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400 grenades tirées la nuit de la mort de Rémi Fraisse !

jeudi 6 novembre 2014 à 09:43
400 grenades tirées la nuit de la mort de Rémi Fraisse !

Les questions se multiplient sur l'engagement massif et violent des CRS et gendarmes à Sivens, le 25 octobre, alors qu'il ne restait rien à protéger et que la préfecture s'était engagée à une présence policière discrète. Selon une source proche de l'enquête, des consignes d'«extrême fermeté» ont été données par le préfet du Tarn. Ce qui explique que, selon cette même source, quelque 400 grenades, au total, ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre.



Après la mort de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme, de nombreuses questions se posent autour des choix tactiques de maintien de l'ordre sur le chantier du barrage de Sivens le week-end des 25 et 26 octobre. Quelque 5 000 personnes, dont José Bové et Jean-Luc Mélenchon, étaient attendues pour un rassemblement festif contre le barrage. Après deux mois de tension entre zadistes et gendarmes, les forces de l'ordre étaient censées se faire discrètes. Comment en est-on arrivé à une bataille rangée avec l'utilisation de grenades offensives ? 

 

 



Pourquoi déployer des policiers et gendarmes le 25 octobre ? 

Les organisateurs tablaient sur la venue, ce samedi, de 5 000 opposants au barrage sur la ZAD du Testet. Entre 5 000 et 7000 feront en fait le déplacement, selon les organisateurs.« Nous avions un accord avec la préfecture pour qu'il n'y ait pas de gendarmes sur place », affirme Ben Lefetey, porte-parole du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet. Le 21 octobre, une réunion de préparation présidée par le sous-préfet Yves Mathis, le directeur de cabinet du préfet du Tarn, se tient à la préfecture, à Albi. Sont présents des représentants de la gendarmerie, le chef du service de renseignement territorial (qui s'est fait casser le nez quelques semaines plus tôt par un opposant), la maire de Lisle-sur-Tarn et les organisateurs de la manifestation. 

La discussion est surtout focalisée sur le problème du stationnement des bus et voitures des militants. Selon le compte-rendu officiel de cette réunion signé de sa propre main, Yves Mathis promet que « les gendarmes ne seront pas placés au milieu des manifestants pour éviter les provocations ». Il « met en garde les manifestants contre d'éventuels actes de violence ou de dégradation ». « Les gendarmes seront présents sur les routes et ailleurs prêts à intervenir en cas de besoin », précise-t-il plus avant dans la réunion. 


Lien du relevé de décision

« En fin de semaine dernière, nous avons eu des signes d'inquiétude qui faisaient état de rassemblements importants de personnes venues pour en découdre, pour casser du gendarme », a rapporté Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale, interviewé sur BFMTV le 29 octobre. « Nous avons pris des dispositions pour que la manifestation qui était prévue samedi se déroule dans les conditions les plus apaisées possible, ce qui a été le cas, avec une présence discrète des forces de l'ordre. » 

Cet accord sera rompu dès le vendredi soir, au prétexte de l'incendie d'un Algeco et d'un générateur récemment installés sur le chantier. « Vers 3 h 30 du matin, le sous-préfet Yves Mathis m'a appelé pour me dire qu'on était face à 200 hooligans et qu'il ne pourrait pas respecter l'accord », raconte Ben Lefetey. Au bout de la vallée déboisée, tous les engins de chantier avaient pourtant été enlevés à la demande du collectif. Ne restaient que cet Algeco et ce générateur gardés par trois vigiles, sur un terre-plein entouré d'une douve et d'un grillage, façon camp retranché. 

« Le vendredi soir, on montait les scènes à la nuit tombante et on a vu passer un groupe non identifié d'une trentaine de personnes aller y mettre le feu », raconte Marc, 56 ans, ancien fonctionnaire de la DRIRE. « Les vigiles ont pris peur et se sont cassés dans leur voiture, là des copains ont brûlé les trois trucs qui restaient », complète une zadiste. 

Interrogations de policiers 

Les gendarmes mobiles débarquent dans la foulée. Des CRS arrivent en renfort le samedi, eux aussi par le fond de la vallée, à l'opposé du lieu du rassemblement. Dans l'après-midi du samedi, les zadistes dénombrent 32 à 34 fourgons de CRS et de gendarmes mobiles sur le parking du chantier. Pourquoi ce déploiement ? Quel était l'enjeu de ce maintien de l'ordre en pleine nature, alors que les conférences se déroulaient à une bonne quinzaine de minutes à pied de là, sur la partie encore en herbe ? 

« Il n'y avait plus rien à protéger, il n'y avait strictement aucune raison d'avoir une présence policière, dit Ben Lefetey. Le rapport entre ce qu'il y avait à protéger et les moyens déclenchés n'est pas cohérent. Par contre, ça allait tout à fait dans le sens du conseil général qui voulait donner une mauvaise image de nous et détourner l'attention des journalistes des débats de fond. Et c'était mettre en danger pour rien des forces de l'ordre. » 

Les spécialistes du maintien de l'ordre contactés partagent les mêmes interrogations sur ces choix tactiques. « Pourquoi le commandement militaire de la gendarmerie est-il allé jeter ses hommes de nuit dans ce combat sur un terrain tenu par des gens venus exprès pour en découdre alors qu'il n'y avait ni risque ni d'atteinte aux biens et aux personnes ? » s'étonne un syndicaliste officier de police. « Il ne s'agissait pas d'un milieu urbain avec des commerces, des bâtiments publics à protéger. » La question mérite d'être posée mais relève du préfet, nuance un officier CRS : « Ce sont des décisions politiques qui relèvent de l'autorité civile, car elles peuvent avoir des effets de visibilité contraires au but recherché. » 

C'est un simple capitaine de gendarmerie mobile qui semblait diriger les opérations sur place, en liaison téléphonique avec la préfecture. « Mais les gendarmes ne font qu'exécuter les ordres, ils ont peu de possibilité d'initiative, c'est l'autorité civile qui décide », rappelle le général de gendarmerie Bertrand Cavallier, qui a dirigé le Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier (Dordogne) et a quitté le service actif en 2011. Pendant longtemps, la gendarmerie, en tant que force militaire, ne pouvait même être utilisée par l'autorité civile pour des missions de maintien de l'ordre que sur réquisition écrite.« Historiquement, il s'agissait de s'assurer que les armées ne pouvaient s'immiscer dans des missions de maintien de l'ordre, sans une autorisation explicite de l'autorité civile », rappelait alors la commission des lois de l'Assemblée, dans l'avis de son rapporteur. Cette obligation a été supprimée par la loi du 3 août 2009 rattachant la gendarmerie au ministère de l'intérieur (dont les décrets sont sortis en juin 2011). Elle alourdissait certes la procédure, mais permettait de formaliser sur papier les conditions d'emploi de la force, les armes et le rôle de chacun. 

« Il y a deux conceptions du maintien de l'ordre, confirme le sociologue Fabien Jobard, chercheur au Centre Marc Bloch. Celle britannique selon laquelle la police est autonome dans les choix stratégiques et de moyens, et celle qui prévaut en France où le maintien de l'ordre, sauf cas de légitime défense, est entièrement dirigé par l'autorité civile, c'est-à-dire le préfet. Le maintien de l'ordre est aussi le reflet d'un rapport de force politique. Un préfet qui vient de recevoir la visite martiale d'un premier ministre peut considérer les protestataires comme quantité négligeable. » 

Selon une source proche du dossier, des consignes d'« extrême fermeté » avaient été données aux gendarmes par le préfet du Tarn. Ce qui explique peut-être que, selon cette même source, quelque 400 grenades, au total, ont été utilisées dans la nuit du 25 octobre. Sur le terrain, on les ramassait encore à chaque pas une semaine après les faits. 

 

 

© Mediaprt
Caisses de grenades pour la plupart lacrymogènes, déversées après le 25 octobre devant la préfecture par les zadistes.
À écouter les récits des opposants qui ont participé à l'affrontement, l'enjeu de cette débauche de moyens en pleine nature paraît incompréhensible. Christian, 37 ans, montre les traces de départs de feux sur la colline, là où sont tombées les grenades offensives. « Je n'avais jamais vu ça et je ne suis pas venu pour ça, dit ce père de famille. Mais, après ça, vous ne pouvez que rester. » 

Il explique qu'en fin d'après-midi, les forces de l'ordre les ont poursuivis jusque dans la forêt où les échauffourées ont continué. « Ils étaient par groupes de trois, un avec le Flashball, un avec une caméra et le dernier avec le bouclier, ils ont joué à la guerre, dit-il. Ils nous visaient au Flashball. On est ressortis quand il a commencé à faire nuit et on a allumé des feux de barrage. Là, ça s'est calmé. Puis on a refait une bataille rangée jusqu'à 4-5 heures. » 

L'utilisation de grenades offensives était-elle nécessaire et proportionnée ? 

Le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve a suspendu jeudi l'usage des grenades offensives OF F1, ainsi que, pour faire bonne mesure, les grenades lacrymogènes instantanées (GLI) utilisées par les policiers et les grenades instantanées (GI), leur équivalent gendarmesque. Lancées à la main, les grenades offensives dites OF F1 sont des armes militaires datant de la guerre de 1914 en dotation uniquement chez les gendarmes.« Je les ai découvertes en faisant mon service militaire, explique un policier. En temps de guerre, on les balance dans un lieu clos, ce qui fige les gens et permet d'intervenir. » 

 

 

© Inconnu
Schéma de la grenade OF F1 utilisée par les gendarmes mobiles.
Contacté pour en savoir plus sur ces grenades, le Service d'informations et de relations publiques des armées (Sirpa) renvoie d'ailleurs... vers le musée de l'infanterie et une photo de grenade OF F1 datant de la Première Guerre mondiale. Une mission a été confiée aux inspections générales de la gendarmerie nationale et de la police nationale sur l'usage de ces grenades offensives. Trois jours après la mort de Rémi Fraisse, la fiche d'instruction concernant ces grenades était inaccessible sur l'intranet de la gendarmerie nationale, « en cours de refonte avec le CNEFG (Centre national d'entraînement des forces de gendarmerie à Saint-Astier - ndlr) ». 

« A qui profite le désordre ? » 

Sur place, les gendarmes mobiles et les CRS ont fait face dans l'après-midi de samedi à environ 150 « individus casqués, cagoulés, porteurs pour certains de boucliers de fortune et qui agressent les forces de l'ordre avec une violence qui n'a, d'après les témoignages qui m'ont été rapportés, jamais été rencontrée par les gendarmes engagés dans une opération de maintien de l'ordre », a relaté Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale.« Beaucoup de gendarmes, qui avaient été sur le site de Notre-Dame-des-Landes auparavant, m'ont dit que c'était plus dur à Sivens », dit le général Bertrand Cavallier. Les affrontements qui ont lieu sur la butte tout l'après-midi s'apaisent en début de soirée, avant de reprendre de plus belle sur le terre-plein vers 23 heures, après le départ des CRS. 

En milieu urbain, les policiers peuvent compter sur les gros bras des services d'ordre. Pas à Sivens, où ils ne disposaient d'aucun relais. « La manifestation sous le chapiteau se déroulait calmement, donc je ne voulais pas m'impliquer dans les affrontements à l'autre bout : ça n'aurait servi à rien, nous n'avions aucune influence sur les gens partis là-bas », explique Ben Lefetey. 

En cas de violences contre les représentants de la force publique ou s'ils ne peuvent défendre autrement le terrain qu'ils occupent, le commandant du dispositif peut décider lui-même de l'emploi de ces grenades. Le 2 novembre, sur TF1, le capitaine qui a donné l'ordre d'utiliser les grenades offensives s'est justifié par la violence des « assaillants ». Il a indiqué que son escadron de 72 gendarmes mobiles a été la cible de « fusées de détresse, de fusées très puissantes assourdissantes, de tirs de mortier artisanaux et de bombes incendiaires avec de l'acide et de l'aluminium ». 

Après le tir de « plus de 200 grenades lacrymogènes »« la pression est telle » selon Denis Favier que les gendarmes passent aux grenades offensives. C'est l'une d'entre elles qui tuera Rémi Fraisse, atteint dans le dos vers 2 heures du matin. 

« Il faut savoir que lorsque le gradé lance sa grenade, il fait nuit, on bénéficie d'un éclairage sommaire et les assaillants sont très mobiles », a indiqué le capitaine de gendarmerie sur TF1. D'après plusieurs récits recueillis par Mediapart, ce soir-là, les gendarmes éteignaient et allumaient régulièrement leurs lumières (projecteurs, phares de camions, torches Maglite). Cette nuit-là, au moins cinq autres personnes ont été blessées parmi les zadistes, selon le décompte en cours de leur avocate. Il y aurait plusieurs blessés côté forces de l'ordre, sans qu'il soit possible d'obtenir des chiffres. 

« Le code de sécurité publique autorise les gendarmes à utiliser ces moyens s'ils ne peuvent défendre autrement un terrain occupé, mais défendre cette zone était-il d'un intérêt vital ? », s'interroge un haut fonctionnaire du ministère de l'intérieur, spécialiste du maintien de l'ordre.« Il ne s'agissait pas de sauver un gendarme dont l'intégrité physique était en cause. » Et même en cas de légitime défense, l'usage de la force doit rester proportionnel au danger encouru. 

Si CRS et GM ont été progressivement déguisés en Robocops, c'est justement pour pouvoir tenir et faire jouer le facteur temps en leur faveur. « Ils ont aujourd'hui des attributs vestimentaires et des protections qui leur permettent de faire face à des agressions sérieuses », rappelle ce policier qui a géré plusieurs maintiens de l'ordre « très durs ». « En maintien de l'ordre, les gendarmes et policiers ont le temps pour eux, souvent il suffit d'attendre l'épuisement de l'adversaire », explique Fabien Jobard. 

« Au final, à qui profite le désordre ? Aux extrémistes, aux black blocs dont l'objectif est d'arriver à cette escalade. On parvient à un résultat dramatique : la grande base des manifestants se radicalise et les extrémistes gagnent sur le fond », regrette notre policier, déjà cité. 

Contactée dès le 27 octobre pour tenter d'obtenir des réponses à toutes ces questions, la préfecture du Tarn nous a renvoyés vers la direction générale de la gendarmerie nationale. Laquelle nous a répondu, de même que le cabinet du ministère de l'intérieur, que la préfecture était responsable du dispositif de maintien de l'ordre.

 

Source: Mediapart

Poutine reste l'homme le plus influent du monde (Forbes)

jeudi 6 novembre 2014 à 08:55
Poutine reste l'homme le plus influent du monde (Forbes)

La puissance est en lui

Poutine reste l'homme le plus influent du monde (Forbes)

 

 

Pour la deuxième année consécutive, le président russe Vladimir Poutine arrive en tête du classement des personnalités les plus influentes du monde établi par le magazine Forbes et publié mercredi, reléguant le président américain Barack Obama à la deuxième place.

"Pour la deuxième année consécutive, nous donnons notre voix au président russe, en tant que personnalité la plus influente, le président des Etats-Unis Barack Obama le suit", lit-on sur le site du magazine américain.

Sur la liste, M.Poutine est suivi par le président américain Barack Obama. Le président chinois Xi Jinping arrive en troisième position. Le pape François et la chancelière allemande Angela Merkel y occupent respectivement les quatrième et cinquième places.

Le classement comporte d'autres citoyens russes ou personnalités d'origine russe, comme le cofondateur de Google Sergueï Brin (9e position), le PDG de Rosneft Igor Setchine (42e position) et le PDG de Gazprom Alexeï Miller (47e position).

 

Source

Le Canada et la guerre au terrorisme : Que s'est-il réellement passé à Ottawa ?

jeudi 6 novembre 2014 à 08:35
Le Canada et la guerre au terrorisme : Que s'est-il réellement passé à Ottawa ?

Une étrange synchronicité entre les attentats et l'imposition de mesures sécuritaires

Le Canada et la guerre au terrorisme : Que s'est-il réellement passé à Ottawa ?

 

 

Le premier ministre Stephen Harper et le gouvernement canadien utilisent la fusillade sur la colline du Parlement pour justifier l'imposition de mesures de surveillance et de détention qu'ils étaient déjà en train de mettre en oeuvre. 

Le 22 octobre 2014, Michael Zehaf-Bibeau (né Michael Joseph Hall), un homme armé agissant seul et originaire de Laval au Québec, a ouvert le feu dans le centre-ville d'Ottawa, la capitale du Canada. 

On a d'abord rapporté qu'il y avait une fusillade au Centre Rideau situé tout juste au nord du quartier général de la Défense nationale, de l'autre côté du pont Mackenzie-King. On a su par la suite que cette information était fausse ou erronée. Le tireur avait tué un réserviste devant le Monument commémoratif de guerre pour ensuite se diriger au nord vers la colline du Parlement. 

Puis, on a rapporté qu'il y avait plusieurs tireurs. Tous les employés gouvernementaux se sont donc vu interdits d'entrer ou de sortir des immeubles dans toute la région interprovinciale de la capitale nationale, incluant la ville de Gatineau. Si les autorités policières ont bien fait de prendre des mesures de précaution pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'autres tireurs et ont refusé de donner des explications, le public était porté à croire qu'il y avait plusieurs tireurs. Cela a permis aux autorités policières de justifier le confinement et d'interdire la mobilité des personnes pendant plusieurs heures. 

Plusieurs questions demeurent par ailleurs sans réponse. Le réseau NBC News rapportait le 8 octobre 2014 que des porte-paroles des services de renseignement étasuniens leur avaient confié « que les autorités canadiennes avaient entendu dire que des terroristes en herbe discutaient de possibles attentats au « couteau et à l'arme de poing » » au Canada. Les représentants canadiens n'ont toutefois pas tenu compte du rapport. Le renseignement étasunien savait-il quelque chose que sa contrepartie canadienne ne savait pas ? Comment expliquer ces contradictions ? 

Voici une autre question importante : comment un homme armé qui avait déjà commencé un carnage a-t-il pu se rendre jusqu'à l'intérieur de l'édifice du Centre du Parlement canadien sans entrave ? Quiconque est allé sur la colline Parlementaire sait qu'il y a une forte présence armée dans tout le secteur, surtout à l'entrée et aux portes de l'édifice. La sécurité est assurée par la police nationale du Canada (la Gendarmerie royale du Canada), la police municipale (les Services de police de la Ville d'Ottawa) et deux services de sécurité fédéraux (les Services de sécurité de la Chambre des communes et le Service de sécurité du Sénat). 


En outre, s'il est vrai qu'il était en contact avec des groupes terroristes, comment communiquait-il avec eux ? 

Fabrication d'un portrait : les liens entre le discours médiatique et les politiques gouvernementales 

Le cas de Martin Couture-Rouleau vient compliquer l'affaire. Couture-Rouleau est un Québécois devenu musulman en 2013. Il a délibérément happé deux soldats canadiens à Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec le 20 octobre 2014. Un des deux soldats est décédé par la suite. 

À la suite de son délit de fuite, Couture-Rouleau a été poursuivi par la police puis abattu. Bien que le meurtre et le délit de fuite à Saint-Jean-sur-Richelieu soit un acte criminel, il a été présenté comme un acte terroriste lié à la participation du Canada aux combats au Moyen-Orient. 

Même si les attentats de Saint-Jean-sur-Richelieu et d'Ottawa n'ont aucun rapport entre eux et ne s'inscrivent pas dans un effort coordonné, on les a quand même reliés. L'attaque suivie du délit de fuite a été ajoutée au récit d'Ottawa le 22 octobre afin de construire l'image d'une bataille en bonne et due forme. Cela relève de ce que les sociologues appellent une panique morale. 

Quel était précisément le motif du tireur à Ottawa ? Michael Zehaf-Bibeau ne semble pas avoir fait partie d'un complot contre le Canada ourdi par le soi-disant État islamique en Irak et au Levant (EIIL). Il avait un dossier criminel et semblait son état psychologique semblait se détériorer en raison d'un utilisation accrue de narcotiques. Il souffrait d'hallucinations, consommait des drogues dures et sa conversion à l'Islam était relativement récente. Selon les informations de ses connaissances, il se sentait harcelé par « le gouvernement » qui ne le laissait pas tranquille. Cette colère pouvait être liée à la présence de travailleurs sociaux et d'agents de libération conditionnelle dans sa vie et au sentiment étouffant d'être pris dans une spirale descendante. 

Michael Zehaf-Bibeau logeait depuis deux à quatre semaines à la Mission Ottawa, un centre pour sans-abri. Avant les événements du 22 octobre, il a dit à des gens au centre pour sans-abri de prier parce que la fin du monde s'en venait. Dans ce contexte, il est important de se poser la question : comment un homme avec des problèmes de santé mentale logeant à la Mission Ottawa, un centre pour sans-abri, fait-il pour obtenir une arme ? 

Or, Michael Zehaf-Bibeau a cependant été dépeint à différents degrés comme un membre du groupe armé État Islamique, ce qui a permis à des acteurs sociaux, que les sociologues appellent « 
entrepreneurs de morale », de soutenir la prétention que les Canadiens sont menacés par le groupe État Islamique. L'objectif des entrepreneurs de morale est de changer les normes sociales, les valeurs, les lois et les règlements. Dans le cas présent les ces entrepreneurs veulent faire passer un programme de sécurité. 

Alors que le tireur était un Québécois ayant adopté le nom de famille de son beau-père arabo-canadien et le nom de fille de sa mère et qu'il ait été catholique durant la majeure partie de sa vie, (fervent catholique au départ et puis ayant abandonné la pratique avec le temps), on l'a présenté bien différemment. Dès le début on lui a tacitement attribué une personnalité arabe ou musulmane. Même une fois son identité reconnue, on a insisté pour présenter son beau-père arabo-canadien comme étant son père biologique. L'adoption du nom de famille arabe a été tacitement présentée comme le signe d'une identité musulmane, bien qu'il ait été chrétien au moment du changement de nom, effectué pour des raisons légales. 

La façon dont les médias ont d'emblée présenté Zehaf-Bibeau est très révélatrice. Ils ont utilisé l'expression « un homme né au Canada ». C'est un langage trompeur et cette façon de faire doit être examinée de près. Lorsque l'on dit d'une personne qu'elle est « née au Canada », on laisse entendre qu'elle n'est pas vraiment canadienne, elle est juste née au Canada. Quand on parle ainsi d'un citoyen canadien on le dépouille de son identité canadienne et on le définit comme « l'autre », comme un étranger qui n'appartient pas à la collectivité. 

La réaction médiatique 

Beaucoup de Canadiens sont fiers de la réaction de leurs médias et aiment le contraster avec le sensationnalisme des médias étasuniens. Bien que les médias au Canada soient beaucoup plus calmes que ne l'auraient été les médias étasuniens dans des circonstances semblables aux États-Unis, ils ont quand même créé une charge émotive en décrivant la situation comme si Ottawa était assiégée. On a vu des titres comme « Ottawa attaquée ». Les Ontariens craignaient littéralement que le groupe armé État islamique attaque les frontières canadiennes. 

Les médias se sont livrés toute la journée à des conjectures sur des liens possibles avec ce qui se passe au Moyen-Orient. Quand le premier ministre Harper a pris la parole en soirée, il est clair qu'il voulait lier les événements de la journée à ce qui se passe au Moyen-Orient et à une menace terroriste pour justifier les mesures de sécurité qu'il compte imposer. 

La couverture médiatique, le confinement massif dans le cœur du centre-ville d'Ottawa et les mesures nationales prises par le gouvernement fédéral ont créé une certaine panique à Ottawa et chez tous les Canadiens. Dans ces conditions, les gens peuvent agir de façon imprévisible ou anormale et ils sont prêts à faire des concessions qu'ils ne feraient pas normalement au gouvernement. Autrement dit, lorsque la société est prise par la peur, de nombreux citoyens sont disposés à renoncer à leurs libertés civiles et à s'en laisser retirer par les autorités. 

 

 

Les nouvelles normes et l'érosion des libertés civiles 

Lorsque le Centre Rideau a été pris d'assaut par des voleurs armés en 2003 et que la moitié des patrouilleurs de la police locale s'était lancée à la poursuite de deux d'entre eux qui s'étaient échappés, on n'a pas constaté ce genre de panique et les médias n'y ont pas porté autant d'attention. On pourrait très bien soutenir que le danger était beaucoup plus grand même si une institution nationale importante n'était pas attaquée. 

Légalement, Martin Couture-Rouleau et Michael Zehaf-Bibeau sont des meurtriers. Au lieu de les traiter comme des criminels, on a utilisé le terme « terroriste », contenant une charge politique et psychologique évidente. Toutes les lois nécessaires pour juger ces criminels existent déjà au Canada, mais on instaure de nouvelles lois pouvant potentiellement être utilisées contre des dissidents légitimes s'opposant aux politiques gouvernementales. 

De plus, la police se militarise dans le nouveau contexte de la lutte au terrorisme. Le lendemain de l'attentat sur la colline du Parlement, le 23 octobre, la forte réaction de la police - lorsqu'un itinérant a traversé un cordon de sécurité - témoigne d'un changement dans les habitudes et des tensions chez les policiers d'Ottawa. Les mesures que le gouvernement Harper désire normaliser comprennent également le contrôle et la censure d'Internet, le retrait inconstitutionnel et illégal de la citoyenneté et le retrait des droits de mobilité accordés par la Charte canadienne des droits et libertés. Cette mesure est déjà en vigueur avec la confiscation de passeports. 

Tous les Canadiens ont le droit de quitter le Canada et d'y revenir librement, à moins d'avoir commis une offense de nature criminelle. Le gouvernement veut s'arroger le pouvoir de retirer les passeports au moindre doute de méfait, sans preuve. Dans le cas de Martin Couture-Rouleau, son passeport a été confisqué lorsqu'il a voulu se rendre en Turquie en juin ou juillet 2014. La police ne pouvait pas le mettre en état d'arrestation à cause de ses idées. « Nous ne pouvons pas arrêter quelqu'un parce qu'il a des idées radicales. Ce n'est pas un crime au Canada », a dit la cheffe de la GRC Martine Fontaine en conférence de presse le 21 octobre 2014. 

La position de la GRC en dit long sur le but du nouveau programme sécuritaire gouvernement Harper : il veut pouvoir arrêter des gens pour leurs idées. 

Révocation de la citoyenneté ? 

Flirter avec l'idée de révoquer la citoyenneté est encore plus dangereux. On établit déjà des précédents inconstitutionnels à cet effet dans les pays de la soi-disant coalition occidentale, lesquels parlent constamment au nom de la démocratie, mais se tiennent aux côtés de dictatures comme l'Arabie saoudite, le Bahreïn, la Jordanie et le Qatar. Par exemple, en 2012 le Parlement britannique a révoqué la citoyenneté d'Asma el-Assad, pourtant née en Grande-Bretagne, seulement parce qu'elle est l'épouse du président syrien Bachar Al-Assad.

Le système judiciaire canadien ne traite pas tout le monde de façon égale et tous ne sont pas égaux devant les tribunaux. Les non-citoyens sont désavantagés par rapport aux citoyens canadiens. Dans ce contexte, la menace de révocation de la citoyenneté est vue comme un moyen de contourner les lois et les droits servant à protéger les citoyens canadiens. Sans ces droits, le gouvernement peut détenir une personne pour une période indéterminée et sans accusation, lui intenter un procès devant un tribunal spécial où l'accusé ne connaît pas la preuve contre lui et n'a pas accès à un avocat. C'est ce qui est arrivé à des non-citoyens qui ont été détenus pendant plusieurs années en vertu de certificats de sécurité. 

L'idée de retirer la citoyenneté est également une question politique dans la mesure où elle sert à alimenter les préjugés dans certaines sphères de la société dans différents pays xénophobes et qui n'aiment pas certaines couches de la société pour différentes raisons. 

Ignorer la source du problème 

Selon un vieil adage, la société a tous les criminels qu'elle mérite, c'est-à-dire que dans bien des cas les criminels sont le produit d'un problème structurel de la société. 

Ça n'est pas par hasard que Michael Zehaf-Bibeau avait déjà demandé d'être interné pour pouvoir combattre sa dépendance à la cocaïne et au crack. Les deux assaillants consommaient de la drogue et souffraient de problèmes psychologiques qui nécessitaient des soins. Le tireur d'Ottawa avait cherché de l'aide et étouffait de désespoir et de non-appartenance. 

Au lieu de regarder à l'étranger et de blâmer des forces extérieures, le Canada doit faire son propre examen de conscience. La source du problème comprend le déclin des services sociaux au Canada qui ont subi les coupures et les mesures d'austérité du gouvernement. En blâmant le groupe armé État islamique et Internet. le gouvernement refuse en même temps de reconnaître son propre échec et la marginalisation d'un grand nombre de citoyens canadiens qui ne reçoivent pas l'aide dont ils ont besoin. 

La pente glissante et le sale rôle du gouvernement Harper 

On appelle les Canadiens à être vigilants contre la menace terroriste exagérée du groupe armé État islamique. C'est dans ce but que le premier ministre Stephen Harper et son gouvernement font tout pour dépeindre les événements au Canada comme une extension de ce qui se passe au Moyen-Orient. Redéfinir des criminels comme étant des terroristes alimente cette perception. Cependant, les Canadiens et les citoyens des autres pays doivent être vigilants sur la question de leurs droits et libertés obtenus après des siècles de lutte. 

Le changement de critère pour l'octroi de la citoyenneté est un sujet différent mais la révocation de la citoyenneté est une pente glissante et dangereuse. Même si l'on affirme que ce genre de mesures sert un intérêt supérieur et la sécurité publique, l'histoire a montré que ce sont souvent d'autres motifs qui président à la suspension des libertés civiles. 

En terminant, ceux-là mêmes qui exagèrent aujourd'hui la menace terroriste au Canada sont ceux qui l'ont appuyée à l'étranger. On ne doit jamais oublier que le premier ministre Harper et son cabinet ont appuyé les « terroristes » qu'ils prétendent maintenant combattre. Le gouvernement Harper a tacitement encouragé les Canadiens à aller combattre dans des pays comme la Libye et la Syrie pour appuyer la politique étrangère de changement de régime de Washington. Le Canada a même armé des militants liés à Al-Qaïda en Libye avec des drones et des armes en 2011 et il a également permis à des firmes de sécurité privées (des mercenaires) de les aider. Les gens ne doivent pas négliger ces faits lorsqu'ils se demandent comment aujourd'hui nous en sommes arrivés à cette situation.

 

Source

Evasion fiscale: Le Luxembourg aurait passé des accords secrets avec 340 multinationales !

jeudi 6 novembre 2014 à 06:42
Evasion fiscale: Le Luxembourg aurait passé des accords secrets avec 340 multinationales !

Une bombe

Evasion fiscale: Le Luxembourg aurait passé des accords secrets avec 340 multinationales !

 

 

Des accords fiscaux secrets entre le Luxembourg et 340 multinationales, dont Apple, Amazon, Ikea ou Pepsi, afin de minimiser leurs impôts, sont révélés jeudi par 40 médias internationaux s'appuyant sur des documents obtenus par le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ).

Ces accords, passés entre 2002 et 2010, représentent des milliards d'euros de recettes fiscales perdues pour les Etats où ces entreprises réalisent des bénéfices, selon l'ICIJ et ses médias partenaires, dont Le Monde en France, The Guardian au Royaume-Uni, leSüddeutsche Zeitung en Allemagne, l'Asahi Shimbun au Japon.

Des milliards d'euros d'économies chaque année

Dans son enquête de six mois baptisée «Luxembourg Leaks» ou «LuxLeaks», l'ICIJ a eu accès à 28.000 pages de documents de «tax ruling» montrant comment des grandes entreprises «s'appuient sur le Luxembourg et ses règles fiscales souples, mais aussi sur les déficiences de la réglementation internationale, pour y transférer des profits afin qu'ils n'y soient pas taxés, ou très faiblement», écrit Le Monde.

Les groupes concernés - sont cités notamment Apple, Amazon, Verizon, AIG, Heinz, Pepsi, Ikea ou les Français Axa et Crédit agricole - réalisent ainsi des milliards d'euros d'économies chaque année grâce à la création d'une filiale, d'une holding ou au déplacement d'un siège social sur le territoire du Grand-Duché. Avec pour but de payer le moins d'impôt possible.

«Le Luxembourg garde ces accords fiscaux secrets» et «ne le notifie pas à ses partenaires européens» bien qu'il soit «mis au courant, de fait, par ces multinationales, de leur stratégie d'évitement de l'impôt», poursuit Le Monde. Les documents obtenus par l'ICIJ ont été établis entre 2002 et 2010 par le cabinet d'audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC), «qui les a rédigés et en a négocié les termes avec l'administration luxembourgeoise», ajoute le quotidien français.

 

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François Hollande à 12%, record battu dans la bassesse

jeudi 6 novembre 2014 à 06:35
François Hollande à 12%, record battu dans la bassesse

Photo: Mister plouf

François Hollande à 12% touche le fond le jour de sa mi-mandat

 

 C'est ce qu'on appelle crever le plancher au plus mauvais moment. Selon le baromètre YouGov du mois de novembre réalisé pour Le HuffPost et Itélé, la cote de popularité de François Hollande atteint son plus bas historique depuis le début de nos analyses en tombant à seulement 12% d'opinions favorables.

La cote du président de la République avait déjà chuté à 13% dans notre baromètre: c'était en avril dernier juste après la raclée des élections municipales. Au mois de novembre, "avec un contexte économique et social qui ne montre guère signe d’amélioration, les Français révoquent véritablement l’exécutif, en lui attribuant les plus mauvais scores enregistrés depuis la mise en place de ce baromètre en novembre 2012", prévient l'institut YouGov. Une nouvelle alarmante de plus pour le président de la République et qui tombe d'autant plus mal qu'elle intervient le jour même de sa mi-mandat.

François Hollande doit justement prendre la parole ce jeudi soir sur TF1 au cours d'une émission spéciale pendant laquelle il sera confronté à un panel de Français. Une chose est sûre, il aura fort à faire s'il veut inverser la courbe de son impopularité. Dans cette étude réalisée entre les 29 et 30 octobre auprès de 1004 Français, le président perd trois points en un mois, atteignant un autre sommet, celui de 83% d'opinions défavorables. Pas de réservoir de soutien à chercher du côté des indécis: seules 5% des personnes interrogées ne se prononcent pas à son sujet.

En revanche, une très nette majorité de sympathisants socialistes et écologistes (63%) juge désormais défavorablement l'action du chef de l'Etat contre 43% d'avis favorables. C'est d'ailleurs dans son propre camp que François Hollande perd le plus: -11 points depuis le mois dernier, comme un écho à la fronde orchestrée par les parlementaires socialistes.

Manuel Valls ne protège plus le président

Alors que les rumeurs de mésentente entre le président et le premier ministre s'intensifient, Manuel Valls ne bénéficie aucunement de la descente aux enfers du chef de l'Etat. En chute libre depuis son arrivée à Matignon, l'ancien ministre de l'Intérieur perd encore deux points au mois de novembre et tombe à 22% d'opinions favorables.

"Comme François Hollande, il perd des soutiens surtout au sein de sa famille politique : 45% des sympathisants PS-EELV disent avoir un avis favorable de son action, soit 12 de points de moins" que le mois dernier, pointe YouGov.

Une fois encore, l'état de l'opinion vis à vis de son gouvernement est loin d'être rassurante. 83% des personnes interrogées (+3 points) portent un jugement défavorable sur son action, 85% (+3 points) jugent "mauvaise" sa gestion de l'économie, 75% (+6 points) jugent que la ligne du gouvernement n'est pas claire.

La défiance des Français frappe autant le Parti socialiste que l'exécutif. 69% des Français jugent que le PS est un parti divisé, soit 9 points de plus en seulement un mois. Maigre consolation, c'est seulement deux points de plus que l'autre grand parti de gouvernement, l'UMP.

 

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