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Et si le feu n'était pas à l'origine du succès de l'espèce humaine ?

mardi 16 décembre 2014 à 08:08
Ci-dessus quelques silex découverts par Ron Shimelmitz et son équipe, dans la grotte de Tabun (Israël). Crédits : Ron Shimelmit

Ci-dessus quelques silex découverts par Ron Shimelmitz et son équipe, dans la grotte de Tabun (Israël). Crédits : Ron Shimelmit

 

Une découverte réalisée dans la grotte préhistorique de Tabun (Israël) révèle que l'usage quotidien du feu, au moins dans cette région du monde, est devenu régulier à partir de -350 000 seulement. Une date donc très récente, qui incite a faire l'hypothèse que la maîtrise du feu n'a peut-être pas contribué de façon décisive au succès de l'espèce humaine.

Autant le dire tout de suite, la question posée dans le titre est volontairement provocante. En effet, les éléments dont disposent aujourd'hui les paléoanthropologues sont bien trop parcellaires pour qu'il soit possible d'en déduire quoi que ce soit de définitif sur la question de la maîtrise du feu par nos ancêtres.

Mais il n'empêche : c'est une découverte véritablement troublante qui vient d'être effectuée dans la grotte de Tabun (Israël), par une équipe internationale de paléoanthropologues dirigée par le préhistorien israélien Ron Shimelmitz (Université d'Haïfa, Israël).

Qu'ont découvert ces chercheurs ? En fouillant les différentes couches de dépôts et artefacts (silex et débris de silex principalement) laissés dans cette grotte par ses habitants humains au cours de ces derniers 500 000 ans, Ron Shimelmitz et ses collègues se sont aperçus que les habitants de cette grotte avaient commencé à recourir à l'usage du feu de façon régulière à partir de -350 000 ans seulement.

En effet, en analysant les différentes couches sédimentaires de la grotte, correspondant donc à différentes époques, ils se sont aperçus que seules les couches vieilles d'au plus 350 000 ans contenaient des silex et des morceaux de silex dont la coloration rouge ou noire montrait qu'ils avaient été exposés au feu. Selon les auteurs de l'étude, cette utilisation était probablement quotidienne. Ce qui n'était en revanche pas le cas des couches sédimentaires âgées de -500 000 à -350 000 ans.

En quoi est-ce si étonnant ? Il s'agit d'un résultat surprenant car il suggère que, au moins dans cette région du monde, l'utilisation régulière du feu a émergé tardivement. En effet, à une date antérieure à -350 000 ans, rien n'interdit certes de penser que les humains qui habitaient dans cette grotte ont recouru au feu, mais il apparaît clairement que ce recours a été très occasionnel.

Tous ces éléments incitent donc à émettre l'hypothèse que, contrairement à ce que plusieurs théories avaient pu avancer jusqu'ici, la maîtrise du feu n'aurait peut-être pas contribué de façon décisive au succès de l'espèce humaine. Comme le rapporte ainsi la revue Science dans un article consacré à cette publication (lire l'article de Science :"Israeli cave offers clues about when humans mastered fire"), la date de -350 000 ans est une date "trop récente pour expliquer l'augmentation de la taille du cerveau chez les humains, ainsi que leur expansion dans les régions au climat froid".

A cette hypothèse, on pourra légitimement objecter que des artefacts humains témoignant de l'usage du feu plus anciens, dont certains remontent probablement à un million d'années, ont été découverts en d'autres zones du monde. Mais la découverte de ces artefacts ne signifie pourtant pas que le feu était utilisé de façon régulière à cette période.

Concernant ce dernier point, il convient de signaler que, contrairement à la plupart des autres sites préhistoriques, la grotte Tabun est un site unique. En effet, alors que la plupart des sites anciens n'offrent en quelque sorte qu'un "instantané" d'un moment situé dans le passé, les différentes couches archéologiques présentes dans la grotte Tabun permettent de retracer l'histoire des habitants de cette grotte en continu sur une immense période (depuis ces 500 000 dernières années, en gros). Un peu comme s'il s'agissait d'une vidéo time-lapse, pour reprendre la comparaison utilisée par le journal Science dans l'article sus-cité.

Par conséquent, le fait d'avoir retrouvé, en d'autres régions du monde, des artefacts témoignant d'un usage du feu à un moment donné dans l'histoire de l'humanité, et ce même si la datation de ces artefacts est beaucoup plus ancienne que la date de -350 000 ans, ne signifie toutefois pas que cet usage était régulier, les sites préhistoriques en question n'offrant encore une fois qu'un "instantané" du passé. Ce qui est précieux dans le résultat obtenu par les auteurs de cette nouvelle étude réside dans le fait qu'un usage régulier du feu a émergé il y a 350 000 ans dans un site dont on connaît l'histoire jusqu'à -500 000 ans.

Il convient cependant d'ajouter un bémol : en effet, rien n'interdit de penser que, sur la période -500 000 à -350 000 ans, la grotte de Tabun n'a été utilisé qu'occasionnellement par ses habitants, par exemple pour y entreposer des objets ou pour y confectionner des outils. Et que d'autres sites était parallèlement utilisés pour y faire du feu.

Sur ce dernier point, gageons que les études menées par les paléoanthropologues dans cette région du monde nous apporterons de nouveaux éléments de réponse au cours des années à venir...

Ces travaux ont été publiés dans l'édition de décembre 2014 de la revue Journal of Human Evolution, sous le titre "‘Fire at will’: The emergence of habitual fire use 350,000 years ago" .

 

Source

Le rapport du Congrès sur la torture confirme qu’al-Qaïda n’est pas impliqué dans les attentats du 11-Septembre

mardi 16 décembre 2014 à 06:57
Le rapport du Congrès sur la torture confirme qu’al-Qaïda n’est pas impliqué dans les attentats du 11-Septembre

 

Les extraits rendus publics du rapport de la Commission sénatoriale sur le programme secret de torture de la CIA font apparaître une vaste organisation criminelle. Thierry Meyssan a lu pour vous les 525 pages de ce document. Il y a trouvé la preuve de ce qu’il avance depuis des années.

Dianne Feinstein, présidente de la Commission sénatoriale du Renseignement, a rendu public, le 9 décembre 2014, un extrait de son rapport classifié sur le programme secret de torture par la CIA [1].

Présentation du rapport

La partie déclassifiée ne correspond qu’à un douzième du rapport initial.

Le rapport lui-même ne porte pas sur le vaste système d’enlèvement et de séquestration que l’US Navy a mis en place durant les mandats du président George W. Bush ; un programme qui a conduit à enlever partout dans le monde et à séquestrer plus de 80 000 personnes sur 17 bateaux à fond plat stationnés en eaux internationales (ces navires sont : USS Bataan, USS Peleliu, USS Ashland, USNS Stockham, USNS Watson, USNS Watkins, USNS Sister, USNS Charlton, USNS Pomeroy, USNS Red Cloud, USNS Soderman, USNS Dahl, MV PFC William B Baugh, MV Alex Bonnyman, MV Franklin J Phillips, MV Louis J Huage Jr, MV James Anderson Jr.). Il se contente d’étudier 119 cas de cobayes humains soumis à des expérimentations psychologiques à Guantánamo et dans une cinquantaine de prisons secrètes, de 2002 à fin 2009, soit un an après l’élection de Barack Obama.

Les extraits du rapport n’indiquent pas sur quels critères ces cobayes humains ont été choisis. Ils se contentent d’indiquer que chaque prisonnier dénonçait le suivant, tout en indiquant que ces aveux n’ont pas été extorqués, mais appris. En d’autres termes, la CIA a veillé à justifier ses choix en fabriquant des dénonciations a posteriori.

Dans le rapport initial, les noms des agents et des contractants de la CIA impliqués ont été remplacés par des pseudonymes. En outre, les extraits déclassifiés ont été très largement censurés, principalement pour effacer les noms des complices étrangers de la CIA.

Le contenu du rapport

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J’ai lu en entier les 525 pages des extraits publics du rapport. Cependant, je suis loin d’en avoir tiré toutes les informations car de nombreuses recherches sont nécessaires pour interpréter les passages caviardés.

Les séances de conditionnement étaient effectuées dans une cinquantaine de prisons secrètes sous la responsabilité d’« Alec Station », l’unité de la CIA chargée de suivre Oussama Ben Laden. Les infrastructures, le personnel et les transports étaient sous la responsabilité du « Groupe de reddition et de détention » de la CIA. Les séances étaient conçues et réalisées sous la supervision de deux psychologues contractants qui se constituèrent en 2005 en société. Les autorisations d’utilisation des techniques de conditionnement étaient données au plus haut niveau, sans spécifier que ces tortures avaient pour but de conditionner et non d’extorquer des informations.

Le vice-président Dick Cheney, la conseillère de sécurité nationale Condoleezza Rice, le secrétaire à la Justice, John Ashcroft, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, le secrétaire d’État Colin Powell et le directeur de la CIA George Tenet ont participé à des réunions à ce sujet à la Maison-Blanche. Ils ont assisté à des simulations à la Maison-Blanche et ont visionné des enregistrements de certaines séances ; enregistrements qui ont été ultérieurement et illégalement détruits. Ces réunions avaient évidemment pour but de « mouiller » ces personnalités, mais il n’est pas possible d’établir lesquelles d’entre elles savaient à quoi étaient utilisé ces techniques.

Cependant, en juin 2007, Condoleezza Rice fut personnellement briefée par le contractant de la CIA qui supervisait les expériences. La conseillère de sécurité nationale autorisa la poursuite des expériences, mais diminua le nombre de tortures autorisées.

Les extraits publics du rapport contiennent une analyse détaillée de la manière dont la CIA a menti aux autres branches de l’administration Bush, aux médias et au Congrès.

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James Mitchell et Bruce Jensen, superviseurs du programme de conditionnement de la CIA. Mitchell avait été désigné en 2012 évêque mormon, mais il fut contraint de démissionner lorsque l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours apprit son activité.

Les expériences du professeur Martin Seligman

L’extrait public du rapport confirme que la CIA a mené des expériences basées sur les travaux du professeur Martin Seligman (théorie de « l’impuissance apprise »). Elles n’avaient pas pour but d’obtenir des aveux ou des renseignements, mais bien d’inculquer un discours ou un comportement aux sujets.

La plupart des citations que la presse a faite des extraits du rapport prête à confusion. En effet, la CIA parle des « méthodes de conditionnement » sous l’appellation de « méthodes non-standard d’interrogatoire » (non-standard means of interrogation). Hors contexte, on peut donc penser que le terme « interrogatoire » désigne la recherche d’information alors qu’il désigne des séances de conditionnement des sujets.

Tous les noms des tortionnaires ont été censurés dans l’extrait déclassifié du rapport. Cependant, on reconnaît Bruce Jessen sous le pseudonyme de “Grayson Swigert” et James Mitchell sous celui d’ “Hammond Dunbar”. À partir du 12 avril 2002, les deux hommes supervisèrent le programme. Ils étaient physiquement présents dans des prisons secrètes. En 2005, ils se constituèrent en société commerciale, Mitchell, Jessen & Associates (désignée comme “Company Y” dans le rapport). De 2005 à 2010, leur firme fut payée 81 millions de dollars. Par la suite, ils furent employés par l’Armée de Terre pour conduire un programme comportemental sur 1,1 million de soldats états-uniens.

En mai 2003, un officier senior de la CIA a saisit l’inspecteur général de l’Agence en faisant valoir que les travaux du professeur Seligman étaient fondés sur les tortures pratiquées par le Nord-Vietnam pour obtenir des « confessions à des fins de propagande ». L’officier mettait en cause le programme de conditionnement. Sa notification ne fut pas suivie d’effet. Au demeurant, il commettait une petite erreur en citant le Nord-Vietnam, les recherches de Seligman étaient basées, comme les pratiques des Nord-Vietnamiens, sur des travaux coréens.

La manière dont les tortionnaires se sont protégés

Selon la Commission sénatoriale, le programme de torture de la CIA a été ordonné par le président George W. Bush, le 17 septembre 2001, soit six jours après les attentats. Il avait pour unique but de donner des moyens extraordinaires à l’enquête sur les attentats du 11 septembre 2001. Cependant, ce programme a été immédiatement développé en violation de certaines instructions du président. Par conséquent, dès les attentats commis, la CIA, à l’insu de la Maison-Blanche, s’est efforcée de fabriquer de faux témoignages attestant mensongèrement de la culpabilité d’al-Qaïda.

Le président George Bush et les parlementaires ont été trompés par la CIA qui 
- a obtenu des autorisations de pratique de certaines tortures en masquant leur finalité véritable 
- et a faussement présenté des aveux inculqués comme s’ils avaient été extorqués sous la torture.

Lorsque le président Bush a reconnu, le 6 septembre 2006, l’existence du programme de tortures secrètes de la CIA, il a défendu cette pratique en arguant qu’elle avait permis d’obtenir des renseignements qui sauvèrent des vies. Il se fondait sur les rapports mensongers de la CIA et ignorait que celle-ci fabriquait des preuves au lieu d’en chercher. Dès lors, la presse atlantiste a sombré dans la barbarie et a débattu du bien-fondé ou non de la torture en la présentant comme un mal pour un bien.

Les tortionnaires ont veillé à se couvrir juridiquement. Ainsi ont-ils demandé l’autorisation de pratiquer au département de la Justice. Mais celui-ci ne s’est prononcé que sur la légalité des méthodes employées (isolation, enfermement dans une petite boite, mise en scène d’enterrement, utilisation d’insectes, etc) et non pas sur le programme dans son ensemble. La plupart des juristes n’autorisaient que des postures particulières en ignorant leurs conséquences psychiques une fois combinées. Toutes les autorisations ont été réunies en août 2002.

Les dirigeants de la CIA qui ont autorisé ces expérimentations ont spécifié par écrit que les cobayes humains devaient être incinérés s’ils succombaient durant le conditionnement ou qu’ils devraient rester enfermés à vie s’ils survivaient.

Des « aveux » fabriqués

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Que l’on comprenne bien : la Commission sénatoriale ne dit pas que les aveux des détenus de la CIA sont légalement incorrects parce qu’obtenus sous la torture, elle expose que la CIA n’a pas interrogé ces détenus, mais qu’elle les a conditionnés pour qu’ils revendiquent des situations et des actes qui leurs sont étrangers. La Commission précise que les agents de la CIA n’ont pas même cherché à savoir ce que les détenus avaient avoué lors d’interrogatoires précédents aux autorités qui les ont arrêtés. En d’autres termes, non seulement la CIA n’a pas cherché à savoir si al-Qaïda était impliqué ou non dans les attentats, mais son action n’a eu d’autre but que de fabriquer de faux témoignages attestant mensongèrement de l’implication d’al-Qaïda dans les attentats du 11-Septembre.

La Commission sénatoriale ne discute pas de savoir si les aveux des cobayes humains ont été extorqués ou inculqués, mais après avoir expliqué que les superviseurs étaient des experts du conditionnement et pas des interrogatoires, elle détaille longuement le fait qu’aucun de ces « aveux » n’a permis d’anticiper quoi que ce soit. Elle démontre que la CIA a menti en prétendant qu’ils avaient permis d’empêcher d’autres attentats. La Commission n’écrit pas que les informations sur al-Qaïda contenus dans ces aveux sont des fabrications, mais elle note que tout ce qui était vérifiable était faux. Ce faisant, la Commission dément explicitement les arguments qui furent utilisés pour justifier la torture et annule implicitement les témoignages qui furent utilisés pour relier al-Qaïda aux attentats du 11-Septembre.

Ce rapport confirme, de manière officielle, plusieurs informations que nous avions présentées à nos lecteurs et qui contredisent et invalident les travaux des thinks tanks atlantistes, des universités et de la presse depuis le 11-Septembre, aussi bien en ce qui concerne les attentats de 2001 eux-mêmes qu’en ce qui concerne al-Qaïda.

À la suite de la publication des extraits de ce rapport, il apparaît que tous les témoignages cités dans le rapport de la Commission présidentielle d’enquête sur le 11-Septembre reliant ces attentats à al-Qaïda sont des faux. Il n’existe plus à ce jour le moindre indice permettant d’attribuer ces attentats à al-Qaïda : il n’existe aucune preuve que les 19 personnes accusées d’être les pirates de l’air se soient trouvées ce jour-là dans l’un de ces quatre avions, et aucun des témoignages d’anciens membres d’al-Qaïda revendiquant les attentats n’est authentique [2] .

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Martin Seligman, concepteur du programme de conditionnement de la CIA.

Le rapport confirme ce que nous révélions en 2009

En octobre 2009, j’avais publié une étude sur ce sujet dans la revue russe Odnako [3]. J’y affirmait que Guantánamo n’était pas un centre d’interrogatoire, mais de conditionnement. En outre je mettais en cause personnellement le professeur Seligman. Un an plus tard, l’article ayant été traduit en anglais, des psychologues états-uniens menèrent campagne pour demander à Martin Seligman de s’expliquer. Pour toute réponse, celui-ci nia son rôle de tortionnaire et lança une procédure judiciaire contre moi et le Réseau Voltaire à la fois en France et au Liban où je résidais. En définitive, le professeur Seligman donnait instruction à ses avocats de cesser les procédures après que nous ayons publié une de ses lettres suivie d’une explication de texte [4]. Martin Seligman poursuivit identiquement tous ceux qui traitèrent ce sujet, comme Bryant Weich du Hunffington Post [5].

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John O. Brennan fut directeur adjoint de la CIA (2001-05) et à ce titre directeur du Centre national anti-terroriste. Il fut le principal artisan du programme secret de fabrication d’aveux sous la torture. En 2009, il devint conseiller du président Barack Obama sur les questions de Sécurité de la Patrie. Il a été nommé directeur de la CIA en 2013.

Et maintenant

La sénatrice Diane Feinstein est courageusement parvenue à publier une partie de son rapport, malgré l’opposition de l’actuel directeur de la CIA, John Brennan, jadis chargé de contrôler ce programme de torture.

Le président Barack Obama a annoncé qu’il ne poursuivrait aucun des responsables de ces crimes, tandis que des défenseurs des Droits de l’homme se battent pour que les tortionnaires soient traduits en justice. C’est le moins que l’on puisse faire.

Cependant, les vraies questions sont ailleurs : pourquoi la CIA a-t-elle commis de tels crimes ? Pourquoi a-t-elle fabriqué des aveux permettant de relier artificiellement al-Qaïda aux attentats du 11-Septembre ? Et par conséquent, al-Qaïda n’ayant aucun rapport avec les attentats du 11-Septembre, qui donc la CIA a-t-elle cherché à protéger ?

Enfin, le programme de la CIA ne concernait que 119 cobayes humains, que sait-on des 80 000 prisonniers secrets de l’US Navy ?

Thierry Meyssan

[1] “Study of the CIA’s Detention and Interrogation Program - Foreword, Findings and Conclusions, and Executive Summary”, US Senate Select Committee on Intelligence, 9 décembre 2014.

[2] Cf. L’Effroyable imposture, suivi de Le Pentagate, par Thierry Meyssan, préface du général Leonid Ivashov, Demi-Lune éd.

[3] « Le secret de Guantánamo », par Thierry Meyssan, Оdnako (Russie),Réseau Voltaire, 28 octobre 2009.

[4] « Une lettre de Martin Seligman », par Martin Seligman, Réseau Voltaire, 20 juin 2010.

[5] “Fort Hood : A Harbinger of Things to Come ?”, Bryant Welch,Hunffington Post, 18 mars 2010. Et le droit de réponse : “A Response to Bryant Welch”, Martin Seligman.

 

Source

Depuis plus de 30 ans sont vendus des médicaments qui rétrécissent le cerveau

mardi 16 décembre 2014 à 06:48
Depuis plus de 30 ans sont vendus des médicaments qui rétrécissent le cerveau

 

En 1982, le gouvernement britannique apprenait que les benzodiazépines (dérivés du valium : Xanax, Lexomil, Lysanxia, Myolastan…) pouvaient provoquer des troubles neurologiques graves. 30 ans plus tard… les médecins continuent de distribuer les pilules comme des Smarties !

The Independent on Sunday vient de lâcher une bombe. Le canard britannique s’est procuré des documents confidentiels plutôt gênants. En 1981, suite aux trouvailles du professeur (aujourd’hui émérite) Malcolm Lader, chercheur de renom dans le domaine de la psychiatrie, le Medical Research Council (MRC, institut gouvernemental) avait organisé un brainstorming scientifique pour évoquer le rétrécissement du cerveau survenu chez certains patients gobant des benzodiazépines. L’année suivante, le MRC décidait d’approfondir le sujet pour évaluer l’impact à long terme de ces molécules. Puis, plus rien. Le ministère de la Santé n’a pas donné suite.

La bourse ou l’avis

Aucun test « officiel » de toxicité neurologique à long terme n’a jamais été réalisé sur ces médicaments (Xanax, Lexomil, Lysanxia, Myolastan…) vendus à des dizaines de millions d’exemplaires, censés lutter contre l’anxiété, le stress, l’insomnie et les spasmes musculaires. Le Pr Lader a déclaré : « Je recevais de l’argent pour d’autres recherches et ne voulais pas être étiqueté comme la personne qui a tué les benzodiazépines…

J’aurais dû être plus proactif… J’ai supposé que la prescription allait se tarir, mais les médecins ont continué de les balancer comme des Smarties ».

La camelotte qui ramolit le cerveau

En 1995, Heather Ashton, professeur émérite de psychopharmacologie clinique, a elle aussi fait une proposition à la MRC pour étudier le lien entre la consommation de « benzos » et les dommages permanents induits sur le cerveau. Sa proposition a été rejetée. La MRC se défend en prétendant qu’une fois « acceptées les conclusions du rapport de Malcolm Lader« , elle était prête à financer « toute demande de recherche répondant aux normes scientifiques requises« … ce qui n’est, prétend-elle, toujours pas arrivé à ce jour. La faute à pas-de-chance…

« Enorme scandale »

Députés et avocats se liguent aujourd’hui pour dénoncer un « énorme scandale »  (dixit Jim Dobbin, président d’un groupe parlementaire multipartite sur les addictions médicamenteuses) qui pourrait ouvrir la voie à des recours collectifs pouvant impliquer jusqu’à 1,5 million de patients devenus accros à leurs dépends. Un grand nombre d’entre eux présenterait des symptômes neurologiques compatibles avec les constations de Malcolm Lader. Dans les années 1960, annoncés comme totalement inoffensifs, les benzos étaient présentés comme la première merveille du monde pharmaceutique. En une décennie, ils sont devenus les plus couramment utilisés au Royaume-Uni. Sauf que ces médocs révolutionnaires induisent une addiction particulièrement puissante, et cela en quelques jours.

Descente aux enfers

Valerie Bell a fait une attaque de panique, en 1984. Son médecin lui a immédiatement prescrit du lorazépam. Aujourd’hui, elle a 67 ans. Elle est sevrée depuis 2007 mais souffre toujours de douleurs neurologiques à la tête, au cou et aux pieds.

« Nous avions deux magasins de fleurs dans l’Essex, avec mon mari. Nous avons eu une belle vie […] j’ai eu une attaque de panique lors d’une soirée. Mon médecin m’a dit qu’il y avait un nouveau médicament merveilleux en provenance des Etats-Unis, alors je l’ai pris sans poser de questions. Immédiatement après, je me suis senti mal. Le médecin a dit que c’était ma maladie et a augmenté les doses, tout en ajoutant un antidépresseur. Cela a duré pendant des années, une nouvelle pilule suivait de nouvelles pilules. Certains jours, je ne pouvais même pas sortir du lit.

J’ai vu 32 médecins, mais personne n’a dit que mes symptômes pouvaient provenir des pilules. Pendant des années, j’ai cru ces hommes en blouse blanche et costumes Armani. Quand j’ai décidé que ça suffisait, il m’a fallu 15 ans pour m’en sortir […] j’étais totalement incohérente, j’entendais des voix, j’étais incapable de faire du thé. Aucun être humain ne devrait souffrir comme ça. Nous avons perdu notre maison et nos entreprises. Les médicaments ont détruit nos vies« .

Source Les mots ont un sens

Selon des chercheurs, le cerveau d'ado s'éteint pour ne pas vous entendre crier

lundi 15 décembre 2014 à 09:54
Selon des chercheurs, le cerveau d'ado s'éteint pour ne pas vous entendre crier

Une nouvelle étude américaine suggère que lors de conflits avec leurs parents, les adolescents présentent une diminution de leur activité cérébrale dans les régions associées à la régulation de l’émotion et de l’empathie.


Les relations entre parents et adolescents ne sont pas toujours faciles. Le passage de l’enfance à l’âge adulte est souvent vécu comme une période délicate aussi bien par les principaux concernés que par leur entourage. Cette situation affecte généralement la communication entre ces deux partis.

Une nouvelle étude américaine menée par des neuroscientifiques de l'Université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, apporte aujourd'hui un nouvel éclairage sur ce phénomène familial et révèle une observation étonnante.

Des critiques et discours ordinaires diffusés aux ado

Pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à ces interactions quelque peu problématiques, les chercheurs se sont rendus directement dans les tréfonds du cerveau des adolescents. Leur expérience a consisté à faire passer un scanner à 32 jeunes âgés en moyenne de 14 ans pendant que ceux-ci écoutaient les critiques de leur mère.

Pour faciliter l’opération, les remontrances ont été diffusées sous la forme de courts enregistrements de 30 secondes. Un exemple relayé par The Wired, témoigne de la nature de ces reproches : "une chose qui me dérange, c'est que tu t’énerves sur des problèmes mineurs comme lorsque je te demande de retirer tes chaussures en bas de l’escalier. Tu t'exaspères parce qu'il faut que tu les ramasses, que tu montes les escaliers et que tu les ranges dans ta chambre".

Au cours de l’expérimentation, les chercheurs ont centré leur attentions sur trois types particulier de zones cérébrales : celles associées aux émotions négatives, celles jouant un rôle dans la régulation de l’émotion et celles impliquées dans la compréhension du point de vue des autres.

Pour avoir un point de référence, l’opération a été réalisée également avec des séquences audio de discours maternels plus ordinaires concernant notamment les courses à l’épicerie.

Une réduction de l’activité cérébrale

Les résultats de cette analyse, mis en ligne le 22 octobre, révèlent des différences dans l'activité cérébrale en fonction des situations. Lorsque les adolescents écoutent leur mère les critiquer, leurs zones cérébrales associées aux émotions négatives sont bien plus actives que lorsqu’ils l’entendent parler d’emplettes. Jusque là rien de très surprenant.

Toutefois, les scientifiques ont fait une autre observation intéressante : ils ont constaté que l’activité des deux autres zones, celles liées à la régulation de l'émotion et à l'empathie, semblait progressivement se réduire au fur et à mesure que l'adolescent écoutait les reproches. En quelque sorte, ces zones semblaient se mettre en veille.

Les jeunes arrêtent de faire fonctionner leur processus de sociabilité et la compréhension de l'état d'esprit de leurs parents, en réponse aux critiques maternelles", expliquent les chercheurs. Le processus de communication est alors interrompue. Selon les scientifique, c’est cette absence d'empathie et de contrôle des émotions qui serait à l’origine des conflits fréquents et non résolus entre les parents et leur adolescent.

Les limites de l’étude

Selon The Wired, l’étude présente toutefois quelques limites. En effet, les instructions données à chaque participant ne sont pas suffisamment claires pour affirmer réellement le degré d’attention des adolescents vis-à-vis de l’écoute des enregistrements. Par ailleurs, d’autres séquences audio manquent pour compléter l’étude. Notamment aucune critique provenant du père ou d’autres adultes n'ont été utilisées pour comparer.

Ces manques pourraient amener à faire des conclusions légèrement différentes de celle établies. En effet, la diminution d’activité cérébrale pourrait être interprétée comme un moyen permettant à l’adolescent de mettre fin au conflit et d'empêcher qu'il s'envenime. Toutefois, si les conclusions restent à confirmer, les chercheurs soulignent que leurs observations pourraient fournir une aide aux parents.

"Les parents pourraient bénéficier du fait de comprendre que lorsqu'ils critiquent leurs adolescents, ces derniers peuvent connaitre une réaction émotionnelle négative forte, avoir des difficultés à contrôler de façon cognitive cette émotion et peuvent aussi trouver difficile de comprendre l'état mental ou le point de vue de leur parent", ont conclu les chercheurs. 

 
http://www.maxisciences.com/adolescent/parents-inutile-de-crier-sur-votre-ado-son-cerveau-s-039-eteint-pour-ne-pas-vous-entendre_art33943.html

Avec l’accaparement des terres, le monde perdra sa capacité à se nourrir

lundi 15 décembre 2014 à 09:14
Avec l’accaparement des terres, le monde perdra sa capacité à se nourrir

L’accaparement des terres (land grabbing selon le néologisme introduit en anglais) désigne l’acquisition controversée de grandes étendues agricoles auprès des pays en voie de développement par des entreprises transnationales et gouvernementales. Au cours des sept dernières années, celles-ci ont fait main basse sur quelque 86 millions d’hectares, ce qui représente pas moins du cinquième de la superficie de l’ItalieÉric Holt-Giménez, directeur de Food first, a délivré ces informations lors du salon international du goût, qui s’est tenu à Turin fin octobre.

L’organisation internationale Grain propose aujourd’hui un nouvel ensemble de données concernant 416 exemples récents d’accaparement des terres à grande échelle, qui sont exclusivement le fait d’investisseurs étrangers. Les terres dont s’emparent ces derniers sont destinées à la production de cultures alimentaires et couvrent une superficie de près de trente-cinq millions d’hectares dans soixante-six pays.

Grain a accompli un travail de fourmi en établissant la liste complète de tous les accords fonciers existants (l’organisation s’est néanmoins limitée aux accords lancés après 2008 qui n’ont pas été annulés et qui impliquent de vastes superficies). Cet ensemble d’accords fournit une illustration saisissante de la rapidité avec laquelle l’agrobusiness s’est installé dans les crises alimentaires depuis les crises alimentaire et financière de 2008, arrachant la production alimentaire des mains des paysans et des communautés locales.

 

Le travail mené par Grain souligne bel et bien que l’Afrique est la cible première de l’accaparement des terres. Mais on peut souligner la place occupée dans ce drame par l’Amérique latine, l’Asie et l’Europe de l’Est. L’accaparement des terres est indéniablement un phénomène planétaire.

 

Toutes les données rassemblées par Grain brossent un portrait très clair de l’identité des 298 principaux accapareurs. Si la majorité de ceux qui ont été recensés dans l’étude appartiennent au secteur de l’agroalimentaire, les sociétés financières et les fonds souverains sont responsables d’un tiers des accords. Et très souvent, les intérêts des sociétés se chevauchent. On voit ainsi que Cargill, l’une des plus grandes entreprises alimentaires d’agroalimentaire, a acquis des centaines de milliers d’hectares de terres agricoles par le biais de son fonds de couverture, Black River Asset Management.

 

Les investisseurs basés en Europe et en Asie sont environ responsables des deux tiers des cas d’accaparement des terres. Il est intéressant de constater que la Grande-Bretagne, comme Singapour et Maurice, sert de paradis fiscal aux accapareurs et souvent, la véritable base active des sociétés est basée dans un autre pays. Dans le palmarès des accapareurs, il faut évidemment citer les États-Unis, tout en haut de la liste avec quarante et un cas d’accaparements, puis les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite qui représentent à eux deux, trente-neuf cas.

 

« Nous avons une loi qui défend la terre mais qui n’est pas appliquée », affirme Ana Paula Tauacale, vice-présidente de l’Union nationale des paysans du Mozambique. Cette battante a récemment lancé une pétition visant à stopperProSavana. Ce programme d’investissement considérable basé au Mozambique implique également le Brésil et le Japon. Le projet a pour objectifs de développer des terres agricoles en monocultures industrielles destinées à l’exportation. Cette surface d’environ 14,5 millions d’hectares se situe dans le corridor de Nacala au nord du Mozambique et est actuellement utilisée par de petits exploitants agricoles.

 

Cette campagne a été un succès au niveau national. Des efforts sont néanmoins encore en cours pour coordonner la lutte entre les organisations de société civile au Brésil eu au Japon. Les gouvernements de ces deux pays sont en effet impliqués dans le projet en procédant à des investissements et à des expertises techniques. Toutefois, le soutien à un niveau régional est encore requis étant donné que les accaparements de terre, un phénomène en croissance dans la communauté de développement d’Afrique australe, met en péril la sécurité alimentaire ainsi que le contrôle de l’eau et des semences.

 

La situation est alarmante. Des informations proviennent sans cesse d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, révélant que les communautés locales sont dépossédées, comme jamais auparavant, de leurs seules sources de nourriture et de la sécurité de leurs moyens de subsistance. Il est courant aujourd’hui d’entendre dire que les petits producteurs produisent la majorité de l’alimentation mondiale. Mais combien d’entre nous se rendent compte qu’ils le font avec moins d’un quart de la surface agricole mondiale, et que cette part, déjà maigre, se réduit comme une peau de chagrin ? Si les petits producteurs continuent à perdre l’essence même de leur existence, le monde perdra tout simplement sa capacité à se nourrir.

 

Capitaine Martin

 

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