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République dominicaine et Haïti : deux versions totalement différentes

vendredi 8 novembre 2013 à 21:44

Le blog Repeating Islands [en anglais] a publié les copies de deux lettres adressées au rédacteur en chef du New York Times qui proposent des points de vue diamétralement opposés sur les causes et conséquences de la décision récente du Tribunal Constitutionnel de la République dominicaine de priver de leur citoyenneté tous les descendants d'immigrants entrés illégalement dans le pays, avec un effet rétroactif jusqu'en 1929. La première lettre est d'Aníbal de Castro, Ambassadeur de la République dominicaine à Washington, lequel considère que son pays fait l'objet de pressions injustes de la part de la communauté internationale :

La République dominicaine a un intérêt légitime dans la régulation de l'immigration et dans l'établissement de règles claires concernant l'acquisition de la citoyenneté. Elle ne devrait pas faire l'objet de pressions de la part d'acteurs extérieurs ou d'autres pays qui cherchent à lui faire adopter des mesures contraires à sa propre Constitution. Voilà qui semblerait totalement inacceptable à la plupart des États confrontés à une pression migratoire équivalente.

La deuxième lettre porte les signatures des auteurs Mark Kurlansky, Junot Díaz, Edwidge Danticat et Julia Álvarez. Ces derniers rejettent les propos de l'ambassadeur qui affirme que personne ne sera affecté par la décision du Tribunal Constitutionnel :

Avec cette décision, il leur sera difficile d'étudier ; de travailler dans le secteur formel de l'économie ; d'être assurés ; de cotiser pour leur retraite ; de se marier légalement ; d'ouvrir un compte en banque ; et même de quitter le pays qui, maintenant, les rejette s'ils ne peuvent pas obtenir ou renouveler leur passeport. C'est une sous-classe qui est ainsi soudainement créée, une cible idéale pour tous les abus.

Interview avec Fatiman Alher, une des contributrices du Projet “Cartographions Pour le Niger”

vendredi 8 novembre 2013 à 14:27

Rising Voices est heureux de présenter une des élèves du projet Cartographions Pour le Niger, un des projets ayant reçu une bourse Rising Voices cette année. Trois étudiants de ce projet ont répondu à nos questions pour présenter le projet. Voici la première interview :

students

Mahaman, Fatiman, and Abdousalam, étudiants du projet “Cartographions pour le Niger”.

Je suis Fatiman Alher, étudiante en licence de Géographie à l'université Abdou Moumouni de Niamey. Je suis membre du Club des Étudiants en Géographie et aussi une contributrice au projet “Cartographions Pour le Niger”. Je maîtrise de manière pratique quelques logiciels informatiques et aussi les logiciels de gestion de projet.

Le projet “Cartographions Pour le Niger” se compose de deux parties: la cartographie et les réseaux sociaux. Ce projet m'a beaucoup intéressé du faite de ma spécialisation en géographie, car avec ce projet,  j'aurai la chance de prendre des données sur le terrain avec les outils GPS qui me permettront de faire une carte, outil principal du géographe. C'est ce qui m'a essentiellement encouragé à participer a ce projet. 

En ce qui concerne les réseaux sociaux, nous avons un blog où j'ai eu la chance d’écrire deux articles. Dans ce blog, j'aime prendre des photos. La chose la plus importante pour ce projet, c'est que l'on puisse publier sur un site web international où le monde entier pourra se rendre compte de l'immensité du problème du chômage au Niger.

J’écris mes articles en français.  Au quotidien, je parle français, zarma, houassa, avec mes amies et parfois l'anglais. Mais avec ma famille, je parle le tamascheq qui est ma langue maternelle. 

Enfin la partie que je préfère sur ce projet est la partie cartographie car elle me permet de bien visualiser les informations recueillies. 

Propos recueillis par Laura Morris.

Les six premiers mois de Nicolás Maduro, président du Venezuela

jeudi 7 novembre 2013 à 19:35

Le Venezuela est assis sur une des plus grandes réserves de pétrole du monde et peut compter sur un afflux constant de dollars. Il n'est pas au bord de l'effondrement, mais il entre progressivement dans le marécage d'un dysfonctionnement économique qui affaiblira une croissance durable et pourrait fragiliser le “Chavisme” en tant que projet politique viable.

David Smilde fait une analyse des six premiers mois de Nicolás Maduro au pouvoir sur le blog Politique vénézuélienne et droits de l'homme [en anglais].

Pourquoi rester au Kazakhstan, ou pas

jeudi 7 novembre 2013 à 12:45

Un débat sur les motifs qui poussent certains habitants du Kazakhstan à rester dans leur pays alors que d'autres choisissent d'émigrer s'est ouvert sur Internet. Il a commencé après le billet de Daniyar, “Qu'est-ce qui vous pousse à rester au Kazakhstan” [en russe] sur yvizion.kz. Le blogueur a identifié sept motifs principaux qui le pousseraient à rester dans son pays :

#1. Великая история…

#2. Гражданин РК…

#3. Женщины… Я люблю наших женщин…

#4. Природа…

#5. Друзья…

#6. Президент РК. Огромное спасибо, нашему президенту Назарбаеву Нурсултану Абишевичу.

#7. Любовь… к родине…

1. La grandeur de l'histoire…

2. Le fait d'être citoyen de [Kazakhstan]…

3. Les femmes… j'aime nos femmes…

4. La nature…

5. Les amis…

6. Le président du [Kazakhstan]. 1000 remerciements à notre cher président Noursoultan Nazarbaïev.

7. L'amour… pour la terre natale… 

Le blog a reçu rapidement plus de 110 commentaires, la plupart tournant autour du thème :” A l'est ou à l'ouest, la patrie, c'est la patrie”

Le début a poussé un autre blogueur, Artyom Volkov, à aborder la question d'un point de vue opposé. Dans son “Qu'est-ce qui vous pousse à quitter le Kazakhstan?” [en russe], Volkov cite cinq problèmes qui poussent les jeunes à tenter leur chance à l'étranger :

1. Низкое качество высшего образования…

2. Фальшивая демократия…

3. Страх перед будущим…

4. Проблемы с трудоустройством…

5. Экология…

1. Le bas niveau de l'enseignement supérieur..

2. Une fausse démocratie…

3. La peur de l'avenir..

4. Les difficultés pour trouver du travail…

5. Les problèmes environnementaux…

Prise d'otages du théâtre de la Doubrovka à Moscou, onze ans déjà

jeudi 7 novembre 2013 à 12:39
The Nord-Ost play banner outside the Dubrovka Theater, during the October 23-26, 2002, hostage crisis. YouTube screenshot.

L’ affiche de la comédie musicale “Nord-Ost” sur la façade du théatre Doubrovka pendant la crise des otages du 23 au 26 octobre 2002. Capture d'écran YouTube 

Les Russes ne sont pas épargnés par le terrorisme, mais il y a toujours une atmosphère étrange lors de la commémoration de chaque anniversaire de la pire attaque terroriste subie par ce pays. A la fin du mois dernier, les Moscovites se souvenaient de la tristement célèbre prise d'otage de Nord-Ost au théâtre de la Doubrovka à Moscou, qui ne s'est terminée qu'au bout de trois jours avec l'utilisation par les forces de l'ordre d'un gaz secret pour neutraliser les assaillants. Résultat tragique et pour beaucoup impardonnable, le gaz a aussi causé la mort de 130 spectateurs. [Note du traducteur: il y avait dans cette salle le 23 octobre 2002, plus de 800 spectateurs dont une majorité d'enfants pour assister à une comédie musicale destinée à la jeunesse.]

Le journaliste Sergei Parkhomenko a republié [russe ] sur le blog d'Ekho Moskvy un article de 2007, où il s'exprimait pour le cinquième anniversaire de ce drame, en regrettant qu'aucune enquête n'ait été menée sur la mauvaise gestion de cette crise par le gouvernement qui aurait pu aboutir à des sanctions pour les éventuels responsables. D'une façon particulièrement poignante, Parkhomenko rappelle comment les Russes étaient massés derrière leurs écrans de télévision pendant le siège, espérant désespérément de bonnes nouvelles.

Сидим мы, сидим, ждем, ждем… Восемь утра уже… По телевидению пошли эти съемки, которые потом весь день крутили.

Nous étions assis, assis, nous attendions, nous attentions…. il était déjà huit heures du matin…. sur l'écran on voyait défiler les mêmes clips qui revenaient sans cesse toute la journée.

Onze ans après, il y a encore beaucoup de confusion et d'inconnu sur ce qui s'est passé au théâtre Doubrovka. Certains y voient la preuve d'un échec massif de la politique du gouvernement russe en Tchétchénie, alors que d'autres adoptent la théorie de la conspiration mise en avant par les autorités pour expliquer ce drame et discréditer la résistance tchétchène. D'autres encore y voient la preuve du peu de prix accordé à la vie humaine dans la gestion de prises d'otage et de situations de crise.

Le réseau Internet russe a été saturé d'émotions différentes lors de l'anniversaire de cette attaque, mais la plupart des blogueurs étaient plus à la recherche de réponses que tournés vers un consensus étayé.

Garry Kasparov a publié [en russe ] sur LiveJournal une réflexion mordante à l'occasion de cet anniversaire sous le titre : « Pour qui sonne le glas »: 

Гибель собственных граждан никогда не считалась в нашем Отечестве серьезным преступлением, за которое стоило бы наказывать провинившихся начальников. Но, тайно наградив организаторов штурма на Дубровке, путинский режим пошел еще дальше, выдав бессрочную индульгенцию на выполнение любых преступных приказов. За прошедшие 10 лет в отсутствие организованного отпора общества режим мягкого авторитаризма постепенно обретал зловещие черты фашистской диктатуры. Сейчас у мало-мальски думающих людей уже не остается сомнений в том, что только энергичными солидарными действиями мы можем не допустить развития самого мрачного сценария, несущего смертельную угрозу как для всей страны, так и для каждого из нас. Поэтому не спрашивай, по ком звонит колокол…

La mort de ses citoyens n'a jamais été considéré par notre mère patrie comme un crime grave exigeant la punition des supérieurs coupables. Mais, ayant récompensé secrètement les organisateurs de cet assaut policier, le régime de Poutine est allé plus loin, pardonnant avec une indulgence illimitée tous ceux qui exécutent n'importe quel ordre criminel. Ces 10 dernières années, en l'absence d'une résistance organisée au sein de la société, l'autoritarisme “soft” a pris progressivement les traits sinistres d'une dictature fasciste. Ceux qui pendent un tant soit peu ne doutent plus que seules des actions énergiques et coordonnées pourront prévenir le développement du scénario le plus sombre qui fait planer un danger mortel sur l'ensemble du pays comme sur chacun d'entre nous. Alors ne demandez pas pour qui sonne le glas… 

Un autre opposant politique Mikhaïl Kassianov, tweete: 

Nord Ost – Doubrovka, l'assaut, les pertes humaines. Je désespère. Le risque de la révélation de la formule du gaz secret est plus important aux yeux de Poutine que la vie de 130 des citoyens de la Fédération de Russie.

Avocate et militante des droits de l'homme, Karinna Moskalenko a écrit sur Ekho Moskvy au sujet des implications plus larges, juridiques et concernant les droits de l'homme dans la tragédie du théâtre de la Doubrovka. Elle a ajouté que selon elle, cet événement devrait faire l'objet d'un débat devant la Cour européenne des droits de l'homme (ECHR) :

Это нарушение должно быть незамедлительно восполнено, – власти должны быть призваны к немедленному возбуждению уголовного дела и проведению расследования, что прямо вытекает из решения Европейского Суда.

Cette violation doit être compensée sans délai, et une enquête criminelle engagée immédiatement contre les autorités, découlant directement d'une décision de la Cour Européenne.

Natalia Pelevina, auteure dramatique anglo-russe, militante politique et blogueuse, a publié [en russe] sur LiveJournal une réflexion  suggérée par cet anniversaire.

То есть могло быть так, что информация о готовящемся теракте поступила и была использована в своих целях?… Зрители и артисты не шли на мюзикл ” Норд Ост” умирать…

Une information concernant l'attaque terroriste aurait-elle pu être interceptée par les autorités russes et utilisée pour leurs propres desseins ? L'assistance et les artistes n'allaient pas à la comédie musicale “Nord-Ost” pour mourir… 

Pelevina ironise également sur Twitter :

Nord-Ost nous a montré que dans ce pays nous ne donnons pas naissance à des enfants, mais seulement à de la petite monnaie. #NordOst