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Une nouvelle couche de roches inconnue découverte dans le manteau terrestre

vendredi 27 mars 2015 à 10:52
Une nouvelle couche de roches inconnue découverte dans le manteau terrestre

Une nouvelle couche de roches inconnue jusqu'ici vient d'être découverte dans le manteau terrestre. Elle a la particularité d'être incroyablement rigide. D'après les chercheurs, cette caractéristique pourrait expliquer des phénomènes géologiques encore mystérieux.


"Nous en savons beaucoup plus sur la surface de Mars que sur l'intérieur de la Terre," explique Lowell Miyagi de l'université de l'Utah. Lui et son équipe viennent en effet de découvrir ce qu'ils pensent être une couche de roches encore inconnue à l'intérieur de notre planète.

Située à quelque 1.500 kilomètres sous la surface de la Terre, il s'agirait d'une strate de ce que l'on nomme le manteau. Mais à la différence d'autres couches, celle-ci ne se caractérise pas par sa teneur en certains minéraux. Plutôt par son incroyable rigidité puisqu'elle présente une viscosité dynamique de 1.000 milliards de pascals-secondes !

À titre de comparaison, l'eau se situe à 0,001 et le beurre de cacahuète à 200, ont expliqué les chercheurs dans un communiqué. La présence d'une couche aussi rigide à cette profondeur pourrait faire la lumière sur certains phénomènes géologiques encore mystérieux.

Une rigidité qui bloque la plongée des plaques

Rappelons tout d'abord que notre planète est composée de 3 couches principales, de l'extérieur vers l'intérieur : la croûte terrestre, le manteau et le noyau, qui contiendrait lui-même une "graine" découverte récemment. La croûte est divisée en plaques tectoniques qui "flottent" sur le manteau. Là où elles se rencontrent, la plus dense des deux passe sous l'autre : c'est le phénomène de subduction.

Les scientifiques ont observé depuis longtemps que lorsque les plaques tectoniques plongent dans le manteau, elles semblent toutes bloquer leur descente à une même profondeur : 1.500 kilomètres. Or, il s'agirait justement de la limite supérieure de la nouvelle couche découverte par Lowell Miyagi et son équipe. D'après eux, elle pourrait ainsi être la cause de cette observation qui laisse encore les géologues perplexes.

"Cette augmentation de la viscosité est susceptible de causer le blocage des plaques subsidentes - au moins temporairement - à environ 1.500 kilomètres de profondeur," a expliqué Lowell Miyagi.

Une couche profonde pour expliquer des observations en surface

Les chercheurs rappellent que le mouvement des plaques est justement entraîné par la subduction : la partie plongeante tire le reste de la plaque. "Tout ce qui affecte la façon dont une plaque subducte va, à tous les échelons, affecter les tremblements de terre et le volcanisme", a donc affirmé Lowell Miyagi.

Les scientifiques s'interrogent par exemple sur la source des tremblements de terre profonds. La plupart ont lieu dans la croûte ou très proche de la surface. Mais certains sont situés plus bas dans le manteau. Ceci pourrait être, encore une fois, dû à la présence de cette nouvelle couche super-rigide. En bloquant la plongée des plaques, elle pourrait entraîner leur rupture et donc ces mystérieux tremblements de terre profonds.

Les différences de composition des magmas sont elles aussi, encore peu comprises. On distingue deux types de volcans océaniques à partir de cette composition : ceux des dorsales et ceux des points chauds comme l'île d'Hawaï. Les premiers expulsent un magma composé de roches jeunes et bien mélangées alors que pour les secondes, il s'agit de roches anciennes et peu mélangées. La nouvelle couche du manteau pourrait donc être à l'origine de ces différences.

Comprendre l'intérieur de la Terre en laboratoire

Lowell Miyagi l'a rappelé, on ne sait au final que peu de choses sur l'intérieur de notre planète. Il faut bien comprendre que les conditions y sont extrêmes : à 1.500 kilomètres de profondeur, la température moyenne est de 2.150°C et la pression équivalente à 640.000 fois celle de l'atmosphère en surface ! Impossible donc d'envisager d'aller y faire des mesures directes.

Au lieu de ça, les chercheurs simulent ces conditions en laboratoire pour voir comment elles influencent les roches et les minéraux. L'équipe a travaillé ainsi : en pressant fortement un échantillon de cristal du manteau du diamètre d'un cheveu entre deux diamants. Jusqu'à atteindre les conditions présentes à 1.500 km de profondeur.

En observant le changement de viscosité des cristaux, ils en ont déduit que le manteau devait être plus rigide à cette profondeur. Mais notre planète n'a sans doute pas encore livré tous ses secrets. Les scientifiques de l'université de l'Utah pensent que l'on sous-estime encore la chaleur dégagée par le noyau terrestre. Une partie du manteau s'avérant être très rigide, il est possible que les roches s'y mélangent mal. La chaleur réelle dégagée par le noyau ne s'échapperait donc pas totalement jusqu'en surface.

http://www.maxisciences.com/terre/l-039-interieur-de-la-terre-devoile-un-nouveau-secret-aux-scientifiques_art34518.html

Nucléaire français : 50 ans après, les retombées radioactives toujours présentes à Mururoa

vendredi 27 mars 2015 à 09:17
Explosion d’une bombe atomique aérienne de 914 kilotonnes, le 3 juillet 1970 à 18h30, au dessus de l’atoll de Moruroa (essai Licorne)

Explosion d’une bombe atomique aérienne de 914 kilotonnes, le 3 juillet 1970 à 18h30, au dessus de l’atoll de Moruroa (essai Licorne)


Près de 50 ans après le premier essai nucléaire en Polynésie, l'armée française revient à Moruroa, ce printemps, pour rénover les installations de surveillance. 250 personnes viendront travailler sur ce chantier. Mais la Défense estime que leur suivi radiologique individuel n'est pas nécessaire. Pourtant, les retombées radioactives sont toujours présentes, mais passées sous silence. Du plutonium est enfoui sous l'atoll. Le lagon et ses récifs coralliens sont pollués. Les fonds sous-marins sont fragilisés par les explosions souterraines. Et les maladies génétiques liées à la radioactivité se développent dans les archipels environnants. Autant de tabous qui font penser à bon nombre de Polynésiens qu'ils ont été trahis. Enquête. 


Dans les jardins de Pa'ofa'i, au centre de Papeete, quelques cocotiers se dressent, imperturbables, face à l'océan Pacifique et au soleil serein. A côté d'eux, une sculpture de bois représente une immense croix de Lorraine qui pénètre au coeur d'une silhouette polynésienne et y explose. Il y a un an, Gaston Flosse, alors président de la Polynésie française, décide de détruire ce monument dédié à la mémoire des victimes des essais nucléaires, pour le remplacer par une place baptisée "Jacques Chirac". Mais devant une forte mobilisation menée par de jeunes Polynésiens et par Moruroa e tatou, principale association des victimes et travailleurs de Moruroa et Fangataufa, à 1200 km au Sud-Est de Tahiti, il renonce. 

Difficile en effet de balayer d'un revers de main 193 essais nucléaires, aériens puis souterrains. Ils ont été menés par la France entre 1966 et 1996 au Centre d'expérimentations du Pacifique (CEP), dans l'archipel des Tuamotu. Le 2 juillet 1966, répondant au nom de code "Aldébaran", une bombe atomique explose au-dessus de l'atoll de Moruroa. Première d'une série de tests militaires dont les conséquences environnementales, sanitaires et sociales empoisonnent toujours les Polynésiens. 

Du plutonium dans les atolls 

Ce qui reste des essais, ce sont d'abord des centaines de kilos de plutonium dans le sous-sol de Moruroa. « Le ministère de la Défense explique lui-même qu'une explosion consomme moins de 10% de la matière nucléaire contenue dans une bombe », précise Bruno Barrillot, ex-délégué pour le suivi des conséquences des essais nucléaires auprès du gouvernement polynésien. Ces substances seront neutralisées dans... 140 000 ans ! A l'époque, le discours officiel français assure que les résidus sont contenus et vitrifiés dans le basalte sous-marin. Mais en 2006, le ministère de la Défense reconnaît que près d'un tiers des tirs souterrains ont produit des fuites de gaz et d'autres matières nucléaires vers la surface des sols ou de l'océan [1]. 

L'ancien site du CEP est aujourd'hui une décharge. « Au début des années 1980, des cyclones envoient dans le lagon quantité de fûts de déchets nucléaires entreposés sur Moruroa », raconte Bruno Barrillot. Il faut alors trouver une solution. « Les militaires utilisent les sommets de 25 puits souterrains pour entasser des tonnes de déchets radioactifs : gravats, matériel et équipements contaminés », poursuit-il. En dépit de la règlementation française. « Ils n'avaient pas le droit de mélanger les déchets radioactifs à longue durée de vie avec les autres », souligne l'expert. « Et les déchets doivent être déplaçables. Or, tout est bétonné. » 

Des coraux très radioactifs 

L'activité des déchets accumulés dans les sous-sols de Moruroa atteint 13 279 térabecquerels (TBq), évalue, en juin 1998, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), sous l'égide l'Onu. C'est 371 fois le seuil de classement des installations nucléaires de base (INB, lire aussi 
notre enquête sur le sujet). Mais la loi du 13 juin 2006 sur la transparence et la sécurité nucléaire exonère de ces seuils les installations militaires, quel que soit le milieu d'accueil. Pourtant, la porosité du milieu corallien, le caractère corrosif et propagateur de l'eau desservent ce mode de stockage. 

 

 

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© Inconnu
En 2006, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) est missionnée par le gouvernement polynésien pour analyser l'état radiologique du site. Elle préconise que les deux atolls, du fait de la radioactivité accumulée dans leur sous-sol, soient classés comme sites de stockage de déchets radioactifs et inscrits à l'inventaire des site contaminés, afin de mettre en place une signalisation des risques, un contrôle de l'accès à la zone, puis une décontamination [2]. Sans succès. 

Menace de tsunami 

Les explosions souterraines ont fragilisé les fonds sous-marins, provoquant un risque d'effondrement de la partie Nord de l'atoll, que reconnaît Marcel Jurien de la Gravière, délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND), dans son rapport de 2011 : « Un glissement, qui pourrait atteindre 670 millions de m3, générerait sur Moruroa une vague pouvant atteindre une hauteur de 20 m » et de 2 à 5 mètres dans l'île voisine de Tureia. Faite quelques semaines avant le tsunami qui a frappé Fukushima, l'annonce émeut les Polynésiens. Même si « les zones d'habitations et d'activités de Tureia ne seraient pas submergées », affirme le lieutenant-colonel Frédéric Solano, à la délégation à l'information et à la communication de la Défense. 

Le ministre polynésien de l'Environnement et de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu, ne sait pas trop quoi en penser. Ce dont il est sûr, c'est que le fond du lagon est jonché de débris, camions et autres jeeps : « Cela fait bizarre de croiser des avions Étendards quand on y plonge », grimace-t-il. L'opération a été surnommée « lagonisation » des déchets. Lors du démantèlement du CEP, les militaires ont tout simplement jeté l'inutile dans l'océan. « Nous voulons que la France dépollue l'ensemble du lagon », poursuit-il. La Défense n'en a pas l'intention, se contentant d'avancer « qu'elle se conformera strictement à l'interdiction », depuis 1986 et la convention de Nouméa, d'immerger de nouveaux déchets. Sur l'atoll de Hao, base avancée du CEP, une pollution aux métaux lourds, aux polychlorobiphényles (PCB) et aux hydrocarbures est alarmante, conclut une étude scientifique [3]. « Elle a préconisé que les habitants restreignent leur consommation de poisson pêché à une fois par mois, rapporte Bruno Barrillot. Mais c'est la base quotidienne de leur alimentation... » 

Décroissance de la radioactivité aérienne... 

Les tirs aériens, eux, ont laissé moins de traces. Pourtant, ils n'ont pas été aussi propres que le ministère de la Défense l'affirme depuis 1966. En 2013, la déclassification de 2050 pages de documents "secret défense" tempère cette confiance. Selon la Criirad, le tir inaugural de juillet 1966, par exemple, expose les îles Gambier à un niveau de radiation 1700 fois supérieur à celui enregistré par les capteurs de la centrale du Bugey, après le passage du nuage de Tchernobyl. Ces documents confirment 350 retombées radioactives sur les îles polynésiennes entre 1966 et 1974. 

« Dans ces archives époustouflantes, on comprend qu'il y avait une véritable connaissance des risques de la part des autorités scientifiques et militaires françaises », souligne Bruno Barrillot. A présent, les derniers rapports officiels du département de suivi des centres d'expérimentations nucléaires (DSCEN) concluent à un « faible niveau de la radioactivité artificielle ». Un constat partagé par la Criirad, qui décrit aujourd'hui en Polynésie « une situation radiologique très satisfaisante, des niveaux très bas de radioactivité naturelle et une faible contamination résiduelle en césium 137 ». La décroissance normale de la radioactivité. 

Mais des conséquences présumées sur l'ADN 

Pour Bruno Barrillot, c'est surtout dans la santé des Polynésiens, des travailleurs au CEP et de leurs descendants que s'inscrivent les conséquences des essais. L'inhalation ou l'ingestion d'une seule particule radioactive microscopique peut être contaminante. Une étude de 2010 de l'Institut Gustave Roussy sur les cancers de la thyroïde en Polynésie a montré que multiples cas n'étaient explicables que par les essais nucléaires [4]. Le docteur Claude Parmentier observe pour sa part 64 femmes polynésiennes traitées à Villejuif pour un cancer de la thyroïde. L'ADN des Polynésiennes y est trois fois plus altéré que celui d'un groupe tests d'Européennes. 

« Les chiffres de l'OMS montrent qu'en Polynésie, les taux de cancers de la thyroïde et de leucémies sont supérieurs aux moyennes des autres pays », décrit Bruno Barrillot. En 2012, la Caisse de prévoyance sociale, la Sécurité sociale polynésienne, a ainsi porté plainte contre l'État français pour obtenir le remboursement des 226 millions d'euros qu'elle estime avoir déboursés pour traiter, selon elle, plus de 5000 pathologies liées aux essais nucléaires entre 1990 et 2010. 

« On dénonce le mépris de la France » 

Le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen), lui, n'a accepté d'indemniser que 17 malades sur les 931 dossiers reçus [5]. « On dénonce le mépris de la France », déplore Roland Oldham, militant anti-nucléaire et président de l'association Moruroa e tatou. « Le comité est constitué d'experts nommés par le CEA [Commissariat à l'énergie atomique], les critères sont verrouillés et leur objectivité est annulée par la mention d'une dose dite "négligeable" de contamination, dont ils fixent eux-mêmes le seuil. Beaucoup de gens sont fatigués. Quand tu es malade d'un cancer et qu'il te reste six mois à vivre, tu n'as pas envie de mettre ton énergie là-dedans. » 

 

 

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© Audrey Guiller
Roland Oldham, militant anti-nucléaire et président de l’association Moruroa e tatou, devant le mémorial des essais nucléaires à Papeete
Certes, le nombre de personnes contaminées est difficile à évaluer. Le pays étant peu peuplé, l'échantillon nécessaire à une étude est restreint. Mais aucune recherche épidémiologique d'envergure n'a été menée. Pendant que la France fait la sourde oreille, à Tahiti, le sujet se discute peu entre médecins. Les cadres hospitaliers ont longtemps été issus de l'armée. « Nous sommes dans l'urgence du soin et beaucoup d'entre nous n'ont pas véritablement le temps d'analyser les choses », explique un médecin de Papeete. « Nous avons l'impression qu'il y a une surmortalité éparse : des cancers, des maladies infectieuses, des malformations. Est-elle liée aux essais, à l'épigénétique, aux toxiques alimentaires, aux engrais, à la surconsommation, à la perte de la culture et des connaissances ancestrales, au niveau socio-économique, au retard dans les consultations ? » Les travailleurs malades répugnent aussi à parler. « Il se sentent coupables », confie Roland Oldham. « Parce que le nucléaire les a fait vivre pendant des années. Et maintenant qu'on parle des conséquences de la contamination sur les générations suivantes... » Les effets des radiations ne se mesurent plus seulement en surnombre de cancers. 

Effets héréditaires 

Rien ne prédestinait Christian Sueur, psychiatre et responsable du service d'hospitalisation de jour de pédopsychiatrie à Papeete, à s'intéresser aux essais nucléaires. Mais il reçoit plusieurs jeunes patients dont il n'arrive pas à s'expliquer les troubles envahissants du développement ou psychotiques. « Après examens génétiques, comme dans toute suspicion d'autisme, j'ai constaté des choses étranges : des translocations génétiques, des trisomies bizarres, des chromosomes cassés », relate le médecin. Il recoupe ses observations avec plusieurs nouvelles études qui concluent à un effet héréditaire de certaines maladies radio-induites [6]. 

L'irradiation des gamètes des sujets exposés à la radioactivité peut entraîner une instabilité génomique qui peut ne s'exprimer que plusieurs générations plus tard. « Contrairement aux malformations et maladies génétiques qui s'éliminent au fur et à mesure, du fait de la mortalité et des fausses couches, poursuit-il, l'instabilité génétique se stocke et se renforce ». Il cite la généticienne bélarusse Rosa Goncharova, qui a démontré que le phénomène, sur des petits mammifères exposés aux retombées de Tchernobyl, croissait sur 22 générations. 

Risques psycho-sociaux 

A Tureia, tout proche de Moruroa, Kua et Teariki vont bientôt se marier. Pour le jeune couple, il n'existe pas de meilleur endroit : la vie y est tellement simple. Pourtant, les familles de l'un et de l'autre ont été décimées par les cancers. « Alors t'imagines mon bébé ? J'ai peur qu'il soit malade », s'inquiète Teariki devant la caméra de Titti Johnson et Helgi Felixson, réalisateurs de Vive la France, un documentaire qui retrace les conséquences des essais sur l'atoll. Rares ont été les éditions du Festival international du film documentaire océanien, qui l'a projeté cette année, où un film sur les essais nucléaires n'ait pas été programmé. 

Christian Sueur aimerait faire des recherches sur les effets psycho-sociaux « de cette menace génocidaire, au sens du génome, qui pèse sur les Polynésiens. Sur les conséquences de l'obligation de silence sur la question », que peu arrivent à braver. Et « y compris chez les militaires », frappés de déni et de refoulement. Kua et Teariki veulent fièrement ouvrir la première boulangerie de l'île. Mais la banque a refusé de leur prêter l'argent, à cause du risque de tsunami à Tureia. Les yeux de Kua s'embuent : « Il faut que la France ne nous oublie pas. C'est un cri de secours, quoi ! » 

 

 

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© Jean-Paul Mutz
Vue aérienne d’un atoll
Justement, militaires et scientifiques du CEA réinvestissent en ce moment Moruroa, pour l'opération "Telsite 2". L'économat des armées vient de lancer une opération d'une centaine de millions d'euros de rénovation du système de surveillance géomécanique de l'île. Il s'agit de remplacer des capteurs sous-marins installés en 1980, après qu'un tir eut entraîné la chute d'un pan de falaise corallienne. « Telsite 2 n'a pas vocation à mieux anticiper » le risque de vague, affirme le lieutenant-colonel Frédéric Solano, « mais à continuer d'assurer la sécurité du personnel militaire à Mururoa et des habitants de Tureia ». 

Toujours pas de suivi radiologique individuel des travailleurs 

Une base de vie est en train d'être construite, qui accueillera bientôt 250 personnes. Une centaine de Polynésiens devrait être embauchés sur ce site peu banal. Roland Oldham soupire : « On va encore envoyer de jeunes Polynésiens dans des endroits contaminés, alors qu'il faudrait des travailleurs spécialisés. On leur conseille de demander au moins l'endroit exact où ils vont travailler et si des mesures de radioactivité y ont été effectuées. » « Est-il prévu que la médecine du travail fasse leur bilan santé avant et après leur mission ? ajoute Bruno Barrillot. Je n'en suis pas sûr. » Le lieutenant-colonel Frédéric Solano confirme ses craintes : « L'ensemble de l'atoll de Mururoa a été expertisé par l'Agence internationale à l'énergie atomique qui a souligné qu'il n'était pas nécessaire de mener des actions de remédiation ou de surveillance radiologique sur des critères de radioprotection. Il n'y a donc pas nécessité d'un suivi radiologique individuel des travailleurs. » 

Avant que le ministère de la Défense ne vienne lui présenter la mission de "modernisation" Telsite 2, le gouvernement local ignorait que 13 des 20 capteurs de surveillance de Telsite ne fonctionnaient plus. « Le système de surveillance est opérationnel et joue bien son rôle en terme de sécurité », certifie le lieutenant-colonel Frédéric Solano. « On demande plus de transparence, déclare Heremoana Maamaatuaiahutapu. La population se sent trahie, abandonnée après avoir été utilisée. On ne peut pas empêcher les gens de fantasmer sur les conséquences des essais si l'on n'obtient pas d'informations claires. » 

Pas d'informations pour les Polynésiens 

Chaque ministre français qui se rend à Papeete est étonné que la question du nucléaire soit la première à surgir. « C'est un problème de fond qu'il faudra bien régler un jour, estime Bruno Barrillot. Il faudrait une instance de dialogue entre le gouvernement français et la Polynésie ». En 2012, le sénateur polynésien Richard Tuheiava propose une loi qui instaurerait une commission de suivi des conséquences des essais. Ainsi qu'une rétrocession de Moruroa et Fangataufa à la Polynésie française. « On pourrait former des Polynésiens à la surveillance et la gestion du site et mener des expertises radiologiques indépendantes, qui n'ont jamais eu lieu dans cette zone », approuve Bruno Barrillot. 

Encore aujourd'hui, le moindre incident qui s'y produit est signalé directement à Paris, par satellite, sans être communiqué au gouvernement polynésien, généralement informé deux ans plus tard par un rapport écrit. Adoptée par le Sénat, la proposition reste bloquée, depuis trois ans, à l'Assemblée. Au bord du lagon, Kua et Teariki, eux, ont abandonné leur île et leur rêve de boulangerie pour s'installer à Papeete. Là où sont les médecins. 

Notes : 


[1La dimension radiologique des essais nucléaires français en Polynésie, ministère de la Défense. 

[2Pour télécharger le rapport de la Criirad. 

[3Étude de juin 2012 rédigée par les bureaux d'étude Artelia et Pae Tai Pae Uta. 

[4Lire les conclusions de l'étude

[5La Civen s'occupe des cas liés aux essais en Polynésie mais aussi dans le Sahara. 80% des dossiers déposés concernent des militaires. 

[6Lire le détail et les résultats des études dans un article approfondi de Christian Sueur sur Mediapart.

 

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Guerre des USA contre le terrorisme en Irak, Afghanistan et Pakistan: 1,3 millions de morts

vendredi 27 mars 2015 à 08:03
Guerre des USA contre le terrorisme en Irak, Afghanistan et Pakistan: 1,3 millions de morts

Des enquêteurs ont découvert que les guerres étatsuniennes ont, directement ou indirectement, tué environ un million de personnes en Irak, 220 000 en Afghanistan et 80 000 au Pakistan (soit un total d'environ 1,3 million). 

Selon 
un nouveau rapport, la guerre en Irak a tué environ un million de personnes. L'Association internationale des médecins lauréats du prix Nobel pour la prévention de la guerre nucléaire et d'autres groupes ont examiné le bilan de la soi-disant guerre contre le terrorisme dans trois pays - l'Irak, l'Afghanistan et le Pakistan. 

Les enquêteurs ont découvert que ces guerres ont, directement ou indirectement, tué environ un million de personnes en Irak, 220 000 en Afghanistan et 80 000 au Pakistan (soit un total d'environ 1,3 million). Ne sont pas inclus dans ce chiffre d'autres zones de guerre comme le Yémen. Le chiffre est d'environ 10 fois supérieur à celui dont le public, les experts et les décideurs sont conscients... et ce n'est qu'une estimation prudente, écrivent-ils. Ils disent que le vrai décompte pourrait être plus de deux millions. 

Télécharger le rapport ici : 
Casualty Figures after 10 Years of the "War on Terror" 

Vidéo, en anglais.

Source

Selon les médias russes, Poutine serait prêt à larguer une bombe atomique sur Moscou

vendredi 27 mars 2015 à 07:58
Désinformation occidentale ?

Désinformation occidentale ?

Délire total? Les médias ukrainiens continuent de désinformer leurs lecteurs sur la vie en Russie, allant jusqu'à soupçonner Poutine de vouloir lancer une bombe nucléaire sur Moscou.

Les médias ukrainiens ne cessent de présenter la vie en Russie comme un tissu d'horreurs. Le magazine en ligne News Daily a récemment fourni à ses lecteurs une dépêche intitulée "En cas de coup d'Etat, Poutine lancera une bombe nucléaire sur Moscou".

Les auteurs de l'article citent une déclaration qui aurait été faite par le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.

"Le président Vladimir Poutine est prêt à effectuer une frappe nucléaire sur Moscou si la situation dans le pays ne parvient pas à se stabiliser", aurait dit M. Peskov selon News Daily. Cette "nouvelle" n'a pas tardé à être reprise par d'autres médias ukrainiens.

D'après News Daily, le Kremlin serait "terrifié par les nouvelles menaces émanant de l'opposition qui dispose d'unités militaires prêtes à prendre le pouvoir. Le président [Vladimir Poutine] s'attend à une agression armée et est prêt à opposer une riposte violente tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays".

"Si les forces d'opposition entreprennent une tentative de coup d'Etat militaire, le président n'exclut pas d'utiliser l'arme nucléaire contre les rebelles", affirme le magazine.

Pour illustrer ce délire, il publie une image fabriquée à l'aide de Photoshop.

Ce n'est pas la première fois que les médias ukrainiens inventent de toutes pièces des "informations" sur les "atrocités de la vie en Russie". Il n'y a pas longtemps, ils ont fait état de la "panique qui règne dans les aéroports russes surchargés en raison de la fuite massive des Russes à l'étranger".



http://fr.sputniknews.com/international/20150320/1015265729.html#ixzz3VZD1A0VM

Manuel Valls a demandé à certaines entreprises de reporter leurs licenciements à l’après-départementales

jeudi 26 mars 2015 à 19:08
Manuel Valls a demandé à certaines entreprises de reporter leurs licenciements à l’après-départementales

L’exécutif a-t-il demandé à certaines entreprises d’attendre la fin des élections, dimanche 29 mars, pour tailler dans leur masse salariale ? C’est ce qu’assure un indiscret du magazine Challenges dans son édition du 26 mars. L’hebdomadaire d’information économique écrit :

 

 

Le gouvernement a fait passer le message auprès des enseignes de commerce : pas d’annonce de suppression d’effectifs et de fermetures avant la fin des élections départementales.

Parmi les sociétés concernées, selon le magazine : le groupe de prêt-à-porter Vivarte(propriétaire des marques André, Kookaï ou La Halle) ou les Galeries Lafayette.

Les événements récents chez Vivarte semblent confirmer l'information de ChallengesUn comité de groupe censé informer les syndicats y a notamment été repoussé du mardi 17 mars, cinq jours avant le premier tour, au mercredi 8 avril.

Les autorités sont souvent accusées de chercher à décaler des plans sociaux en période pré-électorale.

Cela avait été le cas pour la majorité précédente. Au moment de l’annonce par PSA de la fermeture de son usine d’Aulnay et de milliers de suppressions de poste, en juillet 2012, la gauche de retour au pouvoir avait accusé Nicolas Sarkozy d’avoir fait suspendre les licenciements pour ne pas en subir le contrecoup lors des campagnes présidentielle et législatives.

Frédéric Saint Geours, à l’époque directeur des marques du constructeur automobile,avait reconnu avoir laissé passer les élections avant d’annoncer la mauvaise nouvelle. Sans préciser si c’était à la demande du pouvoir.

 

Source