PROJET AUTOBLOG


Planet-Libre

source: Planet-Libre

⇐ retour index

Carl Chenet : Dans le Libre : faire sien un logiciel

mercredi 23 novembre 2016 à 00:00

Utilisant uniquement du Logiciel Libre dans le cadre de mes différents projets, qu’il s’agisse du site d’actualité le Journal du hacker, le site d’emploi dédié au Logiciel Libre et à l’open source LinuxJobs.fr ou encore ce blog, j’ai pu constater l’innovation qui découle du travail sur du code libre et les interactions qui se créent avec les communautés du Libre.

Dans la suite de cet article je m’attacherai à décrire les différentes façons dont  on peut « s’approprier » un logiciel. Par s’approprier un logiciel libre, j’entends l’utiliser et le faire sien au point qu’il remplisse exactement nos besoins, en y contribuant ou en bifurquant (fork) sa base de code au besoin.

Un bel exemple des bifurcations du projet Debian

Un bel exemple des bifurcations du projet Debian

Je décrirai différentes formes possibles d’utilisation des bases de code présentes dans le Libre, les interactions qui se créent avec leurs utilisateurs et développeurs autour de ces bases de code. Ces utilisations et leurs conséquences seront basées sur des exemples réels et récents.

Utiliser et contribuer en retour

Lorsqu’on découvre un logiciel libre correspondant à nos besoins, il s’en suit souvent une période d’appropriation. Il faut comprendre par ce terme l’essayer et le faire fonctionner dans le but de remplir nos besoins et non plus seulement ceux du créateur du projet, qui peuvent être légèrement différents. Des adaptations sont parfois nécessaires et la documentation est parfois (souvent ?) incomplète ou tout simplement manquante.

Dans mon précédent article Gratter ses propres démangeaisons, j’ai décrit les étapes selon moi essentielles à vérifier avant de commencer à coder un nouveau projet. Dans cet état d’esprit, lorsque j’ai voulu créer le Journal du hacker, un agrégateur de liens communautaire pour le Logiciel Libre francophone, il me paraissait aberrant de devoir ré-écrire moi-même un moteur à la Hacker News, le site le plus connu de ce type.

Le Journal du hacker, basé sur le moteur du site lobste.rs sous licence BSD.

Le Journal du hacker, basé sur le moteur du site lobste.rs sous licence BSD.

Ayant trouvé un autre site sur le même principe, lobste.rs, propulsé lui par un logiciel libre sous licence BSD, j’ai commencé à étudier les sources de ce dernier. Et mes premiers tests d’appropriation  m’ont confronté à un important problème : le moteur ne supportait pas les caractères accentués français. Il fallait donc implémenter l’internationalisation du moteur et écrire la localisation française de l’application.

Ma future contribution à la base de code existante était donc toute trouvée 🙂

Bifurquer pour créer

J’ai abordé dans l’un de mes précédents articles le rôle critique de la bifurcation (fork) dans le Logiciel Libre. Elle est en fait essentielle dans la vie d’un logiciel, ce dernier pouvant socialement (et à terme techniquement) dépérir à cause d’un mainteneur absent ou abusivement fermé aux contributeurs extérieurs. La bifurcation assure de redynamiser la vie de la base de code et du projet autour de celle-ci. Cette action a bien sûr des avantages et des inconvénients, abordés dans l’article.

Pour continuer dans notre exemple du Journal du hacker, rares sont les projets aujourd’hui qui peuvent se permettre d’ignorer les réseaux sociaux. Un site d’information visant les Libristes avait de grandes chances de ne jamais se faire connaître sans être présent sur au moins l’un d’eux, afin de se créer un public. De très nombreux Libristes étant présents sur Twitter, j’investiguais les différentes solutions de relayer les informations du Journal du hacker vers le compte Twitter dédié à ce projet.

Le compte Twitter du Journal du hacker

Je me suis finalement arrêté sur un petit projet à l’abandon, rss2twitter, permettant de poster chaque entrée d’un flux RSS vers le réseau social Twitter. La base de code de rss2twitter était assez simple pour être rapidement relue et comprise.

Grâce à cette base de code existante, il était possible de passer immédiatement l’outil en production tout en y apportant régulièrement des améliorations selon mes besoins. Et cela tombait plutôt bien, dans le cadre de LinuxJobs.fr j’avais exactement le même besoin pour relayer les dernières offres d’emploi postées sur le site vers Twitter.  Le projet Feed2tweet était né.

J’allais au fil du temps apporter à la communauté un nouvel outil auto-hébergé, codé de façon modulaire dans un langage moderne, plus complet que ses prédécesseurs par des fonctionnalités ajoutées seulement en cas de besoin réel et surtout bien documenté pour qu’il puisse être facilement compris et utilisé par la base d’utilisateurs (et d’éventuels contributeurs) la plus large possible. Ce qui s’est avéré payant avec de nombreuses fonctionnalités entièrement codées par des nouveaux contributeurs. Encore une fois, donner et recevoir.

Documentation de Feed2tweet sur Readthedocs

Documentation de Feed2tweet sur Readthedocs

Le choix de basculer vers la licence GPL au lieu de la licence MIT a également permis de maintenir dans le Libre ces innovations et de les protéger là où l’utilisation d’une licence plus permissive aurait permis la réappropriation de ces fonctionnalités par un logiciel privateur, cas de figure proscrit par l’utilisation de la GPL.

Innover pour ruser

Quand vous êtes seul avec votre petit projet face au monde et à l’absence d’intérêt de votre communauté pour un projet balbutiant donc non-mature et pour laquelle le concept peut apparaître dans un premier temps flou, il faut ruser pour se faire connaître, pour attirer des utilisateurs qui seront peut-être de futurs contributeurs, bref pour exister.

Ayant constitué au fil du temps un compte Twitter avec un nombre correct d’abonnés, quasiment tous libristes, j’ai commencé à retweeter à la main les premiers articles relayés sur le Journal du hacker. La mayonnaise a semblé prendre et des abonnés à mon compte ont commencé à s’abonner également au compte Twitter du Journal du hacker.

Un retweet automatique depuis @journalduhacker vers @carl_chenet

Un retweet automatique depuis @journalduhacker vers @carl_chenet

Rapidement la tâche est devenue chronophage, il était temps de l’automatiser. Après avoir testé des services en ligne horribles par leur lenteur, l’amateurisme de l’interface, et leur envahissement de ma vie privée par le rajout de mentions obligatoires à mes propres tweets, j’ai senti le besoin et donc l’opportunité d’écrire un logiciel simple auto-hébergé répondant à mon besoin. De ce besoin est né le projet Retweet.

La démarche était sensiblement la même que pour Feed2tweet. Codé en Python 3, documenté, présentant des exemples  d’utilisation et ouvert aux contributions, Retweet a peu à peu trouvé son public. Il a été complété au fil des versions par des besoins apparaissant à l’épreuve d’une utilisation quotidienne en production, comme décrit dans mon précédent article Manger ce que l’on prépare.  La dernière version 0.10 a été contribuée à 99% par un nouveau contributeur au projet, je ne me suis chargé que de la relecture des changements, des tests et de la publication de cette version.

Un petit remerciement au fier contributeur dans le changelog, indispensable !

Un petit remerciement au fier contributeur dans le changelog, indispensable !

Sans être véritablement un cas d’appropriation d’un logiciel existant, innover pour ruser est une démarche de réaction face à la constatation d’un besoin existant et non résolu selon vos besoins spécifiques. Cette approche doit rester au cœur de l’approche d’un problème par le Libriste, d’où sa présence dans cet article.

Les grands axes de l’appropriation

Au cours de cet article nous avons présenté trois types d’appropriation d’un logiciel libre :

On peut dégager de ces exemples quelques grands axes d’appropriation : il faut s’assurer de la compatibilité du logiciel avec lequel on souhaite travailler avec nos buts. Il faut également être capable de faire évoluer la base de code pour répondre à nos besoins non-satisfaits. En cas de bifurcation ou de création d’un nouveau logiciel, un grand soin doit être apporté à la documentation et à l’assistance des utilisateurs (qui peuvent devenir des contributeurs) pour assurer que le projet soit suffisamment ouvert à la communauté pour être véritablement attractif. Ainsi armés vos utilisateurs et contributeurs seront à même de vous faire des retours utiles pour débugger votre programme ou en améliorer les fonctionnalités.

Et vous ? comment avez-vous fait vôtre un logiciel libre pour répondre à vos besoins ? N’hésitez pas à laisser votre témoignages dans vos commentaires.

Gravatar de Carl Chenet
Original post of Carl Chenet.Votez pour ce billet sur Planet Libre.

Renault : Fedora 25 est de sortie, Wayland enfin par défaut !

mardi 22 novembre 2016 à 15:00

En ce mardi 22 novembre 2016, le projet Fedora est fier d’annoncer la sortie de la distribution GNU/Linux Fedora 25.

Comme à son habitude, le projet Fedora propose le dernier cru des environnements GNOME, GNOME 3.22.

Cette version de Fedora s'est surtout concentrée sur deux axes : couche graphique et simplicité.

Couche graphique

La nouveauté la plus importante est sans conteste la mise à disposition par défaut de Wayland pour l'environnement bureautique GNOME. Fedora devient ainsi la première distribution majeure à faire ce choix, pour promouvoir ce projet novateur annoncé il y a huit ans maintenant. Wayland consiste en une remise à plat du serveur graphique historique X11 (qui a plus de 30 ans) en tenant compte de l'évolution des usages et de l'architecture de nos machines aujourd'hui. Wayland vise à améliorer la sécurité du système, en évitant qu'une application quelconque puisse dessiner sur d'autres applications par exemple. Il pourrait à terme améliorer les performances, en exploitant pleinement l'accélération matérielle par les cartes graphiques. Puis il devrait améliorer la fiabilité du système, en améliorant l'architecture du programme et en facilitant sa maintenance.

Cependant, si Wayland commence à devenir mûr, de nombreuses fonctionnalités restent à proposer par rapport à l'expérience proposée par X11. C'est pourquoi, à l'ouverture de la session GNOME, il reste possible de choisir X11. Pour ceux qui n'ont pas besoin de ces fonctions, l'usage de Wayland devrait être totalement transparent.

La distribution propose de mieux exploiter les machines avec deux cartes graphiques, une intégrée au processeur et une autre externe. Cette configuration, très populaire sur les ordinateurs portables récents, permet en temps normal d'avoir une carte graphique minimale suffisante pour la bureautique qui consomme peu d'énergie et d'utiliser la carte externe pour les applications gourmandes. Jusqu’ici, votre environnement fonctionnait avec une carte graphique seulement et sans possibilité de changer celle en fonction. Aujourd'hui, celle intégrée au processeur est utilisée par défaut. Puis, en cas de besoin, vous pouvez lancer un logiciel sur l'autre carte graphique. Cela nécessite de lancer le programme avec la variable d'environnement DRI_PRIME=1 ou via un clic droit pour lancer l'application dans l'interface GNOME Shell.

Simplicité

L'assistant à la saisie IBus a bénéficié de deux améliorations importantes. Tout d'abord, son aide à la saisie rapide peut proposer les emoji. Plutôt que d'insérer manuellement les caractères UNICODE correspondants, ici ils seront donc suggérés. Ce même assistant, qui suggère des mots durant la frappe peut gérer plusieurs langues à la fois. Ainsi il est possible d'autocompléter le terme en cours en anglais alors que la phrase est en français et inversement.

Nous en avions parlé pour Fedora 24, l'utilitaire LiveUSB Tools est la méthode de téléchargement de Fedora par défaut. L'objectif est en effet que l'utilitaire télécharge et installe très simplement une version spécifiée de Fedora, qui peut être un Spin par exemple. Cela évite notamment de devoir graver l'image disque à la main sur clé USB ou CD, étape compliquée pour trop d'utilisateurs potentiels. Cette fois, l'utilitaire est disponible pour Windows et macOS également, d'où la mise en avant pour cette version.

Et comme d'habitude, Fedora 25 réserve bien d'autres surprises à découvrir.

Liens

Gravatar de Renault
Original post of Renault.Votez pour ce billet sur Planet Libre.

Articles similaires

Jean-Baptiste Holcroft : Fedora 25 est là, regard sur le travail des traducteurs

mardi 22 novembre 2016 à 00:00

Pour Fedora 25, les traducteurs se sont chargés de traduire intégralement ibus-typing-booster, qu’on pourrait appeler l’accélérateur de saisie ! Il vise à faciliter l’écriture de langues asiatiques, mais peut aussi permettre aux européens, outre l'accélération de la saisie par prédiction, d’accéder à leurs propres symboles : les émoticônes ! En saisissant le drapeau, on nous suggère « 🏳‍ » ou le chat « 🐈 ».

Dans la continuité, nous avons également traduit/finalisé des outils plus anciens ibus, ibus-anthy, ibus-chewing, ibus-libpinyin. permettant la saisie en japonais et chinois.

Évidemment, l’outil Fedora Media Writer, qu’on appellerait l’installateur de médias, est intégralement traduit pour faciliter l’installation. Les sites internet et tous les outils principaux sont toujours à complètement traduits.

L’outil de signalement automatique ABRT et ses dépendances devraient être également complètement traduits pour faciliter la remontée de rapports d’anomalie, ainsi que Storaged pour le partitionnement.

La page des téléchargements alternatifs Fedora a été finalisée par l’équipe Websites, puis traduite dans la foulée : https://alt.fedoraproject.org. Tous les sites Fedora sont donc traduits !

L’équipe de Documentation a toujours besoin de bras pour actualiser ses documents et publier nos traductions. [http://www.winglemeyer.org/technology/2016/09/20/fedora-docs.html Ils refondent leurs outils et chaînes de production], n’hésitez pas à les aider !

Que faire pour aider ?

Dès que vous voyez un logiciel (que vous utilisez) qui est incomplet voire même non traduit :

La dernière étape peut prendre du temps ;)

Traduisez également les notes de version de vos logiciels et outils pour faciliter leur compréhension.

Un doute dans la traduction d’un programme ?

Vous pouvez préciser dans quelle langue lancer le programme en surchargeant la valeur de '“LANG”'

Si votre système est configuré en Français, vous pouvez tout de même lancer l’éditeur OpenStreetMap en anglais, en faisant :

LANG="en_US" josm

Organisation de Fedora

L’organisation de la traduction d’une distribution est particulière de part la diversité des sources des contenus fournis à l’utilisateur.

La communauté Fedora :

Des logiciels peuvent être majoritairement utilisés par Fedora, mais être pensés dans une optique plus large, on les retrouvera sur la plateforme « publique » de Zanata. C’est d’ailleurs là qu’on trouvera Zanata ou Publican ;)

Pour tout le reste, il faut remonter à la source du code pour trouver où traduire. Voici quelques exemples parmi les plus connus :

Gravatar de Jean-Baptiste Holcroft
Original post of Jean-Baptiste Holcroft.Votez pour ce billet sur Planet Libre.

Articles similaires

T. BRIOLET : openSUSE Leap 42.2 est sortie !

lundi 21 novembre 2016 à 22:17

openSUSE Leap 42.2 est sortie le 16 novembre dernier. C’est la deuxième version qui porte le nom de Leap. Cette dénomination rappelle le changement opéré l’an dernier dans la façon de construire la distribution : le cœur du système – noyau, système d’init, … – est celui de SLE, la distribution commerciale de SUSE.

L’aspect communautaire reste fort cependant, des centaines de logiciels étant ajoutés par dessus cette base, par des caméléons de tous bords. En ce sens, Leap 42.2 est un exemple : 1400 nouveaux paquets ont été incorporés et surtout le nouveau bureau KDE Plasma 5.8 LTS a été intégré, entièrement par la communauté.

Logo d'openSUSE Leap

Note : cette dépêche a été réalisée par AR7 sur le site de linuxfr.org, sous licence CC by-sa, elle s’inspire librement de l’annonce de sortie officielle.

En bref

Si l’on devait résumer cette nouvelle version en quatre points-clés, on pourrait dire qu’openSUSE Leap 42.2 est…

Encore un peu plus orientée entreprise

Peluche caméléon SUSE

C’est vrai.

openSUSE Leap est basée sur SLE (SUSE Linux Enterprise), la distribution commerciale de SUSE. La version 42.2 de Leap partage encore plus de code source avec SLE, en l’occurrence avec sa version 12 SP 2.

Des technologies comme NVDIMM, OmniPATH et DPDK avec Open vSwitch sont maintenant prises en charge. Xen ne requiert plus son propre noyau et est supporté par le noyau par défaut.

En même temps que la base de code de SLE, openSUSE Leap 42.2 reçoit les paquets, la maintenance et les correctifs de la communauté openSUSE et des ingénieurs de SUSE. La série 42 de Leap est officiellement prise en charge pour au moins 36 mois à compter de la version 42.1, c’est-à-dire jusqu’en novembre 2018. Cela inclut des mises à jour de maintenance et de sécurité.

Prête pour les serveurs

Network

openSUSE Leap 42.2 est la première version de Leap à offrir un profil « Serveur » durant l’installation. Lancer une plate-forme web ou mail est plus facile, tout comme gérer des projets plus complexes utilisant la virtualisation ou des technologies à base de conteneurs.

Il est aussi bon de rappeler que Leap et toutes les autres distributions openSUSE proposent un installateur complet en mode texte, donnant les mêmes fonctionnalités que l’installateur graphique sans pour autant utiliser X. Cet installateur est aussi capable de faire des installations à distance en utilisant VNC ou SSH, permettant ainsi de mettre en place openSUSE Leap sur un serveur sans accès physique.

Folle de Konqi !

Konqi, la mascotte de KDE

Konqi, le petit dragon vert de KDE est de retour et en pleine forme ! Plasma 5.8 donne une nouvelle dimension à openSUSE Leap. Cette version du bureau KDE, estampillée LTS, devrait plaire aux utilisateurs soucieux de stabilité. Combiné avec Qt 5.6 et KDE Frameworks 5.26, Plasma 5.8 apporte aux utilisateurs de Leap 42.2 stabilité et fiabilité.

Amatrice de noyau LTS

Tux

Le noyau Linux 4.4 LTS pour openSUSE Leap 42.2 améliore les performances et les fonctionnalités du systèmes de fichiers Btrfs, avec notamment un nouveau « filtre d’équilibrage » ( balance filter). La para-virtualisation est activée dans le noyau par défaut. Ce noyau améliore la cryptographie ainsi que le support du standard TPM (Trusted Platform Module) version 2.0 et la virtualisation imbriquée via KVM.

En détails

Pour les utilisateurs

KDE

Bureau KDE Plasma 5.8

openSUSE Leap 42.2 est donc la première distribution à offrir le bureau Plasma LTS du projet KDE. L’environnement par défaut est en effet Plasma 5.8, riche en fonctionnalités et offrant de bonnes performances. Les utilisateurs de KDE qui étaient passés à autre chose devraient réévaluer cette version qui apporte des améliorations majeures en terme de stabilité et de fonctionnalités.

KRunner n’ouvre plus seulement des applications ; il peut aussi lancer certaines actions quand l’application démarre : ce sont les Jump List Actions.

La prise en charge du glisser-déposer a été ajouté pour apporter des résultats de recherche à n’importe quelle application.

Les utilisateurs de smartphones sous Android peuvent obtenir l’intégration de leur appareil avec l’application KDE Connect (disponible sur Google Play). Elle permet aux utilisateurs de recevoir des SMS sur leur poste de travail ou transférer des fichiers vers leur téléphone. Pour que ça marche, il ne faut pas oublier d’autoriser le service KDE Connect dans le module pare-feu de YaST.

Enfin, les administrateurs système apprécieront le support de Kiosk. permettant de fixer et déployer des profils de bureau.

GNOME

Bureau GNOME 3.20

GNOME 3.20 offre aux utilisateurs de nouveaux contrôles de vie privée, notamment la possibilité d’autoriser la géolocalisation par application, un accès aux contrôles multimédia directement depuis la zone notification/date/calendrier et une nouvelle fenêtre listant les différents raccourcis clavier et gestes disponibles. Cette dernière peut être ouverte dans la plupart des applications GNOME, depuis le menu ou en utilisant le raccourci Ctrl+? ou Ctrl+F1. GNOME permet également accéder à Google Drive directement depuis l’application Fichiers.

Grâce à près de 870 contributeurs, plus de 28000 changements ont eu lieu depuis la version précédente. Tous les détails dans les notes de version de GNOME 3.20.

Autres bureaux

Bureau LXQt 0.11.0 en action sur openSUSE Leap 42.2

openSUSE Leap 42.2 offre à ses utilisateurs la possibilité de choisir d’autres bureaux. Vous pouvez essayer par exemple Xfce, Enlightenment, MATE, Cinnamon et LXQt. Seuls Xfce et Enlightenment sont disponibles sur l’image DVD d’installation ; il sont cependant tous disponibles en ajoutant les dépôts en ligne ou en utilisant l’image d’installation par le réseau.

LXQt 0.11.0, dont l’expérience utilisateur a été grandement améliorée grâce à la correction de nombreux bogues, introduit pavucontrol-Qt, le port Qt de pavucontrol, le mixer PulseAudio basé sur GTK.

Pour les administrateurs système

Virtualisation

Installation des outils KVM avec YaST

openSUSE est une plateforme relativement complète pour faire de la virtualisation. On retrouve notamment QEMU 2.6.1, VirtualBox 5.0, GNOME Boxes 3.20, Xen et KVM ainsi que des solutions à base de conteneurs comme Docker et LXC. Une partie de la configuration peut se faire avec YaST, permettant de déployer des solutions plus rapidement et plus facilement.

YaST

L'âne de YaST

Les sprints de l’équipe YaST menés jusqu’à la sortie de Leap 42.2 ont apporté pas mal de bonnes choses et ont rendu YaST (un peu) plus intuitif. La communauté YaST a remodelé l’interface utilisateur pour améliorer l’utilisabilité et continue d’ajouter de nouveaux outils et modules, après qu’ils ont fait leurs preuves dans Tumbleweed.

yast2-alternatives est un nouveau module, créé lors du GSoC 2016, pour gérer le système d’alternatives d’openSUSE (issu de Debian). Un autre module, yast2-vpn, permet de configurer des passerelles et des clients VPN. yast2-auth-client, qui permet de configurer un système d’authentification centralisé, a été presque complètement réécrit. La gestion du chargeur d’amorçage a été améliorée pour élargir le support du Trusted Boot et la configuration de la protection du mot de passe a été refaite au propre. yast2-firewall supporte maintenant firewalld, en plus du vénérable SuSEFirewall2.

En cas d’incident lors de l’installation, il est maintenant possible de lancer un débogueur. Les utilisateurs ayant une connaissance Ruby peuvent l’utiliser pour tracer ce qui s’est passé et trouver une solution voire un contournement.

L’impact sur la mémoire vive a été considérablement réduit, et la configuration du clavier et des polices de caractère de la console a été adaptée pour une meilleure compatibilité avec systemd.

Gestion des systèmes

Module snapper de YaST

Snapper peut maintenant utiliser les quotas Btrfs pour gérer le nettoyage des instantanés. Fini les partitions racines saturées à cause d’un trop grand nombre de snapshots !

openSUSE Leap dispose de Samba 4.4.2, qui fonctionne mieux avec les domaines Windows 2003.

systemd 228 apporte un changement notable au niveau des fichiers temporaires : les attributs v, q et Q créeront désormais de simples répertoires même sous Btrfs (pas de sous-volume), si le répertoire racine est un simple répertoire. Cela devrait simplifier les choses avec certains environnements chroot qui ne connaissent pas le concept de sous-volume Btrfs.

La version d’AppStream améliore l’interaction avec les dépôts de logiciels.

La version de MariaDB ne bouge pas par rapport à la 42.1 et la petite mise à jour de MySQL vers la version 5.1.35 résout plusieurs soucis touchant le basculement vers un système de secours (failover).

Rappelons qu’openSUSE Leap utilise des Delta RPM pour les mises à jour de maintenance, réduisant l’impact sur la bande-passante.

Pour les développeurs

EDI et outillage

Capture d'écran de KDevelop 5.0.1

Avec le bureau KDE vient KDevelop 5.0.1.

Une version mûre du Qt 5 GUI Toolkit, la 5.6, est incluse dans Leap 42.2. On recense plus de 800 améliorations depuis la version présente dans openSUSE Leap 42.1. Qt 5.6 est une version LTS et apporte des corrections de sécurité dans le framework Qt ainsi que dans des bibliothèques tierces.

GTK 3.20, partagé avec SLE 12 SP2, fournit un toolkit solide et stable pour construire des applications. GNOME Builder est disponible en tant qu’EDI et permet non seulement de coder des applications GTK en C, C++ et Vala mais aussi de réaliser des projets dans de nombreux autres langages.

Pour tous vos besoin en compilation, Leap 42.2 contient GCC 4.8.5, 5.3.1 et 6.1.1. LLVM/Clang 3.8.0 est également disponible. CMake 3.5 est aussi de la partie, en fournissant un environnement de construction puissant et multi-plateforme pour les développeurs de projets Open-Source.

Enfin, niveau cryptographie, la version d’OpenSSL que l’on retrouve dans Leap 42.2 est la 1.0.2h, qui modifie le comportement d’ALPN et empêche ASN.1 BIO de faire des allocations mémoire excessives. OpenSSH est à la version 7.2p2 et assainit les informations d’identification pour X11.

Langages et bibliothèques

Parmi les langages de programmation présents dans openSUSE Leap 42.2, on retrouve notamment Python 2.7, Ruby 2.1 et Perl 5.18.

Cette version de Leap fournit également de nouvelles versions majeures pour libvirt (2.0) et libzypp (16.2).

Leap dispose d’une glibc 2.22 bien établie ainsi que de libsigc++ 2.8.

En plus

Images d’installation

Icône de téléchargement

Si vous voulez installer openSUSE Leap 42.2, rendez-vous sur software.opensuse.org/422. À noter que l’architecture i586 n’est plus disponible depuis Leap 42.1.

Des ports sont disponibles pour les architectures ARM et PowerPC.

Enfin, il est tout à fait possible de mettre à niveau une installation de Leap 42.1 vers Leap 42.2 en utilisant la commande zypper dup. N’oubliez pas alors de lire les notes de version par rapport aux paquets supprimés ou renommés depuis la version 42.1.

Pour les contributeurs

Logo de Weblate

Leap 42.2 est la première version d’openSUSE (en dehors de Tumbleweed) à utiliser Weblate pour gérer la traduction du système dans plus de 50 langues. Cette application web permet à tous, du traducteur professionnel au contributeur occasionnel, de prendre part au processus et rend possible la fusion des traductions d’openSUSE avec celles de SLE.

Logo d'openQA

Un autre outil qui est de plus en plus utilisé par openSUSE est openQA, un logiciel pour tester des systèmes d’exploitation en faisant de la comparaison de captures d’écran. Il est également utilisé par Fedora.

Logo d'Open Build Service

Enfin, l’outil le plus connu et le plus utilisé est l’Open Build Service, un système permettant de construire des paquets RPM, deb et autres de façon automatisée. À noter que le projet openSUSE est impliqué, tout comme bien d’autres distributions, à rendre reproductibles la compilation et l’empaquetage des logiciels qu’elle distribue.

Tumbleweed

Logo d'openSUSE Tumbleweed

Si Leap se porte bien, Tumbleweed, la distribution en rolling release du projet openSUSE, est en pleine forme. L’important travail d’intégration en amont de chaque nouveau snapshot permet d’éviter beaucoup de régressions. Et, sur le long-terme, c’est aussi openSUSE Leap qui bénéficie de ces efforts… juste quelques mois plus tard !

Note : cette dépêche a été réalisée par AR7 sur le site de linuxfr.org, sous licence CC by-sa, elle s’inspire librement de l’annonce de sortie officielle.

Gravatar de T. BRIOLET
Original post of T. BRIOLET.Votez pour ce billet sur Planet Libre.

Thuban : VroumVroumBlog : la multiplication des clones

lundi 21 novembre 2016 à 17:00

Afin d'éviter la disparition d'articles importants, face à la censure ou le temps, il était urgent que j'installe VroumVroumBlog. Ce petit outil permet de récupérer les articles d'un site et de les conserver à l'abri.

Voici comment je l'ai installé sur OpenBSD :

Dans chaque répertoire du site à cloner, je met le fichier index.php récupéré ici.


[VroumVroumBlogConfig]

; Source Site title
SITE_TITLE="Autoblog du Mouton Libre"

; Source Site description (you can include HTML code here)
SITE_DESCRIPTION="Ce site n'est pas le site officiel moutonlibre.net.
C'est un blog automatisé qui réplique les articles de moutonlibre.net" ; Source Site URL SITE_URL=http://moutonlibre.net/blog ; Source Feed URL FEED_URL=http://moutonlibre.net/blog/rss.php?full ; --------------------------------------------------------------------------- ; Number of articles to display on each page (default is 10) ARTICLES_PER_PAGE=10 ; Number of seconds before checking the source feed for new stuff ; (default is 3600 = 1 hour) UPDATE_INTERVAL=3600 ; Number of seconds before giving up for reaching the source feed ; (If source is slow, you should raise this value) UPDATE_TIMEOUT=10

        location "/clone/" {
                directory auto index
        }
        location "/clone/*/" {
                directory index index.php
        }

De cette façon, les autoblogs sont automatiquement listés dans /clone.

Vous pourrez trouver une instance de mes autoblogs à cette adresse. Si vous avez connaissance de sources qui méritent d'être sauvegardées, ou souhaitez voir votre site dedans, n'hésitez pas à en faire la demande :)

Et vous, ça vous tente de mettre ça sur votre serveur?

Gravatar de Thuban
Original post of Thuban.Votez pour ce billet sur Planet Libre.