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GV Face : Trop “asiatique” pour être évacués ? La tragédie du ferry et les stéréotypes sur la Corée du sud

mardi 6 mai 2014 à 12:31

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Des stéréotypes tenaces sur les Sud-coréens tenaces ont prévalu dans la plupart des reportages sur la catastrophe du ferry qui a chaviré, provoquant la mort de plus de 200 personnes, la plupart des adolescents en voyage scolaire. Ont-ils été trop “obéissants” pour précipiter l'évacuation ? Pour le ce GVFace, nous parlons avec l'éditeur de Global Voices en coréen Yoo Eun Lee des réactions en Corée sur les commentaires des médias étrangers, sur ce qui a été une tragédie pour les Coréens, et sur les erreurs réellement commises.

LIRE AUSSI: Les sud-coréens accusent le gouvernement

Ce débat a eu lieu en direct le vendredi 2 mai de 16:30 h à 17 h

#BringBackOurGirls : Les Nigérians exigent la libération de 200 collégiennes kidnappées

lundi 5 mai 2014 à 16:31
 Les manifestants sont descendus dans les rues à Abuja pour réclamer une action urgente du gouvernement pour retrouver les 200 écolières enlevées à Chibok. Malgré la pluie, ils ont fait une longue marche. Photo par Ayemoba Godswill. Droits d'auteur Demotix (30/04/2014)

Les manifestants sont descendus dans les rues à Abuja pour réclamer une action urgente du gouvernement pour retrouver les 200 écolières enlevées à Chibok. Malgré la pluie, ils ont fait une longue marche. Photo par Ayemoba Godswill. Droits d'auteur Demotix (30/04/2014)

Des Nigérians avaient défilé dans les rues le 30 avril 2014 exigeant une action accélérée du gouvernement pour la libération de plus de 200 jeunes filles enlevées par le groupe djihadiste Boko Haram. (Ndlr : depuis, la mobilisation se poursuit, dans le monde entier).

Il y a quelques semaines, des hommes armés ont enlevé les filles [fr] âgées entre 15 et 18 ans, de l'école secondaire publique féminine à Chibok, à environ 130 kilomètres à l'ouest de Maiduguri, au nord du Nigeria. Certaines auraient été forcées de se marier [fr] avec leurs ravisseurs.

L'angoisse autour de l'horrible enlèvement et le manque apparent de volonté  ferme pour obtenir leur libération a donné lieu à des actions citoyennes. Les utilisateurs de Twitter se sont mobilisés pour tweeter pour soutenir les manifestations qui ont lieu à travers tout le pays, en utilisant le hashtag # BringBackOurGirls.

Nos mamans

Oby Ezekwesili a parlé de l'agonie que vivent des mères:

Chaque vraie mère sait quelque chose sur cette agonie pour son enfant.

Soliat Tobi Bolaji a tweeté une photo des familles des victimes:

Le père d'une des filles enlevées, en pleurs.

HH Mustapha Abu Bakr a plaidé pour la compassion:

Ayez de la compassion. Ayez de l’empathie et laissez votre âme (si vous l'avez toujours) montrer son humanité

HBD Abiola Olatunji et d'autres ont exhorté les internautes à prêter attention:

Alors que vous vous préparez pour aujourd'hui # OurDaughters sont encore à retrouver, après deux semaines. Svp donnez un signal

Le moins qu'on puisse faire est de prier pour ces filles et leurs familles, elles sont sérieusement traumatisées.

Si ça ne réveille pas votre conscience, je ne sais pas ce qui pourra le faire.

Nkem Ifejika a tweeté une photo de manifestants:

Certaines des femmes qui s'étaient rassemblées (7h) plus tôt près de la Fontaine de l'unité pour la manifestation.

Onye Nkuzi accuse le gouvernement:

Ce gouv doit se blamer lui meme, sa communication (ou son absence de communication) en ces temps difficiles veut dire qu'il s'en fiche, tout simplement.

Certains ont montré de la solidarité:

Mes élèves ont décidé 2 montrer leur solidarité pour les filles enlevées à # Chibok à leur manière

Avant les manifestations, les blogueurs nigérians ont exprimé leur inquiétude en utilisant la fiction comme outil de protestation. Par exemple, dans Yougeecash For Chibok 1” ( Pour Chibok 1):

J'étais assise paisiblement en classe écoutant le professeur le jour où nous les avons entendus venir. Plusieurs armes à feu ont tiré en l'air et j'ai été vraiment effrayée. Des hommes sont entrés dans notre salle de classe et ont continué à tirer en l'air. Tout le monde criait et pleurait, y compris notre professeur. J'ai eu très peur. M. Mallam Haruna est un homme dur et a un look toujours effrayant. C'est à cause de son regard que je crains les mathématiques. Donc, si M. Mallam Haruna, mon professeur de mathématiques, qui à l'air d'un dur, a eu peur et pleurait, cela signifiait que les choses tournaient vraiment mal. Mon professeur d'anglais définirait une telle situation de “désastreuse”. J'ai toujours prié, de ne jamais vivre une telle expérience.

Les hommes ont ordonné à toutes les filles de se mettre en rang et de marcher hors de la classe. M. Mallam Haruna a essayé de les supplier de nous laisser tranquilles, mais l'un des hommes lui a tiré dessus. Je crois qu'il est mort immédiatement. Il y avait beaucoup de sang et j'ai été vraiment très effrayée.

Ils nous ont regroupées dans leurs camions. Nous étions nombreuses. Je pouvais voir Amira et Khadija, mes deux meilleures amies. Elles ont été mises dans un autre camion et elles avaient l'air effrayé aussi. J'ai tellement pleuré que j'ai mal aux yeux. Je me demandais où ils nous emmenaient.

C Chika Ezeanya présente un compte-rendu poignant dans ce court récit, ” Deep Inside Sambisa Forêt ” (Au fin fond de la forêt):

Plusieurs coups de feu retentissants venus de la proximité de la porte de l'école, suivis par des cris perçants de mes camarades de classe. Boko Haram. C'était le moment de dire nos dernières prières. J'ai lancé ce que je voulais être mon dernier regard vers le lit de ma meilleure amie et voisine. Ses yeux étaient rivés dans les miens et me rappelaient notre pacte, notre accord de moins d'une semaine plus tôt.

Nos camarades dans le dortoir criaient et couraient à la recherche d'un endroit pour se cacher de la mort ; sous les lits, derrière l'armoire, à l'intérieur du grand seau en plastique pour l'eau. J'ai vu la plus jeune parmi nous se cacher dans un grand carton de boites de Corn Flake et se couvrir avec des vêtements, des chaussures et des cahiers d'exercices. La boîte étaient légèrement déchirée sur le côté et j'ai pu voir ses cheveux.

Deux filles de JSII [Junior school 2] ont heurté la protection anti-effraction d'une fenêtre avec la chaise branlante que nous utilisons pour jouer aux [charades] lors des anniversaires. Nous nous étions toujours senties protégées par les barres anti-effraction, cette fois elle nous ont gardées prisonnières.

Environ sept élèves courageuses ont cogné contre la porte verrouillée avec un lit de fer. Notre surveillante habituellement fermait les portes et emportait les clés à 21:00. Un seul coup de feu aurait abattu cette porte. Ma meilleure amie et moi avons couru l'une vers l'autre, pour nous soutenir et attendre la balle ou le couteau, ou les deux.

L'armée nigériane est prise entre deux positions difficiles :  attaquer énergiquement et perdre les filles ou procéder à de longues négociations. Le journaliste, Alkasim Abdulkadir (@alkayy) a expliqué dans ce billet:

Les généraux et les experts de la guerre vous diront que la lutte contre un ennemi invisible est la bataille la plus difficile. Mais libérer les filles des griffes des insurgés est une entreprise qui doit être faite avec circonspection et habileté. C'est la vie des filles qui est en jeu ici et tous les moyens doivent être tentés pour les ramener. C'est le moment d'avoir des idées claires plutôt que de laisser parler l'irrationnel et une idéologie de la violence qui donneraient aux insurgés la conviction qu'ils sont engagés dans une guerre juste.

[...]

N'oublions pas qu'une opération militaire pure et simple exposerait les filles à des risques, car elles pourraient être utilisées comme boucliers humains, comme cela s'est passé avant à Baga lorsque des insurgés ont lancé des mortiers parmi des non-combattants.

Abdulkadir conclut ainsi sur ce conseil au gouvernement du Nigeria:

Le gouvernement fédéral du Nigeria doit explorer toutes les voies qui mènent à la libération des filles de Chibok. La nation nigériane s'est réveillée, avec la tragédie, du sommeil dans lequel elle se trouvait. Les parents et le monde entier exigent de ramener les filles en sécurité. C'est l'épreuve qui attend le Nigeria.

Crowdsourcer la rébellion en Ukraine

lundi 5 mai 2014 à 15:20
Ukraine's struggle to maintain Internet silence about troop movements in separatist-occupied areas. (American WWII propaganda post. Public domain.)

L'Ukraine s'efforce de maintenir Internet silencieux sur les mouvements de troupe dans les zones occupées par les séparatistes (“Bavardage”, affiche américaine de la 2e guerre mondiale, domaine public.)

Les blogueurs d'Ukraine utilisent Internet pour rendre publique la localisation des troupes dans les villes du Sud-Est, où l'armée est engagée dans une vaste opération de “contre-terrorisme” contre les rebelles qui ont pris le contrôle partiel des grandes villes. Un groupe appelé “Cartes militaires” sur le réseau social russe Vkontakte a créé une application permettant à tout utilisateur de marquer la position de soldats et d'équipements militaires sur des cartes d'Ukraine. Ce service semble l'oeuvre de sympathisants séparatistes désireux de fournir les combattants rebelles en renseignements tactiques.

“Les amis ! Nous n'oublierons pas !” [Texte de l'image : "Attention : le ministère de la défense d'Ukraine demande aux internautes de garder le silence sur les mouvements de l'armée ukrainienne"]

“Cartes militaires” indique les positions des troupes ukrainiennes autour de Slaviansk occupé.

L'exactitude en lieux et temps des “Cartes militaires” est sujette à caution, mais certains blogueurs ukrainiens prennent la menace au sérieux et diffusent un message d'avertissement du ministère de la défense contre la discussion en ligne des mouvements de l'armée. Dès la mi-mars de cette année, le gouvernement ukrainien a mis en garde les citoyens contre la révélation de ce type d'information sur l'Internet. Mi-avril, le compte Twitter hyper-populaire “euromaidan” avait rediffusé le même message (voir ci-dessus), amassant près de 900 et favoris. Maintenant qu'Odessa glisse dans une apparente anarchie et que les soldats de Kiev se fraient un chemin de combat dans les villes de tout sud-est, les blogueurs appellent à nouveau à ne rien publier sur les mouvements de troupes.

Syrie : L'amour au temps de la tyrannie

lundi 5 mai 2014 à 12:44

Ce post fait partie d'une série écrite par la blogueuse et activiste Marcell Shehwaro, qui décrit la vie quotidienne en Syrie durant le conflit entre l'armée loyale à l'actuel régime et les différents opposants. 

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Jeux du coeur. Image sur deviantART de ZedLord-Art (CC BY-SA 3.0)

Ils m'avaient prévenue dès le premier jour que son mari était en prison, que les chansons que j'ai l'habitude de chanter pouvaient la rendre triste. Je n'avais pas été particulièrement émue. Nous sommes habitués aux familles de prisonniers, comme si c'était normal, dans la Syrie d'Assad, d'être en prison, comme si ceux qui ne sont pas en prison (ou qui pensent ne pas l'être) sont l'exception. 

Pendant le diner, peut-être juste pour faire connaissance avec elle, je lui demande en privé :  ”Comment votre mari a-t-il été envoyé en prison ?”

“J'ai été arrêtée au check point de la Quatrième division blindée sur la route de Daarya à Damas. Quand je l'ai dit à mon mari, ce fou a foncé en voiture jusqu'au check point pour demander où j'étais et il a été arrêté également,” raconte-t-elle, ravalant son chagrin.

Elle soupire, puis reprend : “Ne croyez pas qu'il a fait ça seulement pour prouver qu'il est un homme. Mon mari m'aime beaucoup. Notre mariage est un mariage d'amour.” Ses yeux brillent d'une tristesse rêveuse. 

Et je me retrouve obligée à l'interroger sur la force d'un amour qui pousse un homme à conduire jusqu'à un check point de la Quatrième division blindée, dirigée par Maher Al Assad, le jeune frère du président, célèbre pour sa brutalité et sa cruauté. 

Je tente de cacher mon émotion en lui demandant s'ils ont pu se revoir. 

Elle répond par un sourire, elle comprend ma curiosité adolescente :  ”Je n'étais pas consciente qu'il avait aussi été arrêté, jusqu'à ce que je le voie un mois plus tard. Nous nous sommes retrouvés dans le même véhicule quand ils nous ont transféré, les détenus, dans un autre lieu. Il avait été torturé, c'était évident. Le garde lui a interdit de me parler, mais il l'a bravé et m'a demandé courageusement comment j'allais. J'ai à peine pu incliner la tête pour dire que ça allait avant que le garde recommence à lui hurler dessus. Depuis ce jour, il y a environ neuf mois, je ne l'ai plus vu ou eu de ses nouvelles. Je ne sais même pas où il est.”

Je pense avoir saisi la pleine mesure de leur amour, mais elle me surprend en disant :  ”Après les sept mois de prison et de tortures que j'ai endurés, durant lesquels je ne pensais qu'à lui et à mes enfants, quand j'ai été libérée, sans demander conseil à quiconque, je suis allée secrètement au quartier général de l'armée de l'air à Damas.”

Stupéfaite par son aveu, je ne peux pas m'empêcher de crier : “L'armé de l'air ? La branche Aqsa ? Pourquoi avez-vous fait ça ? Vous êtes folle ?”

Ses yeux s'embrument de larmes. Elle explique : “J'avais entendu dire que mon mari pouvait être là, alors je devais y aller et demander. J'ai exigé qu'on me le rende. J'ai demandé où il était. J'ai crié. Mais ils ont menacée de m'arrêter, alors, j'ai pensé aux enfants et je suis rentrée à la maison. Quand ma famille a su ce que j'avais fait, ils ont eu si peur pour moi qu'ils m'ont forcée à partir au Liban avec mes enfants.”

“Mais je n'ai pas pu vivre à Beyrouth. C'est si loin de Damas. Je vis près de la frontière et mes yeux attendent mon retour à la maison. Priez pour lui, Marcell. Priez pour qu'ils soit encore en vie et qu'il survive à tout ceci.”

Je lui demande sur le ton de la plaisanterie : “Vous m'inviterez à la fête ?”

Elle répond, la voix pleine d'espoir : “Bien sûr.”

Où que je regarde, dans la violence, le sang et la mort en Syrie, je tombe sur des histoires d'amour folles, aussi courageuses qu'une rose qui s'obstine à pousser malgré les mauvaises herbes et les épines qui tentent de la suffoquer. Il y a des histoires d'amour dans les petites rues qui défient les snipers, ceux qui gardent la ville coupées en deux. Il y a des histoires d'amour entre la ville et les camps de réfugiés, et les villes de la frontière turque. Et il y a des rebelles armés de l'Armée de libération de la Syrie qui aiment une fille qu'ils ne pourront pas voir avant que le régime ne tombe. 

Voilà ce que signifie vivre au bord du gouffre. Vous touchez la mort et vous vous en moquez en vous agrippant à la vie, et vous lui donnez un sens en cherchant les sourires de ceux que vous aimez. 

Mon amie, l'héroïne, remarque que je joue machinalement avec mon collier offert par l'homme que j'aime, en songeant. Elle m'interrompt : “Quelle est son histoire ?”. Et je lui réponds honnêtement :  ”Je crois qu'il mérite quelqu'un de mieux que moi. Il mérite au moins une fille qu'il n'imagine pas kidnappée par la mort et poursuivie par l'angoisse. Il mérite une fille qui a l'optimisme et la stabilité de demain, sur laquelle fonder une famille.”

Elle rit de moi et de la bêtise de ma réponse : “Croyez-vous que mon mari m'aurait aimée si j'avais été moins révolutionnaire ?” demande-t-elle. Je me trouve dans l'embarras pour répondre à une question pour laquelle je n'ai pas de réponse.  

L'amour seul nous colle à notre terre, notre futur et notre liberté. Autrement, nos vie seraient encore plus difficiles, emplies seulement de vengeance et de haine. 

Par notre amour pour la Syrie et notre optimisme pour demain, nous surmonterons la tyrannie de l'oppression. Nous allons gagner. 

Marcell Shehwaro blogue sur marcellita.com et tweete sur @Marcellita, principalement en arabe. Vous pouvez lire les autres posts de sa série ici, iciici, ici et ici.

 

Cambodge : les temples d'Angkor disponibles sur Google Street View

lundi 5 mai 2014 à 11:10

Il est désormais possible d’explorer l'antique cité d'Angkor Wat au Cambodge via Google Street View. Cette vidéo montre quelques uns des stupéfiants temples d'Angkor Wat.