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La libération de Cuba par Obama: Pourquoi et ce qui va changer

jeudi 18 décembre 2014 à 08:14
La libération de Cuba par Obama: Pourquoi et ce qui va changer

 

Cuba et matières premières, premièrs intérêts des USA

 

 10 ans presque jour pour jour (27/12/2004) de la découverte d'un formidable gisement de pétrole à 50km au nord de la Havane (voir article), cubains et américains ont décidé de se rapprocher. Première mesure, un assouplissement de l'embargo. Lire en bas de l'article ce qui va changer) 

Mais faut-il pour autant croire en se réchauffement ? Personne n'avait venir cette annonce, ni les cubains festifs, ni les américains très partagés par la nouvelle du rétablissement des liens.

Si évidemment d'un premier abord, nul ne peut vraiment contester cette décision, on peut toutefois noter plusieurs éléments économiques qui ont d'une certaine manière obligé Barack Obama à faire ce pas. 

-Le premier, la chute du baril de pétrole, ainsi, nous pouvons imaginer que les USA dans la tourmente s'accrochent à ce "rêve cubain". Plus globalement, les USA sont braqués sur les matières premières cubaines qui abondent. Hormis le pétrole, cobalt, nickel, fer, cuivre, manganèse, gaz naturel et terres cultivables s'ouvrent aux américains.

-La création des BRICS et d'une nouvelle banque mondiale concurrente à la FED  agenouille l'Oncle Sam obligé de s'ouvrir à leur ennemi de 50 ans, et plus. C'est peut-être ici la Premùière Raison du rapprochement.

-Enfin, le climat géopolitique tendu, en particulier avec la Russie et la chute historique du rouble. Barack Obama a-t-il voulu faire passer un message à Vladimir Poutine ? 

En politique, rien n'est du hasard. Surtout quand on sait que Poutine envisagait de planquer ses navires à Cuba, entre autres.

Si la libération de Cuba se fera lentement, elle se fera aussi avec la NSA et les lobbys américains qui ne rêvent que de "fumer" les meilleurs cigares du monde.

 

Ghisham Doyle pour WikiStrike

 

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Retour sur le rapprochement

 

Le Président cubain Raul Castro a annoncé mercredi s’être « mis d’accord » avec son homologue américain Barack Obama sur « le rétablissement des relations diplomatiques » entre les deux pays, tout en soulignant que la question « principale » de l’embargo américain restait à régler.

Lors d’un entretien téléphonique, les deux chefs d’Etat se sont « mis d’accord sur le rétablissement des relations diplomatiques », interrompues depuis plus d’un demi-siècle.

« Cela ne veut pas dire que le (problème) principal, l’embargo économique, ait été résolu », a toutefois ajouté le président cubain dans une allocution diffusée par les médias d’Etat. Dans le même temps, le président Barack Obama s’est engagé à examiner avec le Congrès américain la levée de cet embargo strict imposé depuis 1962 par les Etats-Unis à l’île communiste.


Le rapprochement historique entre les deux pays survient au moment de l’annonce par les deux pays d’un échange de prisonniers: un espion américain détenu à Cuba depuis 20 ans et trois Cubains écroués aux Etats-Unis. « Gerardo (Hernandez), Ramon (Labañino) et Antonio (Guerrero) sont arrivés aujourd’hui dans notre patrie », a annoncé M. Castro au sujet de ces trois agents qui faisaient partie d’un groupe de cinq Cubains condamnés en 2001 à de lourdes peines de prison pour espionnage.

« Cette décision du président américain mérite le respect et la reconnaissance de notre peuple », a ajouté le président cubain, avant de confirmer la libération « humanitaire et unilatérale » d’Alan Gross, un Américain détenu depuis 5 ans à La Havane. Washington a toujours conditionné une détente avec Cuba à la libération de cet ancien contractuel de l’agence fédérale américaine pour le développement international (USAID), qui avait été condamné en 2011 à 15 ans de prison pour avoir introduit du matériel de transmission satellitaire interdit dans l’île.

M. Castro a aussi souhaité « saluer l’appui du Vatican » au rapprochement entre les deux pays, séparés seulement par les 150 km du détroit de Floride et qui n’ont plus de relations diplomatiques officielles depuis 1961. Le pape François avait lancé un appel personnel à M. Obama, dans une lettre cet été, et séparément à M. Castro, et le Vatican a accueilli des délégations des deux pays pour finaliser le rapprochement historique.

 

Source

 

 

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Parlons des conséquences consommables

 

 

Alcool et tabac

 
 

Décrété il y a plus de 50 ans, l'embargo américain interdisait au départ les exportations vers Cuba de façon très stricte. Depuis le début des années 2000, les conditions de ce blocus se sont cependant assouplies avec de nombreuses exceptions, notamment en ce qui concerne les médicaments et les denrées alimentaires.

Mais l'un des célèbres symboles de l'embargo, le fameux cigare cubain, est toujours resté prohibé. Ce qui a participé à sa renommée outre-Atlantique. Parmi les plus convoités, les Cohiba: offerts à une époque en guise de cadeau diplomatique, leur prix peut dépasser les 40 euros pièce.

cohiba

La levée de l'interdiction permettrait à de nombreux américains de réaliser leur rêve de s'en procurer légalement. Mercredi, la Maison Blanche a annoncé faire un effort sur la question et autoriser les voyageurs américains a en rapporter depuis Cuba mais sans dépasser les 100 dollars (soit à peine deux de ces cigares).

Parmi ces 100 dollars (environ 80 euros), les Américains pourront aussi ramener sans problème de l'alcool dont le "vrai" rhum Havana Club — interdit jusque là sur le territoire — et n'auront plus à ce contenter de sa version américaine vendue sous le même nom mais produite à Puerto Rico par Bacardi.

havana club

En attendant la fin véritable de l'embargo, les Américains autorisés à voyager à Cuba pourront par ailleurs découvrir les avantages d'y utiliser leur carte de crédit très prochainement, a précisé Obama mercredi.

Internet et réseaux sociaux

 
 

Mais il n'y a évidemment pas que du côté américain qu'une levée totale de l'embargo aurait des conséquences. Malgré les diverses exceptions qui existent aujourd'hui, la population souffre tout de même grandement de ce blocus.

La disparition de ces contraintes économiques permettraient bien plus que de rapporter tabac ou alcool des États-Unis. C'est le développement même du pays qui pourrait en bénéficier. Actuellement Cuba ne peut, par exemple, par importer les produits dont la composition est américaine à plus de 10%. Un frein notoire pour l'accès à certaines technologies électroniques ou informatiques.

cyber cafe

Obama a d'ailleurs d'ores et déjà annoncé que l'exportation de matériels de communication et télécommunication choisis serait permise. Le but? Développer internet sur l'île car y accéder coûte cher et les connexions sont souvent de mauvaise qualité. Selon des statistiques nationales, seuls un quart des Cubains pouvait utiliser internet en 2011— principalement dans des cyber cafés — et moins de 5% le faisait régulièrement.

Une avancée qui rendrait par conséquent possible l'accès aux réseaux sociaux, aujourd'hui très compliqué. Relativement peu présents pour le moment, Twitter et Facebook pourraient donc débarquer sur l'île si les infrastructures étaient améliorées une fois l'embargo levé. Le géant du web Google, qui doit pour le moment se contenter de proposer des gadgets mobiles gratuits, pourrait de son côté augmenter son offre en mettant à disposition toutes ses applications, y compris celles payantes.

voitures cuba

La levée totale d'un embargo faciliterait aussi le renouvellement du parc automobile, en très mauvais état à Cuba. Malgré l'assouplissement annoncé en décembre 2013 par Castro sur l'achat de véhicules importés, de nombreuses voitures qui datent des années 50 comme les Chevrolet, Cadillac, Chrysler et autres américaines roulent toujours grâce à des pièces détachées qui viennent du monde entier.

 

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Anticipation du GEAB 90 - Pétrole, monnaies, finance, sociétés, Moyen-Orient : Très Grande Tempête dans le Port de l'Occident en 2015 !

jeudi 18 décembre 2014 à 07:56
Anticipation du GEAB 90 - Pétrole, monnaies, finance, sociétés, Moyen-Orient : Très Grande Tempête dans le Port de l'Occident en 2015 !

Depuis près de deux ans, en combinant divers angles (spéculatifs, géopolitiques, technologiques, économiques, stratégiques, monétaires...), nous n'avons cessé d'anticiper une crise majeure de tout le secteur pétrolier. Aujourd'hui, plus personne ne doute du fait que nous y sommes bien, et le GEAB se doit donc d'anticiper les conséquences de cette véritable bombe atomique qui commence à souffler tous les piliers de l'ancien système : monnaie internationale telle qu'on l'a connue, marchés financiers tels qu'on les a connus, États-Unis tels qu'on les a connus, alliance occidentale telle qu'on l'a connue, gouvernance mondiale telle qu'on l'a connue, démocratie telle qu'on l'a connue, etc. 

« Crise systémique globale : la fin de l'Occident tel qu'on le connaît depuis 1945 » 

Nous souhaitons ici faire un retour sur l'anticipation historique du GEAB, celle de Franck Biancheri en février 2006, qui annonçait le déclenchement d'une crise systémique globale sous le titre La fin de l'Occident tel qu'on le connaît depuis 1945 (1). Ce monde occidental aura donc mis neuf ans à s'effondrer (ou sept ans, si l'on fait débuter le processus avec la crise des subprimes de 2008 comme il est de rigueur de le faire)... Durant ces neuf années, le GEAB a fait œuvre de pédagogie de la crise dans le but avoué de contribuer à relever toutes les solutions qui existaient pour en sortir le plus rapidement et le moins douloureusement possible. Apparemment, en dehors du travail effectué par les BRICS qui, comme anticipé également dans le GEAB, ont abattu une tâche énorme pour poser les fondements du monde de demain, le monde occidental, quant à lui, a bien fait ici et là quelques efforts dont nous décelons les signes par endroits. Mais, en cette fin 2014, et à l'issue de l'énorme déstabilisation causée par le crash des relations euro-russes dans la crise ukrainienne, notre équipe a beaucoup de mal à se projeter dans un scenario positif pour l'année à venir. 

2015 va pourtant consacrer l'effondrement complet du monde occidental tel qu'on l'a connu depuis 1945. Ce sera un gigantesque ouragan qui va souffler et faire tanguer la planète entière, mais les points de ruptures se situent dans le « Port de l'Occident », qui n'est plus un port depuis longtemps, mais va clairement se révéler en 2015 avoir été l'œil du cyclone, comme nous n'avons cessé de le répéter depuis 2006. Alors que certains bateaux tentaient de prendre le large, la crise ukrainienne a eu pour effet d'en ramener une partie au port et de les ré-amarrer fermement. Malheureusement, c'est le port lui-même qui secoue les bateaux et ce sont ceux dont les amarres sont les plus solides qui casseront les premiers. Nous pensons bien sûr à l'Europe au premier plan, mais plus encore à Israël, aux marchés financiers et à la gouvernance mondiale. 

La paix est bien entendu en jeu, une paix qui n'est d'ailleurs plus qu'un vain mot. Demandez à la Chine, à l'Inde, au Brésil, à l'Iran, etc., si l'Occident véhicule encore une quelconque image de paix. Quant aux valeurs démocratiques, ce que nous en montrons fait plus office de repoussoir que de modèle... au point que le principe universel de démocratie est relégué au rang des concepts culturellement relativisables et finit par servir les agendas anti-démocratiques de tout acabit, en Europe et ailleurs. Et pourtant ce n'est pas le principe démocratique qui pose problème (il faut au contraire en réinventer les modes d'application, en partenariat avec les nouvelles puissances émergentes), mais bien l'incapacité des Occidentaux à avoir su adapter sa mise en œuvre aux nouvelles caractéristiques sociétales (émergence d'entités supranationales de facto politiques, Internet qui transforme la structure sociale). 

La crise pétrolière est systémique parce qu'elle est liée à la fin de l'ère du tout-pétrole 

Revenons également un instant sur les principales caractéristiques de cette crise systémique pétrolière telle que nous l'avons analysée. De manière très résumée, et afin de faire ressortir la nature systémique de cette crise pour mieux asseoir la suite de nos anticipations, c'est le système de gouvernance mondiale du marché du pétrole, l'
OPEP, qui a été mis à mal. Les États-Unis, qui en étaient les maîtres jusqu'en 2005 (2) environ, ont vu arriver les émergents dont les niveaux de consommation en faisaient inévitablement des co-maîtres. 


 

Consommation de pétrole : en rouge, par les États-Unis, l'Europe occidentale et le Japon ; en bleu, par le reste du monde. Source : Yardeni / Oil market intelligence.


Il aurait fallu bien sûr acter ce changement par une réforme du système antérieur de gouvernance pour mettre tout le monde dans le même club. Au lieu de cela, effrayés à l'idée d'une augmentation des cours du pétrole à laquelle l'économie américaine, totalement dépendante de cette matière première (contrairement à l'Europe) faute d'avoir investi de manière significative et coordonnée dans les énergies renouvelables notamment, était incapable de résister, les États-Unis ont décidé de briser toute logique de coordination mondiale en créant un marché concurrent, le marché du schiste, destiné à faire baisser les prix. On sait malheureusement à quoi aboutit généralement la compétition en matière d'accès aux ressources énergétiques... l'Europe, au moins, est censée le savoir (3). 
 

Production de pétrole de schiste aux États-Unis - Source : HPDI, LLC


À cette rupture majeure de tendance, se combine une autre tendance lourde, bien peu évoquée actuellement dans les médias, celle de la fin du pétrole comme source principale d'énergie de l'économie mondiale. Et c'est ce deuxième facteur qui rend la situation totalement incontrôlable actuellement. Les cours dévissent parce que l'ère du pétrole se termine et personne n'y peut rien. Nous l'avons anticipé il y a plusieurs mois (4) : la Chine se prépare à un parc automobile tout-électrique (5), et, ce faisant, fera passer le parc automobile mondial au tout-électrique - une fois que la technologie sera au point et que la massification sera inéluctable, tout le monde passera en effet à l'électrique. Nous avons anticipé que cette transformation serait en place dans moins de 10 ans et que, dans 5 ans, le point d'inflexion en matière de consommation serait atteint. Or, une année au moins a déjà passé depuis cette anticipation. Quatre ans, c'est un horizon que commencent à percevoir les spéculateurs de tous poils (6). 

En réalité, le « pic pétrolier » est ce que LEAP appelle une « anticipation réussie » : sa mise en perspective a permis d' « éviter » le problème. Peur d'une pénurie et d'une explosion des prix, bonnes et mauvaises stratégies de contournement (renouvelable et schiste), le tout combiné à un énorme ralentissement économique et, en point d'orgue, un agenda écologique dont on notera la reprise active depuis cette année (7), et le monde est « prêt » à clore l'ère pétrole... À ceci près que les acteurs existentiellement liés à cette matière première vont se faire violemment entendre avant de disparaître. 

Là encore, que nos lecteurs ne se méprennent pas : le pétrole continuera encore longtemps à être utilisé pour faire tourner moteurs et usines du monde (il a même à nouveau de nombreuses années devant lui puisque le risque de pénurie est ainsi repoussé de plusieurs décennies), mais l' « ère » du pétrole souverain se termine et cela constitue bien sûr un changement systémique. 

Dans la partie Télescope, nous élaborons sur les conséquences de la crise systémique pétrolière, sur les marchés financiers notamment. Ces marchés financiers, qui ont bien « résisté » à six longues années de crise, étouffant dans leurs bras mécaniques l'économie réelle et prouvant à quel point ils étaient le nœud du problème, ne survivront pas en l'état au choc que s'apprêtent à encaisser d'une part l'industrie pétrolière, acteur central, et d'autre part le dollar, outil principal de la planète-finance. Mais d'autres bombes sont prêtes à exploser - comme si celle-ci ne suffisait pas... 

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(1) Source : 
LEAP/Europe2020, 15 février 2006 

(2) En réalité le début de la hausse des prix du pétrole date de 2003. Et c'est en 2006 qu'ils commencent à exploser. Mais 2005 constitue une date récurrente dès qu'on analyse la hausse des tarifs à l'aune de la consommation des émergents au lieu de celle des aléas de la géopolitique moyen-orientale, et de manière générale dès qu'on observe la montée en puissance des émergents. 

(3) Les deux guerres mondiales du début du XXe siècle sont intrinsèquement liées à une compétition dans l'accès aux ressources énergétiques (source : 
Cambridge Journals, 09/1968), raison pour laquelle les Communautés européennes au sortir de la Deuxième Guerre mondiale sont nées de la mise en commun des ressources, soit la CECA (source : Wikipedia), un projet qui aurait dû rester l'un des fils conducteurs de la construction européenne alors que la crise ukrainienne révèle aujourd'hui le néant absolu qui règne en Europe en matière de politique commune énergétique. Et dire que certains trouvent qu'on souffre de trop d'Europe ! La construction européenne s'est en réalité arrêtée en 1989... occupée à réglementer la taille des concombres et à libéraliser tout le reste : « l'Europe du concombre »... 

(4) Dans nos recommandations de janvier dernier (GEAB N°81) sous le titre La Chine passe à l'électrique. Source : 
LEAP/E2020, 15/01/2014 

(5) Source : 
Bloomberg, 09/02/2014 

(6) Pour ceux qui doutent de la réalité de cette évolution, il y a cette récente et incroyable décision de l'Allemagne (incroyable parce que complètement contre-intuitive avec la baisse actuelle des cours du brut) de miser tout sur les énergies renouvelables et de faire un paquet de tout ce qui est nucléaire-gaz-pétrole-charbon pour s'en débarrasser. Source : 
Deutsche Welle, 01/12/2014 

(7) Nous avons pris note le mois dernier des résultats très concrets obtenus en matière de promesses de réduction des émissions de CO2, y compris de la part des États-Unis, sous la houlette des Chinois. Et même si le Sommet de Lima ne semble pas produire pour sa part beaucoup de résultats, c'est surtout parce que les pays pauvres font mine de continuer à croire que ce sont les dollars de l'Occident qui vont financer leur transition énergétique. Mais sur le fond, l'agenda environnemental est très dynamique en ce moment, essentiellement parce qu'il coïncide pour la première fois avec les objectifs stratégiques de la première (ou deuxième) puissance mondiale, la Chine.

 

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Censure du web : le blocage administratif des sites programmé pour février 2015

mercredi 17 décembre 2014 à 22:35
Censure du web : le blocage administratif des sites programmé pour février 2015

Selon nos informations, le gouvernement entend activer le blocage administratif à partir de février 2015 au plus tard. Le projet de décret est dans la boucle, mais il doit encore être notifié à Bruxelles, puisqu'il touche à la « société de l'information ». Paris envisage maintenant une notification d'urgence afin de tenir ce calendrier. 

C'est l'une des mesures phares qui a suscité un grand nombre de critiques : la récente loi sur le terrorisme programme en effet la mise en place d'un blocage administratif des sites incitant ou faisant l'apologie du terrorisme. Le ministre de l'Intérieur veut profiter de l'occasion pour activer dans le même temps le blocage, toujours administratif, des sites pédopornographiques. Système de régulation contre lequel le PS s'était autrefois opposé avant son accession à la présidence. 

Décret programmé février 2015, notifié d'urgence à Bruxelles 

Selon nos sources, le décret d'application de ces deux mesures sera publié en France au début de l'année 2015, normalement dès le mois de février. Cependant, l'Intérieur va devoir passer par une étape douloureuse : notifier à Bruxelles ce décret puisqu'une directive impose cette procédure pour les textes encadrant la société de l'information. 

Une QPC attend le décret au tournant 

Rappelons que la loi contre le terrorisme prévoit de confier à l'autorité administrative le soin de définir des listes noires de sites à bloquer, sans passer par l'intermédiaire du juge. Selon 
une version d'ébauche du décret révélée dans nos colonnes, c'est l'OCLCTIC qui sera chargé de rédiger cette liste. Selon la loi, l'office central pour la lutte contre la criminalité informatique s'adressera d'abord à l'éditeur ou à l'hébergeur ou à défaut d'indication aux FAI afin que ceux-ci empêchent l'accès sans délai. Ces mesures seront auscultées par une personnalité désignée par la CNIL qui devra s'assurer de la régularité des demandes de retrait « et des conditions d'établissement, de mise à jour, de communication et d'utilisation de la liste ». En cas d'irrégularité, elle pourra saisir les juridictions administratives, au besoin via une procédure d'urgence. Cette liste noire sera également adressée aux moteurs de recherches qui devront déréférencer les adresses là encore le plus rapidement possible. 

Les acteurs du web
 ont déjà programmé une question prioritaire de constitutionnalité contre le décret d'application, celui-ci publié au JO. Par-là, le « CC » pourra du coup ausculter la loi, puisque celle-ci a été promulguée sans qu'aucun groupe de 60 députés ou 60 sénateurs ne daignent la soumettre à son examen.

 

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Près de Nantes, des macaques du zoo livrés à la trépanation

mercredi 17 décembre 2014 à 19:10
Près de Nantes, des macaques du zoo livrés à la trépanation

Les zoos sont censés protéger les animaux, pas les vendre à un laboratoire pour des expériences impliquant une chirurgie lourde.Reporterre révèle que des macaques rhésus, nés dans un zoo près de Nantes, ont été vendus en Allemagne à un Institut de recherche pratiquant la vivisection.


- Nantes, correspondance

En septembre, une chaîne allemande a diffusé un film en caméra cachée sur ces macaques qui paraissent bien maltraités. Il semble alors que le laboratoire allemand Max-Planck de Tübingen ait importé, directement de l’Île Maurice, des primates sauvages. L’investigation, relayée par l’ONG One Voice, montre que certains de ces singes sont nés en France dans un zoo à Port-Saint-Père en Loire-Atlantique, relayés par un élevage voisin.

Choquantes, les images ne sont pas à montrer aux gens sensibles : les macaques montrent des visages et des cranes ensanglantés par lestrépanations qui les ont transformés en cobayes. « Un cauchemar vivant », ce reportage en caméra cachée a été effectué pendant sept mois, de 2013 à 2014, par des militants de la défense animale dans les locaux d’un éminent institut de recherche neurologique allemand, l’Institut Max-Planck pour la cybernétique biologique, basé à Tübingen, dans le land de Bade-Wurtemberg.

Ce reportage a été diffusé le 10 septembre 2014 par la chaîne de télévision allemande Stern TV.


Pour faciliter les manipulations sur le cerveau des singes, le placement d’électrodes ou l’injection directe des substances chimiques requises par les expériences in vivo, des implants permanents en titane, de la taille d’un gros bouchon, leur sont insérés au sommet du crâne. Des implants qui servent aussi à immobiliser la tête des primates pendant les expérimentations, le cou étant déjà contraint par l’orifice d’une boîte où le primate est enfermé. Selon les militants qui ont dévoilé ces images, les plaies des animaux s’infectent parfois, induisant souffrance et mal être.

Les images prises clandestinement ont été rendues publiques par le BUAV, British Union for Abolition of Vivisection. Fondée à Londres en 1899, l’association milite pour l’abolition totale de toute expérimentation animale. Ses investigations anonymes l’ont menée ces dernières années dans des laboratoires en Grande-Bretagne, chez des pourvoyeurs de primates au Vietnam, en Malaisie, en Espagne. Pour cette dernière enquête à Tübingen, les Britanniques se sont associés avec leurs correspondants en Allemagne, l’association Soko-Tierschutz.

Sensibles à la douleur ou pas ?

« L’animal ne ressent pas les électrodes dans son cerveau, car son cerveau n’a pas de recepteur de la douleur », expliquait l’institut Max-Planck en 2009 après les protestations d’une association de médecins allemands contre l’expérimentation animale.

L’absence de perception de douleur par les animaux est un sujet très controversé, récemment commenté par de philosophes et des théologiens aux Etats-Unis. Des travaux universitaires menés sur des macaques rhésus en 1964 ont montré qu’un de ces singes refusait de tirer sur une chaîne qui lui fournit de la nourriture, quand ce geste provoquait un électrochoc à un autre singe dans la cage voisine. Cette recherche concluait que le macaque est capable d’empathie avec ses semblables.

Air France sans états d’âme

La diffusion de l’investigation divulguée par BUAV et Soko-Tierschutz a causéquelque émoi en Allemagne. Elle a aussi conduit l’association française One Voice à dénoncer la compagnie Air France, qui achemine sans états d’âme ces singes de l’Île Maurice jusqu’en Europe.

Air France est d’ailleurs la dernière compagnie aérienne de passagers dans le monde à continuer à effectuer ces transports des singes voués à l’expérimentation, malgré les protestations, notamment de l’experte en primates et anthropologue britannique Jane Goodhall.

Un zoo français fournisseur de singes cobayes

Après la diffusion du film « Un cauchemar vivant », des ramifications et compléments d’enquête mènent en Loire-Atlantique, où un zoo et un élevage, très liés l’un à l’autre, ont fourni sept animaux.

Daté de décembre 2011 et janvier 2012, des dizaines de document photographiés révèlent les attestations sanitaires délivrées pour ces macaques rhésus mâles (Maccacca mulata) en transit dans les murs de la société BioPrim à Baziège, près de Toulouse. Il a joué le rôle d’un centre d’accueil des singes importés, soumis à quarantaine, avant d’être répartis ailleurs pour des expérimentations médicales ou pharmaceutiques. Un centre décrié dès sa création en 2001, mais que son gérant, Éric André, considère alors comme un« hôtel Hilton pour singes ».

Nés en captivité, vendus au labo

Les macaques rhésus expédiés à l’institut Max-Plank ne sont donc pas tous nés à l’état sauvage à l’Île Maurice. Les documents vétérinaires produits par l’association de défense des animaux One Voice prouvent sans équivoque que ces singes parvenus en janvier 2012 en Allemagne sont nés au sein du zoo Planète Sauvage, à Port-Saint-Père, et souvent acheminés via une société d’élevage voisine, Savane Nature, située à cinquante kilomètres de là, dans le vignoble nantais.

Selon les documents, dont certains portent le tampon de la préfecture de Loire-Atlantique, la provenance d’un même singe, identifié par le matricule à cinq chiffres de son tatouage, indique soit Savane Nature, soit Planète Sauvage, soit Safari Africain (le premier nom du zoo de 1992 à 1998).

« Passer par une structure extérieure permet à un zoo d’écouler sans souci les macaques rhésus en trop. Il faut dire que ce sont des animaux qui se reproduisent facilement et que pour attirer le public, il est préférable que des petits naissent. C’est le cas pour tous les animaux dans tous les zoos », explique Muriel Arnal, présidente de l’association One Voice.

Une « maison de retraite »

La Sarl Savane Nature a été créée en 2005 par l’ancien directeur de Planète Sauvage, Dany Laurent, décédé accidentellement à son domicile le 30 septembre dernier. Son entreprise avait été dissoute en 2013. Liquidatrice de la société, Véronique Laurent, veuve de Dany Laurent, donne aujourd’hui une version diamétralement opposée de ce qu’attestent les documents :

« Mon mari avait ces singes pour le plaisir. On les a récupérés d’un labo qui s’en débarrassait, en Allemagne, je crois. Ils étaient super bien, ici. C’était leur maison de retraite. Ils ont fait des bébés. Après je ne sais pas. Mon mari les a sans doute donnés... Il ne les aurait pas vendus. C’était pas le genre. J’ai sans doute les papiers de tout ça, mais c’est dans son bureau et franchement, je n’ai pas la force d’y aller ».

Personne ne prétend que les singes ont été maltraités avant d’être vendus au laboratoire allemand, mais leur double provenance, zoo et élevage de son ancien directeur n’est pas contestable. « Non non, Planète Sauvage n’a rien à voir là-dedans », répond pourtant Véronique Laurent.

Dany Laurent avait créé il y a trente ans le zoo de La Boissière-du-Doré, à l’est du département de Loire-Atlantique, toujours géré aujourd’hui par son fils. En 1992, Dany Laurent avait ensuite fondé à Port-Saint-Père la société Safari Africain, renommée Planète Sauvage, structure qu’il a dirigée jusqu’en 2005.

« Contraire à nos valeurs »

Le zoo a été racheté en 2005 par la Compagnie des Alpes, filiale de la Caisse des dépôts & consignations, qui gère des domaines skiables et des parcs d’attraction comme le parc Astérix, le Futuroscope mais aussi des parcs animaliers en Suisse, Belgique, Hollande et Allemagne.

« Depuis que Planète Sauvage a été racheté par la Compagnie des Alpes, aucun animal sauvage n’a été vendu, dit Clémentine Amar, responsable de la communication du parc. On ne vend pas à des instituts. C’est contraire à toutes nos valeurs. Nous n’avons que des cessions, dons ou échanges, avec d’autres parcs animaliers dans le cadre européen. Voire avec un éleveur comme Dany Laurent, mais il n’y a pas de transaction d’argent. Il n’y a aucun problème juridique. Planète Sauvage peut être l’éleveur initial des macaques, mais notre seul interlocuteur, c’était Dany Laurent. Nous n’avons pas de doute quant à notre éthique. »

Les documents attestant le transit par BioPrim à Toulouse, et que Reporterre a consulté, indiquent pourtant clairement : « Cause de la sortie : vente ». Exemple : le macaque mâle de près de quatre kilos, portant le numéro 60892, né à Planète Sauvage le 10 mars 2009, a été l’objet d’une acquisition par Savane Nature, qui, après quarantaine et examens sanitaires à Toulouse, l’a revendu à l’institut Max-Planck où il a été livré le 26 janvier 2012.

Les explications pour le moins contradictoires des deux structures, Planète Sauvage et Safari Nature, parties prenantes, laissent planer le doute d’un genre d’« externalisation du risque », déplaçant hors du zoo la responsabilité de cette transmission « contraire aux valeurs » d’animaux envoyés au laboratoire qui pratique la vivisection.

Contraire au code éthique, ou pas...

Philippe Vignaud, le directeur de Planète Sauvage, ne sait pas ce qui s’est passé avec les macaques nés dans son parc : « Je me suis déplacé pour visiter les installations d’élevage de Dany Laurent, à qui nous avons confié en dépôt plusieurs groupes de macaques rhésus que nous avions en surplus", explique-t-il à Reporterre. De très belles installations agréées, en règle, proches de chez nous et que nous avons contrôlées, administrativement et physiquement. Dany Laurent, un professionnel connu pour ses bonnes bonnes pratiques, aurait dû nous prévenir s’il souhaitait placer ces animaux ailleurs. Nous n’avons été avertis de rien. Nous n’avons jamais eu de contact avec cet institut Max-Planck. »

Planète Sauvage est membre de l’EAZAEuropean Association of Zoos and Aquaria, qui met en avant le bien-être animal. Reporterre a joint le siège bruxellois de cette fédération de zoos et aquariums privés.

Son porte-parole reconnait que « la vente de singes à des laboratoires pratiquant des expérimentations animales est contraire au code éthique », mais que cette objection ne s’appliquerait pas à l’institut Max-Planck du fait qu’« aucune expérimentation chimique ou médicale » ne serait pratiquée sur les primates. Alors que ces expérimentations consitutent le quotidien de l’institut Max-Planck de Tübingen.

Le laboratoire allemand concède des progrès à faire

L’institut Max-Planck justifie son activité d’expérimentation avec des animaux vivants en invoquant le bien fondé de ses recherches sur les connections des systèmes neurologiques sous-tendant les capacités cognitives humaines. Il s’agit donc de comprendre comment le cerveau traite les informations qu’il reçoit.


- Macaque trépané -

L’institut revendique sa contribution à « la recherche pour résoudre des enjeux centraux pour la science et pour établir des bases de nouvelles approches de traitements médicaux ».

Ces recherches sont menées sur des NHP, pour « non human primates », et des rongeurs. Après la diffusion du film par Stern TVl’institut Max-Planck a reconnu que des hémorragies post opératoires peuvent survenir après des interventions, comme dans le cas d’opérations de chirurgie effectuées sur des patients humains.

Le communiqué ajoute que le personnel du centre est bien formé et que les primates font l’objet d’un suivi sanitaire, sans négligence, concédant quand même une augmentation immédiate des moyens vétérinaires de suivi des animaux, avec l’embauche d’un vétérinaire à temps plein. Sont aussi envisageés des « améliorations en terme d’organisation », notamment un suivi informatique des singes et de leur alimentation.

Les associations de défense des animaux rétorquent que de telles expérimentations ne se justifient pas sur des cobayes animaux et qu’il existe des alternatives pour mener ces recherches. Il existe même un centre européen de recherche sur ces alternatives à la vivisection, l’EURL-ECVAM(European Union Reference Laboratory for alternatives to animal testing) basé à Ispra, en Lombardie, Italie.


Source : Nicolas de La Casinière pour Reporterre

Photos : BUAV

 

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Le monde en 2015, vu par le CFR

mercredi 17 décembre 2014 à 18:17
Le monde en 2015, vu par le CFR

Le Centre d’action préventive du Council on Foreign Relations vient de publier son tour d’horizon des priorités d’action pour 2015. 2 200 personnalités de Washington ont répondu à un questionnaire qui laisse apparaître non pas une prédiction pour l’année à venir, mais une hiérarchie des sujets de préoccupation.

Selon ce document, on s’inquiète à Washington d’abord de :

- 1. Intensification de la guerre en Irak du fait de l’Émirat islamique et des tensions entre chiites et sunnites 
- 2. Une attaque meurtrière massive contre les États-Unis ou un de leurs alliés. 
- 3. Une attaque informatique extrêmement désorganisante contre les États-Unis. 
- 4. Une sévère crise nord-coréenne causée par une provocation militaire, une instabilité intérieure, ou une menace nucléaire. 
- 5. Une nouvelle menace de bombardement israélien contre l’Iran à la suite de l’échec des négociations avec Washington. 
- 6. Une confrontation armée entre la Chine et un de ses voisins à propos de territoires disputés en mer de Chine. 
- 7. Intensification de la guerre civile en Syrie du fait des interventions étrangères 
- 8. Développement de la violence et de l’instabilité en Afghanistan après le retrait des troupes de l’Otan et le renforcement des Talibans

Selon les auteurs du rapport, cette liste ne présente pas les conflits à venir, mais ceux dans lesquels les États-Unis sont susceptibles d’intervenir, diplomatiquement ou militairement.

Par Réseau Voltaire

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