PROJET AUTOBLOG


Global Voices (fr)

Archivé

source: Global Voices (fr)

⇐ retour index

Manifestations au Vénézuela : une reine de beauté décède d'une blessure par balle

vendredi 21 février 2014 à 10:31

Génesis Carmona, reina venezolana, otra víctima mortal de la crisis política. pic.twitter.com/ry3d5m8mWp— El Universo (@eluniversocom) February 19, 2014

Génesis Carmona, reine de beauté vénézuélienne, une nouvelle victime de la crise politique. 

Génesis Carmona, une étudiante et jeune reine de beauté du Venezuela, est morte le 19 février des suites d'une blessure par balle à la tête reçue la veille au cours des manifestations contre le gouvernement.

Voilà comment on a transporté l'étudiante Génesis Carmona qui a reçu une balle à la tête pendant qu'elle manifestait à Valencia pic.twitter.com/GoNOTSh28Q

@pabloaure à l'hopital Guerra Mendez parle avec la maman et la famille de Genesis Carmona pic.twitter.com/LHIYz8voKr

Selon les spécialistes qui l'ont prise en charge à la clinique du Dr. Rafael Guerra Méndez dans la ville de Valencia, celle qui fut Miss Turismo Carabobo 2013 a reçu le projectile dans la région de l'occipital droit qui héberge les capacités visuelles du cerveau. On pense qu'elle aurait de toute façon perdu la vue si elle avait réussi à survivre. 

Génesis Carmona (23 ans), blessée par balle durant la manifestation de Valencia, se trouve dans le service des soins intensifs

Un journal de Caracas a publié une compilation de tweets d'Héctor Rotunda (@Hecalo), qui décrit les faits depuis le moment où Génesis Carmona a été touchée par le tir jusqu'au moment de sa mort. Rotunda se trouvait à l'endroit même de la manifestation où se trouvait également la jeune fille.

Nous étions dans le défilé en face de la station de metro Cedeño. On a entendu une rafale de tirs et nous nous sommes jetés au sol….

Sur Twitter les manifestations de chagrin et de colère ne faiblissent pas. On accuse surtout Francisco Ameliach, gouverneur de l'état de Carabobo, d'être le principal responsable de la répression de la manifestation Valencia. Le gouverneur avait il y a quelques jours publié plusieurs messages sur Twitter que les manifestants utilisent maintenant pour l'accuser d'avoir incité la violence. Dans le tweet suivant par exemple, il fait mention des UBCH, ou unités de bataille Bolívar–Chávez, et du PSUV, le Parti Socialiste Uni du Vénézuela, le parti au pouvoir dans le pays.  

UBCH se prépare à une contre attaque foudroyante. L'ordre sera donné par Diosdado #GringosYFascistasRespeten pic.twitter.com/tRafsF9D1E

Diosdado Cabello est l'actuel président de l'Assemblée nationale. 

D'autre part, le député Francisco Soteldo s'est adressé aux medias pour demander justice pour la mort de Genesis Carmona : ” Nous regrettons la mort de la jeune étudiante et mannequin ainsi que les 8 autres personnes blessées, dont certaines sont dans un état critique. Il faut dénoncer les responsables de ces attaques sanglantes qui endeuillent la population de Carabobo.” 

Soteldo: “Nous demandons justice pour la mort de Génesis Carmona”

Genesis Carmona est devenue la cinquième victime ce jour-là des manifestations au Vénézuela. 

Manifestations en Thaïlande : les raisons de la colère des riziculteurs

vendredi 21 février 2014 à 07:44
Protesting farmers in front of the Ministry of Commerce in Bangkok. Photo by Karnt Thassanaphak, Copyright@Demotix (2/6/2014)

Des agriculteurs manifestant devant le ministère du Commerce à Bangkok. Photo de Karnt Thassanaphak, Copyright@Demotix (2/6/2014)

Récemment, des manifestations, menées par des riziculteurs ont secoué la ville de Bangkok. En cause, le défaut de paiement du gouvernement thaïlandais, dans le cadre d'un programme de subventions à la culture du riz. A hauteur de 130 milliards de bahts (près de 3 milliards d'euros), ces retards de paiements ont déjà touché plus d'un million de fermiers.

Introduit en 2011 après l'élection de la première ministre Yingluck Shinawatra, ce programme engageait le gouvernement à acheter à un prix compétitif le riz produit par les fermiers locaux, avant de le revendre. Un programme qui devait améliorer la situation financière des riziculteurs.

Pendant cinq décennies, la Thaïlande est demeurée la plus grande exportatrice du riz au monde, avant d'être doublée par l'Inde et le Vietnam. Le programme de subventions à la culture du riz est néanmoins critiqué pour ses pertes financières colossales.

Les manifestations des riziculteurs ont intensifié la crise politique [fr] que traverse le pays alors que les protestations anti-gouvernementales continuent de rassembler des milliers de Thaïlandais dans les rues de Bangkok.

La majorité des agriculteurs qui manifestent ne sont cependant pas affiliés au Comité de la Réforme Démocratique Populaire (People's Democratic Reform Committee), organisateur des manifestations anti-gouvernementales. En réalité, de nombreux fermiers sont issus de villages bastions du parti au pouvoir.

L'opposition a exprimé son soutien aux agriculteurs et initié une campagne de dons pour soutenir les manifestations. Elle a également dénoncé la corruption sévissant au sein du gouvernement Yingluck, responsable selon elle de la détresse actuelle des riziculteurs.

Pour sa part, le gouvernement a expliqué son incapacité à payer les agriculteurs par la dissolution du gouvernement, provoquée par les manifestations. Il a exhorté les manifestants à ne pas bloquer ou occuper les banques publiques.

Il assure néanmoins que des solutions seront trouvées pour s'acquitter des  paiements, rejetant également les critiques qui affirment que ce programme de soutien est devenu une désastreuse politique populiste:

La popularité du gouvernement ne constitue pas le but ultime de ce programme, mais simplement l'amélioration des revenus des agriculteurs, afin de leur assurer de meilleures conditions de vie, ainsi qu'un futur plus prospère pour notre nation grâce à la production de riz. Tout cela sans provoquer d'impact sur la discipline monétaire et budgétaire du pays.

Mais Bangkok Pundit pense qu'un nouveau programme de soutien devrait être appliqué par le gouvernement :

… d'autres formes d'aides financières qui n'impliqueraient pas le gouvernement dans la vente du riz serait une meilleure option. Une subvention directe similaire serait un procédé plus aisé à exécuter et à gérer. Vous pouvez définir un budget et ne pas avoir à subir tous les problèmes auxquels est confronté le gouvernement , soit tenter d'émettre des obligations et savoir à qui emprunter de l'argent.  

Voici quelques photos et réactions publiées sur Twitter. Sur cette photo, des fermiers ont aménagé un barrage routier près de Bangkok, la capitale du pays. 

Combien de riziculteurs thaïlandais faut-il pour bloquer les principales artères urbaines ? Pas beaucoup.

Les manifestants de Bangkok ont montré leur solidarité avec les agriculteurs en rassemblant des dons pécuniaires:

Les manifestants donnent de l'argent afin d'aider les riziculteurs, car nombre d'entre eux n'ont pas été payés par le gouvernement depuis octobre 2013.

@PravitR pense que la Première Ministre devrait rapidement présenter ses excuses auprès des fermiers:

Yingluck devrait rencontrer les riziculteurs immédiatement et s'excuser au lieu de jouer à cache-cache avec le PDRC.

Ce matin je prie pour que les riziculteurs soient payés à leur juste valeur pour tout le travail qu'ils accomplissent.

Personnellement je crois que le gouvernement politise le problème du riz par un retard de paiement en mettant uniquement la pression sur les banques, et en ignorant sa propre défaillance à vendre le riz

Tunisie : Le Facebooker Jabeur Mejri grâcié, est-il libre ?

jeudi 20 février 2014 à 21:58

Après avoir passé presque deux ans en prison, Jabeur Mejri, incarcéré pour avoir mis en ligne du contenu considéré comme offensant pour l'islam, a obtenu la grâce présidentielle, ont rapporté mercredi les médias tunisiens.

En mars 2012, Mejri avait été condamné à sept années et demi d'emprisonnement pour avoir posté des dessins du prophète Mahomet sur sa page Facebook. Son ami Ghazi Beji, qui avait publié un e-book titré “l'illusion de l'Islam”, avait écopé de la même peine par contumace après avoir fui le pays. Il vit maintenant en France où il a obtenu l'asile.

Ils ont été reconnus coupables de ‘publication de matériel susceptible de nuire à l'ordre public ou aux bonnes moeurs', ‘insulte à autrui par l'intermédiaire des réseaux publics de communication’ et ‘atteinte à la moralité publique'.

Mejri s'est vu refuser à plusieurs reprises les demandes de grâce introduites par son équipe d'avocats, malgré les multiples promesses du Président par intérim Moncef Marzouki de le remettre en liberté.

Ainsi, s'exprimant en septembre dernier devant le Conseil des Relations Extérieures, M. Marzouki a dit qu'il “attend[ait] le moment politique propice” pour libérer Mejri.

“A présent dans cette situation avec les salafistes, d'une extrême violence, relâcher ce garçon en ce moment précis pourrait être dangereux pour lui”, ajoutait-il, critiqué par les défenseurs des droits humains, qui voyaient dans ses propos un prétexte pour garder Mejri en prison.

Sur Facebook, le bureau du Président a confirmé la grâce [arabe] :

الناطق الرسمي باسم رئاسة الجمهورية السيد عدنان منصر على موجات شمس إف إم :رئيس الجمهورية أمضى منذ أيام عفوا خاصا عن جابر الماجري في القضية الأصلية

Le porte-parole officiel de la Présidence de la République M. Adnan Mansar a déclaré sur Radio Shems FM : Il y a quelques jours, le Président de la République a signé une grâce spéciale pour Jabeur Mejri dans la première affaire

Sur Twitter les réactions ont suivi :

Ghassen Yahia fait référence à la nouvelle constitution tunisienne, qui garantit les libertés d'expression, de pensée et de conscience. Mais ce même texte, adopté en janvier dernier, interdit aussi les “atteintes au sacré”.

Yamina Thabet, présidente de l'Association tunisienne des minorités, a tweeté :

Cartoon in support of Jabeur Mejri, by Fey

Libérez… Jabeur Dessin en soutien à Jabeur Mejri, par Fey

Martin Pradel invite à la prudence :

Il a été grâcié, mais la remise en liberté de Mejri reste à confirmer. La radio privée Shems FM indique qu'il reste en prison pour une ancienne affaire contre lui.

Dans une déclaration publiée hier [19 février 2014], son comité de soutien a écrit :

Nous ne pouvons confirmer ou infirmer, pour le moment, ce nouveau rebondissement dans le dossier de Jabeur Mejri

En janvier dernier, la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) annonçait [anglais] la prochaine remise en liberté de Mejri qui se rendrait en Suède où il a obtenu l'asile.

Molka Chaari tweete :

Ukraine : « Un jeune homme est mort dans mes bras » #EuroMaidan

jeudi 20 février 2014 à 17:49
From the roof of Globus shopping center

Vue sur la place de l’Indépendance, depuis le toit du centre commercial Globus à Kiev, 19 février 2014.
Photo d’Anastasia Vlasova © Copyright Demotix

À Kiev, une étudiante ukrainienne a tweeté toute la journée de mardi lors des violents affrontements entre les manifestants et la police qui ont fait au moins 25 morts et plusieurs centaines de blessés.

Ce 18 février 2014, le parlement ukrainien n’a pas réussi à restreindre le pouvoir du président Viktor Ianoukovitch, principale cible des manifestations qui ont débuté il y a déjà trois mois à Maidan Nezalezhnosti, la place de l’Indépendance à Kiev.

Nous vous présentons ci-dessous une sélection des tweets de @Mira_mp qui était en première ligne dans les manifestations et a offert son aide bénévolement dans un hôpital.

Ses réactions au début des affrontements de mardi :

Il semblerait que je vais encore respirer beaucoup de ce gaz.

Sur la rue Hrushevskogo, des pneus brûlent de nouveau.

Dans le parc Mariinsky, les gens crient « esclaves » aux titushki [voyous engagés par le gouvernement pour frapper et intimider les manifestants] et leur montrent de l’argent. Ça les embarrasse et ils tournent la tête.

Une tente brûle dans le parc Mariinsky. De manière générale, ce qu’il se passe là n’est pas clair. Presque pas de réseau mobile accessible.

Ensuite, ses tweets ont été envoyés sur le chemin vers l’hôpital. L’heure indique que c’est après le début de l’assaut mené par la police et les forces spéciales contre les manifestants près du Parlement.

Nous allons à l’hôpital. Deux amis de mon père sont grièvement blessés, à la tête et au bras. Cette révolution tourne à la guerre civile.

Elle est inquiète que la police puisse arrêter ceux qui dénoncent les blessures :

Peut-être que nous ne devrions pas aller à l’hôpital. Juste nous arrêter à la pharmacie, soigner leurs blessures et les faire rentrer chez eux.

Plus tard, elle retourne sur la place de l’Indépendance pour suivre le déroulement des événements au Parlement.

De retour à Maidan. J’espère que Bo reprenne conscience. Il est blessé à la tête.

Nous regardions une diffusion en direct de ce qui se passe au Parlement et une vieille dame a dit : « C’est pour eux que mes voisins ont voté ? Aujourd’hui, ils vont avoir des ennuis. » J’aime ces gens !

[Les gens] suivent les informations en direct sur la place. Les femmes et les hommes sans casque et tenue de protection ne sont pas autorisés à entrer.

Rybak [porte-parole du gouvernement] est sorti en ambulance. Réaction des manifestants : est-ce que quelqu’un sait quelle ambulance c’était ? On devrait lancer des cocktails molotov !

On parle de 3 morts. Les manifestations pacifiques tournent à l’émeute.

Berkut [unité des forces spéciales] tire [sur la foule] et lance des pierres depuis [un centre commercial de la place de l’Indépendance].

Une foule énorme est dans les rues. Le métro est arrêté, beaucoup marchent vers la place de l’Indépendance.

17 h 54 [heure à laquelle le gouvernement avait demandé que les manifestants soient partis de la place]. Je suis très fière de tous ceux qui sont restés sur la place. Il y a beaucoup de personnes âgées et de femmes !

Alors que les forces spéciales prennent Maidan d’assaut, chaque camp fait état de nombreux blessés. Les manifestants recommandent aux femmes et aux enfants de quitter le lieu des affrontements.

Je ne peux pas rester à la maison. Je vais à l’hôpital de la rue Shovkovycha.

Je ne peux pas mentir à mes parents et à Dan. Mais je ne peux pas me tenir éloignée des événements non plus. J’éteins mon téléphone et comme ça pas de questions.

Elle continue à tweeter depuis l’hôpital :

Les médecins ne disent rien à propos de l’état de Bo. Je ne peux pas lire ce qui se passe sur Twitter et ma batterie est en train de mourir. On se voit là-bas.

Nous sommes arrivés à l’hôpital N°17. Il y a beaucoup de blessés ! Venez chercher les blessés les plus légers et emmenez-les chez vous.

Beaucoup de sang et de morts. C’est la nuit la plus effrayante de ma vie.

Un jeune homme blessé par balles à la tête et au ventre est mort dans mes bras. Je n’oublierai jamais cette nuit.

Cet article fait partie de notre couverture spéciale des manifestations #EuroMaidan en Ukraine [dossier en anglais].

La neige à Tokyo entraine une faible participation à l'élection du gouverneur

jeudi 20 février 2014 à 17:25

(Liens en anglais et en japonais) Une tempête hivernale a provoqué la plus importante chute de neige en 45 ans sur Tokyo. Seulement 46,16 pour cent des électeurs se sont rendus aux urnes pour élire le gouverneur le dimanche 9 février 2014. C'est la troisième plus faible participation à l'élection du gouverneur dans l'histoire de Tokyo.

People holding umbrellas in heavy snow. Photo taken on February 8 in Tokyo by flickr user lestaylorphoto (CC BY NC-ND 2.0)

Des passants tenant des parapluies dans la neige. Photographie prise le 8 février à Tokyo par l'utilisateur de flickr lestaylorphoto (CC BY NC-ND 2.0)

  Le gouverneur nouvellement élu est Masuzoe Yoichi, ancient ministre appuyé par le parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate, et le Parti Komei.  Il a remporté 2, 1 millions de voix soit à peu près 43 pour cent des suffrages. Les twitternautes ont partagé leurs opinions sur le faible taux de participation. Le philosophe Tatsuru Uchida [ja] a exprimé sa déception :

Le nombre de gens qui se sont rendus aux urnes pour l'élection du gouverneur de Tokyo m'a rendu blême. Il me semble que les japonais, avec leur prudence classique et leur moyens politiques conventionnels, se dirigent silencieusement vers un précipice.

L'illustrateur Nigirikopushi a dessiné une caricature (voir lien dans tweet), qui fait le lien entre le froid et l'échec des  candidats opposés au nucléaire. Au centre, le candidat gagnant Masuzoe tient trois ombrelles qui représentent “l'assistance sociale”, “les Jeux olympiques” et “l'économie”. Il porte une veste chaude avec les emblèmes du Parti démocrate libéral et ceux du Parti Komei. Le portrait de Kenji Utsunomiya grelottant, se trouve sur sa gauche : un avocat des droits humain et militant anti-nucléaire qui s'est classé à la deuxième place. A doite se trouve le candidat anti-nucléaire Morihiro Hosokawa, arrivé à la troisième place, se tenant à côté de son supporteur, l'ancien premier minister Junichiro Koizumi. Légende : “il fait froid ici”. L'inscription dans la neige : “anti-nucléaire”

La caricature de l'élection du gouverneur de Tokyo.

L'ancien journaliste Eiken Itagaki soutient [japonais] que Masuzoe pourrait avoir des ennuis avec les fonctionnaires de la commission électorale japonaise. Il a distribué des insignes pour les futurs Jeux olympiques de Tokyo valant chacune 3000 yen japonais (environ 30 dollars américains) pour obtenir des soutiens, un geste qui peut contrevenir à la loi interdisant les financements privés des campagnes politiques. Le plaignant est le même groupe activiste qui avait deposé une plainte contre l'ancien gouverneur Naoki Inose vers la fin de l'année dernière pour avoir supposément obtenu un soutien financier. Inose a déclaré que c'était un prêt personnel mais il a du démissionner. La plainte contre le nouveau gouverneur est en attente de validation, ou non, par le tribunal.