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La déclaration de patrimoine et de revenus de Macron va faire jaser

mardi 23 décembre 2014 à 18:42
La déclaration de patrimoine et de revenus de Macron va faire jaser

La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a publié la déclaration du ministre de l'Economie. Le fait qu'il ait gagné près de 3 millions chez Rothschild & Cie devrait susciter la polémique à gauche.

 

Enfin! La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a publié le 19 décembre, en toute discrétion, les déclarations d'intérêts et d'activités des ministres arrivés fin août suite aux départs de Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon. Celle du patron de Bercy, Emmanuel Macron, était très attendue par ses détracteurs. Depuis sa nomination surprise, il ne cesse d'essuyer les critiques sur son passé de banquier d'affaires chez Rothschild & Cie, peu socialo-compatible selon certains. 

La déclaration très détaillée de ses revenus et de son patrimoine a le mérite de la clarté. Emmanuel Macron apparaît comme l'un des ministres les plus aisés du gouvernement même s'il ne paie pas l'ISF. Une situation confortable qu'il doit effectivement à ses quatre années au sein de la banque Rothschild & Cie, d'abord comme directeur puis comme gérant et associé. D'après sa déclaration, de 2008 à 2012, Emmanuel Macron a ainsi reçu 2,885 millions d'euros en salaires et en participation aux bénéfices.

Par ailleurs, en tant que secrétaire général adjoint à la présidence de la République, poste qu'il a occupé de mai 2012 à juin 2014, le patron de Bercy a empoché 262.931 euros. En entrant au gouvernement, Emmanuel Macron a donc aussi accepté de réduire de façon substantielle son train de vie. Il ne gagne "plus que" 9.940 euros bruts par mois, contre 14.910 euros précédemment. 

Un appartement d'un peu moins d'un million 

Côté patrimoine mobilier, Emmanuel Macron, 37 ans, possède un appartement de 83m² avec terrasse et parking à Paris acheté en 2007, 890.000 euros. Avec son épouse (son ancienne professeur de français) il  a ensuite réalisé pour 70.000 euros de travaux. Au prix du marché actuel, le bien est ainsi estimé à 935.000 euros. Par contre, il n'est pas fait mention de la maison familiale qu'on lui attribue au Touquet, une station balnéaire chic de la Côte d'Opale. 

Il possède également une voiture de marque allemande achetée 40.000 euros en 2005. Pour financer ses achats, Emmanuel Macron s'est endetté à plusieurs reprises. A ce jour, le ministre rembourse trois prêts, dont deux contractés auprès du Crédit Mutuel, dont les mensualités s'élèvent à 6.047 euros.

Emmanuel Macron a placé près de 75.000 euros dans divers placements financiers et a souscrit à une assurance-vie au Crédit Mutuel d'un montant de 86.344 euros. Un peu plus de 50.000 euros figurent sur ses livrets (LDD, CEL, Livret Bleu), un montant équivalent à l'argent qui transite actuellement sur son compte courant. 

 

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Première mondiale : une orang-outan a le droit d'être libre

mardi 23 décembre 2014 à 15:23
Première mondiale : une orang-outan a le droit d'être libre

Un tribunal argentin vient de reconnaître le droit de vivre en liberté à une femelle orang-outan. Elle séjourne au zoo de Buenos Aires depuis vingt ans. La justice considère l'animal comme "une personne non humaine". Il s’agit d’une première mondiale.

Sandra ne comprend pas ce qui se joue devant elle. Dégustant paresseusement des fruits, l'orang-outan semblait lundi 23 décembre impassible face aux objectifs des médias locaux, venus la filmer et la photographier après l'annonce du jugement pendant le week-end.                

La Chambre de cassation pénale de la capitale a décidé d'appliquer une ordonnance d'Habeas Corpus (le droit de ne pas être emprisonné sans jugement) à l'animal, considérant ainsi que, même s'il ne s'agit pas d'un être humain, il a des sentiments et le droit à une plus grande liberté. C'est l'Association de fonctionnaires et avocats pour les droits des animaux (AFADA) qui avait saisi le tribunal pour demander la libération de Sandra, une orang-outan de 50 kilos, haute d'1,50 mètre.

Deux visions s’opposent

Pour l’un des responsables du zoo, Sandra vit bien sa condition en captivité. "Elle vit depuis vingt ans dans un grand espace, avec des spécialistes qui s'occupent de son alimentation, contrôlent sa santé, et de manière générale, elle vit dans de très bonnes conditions", a assuré Adrian Sestelo, responsable du département biologique du zoo.

Mais pour l'association AFADA, Sandra "est une personne non humaine car elle a des liens affectifs, elle réfléchit, elle ressent, elle se frustre d'être enfermée, elle prend des décisions, elle est dotée de conscience et de perception du temps, elle pleure quand elle perd (un proche), elle apprend, elle communique et elle est capable de transmettre son savoir".

Que va-t-il se passer pour Sandra ?

Même si, légalement, elle peut désormais recouvrer la liberté, les experts estiment que Sandra ne connaît pas son habitat naturel et ne pourrait pas y survivre. Le zoo a quant à lui indiqué qu'avant ce jugement, il étudiait déjà la possibilité de la transférer dans un sanctuaire naturel au Brésil ou aux États-Unis.                

Le droit à la liberté des animaux      

Une demande similaire avait été rejetée en décembre 2013 par la justice de New York : une organisation de défense des animaux demandait alors que quatre chimpanzés en captivité soient considérés comme "personnes non humaines" et bénéficient du droit à la liberté.

 

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CIA : en plus de la torture, des expériences sur les êtres humains

mardi 23 décembre 2014 à 15:12
CIA : en plus de la torture, des expériences sur les êtres humains

Qualifier les techniques d'interrogatoire de la CIA comme étant en violation de l'éthique médicale et scientifique est peut-être le meilleur moyen d'obtenir que les coupables aient à répondre de leurs actes. 

L'expérimentation humaine était un aspect central du programme de torture de la CIA. La nature expérimentale des techniques d'interrogatoire et de détention est clairement évidente dans le résumé de synthèse du rapport d'enquête du Comité du Sénat [US] sur le Renseignement, malgré des omissions (sur lesquelles la CIA a insisté) destinées à opacifier les lieux où se trouvent ces laboratoires de science de la cruauté, ainsi que les identités des auteurs. 

Il y avait deux psychologues recrutés par la CIA à la barre de ce projet d'expérimentation humaine, James Mitchell et Bruce Jessen. Ils ont conçu des protocoles d'interrogatoire et de détention qu'ils ont, parmi d'autres, appliqué à des personnes emprisonnées dans les « black sites » (« sites noirs », ndlr), des endroits secrets gérés par l'agence. 

Dans sa réponse au rapport du Sénat, la CIA justifia sa décision de recruter le binôme : « Nous croyons que leur expertise était tellement unique que nous eussions été négligents de ne pas les avoir sollicités, lorsqu'il est devenu clair que la CIA allait s'engager sur le terrain inconnu du programme ». Les qualifications de Mitchell et de Jessen n'étaient pas centrées sur de l'expérience dans la conduite d'interrogatoires, des connaissances spécialisées sur al-Qa'ida ou un savoir culturel ou linguistique approprié. Ce qu'ils avaient, c'est de l'expérience dans l'US Air Force dans l'étude des effets de la torture sur des prisonniers de guerre états-uniens, ainsi que la curiosité de découvrir si les théories de « désespoir acquis » dérivées d'expériences sur les chiens pouvaient fonctionner avec des êtres humains. 

 


Commentaire : En ce qui concerne cette théorie, qui semblerait avoir aussi le nom de « impuissance apprise », et que seuls des individus mentalement dérangés pourraient avoir envie de confirmer, voici ce que Wikipédia en dit, succinctement : 

« Il s'agit d'un état psychologique, résultat d'un apprentissage dans lequel le sujet fait l'expérience de son absence de contrôle sur les évènements survenant dans son environnement (peu importe la valence positive ou négative de l'événement). Cette expérience, tendrait à l'adoption par le sujet, animal ou humain, d'une attitude résignée ou passive. Cette impuissance est « apprise » car elle se généralise même aux classes de situations dans lesquelles l'action du sujet aurait pu être efficace. » 


Afin d'appliquer ces théories, Mitchell et Jessen ont supervisé ou se sont personnellement livrés à des techniques dont l'intention est de produire « l'extrême faiblesse, la désorientation et l'effroi » (debility, disorientation and dread, ndlr). Leur « théorie » comportait une relation particulière entre le moyen et la fin qui n'est pas très bien comprise, comme Mitchell l'expliqua crânement lors d'une interview sur Vice News : « La raison d'être du flic méchant est de faire en sorte que le type parle au flic gentil ». En d'autres termes, les « techniques poussées d'interrogatoire » (EIT, Enhanced Interrogation Techniques, ndlr) (l'euphémisme de l'administration Bush pour la torture) ne produisent pas des informations utiles par elles-mêmes ; plutôt, elles produisent les conditions de soumission totale qui faciliteront l'extraction de renseignements utilisables. 

Mitchell, comme l'ancien Directeur de la CIA Michael Hayden et d'autres qui ont défendu le programme de torture, plaide qu'une erreur fondamentale du rapport du Sénat est le heurt induit entre les moyens (supplice de la baignoire, « ré-hydration rectale », des semaines ou des mois de nudité dans l'obscurité totale et l'isolement, et d'autres techniques conçues pour briser les prisonniers) et les fins - la collaboration fabriquée qui, affirment ces défenseurs [du programme de torture], a permis le recueil de renseignements abondants qui ont garanti la sécurité des citoyens des USA (cette affirmation est amplement et résolument contredite dans le rapport). 

Comme Les États-uniens depuis le Beltway (coulisses du pouvoir à Washington, ndlr) jusqu'aux États-Unis profonds débattent - encore - de la légitimité et de l'efficacité des « interrogatoires poussés », il nous est remis en évidence que la « torture » a perdu sa marque d'infamie moralement répréhensible et de comportement criminel. Ceci était clair au cours des primaires présidentielles du Parti Républicain en 2012, où plus de la moitié des candidats ont juré de réintroduire le supplice de la baignoire, et aujourd'hui c'est en plein étalage. À Meet the Press (une émission TV US, ndlr) par exemple, l'ancien Vice-Président Dick Cheney, qui, fonctionnellement parlant, était tout en haut de la hiérarchie de prise de décision sur le sujet de la sécurité nationale durant les années Bush, a annoncé qu'il « le ferait encore dans la minute ». 

Personne n'a du rendre de comptes pour des actes de torture, au-delà d'une poignée de poursuites engagées contre des troupes de grade inférieur et des sous-traitants. Effectivement, l'impunité a virtuellement été garantie par le truchement de divers arrangements faustiens, parmi lesquels des mémos juridiques de « bouclier doré » écrits par des avocats du gouvernement pour la CIA ; l'immunité à postériori pour les crimes de guerre insérée par le Congrès dans la Loi de Provisions Militaires de 2006 ; la confidentialité et le secret qui entourent toujours le programme de torture, tel qu'il transpire des omissions du rapport du Sénat ; et l'attitude incitant à « regarder de l'avant, pas en arrière » qu'a conservé le Président Obama à travers chaque vague de révélations publiques depuis 2009. Une majorité aux USA, semble-t-il, en est venue à accepter l'héritage de la torture. 

La « guerre contre la terreur » n'est pas la première excursion de la CIA dans le domaine de l'expérimentation humaine. À l'aube de la Guerre Froide, des scientifiques et des médecins allemands ayant des parcours nazis d'expérimentations sur les êtres humains ont reçu de nouvelles identités et ont été amenés aux États-Unis au cours de l'Opération Paperclip. Pendant la Guerre de Corée, alarmés par la rapidité choquante avec laquelle les prisonniers de guerre US s'effondraient et se laissaient endoctriner par leurs geôliers communistes, la CIA commença à investir dans des recherches sur le contrôle mental. En 1953, la CIA a mis en place le programme MK-ULTRA, dont la phase la plus précoce comprenait de l'hypnose, des électrochocs et des drogues hallucinogènes. Le programme évolua vers des expériences de torture psychologique qui adaptaient des éléments des modèles soviétiques et chinois, dont la station debout prolongée, l'isolement prolongé, la privation de sommeil et l'humiliation. Ces leçons devinrent bientôt une « science » appliquée, au long de la Guerre Froide. 

 


Commentaire : Concernant le contrôle mental : 

Interview - Dr Colin Ross : Mind-Control, Greenbaum, Paperclip, MK-Ultra, Psychotronique... 
Programmation mentale : les comportements troublants de Serena Williams et Tiger Woods 
Des enfants ont-ils été torturés lors des expériences de contrôle mental de la CIA ? 
Contrôle mental - Du simple au complexe 


Pendant la Guerre du Vietnam, la CIA développa le programme Phoenix, qui combinait la torture psychologique avec les interrogatoires brutaux, l'expérimentation humaine et les exécutions extrajudiciaires. En 1963, la CIA produisit un manuel intitulé « Interrogatoire de Contre-Espionnage Kubark »(« Kubark Counterintelligence Manual », ndlr) pour guider les agents dans l'art d'extraire des renseignements de sources « résilientes », par la combinaison de techniques visant à produire « l'extrême faiblesse, la désorientation et l'effroi ». Comme les communistes, la CIA évita les tactiques qui ciblent violemment le corps en faveur de celles qui ciblent l'esprit, en attaquant systématiquement tous les sens humains afin de produire l'état désiré de collaboration. Le programme Phoenix fut incorporé dans le cursus de l'École des Amériques, et une version du guide Kubark remise à jour, produite en 1983 et intitulée « Manuel d'Exploitation de Ressources Humaines » (« Human Resources Exploitation Manual », ndlr), fut diffusée vers les services de renseignement des régimes de droite en Amérique Latine et en Asie du Sud-Est, au cours de la « guerre globale contre le communisme ». 

Au milieu des années '80, les pratiques de la CIA devinrent l'objet d'enquêtes parlementaires au sujet d'atrocités soutenues par les USA en Amérique Centrale. Les deux manuels tombèrent dans le domaine public en 1997 à la suite d'une procédure en FOIA (Freedom of Information Act, loi sur la liberté de l'information aux USA, ndlr) de la part du Baltimore Sun. Cela aura semblé être une instance unique. 

Mais nous y revoici. Ceci nous ramène à Mitchell et Jessen. Du fait de leur expérience en tant qu'instructeurs dans le programme militaire SERE (Survival, Evasion, Resistance, Escape - survie, évitement, résistance, évasion, ndlr), après le 11 septembre 2001 ils furent contactés par des hauts fonctionnaires du Pentagone, et par la suite par des avocats qui voulaient savoir si ces techniques SERE pouvaient être appliquées par ingénierie inversée sur des suspects de terrorisme afin de les forcer à parler. 

Le chemin depuis les hypothèses abstraites (SERE peut-il être appliqué par ingénierie inversée ?) jusqu'à l'usage autorisé du supplice de la baignoire et des boîtes de confinement traverse en plein milieu du domaine de l'expérimentation humaine. Le 15 avril 2002, Mitchell et Jessen arrivèrent à un black site en Thaïlande pour y superviser l'interrogatoire d'Abou Zubaydah, le premier « détenu de haute valeur » que la CIA avait capturé [dans le cadre de la « guerre contre la terreur » du Président Bush]. En juillet, Mitchell proposa davantage de techniques coercitives au QG de la CIA, et beaucoup d'entre elles furent approuvées dès la fin juillet. Dès lors jusqu'à la mise au rencart du programme en 2008, au moins trente-huit personnes furent soumises à des tourments psychologiques et physiques, et les résultats furent méthodiquement documentés et analysés. Il s'agit là de la définition textuelle de l'expérimentation humaine. 

Mon propos n'est pas de minimiser l'illégalité de la torture ou des impératifs légaux pour que les criminels répondent de leurs actes. Plutôt, parce que le concept de torture a tellement été disputé et rebattu, je suggère que les aveux des responsables seront davantage publiquement acceptables si nous recadrons le programme de la CIA dans le domaine de l'expérimentation humaine. Si nous le faisons, il deviendra plus difficile de trouver des excuses pour, ou de prendre la défense des coupables en tant que « patriotes » qui ont « agi de bonne foi ». Malgré le fait que la torture soit devenue comme un test de Rohrschach au sein de l'élite politique qui joue avec l'opinion publique pendant les talk-shows du dimanche matin, l'expérimentation humaine ne dispose pas d'une telle communauté d'avocats et de défenseurs.

 

Traduction : Will Sumer 

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Archéologie / Syrie: Près de 300 sites du patrimoine culturel ont été détruits

mardi 23 décembre 2014 à 10:59
Archéologie / Syrie: Près de 300 sites du patrimoine culturel ont été détruits

Près de 300 sites du patrimoine culturel syrien ont été détruits, endommagés ou pillés en plus de trois ans de guerre, notamment à Alep ou Palmyre, selon un rapport alarmant de l'ONU basé sur des images satellite.

© afp.
© epa.
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"Des régions comme Alep, où le peuplement remonte à 7.000 ans, Damas, le Krak des Chevaliers, Raqa et Palmyre ont subi d'importants dégâts", a indiqué mardi l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (Unitar). Grâce à son Programme opérationnel pour les applications satellitaires (Unosat), cet institut a analysé 18 zones, où il a repéré 290 sites directement touchés. Parmi eux, 24 ont été détruits, 104 ont subi des dégâts importants, 84 ont été partiellement endommagés et 77 le sont probablement. 

"Cette analyse est un témoignage alarmant des dégâts qui continuent d'affecter l'énorme patrimoine culturel de la Syrie", a souligné Unitar. "Les efforts nationaux et internationaux pour la protection de ces zones doivent redoubler en vue de sauver le plus possible cet important patrimoine de l'Humanité", a poursuivi l'institut. Parmi les 18 zones citées, six sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco: les Vieilles villes d'Alep (nord), de Bosra (sud) et de Damas (centre), les Villes mortes du nord de la Syrie, le Krak des Chevaliers (centre) et Palmyre (est). 

Ainsi à Alep, l'ex-capitale économique de la Syrie ravagée par les combats entre régime et rebelles, le minaret seljoukide de la Mosquée des Omeyyades datant du 11e siècle s'est effondré et le célèbre hôtel Carlton a été pulvérisé, laissant la place à un énorme cratère, selon les images satellitaires. 

A Palmyre, célèbre pour ses vestiges notamment la rue à colonnade romaine ou encore les tours funéraires dans la vallée des Tombeaux, les images montrent qu'une route a été construite à travers la nécropole, endommageant plusieurs tombeaux anciens. "Ce qui se passe est triste pour la Syrie et pour le monde. L'Humanité est en train de perdre (...) des milliers d'années de patrimoine", a affirmé à l'AFP Einar Bjorgo, directeur de l'Unosat.

 

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Jean d'Ormesson : «Nous sommes en guerre»

mardi 23 décembre 2014 à 10:39
Jean d'Ormesson : «Nous sommes en guerre»

Au lendemain des événements de Dijon et de Joué-lès-Tours, Jean d'Ormesson appelle à combattre l'organisation terroriste et criminelle Daech, qui se réclame abusivement de l'Islam.

 

Nous sommes en guerre. Une guerre qui n'ose pas dire son nom, nouvelle, étrange et obscure. Sans déclaration, sans armées en mouvement, sans champ de bataille, sans offensive de masse, sans raids d'aviation sur les grandes métropoles. Avec un nombre restreint de morts qui tombent un peu partout et presque au hasard dans des conditions dramatiques. Une guerre très loin de la guerre des étoiles et des visions d'avenir chères aux auteurs de science-fiction. Une sorte de guerre au rabais, une guerre d'otages et de guets-apens. Mais une guerre qui s'étend de Bruxelles à Toulouse, de New York à Paris, de l'Algérie, de la Libye, du Yémen à l'Afrique du centre et de l'ouest, de Syrie et d'Irak au Pakistan, à Dijon et à Sidney en Australie.

La guerre n'est plus confiée à des armées en uniforme. Elle s'attache à chacun d'entre nous. Oh! avec un risque à peu près égal à la chance de gagner au Loto. Mais, enfin, elle est là, avec ses bombes et ses couteaux. Elle menace - de loin - chacun et chacune d'entre nous. Elle a quitté les champs de bataille et les états-majors pour descendre dans la rue, dans les cafés, dans les stades, dans les salles de spectacle. Elle plane en secret sur les femmes, les enfants, les vieillards comme sur ces hommes dans la force de l'âge qu'on appelait naguère des soldats.

Ceux qui tombent ont changé, ceux qui tuent aussi. Ce ne sont plus des ennemis identifiés et répertoriés, groupés en corps d'armée, en divisions, en régiments et se battant en uniforme. Ce sont des illuminés, des fanatiques et des repris de justice, auxquels se joignent un certain nombre de déséquilibrés. C'est un mélange de religieux extrémistes et de hors-la-loi. Pour les désespérés, pour les candidats au suicide, le djihad est une raison de vivre et une raison de mourir.

Ils ont un drapeau, une organisation, des chefs - résumés en un mot qui fait peur et horreur: Daech. Daech est une organisation terroriste et criminelle qui se réclame de l'islam. C'est là qu'il ne faut pas se tromper.

J'ai toujours pensé et écrit - on me l'a assez reproché - que l'islam était une grande religion qui a marqué l'histoire des hommes. La civilisation musulmane est à l'origine de quelques-unes des plus belles réalisations du génie humain. Daech déshonore cette grandeur de l'islam. Chez nous et ailleurs, les musulmans en masse sont les premiers à condamner Daech. Il faut les remercier, les respecter, les soutenir. Mais Daech, il faut l'affronter et le combattre.

Ce que nous apprenons de Daech est terrifiant et révoltant. Nous nous inquiétons ici de savoir s'il est tolérable ou non de travailler le dimanche ou d'administrer des fessées aux enfants en bas âge. Au nord-ouest de l'Irak, au nord-est de la Syrie, Daech massacre et extermine, égorge et viole. Des populations entières sont réduites en esclavage et menacées de disparition. Là où règne Daech, s'installe la terreur et l'épouvante.

Les musulmans qui répugnent de se soumettre au soi-disant État islamique sont traités avec cruauté. Mais les chrétiens de la région et les yézidis sont tout simplement au bord d'un génocide qui les ferait disparaître jusqu'au dernier.

Nous devrions crier que nous sommes tous des yézidis et des chrétiens de Syrie et d'Irak. Et des Kurdes qui manquent de médicaments, d'armes, de soutien et qui se battent avec héroïsme. Les yézidis sont un peuple attaché à un syncrétisme monothéiste où se mêlent des traces du culte de Zoroastre, de l'islam et du christianisme. Les yézidis ont aidé et sauvé beaucoup de victimes des djihadistes. Ils sont aujourd'hui, comme les chrétiens d'Irak et de Syrie, au bord de l'anéantissement. Seuls les Kurdes les protègent encore. Il faut soutenir les Kurdes.

Très arrangeant avec Daech, le gouvernement turc de M. Erdogan s'est conduit de façon très décevante à l'égard des Kurdes. Il leur préfère l'extrémisme des fanatiques de Daech. Il n'est pas question d'envisager d'envoyer des troupes au sol dans cette malheureuse région. Mais il serait insupportable et honteux de ne pas aider les Kurdes dans leur combat contre l'horreur de Daech. Il faut leur envoyer des médicaments, des armes, de quoi résister aux chars de Daech, de quoi survivre et sauver des vies.

Il ne suffit pas, naturellement, d'aider là-bas les adversaires de Daech. Il faut lutter chez nous contre les conditions qui expédient au djihad tant de jeunes gens et même des femmes et des enfants. C'est une autre et lourde affaire. Tout ce qu'il est possible de dire ici, c'est que le monde et son histoire ont beaucoup changé et qu'il va falloir nous occuper de bien d'autres questions que celles qui nous occupent encore et qui semblent soudain futiles.

 

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