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Romaine Lubrique : Parsifal de Wagner ou la plus belle entrée dans le domaine public qui soit

dimanche 14 décembre 2014 à 15:01

Lorsqu'une œuvre entre dans le domaine public, on s'attend fort logiquement à ce qu'elle se diffuse plus facilement puisqu'il n'y a plus ni autorisation à demander ni exclusivité de son exploitation. C'est ainsi qu'on a vu récemment poindre pléthore d'éditions d'Alcools d'Apollinaire (la nôtre incluse), élevée dans le domaine public le 30 septembre 2013 dans les étranges conditions que l'on sait.

Mais jamais entrée d'une œuvre dans le domaine public ne fut plus spectaculaire que le Parsifal de Wagner le 1er janvier 1914.

Impatients et frustrés par 30 ans d'attente, imaginez tous les grands théâtres européens se tenant prêts à représenter pour la première fois le célèbre opéra dans les jours suivant sa « libération ». Parfois même le 31 décembre 1913 à minuit (voire une heure avant en jouant sur le décalage horaire avec l'Allemagne !).

Tous sauf le Festspielhaus de Bayreuth où fut créé l'opéra en 1882. En effet, comme le souligne Wikipédia, Wagner ne souhaitait pas que sa dernière grande œuvre soit représentée ailleurs.

Pendant les vingt premières années de son existence, les seules représentations de Parsifal ont eu lieu dans le Festspielhaus de Bayreuth, le théâtre que Wagner avait conçu pour l'opéra. Wagner avait deux raisons de vouloir garder Parsifal exclusivement pour la scène de Bayreuth. Tout d'abord, il voulait éviter qu'il ne devienne un « simple divertissement » pour un simple public d'opéra. C'est seulement à Bayreuth que sa dernière œuvre pourrait être présentée de la manière envisagée par lui - une tradition maintenue par son épouse, Cosima, longtemps après sa mort. Deuxièmement, il a pensé que l'opéra serait une source de revenus pour sa famille après sa mort si Bayreuth avait le monopole sur ses représentations.

Amalie Materna, créatrice du rôle de Kundry et Ernest Van Dyck dans le rôle de Parsifal, en 1889 à Bayreuth.

Ce monopole s'acheva donc le 1er janvier 1914, soit 30 ans après la mort de Wagner (et oui, en ce temps-là, la durée du droit d'auteur en Allemagne n'était que de 30 ans post mortem [1]). Il y eut alors une concurrence effrénée entre les grands opéras d'Europe pour offrir à leur public la primeur de la représentation : Berlin le 1er janvier 1914, Francfort le 2, Saint-Pétersbourg le 3... Le grand vainqueur étant sans conteste le Liceu de Barcelone !

Le monopole de Bayreuth sur Parsifal a pris fin le 1er janvier 1914 et certains théâtres ont commencé leurs représentations à minuit le 31 décembre 1913. La première représentation autorisée a été mise en scène au Grand théâtre du Liceu à Barcelone : elle a commencé à 22h30, une heure et demie avant minuit le 31 décembre 1913, profitant de la différence d'une heure qui existait à l'époque entre Barcelone et Bayreuth. Les attentes autour de Parsifal étaient telles que l'opéra a été présenté dans plus de 50 salles d'opéra européennes entre le 1er janvier et le 1er août 1914.

Avec un très léger « retard », c'est le 4 janvier que l'œuvre a été donnée à l'Opéra de Paris. On en trouve trace sur Gallica avec par exemple cette maquette de l'acte I et ces esquisses de costumes (cf ci-dessous).

Parsifal joué en 6 mois dans pas moins de 50 opéras différents : un extraordinaire exemple de dissémination quasi instantanée de la culture permise par le domaine public !


Sources :


[1] Ceci étant dit, on va à l'encontre de la volonté de l'auteur et cela pose la question de son droit moral. S'il avait été, comme aujourd'hui en France, « perpétuel, imprescriptible et inaliénable », alors la représentation du Parsifal serait toujours l'exclusive de Bayreuth (en priant pour que le théâtre ne disparaisse pas un jour).

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Yannic Arnoux : Deviens-t-on protectionniste avec l'âge ?

dimanche 14 décembre 2014 à 14:00

Le titre est un peu provocateur bien que je l'ai adouci en remplaçant "nationaliste" par "protectionniste". Le nationalisme m'a toujours fait peur, je l'assimile à l'égoïsme, le repli sur soi, la peur de l'Autre. L'Histoire est jonchée d'horreurs perpétrées en son nom. C'est un peu injuste car la fierté du sentiment d'appartenance à un groupe n'est pas malsaine : supporter un club de sport, faire partie de la communauté des développeurs du langage Blurg ou des gamers du jeu Zygoom, je trouve ça naturel car les gens partagent une passion. Se sentir partie intégrante d'une communauté à l'échelle d'un village je comprends aussi. Au delà, à l'échelle d'une région ou d'un pays je ne suis plus. Qu'est-ce que je partage avec quelqu'un né à l'autre bout de la France ? Est-il plus proche de moi que l'italien à 3h de voiture de chez moi ? Pourquoi ? parce qu'on parle la même langue ? Parce qu'on est circonscrit par les mêmes frontières ?

A une époque où on noue plus de liens en ligne qu'IRL (In Real Life comme disent les jeunes) ces frontières semblent abstraites. Elles délimitent un espace avec des lois communes, soumis à une certaine fiscalité, protégé par des militaires et des policiers qui risquent leur vie (hommage à leur dévouement). Mais qu'est-ce qu'on partage réellement à l'intérieur de cet espace ?

Pendant des années j'aurais dit pas grand chose. Tourné vers le monde extérieur j'ai été engouffré consentant dans la spirale de la Mondialisation avec ses bons côtés : rencontrer des gens d'autres cultures, voyager, travailler avec 3 fuseaux horaires. Et avec ses mauvais côtés : gagner plus sur le dos d'économies plus faibles donc de gens aussi capables que vous mais qui seront payés moins parce qu'un système économique a fixé les règles, travailler pour des sociétés dont le but est d'amasser pour reverser à des actionnaires. A cette époque je me sentais plus citoyen du monde que français.

Tout s'est calmé en 2008 quand une certaine crise a mis certains de nos clients devant les caméras, pointés du doigt à raison comme responsables de l'écroulement d'un système sous respiration artificielle depuis des années. Ma société a rassemblé ses forces, en se repliant, donc en laissant des gens sur le carreau, l'occasion pour moi de préparer un nouveau départ (merci Pôle Emploi j'ai réalisé à cette époque qu'on était bien couvert en France) et de faire un auto-bilan. Je suis reparti avec quelques idées phares : rester dans l'informatique et le logiciel, faire du logiciel plus utile, et renouer avec le Libre et GNU, une passion mise en sommeil 10 ans auparavant.

Quant à la fameuse crise, les gouvernements (donc les citoyens) ont payé la note, les casseurs du système ont fait leur mea culpa (plus jamais ça, moins de dérégulation, nécessité de transparence, plus de contrôle). Six ans plus tard, même en étant optimiste, il est évident que les mauvaises habitudes ont repris, que les lynchés d'hier ont pris du pouvoir, dans la vie politique européenne notamment. D'ailleurs, pour échapper à information atone et sans sous-titre des journaux télévisuels, je vous engage à lire le blog de Paul Jorion => suivez le lapin blanc.

Pour ma part, depuis six ans je me fais plaisir et pas que professionnellement. Les fins de mois sont plus dures, comme pour le français moyen, ce français auquel je m'identifie désormais totalement mais je suis en accord entre ce que je fais et pour qui je le fais.

Pourquoi toute cette tirade et quel rapport entre le Libre et la Mondialisation ?

On critique beaucoup les américains mais leur sentiment national est une force pour protéger leur économie. Ils sont prêts à payer un peu plus cher pour acheter américain. L'initiative Dégooglisons Internet a démarré comme un refus de vendre sa vie privée à des sociétés commerciales. Depuis quelques temps, je lis aussi des volontés individuelles de se passer d'Amazon afin de supporter les petites librairies, même si ça coûte quelques euros de plus. A titre personnel, je me force à limiter mes achats sur Internet et à faire le tour des enseignes locales auparavant pour leur donner leur chance. Je serais peiné que la FNAC disparaisse par exemple. Je privilégie O2Switch et OVH pour mes hébergements et pas seulement par protection de mes données personnelles : je ne veux pas que mon pays devienne un désert.

20 ans en arrière l'open source c'était du code C dans un kernel et il fallait parler finlandais pour y comprendre quelque chose ;-) Aujourd'hui l'open source s'étend progressivemet à d'autres domaines : l'électronique (Arduino, les imprimantes 3D), l'art, l'architecture, l'agriculture (pour se protéger des brevets sur les semences). L'open source sert la contestation et le protectionnisme : pas celui du repli mais celui de la résistance. Quand on regarde les gens qui débarquent sur Framasphere (au passage : fabuleuse idée que celle du tag #nouveauici et #nouvelleici), certains fuient la société de surveillance (Google, Facebook) mais beaucoup affichent aussi de l'intéret pour l'écologie, les AMAP, les médecines alternatives (je n'ai pas parlé du système économique qui a pris le controle de la Santé et règle tout problème de façon médicamenteuse d'ailleurs).

Tous ces sujets se rejoignent et annoncent l'émergence d'une prise de conscience citoyenne mondiale : trouver des solutions localement avec moins d'impact sur l'environnement, préserver, gagner en autonomie et en liberté, répliquer ce qui marche ailleurs. Ca se passe ici mais aussi là bas dans les pays émergents grace à Internet comme vecteur de communication. Et le mouvement Open Source et le Libre ne sont rien de moins que les outils pour résister, se libérer, trouver des alternatives plus propres et moins chères dans de plus en plus de domaine. Le DIY a beaucoup d'avenir et on n'a pas encore pris la mesure de l'impact de l'Internet sur le collectif mondial, de sa capacité à connecter les gens autrement et à propager les bonnes solutions.

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Ilphrin : Firefox OS: Après 4 mois d'utilisation

dimanche 14 décembre 2014 à 10:39

Salut tout le monde!

Depuis quelques temps sur diaspora* je demande un peu d'aide ou pose des questions par rapport à Firefox OS, car depuis la mois d'Aout j'ai fais la main base sur un Open C!

Il faut savoir que depuis mon arrivé au lycée, il y a 4 ans, je suis resté avec un Samsung à clapet gris. Il me convenait très bien pour ce que j'en faisais, c'est-à-dire du sms en masse et très vite (j'enverrais une tartelette à la fraise au gars qui à inventé le T9) et puis c'est tout. Je ne m'intéressais absolument pas aux smartphones pour plusieurs raisons. La principale était le manque d'utilité que je pouvais accorder à ces gadgets. Pourquoi avoir une application pour lire mes mails quand je peux les lire des chez moi sous Thunderbird avec un écran qui me fasse pas plisser les yeux?

La deuxième raison venait du prix, parce que un petit téléphone à 20€ que je garde 3 ans c'est plus rentable qu'un smartphone à 100€ que je change tous les 6 mois parce que l'OS à été mis à jour et le téléphone ne marche plus trop bien avec.

Mais mon avis à changé quand j'ai entendu parler de l'Open C l'été dernier. Bon je ne vais pas refaire tout le speech habituel sur le fait d'avoir la possibilité de faire du libre sur les téléphones etc... Donc pour résumer j'ai trouvé ça super cool. Je l'ai donc commandé. Première chose que j'ai fait: Me balader sur le net pour voir qu'est-ce qu'on pouvait bidouiller dessus. Une semaine après je suis passé sous Firefox OS 1.4, et encore une semaine après en version 2.1, version que j'ai toujours à l'heure où j'écris cet article.

En tant que tout premier smartphone, je suis clairement satisfait de l'Open C et de son OS! La première chose qui m'a plu c'est le fait que l'interface soit vraiment intuitive, avec un assistant d'utilisation qui explique tout ce  qu'il faut pour utiliser son téléphone correctement. Lorsque j'ai voulu comparer avec des téléphone sous Android ou iOS il y a quelque chose qui m'a marqué aussi et j'ai trouvé ça formidable: Pas besoin de se faire de compte pour aller sur le Marketplace. On veut une appli? On cherche, on trouve, on télécharge, point. Je me souviens avoir passé deux heures avec une amie pour l'aider à se faire un compte pour utiliser iOS comme elle le voulait, en ayant abandonné au final parce que ça me cassait les pieds.

Maintenant que j'ai pris un peu mes marques dans le monde des études supérieures, j'ai commencé à m'intégrer à diverses activités en rapport avec le Web pour pouvoir à terme développer des applications sous Firefox OS, car on est encore très loin des 800000 applications d’Android il y a deux ans.

Mon objectif à court terme est d'arriver à développer des sites web qui respectent le responsive design pour pouvoir les tester dans le navigateur de Firefox OS et acquérir les bases du développement Web. J'ai réussi à convaincre un ami de ma promo autant intéressé que moi par Firefox OS à se prendre un Open C. (Le fait d'avoir cassé son HTC en voulant installer Firefox OS dessus l'a beaucoup aidé à passer le cap) Nous travaillons sur un projet que nous avions tenté de faire sans succès lors de l'événement de la Nuit de l’Info, et nous essayerons de faire une application lui correspondant pour Firefox OS.

À moyen et long terme j'espère pouvoir convaincre l'association de développement web de mon bahut de l'importance de cet OS, et pouvoir proposer et travailler sur divers projets d'application. On pourrait même organiser des évènements ouverts à la promo pour leur parler de nos idées et pour promouvoir Firefox OS.

Si tout ça est possible, je pense que je vais bien m'amuser. J'ai déjà noté deux trois petites choses dites sur le web concernant Firefox OS qu'il serait intéressant d'intégrer. Mais bon comme je le disais ce sont des objectifs, je n'arriverai peut-être pas à aller jusque là mais en tout cas ce sont ces buts finaux que je me fixe.

Sinon c'est dommage que tout ce qui n'est pas en rapport avec le code ne soit pas mis un peu plus en avant. Je veux dire au niveau de la communication. Même si il est possible de bidouiller cet OS et que parfois il faut chercher un bon moment dans la doc pour faire ce que l'on veut, il reste largement accessible pour un utilisateur "lambda". Et je pense qu'il serait bien de viser les personnes n'ayant jamais eu de smartphone dans les mains puisque son gros avantage c'est la simplicité dans l'utilisation basique par rapport à ses concurrents. Quand je parle d'utilisation basique c'est: SMS, MMS, appels et pourquoi pas musique et vidéos. Pour en revenir à la communication ce serait bien d'organiser des journées de présentation, en plus de ce qui est déjà fait avec E.Leclerc. Je prends l'exemple de Lyon, je n'ai rien vu concernant Firefox OS dans le coin, pourtant il y aurait surement quelque chose à faire, en plus il me semble que sur Diaspora* il y a une bonne petite communauté Lyonnaise. Ou peut-être est-ce simplement parce que je n'ai pas su regarder du bon coté. A creuser.

Pour  conclure sur mon utilisation de ce téléphone, je dirais qu'il n'y a pas tellement de choses qui ont changées depuis mon Samsung à clapet. Il y a toujours 80% de l'utilisation de mon téléphone qui passe dans les SMS, 15% restant pour  la musique, chose que je ne faisais pas avant. Les 5% restant sont les jeux, que je teste plus qu'autre chose, pour me donner une idée de ce qu'il est possible de faire  en langage Web. À l'occasion j'irais chercher le code source de certaines applications pour voir comment ça fonctionne vraiment sous le capot.

Si il y a des personnes qui ont déjà développé sous Firefox OS je suis preneur d'infos sur le sujet! ;)

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mozillaZine-fr : SeaMonkey 2.31 est sorti

samedi 13 décembre 2014 à 17:43

Bâti sur la même plateforme Gecko 34 que Firefox 34 et 34.0.5, SeaMonkey 31 est sorti trois jours après le Firefox du même train de sorties. SeaMonkey 2.31 est disponible en 26 langues dont le français pour Windows, Mac OS X et Linux. Cette nouvelle version majeure (style développement rapide) comprend, pour la première fois, les nouveautés majeures suivantes pour la première fois dans SeaMonkey :

  • La prise en charge du H.264 (MP4) est désormais intégrée dans Mac OS X Snow Leopard (10.6) et plus récents via des API natives.
  • HTTP/2 (draft14) et ALPN ont été implémentés (bogue 1 047 594).
  • Ajout de la possibilité de relancer depuis un processus bloqué dans la boîte de dialogue « SeaMonkey est déjà en cours d’exécution » sur Windows.
  • Ajout de la prise en charge du ECDH pour WebCrypto (bogue 1 034 855).
  • La fonction console.table a été ajoutée à la console d’erreurs.
  • Les transitions CSS démarrent désormais correctement quand elles commencent en même temps que les changements de l’affichage, la position, le débordement et des propriétés similaires.
  • Correction de plusieurs problèmes de stabilité.

SeaMonkey 2.31 corrige également huit failles de sécurité dont trois critiques.

La page des nouveautés dans SeaMonkey 2.31 des notes de diffusion renvoie pour davantage de renseignements sur les bogues corrigés et les nouveautés de ce train de sorties aux notes de diffusion de Firefox 34.0 et à la page du MDN de Firefox 34 pour les développeurs.

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Cyrille BORNE : Raspberry Pi, oui mais pas pour tout faire

samedi 13 décembre 2014 à 08:00

Le Raspberry Pi est un ordinateur qui se présente sous la forme d'une simple carte, dont voici les caractéristiques  principales pour le modèle B+, la révision la plus puissante actuellement. Un processeur ARM 700MHz, 512MB RAM de mémoire, 4 Port USB 2.0, un port RJ45, une sortie HDMI, une puce de décodage HD. D'un point de vue prix si je me fie aux tarifs de la boutique Kubi

En image

On a donc un tarif de 54 € pour démarrer l'aventure avec le pi. A ce prix là qu'est ce que je peux trouver sur le net ? A ce prix là je n'ai pas grand chose, surtout en cherchant deux minutes, je trouve tout de même pour globalement 75 € frais de port inclus un DELL OPTIPLEX GX330 PENTIUM DUAL CORE 160GO DE HDD. Est ce que la comparaison est judicieuse ? Ca dépend.

Le raspberrypi est une machine discrète de par sa taille et de par le bruit qu'elle génère, la faible consommation électrique qu'elle engendre. En outre il est nécessaire de resituer son contexte d'utilisation, car comme beaucoup j'avais acheté cet appareil pour en faire autre chose. Le raspberry pi est avant tout une machine éducative, destinée à l'apprentissage de l'informatique, dès lors une utilisation de type production pour réaliser un serveur ou un poste de travail serait une véritable hérésie. Je suis tombé dans le panneau, car le raspberrypi c'est facile. En effet, l'appareil s'installe très simplement avec la distribution raspbian en à peine quelques minutes et il est aisé de la transformer en ce qu'on veut puisque debian permet d'avoir un bureau traditionnel, ici par défaut le très léger LXDE ou de créer naturellement un serveur. La distribution s'installe très simplement par la commande dd ou en utilisant le logiciel imagewriter

ci-dessous quelques écrans en vrac qui montrent d'une part, le paramétrage possible pour le pi mais aussi l'environnement de bureau.

Quelques écrans

Avec le pi j'ai essayé pas mal de choses. J'avais pensé équiper des salles informatiques complètes avec, économique, peu encombrant, il aurait fallu le mettre derrière l'écran avec un support vesa. Malheureusement en mode desktop même avec un environnement ultra léger comme LXDE, l'expérience utilisateur n'est pas convaincante, c'est trop lent. Pour un serveur, j'ai tenté l'expérience avec CozyCloud et Yunohost, qui sont deux "distributions" dédiées à l'auto-hébergement. Trop lourd encore, c'est totalement inexploitable. Pour faire un petit serveur le Rasperry peut être intéressant, il faut néanmoins des applications légères donc uniquement en php sur un serveur léger, exit apache et même nginx est trop lourd.

Donc un rapsberry pi pour quoi faire ? S'entraîner, bricoler, c'est indéniable, rapport qualité, prix, encombrement incomparable. Pour faire un petit serveur multimédia. La carte embarque une puce de décodage HD très convaincante, kodi qui s'appelait anciennement Xbmc, combiné à une petite télécommande pas cher offre un panel de fonctionnalités très impressionnantes, qui va de regarder des vidéos stockées dans le réseau aux chaînes de télévisions HD. Pour faire du mono-tâche, on voit sur le web des tas d'initiatives se développer, des gars qui contrôlent la porte du garage, les stations météos, j'ai pour ma part choisi la borne d'affichage digitale.

L'idée c'est de fournir au niveau du lycée une télévision qui envoie des messages d'accueils, le programme de la journée, la cantine, les absences, la météo, surtout la météo chez nous ça permet de savoir s'il faut appeler Noé pour rentrer à la maison. Lorsque je me suis lancé en 2013, la seule solution possible c'était Xibo. Très rapidement j'ai rencontré des problèmes, lenteurs, bugs de l'application, pas mal de choses à éditer à la main. D'après ce que j'ai lu, les gens qui avaient proposé des images pour le pi embarquant Xibo ont renoncé, Xibo étant trop gourmand pour tourner correctement sur le pi. Il existe de nombreuses solutions aujourd'hui, y compris pour le pi, mais les développeurs ont dû ressentir le besoin si bien que de nombreux produits sont payants. J'ai pour ma part opté pour screenly, un logiciel simple qui est embarqué sur une iso raspbian et qui se contrôle via une passerelle web depuis le navigateur via 192.168.1.x:8080 où 192.168.1.x est l'adresse de votre machine. Il est possible pour l'instant de mettre une vidéo, un site web ou une url. Il est à noter que j'ai rencontré une difficulté quant à l'affichage, j'avais un problème de résolution sur une vieille télévision HDReady, qui me sortait une résolution en 600 et des brouettes. On apprend que les télévisions HDReady c'est 720p pour une résolution en 1280. Sachez qu'il est possible de forcer la résolution du pi de la façon suivante :

il suffit de modifier le fichier /boot/config.txt qui contient les informations majeures sur le pi

et de forcer selon le lien suivant : http://elinux.org/RPi_config.txt

Pour ma part j'ai choisi :

hdmi_group=1
hdmi_mode=4

Les problèmes d'affichage sont résolus.

 

Le raspberry pi est un produit intéressant mais je regrette que la fondation ne sorte pas une machine plus puissante qui permette de faire plus de choses, que les développeurs ne réalisent pas des développements spécifiques. Le raspberry pi pourtant n'en est qu'à ses balbutiements, il faudra donc patienter. D'une part de grands acteurs du monde du libre commencent à s'y intéresser puisque la fondation Mozilla va porter FirefoxOS dessus mais il a permis d'ouvrir la voie à d'autres produits du même type, le Bananapi pour exemple.

A l'heure actuelle et hors utilisation très spécifique, il reste un outil pour les bricoleurs qui ne devraient pas être utilisé en production.

 

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