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Le mystère Tricastin et l'extraordinaire sûreté de nos centrales nucléaires

mercredi 7 janvier 2015 à 12:23
Le mystère Tricastin et l'extraordinaire sûreté de nos centrales nucléaires

Les riverains de la centrale nucléaire du Tricastin ont imaginé que les nombreuses explosions entendues en ce début d'année n'étaient que des pétards de fêtards... Ils s'étaient lourdement trompés. 

Mais que s'est-il donc passé dans la soirée du 31 décembre 2014, vers 19h30 ? Comme à son habitude, l'exploitant nucléaire a publié un communiqué laconique et plutôt évasif, dans lequel apparaissait nettement la volonté de rassurer. 

« Ils (ces bruits) ont été causés par un problème d'étanchéité d'une soupape du circuit secondaire qui alimente en vapeur la turbine, en zone non nucléaire (...) 
une équipe est intervenue et la soupape a été réparée en une heure ». 

Nous voilà donc rassurés... mais on sait la discrétion d'EDF en matière de nucléaire, et dont la règle est de ne surtout affoler personne, comme on a pu le constater régulièrement. D'après Next-Up organisation, entre 10 000 et 25000 personnes ont été réveillées par des détonations et des sifflements, et ils ont pensé que ça provenait des feux d'artifice que la ville de Pierrelatte organise régulièrement en ce début d'année. Or ce n'était pas le cas, ces bruits inquiétants et incongrus venaient de la centrale nucléaire du Tricastin qui a été contraint à 4 dégazages en 24 heures, suite à des surpressions de vapeur. 

Difficile d'avoir des infos très précises venant de l'exploitant, car on constate que la communication d'EDF a été pour le moins hasardeuse, lorsqu'ils ont affirmé à la presse qu'il n'y avait eu qu'un seul dégazage de surpression de plusieurs heures, ce qui, on l'a vu, n'est pas la réalité et ce qui semble signifier que ce ne serait pas un simple problème de soupape...mais d'une montée en charge trop rapide, ce qui a provoqué plusieurs dégazages successifs, puisque, 
comme l'explique Next-Up, les soupapes sont tarées. 

Le 5 janvier, à 8h49, l'exploitant de la centrale a été obligé d'arrêter d'urgence le réacteur n°4 (SCRAM), ce qui semble bien signifier que tout ça n'est pas si anodin. Ajoutons pour la bonne bouche que la vieille centrale du Tricastin n'en est pas à ses premiers soucis : les années précédentes nous ont proposé incendie, et explosion 
en juillet 2011, un projet de gazoduc passant sous la centrale, du tritium radioactif incontrôlable... une explosion le 28 février 2013... etc, c'était le 1000ème « incident » survenu sur le site du Tricastin depuis sa création. 

Des mesures sont en cours 
pour découvrir si une pollution radioactive a été relâchée dans le secteur. Mais les soucis ne se limitent pas en matière nucléaire à la centrale du Tricastin. 

Pour Bugey, le réacteur n° 2 a été arrêté le 3 décembre, puis remis en marche le 7, le réacteur n°3 a été arrêté le 15 décembre, remis en marche (après un arrêt « fortuit ») le 17... ce même réacteur a subi un arrêt automatique 
le 2 janvier... pas très rassurant pour cette centrale nucléaire, l'une des plus vieilles, sinon la plus vieille, de France. J'en sais quelque chose pour avoir participé à la première manifestation antinucléaire, en 1971, à Bugey, justement... 

Les « incidents » dans les vieilles centrales nucléaires se multiplient, et c'est manifestement lié à la vétusté des installations. 

En 2012, une hausse de 10% de ces « incidents » soit 
830 « évènements », a été constatée. Mais ça ne chauffe pas non plus qu'au Tricastin ou au Bugey... les promoteurs du projet d'enfouissement à Bures, dans la Meuse, viennent d'être pris la main dans le sac pour avoir caché la présence d'une grande nappe géothermique d'eau chaude à 66° sous l'emplacement prévu. 

Cette nappe se prolonge sur plusieurs kilomètres, et se trouve 1000 petits mètres sous la station d'enfouissement prévue. L'information était connue depuis longtemps, puisque le BRGM avait établi l'existence d'une ressource géothermique sous le site retenu, alors que la règle fondamentale de sureté n°III-2-f prévoit d'empêcher la création d'un tel site : « les sites retenus ne devront pas présenter d'intérêt particulier du point de vue de la géothermie et du stockage de chaleur ». Les associations accusent l'Andra d'avoir délibérément dissimulé cette ressource géothermique, 
et portent plainte devant les tribunaux

Mais revenons aux vieilles centrales, Fessenheim, dont le candidat Hollande avait promis la fermeture à la fin 2016, ne le sera manifestement pas, pour une raison toute simple. La procédure administrative de mise à l'arrêt définitif dure 5 ans, et si elle était lancée aujourd'hui, ce qui n'est pas le cas, Fessenheim ne pourrait pas être fermée avant 2019. D'ailleurs, récemment, la ministre de l'environnement a confirmé que la centrale finalement retenue pour la 
fermeture, (sans dire de laquelle il s'agirait) ne pourrait l'être qu'au moment ou l'EPR de Flamanville serait opérationnel, EPR qui ne cesse d'accumuler les retards. 

Or, son démarrage prévu initialement en 2012 
a été repoussé à 2017... voire 2018... Déniant la parole présidentielle, Ségolène Royal affirme que la fermeture de Fessenheim n'est « qu'une hypothèse »... 

Quant au prix du chantier EPR, il est passé de 3 milliards à 8,5 milliard en 2014... et une source bien informée annonce que de nouveaux 
« surcouts importants »étaient à prévoir. 

C'est sûrement pour toutes ces raisons que le nouveau patron d'Areva, Philippe Varin, 
envisage d'en finir avec les EPR... 

Il faut dire que l'entreprise est au bord de l'effondrement...le titre Areva plonge, 
la cotation a été suspendue, (lien) et la société confirme l'imminence d'un profit warning sur les résultats, et assure ne plus pouvoir garantir son objectif d'un cash-flow opérationnel libre « proche de l'équilibre »... Si Areva n'était pas détenue à 87% par l'État, elle devrait déposer son bilan, dixit Bercy. 

Ce qui n'a pas empêché François Hollande, d'affirmer, droit dans ses bottes, sur l'antenne de « France Inter », le 5 janvier 2015, qu'il respecterait sa parole de
fermer Fessenheim en fin 2016... 

Engagement dont on voit le peu de réalisme... 

Comme dit mon vieil ami africain : « tourne toi vers le soleil, l'ombre sera toujours derrière toi ».

 

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Un élu PS conseille aux plus démunis de moins prendre les transports

mercredi 7 janvier 2015 à 10:04
Un élu PS conseille aux plus démunis de moins prendre les transports

Proche de Gérard Collomb, le président du syndicat des transports du Rhône se dit contre la gratuité des transports en commun et suggère qu’on apprenne aux plus pauvres à se déplacer uniquement en cas de «besoin».

Avec la libéralisation du secteur des autocars prévue, «les pauvres pourront voyager plus facilement», s’était réjoui un peu maladroitement Emmanuel Macron lors de la présentation de sa loi. Bernard Rivalta, conseiller municipal socialiste de Vénissieux à la tête du syndicat des transports lyonnais, conseille pour sa part à ceux qui n’ont pas les moyens de payer les transports en commun de… réduire leurs déplacements.

Dans un reportage consacré à la thématique de la fraude dans les transports, en décembre et relayé sur Rue89 Lyon, ce proche de Gérard Collomb, qui préside le syndicat des transports pour le Rhône et l’agglomération lyonnaise (Sytral), a estimé que les ceux qui n’ont pas «beaucoup de moyens» devaient tout simplement cesser de prendre les transports en commun. «Il faudrait apprendre aux gens à maîtriser leurs déplacements», a déclaré l’élu. «Quand ils n’ont pas beaucoup de moyens il faut qu’ils ne se déplacent que dans la mesure où ils en ont besoin et non pas uniquement parce qu’ils en ont envie.»

Une déclaration raillée sur Twitter, avec le hashtag «#salaudsdepauvres»:

Au sujet des fraudeurs, l’élu de Vénissieux pointe leur «manque de culture collective». Bernard Rivalta s’exaspère quand il «voit des jeunes ne pas valider leur ticket et à côté de ça se trimballer avec des iPhones». Alors que la justice a décidé d’annuler l’élection municipale à Vénissieux, Bernard Rivalta, à la tête du syndicat qui gère les transports lyonnais grâce à son élection à la métropole du Grand Lyon, est sur un siège éjectable. Pour qu’il garde ses fonctions au sein du syndicat, la liste socialiste devra faire aussi bien qu’en mars, lors des municipales, quand il avait été élu de justesse.

 

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Le CNAS, version démocrate de l’impérialisme conquérant

mercredi 7 janvier 2015 à 09:47
Le général David Petraeus au CNAS

Le général David Petraeus au CNAS

 

Alors que Washington n’a plus de politique étrangère, mais plusieurs politiques contradictoires et simultanées, les « faucons libéraux » se sont regroupés autour du général David Petraeus et du Center for a New American Security. Thierry Meyssan présente ce think tank qui joue aujourd’hui le rôle jadis dévolu au Project for a New American Century sous l’ère Bush : promouvoir l’impérialisme expansionniste et dominer le monde.

 crise syrienne, qui a déjà trouvé une solution avec la première conférence de Genève en juin 2012, continue malgré tous les accords négociés avec les États-Unis. À l’évidence, l’administration Obama n’obéit pas à son chef, mais est divisée entre deux lignes politiques : d’une part les impérialistes favorables à un partage du monde avec la Chine et éventuellement la Russie (c’est la position du président Obama) et, d’autre part, les impérialistes expansionnistes (réunis autour d’Hillary Clinton et du général David Petraeus).

À la surprise générale, l’éviction du directeur de la CIA et de la secrétaire d’État lors de la ré-élection de Barack Obama n’a pas mis fin à la division de l’administration, mais l’a au contraire renforcée.

Ce sont à nouveau les impérialistes expansionnistes qui ont relancé la guerre contre la République populaire de Corée, sous le prétexte d’une cyber-attaque contre Sony Pictures attribuée à Pyongyang contre toute logique. Le président Obama a en définitive souscris à leur discours et signé un décret de « sanctions ».

Il semble que les partisans de l’expansion impériale se soient d’abord regroupés pour créer le Center for a New American Security, qui a joué au sein du Parti démocrate un rôle équivalent à celui du Project for a New American Century (et aujourd’hui de la Foreign Policy Initiative) au sein du Parti républicain. À ce titre, ils ont joué un rôle important durant le premier mandat de Barack Obama et, pour certains, ont intégré l’État profond d’où ils continuent à tirer les ficelles.

Les faucons libéraux

Le Center for a New American Security (CNAS) a été créé en 2007 par Kurt Campbell et Michèle A. Flournoy.

Ces deux intellectuels avaient travaillé préalablement ensemble au Center for Strategic and International Studies CSIS). Ils y avaient dirigé la publication, deux mois après les attentats du 11 septembre 2001, de To Prevail : An American Strategy for the Campaign Against Terrorism (Pour triompher : une stratégie américaine pour la campagne contre le terrorisme) [1]. L’ouvrage glosait la décision du président Bush d’attaquer non seulement des groupes terroristes, mais aussi des États qui les soutiennent, voire des États faillis qui échouaient à les combattre sur leur sol. S’inspirant des travaux de la Task Force sur le terrorisme du CSIS, il préconisait un développement considérable des agences de renseignement afin de surveiller le monde entier. Bref, Campbell et Flournoy acceptaient la narration officielle des attentats et justifiaient la « guerre au terrorisme » qui allait endeuiller le monde durant plus d’une décennie.

En 2003, Campbell et Flournoy signaient avec treize autres intellectuels démocrates un document intitulé Progressive Internationalism : A Democratic National Security Strategy(Internationalisme progressiste : une stratégie démocrate de sécurité nationale) [2]. Ce manifeste soutenait les guerres post-11-Septembre tout en critiquant la faiblesse diplomatique du président Bush. Dans la perspective du choix du candidat démocrate en 2004, les signataires entendaient promouvoir le projet impérial états-unien (défendu par George W. Bush) tout en critiquant la manière dont il exerçait le leadership, notamment le doute qu’il avait semé parmi les alliés. Les signataires étaient alors étiquetés « faucons libéraux ».

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Kurt Campbell et Michèle Flournoy lors de la cérémonie de lancement du CNAS, en 2007.

Le CNAS

Lors de sa création (2007), le CNAS affirmait vouloir renouveler la pensée stratégique états-unienne après la Commission Baker-Hamilton et la démission du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld. Le lancement eut lieu en présence de nombreuses personnalités, dont Madeleine Albright, Hillary Clinton et Chuck Hagel. À l’époque, Washington cherchait une échappatoire à son enlisement en Irak. Campbell et Flournoy entendaient préconiser une solution militaire qui permette aux armées US de continuer à occuper l’Irak sans avoir à y épuiser leurs forces. Pour poursuivre son expansion mondiale, l’impérialisme états-unien devait d’abord élaborer une stratégie contre-terroriste qui lui permette de ramener ses troupes en Irak à un format réduit.

Logiquement, Campbell et Flournoy travaillent donc avec le général David Petraeus qui venait d’être nommé commandant de la Coalition militaire en Irak parce qu’il était l’auteur du manuel de contre-insurrection de l’armée de terre US. Ils engagent un expert australien, David Kilcullen, qui va devenir le gourou du général Petraeus et concevra la Surge (la poussée). Selon lui, le retournement des insurgés irakiens est possible par la combinaison de deux facteurs (la carotte et le bâton) : d’une part un salaire sera versé aux résistants qui changeront de camp et veilleront à établir l’ordre sur leur territoire et, d’autre part, une forte contrainte sera exercée sur eux par une augmentation temporaire de la présence militaire US. Cette stratégie sera mise en œuvre avec le succès que l’on connaît : le pays traverse d’abord une phase d’intense guerre civile, puis revient lentement au calme après avoir été profondément détruit. En réalité, le retournement d’une partie de la résistance irakienne n’a été possible que parce qu’elle était organisée sur une base tribale.

De fait, durant cette période, le CNAS et le général Petraeus sont indissociables. Kilcullen devient conseiller de Petraeus, puis de la secrétaire d’État Condoleezza Rice. La fusion est telle que le colonel John Nagl, un conseiller de Petraeus, devient président du CNAS lorsque Campbell et Flournoy entrent dans l’administration Obama.

L’originalité du CNAS, c’était d’être un think tank démocrate qui collabore et intègre des faucons républicains. Il multiplie d’ailleurs les rencontres et les débats avec des membres duProject for a New American Century. Il est financé par des industriels de l’armement ou des prestataires de la Défense (Accenture Federal Services, BAE Systems, Boeing, DRS Technologies, Northrop Grumman), des financiers (Bernard L. Schwartz Investments, Prudential Financial), des fondations (Carnegie Corporation of New York, The William and Flora Hewlett Foundation, Ploughshares Fund, Smith Richardson Foundation, Zak Family Charitable Trust) et des gouvernements étrangers (Israël, Japon, Taïwan).

Durant la campagne électorale, Campbell et Flournoy publient leurs recommandations pour le prochain président :The Inheritance and the Way Forward (L’héritage et la voie à suivre) [3]. De la période Bush, ils remettent en question le principe de la « guerre préventive » et la pratique de la torture. En outre, ils préconisent de réorienter la guerre au terrorisme de manière à éviter le « choc des civilisations » qui priverait Washington de ses alliés musulmans.

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Trois générations de femmes au CNAS : Madeleine Albright, Hillary Clinton et Michèle Flournoy.

L’administration Obama

Élu président des États-Unis, Barack Obama désigne Michèle Flournoy pour surveiller la transition au département de la Défense. Logiquement, elle est nommée sous-secrétaire à la Défense chargée de la politique, c’est-à-dire qu’elle doit élaborer la nouvelle stratégie de Défense. Elle est alors le n°2 du département et gère un budget de 200 millions de dollars.

De son côté, Kurt Campbell est nommé au département d’État pour diriger le bureau de l’Extrême-Orient et du Pacifique.

Campbell et Flournoy vont alors être les promoteurs de la stratégie du « pivot ». Selon eux, les États-Unis doivent se préparer à un affrontement futur avec la Chine. Dans cette perspective, ils doivent lentement faire pivoter leurs forces armées d’Europe et du Moyen-Orient élargi vers l’Extrême-Orient.

Le CNAS est tellement en vogue que de nombreux collaborateurs vont entrer dans l’administration Obama : 
- Rand Beers deviendra secrétaire à la Sécurité de la Patrie, 
- Ashton Carter, sous-secrétaire à la Défense chargé des acquisitions, puis secrétaire à la Défense, 
- Susan Rice, ambassadrice aux Nations unies, puis conseillère nationale de sécurité, 
- Robert Work, adjoint du secrétaire à la Défense, 
et encore : 
- Shawn Brimley, conseiller spécial du secrétaire à la Défense pour la stratégie, puis directeur de la planification au Conseil de sécurité nationale, 
- Price Floyd, assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour les relations publiques, 
- Alice Hunt, assistante spéciale au département de la Défense, 
- Colin Kahl, assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour le Proche-Orient, puis conseiller de sécurité nationale auprès du vice-président, 
- James Miller, sous-secrétaire à la Défense adjoint pour la politique, 
- Eric Pierce, adjoint du chef du département de la Défense chargé des relations avec le Congrès, 
- Sarah Sewall deviendra, en 2014, sous-secrétaire d’État pour la Démocratie et les Droits de l’homme, 
- Wendy Sherman deviendra, en 2011, sous-secrétaire d’État pour les Affaires politiques, 
- Vikram Singh, conseiller spécial du secrétaire à la Défense pour l’Afghanistan et le Pakistan, 
- Gayle Smith, directrice pour le Développement et la Démocratie au Conseil national de sécurité, 
- James Steinberg, adjoint de la secrétaire d’État, 
- Jim Thomas, assistant adjoint du secrétaire à la Défense pour les Ressources, 
- Edward (Ted) Warner III, conseiller du secrétaire à la Défense pour le contrôle des armements.

Le CNAS prépare déjà le programme du prochain président des États-Unis.

L’influence du CNAS

Michèle Flournoy, qui ambitionnait de devenir secrétaire à la Défense, fut écartée de ce poste, en 2012 parce que jugée trop proche d’Israël. Elle est pourtant actuellement omniprésente dans les instances de réflexion de la Défense : elle est membre du Defense Science Board (Conseil scientifique de la Défense), du Defense Policy Board (Conseil politique de la Défense), et du President’s Intelligence Advisory Board (Conseil consultatif présidentiel du Renseignement).

À l’évidence, ses préconisations politiques sont suivies aussi bien en ce qui concerne le « Moyen-orient élargi » que l’Extrême-Orient.

Le CNAS a soutenu les efforts de Wendy Sherman pour négocier la reprise de négociations diplomatiques avec Téhéran. De manière assez transparente, il a souligné que le problème avec l’Iran était moins la question nucléaire que l’exportation de sa Révolution. Il préconise donc une série d’actions extrêmement sévères pour couper les réseaux iraniens en Afrique, en Amérique latine et au Proche-Orient [4].

Concernant la Syrie, le CNAS considère qu’il sera impossible de renverser la République à court terme. Il conseille donc la « stratégie du tourniquet » : utiliser le consensus qui s’est créé contre l’Émirat islamique pour que tous les États impliqués fassent pression sur Damas et sur les groupes d’opposition afin de parvenir à une désescalade militaire —mais sans pour autant collaborer avec le président el-Assad contre l’Émirat islamique—. L’effort devra donc à la fois porter sur l’obligation faite à la République d’intégrer dans son gouvernement des membres de l’opposition pro-atlantiste et sur l’aide humanitaire et logistique apportée aux zones rebelles de manière à ce qu’elles deviennent attractives. Une fois des pro-atlantistes au gouvernement, ils seront chargés d’identifier les rouages de l’appareil d’État secret de manière à ce qu’il puisse être ultérieurement détruit. L’originalité du plan, c’est de revendiquer le désert syrien pour les rebelles qui refuseraient d’entrer au gouvernement. Or, ce désert représente 70 % du territoire et abrite l’essentiel des réserves de gaz [5].

Le CNAS porte une attention particulière à l’Internet. Il s’agit de limiter les censures gouvernementales de manière à ce que la surveillance de la NSA puisse continuer avec la même facilité [6]. Simultanément, il s’inquiète de la manière dont la Chine populaire se protège de l’espionnage de la NSA [7].

Dans le Pacifique, le CNAS préconise un rapprochement avec l’Inde, la Malaisie et l’Indonésie. Il a conçu un plan de modernisation du dispositif contre la Corée du Nord.

Les responsables actuels

Progressivement, le CNAS —qui était une initiative démocrate collaborant avec des néo-conservateurs républicains— est devenu le principal centre d’études promouvant l’impérialisme conquérant.

Outre Kurt Campbell et Michèle Flournoy, on relève parmi ses administrateurs : 
- le général John Allen, commandant de la Coalition anti-Daeh, 
- Richard Armitage, ancien adjoint au secrétaire d’État, 
- Richard Dantzig, vice-président de la Rand Corporation, 
- Joseph Liberman, l’ancien porte-parole israélien au Sénat, 
- le général James Mattis, ancien commandant du CentCom.

Le CNAS est appelé à se développer encore car il est désormais le principal think tank capable de s’opposer à la baisse du budget de la défense US et de relancer l’industrie de la guerre.

Thierry Meyssan

[1To Prevail : An American Strategy for the Campaign Against Terrorism, Csis Significant Issues Series, CSIS, November 2001.

[2Progressive Internationalism : A Democratic National Security Strategy, Progressive Policy Institute, October 30, 2003.

[3The Inheritance and the Way Forward, Kurt Campbell, Michele Flournoy, CNAS, 2007.

[4Pushback Countering the Iran Action Network, Scott Modell and David Asher, Center for a New American Security, September 2013.

[5The Tourniquet. A Strategy for Defeating the Islamic State and Saving Syria and Iraq, Marc Lynch, Center for a New American Security, October 2014. Et How This Ends. A Blueprint for De-Escalation in Syria, Dafna H. Rand and Nicholas A. Heras, Center for a New American Security, November 2014. « L’incroyable plan de "paix" US pour la Syrie », par Thierry Meyssan, Al-Watan (Syrie), Réseau Voltaire, 29 décembre 2014.

[6Bringing Liberty Online. Reenergizing the Internet Freedom Agenda in a Post-Snowden Era, Richard Fontaine, Center for a New American Security, September 2014.

[7Warring State : China’s Cybersecurity Strategy, Amy Chang, Center for a New American Security, December 2014.

 

Source RV

Découverte de deux exoplanètes les plus semblables à la Terre jamais observées

mercredi 7 janvier 2015 à 08:29
Découverte de deux exoplanètes les plus semblables à la Terre jamais observées

Deux nouvelles exoplanètes, les plus semblables à la Terre jamais observées, ont été découvertes en orbite de leur étoile dans la zone habitable, où l'eau à l'état liquide et donc la vie pourraient potentiellement exister, ont annoncé mardi des astronomes.

Six autres exoplanètes, plus grandes que les deux premières mais de taille comparable à la Terre, ont également été observées en orbite dans la zone habitable.

La découverte de ces huit exoplanètes double le nombre de ces planètes lointaines répertoriées, dont le diamètre est moins de deux fois celui de la Terre, précisent les chercheurs qui ont fait ces découvertes à partir du télescope spatial américain Kepler. "La plupart de ces huit planètes ont une bonne chance d'être rocheuses comme la Terre et de se situer dans la zone habitable", a souligné Guillermo Torres, du centre d'Astrophysique de Harvard (CfA), l'un des principaux auteurs de cette découverte. 

Cette zone est dite habitable car la vie telle que nous la connaissons et qui dépend de la présence d'eau liquide a la plus grande probabilité de s'y développer, explique ce scientifique. Les deux exoplanètes qui ressemblent le plus à la Terre sont Kepler-438b et Kepler-442b. Elles sont en orbite autour d'étoiles rouges dites naines, plus petites et moins chaudes que notre soleil, à respectivement 470 et 1.100 années-lumière de la Terre. Une année-lumière équivaut à environ 9.461 milliards de kilomètres. 

Kepler-438b tourne autour de son étoile en 35 jours tandis que Kepler-442b effectue une orbite en 112 jours. Avec un diamètre de seulement 12% plus grand que celui de notre planète, Kepler-438b a 70% de chance d'être rocheuse, selon les calculs de ces astronomes qui ont présenté ces découvertes à la conférence de l'American Astronomical Society réunie cette semaine à Seattle. Kepler-442b a quant à elle un diamètre un tiers plus grand que celui de la Terre et a 60% de probabilités d'être rocheuse. 

Pour que la vie puisse y exister, une exoplanète doit recevoir au moins autant de lumière de son étoile que la Terre en reçoit du soleil de manière à maintenir une température permettant la présence d'eau liquide. Kepler-438b a environ 40% de radiations lumineuses en plus que la Terre avec le soleil. De ce fait, ces scientifiques ont calculé qu'il y a 70% de probabilités que Kepler-438b soit dans la zone habitable de son système stellaire. Pour Kepler-442b qui a environ deux-tiers de rayonnement supplémentaire, la probabilité qu'elle se trouve dans la zone habitable est estimée à 97%. 

Ces huit exoplanètes étaient trop petites pour mesurer leur masse et confirmer ainsi leur observation. Ces chercheurs ont de ce fait utilisé un programme informatique appelé BLENDER qui a permis de déterminer statistiquement la probabilité que ces planètes existent bien. D'autres observations de ces huit exoplanètes ont également révélé que quatre d'entre elles se trouvent dans des systèmes stellaires comprenant plusieurs étoiles. 

Sur les près de 1.800 exoplanètes détectées jusqu'alors depuis les 20 dernières années, une vingtaine sont en orbite autour de leur étoile dans la zone habitable. Mais la plupart de ces planètes sont nettement plus grandes que la Terre et de ce fait il est difficile, vu leur taille, de déterminer si elles sont gazeuses ou rocheuses.

 

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Le site Web du ministère de la Défense attaqué par Anonymous pour «venger» Rémi Fraisse

mardi 6 janvier 2015 à 20:09
Le site Web du ministère de la Défense attaqué par Anonymous pour «venger» Rémi Fraisse

Un groupe de pirates informatiques baptisé «Anonymous OpGPII» a revendiqué cette attaque, pour «venger» la mort du militant écologiste Rémi Fraisse.

 

Le site du ministère de la Défense est resté inaccessible durant l'essentiel de la journée mardi. Un groupe de pirates informatiques, baptisé «Anonymous OpGPII», a revendiqué l'attaque sur Twitter, photos à l'appui. Un tweet a aussi été envoyé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

La cyberattaque a été lancée en milieu de matinée et s'est poursuivie dans l'après-midi. À première vue, la technique utilisée serait celle du déni de service distribué (DDoS), consistant à submerger les serveurs de requêtes pour les rendre inaccessibles. Cette pratique est répandue lorsqu'il s'agit d'attaques informatiques. Elle a été utilisée récemment dans l'attaque des serveurs du PlayStation Network et du Xbox Live.

«Aujourd'hui, nous commençons une opération pour venger Rémi Fraisse»

D'après ses prétendus auteurs, le piratage du site institutionnel aurait pour objectif de rendre hommage à Rémi Fraisse. «Aujourd'hui, nous commençons une opération pour le venger», déclarent les Anonymous dans un communiqué publié sur le site Pastebin. «Pendant trop longtemps, Anonymous est resté à l'écart, nous n'avons pas pris de mesures. Mais maintenant, nous allons le faire», ajoutent-ils.

Rémi Fraisse manifestait en opposition à la construction du barrage de Sivens, dans le Tarn. Il a été tué le 26 octobre 2014 par l'explosion d'une grenade offensive, lancée par un gendarme. Sa mort avait provoqué de nombreux heurts, notamment à Nantes et à Toulouse, ville d'origine du jeune écologiste.

Le ministère de la Défense «déposera éventuellement une plainte»

«Depuis le début de la matinée, le Calid (Centre d'analyse de lutte informatique défensive) est sur le coup», a déclaré le ministère de la Défense, contacté par Le Figaro. «Nous n'avons pas encore vérifié l'origine des perturbations, il ne s'agit donc pas officiellement d'une attaque. Pour l'heure, on ne confirme aucune revendication, quelle qu'elle soit», a précisé le ministère.

L'attaque par déni de service distribué ne permet pas, à elle seule, le vol de données présentes sur les serveurs concernés. Il n'empêche, le ministère de la Défense a déclaré «qu'une plainte pourrait éventuellement être déposée». En 2012 par exemple, le ministère de la Justice avait été piraté par des Anonymous, qui ont été arrêtés par la suite.