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L'art des cavernes est apparu en Asie en même temps qu'en Europe

jeudi 9 octobre 2014 à 14:02
L'art des cavernes est apparu en Asie en même temps qu'en Europe

Des datations qui bouleversent l'idée communément admise selon laquelle l'Europe de l'Ouest serait le berceau de l'art pariétal.

L'art des cavernes est apparu en Asie en même temps qu'en Europe

 

 

L'art des cavernes est apparu en Asie il y a 40.000 ans, en même temps qu'en Europe, une découverte révélée mercredi par la revue britannique Nature. 

Une équipe de scientifiques australiens et indonésiens a établi qu'une main humaine réalisée au pochoir dans une grotte d'Indonésie avait été peinte il y a au moins 39.900 ans, annonce l'AFP. 

Une autre oeuvre, la représentation très réaliste d'un cochon femelle "babirusa" peinte dans la même caverne sur l'île de Sulawesi, est âgée d'au moins 35.400 ans, selon ces chercheurs. 

Ces datations bouleversent l'idée communément admise selon laquelle l'Europe de l'Ouest serait le berceau de l'art pariétal. 

"On considère souvent que l'Europe a été au centre de la plus précoce explosion de la créativité humaine, particulièrement avec l'art des cavernes, il y a environ 40.000 ans", souligne l'un des auteurs de l'étude, Maxime Aubert, de l'université australienne de Wollongong. 

"Mais nos datations de l'art pariétal de Sulawesi montrent qu'à peu près au même moment, à l'autre bout du monde, des hommes réalisaient des peintures d'animaux aussi remarquables que celles des grottes de France et d'Espagne pendant l'âge de glace", ajoute-t-il. 

La première oeuvre d'art connue au monde est la peinture d'un disque rouge découvert dans la grotte d'El Castillo dans le nord de l'Espagne et daté d'au moins 40.800 ans. Une main au pochoir trouvée sur ce même site a au moins 37.300 ans.

L'Europe se prépare un hiver glacial

jeudi 9 octobre 2014 à 08:49
L'Europe se prépare un hiver glacial

traduit par Pascale Geniès pour Réseau International

L'Europe se prépare un hiver glacial

 

 

 

 

La Bérézina sous les pinceaux de J. Suchodolski, 1866
Napoléon en a fait l'expérience en 1812, Hitler en 1941. L'oligarchie de l'Union Européenne apprendra-t-elle la même leçon en 2014 ? Une leçon qui consiste à comprendre que les entreprises belliqueuses envers l'ours russe se paient d'un prix considérable, surtout quand les belligérants agissent avec ce qui ressemble à de l'aveuglement et sans une once de saine réflexion. 

La semaine dernière, les leaders européens à Bruxelles ont fait le choix de ne pas lever les sanctions commerciales imposées à la Russie. Ces sanctions avaient été appliquées après que le référendum en Crimée de mars 2014 ait conduit à la réunification de la péninsule méridionale de l'Ukraine avec la Russie. 

Comme Washington, Bruxelles a accusé la Russie d'avoir agressé l'Ukraine et annexé la Crimée, ignorant soigneusement le fait que le peuple de ce pays s'était prononcé à une énorme majorité en faveur de l'entrée dans la Fédération russe, et ce en protestation contre le coup d'état illégal qui, avec l'aide de l'Union Européenne et de Washington, avait porté au pouvoir à Kiev, le mois précédent, la junte fasciste. 

La semaine dernière, l'élite bureaucratique bruxelloise a justifié sa décision de maintenir les sanctions par le fait que la Russie ne se montrait pas assez diligente dans les négociations pour parvenir à un cessez-le-feu à l'est de l'Ukraine. Un peu plus tôt cette même semaine, la chancelière allemande Angela Merkel avait dit qu'il était « impossible de lever les sanctions » en raison des combats sporadiques continuels entre les forces militaires de Kiev et les milices ethniques russes. 

Bruxelles et Washington, ainsi que leur alliance militaire OTAN, accusent la Russie d'intervenir en Ukraine orientale en livrant sous le manteau des armes et des soldats. Le commandement de l'OTAN affirme qu'il détient des preuves irréfutables que des milliers de militaires russes se sont infiltrés en Ukraine et qu'ils aident les rebelles des républiques auto-proclamées de Donetsk et Luhansk dans leur combat contre les forces de Kiev. 

Moscou a nié à plusieurs reprises avoir livré des munitions et envoyé des troupes en Ukraine. Malgré les demandes répétées de se voir soumettre les « preuves irréfutables », aucun fait avéré n'a été présenté par l'OTAN. 

Une fois encore, c'est sur la base des préjugés les plus minces et les plus négatifs, que l'
UE juge que le conflit et le chaos ukrainien sont forcément causés par l'action malfaisante de la Russie. Selon Bruxelles, il ne peut y avoir aucune autre explication. Et donc, comme pour le référendum de Crimée, il n'est pas possible, du point de vue de l'UE, que les habitants de Donetsk et Luhansk aient pu vouloir s'opposer au coup d'état illégal du régime de Kiev. Ils ont forcément été victimes des manipulations machiavéliques de Moscou 

Pourtant, le récent cessez-le-feu à l'est de l'Ukraine est dû en grande partie à l'intervention personnelle de Vladimir Poutine et à sa proposition, le 5 septembre, au Groupe de contact de Minsk, d'un plan de paix en 7 points ; et ceci va à l'encontre de ces conclusions fantaisistes. 

Depuis que le régime de Kiev a lancé en avril son « opération anti-terreur » contre la 
population dissidente de l'est de l'Ukraine, plus de 3.200 personnes ont perdu la vie. Ce coup de force a reçu le soutien tacite de Washington et de Bruxelles. 

Si le cessez-le-feu proposé reste fragile, ce n'est pas à cause de l'intervention secrète de la Russie, ni aux violations des milices anti-Kiev de Donetsk ou Luhansk. Le cessez-le-feu est sous la menace d'une offensive militaire toujours à l'œuvre, celle des forces de Kiev et de ses alliés 
occidentaux

Depuis le 5 septembre, et malgré l'accord établi le 20 par le Groupe de Minsk stipulant le respect d'une « zone tampon » de 30 km, la ville de Donetsk a été constamment soumise à des tirs d'obus. La zone tampon était destinée à maintenir l'artillerie loin du front. Pourtant, Donetsk a souffert d'innombrables tirs de barrage en provenance des forces de Kiev qui assiègent la ville. 

Parmi ces tirs en violation de l'accord, on peut citer les attaques sur une école et un arrêt de bus en centre ville qui ont fait 11 victimes. Lors d'une autre offensive, un employé humanitaire a été tué par un obus tiré sur les bureaux du Comité International de la Croix-Rouge. Le même jour, jeudi dernier, un immeuble a été touché par un tir d'artillerie à l'est de la ville. 

Un peu avant, le 28 septembre, c'est le quartier Kuibyshevsky qui a été la cible de tirs. Et le 24 septembre, le bombardement d'un autre immeuble a fait 2 morts. La dépêche de l'Associated Press rapporte avec une certaine ambigüité que l'attaque a été causée par des résidents pris « dans des tirs croisés ». 

La vérité brute et incontournable, c'est que le régime de Kiev et ses alliés occidentaux n'ont pas le droit de prendre pour cible des zones civiles, et tout particulièrement pendant un cessez-le-feu qui définit une zone tampon de 30 km. La reconquête de l'aéroport de Donetsk par les milices d'
autodéfense le week-end dernier, devrait mettre un terme aux tirs d'obus sur la ville car ils proviennent pour la plupart, depuis le mois dernier, de cet endroit. 

Le président du régime de Kiev, Petro Poroshenko a déclaré que les forces qu'il est censé contrôler, respectent le cessez-le-feu, alors que les faits le contredisent. Déclaration faite alors que son premier ministre, Arseniy Yatsenyuk effectuait la revue des nouvelles troupes assignées à l'est de l'Ukraine pour de futures opérations militaires. On rapporte que ces soldats étaient équipés de nouveaux blindés de transport de troupes et de vêtements d'hiver lorsque Yatsenyuk est venu les saluer sur une base de Kiev. 

Et pourtant, malgré ce qui vient d'être énoncé, l'UE pense de manière irrationnelle que la Russie doit être punie pour ses entorses au cessez-le-feu. 

Vladimir Poutine a déclaré que les sanctions de l'UE étaient "d'une inconscience totale". Devant un parterre d'hommes d'affaires russes à Moscou, Poutine a dit : « 

C'est une inconscience totale de la part de ces gouvernements qui handicapent leur secteur économique, l'empêchent de fonctionner, réduisent sa compétitivité et offrent ainsi pour leurs concurrents des niches de développement sur un marché aussi prometteur que le marché russe ».

D'une inconscience totale, à n'en pas douter. Les sanctions européennes ont été contrées par des sanctions russes qui bannissent à leur tour un grand nombre de produits agricoles. Bruxelles doit déjà trouver des centaines de millions de dollars pour compenser les pertes des producteurs de fruits et légumes, de viande et de lait qui ne peuvent plus exporter leurs produits sur le marché russe, marché évalué à presque 16 milliards de dollars en 2013. 

Le déficit déjà critique du budget européen va flamber pendant l'hiver alors que les récoltes vont pourrir dans les champs et que 10 millions de producteurs seront laissés pour compte et sans revenu. Les fermiers français ont déjà déchargé dans les rues leurs cargaisons de produits devenus inutiles et mis le feu à un bâtiment administratif en Bretagne pour protester contre des sanctions russes qui menacent leur survie. 

Des rapports mentionnent que la Russie cherche à s'approvisionner en denrées agricoles sur les marchés alternatifs de l'Amérique du sud et de l'Asie. Comme Poutine l'a déclaré, c'est la bureaucratie de l'UE qui sera perdante, surtout quand ses fermiers prendront la pleine mesure, au cœur d'un hiver froid, de la stupidité de sa décision. 

Et puis il y a le sujet capital de l'approvisionnement en gaz naturel. Le commissaire à l'énergie Guenther Oettinger a déclaré avec une naïveté grossière que la Russie ne devrait pas « politiser l'approvisionnement énergétique ». Alors, soyons clairs, Herr Oettinger : il serait parfaitement acceptable pour l'UE d'asséner à la Russie des sanctions financières et industrielles injustifiées, mais de votre point de vue, inacceptable pour la Russie de couper l'approvisionnement en gaz de l'Europe ? 

Rendons justice aux Russes ; ils n'ont pas utilisé cette menace car des millions de foyers européens ne pourraient plus faire la cuisine ou se chauffer sans le gaz russe. 

Mais que se passerait-il si on forçait les Russes à prendre une telle mesure ? La semaine dernière, la société à capitaux publics Gazprom a mené une enquête dont la conclusion était que la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, trois pays membres de l'UE, tentaient de manipuler la politique russe pour obtenir un arrêt de la livraison de gaz à l'Ukraine. Moscou avait dû cesser ses livraisons cet été car le régime de Kiev refusait de payer une note de plus de 5,3 milliards de dollars. 


Or il se trouve que si des états européens « piratent » le gaz russe en le revendant à l'Ukraine, cela donne tous les droits à la Russie de couper ses exportations de gaz à destination de certains pays de l'Union. Et comme l'Union Européenne dépend à 50% d'elle pour son combustible, cette crise conduira à la colère populaire et à des mouvements sociaux de grande ampleur. 

Le pire, c'est que ce conflit, cette souffrance humaine et ce chaos financier pourraient être évités. C'est bien le leadership européen qui a empoisonné en les politisant, les relations avec la Russie, en raison de préjugés idéologiques et de déplorables manœuvres de désinformation. 

Washington et sa cohorte d'idéologues fascistes à Kiev peuvent bien se réjouir de la crise qui s'aggrave, mais qu'en est-il des 500 millions des citoyens européens lambda qui souffriront cet hiver des conséquences de décisions stupides. 

Les citoyens européens sont déjà profondément désillusionnés envers Bruxelles et une bureaucratie supra-nationale qui échappe à tout contrôle. Les taux de chômage record et les politiques économiques impitoyablement austères qu'ils lui doivent, alors que s'enrichit toujours plus un microcosme d'oligarques de la
finance, font les beaux jours des partis politiques anti-européens et séparatistes, à travers tout le continent. 

L'échec lamentable des tentatives de l'Union Européenne pour s'opposer à la Russie par le biais de sujets sans rapport avec le contexte général, prépare le terrain à un hiver de mécontentement et de révolte. 

A l'image de ces Svengali de l'ancien empire qui se colletaient avec l'ours russe,l'élite de Bruxelles va fatalement se trouver débordée, et forcée à une retraite catastrophique à l'approche de l'hiver.

Arte propose des cours d'éducation sexuelle hardcore !

jeudi 9 octobre 2014 à 08:31
Arte propose des cours d'éducation sexuelle hardcore !

Vous aimez le soft, vous adorerez le hard

Arte propose des cours d'éducation sexuelle hardcore !

 

 

Arte propose sur son site Internet une série de films de deux minutes sobrement intitulée « Éducation sexuelle ».

 

Réalisé par John Deneuve et un certain Doudouboy, chaque film permet d’éclairer le (jeune) téléspectateur sur une pratique sexuelle. Le format est toujours le même. Une voix de petite fille commence : « Lorsque j’ai des questions à propos de la sexualité, mon papa et ma maman me répondent. » Puis la fillette questionne le « papa » et la « maman », qui répondent de façon plus ou moins évasive avant qu’une certaine « Clara Morganemmanuelle » (quelle impertinence) n’éclaire l’enfant de façon beaucoup plus crue.

 

Ce cours d’éducation sexuelle concerne des pratiques que même l’industrie pornographique considère comme marginales. Au menu : anulingus, « golden shower », « ass-to-mouth », etc. Pour Arte, ce sont les enfants qui en parlent le mieux…


Rappelons qu’Arte est une chaîne de service public. Détenue en effet, pour sa branche française, par France Télévisions (45 %), l’État français (25 %), Radio France et l’INA (15 % chacun), la chaîne est financée par le contribuable français. Créée pour promouvoir la culture européenne, c’est le médiéviste, membre du collège de France et de l’Académie française George Duby qui en fut le président du conseil de surveillance à sa création en 1992. Il fut remplacé dès 1993 par Bernard-Henri Lévy qui, depuis, à sans cesse été reconduit. Après son dernier renouvellement à la présidence du conseil de surveillance en juillet dernier, il déclarait sans rire :

 

« Arte, c’est plus qu’une chaîne de télévision. C’est un endroit où, tous les soirs, on fabrique de l’Europe, on façonne et invente de la culture européenne vivante. »

 

 

 

 

 

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Sexualite-pour-Arte-ce-sont-les-enfants-qui-en-parlent-le-mieux-28394.html

 

 

2013 : 22 millions de réfugiés climatiques

jeudi 9 octobre 2014 à 08:24
2013 : 22 millions de réfugiés climatiques

Le climat déplacent des peuples

2013 : 22 millions de réfugiés climatiques

 

 

Le conseil norvégien pour les réfugiés en collaboration avec l'observatoire des situations internes ont publié un rapport rendant compte des déplacements de population engendrés par des événements climatiques. Ainsi, en 2013, plus de 22 millions de personnes (ce qui équivaut à peu près à la population d'un pays comme l'Australie) ont été obligées de se déplacer à cause de la dégradation de leur environnement qui mettait en péril leur sécurité. 

Il y a une quarantaine d'années, le chiffre était « seulement » de 11 millions et les estimations hissent ce nombre à 250 millions pour 2050 ! Selon Jan Egeland qui a travaillé à ce rapport, l'accroissement de ce phénomène s'explique par le « (...) nombre croissant de personnes vivant et travaillant dans des zones à risque, [de plus] cette tendance à la hausse va se poursuivre et devrait être exacerbée à l'avenir par les effets du changement climatique ». 

Les conclusions montrent que les pays du Nord et du Sud sont indifféremment touchés, mais les populations du Sud ont souvent plus de difficultés à organiser et pérenniser les conditions de déplacement des réfugiés. C'est l'Asie qui a été la plus touchée en 2013 avec 19 millions de déplacés, ce qui s'explique par des typhons de grande ampleur et des crues particulièrement importantes. 

Ensuite c'est l'Afrique qui a été durement touchée avec 8.1% des réfugiés mondiaux en 2013. De violentes inondations en sont la première cause. Le Japon, notamment à cause d'un typhon, les États-Unis, et ses nombreuses tornades, puis l'Europe qui a connu des pluies diluviennes complètent le rapport. Seules les Amériques du Sud et latine ont globalement été épargnées cette année-là. 

Les experts expliquent qu'il est nécessaire que les politiques prennent rapidement des décisions efficaces pour tenter de limiter le réchauffement climatique. Mais il est aussi important au niveau local de veiller à un aménagement du territoire qui permettrait de limiter l'impact des catastrophes climatiques sur les populations.

 

Source: Tout vert

 

Evo Morales, où quand la Bolivie se redresse petit à petit et se libère du joug étasunien

mercredi 8 octobre 2014 à 21:29
Evo Morales, où quand la Bolivie se redresse petit à petit et se libère du joug étasunien

Bye USA

Evo Morales, où quand la Bolivie se redresse petit à petit et se libère du joug étasunien

 

 

Les élections du 12 octobre prochain devraient voir sans surprise la réélection du président sortant, Evo Morales Ayma, avec une large avance sur son opposant principal, l'homme d'affaires Samuel Doria Medina, le Capriles bolivien, soutenu par l'élite conservatrice et les États-Unis. Pourtant, rien ne prédestinait cet éleveur de coca à un tel destin... 

Depuis 1998 et l'élection d'Hugo Chavez à la tête du Vénézuéla, l'Amérique Latine a entamé un cycle de révolutions démocratiques qui ont balayé les derniers vestiges mortifères du néolibéralisme. Du Nicaragua à l'Argentine en passant par L'Equateur, des politiques économiques et sociales ambitieuses ont permis aux classes populaires de retrouver leur dignité. Et parmi ces pays, la Bolivie fait office de nation pionnière en termes de réduction de la pauvreté, de lutte contre l'analphabétisme ou encore d'indépendance économique. 

Les élections du 12 octobre prochain devraient voir sans surprise la réélection du président sortant, Evo Morales Ayma, avec une large avance sur son opposant principal, l'homme d'affaires Samuel Doria Medina, le Capriles bolivien, soutenu par l'élite conservatrice et les États-Unis. Pourtant, rien ne prédestinait cet éleveur de coca à un tel destin... 

Le peuple bolivien, en grande majorité composé de Métis et d'Indiens, a vécu depuis son indépendance en 1825 sous la domination d'une élite blanche corrompue, héritière du colonialisme espagnol. Les Indiens ont été depuis la colonisation victimes de travail forcé, d'esclavage, d'oppression et de misère. Seule lumière au tableau, la Révolution Nationale de 1952 (1) qui a vu la nationalisation des grandes mines, le décret de la grande réforme agraire et l'approbation du vote universel. 

C'est dans ce contexte historique de division ethnique et de racisme envers les peuples autochtones que des mouvements indigénistes, de paysans pauvres, de cocaleros et d'ouvriers virent le jour. Evo Morales, né en 1959, est un enfant de ces luttes pour la dignité du peuple bolivien. Syndicaliste et défenseur de la culture de la coca, il s'est opposé à l'ingérence de la DEA (Drug Enforcement Administration), l'organe états-unien censé "lutter contre le narcotrafic" en Amérique Latine mais qui en réalité a tenté à maintes reprises de déstabiliser des gouvernements qui ne plaisaient pas à la Maison Blanche (comme ce fut et c'est encore le cas au Venezuela où cette organisation terroriste travaille conjointement avec les paramilitaires d'extrême droite colombiens et l'ancien président Alvaro Uribe). 

Après un long chemin de lutte où Morales échappa à une tentative d'assassinat orchestré par la DEA ainsi que son exclusion du Parlement ainsi que celle de son parti le Movimiento al Socialismo (MAS) en 2002, il remporte finalement l'élection présidentielle dès le premier tour le 18 décembre 2005 avec une large avance : 53,7% des voix. C'est la première fois qu'un mouvement remportait l'élection dès le premier tour sans avoir à constituer d'alliances au Parlement. L'élection de ce pauvre paysan cocalero ainsi que d'un ex-guerillero, le vice-président Alvaro Garcia Linera, sonne comme un coup de tonnerre dans la société bolivienne. Pour la première fois dans l'histoire du pays, un Indien arrive à la plus haute fonction de l'État. Morales symbolise désormais l'espoir pour des millions de Boliviens pauvres, meurtris par des années de néolibéralisme qui n'ont fait qu'aggraver la misère et répandu la faim et le désespoir. A l'arrivée au pouvoir de Morales, la situation est criante : la Bolivie est un des pays les plus pauvres du monde. En Amérique, seul Haïti connaît une pauvreté plus importante que la Bolivie. En ville, le pays est ravagé par le chômage et l'indigence tandis que, dans les campagnes, les gens souffrent de malnutrition. Mais fort de son passé de lutte syndicale et malgré l'opposition parfois violente de l'élite économique et des tentatives de déstabilisation de la part de l'impérialisme états-unien, Morales entame de profondes réformes afin de combattre les graves problèmes sociaux qui frappent durement le pays. 

Juste après son élection, en 2006, il décide de redonner à l'État un rôle majeur dans la refonte de l'économie bolivienne, cette dernière étant basée essentiellement sur l'exploitation du gaz et du pétrole. Les multinationales étrangères s'enrichissent pendant que le peuple meurt de faim. Avant 2006, 82% des bénéfices liés au pétrole et au gaz allaient dans les poches des transnationales comme BP, SHELL ou encore TOTAL. L'État, lui, ne recevait que 18% de cette manne. La loi de 2006 sur les hydrocarbures inverse ces chiffres ; désormais 82% iront à l'État et 18% aux multinationales. Ces nationalisations courageuses, largement appuyées par la population à l'exception des classes supérieures et faisant fi de l'hostilité des multinationales qui voyaient leur pouvoir économique s'amoindrir, ont permis de lancer de vastes programmes sociaux avec l'aide des pays frères, membres de l'ALBA, dont la Bolivie fait partie comme le Venezuela ou encore Cuba(2). Ce dernier a notamment envoyé des milliers de médecins comme un peu partout sur la planète. Grâce à l'excellente compétence des médecins cubains reconnue dans le monde entier, des millions de personnes ont ainsi pu être soignées. La mission de santé"Milagro", présente notamment au Venezuela et qui a pour but de soigner les maladies des yeux, a bénéficié à plus de 600 000 Boliviens. 

De plus, entre 2006 et 2014, la pauvreté extrême est passée de 38 à 18% (3). Enfin, en 2008, le pays est devenu la troisième nation latino-américaine après Cuba et le Venezuela à devenir "territoire libre d'analphabétisme". 
Par ailleurs, grâce à une forte croissance économique (4), l'État bolivien a initié des projets de développement technologique (5)ambitieux : envoi d'un satellite afin d'accroître la connectivité et la réception d'internet, constructions d'éoliennes, lancement de la médecine nucléaire, maisons écologiques... Autant de projets qui ont pour but de consolider l'indépendance économique et énergétique de la Bolivie.

Sur le plan international et dans son intention de se libérer de la tutelle des États-Unis, la Bolivie, tout comme Cuba, le Nicaragua ou le Venezuela, a développé et intensifié ses relations stratégiques et commerciales avec la Chine et ce, au grand dam de Washington qui voit d'un très mauvais œil l'arrivée du géant chinois dans son "pré carré". 

Nationalisations, programmes sociaux, réforme agraire, nouvelles coopérations internationales, autant de décisions qui ont fait hurler l'oligarchie nationale et les chancelleries occidentales. Pour les multinationales étrangères ainsi que pour le gouvernement états-unien, l'idée que la Bolivie sorte des pays soumis aux diktats de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International, refuse de libéraliser son économie, nationalise le gaz et le pétrole, se rapproche du diable Chavez, est suffisante pour tenter de déstabiliser le gouvernement démocratiquement élu. 

En 2006, Philip Golberg (6), qui avait dirigé la mission états-unienne à Pristina au Kosovo, devient ambassadeur des États-Unis en Bolivie. Débutent alors des actions violentes dans les régions de Santa Cruz, Tarija, Beni et Pando où vit l'élite bolivienne. Cette dernière, tout en dénonçant l'étatisme, l'autoritarisme et l'indigénisme du président bolivien, organise des référendums illégaux pour réclamer l'autonomie de ces régions riches en hydrocarbures. Des bandes armées sèment le chaos et la terreur, prennent des aéroports ainsi que des édifices gouvernementaux. En septembre 2008, des paramilitaires assassinent sauvagement trente-et-un paysans dans le département de Pando. Ces événements rappellent étrangement les actions violentes qui avaient précédé les coups d'états au Chili en 1973, au Venezuela en 2002, au Honduras en 2009 ou encore en Équateur en 2010. L'objectif de ces violences orchestrées par les États-Unis avec la complicité des oppositions de droite et d'extrême droite nationales est de créer un climat de guerre civile, où la situation serait incontrôlable et justifierait donc une "guerre humanitaire" qui déboucherait ensuite sur un appui financier voire militaire "à ceux qui défendent la démocratie et les droits de l'homme"... Karl Marx avait affirmé : "Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre". Ces tentatives de déstabilisation échouèrent et renforcèrent l'appui envers le président Morales. L'histoire ne se répéta pas. 

De leur côté, les médias occidentaux lorsqu'ils évoquent (très rarement), le cas de la Bolivie, ne s'intéressent que très peu aux réussites socio-économiques du pays andin. Non, ils préfèrent se concentrer sur la posture "populiste" du président bolivien. Il est vrai que montrer les effets positifs sur la conjoncture économique de la reprise en main par l'État de l'économie, des nationalisations, de l'augmentation des dépenses publiques consacrées à l'éducation, à la santé et au logement serait un mauvais message envoyé par les élites économiques libérales aux millions d'Européens qui souffrent tous les jours un peu plus des politiques d'austérité et des privatisations à marche forcée. 

Le gouvernement bolivien emmené par son président atypique a, depuis son élection en 2005, transformé en profondeur la société bolivienne. Les avancées en termes de réduction de la pauvreté, de gratuité totale des soins de santé, d'éradication de l'analphabétisme sont remarquables. Néanmoins, le chemin reste long car, de tous les pays victimes du colonialisme espagnol et du néocolonialisme états-unien, la Bolivie est sans doute un de ceux qui en a été le plus sévèrement affecté(7). La pauvreté y est toujours importante et les inégalités subsistent. Par ailleurs, les tentatives de déstabilisation du pays par les États-Unis restent fortes, notamment depuis que Morales a décidé de ne plus coopérer avec ce simulacre de"guerre contre le narcotrafic" qui a permis aux États-Unis d'intervenir de nouveau en Amérique du Sud. 

Avant d'être exécuté en 1781, Tupac Katari, qui avait mené une insurrection indienne contre le colon espagnol, lanca à ces derniers : "Un jour je reviendrai et nous serons des millions". Il semble aujourd'hui que Tupac Katari soit revenu et que son ombre plane au-dessus des millions de Boliviens qui ont repris leur destin en main et ont lancé leur seconde et définitive indépendance ! 

Notes : 

(1) "Nous serons des millions. Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie",Hervé Do Alto et Pablo Stefanoni. 

(2) 
http://boliviasol.wordpress.com/ope... 

(3) 
http://www.telesurtv.net/news/Boliv... 

(4) 
http://www.telesurtv.net/news/BM-re... 

(5) 
http://www.telesurtv.net/news/Boliv... 

(6) "En Amérique Latine, l'ère des coups d'États en douce", Maurice lemoine, Le Monde Diplomatique, Aout 2014.

 

Source: Michel Collon