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Thuban : LibreSSL 2.7.0

jeudi 22 mars 2018 à 19:15

La version 2.7.0 de LibreSSL est sortie ce jour !

C'est la première version de la série des 2.7, qui sera intégrée dans OpenBSD 6.3. Elle intégre les changements suivants :

Le projet LibreSSL continue les améliorations de la base du code pour le rendre moderne avec de bonnes pratiques de programmation. Les retours et améliorations sont bienvenus par toute la communauté. Merci à tous les contributeurs qui ont aidé à rendre cette publication possible.

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Framablog : PeerTube bêta : une graine d’alternative à YouTube vient d’éclore

mercredi 21 mars 2018 à 13:37

Le 21 novembre dernier, nous annoncions notre volonté de développer PeerTube, un logiciel libre qui pose les bases d’une alternative aux YouTubes et autres plateformes centralisant les vidéos.

Parmi toutes les actions de notre feuille de route Contributopia, celle-ci a reçu une attention et un soutien tout particulier. Il est temps de vous montrer les premiers résultats, de faire un premier point d’étape à l’occasion de la sortie publique de la version bêta de PeerTube.

« Bêta », cela signifie que ceci n’est qu’un début ! Nous espérons que vous verrez combien il est prometteur.

 

ATTENTION : cet article est long, car il compile de nombreuses explications. Pour vous aider à aller droit à ce qui vous intéresse, voici un sommaire.

  1. Ce qu’est PeerTube
    1. Du point de vue d’un hébergeur
    2. Du point de vue d’un vidéaste
    3. Du point de vue d’un spectateur
  2. L’évolution de PeerTube
    1. Aspects Techniques
    2. Aspects Pratiques
    3. Aspects Humains
  3. PeerTube, aujourd’hui et demain
    1. Premiers hébergements
    2. Limites de la bêta
    3. Vers une V1
  4. Conclusion
    1. Liens utiles

 

PeerTube… ? C’est quoi ce « PeerTube », là… ?

Tout le monde ne suit pas assidûment les nombreux projets de Framasoft, alors on s’explique !

Nous allons parler ici des principes au cœur de PeerTube : un logiciel libre qui allie fédération d’hébergements et diffusion en pair à pair pour publier des vidéos en ligne de manière décentralisée.

Vous n’avez pas compris cette phrase… ? Tout va bien : on l’explique juste en dessous ;) (sinon, cliquez ici pour passer à la partie suivante, et le sommaire est là.)

Pour qui sait administrer un serveur, PeerTube c’est…

C’est un logiciel que vous installez sur votre serveur pour créer votre site web d’hébergement et de diffusion de vidéos… En gros : vous vous créez votre propre « YouTube maison » !

Il existe déjà des logiciels libres qui vous permettent de faire cela. L’avantage ici, c’est que vous pouvez choisir de relier votre instance PeerTube (votre site web de vidéos), à l’instance PeerTube de Zaïd (où se trouvent les vidéos des conférences de son université populaire), à celle de Catherine (qui héberge les vidéos de son Webmédia), ou encore à l’instance PeerTube de Solar (qui gère le serveur de son collectif de vidéastes).

Du coup, sur votre site web PeerTube, le public pourra voir vos vidéos, mais aussi celles hébergées par Zaïd, Catherine ou Solar… sans que votre site web n’ait à héberger les vidéos des autres ! Cette diversité dans le catalogue de vidéos devient très attractive. C’est ce qui a fait le succès des plateformes centralisatrices à la YouTube : le choix et la variété des vidéos.

Mais PeerTube ne centralise pas : il fédère. Grâce au protocole ActivityPub (utilisé aussi par la fédération Mastodon, une alternative libre à Twitter) PeerTube fédère plein de petits hébergeurs pour ne pas les obliger à acheter des milliers de disques durs afin d’héberger les vidéos du monde entier.

Un autre avantage de cette fédération, c’est que chacun·e est indépendant·e. Zaïd, Catherine, Solar et vous-même pouvez avoir vos propres règles du jeu, et créer vos propres Conditions Générales d’Utilisation (on peut, par exemple, imaginer un MiaouTube où les vidéos de chiens seraient strictement interdites :) ).

Pour qui veut diffuser ses vidéos en ligne PeerTube permet…

Il vous permet de choisir un hébergement qui vous correspond. On l’a vu avec les dérives de YouTube : son hébergeur, Google-Alphabet, peut imposer son système ContentID (le fameux « Robocopyright ») ou ses outils de mise en valeur des vidéos, qui semblent aussi obscurs qu’injustes. Quoi qu’il arrive, il vous impose déjà de lui céder -gracieusement- des droits sur vos vidéos.

Avec PeerTube, vous choisissez l’hébergeur de vos vidéos selon ses conditions d’utilisation, sa politique de modération, ses choix de fédération… Comme vous n’avez pas un géant du web en face de vous, vous pourrez probablement discuter ensemble si vous avez un souci, un besoin, une envie…

L’autre gros avantage de PeerTube, c’est que votre hébergeur n’a pas à craindre le succès soudain d’une de vos vidéos. En effet, PeerTube diffuse les vidéos avec le protocole WebTorrent. Si des centaines de personnes regardent votre vidéo au même moment, leur navigateur envoie automatiquement des bouts de votre vidéo aux autres spectateurs.

Mine de rien, avant cette diffusion en pair-à-pair, les vidéastes à succès (ou les vidéos qui font le buzzz) étaient condamnés à s’héberger chez un géant du web dont l’infrastructure peut encaisser des millions de vues simultanées… Ou à payer très cher un hébergement de vidéo indépendant afin qu’il tienne la charge.

Illustration : CC-By-SA Emma Lidbury

Pour qui veut voir des vidéos, PeerTube a pour avantage…

Un des avantages, c’est que vous devenez partie prenante de la diffusion des vidéos que vous êtes en train de regarder. Si d’autres personnes regardent une vidéo PeerTube en même temps que vous, tant que votre onglet reste ouvert, votre navigateur partage des bouts de cette vidéo et vous participez ainsi à une utilisation plus saine d’Internet.

Bien sûr, le lecteur vidéo de PeerTube s’adapte à votre situation : si votre installation ne permet pas la diffusion en pair-à-pair (réseau d’entreprise, navigateur récalcitrant, etc…) la lecture de la vidéo se fera de manière classique.

Mais surtout, PeerTube vous considère comme une personne, et non pas comme un produit qu’il faut pister, profiler, et enfermer dans des boucles vidéos pour mieux vendre votre temps de cerveau disponible. Ainsi, le code source (la recette de cuisine) du logiciel PeerTube est ouvert, ce qui fait que son fonctionnement est transparent.

PeerTube n’est pas juste open-source : il est libre. Sa licence libre garantit nos libertés fondamentales d’utilisateurs ou d’utilisatrices. C’est ce respect de nos libertés qui permet à Framasoft de vous inviter à contribuer à ce logiciel, et de nombreuses évolutions (système de commentaires innovant, etc.) nous ont déjà été soufflées par certain·e·s d’entre vous.

PeerTube, expliqué par MrBidouille, sur PeerTube.

Et sinon, Framatube, ça avance… ?

En novembre dernier, la campagne « Framatube » avait pour objectif de permettre à Framasoft d’embaucher Chocobozzz, le développeur de PeerTube, pour qu’il puisse enfin consacrer son temps professionnel à ce projet personnel.

On va pas se mentir : nous avons mis du « Frama » dedans pour mieux faire connaître le projet et susciter les contributions, financières et humaines. Si nous avons voulu mettre notre réputation (et nos savoir-faire) au service de PeerTube, ce n’est clairement pas Framasoft qui importe ici.

Ce qui compte, ce que l’on va raconter ci-dessous, c’est l’évolution qu’a pu connaître le projet PeerTube. Une évolution technique comme pratique, qui a été rendue possible grâce aux personnes qui se sont impliquées dans le projet (et si vous avez déjà tout suivi, passez à la suite en cliquant ici et le sommaire est là).

Sous le capot, le code

Une des plus grosses évolutions du code de PeerTube a été de le rendre plus visuel, et plus agréable. En effet, le logiciel que Chocobozzz a écrit sur son temps libre permettait déjà de nombreuses choses : créer une instance, des comptes pour les vidéastes, etc. Mais une partie de tout cela se faisait en ligne de commande, dans un terminal. Aujourd’hui, l’interface web permet (presque) tout.

On dit « presque », car la nouvelle fonctionnalité d’import de vidéos en masse depuis d’autres plateformes (YouTube, mais aussi Viméo, Dailymotion, et plein plein d’autres) se fait encore en ligne de commande… Si son utilisation reste réservée aux initié·e·s, l’outil reste bien pratique pour qui veut copier sa chaîne YouTube sur son instance PeerTube ;).

Suite à de nombreux échanges sur notre forum des contributions, le système de fédération a été entièrement revu pour adopter le protocole ActivityPub, qui est utilisé, par exemple, par Mastodon (l’alternative à Twitter libre et fédérée). Concrètement, cela permet à PeerTube de communiquer de manière standardisée avec d’autres logiciels fédérés… qui ne font pas forcément de la vidéo (comme Mastodon !). Pour l’instant, les échanges sont expérimentaux, mais ces tests sont prometteurs.

Enfin, nous avons accompagné Chocobozzz afin qu’il puisse mieux définir des cas d’utilisation, ce qui lui a permis de coder divers rôles d’utilisateurs d’une instance PeerTube. Désormais, l’hébergeur d’une instance peut désigner des admins, des modos, et ainsi créer une communauté autour de son instance et des règles qui ont été adoptées.

Illustration : CC-By-SA Emma Lidbury

Des outils pour faciliter les échanges

Cette fonctionnalité de rôles va de pair avec de meilleurs outils pour gérer les utilisateur·ice·s. Par exemple, un hébergeur peut définir un quota d’espace disque par vidéaste, afin de ne pas avoir une personne prenant tout les gigas disponibles sur son serveur. Les hébergeurs ont aussi la possibilité de définir le nombre de comptes disponibles sur leur instance (une fois dépassé, les inscriptions sont fermées).

Tout cela, bien entendu, dépend des règles que chaque instance aura définies. C’est là qu’intervient un nouvel outil qui permettra de décrire le but de son instance (généraliste, réservée à tel types de vidéos, ou de communauté, etc.) et surtout les règles qui régissent cet hébergement dans les conditions générales d’utilisation. Une fédération d’instances diverses ouvre la porte à une diversité de gouvernances et d’identités : mieux vaut avoir un outil pour afficher tout cela en toute transparence !

Les échanges se font aussi en dessous des vidéos. Pour cela, un outil de commentaires a été créé. Grâce au protocole de fédération ActivityPub, les commentaires de votre compte PeerTube sont automatiquement « pouettés » (un Pouet, c’est comme un Tweet qui se serait libéré de Twitter). Si les commentaires sont fonctionnels, ils sont voués à évoluer, car de nombreuses améliorations sont déjà discutées sur notre forum des contributions (merci à Rigelk et Thoumou au passage !).

Enfin, PeerTube a connu une grosse évolution graphique. On peut évoquer l’outil pour envoyer une miniature personnalisée sur sa vidéo, ou de celui qui permet de définir le contenu comme « Not Safe For Work » (« réservé à un public averti »)… Mais c’est surtout la contribution d’Olivier Massain qu’il faut souligner. Ce dernier a repensé le design de PeerTube et a créé les maquettes visuelles que Chocobozzz a intégré dans cette version bêta du logiciel. Désormais, PeerTube est plus évident à utiliser tout en gagnant une identité visuelle claire.

La dimension humaine de PeerTube

On l’oublie souvent mais un projet logiciel, surtout lorsqu’il est contributif, c’est avant tout des personnes qui y mettent de leur temps, de leurs envies, et de leur talent dedans. Suite à sa proposition initiale de design, Olivier Massain a poursuivi son travail avec Chocobozzz, lorsqu’il fallait créer de nouvelles visualisations, et on ne peut que l’en remercier chaudement.

De même, la catégorie « PeerTube » de notre forum des contributions s’est enrichie d’un contributeur de qualité en la personne de Rigelk. Sa présence, sa bienveillance et sa pertinence ont alimenté de nombreuses discussions avec pour résultat des propositions collaboratives vraiment intéressantes. De telles contributions permettent à Chocobozzz de gagner du temps qu’il peut consacrer au développement de PeerTube.

Ce ne sont là que deux exemples de personnes qui ont grandement contribué à PeerTube (sans forcément apporter du code, d’ailleurs ^^). Il nous serait impossible de citer toutes les personnes ayant participé par leurs échanges, apports, questionnements, etc. Sachez simplement que PeerTube ne serait pas le même si nous l’avions fait juste « dans notre coin », alors merci à vous.

D’ailleurs, vos contributions financières à notre campagne de dons 2017 nous ont permis de renouveler le contrat de Chocobozzz, initialement embauché pour quatre mois. L’avoir avec nous jusqu’à fin 2018 nous permet d’envisager la poursuite du projet PeerTube jusqu’à une version 1, même si cela reste un pari financier pour Framasoft. Mais sa joyeuse présence, son professionnalisme (et ses connaissances en NodeJS) sont un apport indéniable à notre équipe salariée.

Et pis Chocobozzz, il montre même sur PeerTube comment marchent les commentaires PeerTube.

PeerTube : aujourd’hui et demain

Alors non : ce n’est pas aujourd’hui que vous allez brûler vos comptes YouTube ni libérer vos vidéos des chaînes de Google (quoique… sentez-vous libres ^^). Si la sortie de cette bêta n’est pas une révolution, elle marque une étape importante, une première marche essentielle vers une alternative crédible aux plateformes centralisatrices.

Ici, on va parler ensemble de la base commune que nous avons, expliquer pourquoi PeerTube ne répond pas encore à toutes les attentes (nombreuses et pressantes), et nos envies pour cheminer vers la version 1 de ce logiciel (pour aller direct à la conclusion, c’est ici et le sommaire est là).

De beaux débuts communautaires

C’est un bonheur de l’annoncer : le pari est réussi. PeerTube est un logiciel qui marche, et permet de fédérer des sites hébergeant des vidéos diffusées de pairs à pairs. Vous pouvez regarder, commenter, approuver (ou désapprouver) des vidéos, et même découvrir comment soutenir la personne qui les a mises en ligne (si elle a rempli le texte qui se cache derrière le bouton soutenir ou « support »).

Vous pouvez aussi, si vous en avez les capacités techniques, installer cette solution sur votre serveur et rejoindre la communauté naissante des hébergeurs PeerTube. À ce jour, nous comptons près d’une vingtaine d’instances d’hébergement avec qui nous avons travaillé pour mettre en place une proto-fédération. Une mailing-list et un wiki ont d’ailleurs vu le jour pour partager les expériences et mettre en commun les savoirs de chacun·e, tout est sur le site joinpeertube.org

Les vidéos disponibles sont extrêmement variées : du hacking (matériel comme social) à l’éducation populaire, des conférences gesticulées au let’s play, du data-journalisme au librisme… Il y en a tellement pour tous les goûts que nous allons vous détailler cela dans un autre article !

Par contre, peu d’instances d’hébergement vont ouvrir leurs portes à vos vidéos… Car c’est un travail titanesque que d’héberger, modérer, et prendre la responsabilité de mettre sur son serveur le contenu d’autrui. Si votre envie est de publier vos vidéos sur une instance PeerTube, il va falloir que vous dénichiez une instance d’hébergement qui vous va… ou que vous vous organisiez pour le faire vous-même.

Illustration : CC-By-SA Emma Lidbury

Et il est où le Framatube de mes rêves ?

Alors Framatube est là : https://framatube.org , mais le Framatube de vos rêves risque fort d’être… dans vos rêves. Nous l’avions annoncé : Framasoft n’ouvrira pas son hébergement aux vidéos du public. Non seulement par crainte de devenir un point de centralisation dans une solution qui prône la décentralisation, mais aussi parce que nous n’en avons pas les épaules. Entre passer notre énergie à modérer et diffuser vos contenus, et s’investir pour que vous puissiez le faire en toute indépendance, nous avons choisi : nous voulons améliorer l’outil.

Car PeerTube est loin d’être parfait. Déjà, son interface n’existe qu’en anglais. Oui, cela fait râler les amoureuxses du Français que nous sommes (hihi ^^), mais si nous voulons une solution ouverte sur le monde, l’anglais est une base indispensable (et PeerTube dépasse déjà la simple francophonie). Or, le travail d’internationalisation (préparer un logiciel pour pouvoir traduire son interface en plusieurs langues) n’est pas encore fait… (mais on a des idées pour ça aussi, vous verrez !)

De même, nous avons bien compris que la monétisation des vidéos est un sujet qui vous titille. C’est d’ailleurs étrange de noter combien Google a formaté nos façons de voir la diffusion de vidéos en ligne, à ce sujet… Pour l’instant, la seule solution proposée aux personnes qui mettent en ligne des vidéos est de mettre un texte et un lien qui apparaîtront dans le bouton soutenir (« Support ») sous la vidéo.

Nous ne sommes pas allé·e·s plus loin car favoriser une solution technique serait imposer une vision des partages culturels et de leurs financements. Or nous avons ici une version bêta : de nombreuses améliorations sont à prévoir… Dont celles qui vous permettraient de créer (et choisir) vous-même les outils de monétisation qui vous intéressent !

En route pour la version 1 !

On aimerait bien pouvoir dire à Chocobozzz « Bon, maintenant, va faire une petite sieste jusqu’à la prochaine ère glacière », mais… Il reste tellement de choses à faire ! Déjà, parce qu’avec la sortie d’une version bêta viennent les retours des bêta-tests. Ensuite parce que nous comptons avancer pour proposer une version 1 d’ici la fin de l’année

Or ce ne sont pas les envies qui manquent pour améliorer PeerTube vers sa V1 : stabiliser le code, bien sûr, mais aussi travailler sa capacité à passer à l’échelle (comment se comporte PeerTube sur un petit RaspberryPi ou sur des grrrrrrrrros serveurs). Nous souhaitons aussi avoir un système d’internationalisation pour pouvoir traduire l’interface du logiciel, un outil pour mettre en ligne des sous-titres sur les vidéos, travailler le module de commentaires innovant imaginé sur le forum des contributions…

Dans nos rêves les plus fous, il y a aussi des outils statistiques plus poussés, un système de hooks ou de plugin qui permettent de personnaliser son instance PeerTube (changer l’apparence, ajouter un bouton ici ou là, etc.), une application mobile… Mais tout cela dépendra des énergies qui nous rejoindront comme de notre capacité à les accueillir et à collaborer ensemble.

Car tout cela a un coût : humain, associatif et financier. Si nous avons pu prolonger le contrat de Chocobozzz, c’est grâce à des dons qui ont été faits pour l’ensemble des actions de Framasoft. Ainsi, son temps de développement ne sera plus exclusivement consacré à PeerTube, car d’autres logiciels libres ont aussi besoin de ses talents (rassurez-vous, hein : il va quand même continuer à travailler sur son beau bébé ^^).

Longue vie à PeerTube !

Le fait est que nous allons devoir trouver comment pérenniser le poste de Chocobozzz et le projet PeerTube, qui nous semble avoir toutes les qualités pour proposer, à terme, une alternative éthique et astucieuse aux géants de la vidéo sur le web. Si nous cherchons encore comment faire, nous savons que nous ne voulons pas uniquement nous reposer sur la générosité de la communauté francophone.

En attendant, c’est aujourd’hui le jour où nous pouvons rendre publics les efforts qui ont été menés jusqu’à présent, en espérant que cela titille au moins votre curiosité… et au mieux vos envies de contribuer à cette belle aventure (ça se passe sur notre forum !).

Car oui, la route vers une alternative à YouTube est longue… Mais on vient d’en défricher la voie, et on vous assure qu’elle est Libre !

L’équipe Framasoft, qui lève son chapeau à Chocobozzz.

Pour aller plus loin

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Carl Chenet : Instagram, Whatsapp et Facebook pour les gouverner tous

mercredi 21 mars 2018 à 00:00

Facebook, Whatsapp et Instagram : quel est le point commun de ces trois entreprises ? Elles n’ont forment en fait qu’une seule. Et vos données personnelles dans tout ça ?

Vous ne le saviez peut-être pas ou n’en aviez pas conscience, mais Whatsapp et Instagram appartiennent bien à Facebook, l’entreprise fondée par Mark Zuckerberg en 2004. Cela a de lourdes conséquences pour votre vie privée si vous utilisez ces services.


Newsletter hebdomadaire résumant l’actualité du Logiciel Libre, de la vie privée et des libertés individuelles, chaque vendredi dans vos e-mails


Les chiffres de 2017 pour Facebook sont monstreux. 15,9 milliards de dollars de bénéfice sur l’année. 98% du chiffre d’affaire provient de la publicité en ligne.

 

Les trois applications Facebook, Instagram et Whatsapp sont très intrusives et collectent agressivement des données sur leurs utilisateurs. Pour Facebook, le business-model est clair depuis un bon moment : la vente de publicité extrêmement ciblée. Les situations de Instagram et Whatsapp sont  beaucoup moins claires. Rapide tour d’horizon.

Instagram

La société Instagram a été acquise par Facebook en 2012 pour la somme d’environ 1 milliard de dollars. Pour rappel, Instagram est une application permettant le partage de photos, de vidéos, mais également d’apprécier et de commenter les contenus des autres utilisateurs. L’application annonce 800 millions d’utilisateurs actifs par mois et 500 millions actifs chaque jour.

Basée  sur le partage d’images et de vidéos, il a été relativement simple d’insérer des publicités et des contenus sponsorisés dans l’interface. Les utilisateurs « historiques » ont pu constater la présence de plus en plus importante de publicité. L’application aurait généré entre 3,64 millards de dollars en 2017 et devrait générer, selon les prévisions, le double en 2018. Instagram a donc été monétisé assez simplement. De plus son achat est depuis longtemps remboursé.

Ce qui ne l’empêche pas de s’intéresser fortement à vos données personnelles et de les remonter à Facebook. Voici les données collectées par le service comme annoncé dans les conditions d’utilisation du service Instagram :

  • Your username, password and e-mail address when you register for an Instagram account.
  • Profile information that you provide for your user profile (e.g., first and last name, picture, phone number). This information allows us to help you or others be « found » on Instagram.
  • User Content (e.g., photos, comments, and other materials) that you post to the Service.
  • Communications between you and Instagram. For example, we may send you Service-related emails (e.g., account verification, changes/updates to features of the Service, technical and security notices). Note that you may not opt out of Service-related e-mails.

Mark Zuckerberg qui qualifiait les premiers utilisateurs de Facebook de « Dumb fucks »

La clé repose évidemment dans une petite phrase discrète et qui se veut rassurante :

We will not rent or sell your information to third parties outside Instagram (or the group of companies of which Instagram is a part) without your consent, except as noted in this Policy.

Donc tout remonte bien chez Facebook, si on en doutait encore. Rien de vraiment étonnant, mais c’est toujours bon à savoir, en particulier pour des personnes peu au courant des problématiques autour de la vie privée sur internet, des adolescents ou de jeunes adultes par exemple.

Un petit lien au passage : la liste des 67 sociétés fusionnées ou rachetées par Facebook, un lien toujours utile à avoir sous la main

Au niveau du traitement des données, un point intéressant à mettre en avant:

Device identifiers:

  • When you use a mobile device like a tablet or phone to access our Service, we may access, collect, monitor, store on your device, and/or remotely store one or more « device identifiers. » Device identifiers are small data files or similar data structures stored on or associated with your mobile device, which uniquely identify your mobile device.

Après le paragraphe traitement des données qui se voulait rassurant en parlant d’anonymisation des données afin de ne pas être identifié, là, c’est un peu raté. Et le groupe des sociétés Facebook va aller un degré plus loin avec Whatsapp.

Whatsapp

La société Whatsapp est acquise en 2014 pour la somme record de 13 milliards de dollars. L’application permet de créer des salons avec un ou plusieurs participants qui échangent des messages écrits ou vocaux, des photos ou des vidéos. Il est également possible de passer des appels téléphoniques.

Whatsapp

L’application est supportée par de très nombreux téléphones, en particulier en dehors des smartphones, ce qui lui a permis de conquérir une très importante base d’utilisateurs. L’année du rachat de Whatsapp, Facebook rend public les premiers résultats de Whatsapp. L’entreprise est très fortement déficitaire avec plus de 232,5 millions de dollars de perte pour un chiffre d’affaire de 15,9 millions au premier trimestre 2014. En 2017, Whatsapp revendique un milliard d’utilisateurs quotidiens. Je n’ai pu trouver aucun chiffre de revenu spécifique à Whatsapp sur la même période.

Certains analystes évaluent la valeur de Whatsapp aujourd’hui à 50 milliards de dollars, compte tenu principalement de la base des utilisateurs et des possibilités de monétisation, en particulier si l’entreprise adoptait une stratégie basée sur l’utilisation de Whatsapp comme moyen de paiement, à la WeChat, une application chinoise.

Rappelons que Whatsapp est toujours exempte de publicité et qu’elle semble s’orienter aujourd’hui vers une stratégie de monétisation par vente de services aux professionnels. Une chose est sûre : Facebook annonce des résultats records dans la même période.

Le logo de Whatsapp Business

 

Mark Zuckerberg avait annoncé lors du rachat de Whatsapp que les données des utilisateurs ne seraient jamais exploitées, ce qui avait fait sourire, connaissant le business-model de Facebook.

Comme pour confirmer ce que beaucoup soupçonnaient, la Commission Nationale Informatique et Liberté (CNIL) a récemment menacé Facebook de sanctions si l’entreprise américaine ne se conformait pas au droit français concernant en particulier l’obtention du consentement de l’utilisateur pour que son numéro de téléphone soit partagé avec Facebook, une donnée considérée aussi comme cruciale sur le marché de la vente de données personnelles pour évaluer la valeur des informations personnelles échangées. Signalons que l’entreprise a refusé de transmettre un exemple des données en que Whatsapp transmet à Facebook, un signe certain de mauvaise volonté. L’initiative de la CNIL s’inscrit dans un effort commun de plusieurs pays européens. On peut donc supputer l’importante pour Facebook de posséder Whatsapp, qui par croisement d’informations peut encore fiabiliser davantage les informations personnelles en sa possession et donc en augmenter la valeur.

Un parcours rapide des conditions d’utilisation de Whatsapp suffit à comprendre qu’elles ne sont pas respectées, comme la CNIL l’a mis en avant :

Rien de ce que vous partagez sur WhatsApp, vos messages, photos et informations de compte inclus, ne sera partagé dans Facebook ou aucune autre de notre famille d’applications à la vue des autres, et rien de ce que vous publiez sur ces applications ne sera partagé sur WhatsApp à la vue des autres.

Pour conclure

Résumons avant de conclure : Facebook est une société qui collecte agressivement les données personnelles de ses utilisateurs, qui a gagné 15,9 milliards de dollars en 2017 dont 98% provient de la publicité en ligne. Instagram est également un aspirateur à données personnelles qui sont remontées à Facebook (et peut-être à d’autres) et place de la publicité au sein de son service. Whatsapp fournit au moins une information personnelle d’importance majeure sur le marché des données personnelles qui est remontée vers Facebook – à savoir le numéro de téléphone de l’abonné – allant à l’encontre de ses propres conditions d’utilisation.

Des faits et comportements qui j’espère vous auront convaincus de rester très loin des sociétés du groupe Facebook ou d’envisager une migration de vos données vers des applications plus accueillantes et respectueuses de la vie privée.

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Progi1984 : Utiliser Ansible depuis Windows

mardi 20 mars 2018 à 10:00

Ansible est un logiciel libre pour la configuration et la gestion des ordinateurs. Il combine le déploiement sur plusieurs serveurs, l’exécution des tâches ad-hoc, et la gestion de configuration. Les différents serveurs sont gérés via SSH et ne nécessitent aucune installe. La configuration est faite en YAML.

Problème

Ansible est un outil, qui malheureusement n’a pas le support de Windows pour sa machine de contrôle.
La solution : passer par le « Sous-système Windows pour Linux » / « Windows Subsystem for Linux » (WSL).

Solution

Pré-requis

Les pré-requis sont :

Activation du sous-système Windows pour Linux

Pour cela, il faut aller dans :

Arrivé dans ce menu, il faut activer le « Mode développeur ».
L’activation peut prendre plusieurs minutes pour s’appliquer.

Après cela, il faut aller dans :

Il faut dès lors activer la fonctionnalité « Sous-système Windows pour Linux » puis redémarrer le système.

Installation d’Ansible

Tout d’abord, il faut ouvrir un bash (taper bash dans le menu Démarrer) puis installer pip :

sudo apt-get -y install python-pip python-dev libffi-dev libssl-dev

Après cela, on installe Ansible pour l’utilisateur courant :

pip install ansible --user

Voilà c’est installé mais comment le tester ?

Test d’Ansible

Créons un fichier Ansible test.yml :

---
  - hosts: localhost
    tasks:
      - debug: msg="Ansible fonctionne !"

Pour le tester, la ligne de commande va permettre d’exécuter le playbook :

ansible-playbook test.yml --connection=local

Cela devrait donner le résultat suivant :

Conclusion

Voilà, vous avez installé le sous-système Windows pour Linux, puis Ansible. A vous les playbooks et l’automatisation.

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genma : Silence vs signal quelle combinaison ?

mardi 20 mars 2018 à 09:00

Attention : Silence est une application pour un échange de SMS chiffré. Signal envoie des Messages chiffrés (nécessité de connexion via un serveur), mais permet aussi l'envoi et la réception de SMS classique (passage par les services des opérateurs téléphoniques). Je précise donc bien SMS chiffré ou Message chiffré. Il existe un comparatif détaillé de pourquoi l'un ou l'autre de ces applications pour des échanges chiffrés et la réponse, en résumé est "Ca dépend". Pour le détail et le pourquoi ce Ca dépend, voir Support Signal vs Silence.

L'objectif ici est de savoir quelle est la combinaison pour avoir à la fois Silence et Signal sur son smartphone, ne pas avoir à choisir l'un ou l'autre mais pouvoir avoir les deux, pour être joignable via deux canaux de communications chiffrés différents, selon l'exposition / le modèle de menace lié à l'échange en cours (qui a la possibilité de voir les métadonnées de l'échange, voir Support Signal vs Silence).

Protocole de test

J'ai deux téléphones, un smartphone personnel et un smartphone professionnel. J'ai donc fait des tests pour déterminer qu'elle était la combinaison gagnante.

Sur le téléphone professionnel, j'ai mis Signal en application SMS par défaut et Silence en application secondaire. Sur le téléphone personnel j'ai mis Silence en application SMS par défaut et Signal en application secondaire.

Envoi de SMS normaux
Les téléphones les reçoivent en clair dans leurs applications SMS par défaut, et ce dans les deux sens (envoi pro vers perso et inversement).

Après activation des canaux de communication chiffré au sein de Silence et au sein de Signal (échanges des clefs entre les deux applications via les numéros des smartphones).

Envoi d'un SMS chiffré depuis Silence du perso vers le pro : le SMS chiffré arrive dans Signal (application par défaut de SMS) est cryptique / chiffré. En même temps, Silence notifie l'arrivée d'un message et permet de le lire de façon déchiffré.

Envoi d'un SMS chiffré depuis Silence du pro vers le perso : le SMS chiffré arrive dans l'application par défaut Silence et peut être lu. Signal pourrai ne pas être présent.

Envoi d'un message chiffré depuis Signal du perso vers le pro. Et envoi d'un message chiffré depuis Signal du pro vers le pro

L'application Signal n'est pas l'application SMS par défaut ne change rien. Dans tous les cas, l'envoi et la réception du message chiffré nécessite l'activation de la connexion data - d'une connexion à Internet (Wifi ou 3-4G). L'envoi ne peut se faire en chiffré que via une connexion au serveur de Signal, la réception nécessite une connexion Internet.

Tant que la connexion n'est pas active, on reçoit les SMS normaux dans Signal (si l'application est l'application SMS par défaut) et les messages chiffrés à l'activation d'une connexion à Internet.

Conclusion : la bonne combinaison ?

La bonne combinaison pour avoir Signal & Silence sur son smartphone est donc d'avoir Signal en application SMS par défaut et Silence en application secondaire. Il faut garder à l'esprit que pour recevoir des messages chiffrés au sein de Signal, il faut activer la data si on veut être joignable. Signal relèvera les SMS dans tous les cas (SMS classiques et SMS chiffrés), ceux qui sont chiffrés seront aussi lisibles dans Silence en clair.

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