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En Arabie Saoudite, le gouvernement menace de bloquer Skype et WhatsApp

mardi 26 mars 2013 à 22:41

Les dirigeants de l'Arabie Saoudite, qui faisait partie en 2012 de la liste des ennemis d'internet [en français] (rapport établi par Reporters Sans Frontières), menacent de bloquer l'utilisation de moyens de communication très populaires tels que Skype et WhatsApp (un service d'applications de téléphonie mobile) .

Brian Whitaker, qui participe au blog Al-bab [en anglais], dit des autorités saoudiennes qu'elles :

menacent de bloquer l'utilisation de services comme Skype, WhatsApp et Viber, à moins que les compagnies qui les gèrent n'acceptent la surveillance des messages et appels des utilisateurs.

Sur la chaîne de télévision Al-Arabiya, on a pu apprendre que les membres de la Commission des Technologies de Communication et d'Information (C.T.C.I.) ont donné jusqu'à la fin de la semaine aux compagnies concernées pour donner leur réponse.

Et de préciser :

“Si jamais ces sociétés déclaraient qu'il était impossible de contrôler leurs applications, la commission a affirmé qu'elle envisagerait de prendre des mesures pour en empêcher l'utilisation à travers tout le royaume.”

Dans le journal d'information Arab News, basé à Jeddah, on peut lire que les autorités sont inquiètes parce que les applications utilisent des connections sécurisées :

“Selon deux sources bien informées qui travaillent pour des compagnies locales de télécommunication, la situation a été le sujet de discussion principale entre les dirigeants des compagnies de télécommunication et les membres du C.T.C.I. au cours des trois dernières semaines. Les pourparlers ont finalement débouché sur la demande des membres du C.T.C.I. à pouvoir surveiller les applications qui utilisent des connections cryptées.”

Comme on pouvait s'y attendre, les autorités utilisent le prétexte de la lutte contre le crime et le terrorisme pour justifier leur besoin d'exercer une telle surveillance. Mais, comme l'explique très bien un article du site Ahram Online, les conservateurs du royaume sont inquiets de voir les réseaux sociaux se développer sur internet, réseaux qu'ils ne peuvent pas contrôler et qui “ont largement repoussé les limites imposées à la liberté d'expression”.

Whitaker nous rappelle que:

La question maintenant est de savoir si les compagnies concernées vont céder aux demande du C.T.C.I. Trois ans auparavant, le pays a vécu une situation similaire quand le C.T.C.I. a menacé d'interrompre le service de messagerie de BlackBerry (Blackberry Messenger) si Blackberry ne lui communiquait pas les codes d'accès qui permettaient de lire tous les messages.

Ce problème a finalement été résolu, même si l'on ne sait pas vraiment comment. Le C.T.C.I. a déclaré avoir levé l'interdiction qui pesait sur Research in Motion, la société canadienne qui gère Blackberry, après que la société eut décidé de “suivre” certaines exigences réglementaires. Selon plusieurs enquêtes, la société aurait cédé et accepté d'installer un serveur BlackBerry dans le pays pour permettre aux Saoudiens d'accéder directement aux informations confidentielles des clients.

Sur le site Riyadh Bureau, Ahmed Al Omran écrit [en anglais] que Abdulaziz Al Sheikh, le grand mufti d'Arabie saoudite, a décrit Twitter comme étant un endroit où les jeunes perdaient leur temps et « le lieu de rassemblement de tous les clowns et corrupteurs qui publient des tweets illégitimes et mensongers.”

Al Omran ajoute également que:

Le grand mufti est devenu de plus en plus critique face aux utilsateurs de Twitter ces derniers temps. En janvier 2012, il a déclaré que ce réseau social “était devenue une plate-forme qui permettait aux personnes en manque de popularité d'échanger des accusations et de publier des mensonges” Puis en octobre, il a traité les utilisateurs de Twitter d’ « imbéciles » et les a accusés de manquer de modestie et de foi.

Al Omran a également présenté des statistiques sur les utilisateurs de Twitter en Arabie Saoudite et les a commenté comme suit :

Twitter est devenue une plate-forme incontournable pour les échanges d'idées et les débats politiques dans le pays. Une récente enquête nous apprend que 51% des internautes en Arabie saoudite utilisent activement Twitter, ce qui est un record mondial. Le mois dernier, un officiel saoudien a avoué que la quantité de messages publiés par les utilisateurs à l'intérieur du pays était tellement importante que le gouvernement faisait tout ce qui était en son pouvoir pour contrôler et censurer le site.

Alors que, grâce au développement des réseaux sociaux, les Saoudiens parviennent à faire entendre leur voix sur internet, les autorités saoudiennes font tout ce qu'elles peuvent pour les faire taire.

Manifestations et loi martiale à Brooklyn suite à l’assassinat de Kimani Gray

mardi 26 mars 2013 à 12:46

Billet rédigé en collaboration avec Yarisa Colón

Samedi 9 mars, Kimani Gray, jeune afro-américain de 16 ans, a été tué par deux policiers à New York. Cette affaire, considérée par les habitants de l'arrondissement de Brooklyn comme un crime à connotation raciale a donné lieu à deux jours consécutifs de tensions. En réponse aux veillées, qui se sont parfois transformées en affrontements avec les forces de l'ordre, les autorités ont instauré une sorte de loi martiale interdisant l’accès à certaines zones du quartier d’East Flasbush.

Selon The New Yorker [en], aussi bien les policiers impliqués, en civil au moment des faits, Jovaniel Córdova et Mourad Mourad, que la victime  possèdent un casier judiciaire. Kimani Gray auraient déjà été arrêté plusieurs fois, sans avoir été condamné, et la police de New York avait déjà payé 215 000 dollars dans le cadre d'accords juridiques pour des poursuites contre les deux policiers pour fouilles illégales et fausses arrestations. Le Center for Constitutional Rights a intenté une action en justice [en] contre le département de police de New York et la ville pour remettre en question deux pratiques communes parmi les forces de police : le signalement de personnes selon leur apparence (racial profiling) et la détention pour fouille également selon l’apparence (stop and frisk) sans cause probable. 

L’enterrement de Kimani Gray s'est tenu samedi 23 mars à Brooklyn. Mais les réactions sur les réseaux sociaux n’ont pas attendu. La tragédie a été commentée via les mots-clic #BrooklynProtests et #kimanigray. Vous pouvez découvrir les messages laissés par les internautes sur un Tumblr. Une des critiques, partagée par de nombreuses personnes, s’adresse aux médias traditionnels qui ont ignoré cette importante affaire, comme le signale Barb Morrison (@barbmorrison) :

@barbmorrison : Vous ne verrez pas ça sur CNN. http://uscop.org/the-nypd-declares-martial-law-in-brooklyn/ …  #brooklynprotests

Pablo Muñoz (@Alvy_Singer) formule la question suivante :

@Alvy_Singer : http://www.nydailynews.com/7-nypd-bullets-killed-teen-kimani-gray-article-1.1287452#bmb=1 … Un adolescent de 16 ans mort et 4 jours de manifestations. Que se passe-t-il à Brooklyn ?

Fuerza Morena (@FUERZA_MORENA), commente depuis le Mexique :

@FUERZA_MORENA : Et aux “démocratiques” États-Unis, les manifestations contre les violences policières se poursuivent  http://youtu.be/yuz-v5x2I2A

Occupy Wall Street (@OccupyWallStNYC) relève :

@OccupyWallStNYC : Il y a deux types de lois dans ce pays, un pour les riches et un pour le reste d’entre nous. #BrooklynProtest #OWS

Voici des clichés des veillées et des manifestations à Brooklyn, réalisés par le photographe Javier Soriano. (http://www.javiersoriano.com)

Se convoca a una gran marcha en protesta por la muerte de Kimani Gray.

Convocation pour une grande marche, le 24 mars, pour protester contre la mort de Kimani Gray.

Una de muchas vigilias en el barrio de East Flatbush en Brooklyn. Foto de Javier Soriano.

Une des nombreuses veillée du quartier d’East Flatbush à Brooklyn. Photo de Javier Soriano.

Residentes en Brooklyn se han manifestado en las calles, y la policía respondió con la ley marcial. Foto de Javier Soriano.

Les habitants de Brooklyn sont descendus dans les rues et la police a instauré une loi martiale. Photo de Javier Soriano.

Se han registrado vigilias en el barrio de East Flatbush en Brooklyn. Foto de Javier Soriano.

Veillée à East Flatbush, arrondissement de Brooklyn. Photo de Javier Soriano.

Velas en el barrio de East Flatbush en Brooklyn. Foto de Javier Soriano.

Bougies placées dans le quartier d’East Flatbush à Brooklyn. Photo de Javier Soriano.

Despliegue de fuerzas policiacas en Brooklyn. Dos policias no-uniformados son acusados de quitarle la vida a Gray. Foto de Javier Soriano.

Déploiement de forces policières à Brooklyn. Deux policiers en civil sont accusés d’avoir tué Kimani Gray. Photo de Javier Soriano.

Las protestas ante la muerte de Gray comenzaron el pasado sábado 16. Foto de Javier Soriano.

Les manifestations ont débuté le samedi 16 mars. Photo de Javier Soriano.

Les hackers dans la cité arabe : Hackers, Fab lab et tech au bord du Nil

lundi 25 mars 2013 à 22:50

Sabine est journaliste, Ophelia photographe et vidéaste : toutes deux ont émergé de la pépinière du site OWNI (l'un des partenaires de Global Voices) et tournent actuellement une web documentaire sur “Les hackers dans la cité arabe” sur la technologie,  les applications, les hack labs et les makers spaces, qui s'inventent au Maghreb et au Moyen Orient actuellement.

Ophelia Noor (à gauche) et Sabine Blanc (à droite)

A l'heure où débute le Forum Social Mondial à Tunis, où elles seront présentes, elles veulent souligner que le “hacking” cette philosophie de geeks plutôt privilégiés en Occident, est de l'autre côté de la Méditerranée un enfant des révolutions, un élan tout nouveau et très utile vers des pratiques collaboratives et des innovations, des lieux ouverts à tous,. Nous publions avec leur accord en trois langues (arabe, français, anglais), leur carnet de route et de rencontres avec les jeunes développeurs du “libre” en Algérie, Egypte, Tunisie, Liban, Irak. Avec, pour débuter cette série, un entretien audio avec Mahmoud El-Safti, qui a ouvert un hacker space à Guizeh, en Egypte.

 Mahmoud El-Safti : un hackerspace à Guizeh

Mahmoud el Safty (Photo Ophélia Noor, reproduite avec son autorisation)

Mahmoud el Safty (Photo Ophélia Noor, reproduite avec son autorisation)

Mahmoud El-Safty a co-fondé le hackerspace de Gizeh et fab lab Egypt, le premier du pays, qui cohabitent dans les mêmes locaux à Gizeh, en banlieue du Caire. Ce jeune ingénieur au rire solide nous a fait part de sa foi dans les hackerspaces/makerspaces. Ci-dessous se trouve le podcast de l'entretien. La traduction en français se trouve après le podcast:

hackers

Avoir des hackerspaces et des makerspaces où les gens peuvent acquérir une expérience pratique, partager des connaissances et mettre en œuvre leurs savoirs théoriques aura un impact fort sur la société et aussi sur le système éducatif et changera l’état d’esprit des personnes. Quand les gens collaborent dans une ambiance fun, se réunissent non pas pour préparer des examens mais pour bosser sur des projets qui les passionnent, qui les intéressent, ils vont bien entendu les faire du mieux qu’ils peuvent. Plus tard, beaucoup des projets sortis de ces lieux seront des produits et des start-up. Il existe de nombreux logiciels et du hardware open source sur le marché qui sont issus des hackerspaces et makerspaces.

Texte et son : Sabine Blanc

Des Ethiopiens emprisonnés pour avoir protesté contre l'édification d'un Mémorial au “Boucher de l'Ethiopie”

lundi 25 mars 2013 à 15:53

43 manifestants ont été arrêtés en Éthiopie pour avoir protesté contre un monument financé par des fonds publics dans un petit village italien, érigé à la mémoire de Rodolfo Graziani, un général italien sous le dictateur fasciste Benito Mussolini et dont les atrocités pendant la guerre lui ont valu le surnom de “boucher de l’Éthiopie”.

Les autorités ont affirmé que les manifestants n'avaient pas eu l'autorisation de manifester et encerclé l'assistance à peine s'était-elle rassemblée devant l'ambassade d'Italie à Addis-Abéba, la capitale du pays le 17 mars 2013. Les manifestants ont été contraints de passer la nuit en prison jusqu'à leur libération le lendemain.

Rodolfo Graziani, le Boucher d'Ethiopie. Image du domaine public

La construction d'un mausolée et d'un parc à la mémoire du Général Graziani dans le village italien de Affile, inaugurés en août 2012, a touché une corde sensible en Éthiopie. Commandant militaire impitoyable, Graziani a dirigé l'invasion italienne de l’Éthiopie en 1935. Au cours de l'année, il avait vaincu les forces éthiopiennes et le pays est devenu une colonie italienne.

Après une tentative d'assassinat en 1937 par deux résistants locaux, Graziani avait ordonné le massacre de milliers d’Ethiopiens.

C'est la première protestation contre le mémorial en Éthiopie. Befeqadu, un blogueur et traducteur de Global Voices en amharique, qui était l'un des manifestants détenus, a publié le récit de son bref séjour dans l'une des prisons insalubres. Il a réfuté les allégations selon lesquelles la police n'était pas informée de la manifestation [amh]:

የተቃውሞ ሰልፍ ለማድረግ የሚያስፈልገው ቅድመ ሁኔታ ለመስተዳድሩ ማሳወቅ ሲሆን፣ መስተዳድሩ ደግሞ በ24 ሰዓት ውስጥ ‹‹አይሆንም›› የሚል ደብዳቤ ካልጻፈ እንደተፈቀደ ይቆጠራል፡፡ ስለዚህ ሰልፍ ማድረጉ ሕጋዊ ስህተት የለበትም፣ ጉዳዩ ባንድ ጀምበር የተወለደ ሳይሆን ጋዜጦች ዜና የሰሩለት፣ ቁጥቦቹ ሬድዮዎች ሳይቀሩ ያወሩለት ጉዳይ ስለሆነ ወንጀል ነው ፍርድ ቤት ሊያቀርቡት አይችሉም/አይገባቸውምም፡፡

L'un des critères pour organiser une manifestation pacifique est d'informer l'administration municipale. Mais si l'administration ne parvient pas à informer les organisateurs du refus d'autoriser la manifestation par lettre dans les 24 heures,  on peut supposer qu'elle autorise la démonstration. Donc, il n'y a pas de faute en maintenant la manifestation pacifique. Après tout, cette manifestation n'était pas inattendue. Elle a été annoncée par certains médias locaux. Ils savent que ce n'est pas un crime passible de poursuites devant un tribunal.

Dans le billet d'un blog largement diffusé, l'avocat Kiflu Hussain a critiqué la réaction des autorités éthiopiennes contre la manifestation:

Pouvez-vous imaginer le gouvernement israélien être indifférent si les Allemands décidaient d'ériger un monument à Adolf Eichmann ? À l'heure actuelle, nous, Ethiopiens, non seulement nous avons des dirigeants “éthiopiens” indifférents. Mais, depuis mai 1991, nous avons un tas de vendus au Palais Menilik [palais, voisin du parlement à Addis-Abeba, construit par l'empereur Ménélik] qui remplissent les ordres de nos pires ennemis, dont certains ont été mis à l'index par l'histoire comme ayant commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Pas plus tard qu'hier, 17 mars 2013, le régime éthiopien a encerclé en face de l'ambassade d'Italie à Addis, des manifestants qui tentaient de protester pacifiquement contre l'érection d'un monument à un criminel fasciste.

Le blogger caricaturiste en exil Abetokichaw a ajouté [amh] :

ጣሊያንን የተቃወሙ ኢትዮጵያውያን በገዛ መንግስታቸው ታሰሩ እኔ የምለው… እንዴት ነመው ነገሩ ጣሊያን ከኢትዮጵያ አልወጣም እንዴ…?

Des patriotes éthiopiens qui dénonçaient des fascistes ont été incarcérés … Je me demande simplement s'il y a des fascistes encore en Éthiopie ?

Cependant, le blogueur Daniel Berahane, considéré pro-gouvernemental, a demandé si la manifestation était authentique et a défendu [anglais] leur incarcération sur sa page Facebook:

#Ethiopian #opposition; des militants ont monté une petite scène aujourd'hui

Je n'ai jamais entendu un mot de leur part pendant plus de 6 mois sur la statue construite à la mémoire du fasciste #war #criminal #Graziani en #Italy (#guerre #criminel #Graziani en #Italie). Il n'y a eu aucune déclaration à la presse ni sur leurs sites Web, depuis septembre.

Aujourd'hui, ils sont sortis de nulle part et ils ont voulu procéder à une démonstration sur le sujet.
Apparemment, ils ne remplissaient pas les exigences légales, ce qui a conduit la police à mettre la situation sous contrôle en arrêtant certains d'entre eux aux fins d'enquête (probablement déjà libérés).

Alors… de quoi s'agissait-il?

1/Ces gars veulent demander à la diaspora une collecte de fonds, ils ont donc besoin de mettre en place un spectacle pour montrer qu'ils existent.

2/Ils sont sous la pression des militants, des journalistes, des diplomates, etc pour ne pas avoir organisé des événements publics, ils ont donc besoin d'un cas pour dire: “voyez, cette dictature ne nous permet même pas de nous opposer à Graziani”.

3/Peut-être ils espèrent pouvoir mobiliser un soutien politique important en faisant de Graziani un problème politique national.
———
Ps-je ne dirais pas qu'organiser une manifestation légale soit chose facile, mais je m'oppose fortement au recours à des tentatives illégales – surtout que personne n'est allé se plaindre au tribunal pour déni d'autorisation légale.

Dans un commentaire hilarant et mordant sur la question, Girma Tadesse a écrit un billet pour The Gulele Post [en anglais] dans lequel il a imaginé le dialogue qui pourrait être échangé entre les différents monuments de personnalités de premier plan, y compris celui de Graziani. D'autres ont inclus l'ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi [fr] qui était considéré comme un leader visionnaire par son parti et son groupe ethnique, mais condamné comme un dictateur sans pitié par les autres, et Sir Alex Ferguson [fr] le manager actuel (et le plus ancien) du club de football Manchester United:

[Rodolfo Graziani] – Salut tout le monde … désolé d’être en retard, je regardais dehors quelques manifestants dans la rue

[Alex Ferguson] – ciao Grazziani [sic]; comment se fait-il que vous ne semblez pas avoir peur de ces gars-là?

[Graziani] – pourquoi devrais-je avoir peur?

[Ferguson] – vous avez tué leurs concitoyens il y a un certain temps

[Graziani] – Arrêtez, tout d'abord je ne les ai pas tués, j'ai simplement donné l'ordre après avoir reçu un ordre. Deuxièmement, c'est il y a longtemps, 77 ans. Vous, les gars, vous continuez de vivre dans le passé?  Pourquoi ne pas demander à ces deux-là, ils ont exécuté et mis en esclavage leurs propres concitoyens mais ils gardent toujours la tête haute ?

[Ferguson] – qui voulez-vous dire ?

[Meles Zenawi] – RG essaie de pointer du doigt vers moi et MII. Écoutez-moi vieux maître, je n'ai pas tué mes propres concitoyens, je n'ai pas de concitoyens à Gambella et très peu en dehors du Tigré. Je suis sûr que Ménélik n'a ni massacré ni asservi “son peuple” non plus. Donc mettez vos idées en ordre.

Spot sur le préservatif retiré des ondes au Kenya après un tollé religieux

lundi 25 mars 2013 à 14:46

Un message d'intérêt public faisant la promotion de l'utilisation du préservatif pour aider à combattre la propagation du VIH et d'autres maladies au Kenya a été récemment retiré des ondes après que le spot télévisé a causé un tollé parmi les chefs religieux du pays.

Le spot, qui montre une femme en train de conseiller à son amie, mariée, d'utiliser un préservatif lors de ses relations extra-conjugales, avait été commandité par le ministère de la Santé du Kenya ainsi que des agences d'aide USAid et UKAID.

Le ministre de la santé kényan Peter Cherutich a indiqué à la BBC que le spot avait été créé car jusqu'à 30 % des couples mariés ont des partenaires en dehors de leur mariage. Les Nations Unies estiment que près de 1,6 million de personnes sur les 41,6 millions d'habitants du pays vivent avec le VIH.

Les clergés chrétien et musulman ont condamné le spot estimant qu'il encourageait l'infidélité.

Malgré le retrait du spot à la télévision, il est toujours disponible sur YouTube [swahili] :

L'auteur du blog The Squared Factor a jugé que le spot « visait juste » dans un article intitulé « Sikio la kufa halisikii Condom » [swahili]. Le titre, qui se traduit approximativement par « Le préservatif n'a pas d'effet sur une oreille sourde », joue sur le proverbe swahili « Le médicament n'a pas d'effet sur une oreille sourde » :

Je ne vais pas tourner autour de ce pot. Le pot qui contient la question du mpango wa kando [relations extra-conjugales] Et je jette un regard noir à ceux qui réclament que le récent spot télévisé intitulé weka condom mpangoni [utilisez un préservatif lors de vos relations extra-conjugales] soit retiré des ondes.

Le message de ce spot en particulier a touché la corde sensible de la société : si vous ne pouvez pas vous abstenir ou vous engager avec un seul partenaire, alors utilisez un préservatif si vous tenez à ceux qui vous sont chers. Ici, par tenir à ces personnes, je veux dire éviter de tomber enceinte avant le mariage, de contracter des MST telles que le VIH avec tous les effets secondaires qui en résultent et qui sont difficiles pour la famille et la société en général.

Les Kényans se sont rendus sur Twitter pour discuter du spot télévisé sous le hashtag #CondomMpangoni. Nombreux étaient arguments pour et contre.

« victor-MUFC » (‏@victorbmc) a écrit qu'il n'appréciait pas le spot :

‏@victorbmc: Ce spot est dégoûtant RT @MacOtani : Wow alors maintenant que le spot #CondomMpangoni a été retiré de nos écrans nous sommes en sécurité c'est ça ?!#SwalaNyeti

Mathias Ndeta (‏@MNdeta) a dit aux Kényans opposés au spot d'admettre la vérité :

‏@MNdeta : Pour moi, le spot #CondomMpangoni devrait rester sur les ondes, ceux qui y sont opposés ne sont que des imposteurs, regardons la réalité en face.

« z’ Ghost Buster » (‏@TheMumBi) a mis en garde :

‏@TheMumBi : Nous cachons trop souvent nos têtes dans le sable. Amen au spot #CondomMpangoni …il nous fait parler de choses dont nous évitons de parler.

 

Paul (‏@M45Paul) a affirmé que la décision de retirer le spot des ondes n'a fait que le promouvoir encore plus.

‏@M45Paul : Le fait d'interdire le spot #CondomMpangoni lui apporte plus de temps d'antenne qu'il n'en aurait en temps normal.

« Pastor Wa » (‏@Pastor_Wa) a donné ce conseil :

‏@Pastor_Wa : Et pour tout ceux qui regardent ce spot, votre cœur doit être assez provoqué pour vous faire dire « Je vaux mieux que cela » #CondomMpangoni

« Kizzy K* » (‏@boobykizzy) a demandé :

‏@boobykizzy#condommpangoni => que sont devenues dignité, morale et autres ? doit-on blâmer les médias ? devrait-on s'occuper de cette question ?

Enfin, « AverageKenyan » (‏@AverageKenyan) a noté :

‏@AverageKenyan#Condommpangoni, nous ne sommes pas dans le déni, la matrice africaine, qui est complexe, n'est pas en faveur des déclarations publiques d'infidélité, bien que cette dernière soit une réalité