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L'armée américaine élabore un plan pour la Troisième Guerre mondiale

mercredi 15 octobre 2014 à 20:31
L'armée américaine élabore un plan pour la Troisième Guerre mondiale

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L'armée américaine élabore un plan pour la Troisième Guerre mondiale

 

 

Alors que les politiciens et les médias américains débattent de plus en plus âprement sur la stratégie guidant la dernière guerre des Etats-Unis au Moyen-Orient, l'armée américaine a dévoilé un nouveau document intitulé Army Operating Concept (AOC) qui fournit une « vision d'un futur conflit armé » aux implications extrêmement inquiétantes. 

 

C'est le dernier en date de toute une série de documents dans lesquels le Pentagone développe la stratégie sous-tendant la guerre préventive, annoncée en 1992 - à savoir le recours à la guerre comme moyen de destruction d'éventuels concurrents géopolitiques et économiques avant qu'ils ne deviennent suffisamment puissants pour obstruer une domination de la planète par les États-Unis. 



Le document a été officiellement rendu public cette semaine lors de la conférence de l'Association de l'Armée des États-Unis (AUSA), une manifestation annuelle qui rassemble les hauts gradés de l'armée et les responsables du ministère de la Défense pour une série de discours et de réunions-débat. Celle-ci se déroule parallèlement à un énorme salon commercial organisé par des fabricants d'armes dans le but d'exposer leurs systèmes d'armes dernier cri et de conclure de lucratifs contrats avec le Pentagone. 

Une bonne partie de la conférence de cette année a été dominée par de funestes avertissements quant à l'impact de la mise sous séquestre des dépenses militaires pour les effectifs des forces armées. Le général Raymond Odierno, le chef d'état-major de l'armée, a dit aux journalistes lundi à la conférence de l'AUSA qu'il « commençait à s'inquiéter de la taille de l'armée au final » et qu'il regrettait d'avoir dit au Congrès en 2012 que l'armée pouvait s'en sortir avec 490 000 hommes en service actif. 

En plus de ces 490 000 soldats, il y a les 350 000 de la Garde nationale et 205 000 réservistes, pour un effectif total - que le Pentagone qualifie d''armée totale' - dépassant de loin le million de soldats. La réponse à la question de savoir pourquoi des forces armées aussi gargantuesques paraissent insuffisantes au général Odierno se trouve dans le nouvel Army Operating Concept (AOC), un document irresponsable et dangereux qui présente une stratégie de la guerre totale sur toute la planète y compris les Etats-Unis. 

Le document montre clairement que pour les hauts gradés de l'armée américaine, en ce qui concerne le débat actuel relatif aux « bottes sur le terrain » il ne fait aucun doute qu'il y aura des bottes et ce, en abondance. 

L'AOC précise dès le début sa « vision » des guerres à mener par l'armée américaine à l'avenir. Dans un langage qui rappelle l'invocation par Rumsfeld des « inconnues inconnues, » le document affirme : « L'environnement dans lequel l'armée opérera est inconnu. L'ennemi est inconnu, le lieu est inconnu et les coalitions impliquées sont inconnues. » 

La seule explication logique pour ce scénario paranoïde est que l'armée américaine estime que tout pays se situant au-delà de ses frontières est un ennemi potentiel. Partant du postulat comme quoi les environnements, les ennemis, les lieux et les coalitions impliqués dans les conflits à venir sont inconnus, l'armée américaine requiert une stratégie de guerre contre tous les Etats et tous les peuples. Cette stratégie découle de l'impératif tacite sous-jacent que l'impérialisme américain exerce son hégémonie sur l'ensemble de la planète, ses marchés et ses ressources et est prêt à anéantir tout concurrent qui se dresse sur son chemin. 

Le document stipule sans détours que le « caractère du conflit armé » sera essentiellement influencé par « des modifications du paysage géopolitique dues à la lutte pour le pouvoir et les ressources. » Pour les hauts gradés de l'armée de telles guerres pour la domination impérialiste sont inévitables. 

Selon le document, l'objectif stratégique de l'armée est d'atteindre la « suprématie », terme qu'il définit comme « l'application de capacités ou le recours à des tactiques de manière à rendre un adversaire incapable de réagir efficacement. » 

Qu'impliquent ces mots ? Dans le cas d'une confrontation avec une autre puissance nucléaire, ils entraînent la mise en œuvre d'une doctrine de la première frappe d'annihilation massive. Dans le cas de l'asservissement et de la domination d'autres régions du globe, ils réclament des opérations massives sur le terrain afin d'étouffer la résistance et d'imposer une occupation militaire. 

Il est significatif qu'après plus d'une décennie de soi-disant « guerre contre le terrorisme, » durant laquelle la mission principale de l'appareil militaire et du renseignement américain fut de contrecarrer la menace prétendument omniprésente d'al Qaïda, « les organisations terroristes transnationales » occupent une place plutôt secondaire sur la liste des priorités de l'armée. 

En tout premier lieu viennent les « puissances concurrentes », une catégorie qui comprend la Chine, puis la Russie. Pour ce qui est de la Chine, le document exprime de graves préoccupations sur « les efforts de modernisation de l'armée » chinoise, qui dit-il, visent à parvenir à une stabilité le long de sa périphérie, » ce que l'armée américaine est déterminée à empêcher. Les efforts militaires de la Chine, précise-t-il, « mettent en évidence le besoin de forces armées déployées à l'avant ou actives au niveau régional, » et pour « les forces armées de projeter la puissance de la terre dans le domaine de l'air, de la mer, de l'espace et de l'espace cybernétique. » 

Se fondant sur certains événements récents survenus en Ukraine, le document accuse la Russie d'être « déterminée à étendre son territoire et à imposer son pouvoir sur le continent eurasien, » le propre objectif stratégique de l'impérialisme américain précisément. Seul un puissant déploiement des forces américaines au sol, prétend-il, peut dissuader « l'aventurisme » russe et « projeter un pouvoir national en exerçant une influence sur les conflits politiques. » 

De là, le document passe aux « puissances régionales, » en premier lieu l'Iran. Il accuse aussi l'Iran de « poursuivre une vaste modernisation militaire » affirmant que, « prise collectivement l'activité iranienne a le potentiel de saper les objectifs régionaux des Etats-Unis, » c'est-à-dire, l'hégémonie incontestée sur le Moyen-Orient et ses ressources énergétiques. Les activités de l'Iran, conclut le document, « soulignent le besoin des forces armées de rester efficaces contre les forces déployées par des Etats-nations ainsi que les organisations de guérilla en réseaux ou insurrectionnelles. » 

Le document ne restreint pas la « vision » de futures opérations militaires à une guerre à l'étranger, mais inclut la nécessité de « réagir et d'atténuer des crises en métropole, » qu'il qualifie de « théâtre unique d'opérations interarmées et de l'armée. » La mission de l'armée aux Etats-Unis, affirme-t-il, comprend « l'aide à la défense des autorités civiles. » 

Le document de l'AOC est une manifestation brutale du fait que l'armée est hors de tout contrôle. Il s'agit dans ces conceptions stratégiques de préparatifs avancés pour livrer une Troisième Guerre mondiale, allant de pair avec l'instauration aux Etats-Unis mêmes d'une dictature militaire à laquelle il ne manquerait que le nom. 

Les plaintes formulées par le général Odierno sur les effectifs des troupes ne seront pas satisfaites par des ajustements mineurs du budget du Pentagone votés par le Congrès. Le genre de guerre envisagé par l'armée ne peut être mené sans une massive mobilisation militaire par le biais d'un service militaire obligatoire - le retour à l'appel sous les drapeaux. 

Les fondateurs des Etats-Unis ont à maintes reprises exprimé une sévère méfiance face à une armée permanente. L'armée telle qu'elle existe aujourd'hui et son plan pour une guerre mondiale représentent une hideuse réalisation moderne de leurs pires craintes. L'application de cette doctrine de la guerre totale est entièrement incompatible avec les droits démocratiques et un gouvernement constitutionnel aux Etats-Unis. Elle nécessite la répression impitoyable de toute opposition politique et de toute lutte sociale organisée par la classe ouvrière américaine. 

Il n'existe, au sein de l'establishment dirigeant américain et de ses deux partis politiques, aucune opposition sérieuse empêchant de mener à son ultime conclusion la militarisation de la vie à « l'intérieur du territoire » américain. Le contrôle civil de l'armée est devenu lettre morte, les politiciens courbant systématiquement l'échine devant les généraux en matière de politique, tant étrangère qu'intérieure.

 

Source

Tous les deux jours, un agriculteur se suicide

mercredi 15 octobre 2014 à 19:08
Tous les deux jours, un agriculteur se suicide

Une info déjà évoquée sur WikiStrike mais aujourd'hui diffusée dans les médias de masse comme ici Itélé

Tous les deux jours, un agriculteur se suicide

 

 

L’institut de veille sanitaire (INVS) a publié il y a quelques jours une étude sur la surveillance de la mortalité par suicide des agriculteurs exploitants, portant sur les années 2007, 2008 et 2009. Les résultats sont plus qu’alarmants. En France, près de 500 suicides d’agriculteurs ont été enregistrés durant les 3 années étudiées. Autrement dit, c’est un agriculteur qui se suicide tous les deux jours dans le pays. Retour en détail sur les chiffres d’une étude qui fait froid dans le dos.

Tous les deux jours, un agriculteur se donne la mort

Toutes morts confondues, la population des agriculteurs montre une sous-mortalité par rapport à la population française. Cela peut s’expliquer, notamment, par un « healthy worker effect », par une plus faible mortalité par certaines maladies - liées à une moindre consommation de tabac -, ou encore par le fait que la rudesse du travail nécessite une meilleure santé que la population générale.

En revanche, si l’on étudie uniquement la mortalité par suicide, elle est supérieure de 20% par rapport au reste de la population générale française.

La problématique est encore plus flagrante lorsque l’on compare les chiffres avec ceux concernant les cadres. Un agriculteur exploitant présente un risque trois fois plus élevé de se donner la mort qu’un cadre (deux fois plus élevé pour les agricultrices).

Ainsi, l’étude de l’INVS confirme que la catégorie sociale des agriculteurs exploitants possède la mortalité par suicide la plus élevée parmi toutes les catégories sociales.

Cette surmortalité est particulièrement marquée chez les éleveurs âgés de 45 à 64 ans qui ont un risque de décéder par suicide respectivement de 31% et 47% plus élevé que la population générale.

L’étude de l’INVS révèle également que le suicide est la troisième cause de mort dans le monde agricole, après les cancers et les maladies cardiovasculaires.

Tous ces chiffres sont édifiants, mais comment les expliquer ? 

Corrélation directe entre suicide et difficultés économiques

L’isolement social que rencontre un grand nombre d’agriculteurs et les contraintes particulières liées à l’exercice du métier -qu’elles soient physiques, climatiquespolitiques ou sociales- sont avancés pour expliquer ce phénomène.

Mais il faut insister sur la corrélation directe entre suicide et difficultés économiques. Les observations de l’INVS coïncident avec la temporalité des problèmes financiers rencontrés dans ces secteurs sur la période d’étude.

Par exemple, la surmortalité par suicide chez les éleveurs bovins-lait coïncide avec la rupture en 2008 d’un accord tacite entre producteurs et acteurs économiques qui apportait certaines garanties aux agriculteurs (pas de concurrence étrangère, notamment).

Vigilance pour les mois à venir

La Mutualité sociale agricole (MSA), qui est chargée de mettre en oeuvre le plan de prévention du suicide dans le monde agricole de 2011 dont fait partie l’étude de l’INVS, insiste sur le fait que « la vigilance s’impose » pour les mois à venir.

En effet, la colère des agriculteurs s’est à nouveau exprimée ces dernières semaines, notamment dans les filières fruits, légumes et élevage bovin, face à des cours qui s’effondrent et à des contraintes administratives et environnementales que les agriculteurs jugent trop pesantes.

Fin septembre, des centaines de maraîchers bretons ont incendié la Mutualité sociale agricole de Morlaix (Finistère), après avoir déversé leurs légumes invendus devant le bâtiment. Le centre des impôts local a également été visé par ces violences.

Lundi, la MSA a mis en place Agri'écoute, un service téléphonique destiné aux agriculteurs en difficulté. Le numéro (09 69 39 29 19) est accessible 24h/24 et 7j/7 et permet aux agriculteurs qui le souhaitent de discuter de façon anonyme avec des personnes formées aux situations de souffrance ou de détresse.

L'étude de l'INVS était attendue par de nombreux acteurs du secteur. Elle est considérée comme la première étude officielle et exhaustive sur le sujet du suicide chez les agriculteurs. Si ses résultats sont déjà très alarmants, certains acteurs estiment qu'ils sont sous-estimés. Ainsi, le syndicat agricolela Coordination Rurale affirme que de nombreux suicides sont déclarés comme étant des accidents afin que les assurances puissent être touchées par les proches. L'Apli (Association des producteurs de lait indépendants) avançait pour 2009 le chiffre de 800 suicides au sein de la population des agriculteurs...

 

Source Itélé

Attali: "Quelque chose va se passer"

mercredi 15 octobre 2014 à 16:12
Attali: "Quelque chose va se passer"

Le savant fou s'exprime

Attali: "Quelque chose va se passer"

 

 

Il faut vraiment se voiler la face, comme le font trop de dirigeants politiques, pour ne pas voir que quelque chose de majeur va se passer en Europe, dans les mois qui viennent: l’une ou l’autre des multiples épées de Damoclès suspendues au ciel de l’Histoire tombera sur nos têtes :


 

Les divers mouvements terroristes qui agissent au Moyen-Orient et y forment des émules, pourraient déclencher sur notre continent les attentats dont ils nous menacent.

 

L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest pourrait prendre des proportions majeures et finir par atteindre significativement l’Europe, entraînant un ralentissement significatif des échanges de toute nature.

 

La situation politique et financière de la Chine, de plus en plus instable, pourrait y entraîner une crise économique majeure, aux conséquences considérables sur l’économie mondiale et en particulier sur l’Europe.

 

La formidable fuite en avant des États-Unis par l’endettement et la planche à billets, pour ne réaliser qu’une maigre croissance, pourrait ne pas réussir à sauver un système financier totalement déséquilibré, avec, là aussi, des conséquences vertigineuses sur l’Europe.

 

Plus directement, la situation globale de l’Europe, qui s’enfonce dans la déflation, rend probable une faillite d’un des États européens, et non des moindres, devenu incapable de rembourser sa dette. Et la colère des Allemands, devant la dérive des autres, pourrait conduire ce pays à sortir, le premier, de la zone euro.

 

Par ailleurs, la décision attendue de la cour européenne de justice, sur les mécanismes audacieux de solidarité monétaire créés par Mario Draghi, provoquerait, si elle les déclarait contraires aux traités européens, la démission du président de la BCE et un effondrement de l’euro.

 

Plus spécifiquement, la France, dont le déficit budgétaire est désormais hors de contrôle et où les réformes tardent à venir, pourrait se trouver attaquée par les marchés et devenir à son tour insolvable.

 

L’une au moins de ces menaces a de fortes chances de se matérialiser dans les dix-huit prochains mois. Chacun le devine et s’y prépare, à sa façon. En particulier en France. Et pour cela, deux attitudes sont possibles :

 

La première, la plus fréquente, la plus probable, est dictée par la peur des autres ; elle conduit à la fermeture des frontières, au repli sur soi, au refus du nouveau et des autres, dans l’illusion d’échapper ainsi au chaos du monde. Elle conduira à un autre choc, en donnant le pouvoir en France, au Front National, dans une ou deux régions, lors des prochaines élections de juin prochain ; et comme ils n’amélioreront en rien la vie des nordistes ou des provençaux, ils expliqueront qu’ils ne peuvent rien sauf à gouverner la France toute entière, hypothèse chaque jour davantage probable. Pour le plus grand malheur du pays, car toutes les dérisoires digues qu’un gouvernement de la peur mettrait en place seraient vite balayées par le tsunami qui vient.

 

La deuxième attitude est celle qui consiste à anticiper sur tous ces risques, à comprendre que la peur est mauvaise conseillère, que le repli sur soi ne sera pas une réponse, que le refus des autres est suicidaire, que la richesse future de la France dépend de la maîtrise de sa dette, de la promotion de l’innovation et de la formation, de l’intégration réussie de ceux qui ont voulu la rejoindre ; qu’on peut, qu’on doit, d’urgence, organiser l’Europe de façon à lui donner les moyens de résister à ces crises, en la laissant prendre les moyens d’investir, en faisant baisser l’euro et en organisant un contrôle commun efficace de ses frontières.

 

Ne pas avoir peur de ses ennemis, tel est le véritable secret de l’avenir. Tel est le secret des peuples heureux.


L’Express

Les vertébrés auraient perdu la moitié de le leurs effectifs en 40 ans

mercredi 15 octobre 2014 à 15:00
Les vertébrés auraient perdu la moitié de le leurs effectifs en 40 ans

Avec ses 3 mètres et ses 180 kg pour les individus les plus massifs, l'arapaima, ou pirarucu, est le plus grand poisson connu de l'Amazone. Son poumon, en plus de ses branchies, lui permet de vivre dans des eaux pauvres en oxygène. Comme nombre de vertébrés d'eau douce, ce poisson est menacé, en l'occurrence par la surpêche car, quand il vient en surface pour respirer, il se fait facilement harponner. Mais là où des mesures de protection sont prises, l'arapaima se porte bien. © T. Voekler, Wikimedia Commons, cc by sa 3.0

Selon le WWF, les vertébrés auraient perdu la moitié de leurs effectifs

 

 

Dans son rapport Planète vivante, le WWF présente quelques chiffres assez inquiétants. Chez les vertébrés, les effectifs des populations auraient diminué de moitié en 40 ans. Ces disparitions ne sont pas sans lien avec les grandissants besoins de l’humanité qui, eux, nécessiteraient une Terre et demie.

 

Le WWF entretient un suivi des données mondiales concernant les effectifs de différentes populations de vertébrés (poissonsamphibiensreptiles, oiseaux et mammifères). En tout, 10.380 populations, représentant 3.041 espèces, sont ainsi étudiées depuis 1970, conduisant à un « indice planète vivante », ou ISP. Dans son dernier rapport, justement baptisé Planète vivante, qui vient d’être publié, le WWF estime à 52 % la diminution de cet indice entre 1970 et 2010, passé de 1 à moins de 0,5.

Considérant que la sélection des populations est représentative de l’ensemble des vertébrés, cela signifie que, en moyenne, les effectifs de ces animaux ont diminué de moitié en quatre décennies. Ce chiffre n’est qu’une moyenne et le WWF donne des précisions pour différents groupes :

  • 39 % de moins pour les vertébrés terrestres,
  • 76 % de moins pour les espèces d’eau douce,
  • 39 % de moins pour les espèces marines.

Les taux de réduction des populations animales varient également selon les régions du monde. Les zones tropicales sont les plus touchées (-56 %) et la palme revient à l’Amérique latine, avec -83 %. En revanche, à l'intérieur des zones terrestres protégées, l’IPV n’aurait diminué que de 18 %. Dans les régions tempérées des pays riches, la biodiversité serait donc mieux préservée. Mais c’est un trompe-l’œil, comme le souligne le rapport : « en important des ressources, les pays à haut revenu sont vraisemblablement en train d’externaliser la perte de biodiversité ».

 

 

L'indice Planète vivante entre 1970 et 2010, qui visualise l'évolution des effectifs des populations de vertébrés dans le monde. Il a diminué de 52 % entre 1970 et 2010. © WWF

L'indice Planète vivante entre 1970 et 2010, qui visualise l'évolution des effectifs des populations de vertébrés dans le monde. Il a diminué de 52 % entre 1970 et 2010. © WWF

L'humanité vit au-dessus de ses moyens

Le rapport souligne aussi l’écart entre les besoins de l’humanité (eau, nourriture, boiscombustible) et ce que la planète est actuellement capable de fournir, données que le WWF appelle, respectivement, l’« empreinte écologique » et la « biocapacité ». Ce calcul, qui n’est pas nouveau, aboutit à un résultat exprimé en nombre de planètes nécessaires pour couvrir nos besoins, à savoir une et demie. En d’autres termes, nous prélevons davantage que ce que peut nous donner laTerre. Notre génération est donc en train de puiser dans la réserve.

Le dernier chapitre du rapport se veut optimiste. Il serait possible de revenir à une empreinte écologique égale à 1 Terre, donc d'établir une économie durable. Il faudrait pour cela à peu près tout changer, nous dit le WWF, en instaurant une gouvernance des ressources, en réorientant les flux financiers, en produisant mieux et en consommant moins.

En comparant l’empreinte écologique des différentes nations et l’indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI, indiquant les ressources en matière de santé ou d’éducation, ainsi que leur distribution dans la population, calculé depuis 2010), le rapport constate qu’aucun pays ne parvient à concilier les deux. Autrement dit, les États riches consomment trop ou inadéquatement tandis que les pauvres ont une faible empreinte écologique mais vivent mal. Le constat n’a pas de quoi surprendre mais implique des stratégies différentes pour parvenir à un développement durable. Les uns doivent apprendre à être plus économes et les autres à augmenter leurs richesses sans piller leur environnement. Y a plus qu’à…

 

Source: F-S

Petit panorama non-exhaustif de la biopiraterie

mercredi 15 octobre 2014 à 11:49
Petit panorama non-exhaustif de la biopiraterie

Les produits déjà pillés

 

Petit panorama non-exhaustif de la biopiraterie

 

 

 

 

Le protocole de Nagoya, entré en vigueur ce dimanche, doit empêcher le vol des savoirs ancestraux par les industriels. Plongée dans nos placards pour un inventaire, non exhaustif, des produits déjà pillés. 

Aux quatre coins de la planète, les biopirates prospectent. Dans les zones assez reculées pour que des communautés y vivent encore tranquilles, des envoyés spéciaux de l'industrie pharmaceutique, cosmétique ou agroalimentaire sondent les chamans et guérisseurs pour leur extirper leurs recettes. Au sein de l'Icra, la Commission internationale pour les droits des peuples indigènes, Hervé Valentin parle « d'un pillage en règle » entraînant des hausses de prix, une concurrence déloyale et la surexploitation des ressources. Le protocole de Nagoya (ici en pdf), ratifié par 51 pays et entré en vigueur ce dimanche 12 octobre, devrait freiner ces pratiques. Mais les industriels ne l'ont pas attendu pour revendiquer, par le biais de brevets, la paternité des richesses génétiques de la nature. Nombre des produits de notre quotidien en sont le fruit. Terra eco est allé éplucher leurs livrets de famille. 

Le riz basmati 

L'histoire ressemble à celle des agriculteurs bios 
condamnés à payer des royalties à Monsanto après la contamination de leurs champs. En 1997, le semencierRiceTec dépose un brevet sur le croisement d'un riz américain et d'un riz basmati. Ce produit, finalement très semblable au riz basmati classique, représente une concurrence déloyale pour l'original. Pire, « certaines populations autochtones étaient contraintes de payer des royalties pour une semence que plusieurs générations d'entre eux avaient contribué à créer », indique Archibald Neyvoz, volontaire chargé de la biopiraterie à la fondation France Libertés. Une campagne de boycott et plusieurs manifestations de paysans plus tard, la firme RiceTec se voit retirer son brevet et interdire le droit d'utiliser le nom « basmati » sur ses sachets de riz. 

La stévia de Coca-Cola et Pepsi 

Mauvais timing pour Coca-Cola. En 2015, l'arrivée de ses 
canettes vertes sur le marché français risque de coïncider avec la transposition du protocole de Nagoya dans la loi (Voir encadré au bas de cet article). En cas de rétroactivité, son brevet sur la stévia, l'édulcorant naturel de sa nouvelle gamme, pourrait être directement menacé. Car le géant d'Atlanta n'a pas découvert le pouvoir sucrant de cette plante. Les populations Guarani du Brésil et du Paraguay s'en servent depuis des siècles pour sucrer leur maté ou adoucir leurs breuvages médicinaux. 

Le rooibos de Nestlé 

Répandu sous forme d'infusion, le rooibos, plante qui ne pousse qu'en Afrique du Sud, est aussi bénéfique pour la peau que pour les cheveux. Raison de plus pour qu'en 2010, le groupe Nestlé, à l'époque détenteur du 30% du capital de L'Oréal, s'y intéresse. Cinq brevets pour des usages allant de la sauce salade au rouge à lèvres sont alors déposés. La démarche 
a heurté l'association suisse La Déclaration de Berne. Cette ONG d'aide au développement accuse Nestlé de violer à la fois la Convention internationale sur la biodiversité de 1992 et la loi sud-africaine. En s'emparant des usages du rooibos, la multinationale suisse prive le pays des retombées de cette richesse. 

Les aubergines de Monsanto 

Pour mettre au point la première aubergine génétiquement modifiée, mais finalement 
non commercialisée, les chercheurs de Monsanto ont utilisé une dizaine de variétés locales indiennes. Les populations locales, qui avaient obtenu ces légumes après de multiples croisements de variétés, se sont senties dépossédées. En 2011, l'Autorité indienne de la biodiversité a donc engagé des poursuites contre le semencier américain. Sans attendre cette décision de justice qui pourrait faire jurisprudence, l'Inde a décidé de se protéger. En 2001, le pays a créé une bibliothèque numérique des savoirs traditionnels (TKDL) qui, à l'heure actuelle, en recense 200 000. 

Le curcuma 

Cette autre richesse indienne a suscité la convoitise des universitaires. En 1995, l'université de recherche médicale du Mississippi dépose un brevet sur les propriétés anti-inflammatoires de la plante. Très vite, les autorités indiennes ripostent arguant que la découverte revendiquée par les chercheurs est un savoir traditionnel connu de longue date. Depuis, cette plante ne fait plus l'objet d'aucun dépôt de brevet. 

Les cosmétiques aux extraits naturels 

La plupart des propriétés de cosmétiques dits naturels ont été identifiées par les populations autochtones. « Certaines communautés ont livré leurs savoirs sans jamais connaître l'usage qui par la suite en a été fait » , souligne Louisa Crispe, à la fondation France Libertés. « Un vrai problème éthique », estime cette membre du Collectif pour des alternatives à la biopiraterie. Certains producteurs de cosmétiques en sont conscients. C'est le cas du
 Français Aïny qui s'est engagé à ne pas déposer de brevet sur les substances naturelles, à travailler conjointement avec les communautés autochtones et à leur reverser 4% du chiffre d'affaires de ses crèmes anti-âge. 

« L'arbre miracle », le neem 

C'est l'acte fondateur de la lutte contre la biopiraterie. Dans les années 1990, le neem, un arbre indien réputé pour ses propriétés médicinales, suscite toutes les convoitises. Pas moins de 64 brevets sont alors déposés. Dès lors le prix du neem s'envole de 7 à 70 roupies le kilogramme (de 0,09 euro à 0,90 euro). Cette inflation prive les communautés locales d'un arbre surnommé « pharmacie du village ».
Vandana Shiva, figure emblématique de l'altermondialisme, fait alors pression sur l'Office européen des brevets (OEB) pour que l'antériorité des savoirs traditionnels soit reconnue. Ce fut chose faite en 2001. 

La biopiraterie va-t-elle disparaître avec le protocole de Nagoya ? 

Si une entreprise tire profit de caractéristiques génétiques dénichées par une communauté, la dite communauté doit avoir donné son accord et en tirer partie. Fruit de la 
Convention sur la biodiversité, ce mécanisme d'accès et de partage des avantages (APA) a vocation à limiter la biopiraterie. Dans la pratique, les choses sont plus compliquées. Pour Hervé Valentin, chargé de mission à l'Icra,« l'acceptation préalable par la communauté pose plusieurs questions : qui sont les représentants de cette communauté ? Sont-ils légitimes ? Sont-ils corruptibles ? ». Le casse-tête se corse pour le partage des avantages. « La formulation du texte est assez floue, ce qui laisse une grande latitude quant à la mise en œuvre de ces contreparties », regrette Louisa Crispe de la fondation France Libertés. Faut-il reverser une partie du chiffre d'affaires tiré d'un produit ? « Dans des sociétés non-monétarisées, le versement de grosses sommes d'argent peut avoir des effets désastreux », prévient Hervé Valentin. Le dédommagement peut alors passer par des actions d'aide au développement. « Mais si les industriels en décident seuls, il n'est pas garanti que ces actions soient en adéquation avec les besoins des populations », avertit Louisa Crispe. Pour l'heure, aucun pays ne s'est prononcé sur la méthode à adopter. 

En France, les principes du protocole de Nagoya doivent être intégrés à la loi sur la biodiversité, dont l'examen a été repoussé. A l'Icra, Hervé Valentin craint que les industriels ne profitent de ce délai pour faire passer un maximum de brevets. « C'est pourquoi nous demandons que le texte soit rétroactif », détaille-t-il. A ses yeux, même renforcé par des 
amendements, le protocole de Nagoya sera de toute façon insuffisant. « La biopiraterie découle de l'autorisation de breveter le vivant. Pour nous, ça reste le péché originel. »

 

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