidal par le groupe rebelle du MNLA qui refusait de reconnaître l’autorité du gouvernement central du Mali. D’importants efforts politiques, diplomatiques et militaires ont été fournis par le gouvernement de la transition, les organisations de la société civile nationales et la communauté internationale ont permis de résoudre l’essentiel des problèmes pour la tenue de ces élections.

Avec le soutien du groupe francophone de Global Voices, un projet d'aide au suivi des élections a été mis en place. Ce projet avait pour but de former des hommes de médias et des internautes volontaires maliens à Bamako et dans les Régions du Mali, à l’utilisation des réseaux sociaux afin qu’ils puissent partager les informations tout au long du processus électoral depuis leurs localités à travers leurs smartphones sur un groupe Facebook (Info Elections 2013 au mali) et un compte twitter (@malivote) crées pour l’occasion en quelques deux semaine de la tenue des élections pour faciliter de suivre les élections en ligne. Le projet consistait également à organiser une séance de démonstration sur le rôle et les atouts de l’Internet, dans le processus électoral, devant les chefs des structures étatiques et privées comme le Ministères en charge de l’organisation des élections, la CENI, le Ministère des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, le Ministère de la communication, les sociétés de la téléphonie mobile(Orange Mali et Malitel), les chef de la MINUSMA. Le projet visait aussi à faire des démonstrations d’Afripédia qui permet de faire la recherche sur wikipédia sans avoir une connexion  Internet.

Boukary Konate dans la chambre technique du pole d'observation citoyenne électorale via facebook

Boukary Konate dans la chambre technique du pole d'observation citoyenne électorale via facebook

Les informations recueillies ont été centralisées sur le Groupe Facebook créé pour l’occasion. Ce groupe a pu recueillir plus de 1100 fans en peu de jours avant le déroulement des élections.

Participation à deux formations sur le même thème “Médias et élections au Mali”

Quelques semaines avant le lancement du projet,  nous avons participé à des séances de formation sur le Thèmes de “Médias et Elections au Mali”.  Ces séances de formation ont été organisées respectivement par La Fondation Internationale pour les Systèmes Electoraux, IFES et ses partenaires le 6 juillet 2013 et le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, en collaboration avec Agence Malienne de Presse et de Publicité (AMAP) sur le même thème  du lundi 14 au vendredi 19 juillet 2013. Il s’agissait à travers ces formations de donner plus d’informations aux hommes de médias sur le processus électoral afin qu’ils puissent mieux informer les populations sur les contours du système électoral au Mali. Les sujets abordés ont été, entre autres, la loi électorale, la charte des partis politiques, les genres journalistiques (compte rendu, portrait, interview…), les règles de déontologie et éthique du journaliste, les contraintes liées à l’exercice de la profession. Le respect des règles qui régissent la profession des journalistes entre autres le respect de la vie privée, l’humilité.

Au cours de ces formations de nombreux participants ont posé des questions sur les réseaux sociaux et ce qu’est un blog et un blogueur. Il a été vite évident que le mali doit continuer à relever le défi de la méconnaissance de ce nouveau monde virtuel, même si la plupart des candidats sont sur twitter et Facebook.

Pole d’Observation Citoyenne Electorale : Monitoring de réseaux sociaux

“Dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme intitulé “Appui au processus  Démocratique par l’observation citoyenne de la pré-électorale et des élections Présidentielles et législatives de  2013 (1er et 2ème Tours) au Mali”, le Réseau ONG d’Appui au Processus Electoral au Mali (Réseau APEM), en collaboration avec la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’ensemble des structures du Conseil National de la Société Civile et avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a initié et mis en œuvre le Pôle d’observation citoyenne électorale (POCE). » A l’occasion du premier et deuxième tour de ces élections, le POCE  a fait une observation citoyenne dudit scrutin à travers plusieurs système : le Réseau APEM a déployé 2.100 Observatrices et Observateurs nationaux sur l’ensemble du territoire national en stratégie fixe et mobile et 78 Superviseuses/Superviseurs pour renseigner la plateforme Malivote (www.malivote.com) sur le déroulement du scrutin du 28 juillet 2013 dans près de 1583 bureaux de vote. Le monitoring des réseaux sociaux était un des volets dont nous étions responsables pour produire des rapports quotidiens pendants les deux tours des élections.


Allocution du président élu Ibrahim Boubacar KEITA dit IBK

 L’investiture du nouveau Président du Mali, Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA dit IBK est prévu le 04 septembre 2013. Comme suite du projet groupe Facebook, un livetweet de cet événement est en train d’être organisé pour faire vivre cette investiture à distance.