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Espagne: Les symboles franquistes exposés lors d'une vente dans une école publique

mardi 8 octobre 2013 à 23:54
Uno de los puestos del mercadillo, donde se ven claramente objetos de simbología franquista. Foto subida a Twitter por Julio sin apellidos

Sur un stand de la foire, des objets à la symbolique franquiste bien en évidence. Photo publiée sur Twitter par Julio.

Samedi 28 septembre 2013, la mairie de Quijorna (Madrid) organisait en partenariat avec la Hermandad de Regulares (Amicale des Forces armées régulières) de Ceuta  les “Premières Journées culturelles sur l'armée et la défense”. Parmi les manifestations proposées, une exposition-vente d'objets en lien avec l'univers militaire s'est tenue dans les bâtiments du collège public Príncipe de Asturias.

Désagréable surprise, parmi les articles exposés figuraient des objets arborant des symboles fascistes : drapeaux espagnols de la période préconstitutionnelle, drapeaux et uniformes de la phalange [espagnol], portraits et photos de Francisco Franco et José Antonio Primo de Rivera, banderoles affichant des slogans franquistes, et même un drapeau à croix gammée.

Dans une vidéo de la chaîne télévisée La Sexta [espagnol], une habitante de Quijorna relate l'expérience que son fils de 10 ans y a vécue :

Un militaire s'est approché de lui et lui a dit : “tiens, prends cet autocollant je te le donne, tu pourras le mettre sur la fenêtre, mais ne le dis pas à ta maman, elle ne te laisserait pas faire”

La maire de Quijorna, Mercedes García (Parti populaire), dit ne pas avoir vu l'attirail fasciste exposé sur les stands de la foire mais reconnaît pourtant avoir passé une heure à l'exposition. Certains habitants ne la croient pas. Azucena Consejo, conseiller et porte-parole de l'opposition socialiste (PSM), explique dans cette même vidéo :

Otro puesto de mercadillo, con dos grandes cruces gamadas en primer plano. Foto subida a Twitter por alberto pérez ferré

Un autre stand. Au premier plan, deux grandes croix gammées. Photo publiée sur Twitter par Alberto Pérez Ferré

C'est impossible. En entrant, la première chose sur laquelle on tombait, à droite, c'était deux banderoles avec la croix gammée nazi.

Considérant que cet acte pourrait enfreindre la Loi sur la mémoire historique, Consejo a porté plainte auprès de la Guardia Civil. La maire a présenté ses excuses, affirmant que la mairie n'avait pas connaissance des objets qui allaient être exposés, et que si elle l'avait su, la manifestation aurait été annulée.

Néanmoins, la maire, qui selon le site web de la chaîne de télévision publique rtve [espagnol] se définit comme “une personne profondément démocratique”, participait le jour suivant, dans le cadre de ces mêmes Journées, à un hommage aux combattants du camp franquiste tombés lors de la guerre civile, en déposant une couronne au pied du monument qui rappelle leur souvenir sur une place de la ville. Sur la plaque de ce monument on peut lire :

“A ceux qui sont tombés pour Dieu et l'Espagne en défendant Quijorna du 6 au 8 juillet 1937″

Sur Internet les réactions ont été très vives. Sur le site d'El País nomerepresentan [espagnol} rappelle que plusieurs membres de Nuevas Generaciones du PP ont pu se laisser photographier entourés de symboles franquistes sans s'attirer les reproches des responsables du parti :

Je ne sais pas ce qui peut encore choquer les gens aujourd'hui. Selon le termes de notre gouvernement élu, poser au milieu de symboles fascistes ne serait qu'une polissonnerie...

Sur 20minutos.es, Qbertoll dénonce l'essor des groupes fascistes depuis le début de la crise :

Ce genre d'actes et de situations sont encore minoritaires, heureusement. Mais attention, les crises bénéficient toujours aux groupes radicaux. En parlant aux tripes plutôt qu'à la tête, il est très facile de manipuler les gens, de leur désigner des boucs émissaires (adaptés à la situation du moment) responsables de la situation.

Des réactions également sur Twitter:

Salut, @PPopular, le parti n'a pas encore exclu la maire de Quijorna? Alors? Alors ? Alors ? Alors ?

"Quijorna autorise une manifestation franquiste dans un collège". En Allemagne ils s'excusent, ici on est fier d'avoir enterré la moitié du pays dans les fossés.

Cartel anunciador de las jornadas. Imagen del blog «Apoyamos nuestras tropas»

Affiche des Jornadas. Image du blog «Apoyamos nuestras tropas» (nous soutenons nos troupes)

À Quijorna, des nostalgiques du nationalisme catholique, modèle de culture nationale, d'unité, de liberté et de grandeur, http://t.co/UCUqYSSRLh — Echelon_43 (@Echelon_43)

Mercedes García, maire de Quijorna, dit que le fascisme est une culture. La tauromachie aussi sans doute ?

Le procureur général a annoncé que le Parquet allait examiner les faits pour savoir s'ils relèvent d'une infraction aux lois démocratiques. Le PP de Madrid a pris ses distances par rapport aux événements de Quijorna, et selon El País, plusieurs de ses dirigeants ont reproché à la maire les faits survenus, bien que le parti ne semble pas décidé à prendre des mesures contre l'édile :

Malgré la "stupeur" et la "surprise" exprimées par plusieurs personnalités interrogées, il n'apparaît pas qu'une demande de démission sera déposée à l'encontre de Mercedes García qui, ne pouvant être suspendue, devrait démissionner pour être relevée de ses fonctions.

Conjonction de circonstances, il y a quelques jours seulement la Cour suprême a engagé des poursuites remarquées contre l'organisation d'extrême-droite Alianza Nacional en vue de l'interdire [espagnol]. Plusieurs membres de cette organisation ont pris d'assaut le gouvernement catalan à Madrid le 11 septembre dernier, lors de la Diada, fête de la communauté catalane.

En Espagne, les groupes d'extrême-droite semblent avoir beaucoup moins d'écho que chez ses voisins. Mais certains observateurs imputent cette faiblesse apparente au fait que ces groupes se seraient fondus dans les franges les plus conservatrices du Parti populaire actuellement au pouvoir. Selon Francisco Riaño Campos, député de Izquierda Unida,

L'Espagne est le seul pays à avoir souffert du fascisme qui ne l'ait pas condamné. L'apologie du fascisme n'y est pas devenue un délit.

Lors de la transition démocratique, les responsables n'ont pas été inquiétés par l'État espagnol qui s'est contenté de tourner la page et de considérer comme des démocrates du premier jour les fidèles au régime, (…) et beaucoup d'entre eux ont continué à propager leur idéologie au sein de leurs cercles, en réalité aucun n'est parti.

Chili : Ana Tijoux dénonce en rap l'accord de Partenariat Trans-pacifique

mardi 8 octobre 2013 à 23:28

“ On règle notre destin derrière des portes closes, on dicte entre quatre murs ce qu'ils appellent l'avenir !”

TPP Abierto (Partenariat Trans-Pacifique ouvert) partage le ‘Non au TPP', le nouveau single de la chanteuse française d'origine chilienne Ana Tijoux, “et dure critique de l’Accord de Partenariat Trans-Pacifique” [en anglais]:

Guitares acoustiques, arrangements soignés de cordes, piano et rythme de bossa-nova… c'est un éloquent et élégant acte de protestation accompagné d'une une vidéo en noir et blanc de Fourd Alzamora.

ça te plaît ? Alors, diffuse le message d'Anita parmi tes amis, sur les réseaux sociaux, où tu voudras, pour que nous puissions tous dire : Pas de TPP ici !

Et si tu veux le chanter, tu peux télécharger le texte ici. (en espagnol et en anglais) 

Une tortue de mer libérée aux Philippines grâce à… une pétition en ligne

mardi 8 octobre 2013 à 20:03
Residents of Turtle Island shortly before releasing the sea turtle. Photo by Ma Cecilia Mendioro Gendrano

Des habitants de Turtle Island peu avant la remise en liberté de la tortue. Photo de Ma Cecilia Mendioro Gendrano

Une pétition publiée sur le site Change.org a convaincu les autorités d'une province des Philippines de rendre sa liberté à une tortue de mer pawikan retenue en captivité. Les tortues pawikan comptent au nombre des espèces menacées. 

Lancée par Rochelle Prado, la pétition a reçu plus de 1 500 signatures :

… à Turtle Island, dans la province de Guimaras, on trouve une tortue pawikan attachée, qu'on ne libère de ses liens que lorsque des touristes déboursent 5 pesos pour la prendre en photo. Les autochtones sont les mieux placés pour défendre les espèces menacées vivant sur leur territoire, pourtant on ignore encore trop la nécessité de laisser les spécimens concernés en liberté dans leur habitat naturel.

… relâchez la tortue et faites cesser ces pratiques en travaillant de concert avec les habitants de Turtle Island pour mettre au point des programmes de préservation et de protection de leurs mers et de la vie marine.

La réponse ne s'est pas fait attendre puisque Jesse Vego, membre du Département pour l'environnement et les ressources naturelles (Department of Environment and Natural Resources, DENR), a immédiatement fait libérer la tortue :

… Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir l'existence d'une pétition en ligne alors que son initiatrice, Rochelle Prado, n'avait même pas contacté mon cabinet au préalable. Je vous en remercie d'ailleurs, car si cela avait été amené à se savoir, l'image de mon cabinet s'en serait trouvée ternie.

… Le lieu auquel il est fait référence sous le nom de Turtle Island, qu'on ne peut situer sur une carte officielle de la province, est en fait rattaché au continent.

Escorting the sea turtle back to the sea. Photo by Ma Cecilia Mendioro Gendrano

Le cortège ramenant la tortue à la mer. Photo de Ma Cecilia Mendioro Gendrano

Sea turtle going home. Photo by Ma Cecilia Mendioro Gendrano

La tortue de mer retrouve son habitat naturel. Photo de Ma Cecilia Mendioro Gendrano

Change.org a répandu la bonne nouvelle :

VICTOIRE ! Félicitations à Rochelle Prado, qui a lancé la pétition sur Change.org Philippines. C'est grâce à son initiative et au soutien de 1 645 signataires que le Bureau des zones et espèces protégées (Protected Areas and Wildlife Bureau, PAWB) du DENR a rendu sa liberté à la tortue pawikan de Turtle Island, jusque-là contrainte de poser sur les photos de touristes à des fins lucratives.

Minerva Glindro estime que d'autres sources de revenus doivent être assurées aux habitants de l'île :

Le gouvernement doit mettre en place des programmes assurant aux habitants de la région de meilleures sources de revenus leur permettant de protéger leur écosystème. Rendre leur liberté à des tortues ne résoudra pas le fond du problème.

Rene Mikhael Resurreccion préconise l'exécution des lois environnementales :

Je ne vois même pas pourquoi on en est arrivé à une pétition. Si c'est contre la loi, les sanctions adéquates doivent être appliquées.

Quoi qu'il en soit, c'est quelque chose qui me tient à cœur parce que même si elle ne dispose pas d'un cerveau aussi développé que le nôtre, cette tortue doit se sentir bien seule et désœuvrée parfois. Elle a sûrement un rôle bien plus important à jouer que celui d'alimenter les albums de photos-souvenirs. Elle pourrait par exemple contribuer à la prolifération de son espèce.

Pinky Arturo a pu constater les maltraitances faites aux tortues pawikans sur l'île :

J'ai pu voir la tortue lorsque j'ai visité l'île. La pauvre bête ne m'a inspiré que de la pitié. Il faut que ça cesse et que la tortue retrouve sa liberté !

Julian Assange dialogue avec des blogueurs cubains

mardi 8 octobre 2013 à 19:13

Un groupe de blogueurs cubains s’est entretenu par vidéoconférence avec Julian Assange, fondateur de Wikileaks, dans le cadre des activités marquant la fin d'un atelier de cyberjournalisme, organisé par l’institut international de journalisme José Martí. Au cours de la discussion, Julian Assange a fait part de son soutien aux quatre prisonniers politiques cubains [ES] aux États-Unis et abordé, entre autres, le blocus économique que ce pays exerce contre l’île.

Découvrez la totalité de la discussion ici :

Un bébé sur trois dans le monde n'a pas de certificat de naissance

mardi 8 octobre 2013 à 14:23
Photo via BRAVO!

Photo via BRAVO!

Sur les 150 millions d'enfants qui naissent chaque année, 51 millions – plus d'un tiers – ne sont pas enregistrés à la naissance. Un pays en développement sur quatre a un taux d'enregistrement des naissances de moins de 50%. Souvent, sans certificat de naissance, les enfants ne peuvent pas aller à l’école ou recevoir des soins appropriés et sont plus susceptibles dans certains pays de devenir des enfants-soldats ou de travailler comme ouvriers exploités.

Mais la Communauté [italienne] de Sant'Egidio, une association catholique de laïcs au service des pauvres, tente de changer cela. La Communauté a élaboré le programme BRAVO! qui signifie Birth Registration for All Versus Oblivion [anglais] (enregistrement des naissances pour tous, contre l'oubli) en vue d’obtenir un taux d’enregistrement des naissances plus élevé dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. C’est l’une des nombreuses initiatives que la Communauté a entrepris, comme le  programme DREAM [anglais] de lutte contre le sida qui a fait l'objet d'un article sur Global Voices en août 2013.

Global Voices s’est récemment entretenu avec Evelina Martelli, chef de projet de BRAVO!, au sujet du programme, des lieux où il œuvre, et des raisons pour lesquelles les enregistrements des naissances sont si importants.

Global Voices (GV): Qu’est-ce que le programme BRAVO et comment est-il né ?

Evelina Martelli (EM): Le programme BRAVO! s’était inspiré de ce que la Communauté de Sant'Egidio a expérimenté en protégeant la vie des enfants et en leur garantissant le respect de leurs droits. Dans de nombreux pays africains et asiatiques, les membres de la Communauté ont constaté que, souvent, les enfants qu’ils aidaient n’ont même pas de certificat de naissance, et de ce fait, ils ont subi des conséquences graves comme le fait de ne pas pouvoir s’inscrire à l’école et recevoir des soins médicaux appropriés. Dans des conditions de conflit, nous avons remarqué que les enfants dépourvus de certificat de naissance étaient plus susceptibles d’être recrutés comme enfants soldats. Souvent, ces enfants sont utilisés pour travailler dans les mines et plantations parce que les employeurs ne peuvent pas être reconnus coupables d’exploitation d’enfants car il n’est impossible de prouver l’âge de l’enfant.

BRAVO!, qui signifie Birth Registration For All Versus Oblivion (enregistrement des naissances pour tous contre l'oubli)est un programme que la Communauté de Sant'Egidio a créé pour veiller à ce que tous les enfants soient enregistrés. BRAVO! favorise et encourage l’enregistrement des enfants à la naissance et résout le problème des enfants non enregistrés par des procédures d’enregistrement tardif. Il informe les parents et les enfants de l’importance des certificats de naissance et explique la procédure à suivre pour enregistrer les naissances gratuitement. Il favorise également l’amélioration des services d’enregistrement en formant les officiers de l'état civil, en améliorant leurs conditions de travail et en créant des bureaux de proximité. Il contribue à éliminer une cause majeure de la traite des êtres humains, l’esclavage et le travail des enfants.

GV: Pourquoi l’enregistrement des enfants est-il si important pour leur avenir ?

EM: L'enregistrement des naissances est la reconnaissance officielle de l'existence d'une personne. C'est un droit fondamental de l'homme prévu à l'article 7 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant.

Les enfants non enregistrés ne peuvent pas bénéficier d’une protection juridique, sociale et économique de la part de l’État et n’ont pas également accès à ses services. Ils ne peuvent pas, par exemple, faire usage des services de santé, ou aller à l’école, ou obtenir un diplôme.

Sans identité légale, ils sont plus susceptibles d’être exposés aux abus par l’exploitation, l’esclavage, le trafic d’êtres humains, la prostitution, le travail forcé ou l'enrôlement d'enfants soldats. S’ils commettent un crime, ils sont traités comme des adultes et ne reçoivent pas le même traitement que les autres enfants, comme être dans des cellules séparées des adultes.

Grâce à un certificat de naissance, en tant qu’adultes, ils pourront participer à la vie démocratique du pays, voter et se présenter aux élections. Ils auront tous les droits d’un citoyen ordinaire, pourront voyager, travailler avec un contrat permanent, hériter, posséder des biens et être un membre actif de la société civile dans leur pays, contribuant ainsi à son développement.

L’enregistrement des naissances est également d’une importance fondamentale pour le pays. C’est, en effet, la principale source de production des statistiques démographiques, qui fournissent les données nécessaires à l’évaluation de la santé et du développement humain, notamment un grand nombre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

GV: Dans quels pays le programme est-il mis en place et pourquoi ?

EM: Le programme est mis en place dans tous les pays où il y a des bénévoles de la Communauté de Sant'Egidio : environ 40 pays en Afrique subsaharienne, en Asie et en Amérique latine. Les membres de la Communauté expliquent l’importance de l’enregistrement des naissances aux familles qu’ils aident à travers les différents services offerts (écoles de la paix, programme DREAM pour le traitement du sida, cantines pour les enfants mal nourris, aide alimentaire et assistance aux enfants des rues, aide aux lépreux et leurs familles) et les aident souvent  dans le processus d’enregistrement. Ils organisent des fêtes dans les bidonvilles et les villages pour expliquer aux parents et aux enfants l’importance de l’enregistrement et les procédures nécessaires. Ils favorisent la sensibilisation par le biais de campagnes dans les écoles primaires, les hôpitaux et les maternités.

Dans certains pays africains, le programme BRAVO! collabore avec les autorités locales dans le but de promouvoir l’enregistrement de toute la population. Conjointement avec les autorités compétentes, ils élaborent une stratégie visant à assurer l’enregistrement de tous ceux qui n’ont pas encore de certificat de naissance et à améliorer les services d’enregistrement de sorte qu’à l’avenir, tous les nouveaux nés seront immédiatement enregistrés après la naissance.

Au Burkina Faso, la campagne promue par le programme BRAVO! a permis l’enregistrement de 3,5 millions de personnes (près d’un quart de la population), et aujourd’hui, BRAVO! s’engage dans la création d’un système par la formation du personnel, l’appui des bureaux locaux d’enregistrement et la diffusion de campagnes de sensibilisation dans tout le pays.

Au Mozambique, BRAVO! fait la promotion de l’enregistrement de la population dans la province de Nampula, qui, avec ses 4,2 millions d’habitants, est la plus peuplée du pays, et forme le personnel dans le district. Deux nouveaux centres d’enregistrement ont déjà été construits dans les zones rurales et d’autres centres seront ouverts prochainement. De cette façon, il sera plus facile d’enregistrer les enfants à la naissance, profitant du fait que c’est gratuit.

Photo via BRAVO!

Photo via BRAVO!

EM: Les difficultés sont essentiellement liées au fait que le phénomène de non enregistrement est très répandu. Sur les 150 millions d’enfants qui naissent chaque année, 51 millions, plus d’un tiers, ne sont pas enregistrés à la naissance. Un pays en développement sur quatre a un taux d’enregistrement des naissances de moins de 50 pour cent.

En Afrique subsaharienne, les taux d’enregistrement des naissances sont les plus bas du monde, allant de 55 à 67% de naissances totales non enregistrées. En fait, on estime que deux enfants sur trois ne sont pas enregistrés à la naissance.

Il est nécessaire que les gouvernements investissent dans ce domaine afin de garantir l’utilisation des systèmes d’enregistrement pour tous les citoyens, mais il est également essentiel que les citoyens comprennent l’importance de l’enregistrement afin de garantir le respect des droits humains, promouvoir le sens de la citoyenneté et de la participation, de sorte que l’individu n’éprouve pas uniquement un sentiment d’appartenance à une famille ou un clan, mais également à la communauté plus vaste à l’échelle nationale et acquiert le sentiment d’être citoyens qui partagent un destin commun.

GV: Dans quelle mesure la crise dans plusieurs pays occidentaux affecte-t-elle le programme ?

EM: La crise économique a des effets considérables sur l’aide internationale, et l’obtention de financement devient encore plus compliquée. L’une des forces du programme est qu’il est durable parce que, après la phase initiale d’adaptation du système aux besoins de la population, le gouvernement prend en charge les dépenses liées au système d’enregistrement.

En outre, ces dernières années, la communauté internationale a pris de plus en plus conscience de la nécessité de l’enregistrement comme base de la démocratie et comme outil de planification et de mesure du progrès médical, social et économique. Le programme BRAVO! a bénéficié du soutien du Premier ministre de l’Italie et du Ministère des affaires étrangères de l’Allemagne. Cependant, la plus grande partie du financement provenaient de donateurs privés en Europe, certaines municipalités italiennes et Kindermissionswerk, une organisation d'aide aux enfants de l’Église catholique d'Allemagne.

GV: Y a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter pour nos lecteurs ?

EM: Ces dernières années, grâce à BRAVO!, nous avons vu de nombreux enfants reprendre les études et de nombreuses familles découvrir de nouvelles possibilités. Des mères qui, grâce à leur certificat de naissance, ont obtenu une patente commerciale, des pères qui ont obtenu leur permis de conduire. Il est merveilleux de voir les premiers fruits de ce travail et de savoir que nous avons contribué à protéger la vie de tant d’enfants, dont nous ne connaîtrons jamais bon nombre d’entre eux en personne. C’est une forme de protection qui les accompagnera tout au long de leur vie.