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De Barcelone à Madrid par amour pour un candidat

jeudi 30 janvier 2014 à 16:05

Denise Duncan confesse ceci sur son blog :

Pourquoi vais-je voyager 1400 kilomètres pour voter Luis Guillermo Solís ? Pourquoi ferai-je l’aller-retour entre Barcelone et Madrid en 24 heures ? Certains pourraient penser : mais ce n’est qu’un vote, rien de plus. Quelle différence y a-t-il ? Et bien, la différence est que je suis amoureuse.

Denise est une Costaricaine qui vit à Barcelone et qui devra se rendre à Madrid pour voter Luis Guillermo Solís Rivera [espagnol], candidat à l'élection présidentielle du Costa Rica du 2 février 2014. Elle se souvient d’une expérience antérieure lors de laquelle elle a effectué un voyage de 24 heures en train pour connaître l’homme qui est aujourd’hui son époux. Elle termine sa confession ainsi :

Je porterai alors un toast au changement qui fera que mon cœur dise : moi, j’ai fait 1400 kilomètres pour deux hommes dans ma vie. L’un est mon mari, l’autre le président de la République du Costa Rica.

 

Zaatari, le plus grand camp de réfugiés syriens expose ses enfants artistes

jeudi 30 janvier 2014 à 14:55

Cet article est publié en partenariat avec Syria Untold.

[liens en anglais] L'impact de l'escalade des violences en Syrie sur une génération entière d'enfants est devenu la priorité pour les activistes et les organisations syriens. Couleurs du camp de Zaatari est l'une des nombreuses initiatives qui met la priorité sur l'avenir de la Syrie et fait son possible pour améliorer les conditions de vie des réfugiés et enfants déplacés.

Children drawing at Zaatari Camp. Source: Colors from the Zaatari Camp´s facebook page.

Des enfants dessinent au camp de Zaatari. Source: Page Facebook de Colors from the Zaatari Camp.

Le camp de Zaatari, situé à la frontière qui sépare la Syrie et la Jordanie, est le camp de réfugiés syriens le plus important, qui accueille plus de 100.000 réfugiés dont la plupart sont des enfants. Selon Dima al-Malakeh, qui travaille pour l'association For Syria basée à Dubaï :

“Nous avons choisi Zaatari pour ce projet car c'est un endroit où de nombreux Syriens sont actuellement réunis, un lieu où l'on peut travailler ensemble dans le domaine de l'école et de l'éducation”

Elle ajoute:

Le projet Couleurs de Zaatari dévoile le travail des enfants et met en lumière leurs paroles, leurs talents et leurs rêves, avec l'objectif de mobiliser les organisations et les institutions internationales pour qu'elles puissent leur donner les moyens de retourner à l'école. Retourner à l'école, les enfants en rêvent et nous aussi.

Zaatari children painting, exhibited in Amman, January 16-17. Source: Colors of the Zaatari Camp´s facebook page

Peinture des enfants de Zaatari, exposée à Amman, 16-17 janvier. Source: page Facebook de Couleurs du Camp de Zaatari

Mahmoud Sadaka a eu l'idée de ce projet après avoir vu les dessins que faisaient les enfants qui vivent dans ce camp. “Les dessins étaient magnifiques, forts et significatifs, et j'ai pensé que c'était une honte qu'ils restent sur le camp sans que personne d'autre puisse les voir”, explique-t-il à Syria Untold.

En partenariat avec For Syria et d'autres activistes et journalistes syriens comme Milia Aidamouni, ils ont décidé de valoriser les talents syriens par les créations de ces enfants. Ils ont réuni les meilleures oeuvres et ont monté leur première exposition à Amman les 16 et 17 janvier 2014. 60 oeuvres joliment encadrées grâce à l'aide de l'artiste Lina Mohamid ont été exposées.

Cet article est publié en partenariat avec Syria Untold.

L'Ukraine retire ses éphémères lois liberticides

jeudi 30 janvier 2014 à 14:01
What the new anti-protest laws meant for Euromaidan protesters at a glance. Translated infographic from Den daily by Euromaidan PR, used with permission.

En un coup d'oeil, le sens des nouvelles lois anti-contestataires pour le mouvement Euromaidan. Infographie du journal Den par Euromaidan Commnucation, traduite en anglais, reproduite avec permission.

Ce billet fait partie du dossier de Global Voices sur le mouvement de contestation #Euromaidan en Ukraine.

Le Parlement ukrainien a voté le 28 janvier 2014 pour abroger neuf des onze textes controversés dits “lois de la dictature“, qui voulaient étouffer les actuelles manifestations d'Euromaidan dans le pays, douze jours seulement après leur vote par ce même Parlement.

Les Ukrainiens et la communauté internationale ne paraissent pourtant pas se contenter de cette issue, et tandis que le Premier Ministre Mykola Azarov et son gouvernement démissionnaient le même jour, les contestataires n'ont pas quitté les rues de plusieurs villes d'Ukraine ; les chefs de l'opposition font savoir que le mouvement se poursuivra anglais] jusqu'à ce que les revendications soient satisfaites. La déclaration officielle de démission de M.Azarov, remise mardi 28 janvier au matin, indique :

Dans le but de créer des possibilités supplémentaires de compromis social et politique, pour une résolution pacifique de la crise, j'ai pris la décision personnelle de demander au président ukrainien d'accepter ma démission du poste de premier ministre.

Christopher Miller, rédacteur à l'important journal ukrainien en langue anglaise Kyiv Post, a suivi la procédure de vote et tweetait :

361 législateurs sur 412 dans l'hémicycle aujourd'hui ont voté pour annuler 9 des lois répressives adoptées le 16 janvier. Les communistes n'ont pas pris part au vote.

Jake Turk, un journaliste des Etats-Unis qui a suivi de près les manifestations, a commenté :

Trop peu trop tard ? Ianoukovytch dit qu'il va mettre au rancart les lois anti-contestation.

Euromaidan PR, le “site officiel en anglais de la communication” des organisateurs d'Euromaidan, rapporte :

Les Ukrainiens tiennent à leur liberté. Les ‘lois de la dictature’ ont un suscité un tollé massif et radicalisé la contestation. 9 lois sur 11 viennent d'être abrogées à la Verkhovna Rada (le Parlement). Mais les initiateurs des lois répressives et ceux qui ont falsifié les résultats du vote font semblant que tout est normal, que 6 personnes ne sont pas mortes, que des dizaines n'ont pas disparu, que des centaines n'ont pas été arrêtées, et que deux mille ne sont pas blessées. Le pouvoir propose d'accorder une “amnistie” à ceux qui sont venus défendre les droits et libertés de TOUS, comme s'ils étaient des malfaiteurs.

Calculating the price of freedom; image by MaidanSOS, used with permission.

Calculer le prix de la liberté : Ce que la pression sur le gouvernement pour le retrait des “lois de la dictature” a coûté au peuple ukrainien, via Euromaiden PR. Image de MaidanSOS, reproduite avec permission.

Le 29 janvier, toutefois, la nouvelle s'est répandue qu'il restait au Président Victor Ianoukovytch à signer la décision d'annuler les lois douteuses. Des utilisateurs de Twitter comme le journaliste de France 24 Gulliver Cragg avertissaient :

Ukraine : Ianoukovytch n'a PAS signé l'annulation des lois anti-contestation, ce qui, à ce qu'on me dit, signifie qu'elles sont toujours en vigueur.

Le rédacteur de BBC Global News Olexiy Solohubenko a aussi ajouté :

De mauvais augure, pas de vote d'amnistie en Ukraine et Ianoukovytch n'a pas signé le texte abrogeant les lois anti-contestation. A nouveau l'impasse.

Les cours en ligne de Coursera bloqués en Syrie, en Iran et à Cuba par les sanctions américaines [MISE A JOUR]

jeudi 30 janvier 2014 à 00:32

MISE A JOUR (30 janvier 2014) : Coursera a émis un communiqué sur l'accessibilité au site dans les pays sous sanctions, postérieurement à la publication du présent billet. Si les services de Coursera à Cuba, en Iran et au Soudan restent bloqués, l'accès des usagers syriens a été rétabli grâce à une exception qui “autorise certains services d'appui [aux activités] d'organisations non-gouvernementales’ en Syrie, an particulier si elles se rapportent à l'augmentation de l'accès à l'enseignement.”

Frappée par des sanctions imposées par les États-Unis, la plateforme d'enseignement en ligne Coursera n'est plus disponible pour les étudiants syriens, iraniens et cubains. Les personnes touchées ont eu la surprise de voir apparaître le message suivant sur leurs écrans en essayant d'accéder à leurs cours [anglais] :

« Notre système nous indique que vous tentez d'accéder au site Coursera depuis une adresse IP associée à un pays actuellement sujet à des sanctions économiques et commerciales de la part des États-Unis. Afin d'assurer que Coursera respecte les contrôles sur les exportations américaines, nous ne pouvons vous autoriser à accéder à ce site. » 

L'étudiant iranien Navid Soltani a immédiatement exprimé son indignation sur la page Facebook de Coursera :

2014-01-29 01_41_59-Navid Soltani - Photos of Coursera

Pourquoi mon pays est-il bloqué ?

Comme vous le savez peut-être, certaines règles relatives au contrôle sur les exportations interdisent à des entreprises américaines, telles que Coursera, d'offrir leurs services à des utilisateurs vivant dans des pays faisant l'objet de sanctions (Cuba, Iran, Soudan et Syrie). L'interprétation de ces règles telles qu'elles s'appliquent aux MOOC [massive open online course - en français, cours en ligne et massif] a pendant quelques temps manqué de clarté, et Coursera s'est conformé à une des interprétations de cette loi.

Récemment, la plateforme Coursera a reçu une réponse claire indiquant que certains aspects de son programme de MOOC étaient considérés comme étant des « services » (et tous les services sont hautement réglementés par les contrôles relatifs aux exportations). Si de nombreux étudiants vivant dans ces pays pouvaient auparavant accéder à Coursera, ce changement signifie qu'à partir de maintenant, nous ne serons plus en mesure de fournir un accès à cette plateforme aux étudiants vivant dans les pays sanctionnés.

Lorsqu'ils essaieront de s'identifier, les étudiants concernés verront le message suivant s'afficher :

« Notre système nous indique que vous tentez d'accéder au site Coursera depuis une adresse IP associée à un pays actuellement sujet à des sanctions économiques et commerciales de la part des États-Unis. Afin d'assurer que Coursera respecte les contrôles sur les exportations américaines, nous ne pouvons vous autoriser à accéder à ce site. » 

Navid Soltani à Coursera : Si vous croyez en votre devise « Nous pensons que l'éducation est un droit. La mission de Coursera est d'offrir au monde une éducation de qualité et de permettre un apprentissage sans limites », qu'est-ce que tout cela signifie ? Mon pays est bloqué !!!!?

La blogueuse Leila Nachawati partage son avis :

Si @coursera croit en sa mission éducative et en sa capacité à changer des vies, elle devrait veiller au rétablissement de l'accès au site en #Syrie.

Le blogueur et développeur syrien Anas Maarawi a critiqué la sanction des États-Unis sur son blog [arabe] :

وبين مطرقة النظام السوري الذي يحجب مئات مواقع الإنترنت، وسندان “العقوبات الأمريكية” يزداد الخناق على الشباب السوري الراغب بالتعلّم، أو بالأحرى من تبقى من الشباب السوري القادر على الوصول إلى ما تبقى من الإنترنت في سوريا.

Entre la censure imposée par le régime, qui comprend le blocage de centaines de sites internet, et les conséquences des sanctions américaines, il est devenu presque impossible pour les jeunes vivant encore dans ce pays d'accéder à des cours en ligne.

La rédactrice en chef de Wamda, Nina Curley, adopte une approche plus pragmatique et se demande si cela était inévitable  :

Est-ce que cela était inévitable ? Il faut trouver une autre solution. La plateforme d'enseignement en ligne Coursera bloque l'accès aux étudiants syriens et iraniens

Cependant, l'un des professeurs de Coursera, Rolf Strom Olsen, ne comprend pas pourquoi les non-Américains sont eux aussi touchés :

Rolf Strom Olsen [sur Facebook] MESSAGE IMPORTANT POUR LES ETUDIANTS D'IRAN, DE SYRIE, CUBA & DU SOUDAN

J'ai été informé que les étudiants des pays qui sont actuellement soumis aux sanctions d'exportations américaines ne seront plus autorisés à partir de cette semaine à continuer à accéder à Coursera et seront désormais empêchés de suivre [les cours]. Si je comprends pourquoi Coursera, un organisme ressortissant des USA, doit appliquer cela, je ne vois pas pourquoi un cours enseigné par un Canadien dans une salle de classe en Espagne devrait être limité par de telles lois des USA. Aussi, si vous êtes ressortissant d'un des pays affectés et souhaitez poursuivre le cours, merci de nous envoyer un courriel à cpom2014@gmail.com pour plus d'information.

Merci,
Rolf

304 likes 68 commentaires Il y a 5 heures, près de Madrid, Espagne

@KirstenWinkler Alors c'est ça ‘l'éducation pour tous'. C'est quand même malheureux, non ?

Le Brésil commence à ouvrir ses portes aux réfugiés

jeudi 30 janvier 2014 à 00:06
Campo de refugiados Za'atari na Jordânia, Novembro de 2012. Foto de UNHCR no Flickr (CC BY-NC 2.0)

Camp de refugiés de Za'atari en Jordanie, Novembre 2012. Photo de l'UNHCR sur Flickr (CC BY-NC 2.0)

[Les liens renvoient à des pages en portugais] Si le peu que les Brésiliens connaissent sur les réfugiés renvoie à l'idée de guerre, alors il n'est pas étonnant de dire que nous vivons une époque de conflits généralisés de par le monde. Comparativement aux deux grandes guerres mondiales du siècle passé, au cours desquelles deux blocs distincts s'affrontaient, provoquant de considérables déplacements de populations, on assiste aujourd'hui à une infinité de conflits dispersés aux quatre coins de la planète.

Mais dans quelle mesure des conflits en Afrique Sub-Saharienne et au Moyen Orient peuvent-ils affecter des sociétés éloignées ? La réponse passe par l'apparition de deux personnages, dont la responsabilité va incomber à d'autres sociétés que celles d'où ils viennent : le réfugié et l'immigrant. 

Réfugiés et Immigrants : échapper à la guerre et à la pauvreté  

Des termes qui se confondent généralement, la différence étant purement juridique. Pour “réfugié” nous citerons ici la définition du Comité National pour les Réfugiés (CONARE), rattaché au Ministère de la Justice du Brésil:

Será reconhecido como refugiado todo indivíduo que:
I – devido a fundados temores de perseguição por motivos de raça, religião, nacionalidade, grupo social ou opiniões políticas encontre-se fora de seu país de nacionalidade e não possa ou não queira acolher-se à proteção de tal país;
II – não tendo nacionalidade e estando fora do país onde antes teve sua residência habitual, não possa ou não queira regressar a ele, em função das circunstâncias descritas no inciso anterior;
III – devido a grave e generalizada violação de direitos humanos, é obrigado a deixar seu país de nacionalidade para buscar refúgio em outro país.

Sera reconnu réfugié tout individu qui :
I – craignant avec raison d'être persécuté du fait de sa race, religion, nationalité, de son groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont il a la nationalité et qui ne peut ou du fait de cette crainte ne veut se réclamer de la protection de ce pays ;
II – ou qui, si il n'a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel il avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner, en fonction des circonstances décrites au paragraphe précédent ;
III – à cause de graves problèmes de violation généralisée des droits de l'homme, se voit obligé de quitter le pays dont il a la nationalité pour trouver refuge dans un autre pays.

"Um refugiado sem esperança é demasiado". Imagem de divulgação do Dia Mundial dos Refugiados (20 de junho de 2011). Foto das Nações Unidas - Arménia noFlickr (CC BY 2.0)

“Un réfugié sans espoir c'est déjà trop”. Affiche de la journée mondiale des Réfugiés (20 juin 2011). Photo des Nations Unies – Arménie sur Flickr (CC BY 2.0)

Sur le blog “Cidadania e Profissionalidade” ou “citoyenneté et professionnalisme” on a une petite idée de ce que les citoyens, portugais dans ce cas, entendent par “immigration/émigration”, et l'explication provient des lecteurs Helder Monteiro et Helder Ribeiro :

A emigração é o acto e o fenómeno espontâneo de deixar o seu local de residência para um país estrangeiro.
A imigração é o movimento de entrada, permanente ou temporário e com a intenção de trabalho e/ou residência, de pessoas ou populações, de um país para outro. A imigração em geral ocorre por iniciativa pessoal, pela busca de melhores condições financeiras.

L'émigration est l'acte et le phénomène spontané de quitter son pays de résidence pour un pays étranger.
L'immigration est le mouvement d'entrée, permanente ou temporaire dans une intention de travail et/ou de résidence, de personnes ou de populations, d'un pays à un autre. L'immigration provient en général d'une initiative personnelle, dans la recherche de meilleures conditions financières.

Dans le cas du Brésil, comme dans les autres pays, c'est la Constitution qui définit le statut légal des étrangers qui deviennent brésiliens. Le Chapitre III – celui de la Nationalité –, énonce clairement qui a droit à la naturalisation : “Les étrangers de toutes nationalités, résidents dans la République Fédérative du Brésil depuis plus de quinze ans ininterrompus et sans condamnation pénale, s'ils demandent la nationalité brésilienne”.

C'est ainsi que, en apparence on peut noter que si les réfugiés quittent leurs pays sous la menace de conflits armés et de persécutions, les émigrants, partent volontairement à la recherche de conditions de travail plus favorables à la survie de leurs familles. En observant plus attentivement, la question juridique se présente de la forme suivante : les réfugiés voient leur statut determiné à l'origine par les Nations Unies, et la demande d'asile est alors jugée par le pays d'accueil ; les immigrants, quant à eux, tombent sous le coup des lois qui régissent le pays qui les a accueilli, sans ingérence extérieure. 

Réfugiés au Brésil : nombre et profil

Fuga, Milan Dusek. Arte e Refúgio no Brasil: Uma celebração do 150º aniversário de Fridtjof Nansen. Imagem partilhada por UNHCR no Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

“Fuite”, Milan Dusek. Art et Refuge au Brésil : Une célébration du 150e anniversaire de Fridtjof Nansen. Image partagée par le UNHCR sur Flickr (CC BY-NC-SA 2.0)

On sait que, selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, il y avait, fin 2012, dans les 15,4 millions de réfugiés autour du monde.  Parmi eux, le Brésil en avait recueilli 4.656 à la fin de l'année 2013. De manière alarmante, ce nombre est extrêmement réduit, si on le compare à celui du pays qui en abrite le plus, le Pakistan, et ses 1,6 millions de personnes. 

Mais bien qu'il soit encore numériquement faible, si on le compare aux chiffres de 2012, il a pratiquement triplé en 2013, passant de 199 autorisations à 649, comme le montre un article publié sur le blog Lajes do Cabugi.

Tel est le résultat des pressions internationales subies par le Brésil, tant de la part d'ONG que de certains pays, qui exigent l'abandon du discours tiers-mondialste tenu jusqu'à présent selon lequel le pays rencontrant de graves  problèmes internes avait d'autres chats à fouetter. Certaines raisons ont même suscité, l'année dernière, l'apparition d'un débat au niveau national, sur l'opportunité d'un assouplissement des lois qui régissent ce sujet. Parallèlement, le nombre des personnes déplacées, fuyant des conflits, ayant pratiquement doublé depuis 1990, le Brésil a pris de nouvelles responsabilités sur l'échiquier mondial, et, de ce fait, accueilli plus de réfugiés.

L'exemple le plus frappant est celui des réfugiés syriens. Vu la situation actuelle de la Syrie, le gouvernement brésilien a récemment annoncé un plan favorisant la concession spéciale de “visas humanitaires” pour les Syriens qui en feraient la demande au Brésil – le premier du genre en Amérique Latine – dont le délai d'obtention est écourté par rapport à la normale pour ce type de documents. De plus, ce visa humanitaire est étendu aux membres des familles qui vivraient dans les pays voisins de la Syrie. 

Le blog “O Estrangeiro” analyse l'évolution du nombre de réfugiés syriens au Brésil:

O Brasil tem sido um destino cada vez mais recorrente dos cidadãos sírios que tentam escapar da guerra civil que abala o país há mais de dois anos, agravada pela possível intervenção militar dos Estados Unidos. Desde o início dos conflitos, em março de 2011, o número de refugiados sírios no Brasil saltou 15 vezes: foi de 17 para 261. Eles já correspondem a 6% do total de refugiados no país.

Le Brésil est devenu une destination de plus en plus régulière des citoyens syriens qui tentent de fuir la guerre civile qui secoue leur pays depuis déjà deux ans, situation aggravée par la menace d'une possible intervention militaire des Etats-Unis. Depuis le début des conflits, en mars 2011, le nombre de réfugiés syriens au Brésil a été multiplié par 15: Il est passé de 17 à 261. Ils représentent déjà 6 % du total des réfugiés dans le pays.

Les réfugiés et la création d'une nouvelle image sur la scène internationale

Les ambitions du Brésil, faire partie du Conseil de Sécurité de l'ONU, liées à l'accroissement de sa participation à la gouvernance mondiale, l'ont placé devant un dilemme incontournable : d'un côté, la passivité sans risque et de l'autre, la prise de position sur des questions encore bien lointaines il y  a peu. Ce nouveau positionnement inclut l'augmentation de l'envoi de troupes à l'étranger, en mission sous mandat de l'ONU et la participation à des organisation telles que le Conseil de l'Agence des Nations Unies de l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA, pour le sigle anglais), dans lequel le pays attend d'effectuer son entrée, dès que sera ratifiée une donation de 6,5 millions de dollars.

Le débat sur les réfugiés au Brésil promet d'être passionnant. Il mettra face à face les réfugiés étrangers et les réfugiés brésiliens – si, si, il y en a – ce sont les habitants des favelas, victimes de la violence des trafiquants de drogue ou des policiers corrompus, les migrants des Etats les plus pauvres du pays, obligés d'accepter des emplois proches de l'esclavage [fr] dans les grandes villes pour fuir la misère absolue de leurs campagnes. Ces deux réalités ont beaucoup de points communs et si elles sont observées avec attention par les membres du Congrès, ils ne pourront manquer de s'apercevoir qu'en de multiples endroits du Brésil, la situation ressemble beaucoup à celle que vivent les populations de Palestine ou du Sud-Soudan.