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Vaccination contre la grippe: un taux d'efficacité de 0%

dimanche 1 février 2015 à 01:43
La ampagne de vaccination contre la grippe a été un véritable échec, cette année. Des données publiées hier révèlent que le taux d'efficacité de la campagne de vaccination a été de 0% au Québec et ailleurs au Canada.

La ampagne de vaccination contre la grippe a été un véritable échec, cette année. Des données publiées hier révèlent que le taux d'efficacité de la campagne de vaccination a été de 0% au Québec et ailleurs au Canada.

 

«C'est donc dire que cette année, les personnes qui ont reçu le vaccin et celles qui ne l'ont pas reçu ont eu le même taux de protection contre la grippe», affirme le Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui a collaboré à l'étude.

Les données sur l'efficacité du vaccin contre la grippe ont été publiées hier dans la revue Eurosurveillance, l'une des références en matière de recherches sur les maladies infectieuses dans le monde.

Une décision de l'OMS

 

Chaque année, un comité de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) se réunit au mois de février pour déterminer quelles souches de la grippe seront incluses dans le vaccin de la saison suivante. «On se base sur les souches en circulation en février pour déterminer quel vaccin sera donné en novembre. Ça donne au virus le temps d'évoluer, et c'est ce qui s'est produit cette année», explique le Dr De Serres, qui ajoute que «ce qui a été choisi ne fonctionne pas du tout».

Alors que l'OMS avait prévu que les souches B et H1N1 de la grippe frapperaient cette année, c'est plutôt la H3N2 qui a touché la quasi-totalité des victimes au Canada.

Aux États-Unis, la situation est quelque peu différente, puisque le taux d'efficacité du vaccin a été de 23%. «C'est vraiment une mauvaise année», note le Dr De Serres.

C'est la première fois en 10 ans que le taux d'efficacité du vaccin est si bas au Canada. «C'est sûr que pour la population, ce n'est pas satisfaisant», note le Dr De Serres. Cette année, la campagne de vaccination a coûté 13 millions au Québec, précise la porte-parole du ministère de la Santé, Marie-Clause Lacasse.

Au Québec, la grippe a frappé tôt cette année. Durant le temps des Fêtes, les hôpitaux ont été envahis de patients atteints. À Montréal, des cliniques de grippe ont même dû être ouvertes. Selon les dernières données de l'INSPQ, 617 cas d'influenza se sont déclarés dans la semaine du 17 au 24 janvier. Le pic de l'activité grippale pourrait donc être passé, puisque dans la première semaine de janvier, plus de 2000 cas avaient été recensés.

Confiance ébranlée

Le Dr De Serres comprend que la confiance du public envers le vaccin contre la grippe sera ébranlée à la lumière des résultats de cette année. Mais, explique-t-il, la grippe continuera d'évoluer au cours des prochaines semaines. «La souche B pourrait arriver. La population vaccinée sera alors protégée», dit-il.

Selon le spécialiste, il est vrai que l'efficacité du vaccin contre la grippe est «toujours imprévisible». «Mais la plupart du temps, il y a une efficacité et les gens à haut risque de décès en cas d'influenza devraient continuer de se faire vacciner, dit-il. Sauf que là, la question que ça pose, c'est qu'on constate que le vaccin est toujours en retard sur la maladie. Il faut se relever les manches et développer un vaccin qui ne sera pas soumis à ce genre d'aléas.»

Dans l'étude d'Eurosurveillance, on explique que compte tenu du faible taux d'efficacité du vaccin, les personnes à risque, comme les personnes âgées ou immunosupprimées et les travailleurs de la santé, devraient «prendre des mesures de protection supplémentaires» pour se protéger de la grippe. Ils devraient notamment se laver les mains et éviter les contacts avec les personnes atteintes.

 

Les habitants de l'Ukraine ne veulent pas faire la guerre

samedi 31 janvier 2015 à 12:35
Les habitants de l'Ukraine ne veulent pas faire la guerre

Les autorités d'Ukraine accusent les habitants du pays astreints au service militaire de saboter la mobilisation. Plus de la moitié des réservistes défient la menace de peine pénale et préfèrent se soustraire au service. Le président de Russie Vladimir Poutine avait proposé précédemment aux Ukrainiens ne désirant pas faire la guerre de se réfugier en Russie pour éviter la mobilisation. 

Les habitants de l'ouest de l'Ukraine refusent de servir dans l'armée. « Les chefs de 14 conseils ruraux de la régon d'Ivano-Frankovsk ont refusé de recevoir les ordres de convocation. 57 % des habitants de la régon d'Ivano-Frankovsk astreints au service et ayant reçu un ordre de convocation ne se sont pas rendus à la commission médicale. 37 % des habitants de la région ayant reçu un ordre de convocation ont quitté le territoire de l'Ukraine ». Ces données ont été citées sur le compte Facebook du conseiller du président d'Ukraine Iouri Birioukov. Le rapport sur les résultats de la première semaine de la mobilisation en Ukraine l'a mis littéralement dans un état de choc. Il était particulièrement indigné par le comportement des habitants de l'ouest de l'Ukraine qui soutenaient traditionnellement les dirigeants pro-occidentaux de Kiev et n'ont jamais aimé trop le Donbass oriental. Cette insoumission est devenue une surprise désagréable pour les autorités de Kiev. Le directeur du Centre kiévien d'études poltiques et de conflits Mikhaïl Pogrébinski signale qu'il s'ensuit du rapport en question que les Ukrainiens dans leur ensemble ne brûlent pas d'envie de servir sous les drapeaux :

« Non seulement dans l'ouest de l'Ukraine, mais aussi dans le reste du pays les habitants ne comprennent pas bien pourquoi ils doivent risquer leur vie. La propagande a déjà franchi la barre et est incapable d'attiser le patriotisme. C'est que même avant la majorité dans l'ouest de l'Ukraine n'avait rien contre l'autogestion des régions orientales. Les études que nous avons organisées attestent qu'ils ne s'opposaient pas à l'usage du russe dans l'est. Le fait que de nombreux conscrits ne sont pas rentrés chez eux ou ont été mutilés ajouté aux échecs de l'armée ukrainienne ne contribue pas à la montée du moral ».

Une nouvelle mobilisation, la quatrième au cours de ces 12 derniers mois, a été annoncée par Kiev le 12 janvier. Tous les citoyens astreints au service militaire âgés de 25 à 60 ans doivent suivre ou perfectionner leur formation militaire. Le pouvoir a promis que les réservistes et les conscrits de 20 ans ne seraient pas envoyés dans les poins chauds. Mais les gens ne lui font pas confiance et tâchent de trouver le moyen d'éviter la mobilisation. Ceux qui ont une telle possibilité partent à l'étranger. Les hôtels des régions frontalières de Roumanie sont remplis de jeunes Ukrainiens. Un flux d'Ukrainiens se dirige vers la Pologne. Des familles entières se réfugient en Russie. Face à cette situation le président de Russie a ordonné d'autoriser les Ukrainiens qui ne veulent pas servir de chair à canon, à rester sur le territoire de la Russie sans demander le statut de réfugié plus des 30 jours prévus par la législation. 

L'administration du président ukrainien prépare déjà des amendements au Code pénal durcissant les punitions pour le sabotage de la mobilisation. Le ministère de la Défense d'Ukraine a besoin de réservistes. La situation au front est critique pour Kiev. Ses militaires battent en retraite malgré la supériorité en effectifs, armements et aviation. L'armée subit de lourdes pertes. Kiev a même repris les contacts avec les dirigeants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk en vue de suspendre les combats dans lesquels l'initiative appartient aux insurgés. 

La situation répète celle de septembre dernier quand les échecs militaires ont poussé Kiev à conclure les accords de paix de Minsk. Mais au lieu d'installer une trêve réelle et de procéder à un règlement politique du conflit Kiev a utilisé la pause dans les combats pour regrouper ses forces et lancer une nouvelle agression. Cette fois le Donbass aura besoin de garanties plus fermes. Kiev n'est pas disposé à les donner. D'où ses nouvelles tergiversations visant à mettre d'urgence davantage de conscrits dans les tranchées.

 

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Une nouvelle espèce humaine aurait été découverte

samedi 31 janvier 2015 à 11:37
Une nouvelle espèce humaine aurait été découverte

Une espèce humaine inconnue, aujourd'hui éteinte, a-t-elle vécu autrefois en Asie de l'ouest, dans la région de la Chine et de Taïwan ? C'est en tout cas l'hypothèse qui pourrait être formulée suite à la découverte d'une étrange mâchoire préhistorique, repêchée près de Taïwan.

C'est une découverte pour le moins troublante qui a été effectuée par un pêcheur opérant près des côtes des Iles Penghu, situées entre la Chine et Taïwan. Et pour cause, puisque ce dernier a remonté dans ses filets une mâchoire préhistorique appartenant vraisemblablement à un groupe primitif du genre Homo, dont l'espèce s'avère pour l'instant non identifiée.

Depuis baptisé Penghu 1 par les paléoanthropologues qui l'ont analysé, ce fossile a d'abord été vendu par le pêcheur à un antiquaire, lequel l'a alors donné aux scientifiques du Musée national des sciences naturelles de Taïwan. Les analyses de cette mystérieuse mâchoire ont alors débuté, lesquelles font l'objet d'une publication le 27 janvier 2015 dans la revue Nature, sous le titre "The first archaic Homo from Taiwan".

Que disent les analyses réalisées sur cet étrange fossile ? Concernant sa datation tout d'abord, les analyses révèlent qu'il serait âgé de 190 000 ans... à 10 000 ans. Soit une fourchette étonamment large, qui s'explique par le fait que la mâchoire n'a pas pu être datée au carbone 14, mais simplement via l'analyse d'éléments trace comme le sodium.

Toutefois, même si la fourchette de temps est extrêmement large, elle est malgré tout surprenante. En effet, la mâchoire et les dents de ce fossile sont étonnament robustes pour cette période, au cours duquel les Homo présentaient déjà des mâchoires et des dents beaucoup plus fines.

Et ces différences ne s'arrêtent pas là. Car lorsque ce fossile est comparé aux autres fossiles Homo découverts précédemment en Chine, comme ceux des Homo erectus découverts à Java, en Indonésie et en Chine, il apparaît clairement que ce fossile de mâchoire est à part.

Dès lors, qu'en déduire ? S'agit-il là d'une nouvelle espèce du genre Homo ? Pour l'instant, les auteurs de l'étude publiée dans Nature se contentent de mentionner que ce fossile est issu d'un groupe disctinct humain archaïque, expliquant qu'ils n'ont pas assez d'éléments à ce jour pour juger s'il s'agit ou non d'une nouvelle espèce humaine.

Pour établir si cette mâchoire appartient bel et bien à une nouvelle espèce d'Homo, d'autres ossements de ce type devront être découverts : "Nous avons besoin d'avoir d'autres éléments du squelette pour évaluer son degré d'unicité", a expliqué le paléoanthropologue Yousuke Kaifu (Museum National de la Nature et de la Science de Tokyo, Japon) au site anglophone LiveScience"La question de l'espèce pourra être effectivement alors discutée après cette première étape".

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle découverte suggère que plusieurs groupes distincts d'humains archaïques évoluaient en Asie au même moment, certains étant plus primitifs que d'autres : "Puis les hommes modernes se sont dispersé dans cette région autour de 50 000 à 40 000 ans, et ont rencontré divers autres groupes d'Homo", continue Yousuke Kaifu. "C'est une histoire très différente, complexe et excitante, en comparaison de ce que nous avons appris à l'école".

Ces travaux ont été publiés le 27 janvier 2015 dans la revue Nature, sous le titre "The first archaic Homo from Taiwan".

 

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Un temple aquatique Maya découvert au Belize

samedi 31 janvier 2015 à 11:33
Un temple aquatique Maya découvert au Belize

Un ancien temple aquatique Maya a été mis au jour au Belize, ce petit royaume d'Amérique Centrale. Des offrandes à Chaak, dieu de la pluie chez les Mayas, y étaient probablement effectuées.

Des archéologues de l'Université de l'Illinois (États-Unis) ont découvert l'existence d'un ancien temple aquatique Maya, sur le site archéologique de Cara Blanca, au Belize.

La structure découverte est constituée d'une petite place, tenant les restes aujourd'hui effondrés d'un pavillon, ainsi que deux structures plus petites.

La structure principale est située à côté d'une piscine profonde, où les pèlerins déposaient probablement des offrandes au dieu de la pluie Chaak, peut-être dans l'espoir de mettre fin aux périodes de sècheresse

On sait en effet que des vagues de sècheresse ont probablement touché la civilisation Maya entre l'an 800 et 900 de notre ère, et dont les archéologues pensent qu'elles sont à l'origine de sa disparition.

Rappelons que la civilisation Maya a perduré durant près de 2000 ans, et s'est étendue sur un territoire situé tout à la fois sur l'actuel Mexique, le Belize, le Honduras et le Guatemala. Son déclin a débuté au 8e siècle de notre ère, soit à peu près au même moment où les sècheresses ont débuté.

Vous trouverez plus d'informations concernant cette découverte sur le site américain de National Geographic, dans cet article (en anglais) : "At Newly Discovered Water Temple, Maya Offered Sacrifices to End Drought"

 

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Comment Washington, Tel-Aviv et Riyad travaillent à la création d’un Etat Islamique docilisé

samedi 31 janvier 2015 à 09:21
Comment Washington, Tel-Aviv et Riyad travaillent à la création d’un Etat Islamique docilisé

Le fameux croissant chiite qui va de Téhéran au Sud-Liban, en passant par Bagdad et Damas, reste plus que jamais la bête noire des Etats-Unis, d’Israël et des pays du Golfe. Aujourd’hui, ce triumvirat et leurs laquais travaillent d’arrache-pied à la création de facto de cet Etat islamique qu’ils prétendent combattre. En réalité, la campagne de bombardements en cours ne sert qu’à en fixer les futures limites géographiques. Ensuite, la zone ainsi créée sera «docilisée» par un océan de pétrodollars et l’extermination des récalcitrants. But final de l’opération: créer un ventre mou régional sunnite qui permette enfin de casser physiquement ce diable d’axe chiite et affaiblir ainsi à la fois l’Iran, le Hezbollah et par ricochet le Hamas palestinien.

Le triumvirat des peuples élus autoproclamés…

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit détour par notre fameux triumvirat, histoire de présenter les acteurs du dernier jeu de massacre géopolitique en cours.

On connaît par cœur l’alliance indéfectible qui unit les Etats-Unis à son 51ème Etat israélien, et qui permet à l’entité sioniste d’accumuler en Palestine et au Liban les pires boucheries et crimes de guerre depuis 60 ans sans aucun souci du lendemain.

On connaît aussi la révérence humide (1) de Washington et des pays du Bloc atlantiste pour la monarchie saoudienne, même si cette dernière est l’une des plus brutales théocraties du monde arabo-musulman; même si son wahhabisme rétrograde est la matrice idéologique des terroristes d’al-Qaïda, Daech, al-Nosra et Cie.

On connait moins en revanche l’axe Riyad-Tel-Aviv puisque, instinctivement, on aurait plutôt tendance à classer la Grande Mosquée saoudienne dans le rang des ennemis «naturels» d’Israël. Sauf que, comme on dit, les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Or dans sa course effrénée pour conserver le leadership du monde musulman, Riyad n’a qu’un seul véritable ennemi: l’Iran chiite et ses alliés (2). Et il se trouve que pour des raisons sécuritaires cette fois, c’est exactement le cas pour Tel-Aviv qui craint par-dessus tout l’Iran et l’arsenal du Hezbollah.

Avec l’axe Washington–Tel-Aviv–Riyad, qui regroupe l’«exceptionnalisme» américain (3), l’Etat-juif militarisé et la Mecque du salafisme: c’est un peu le triumvirat des peuples élus autoproclamés réunis dans la plus improbable et effrayante des coalitions.

Alimenter mais circonscrire l’incendie

Au plan opérationnel, l’idée est donc simple et complexe à la fois. Simple car il s’agit d’un côté d’alimenter l’incendie(argent, armes, combattants) des djihadistes de Daech, al-Nosra et consorts mais aussi, de l’autre, de circonscrire ses contours pour qu’il ne ravage que la zone voulue (>>voir la carte).

Au nord, pas question ainsi de s’approcher de la zone kurde et d’Erbil, chasse-gardée à la fois des Américains et des Israéliens pour lesquels le clan Barzani roule à tombeau ouvert si l’on ose dire.
Pas question non plus d’exercer une trop forte pression sur la frontière turque, pays membre de l’OTAN par où nombre de djihadistes étrangers passent (4). Les frappes US se concentrent d’ailleurs majoritairement sur ces deux zones pour fixer de facto la limite nord de l’EI en Syrie, et sa limite Est en Irak.

En Irak toujours, la limite Sud de l’EI se dessinera naturellement en venant buter contre la partie chiite du pays où il n’a aucune chance de s’implanter.
Pour la limite Ouest irakienne, elle devra nécessairement être fixée assez loin des frontières du grand allié des Etats-Unis qu’est la Jordanie, où nombre de mercenaires font escale en ce moment pour y être formés par des instructeurs américains avant de partir semer la terreur en Syrie (5).

Hezbollah-armée: le binôme gagnant

Enfin, reste le problème de la frontière Ouest de l’Etat islamique en Syrie, frontière qui longe les zones particulièrement sensibles que sont le Liban et Israël.
S’agissant du Liban, il est évident que c’est grâce à l’engagement du Hezbollah, puis de celui de l’armée libanaise, que le Pays du Cèdre a pu éviter d’être aspiré dans la spirale de la guerre. Notons aussi à ce stade que c’est l’entente entre le Courant Patriotique Libre du général chrétien Michel Aoun et le Hezbollah qui a permis actuellement la stabilité du pays dans son versant politique. Mais la pression reste très forte et des attaques sanglantes occasionnent de nombreuses pertes dans l’anti-Liban par exemple (6).

A l’heure où nous écrivons ces lignes, plusieurs milliers de terroristes de EI et al-Nosra sont coincés dans un chaudron dans le Jurd, entre le Liban et la Syrie, pris sous les feux croisés de l’armée loyaliste de Bachar el-Assad, de l’armée libanaise et des forces du Hezbollah.
Inutile de dire que l’hiver aidant, l’espérance de survie des djihadistes pris dans la nasse fond comme neige au soleil…

Quand Israël parie sur al-Nosra

Plus au sud, Israël a engagé une partie particulièrement perverse en soutenant clairement les bouchers d’al-Nosra.«Nous savons qu’Israël accueille des blessés d’al-Nosra dans ses hôpitaux pour les renvoyer ensuite au combat», nous confiait hier une source libanaise très bien informée.
Pour l’Etat hébreu, l’objectif est en effet de tisser des liens étroits avec le groupe salafiste dont il entend se servir ensuite comme d’une force supplétive pour tenir une zone tampon qui courre le long du Golan. Un peu comme il l’avait fait en son temps avec l’Armée du Liban Sud (ALS).
«Lorsque vous avez aidé des combattants, précise notre source, négocié avec ses chefs et fait en sorte qu’ils vous doivent finalement beaucoup de leur succès et de leur survie, il est facile ensuite de traiter l’après-guerre avec eux en bonne intelligence.»

Ainsi, pour Israël, une chute de Bachar el-Assad – qui ferait voler en éclat le croissant chiite et casserait les lignes d’approvisionnement en armes du Hezbollah et du Hamas – représente ainsi un bénéfice bien supérieur au risque encouru par la présence de djihadistes aisément manipulables.
Et puis, souvenons-nous que l’éclatement de l’Irak et de la Syrie figure au programme de l’Etat-major israélien depuis les années ’80 (7).

Iran et Russie en embuscade

En résumé, l’Etat islamique ainsi créé avec les garde-fous adéquats – dont pourquoi pas des casques bleus pour faire tampon –, pourrait même devenir à terme un partenaire officieux tout à fait convenable pour le Bloc atlantiste et Israël, une fois la poussière de la bataille retombée; les tribus sunnites achetées et les cadres djihadistes récalcitrants exterminés lors d’une opération de nettoyage inspirée de celles conduites au Vietnam (Phoenix) ou en Amérique latine (Condor).
Reste qu’évidemment tout cela est très joli sur le papier, mais l’affaire est loin d’être pliée.
Car hormis le risque de perte de contrôle de l’incendie par le Bloc atlantiste, l’Iran, la Russie, la Syrie légaliste et la résistance libanaise sont également à la manœuvre et sont loin, très loin, d’avoir dit leur dernier mot.

PS : Une attaque du Hezbollah dans la zone des Fermes de Chebaa occupée par Israël a fait deux morts et des blessés dans les rangs de l’armée sioniste mercredi.
Il s’agissait d’une riposte attendue à l’attaque perpétrée par Israël en Syrie il y a une dizaine de jours, et qui avait provoqué la mort de six combattants du Hezbollah et d’un général iranien. Mais le Hezbollah a aussi clairement voulu dire à l’entité sioniste qu’elle n’avait pas les mains libres dans la région du Golan. Israël a riposté à son tour, tuant… un soldat espagnol de la Finul.
Il est peu probable qu’Israël prenne le risque de déclencher aujourd’hui une nouvelle guerre contre le Hezbollah qui lui avait déjà infligé l’humiliant revers que l’on sait en 2006, alors qu’à l’époque, la résistance libanaise disposait d’un arsenal bien moindre que celui qu’elle détient aujourd’hui (env. 100’000 roquettes).

Notes

1 Cette révérence est bien évidemment liée au ciment nauséabond du pétrole, mais pas seulement. Les USA se sont en effet toujours appuyés sur les sunnites pour conduire leur conquête du Moyen-Orient. Le sunnisme est en effet un pouvoir de marchands. Il préconise d’obéir au prince, fusse-t-il corrompu, puisque l’on ne saurait présumer du jugement final de dieu sur le bonhomme. A l’inverse, le chiisme ne fait pas de compromis avec le prince si celui-ci est perverti et préconise dès lors son renversement. Comme le souligne François Thual dans sa Géopolitique du chiisme: «Vivre dans l’attente du retour de l’Imam en luttant contre l’injustice sur cette terre est, très globalement, le programme de cette religion dans son aspect profane.» La pire des hérésies pour l’Occident qui, comme la Sunna, est un pouvoir de marchands qui veut bien traiter avec n’importe quel prince, tortionnaire, dictateur ou despote on s’en fout, pourvu qu’il ait le même dieu que lui, la Grande Calculette donc.

2 Depuis la première guerre du Golfe, jamais les pétromonarchies n’ont été plus éloignées de leurs références islamiques et leur soumission aux intérêts américains, voire israéliens, est très mal perçue par la rue arabe. Avec des positions (anti-israéliennes, anti-américaines) aux antipodes de ses voisins du Golfe, Téhéran s’affirment donc de plus en plus comme une référence religieuse plus convaincante malgré le fossé qui sépare les branches sunnites et chiites de l’Islam. Au demeurant, on constatera aussi que les pays du Golfe sont en proie à des troubles souvent liés à leurs très fortes minorités chiites, sans parler de Bahrein dont la population est à 70% chiite. Pour les puissances du Golfe, la priorité absolue est donc la chute de l’Iran chiite, dont la déstabilisation du régime chiite alaouite de Bachar al-Assad est un préalable.

3 Les Etats-Unis et le facteur religieux

4 Flux de combattants étrangers

5 Tentative de dessiner les futurs contours de Daech

6 Soldats libanais tués à la frontière

Stratégie pour Israël dans les années ‘80

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