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L’Union européenne renforce les règles relatives aux exportations de technologies de surveillance

dimanche 4 novembre 2012 à 17:36

« Il est inacceptable que les régimes syrien et iranien puissent utiliser des technologies européennes pour violer les droits de l’homme. » Marietje Schaake

 

Certains activistes luttent depuis des années pour que les exportations technologiques à destination des pays répressifs cessent. Pour  suivre les activités en ligne des citoyens et les surveiller, les régimes tels que ceux d’Hosni Moubarak en Égypte ou de Bashar Al-Assad en Syrie comptent sur la technologie développée par le monde occidental. Les derniers fichiers relatifs à la Syrie rendus public par Wikileaks révèlent que l’engagement des sociétés occidentales dans la répression contre la population syrienne se poursuit malgré les sanctions et les pressions internationales.

Renforcement des règles

Pourtant, l’Union européenne semble avoir finalement accepté de renforcer les règles ayant permis ces exportations. En janvier, l’Union européenne a annoncé une nouvelle disposition n° 36/2012 visant à interdire l’exportation des technologies de surveillance vers la Syrie. Cette disposition concerne « la vente, la maintenance et la mise à jour de systèmes de “deep-packet inspection” appliqués à la surveillance de contenu des courrier électroniques, l’infection à distance d’ordinateurs, l’identification vocale, l’interception “tactique” de sms », entre autres. Dans le cadre d’une stratégie « visant à ancrer et développer la promotion et la protection des libertés numériques », les députés européens appellent désormais à un contrôle plus étroit des technologies à double usage afin d’empêcher que celles-ci soient mises à profit par des régimes répressifs. Qu’est-ce que cela signifie ?

Mise en œuvre

La proposition de Marietje Schaake, députée danoise au Parlement européen obligerait la Commission européenne à fournir une liste régulièrement mise à jour des produits et des pays faisant l’objet d’une interdiction. Un système de contrôle européen amélioré garantirait que l’Union européenne ait connaissance des produits vendus, de leurs acquéreurs et de la possible dangerosité des ventes. Est-ce que la Commission européenne est réellement prête à s’engager sur cette voie ? « La Commission doit prendre toutes les mesures nécessaires pour déployer ces mises à jour » a assuré Marietje Schaake à Global Voices Advocacy (GVA). « Si ce n’est pas le cas, nous lui rappellerons son devoir. » GVA a exprimé le souhait que cette procédure soit aussi transparente que possible et la députée a salué toute participation citoyenne garantissant la mise en œuvre efficace des dispositions.

« Je serais ravie de transmettre les suggestions des citoyens aux personnes en charge de cette question. Plus il y a de gens qui élèvent la voix contre le commerce d’armes numériques, mieux c’est. Pour beaucoup en Europe, il est difficile d’imaginer que les technologies utilisées en Syrie, en Iran et dans d’autres pays peuvent être question de vie ou de mort.

Brésil : Wikileaks révèle le mépris des autorités pour la situation des Guarani-Kaiowá

dimanche 4 novembre 2012 à 17:16

Agência Pública, site brésilien de journalisme d'investigation, commente [en portugais] les documents que s'est procuré WikiLeak sur l'occupation des terres des indiens Guarani-Kaiowá [en français]. Une dépêche diplomatique de 2009 montre le mépris des autorités de l’État du Mato Grosso do Sul face aux réclamations des Guarani-Kaiowá à propos de la démarcation des terres que des exploitants cultivent déjà depuis de nombreuses années.

 

Pour en savoir plus sur les hackathons et les données ouvertes

dimanche 4 novembre 2012 à 15:25

Nous avons annoncé dans un précédent billet [en anglais et espagnol] la tenue d'un hackathon intéressant l'Amérique latine dans son ensemble : Desarrollando América Latina 2012 [L'Amérique latine en développement]. Il est possible toutefois qu'un certain nombre de lecteurs se soient demandé ce qu'était un hackathon et surtout, quelle était son utilité.

Martín Onetto de Red Users explique l'origine du terme :

Le “Hackathon” (est un) néologisme formé à partir des mots “hack” + “marathon”. “Il s'agit ici du ‘hacker' au sens propre du terme : non pas celui qui commet des délits informatiques mais celui qui est capable de déconstruire et de transformer afin de résoudre une tâche complexe”,

Wikipedia comporte un article succinct mais avec une bonne définition de ce que l'on entend par hackathon :

[…] un événement où des développeurs se réunissent pour faire de la programmation informatique collaborative, sur plusieurs jours.

Les projets auxquels les programmeurs ou les développeurs peuvent consacrer leurs efforts sont extrêmement variés. Il y a donc, de fait, différents types de hackathons : certains portent sur une plateforme spécifique, comme les téléphones mobiles ou un système d'exploitation donné, tandis que d'autres concernent des développements dans un langage de programmation unique ou une entreprise spécifique.

Image de datos.gob.es sur Flickr, sous licence Paternité-Partage à l'identique 2.0 Générique (CC BY-SA 2.0) de Creative Commons.

Image de datos.gob.es sur Flickr, sous licence Paternité-Partage à l'identique 2.0 Générique (CC BY-SA 2.0) de Creative Commons.

“Desarrollando América Latina” [L'Amérique latine en développement], le hackathon qui nous intéresse, est un hackaton thématique, qui est consacré, à la différence des hackatons précités, à des questions sociales telles que la santé, l'éducation, la sécurité des citoyens, le transport, notamment. On peut se demander comment les développeurs peuvent aborder ces questions rien qu'en programmant ? C'est là qu'intervient le concept des données ouvertes (”open data” en anglais).

Que faut-il entendre par “données ouvertes” ? Wikipedia nous apprend à ce sujet que

La philosophie pratique de l'open data préconise une libre disponibilité pour tous et chacun, sans restriction de copyright, brevets ou d'autres mécanismes de contrôle.

Le Manuel de l'opendata, un projet de la Open Knowledge Foundation propose une définition similaire :

Une donnée ouverte est une donnée qui peut être librement utilisée, réutilisée et redistribuée par quiconque - sujette seulement, au plus, à une exigence d’attribution et de partage à l’identique.

De manière générale, lorsqu'il est question de données ouvertes ou d'ouverture de données, nous parlons des données gouvernementales, en partant du fait que la collecte et l'administration de ces données interviennent avec l'argent des impôts et que ces données appartiennent par conséquent à chacun. Ces données gouvernementales couvrent habituellement toutes les activités qui sont du ressort de l'État et également des citoyens.

Pour en savoir plus sur les données ouvertes, nous nous sommes entretenus avec Mariano Crowe, hacker et co-directeur de Escuelab, une plateforme d'apprentissage et espace de co-élaboration à Lima :

Il y a quelques temps, David Sasaki, de Omidyar Network, a résumé les principales caractéristiques des données ouvertes dans un billet intitulé “Los Ocho Principios de los Datos Abiertos (y los Hipsters) ” [Les huit principes des données ouvertes (et des Hipsters)] :

- Complètes : toutes les données publiques sont disponibles. Les données publiques ne sont pas assorties de données privées ni de restrictions de sécurité ou de privilèges.
- Primaires : les données sont collectées directement à la source, avec le niveau de granularité le plus élevé possible, et non sous forme agrégée ni modifiée.
- Opportunes : les données sont disponibles dans les meilleurs délais de manière à préserver leur valeur.
- Accessibles : les données sont disponibles auprès du plus grand nombre d'utilisateurs pour le plus grand nombre de finalités possibles.
- Compatibles avec un traitement informatique : les données sont structurées de manière à autoriser raisonnablement un traitement automatique.
- Sans discrimination : les données sont disponibles à quiconque, sans obligation d'enregistrement.
- Non propriétaires : les données sont disponibles dans un format sur lequel personne ne détient de contrôle exclusif.
- Sans licence : les données ne sont sujettes à aucun droit d'auteur, brevet, marque déposée ou accord de non divulgation. Sont autorisés : un degré raisonnable de respect de la vie privée, de restrictions de sécurité et de privilèges.

En Uruguay, l'AGESIC, l'agence du gouvernement électronique et de la société de l'information, est en charge de ces questions dans ce pays. Son site Web consacré aux données ouvertes commente les raisons pour lesquelles ceci devrait nous intéresser :

Savez-vous exactement quels sont les montants dépensés sur vos impôts pour l'éclairage public ou consacrés à la recherche sur le cancer ? Quel est l'itinéraire le plus court, le plus sûr et le plus pittoresque pour se rendre à bicyclette de votre domicile à votre lieu de travail ? Quelle est la qualité de l'air que l'on respire en chemin ? Dans votre région, où trouverez-vous les meilleures perspectives professionnelles et le plus grand nombre d'arbres fruitiers par habitant ? Quand pouvez-vous intervenir dans les décisions législatives ou gouvernementales sur les sujets qui vous préoccupent profondément, et à qui devez-vous parler ?

Ils ajoutent ensuite que l'utilisation des données ouvertes par les citoyens peut profiter à ces derniers, aux différentes institutions ainsi qu'au gouvernement lui-même, ce qu'ils illustrent ainsi :

- Dans le domaine de la transparence, Où va mon argent ? en Grande-Bretagne, est une application web qui montre comment l'administration dépense les recettes qu'elle prélève par la voie des impôts. Au Danemark et au Brésil, des applications permettent de suivre le processus législatif parlementaire.

- Le domaine de l'information géographique est l'un des plus avancés et de nombreuses applications intéressant les citoyens sont disponibles. Autobus urbains en temps réel, en Espagne, permet de localiser les transports publics en temps réel et de savoir dans combien de minutes le bus arrivera à l'arrêt suivant. OpenStreetMap peut être considéré comme le “Wikipedia des cartes”. Il fournit des données géographiques gratuites et en libre accès à toute personne intéressée.

Vous trouverez d'autres exemples d'applications développées avec des données ouvertes en suivant cet autre lien de l'AGESIC, ce lien du Gouvernement régional d'Andalousie, ainsi que celui du gouverment régional de Catalogne. Vous trouverez également, sur ce billet de Ticbeat, 10 applications que différentes personnes aimeraient voir développées à l'aide des données ouvertes.

Ceci dit, quelles peuvent être les motivations des développeurs - qui travaillent normalement sur des projets bien payés mais extrêmement prenants - pour consacrer une partie de leurs temps libre à continuer à programmer sans être payés en retour ? Pour lever ce doute, interrogeons Mariano :

Les éléments qui incitent à travailler effectivement avec les données ouvertes sont nombreux, depuis un gouvernement ayant une vision claire et déterminée en la matière, jusqu'à une société civile qui encourage et partage leur utilisation. Quoi qu'il en soit, les programmeurs constituent l'élément clé grâce auquel les initiatives de ce genre avancent.

Vous êtes vous-même développeur ? Ajoutez votre grain de sable pour que l'endroit où vous vivez soit meilleur. La lecture de cet article vous a donné une idée de la manière dont vous pouvez contribuer ? Inscrivez-vous vous aussi à “Desarrollando América” et participez !

Billet original publié sur le blog personnel de Juan Arellano.

Notre Top 10 des vidéos “Gangnam Style”

dimanche 4 novembre 2012 à 11:39

Le vidéo clip à sensation de la chanson et de la danse du rapeur sud-coréen Psy, Gangnam Style, a été vu 630 millions de fois sur YouTube à ce jour (3 novembre 2012) et a remporté le record Guinness de la vidéo la plus “liked” de l'histoire de YouTube.

Ce n'est donc pas une surprise si cette vidéo virale a donné envie à d'innombrables vidéastes de créer la leur. Voici notre choix des dix top vidéos “Gangnam Style”, parmi des centaines d'autres qui se répandent actuellement sur le Web.

Pour commencer, Gangnam Style politique :

1. Le manifeste en Gangnam Style de Ai Weiwei

L'un des derniers adeptes en date du style Gangnam est le célèbre artiste et dissident chinois Ai Weiwei. Ai Weiwei a fait les gros titres en apparaissant dans cette vidéo en t-shirt rose vif, se contorsionnant avec une énergie comique. Il n'a néanmoins pas oublié d'y glisser son message contre la censure, en portant des menottes et en baptisant la vidéo “Cheval de l'herbe et de la boue” (pour plus d'explications sur la signification de cette expression, voir ici).

2. Élections américaines,  Mitt Romney en Gangnam Style

A quelques jours de l'élection présidentielle américaine, cette vidéo a été présentée sur  College Humor. Un imitateur du candidat républicain Mitt Romney rape et danse en se moquant de la réputation de Romney, celle d'un homme coupé des réalités par son style de vie très privilégié.

3. Gangnam Style bolivien

Le Gangnam Style a envahi jusqu'au paysage politique bolivien. Un internaute bolivien, KwonBanYa, a téléchargé une vidéo où les rôles sont tenus par le président Evo Morales et le vice-president Alvaro García Linera, avec une sélection d'autres membres du parti au pouvoir dans de petits rôles.

+ Gangnam Style à l'ONU

Ici, il ne s'agit pas vraiment d'une vidéo qui récolte des “like” sur le Web, mais elle est digne d'attention : elle représente le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, qui est Sud-coréen, en train de danser Gangnam Style avec Psy au siège de l'ONU à New York.

Et maintenant, quelques unes des vidéos les plus étonnantes :

4. En style pénitentiaire

Le Centre de détention pénitentiaire et de réinsertion de la province de Cebu est connu pour proposer aux détenus de participer à des chorégraphies de groupe dans le cadre de leurs activités récréatives. Regardez cette vidéo étonnante de dizaines de détenus dansant à l'unisson dans des combinaisons orange vif.

5. En style maitres nageurs

S'amuser et faire les fous est à priori sans conséquences, mais pas dans certains lieux, et surtout pas sur votre lieu de travail. Quand un groupe de maitres nageurs de El Monte, en Californie, a mis sur YouTube cette vidéo en style Gangnam, où ils apparaissent en uniforme de travail à la piscine municipale, quatorze employés ont été licenciés. Psy, la star absolue de la pop coréenne actuellement, a intercédé pour eux et demandé que la sanction soit levée. Le conseil municipal a récemment voté en faveur de la réintégration de ces maitres nageurs.

Le chanteur Psy fait aussi souvent des commentaires sur les vidéos inspirées de son tube que font les internautes :

6. La fanfare de l'Université de l'Ohio, Gangnam Style

Il a commenté lors d'un interview qu'il trouvait la vidéo d'une fanfare “touchante”, faisant allusion à cette vidéo de la fanfare de l'Université de l'Ohio.

Et maintenant, la plus inattendue des vidéos Gangnam…

7. En style Noam Chomsky

Une vidéo Gangnam Style du M.I.T. aux Etats-Unis est devenue virale en y faisant figurer Noam Chomsky, un activiste et intellectuel mondialement célèbre.

8. Le flash-mob sportif

Parmi différents sportifs célèbres qui s'agitent au son de la chanson de Psy, voici un flash-mob conduit par le joueur de basket de la NBA Roy Hibbert.

9. En style Brunei

Le Brunei est le dernier des endroits où les Sud-coréens s'attendaient à voir le style Gangnam émerger. Mais c'est pourtant le cas, avec cette vidéo hilarante de l'autre bout du monde :

10. La Navy, Gangnam Style

Un groupe de marins de l'Académie navale de la flotte américaine chantent le hit de Psy et se déhanchent dans leurs uniformes blancs. Contrairement aux maitres nageurs qui en ont subi les conséquences, ces marins auraient obtenu un avis favorable de la Navy.

Aurions-nous laissé passer votre vidéo préférée Gangnam Style ? Si c'est le cas, laissez un commentaire ci-dessous !

Quels sont les politiciens africains qui utilisent le plus Twitter? Corrigeons la liste du Guardian

samedi 3 novembre 2012 à 22:59

Le 30 octobre 2012, le quotidien “the Guardian” a publié ‘Africa's top tweeters: political pioneers in the digital debate' [en anglais] (les plus grands utilisateurs de twitter d'Afrique: les pionniers politiques à l'ère du débat numérique). David Smith a-t-il tiré des conclusions trop hâtives ?

Les blogueurs d'Afrique sub-saharienne membres du réseau Global Voices le pensent.

Plusieurs pays sont omis et pas un seul politicien francophone ou lusophone n'apparaît sur la liste. Et où sont les femmes? Les femmes politiques africaines sont en augmentation. À l'heure actuelle, le Malawi et le Libéria ont des présidentes tandis qu'une adolescente ougandaise est récemment devenue plus jeune député d'Afrique.

Les personnages et les pays clés ont vraiment été identifiés dans la liste du Guardian?

Quels sont les politiciens qui devraient vraiment être sur la liste? Il y a aussi le critère de l'engagement par rapport à celui des abonnés. Certains des membres de notre communauté ont fait remarquer qu'il peut y avoir une différence énorme entre le nombre d'abonnés et le contenu des débats par rapport à l'engagement étant donné que la liste concerne véritablement les “pionniers dans le débat politique numérique”. Quelqu'un a dit:

Des politiques comme Martha Karua au Kenya sont plus engagés sur Twitter même s'ils ont moins d'abonnés que d'autres politiciens de haut niveau.

Le président rwandais Paul Kagame visitant les enfants au court de tennis d'Ibirunga dans la ville de Musanze, après accepté l'invitation envoyée via Twitter par un blogueur kényan en Mars 2011. Photo courtoisie de SavyKenya

Nous avons décidé d'élaborer une liste alternative complète et vous pouvez y contribuer ici.

Lorsque vous ajoutez un politicien au document, veuillez indiquer les informations suivantes:

Merci de nous rejoindre en complétant la liste ou en suggérant le meilleur mécanisme pour la sélection des pionniers dans le débat politique numérique en Afrique.

* Nous nous concentrons sur les hommes politiques en activité (et non des twittos politiques ou des dirigeants publics).